Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SOIR DE LA VIE
OU
PENSÉES POUR LES VIEILLARDS





L'AMI QUI NE CHANGE JAMAIS.

  La soirée était douce et calme, une jolie brise et les rayons du soleil couchant y ajoutaient un charme de plus. Un vieillard était assis à la porte d'une humble chaumière ; ses cheveux étaient blancs, sa taille courbée, ses yeux au regard affaibli étaient fixés sur les nuages aux riches teintes. Admirait-il seulement la grande beauté d'un ciel du soir ? je ne le pense pas ; sa physionomie était triste et inquiète, comme s'il eût été occupé de choses bien différentes de celles qui l'entouraient ; et au vrai il en était ainsi.
Il réfléchissait aux affections humaines si incertaines, si incomplètes de leur nature, et ses pensées se reportaient sur la triste preuve qu'il en avait reçue dans la journée même, par l'ingratitude et la méchanceté d'une personne qu'il avait tendrement aimée autrefois.
« C'est dur, c'est dur, se disait-il, d'avoir été ainsi trompé et offensé par un ancien ami ; ce n'est pas un ennemi qui m'a traité de la sorte, c'est mon compagnon, mon ami ! et il était la dernière personne de qui j'aurais attendu un pareil chagrin ; j'avais une si grande confiance en lui. Ah ! qu'est-ce donc que l'amitié ? C'est un roseau bien mince, qui, lorsque nous nous appuyons dessus, souvent nous perce de nombreux chagrins.

Le pauvre vieillard avait été profondément blessé, et son esprit en était troublé et malheureux. Mais l'aspect tranquille de la nature le calma peut-être, ou le souvenir d'affections fidèles et solides vint subitement lui reprocher ces pensées amères, je ne sais, mais il ajouta soudain d'un ton plus heureux : « Non, tous les amis ne sont pas faux et inconstants ; oh ! non, j'ai éprouvé et partagé trop souvent l'affection généreuse et persévérante des autres pour croire que l'amitié ne soit qu'un nom. Dans la prospérité et l'adversité, j'ai trouvé qu'il y a de vrais amis. J'ai aimé et j'ai été aimé ; j'ai eu confiance et on a eu confiance en moi. Ma vie aurait été désolée sans la sympathie et la communion d'amis et surtout d'amis chrétiens.
Et cependant, les affections terrestres, même les meilleures, sont très imparfaites, sujettes à l'erreur, à des interruptions momentanées, ou si elles sont constantes, elles sont incapables d'entrer dans tous nos sentiments, ou de correspondre avec toutes nos émotions ; et le fil qui les soutient, qu'il est faible et mince ! Dans quelques semaines, dans quelques jours, que dis-je, dans quelques heures, et l'être le plus chéri peut nous être enlevé. La mort brise les liens les plus intimes et les plus doux. Dans le cimetière, là-bas, sont couchés ceux qui étaient jadis les chers compagnons de ma vie et qui s'étaient mis en route avec moi pour la cité céleste, mais aujourd'hui je suis seul ; le tombeau nous a séparés, - au moins pour un peu de temps. »

Ces dernières paroles renfermaient une consolante assurance, et le vieillard en sentit peu à peu la douce influence.

« Pour un peu de temps ! oui, et nous nous retrouverons ! Ils ne reviendront pas vers moi, mais j'irai auprès d'eux. Je ne pleure pas comme d'autres, sans espérance, car je sais que ceux qui s'endorment au Seigneur Jésus reviendront avec lui, et que nous serons toujours avec lui. Dans ce monde de séparation, comme elle est douce cette assurance d'une réunion prochaine et éternelle avec les chers amis qui nous ont quittés dans la vraie foi en Jésus-Christ. »

Comme un rayon de soleil perce tout à coup de sombres nuages, cette brillante perspective dissipa la tristesse du vieillard, et à cette tristesse succédèrent des pensées de consolation et de joie telles qu'il oublia bientôt les circonstances douloureuses qui l'avaient agité peu d'instants auparavant.

« Et cependant, continua-t-il, il est encore meilleur de se rappeler que nous avons un Ami tout-puissant et éternel ; les meilleurs amis de la terre peuvent changer ou mourir, mais Jésus-Christ est le même, hier, aujourd'hui, demain et toujours. Il ne me quittera, ni ne m'abandonnera jamais. Oh ! pourquoi me désoler de l'inconstance ou de la perte de mes amis, lorsque mon Sauveur tout bon et miséricordieux est toujours avec moi ? »

Lecteur, il est impossible que vous soyez avancé dans l'expérience de la vie, sans avoir appris comme ce vénérable pèlerin, que l'instabilité et l'incertitude sont associées à toutes les affections humaines. Sans doute vous avez pleuré ces amis que le temps, les circonstances ou la mort vous ont enlevés ; mais vous êtes-vous réjouis dans la même mesure de l'assurance que l'amour de Christ ne peut pas changer, et qu'il dure toujours ?
Ah ! il en est plusieurs qui ont été déçus et trompés dans la confiance qu'ils avaient mise en leurs semblables, et qui cependant n'ont jamais songé à rechercher cet ami céleste, en qui il n'y a ni variation ni ombre de changement ; il en est plus d'un qui se sont creusé des citernes crevassées qui ne pouvaient point contenir d'eau, et qui ont refusé de se tourner, pour étancher leur soif, vers la fontaine d'eau vive.

 Oh ! qu'il est doux de trouver à toute heure
Un tendre ami, prêt à nous soulager !
D'être en tout lieu, Jésus, dans ta demeure,
Et sur ton sein au plus fort du danger.

