Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SOIR DE LA VIE
OU
PENSÉES POUR LES VIEILLARDS





PAROLES DITES À PROPOS.

  Ne me rejette point au temps de ma vieillesse ; ne m'abandonne point maintenant que ma force est consumée (Ps. LXXI, 9).
Vous sentez, mon cher lecteur, que vous dépendez entièrement de Dieu, que c'est lui qui vous soutient et vous aide. S'il vous abandonnait, s'il vous rejetait, vous seriez sans ressource et sans espérance. Mais vous êtes heureux de penser que cela n'arrivera jamais. Vous savez qu'il ne vous laissera pas porter à vous seul le poids de vos infirmités et de vos épreuves, et que jamais ne se relâchera l'étreinte par laquelle il vous enveloppe dans son amour.
Votre prière sera donc l'expression de la confiance plutôt que de la crainte ; vous lui demanderez ce qu'il a promis, et ce que vous êtes certain qu'il accordera, la continuation de son secours miséricordieux.
Dans la jeunesse, dans les jours de la santé, il se peut que vous ayez découvert que sans lui vous étiez faible et misérable, et maintenant que vous avez atteint un âge avancé, que les forces vous manquent, vous sentez plus profondément encore à quel point son secours vous est indispensable. Eh bien ! demandez et vous recevrez ; rejetez votre fardeau sur lui, jetez-vous vous-même dans ses bras, et il vous soutiendra. Ne craignez rien, car il est avec vous ; ne soyez pas étonné, car il est votre Dieu ; il vous fortifier, il vous aidera, et même il vous maintiendra par la droite de sa justice, a dit Esaïe.

  Quand tu frappes, Seigneur ! quand ta main me châtie,
Fais que je sois soumis à tes coups douloureux ;
Et quand mon coeur brisé sous la croix s'humilie,
Que ton regard d'amour veille sur moi des cieux.

Puis, quand l'affliction, par ta grâce bénie,
Aura porté des fruits de justice et de paix,
Qu'au séjour du bonheur mon âme recueillie,
Puissant et doux Sauveur ! te contemple à jamais.


  O Dieu ! tu m'as enseigné dès ma jeunesse, et j'ai annoncé jusqu'à présent tes merveilles ; - même jusqu'à la vieillesse toute blanche ; - O Dieu ne m'abandonne point (Ps. LXXI, 17, 18).

Tu m'as enseigné dès ma jeunesse ! qu'il est encourageant en regardant en arrière de reconnaître dès le commencement de notre vie, la bonté de Dieu dans toutes ses phases ! Il a été notre Guide, notre Instituteur, notre Père ! Il nous a retenus sur la route du mal, conseillés dans les difficultés, dirigés lorsque nous étions indécis, protégés dans le danger. Tout ce que nous connaissons de sa nature, de sa volonté, de nous-mêmes, de l'avenir, c'est lui qui nous l'a révélé.
Combien son enseignement a été sage, graduel et doux ; avec quelle patience il a supporté notre ignorance, nos oublis ; avec quelle tendresse il nous a enseigné ses leçons les plus difficiles. Et quoique nous ayons été des écoliers stupides et inattentifs, quoique nous n'ayons pas profité comme nous l'aurions pu de ses divines leçons, nous savons cependant que si nous sommes disciples de Christ, ce que nous avons appris de lui, suffit pour donner du repos à nos âmes. Nous avons appris à compter sur sa force, sur sa fidélité, à nous confier en sa justice.

« Et j'ai annoncé jusqu'à présent tes merveilles. » Reconnaissant des faveurs qu'il nous a accordées, nous nous sommes efforcés de vivre à sa louange, et de montrer sa gloire. Nous nous sommes proposé pour but de communiquer aux autres la science que nous avons reçue. Nous avons parlé de sa bonté à ceux qui nous entourent. Nous n'avons pas eu honte de son Évangile, son honneur nous a été cher et précieux.

« Maintenant que je suis arrivé à la vieillesse toute blanche, ô Dieu ! ne m'abandonne pas. » Ceux qui ont été enseignés de Dieu dès leur enfance, qui ont consacré leur vie à le servir et à l'honorer, peuvent être certains qu'il ne les abandonnera pas lorsqu'ils seront parvenus à la vieillesse toute blanche ; Dieu n'est pas un Maître qui rejette ses serviteurs lorsqu'ils sont vieux.

« 
Dans mon enfance tu as été mon guide, de ma jeunesse tu as été l'ami ; mes jours ont commencé avec toi, avec toi, ils finiront » - a dit un poète.
Je serai le même jusqu'à votre vieillesse, je vous chargerai sur moi jusqu'à votre blanche vieillesse (Esaïe XLVI, 4).
Ah ! chrétien, voici la base de votre confiance en Dieu. Il vous avait promis qu'il serait avec vous jusque dans votre vieillesse, pour vous, soutenir dans vos infirmités ; n'y a-t-il pas là de quoi vous tranquilliser et vous réjouir.

Écoutez le témoignage d'un vieux pèlerin : « Quelle consolation pour nous, à mesure que nous nous affaiblissons et que nous vieillissons, que nos amis disparaissent les uns après les autres, de nous rappeler que notre Dieu ne change pas ! Il nous dit : « Je suis celui qui suis, toujours le même ; je suis celui qui vous a guidé depuis votre enfance ; je suis celui qui vous ai tout promis, tout ce dont vous pouviez avoir besoin. « Je vous chargerai sur moi jusqu'à votre blanche vieillesse. » Quel langage tendre et expressif !
Comment pourrions-nous ne pas avoir confiance en cet Ami tout puissant et tout bon. Soit que nous considérions le présent ou que nous regardions l'avenir, nous n'avons aucune raison de rien craindre. Ceux qui peuvent marcher, savent que son bâton et sa houlette les soutiennent et les consolent ; et ceux qui ne peuvent pas marcher, se sentent entourés de ses bras et portés en sûreté en avant. Nous sommes comme des enfants, que leur père porte dans ses bras lorsqu'ils sont faibles et fatigués, et qu'il soulève à chaque difficulté.

 Jamais Dieu ne délaisse,
Qui se confie en Lui,
Si l'Ennemi m'oppresse,
Jésus est mon appui.
Ce Dieu tendre et fidèle
Garde en sa paix les siens
Pour la vie éternelle
Et les comble de biens.

  Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur, s'ils se trouvent dans la voie de la justice (Prov. XVI, 31).
La vieillesse est honorable et commande le respect. Lève-toi devant les cheveux blancs et honore la personne du vieillard (Lév. XIX, 32).
Mais nous ne pouvons guère nous attendre à recevoir les témoignages d'un respect sincère et durable, à moins que notre caractère ne soit digne de l'estime de ceux qui nous entourent.

La supériorité de l'âge doit s'associer à la supériorité morale de l'individu. Le grand nombre des années doit enseigner la sagesse. « Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur, s'ils se trouvent dans la voie de la justice » (remarquez le si) ; mais si on les rencontre dans la voie de la perdition, leur honneur est perdu, leur couronne est profanée et jetée dans la poussière.
Où sont les vôtres, lecteur ?
Êtes-vous sanctifié par la foi en Christ ? Marchez-vous dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur, sans reproche, comme Zacharie et Élisabeth ? Oh ! que la vieillesse est belle et aimable, lorsqu'elle est ornée de piété et de fidélité dans la conduite !

Laquelle (l'espérance) nous tenons comme une ancre sûre et ferme de l'âme, et qui pénètre jusqu'au dedans du voile (Hébr. VI, 19).
Un vaisseau se dirigeait sur le rivage ; il avait perdu ses ancres et n'obéissait plus au gouvernail ; encore quelques instants et il allait heurter contre quelqu'écueil. Ceux qui seraient sauvés ne le seraient que par les vagues qui les lanceraient sur le rivage. Au milieu de la consternation générale, une seule personne avait conservé son calme. Lorsqu'il avait vu que le naufrage était inévitable, il avait fait tout ce qu'un homme peut faire pour se préparer au pire, et maintenant que la mort était imminente, il l'attendait avec tranquillité. Un de ses amis lui demandait la raison de son calme en face d'un aussi grand danger :
« Ne savez-vous donc pas, ajouta-t-il, que nous avons perdu nos ancres et que nous sommes poussés avec violence sur le rivage ?
- Sans doute, je le sais, mais j'ai une ancre pour mon âme. ».
Là était toute sa confiance ; - avec cette ancre-là il pénétrait au-delà du voile ; c'était ce qui lui permettait de naviguer en sûreté, en vue d'une mort terrible et immédiate.

Avez-vous cette ancre, lecteur ? L'espérance de l'Évangile est-elle la vôtre ? Au milieu des orages et des périls de la vie, en face de la mort, êtes-vous calme et confiant, êtes-vous sûr que bientôt vous entrerez dans le port de la paix éternelle ?
Ou êtes-vous de ceux qui n'ont point d'espérance ? comment alors pouvez-vous être heureux ? Sans espérance, comment entrerez-vous dans les flots débordés du Jourdain ? Si vous voulez la rechercher dès à présent, elle pourra être à vous, vous appartenir.

Le don de Dieu c'est la vie éternelle. Confiance en lui, - foi en Christ, - assureront à votre âme troublée, agitée, perdue, un repos et une sécurité perpétuelle, et la lieront pour toujours aux gloires invisibles du ciel.

 Confions-nous en son pouvoir ;
Ne craignons point, il est fidèle ;
Son prompt secours nous fera voir
Que sa promesse est éternelle.

Oui, notre Roi garde ses saints
Sous le sceptre de sa puissance.
Remettons-nous en assurance,
Et pour toujours entre ses mains.

  Encore porteront-ils des fruits dans la vieillesse toute blanche (Ps. XCII, 14).
Le palmier auquel le peuple de Dieu est comparé dans ce psaume, est remarquable par sa fertilité qui semble augmenter en avançant en âge. On prétend qu'il fournit les meilleures dattes à cent ans. Quelle belle image du fidèle croissant en grâce et en sainteté jusqu'à la fin de sa carrière terrestre !
Chaque jour, chaque année, ajoutée à sa vie, ajoute à la perfection et au charme de ses vertus chrétiennes. Son caractère a acquis un moelleux, une douceur qui lui manquaient autrefois ; il mûrit pour le ciel. Il avance d'un pas ferme et sûr dans le chemin de la connaissance, de la sagesse, de l'amour, de l'humilité, de la douceur, de la patience, de la paix, de l'utilité, du bonheur. Étant rempli de l'Esprit, il produit les fruits de l'Esprit.

Ce portrait d'un vieillard chrétien, est-il le vôtre, mon cher lecteur ?
Hélas ! ce n'est pas celui de tous ceux qui font profession d'appartenir au Sauveur et qui portent son nom ; on peut craindre même, qu'il n'en soit quelques-uns qui, réellement chrétiens, n'aient cependant que peu de ressemblance avec ce portrait.
Depuis longtemps ils sont plantés dans la maison du Seigneur, mais ils n'ont pas fleuri comme on pouvait s'y attendre, et à mesure que les années augmentent, ils paraissent croire que les infirmités de l'âge les dispensent de porter des fruits. Mais ce n'est certes pas dans la Parole de Dieu qu'ils ont pu se former une idée pareille ; pas plus qu'ils n'y ont cherché et compris les promesses que le Seigneur leur a faites.
Ne suivons pas leur exemple, et ne nous satisfaisons pas à présent par ce que nous avons fait autrefois. Efforcez-vous de glorifier Dieu plus que vous ne l'avez jamais fait. Que vos derniers jours soient les meilleurs, vos derniers fruits les plus savoureux. Et je lui demande cette grâce que votre charité abonde encore de plus en plus avec connaissance et toute intelligence ; afin que vous discerniez les choses contraires, pour être purs et sans achoppement jusques à la journée de Christ, étant remplis de fruits de justice, qui sont par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu (Phil. I, 9-11).

Mes temps sont en ta main
(Ps. XXXI, 15).
Je suis donc assuré qu'ils seront sagement conduits. Tu as tout pouvoir dans le ciel et sur la terre ; tu connais la fin depuis le commencement ; tout est soumis à ton contrôle, et pour toi l'avenir ressemble au présent ; il ne peut donc y avoir aucune erreur dans le plan que tu t'es proposé ; aucune imperfection dans tes desseins et ta volonté.

« Mes temps sont en ta main. » Je ne serai donc pas inquiet de l'avenir ; - les temps que j'ai à parcourir seront peut-être bien variés encore ; - le chagrin ou la joie, la pauvreté ou l'abondance, la maladie ou la santé, la vie ou la mort, peuvent tour à tour se succéder ; - mais je puis en toute tranquillité les abandonner à ta sagesse ; je ne saurais prévoir les événements que ta providence peut juger bon de m'envoyer, mais je puis attendre avec pleine confiance.
Le moment de mon départ m'est inconnu, j'ignore comment je délogerai, mais je ne m'inquiète de rien, car tu as tout arrangé pour le mieux.

 O Fils de Dieu ! quelle sainte assurance,
Par ton Esprit se répand dans nos coeurs !
Jamais la mort ni les sombres terreurs
Ne prévaudront contre notre espérance,
Oui, notre foi triomphe en la puissance,
Et du tombeau nous rend plus que vainqueurs.

  Mon âme, bénis l'Éternel ; et que tout ce qui est au dedans de moi, bénisse le nom de sa sainteté. Mon âme, bénis l'Éternel et n'oublie pas un de ses bienfaits (Ps. CXII, 1, 2).
Qu'il est encourageant de voir un vieillard chrétien se réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu, et donner, par sa conduite de chaque jour, un bel exemple de reconnaissance et de douce sérénité !
Sa vie est un psaume d'actions de grâce ; sa physionomie empreinte de bonheur et de gratitude est comme un rayon de soleil dans sa demeure. Il est impossible de demeurer longtemps dans sa société, sans en être fortifié et réjoui ; vous ne sauriez dire pourquoi, mais vous vous sentez moins porté à la plainte, et plus enclin à la joie qu'auparavant. Vous poursuivez votre sentier avec plus d'espérance ; vous vous rappelez les bénédictions que vous aviez oubliées, et le fardeau qui vous paraissait si lourd devient insensiblement plus léger. Le fait est que, pour un instant, vous vous êtes certainement pénétré des sentiments de votre vieil ami, et que vous vous êtes monté au ton de son esprit.

Nous trouvons un exemple fort aimable de sérénité véritable et soutenue dans le fameux William Wilberforce. Un étranger aurait remarqué, même en passant, qu'il avait une égalité d'humeur peu ordinaire aux hommes de son âge ; une observation plus attentive aurait montré que le sentiment chrétien se mêlait à une disposition naturellement heureuse et la purifiait ; tandis que ceux qui vivaient habituellement avec lui, retrouvaient dans ses chagrins dont l'expression n'avait rien d'extrême, dans cette joie presque enfantine du coeur, la présence habituelle de cette paix que le monde ne peut ni donner ni ôter.
Les dernières pages de son journal sont remplies d'élans de reconnaissance et de bonheur, et avec ses enfants et ses amis intimes, son coeur débordait d'actions de grâce et de bénédictions ; il chantait toujours la bonté et l'amour du Seigneur. Tout lui devenait sujet d'actions de grâce.
Lorsque les infirmités de l'âge commencèrent à l'accabler, il disait : « Combien je dois bénir Dieu, de ce que le déclin de mes forces ne paraît pas devoir être accompagné de maladies douloureuses ; - je m'en vais graduellement et lentement, voilà tout ! Quel ami le Seigneur a été pour moi ! Lorsque j'éprouve quelque mal, il m'envoie toujours tant d'adoucissement, que c'est à peine si je souffre. - Mon âme, bénis l'Éternel ! que de grâces je dois à mon Père céleste bien-aimé ! » Un de ses amis venait de passer par une opération douloureuse : « Que je suis reconnaissant, disait Wilberforce, de ce qu'une épreuve pareille m'est épargnée, puisque je n'aurais pas la force de la supporter ! je me confie humblement en Celui qui m'a donné toute raison de dire : Ta bonté et ta gratuité m'ont accompagné pendant tous les jours de ma vie.

Avez-vous quelque sympathie pour ces sentiments, mon cher lecteur ? partagez-vous cette reconnaissance, avez-vous ce coeur content ? « Les fruits de l'Esprit sont l'amour, la joie, la paix. »
Nous savons qu'il faut réserver les droits du tempérament naturel ; - il y a des personnes qui sont gaies et portées à la confiance dès leur naissance, d'autres qui sont facilement découragées et qui voient tout en noir. Mais n'importe, les promesses de l'Évangile, si on les croit avec simplicité et de tout son coeur, ne peuvent manquer de réjouir le coeur et d'influencer la conduite. Et il n'est pas moins notre devoir que notre privilège de nous réjouir dans le Seigneur : « d'annoncer chaque matin sa bonté et sa fidélité, de le célébrer toutes les nuits et de bénir son nom, » comme le faisait David.
Nous devons cultiver cette disposition à la joie et à la reconnaissance ; il faut par la méditation, la prière, la pratique, chercher à l'acquérir et à la fortifier ; car nous ne devons pas plus déshonorer Dieu par notre air malheureux et notre ingratitude que par notre manque de sanctification.

La faiblesse et les infirmités de la vieillesse tendent quelquefois à abattre notre esprit, à obscurcir nos espérances. Soyons donc sur nos gardes ; et au lieu de céder au mécontentement et à l'abattement, faisons le compte de nos miséricordes, et regardons d'un oeil ferme le côté brillant des choses ; c'est là un moyen presque sûr de chasser la tristesse de notre front, et cette louange s'échappera de nos lèvres : « Mon âme, bénis l'Éternel ! et que tout ce qui est au dedans de moi bénisse le nom de sa sainteté. Mon âme, bénis l'Éternel, et n'oublie pas un de ses bienfaits. »

 Qu'il est beau de t'avoir, Jésus, pour sacrifice,
Pour bouclier, pour roi, pour soleil, pour justice !
Qu'elle est douce la paix dont tu remplis le coeur !
Mon âme ! égaie-toi, Jésus est ton Sauveur.

  Mais quoique notre homme extérieur se détruise, toutefois l'intérieur est renouvelé de jour en jour (2 Cor. IV, 16).
Il faut de toute nécessité, dit un auteur célèbre, que nous devenions meilleurs ou pires en avançant en âge. À moins que, par nos efforts, nous ne tendions à nous spiritualiser et que dans ce but nous ne demandions avec supplications cette grâce, qui n'est jamais refusée à qui la demande avec foi et sincérité ; l'âge nous matérialise de plus en plus, et plus nous vieillissons, plus cette disposition augmente ; c'est alors que se manifeste la vérité de cette parole qui nous avertit : « Qu'à celui qui a, il lui sera donné ; et à celui qui n'a rien, cela même qu'il a lui sera ôté. »
Chez quelques-uns on dirait que l'âme s'absorbe et s'éteint graduellement dans son enveloppe d'argile ; tandis que chez d'autres, on dirait qu'elle purifie et ennoblit le vase qui la contient. Rien n'est plus beau qu'une vieillesse sage et chrétienne, et rien n'est plus triste que le déclin d'une vie, lorsque le monde, la chair, et cette fausse sagesse qui est du diable, ont remporté la victoire sur le tombeau.

Cher lecteur, remerciez Dieu de ce qu'il vous a départi une grâce qui vous fortifie et vous rafraîchit ; votre enveloppe terrestre est faible et maladive, elle a perdu de sa vigueur et de son élasticité ; elle est accablée de maux et d'infirmités ; elle sera bientôt détruite ; mais si votre corps décline, votre âme prospère ; si l'un descend vers le tombeau, l'autre mûrit pour la gloire. Votre foi est plus ferme, votre espérance plus forte, votre amour plus profond, votre vue plus claire.

Car notre légère affliction qui ne fait que passer, produit en nous un poids éternel d'une gloire souverainement excellente (2 Cor. IV, 17).
Appelé à visiter un pauvre homme retenu au lit depuis vingt-cinq ans, écrit un pasteur, je me préparais à avoir pitié de lui, mais il me contraignit à me réjouir. « N'êtes-vous pas las de souffrir si longtemps ?
- Las, répondit-il, non, monsieur, la nature serait facilement accablée, c'est vrai, mais Dieu me soutient. S'il veut, je suis prêt à rester ici vingt-cinq ans encore ; ce lit a été pour moi l'entrée du ciel. Souffrir longtemps ! Oh ! monsieur, ce temps ne m'a pas paru long, il a été court, très court, et bientôt il sera passé.
Ces légères afflictions qui ne sont que pour un temps, produisent en moi le poids d'une gloire souverainement excellente. Dieu n'est-il pas tout amour ? Il ne peut rien vouloir que de bon ; n'est-il pas la sagesse même, il ne peut donc pas se tromper. Ses promesses ne sont-elles pas toutes oui et amen en Jésus-Christ. Il ne peut pas manquer à sa promesse ; aucun de ceux qui se sont attendus à lui n'ont été confus. Oh ! monsieur, je n'oserais pas me plaindre, mon affliction a été une miséricorde. »

Chrétien affligé, souvenez-vous que les chagrins de la terre rehausseront le prix des joies du ciel ; et si vous les comparez au poids de cette gloire qui vous est préparée là-haut, vos afflictions ne vous paraîtront-elles pas légères ; et si vous les mesurez à la durée de cette éternité de bonheur que vous attendez, leur durée ne sera-t-elle pas d'un instant seulement ?
Ne vous plaignez pas du présent, pensez à l'avenir ; que le contraste est déjà frappant, que le changement sera glorieux !

Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi. (Jean VI, 37).
Arrivé à ses derniers moments, un auteur célèbre fit appeler son pasteur et lui dit : « Quoique je me sois efforcé d'éviter le péché et de plaire à Dieu de tout mon pouvoir, cependant j'ai peur de mourir.
- Ah ! monsieur, répondit le pasteur, vous avez oublié que Jésus-Christ est un Sauveur.
- C'est vrai, mais comment saurai-je qu'il est un Sauveur pour moi ?
- Il est écrit : Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi.
- C'est vrai, répondit le malade avec vivacité, j'ai lu et relu cette parole plus de mille fois, et je n'ai jamais éprouvé sa vertu comme à présent ; maintenant je peux mourir heureux. »

Lecteur, si vous allez au Sauveur, cette promesse est pour vous.
Jésus, l'ami des pécheurs, je vole à toi accablé et perdu ; viens à mon aide ; oh ! pourquoi ai-je jamais douté, tu ne me mettras point dehors.
Car les années de mon compte vont finir ; j'entre dans un chemin d'où je ne reviendrai plus (Job XVI, 22).

J'ai en perspective un prochain voyage à faire ; il faut que je passe du temps à l'éternité, de ce monde à un autre. Le moment de mon départ, quoique incertain, ne peut pas être très éloigné. Quelques années, quelques jours peut-être, et mon séjour sur la terre sera fini.

C'est un voyage inévitable ; il faut le faire, je n'ai pas à choisir ; que je le veuille ou non, lorsque je serai appelé, il faudra que je parte.

C'est un voyage inconnu ; je ne l'ai jamais fait encore. Je ne connais par moi-même ni le chemin, ni la manière de voyager, ni les dangers ou les inconvénients qui m'attendent. Personne ne peut me donner de renseignements nets à cet égard. Ceux de mes amis qui ont déjà parcouru cette route, ne sont jamais revenus raconter leurs expériences.

C'est un voyage solitaire ; il faut le faire seul ; les plus aimés parmi mes compagnons ne pourront pas m'accompagner ; ils pourront penser à moi, sentir pour moi, prier pour moi, mais ils ne viendront pas avec moi. Il faudra nous séparer ; ils resteront en arrière, je marcherai en avant.

C'est un voyage important ; sa fin sera le commencement de ma destinée éternelle, j'entrerai dans les demeures du bonheur ou du malheur. Une fois que j'aurai traversé le passage étroit qui sépare le présent de l'avenir, il sera impossible de revenir en arrière et de changer : Que celui qui est injuste soit injuste encore ; que celui qui est juste soit plus juste encore (Apoc. XXII, 11).

C'est un voyage final. J'entre dans un chemin d'où je ne reviendrai plus. Mon pèlerinage sera fini pour toujours : plus de départ, plus de changements, plus de fatigues, plus de travail. Ce sera mon dernier voyage.

Si je suis un chrétien, cette pensée ne doit-elle pas me rendre heureux ; j'en aurai fini pour toujours avec le péché et la douleur. - Une éternelle félicité, une sainteté parfaite, un bonheur parfait seront mon partage. Au bout de ce voyage, il y a ma patrie céleste, la maison de mon père, mon repos pour toujours.

Je ne craindrai donc pas de la voir approcher, je ne me plaindrai donc pas de ce qui doit nécessairement l'accompagner ; il se peut que bien des circonstances désagréables et pénibles y soient associées, mais après tout c'est le seul chemin qui me ramène à la maison paternelle ; et quoique la vie m'offre encore des joies, quoique j'y sois encore attaché par des liens qui me sont chers et précieux, j'éprouve néanmoins un ardent désir de partir pour être avec Christ, ce qui me vaudra infiniment mieux que de rester ici.

La mort est un voyage solennel, mais il n'offre que paix et sûreté pour le peuple de Jésus ; - non seulement le Seigneur viendra les recevoir et les accueillir lorsque le voyage sera terminé, mais encore il les accompagnera pendant sa durée.
Oh ! nous ne serons pas seuls s'il est avec nous ! N'est-il pas un guide qui connaît la route, ne l'a-t-il pas parcourue lui-même ; la marque de ses pas ne s'y discerne-t-elle pas encore ? Il l'a faite dans le but d'en aplanir les difficultés, d'en écarter les dangers, d'en dissiper les terreurs, et ce but, il l'a complètement atteint : Par la mort, il a détruit celui qui avait l'empire de la mort, c'est à savoir le diable ; et il a délivré tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient assujettis toute leur vie à la servitude (Hébr. II, 14, 15).
C'est pourquoi je ne craindrai aucun mal en marchant par la vallée de l'ombre de la mort ; car toi, Jésus, tu es avec moi, ton bâton et ta houlette me consolent.

L'Esprit retournera à Dieu qui l'a donné (Eccl. XII, 7).
Non pas auprès d'un étranger, non pas auprès d'un maître dur et inconnu, mais à Celui qui l'a préservé et gardé d'année en année ; à Celui qui connaît ses luttes, ses inquiétudes, ses alternatives d'espérances et de craintes ; à son Dieu, au Dieu qui le lui a donné, et qui, plus encore, lui a donné son Fils unique et bien-aimé.

Lecteur chrétien, vous ne redouterez plus le départ ; l'enfant craint-il de retourner chez lui, auprès de ses parents bien-aimés ? Oh ! quel heureux moment que celui où vous serez admis en la présence de votre Père céleste, et où vous partagerez ces plaisirs qui sont à sa droite pour toujours !

 Adieu, chrétien, pour toi l'heure est venue
De t'élever à des sites plus beaux ;
Tu vois ce jour, le terme de tes maux ;
Déjà Sion se présente à ta vue ;
Dans ses parvis ton âme est attendue ;
Là ton Seigneur t'invite à son repos.

Plus de travaux, ton épreuve est finie ;
Aucun devoir ne te retient encore :
Ton âme enfin doit prendre son essor.
Vers le Sauveur, vers la nouvelle vie,
Ne tarde plus, entre en cette patrie
Où sont déjà ton coeur et ton trésor.

Va recevoir une palme immortelle,
Et pour toujours posséder les vrais biens,
Laisse tomber tes terrestres liens.
Que craindrais-tu ? C'est Jésus qui t'appelle :
Il est brillant de la gloire immortelle
Dont son amour veut couronner les siens.


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