  Ah ! qu'il est sombre ce monde pour ceux qui, dans leurs heures de chagrin et d'abandon, n'ont pas placé toute leur confiance en leur Sauveur, en son amour et sa sympathie. Un coeur qui n'a rien, ni sur la terre ni dans les cieux, à quoi il puisse s'attacher, s'enrouler comme le lierre à l'arbre vigoureux, ne peut être qu'un coeur désolé et abattu. Dieu nous préserve qu'il en soit ainsi pour aucun de nous ! Et cela ne sera pas, si nous sommes unis à Christ par une foi simple et vivante, car nous sommes ainsi attachés à ceux qu'il appelle gracieusement ses amis, et nous sommes assurés que nous possédons dans tous les temps et dans toutes les circonstances, sa tendre et fidèle sympathie. Quelle est encourageante et fortifiante, au milieu des imperfections, des séparations et des changements qui tachent souvent les meilleures et les plus belles affections de ce monde, cette pensée que nous avons un ami fidèle, qui est toujours prêt à nous secourir et à sympathiser avec nous.

Certainement nous ne voulons pas déprécier la valeur des affections humaines ; elles sont un des dons les plus précieux que Dieu ait accordés à un monde déchu ; c'est un des restes du paradis et une image du ciel. Cependant nous savons par expérience à quel point le lien qui nous attache aux meilleurs et plus chers amis est précaire. On ne peut s'empêcher de sentir - sans le moindre penchant à la misanthropie - que nos affections sont quelquefois mal placées, et que là où nous avions mis notre confiance, nous n'avons souvent recueilli que des déceptions. Imperfection et variabilité sont inscrites sur tous les objets et les relations de la terre ; car « ici-bas n'est pas le lieu de notre repos » : nous sommes destinés à un monde meilleur, dont les habitants bienheureux sont liés d'une affection pure et immortelle. Mais tandis que nous attendons avec joie le moment qui nous réunira à cette sainte et heureuse fraternité, nous nous rappellerons notre meilleur Ami, l'Ami qui vaut mieux qu'un frère, - et nous nous rappellerons que nos coeurs troublés et mécontents peuvent jeter l'ancre dans son amour profond, insondable, toujours le même ; ce lieu de repos pour le coeur n'a jamais fait défaut, ne fera jamais défaut.

Les circonstances qui affaiblissent, suspendent, terminent les affections humaines, n'ont aucune influence sur l'amour que le Sauveur éprouve pour ses élus, - et ne peuvent en aucune façon altérer la position dans laquelle nous nous trouvons, à l'égard de Jésus-Christ, en tant que chrétiens.

Par exemple, il arrive fréquemment que la distance qui nous sépare d'un de nos amis, affaiblit et finalement met un terme à l'affection qui nous unissait ; il n'avait pas l'intention, quoique séparé, de nous oublier, mais l'absence diminue graduellement la force de son attachement ; sa correspondance languit d'abord imperceptiblement, ou par des circonstances qu'on ne peut éviter, cesse brusquement ; à mesure que le temps s'écoule, il devient de plus en plus indifférent à ce qui nous concerne. S'il était resté près de nous, s'il avait pu continuer des rapports personnels avec nous, il n'aurait peut-être pas changé, mais en s'éloignant, il a vérifié le vieil adage : « Loin des yeux, loin du coeur. »
Nos lecteurs expérimentés dans la vie, confirmeront sans doute la vérité de ce que nous avançons ; ils se rappelleront plusieurs relations de leur jeunesse, qui séparées d'eux par la distance, leur sont devenues étrangères depuis bien des années.

Mais le Seigneur, quoique absent du milieu des siens, ne les oublie pas un seul instant. Depuis le moment où il quitta ses disciples à Béthanie et où il disparut dans un nuage, il leur a donné des preuves incontestables et continuelles de son amour. Il est monté au ciel en conquérant, et s'est assis à la droite de Dieu ; mais la gloire qui lui fut conférée comme médiateur, ne pouvait dérober à sa vue les pauvres pécheurs de la Galilée ; et les chants d'adoration que firent éclater les anges, ne pouvaient étouffer les ardentes supplications qui s'élevaient de la chambre haute de Jérusalem. Non, son amour était le même au ciel et sur la terre ; et les dons abondants, les richesses qu'il répandit sur ses fidèles disciples, furent le résultat immédiat de son intercession et de son ascension au séjour de la gloire. Il les consola et les guida par son Esprit, il les fortifia afin qu'ils pussent confesser et défendre sa vérité.
Dans ces reproches à Saul le persécuteur, il s'identifie complètement avec les siens, estimant les persécutions qui leur sont faites comme si elles lui étaient infligées à lui-même : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » II manifeste le même intérêt pour leur bien, lorsqu'il apparaît avec miséricorde à l'apôtre des Gentils, lui disant : « Prends courage ! » et qu'il le prépare à défendre la cause de son Sauveur à Rome.

Mais il n'est pas nécessaire de multiplier les preuves, soit dans l'histoire de l'église primitive ou des âges qui l'ont suivie, du caractère invariable de l'amour que le Rédempteur ressuscité a toujours eu pour ceux qui par la grâce ont accepté ses promesses miséricordieuses d'amour. Nous pouvons en appeler à nous-mêmes, cher lecteur, pour témoigner que l'amour de Christ n'a souffert aucun changement par le fait de son absence temporelle du milieu de ses enfants. Son intercession en notre faveur, ses dons répétés des grâces qui nous sont nécessaires, la place qu'il nous prépare dans la maison de son Père, ne voilà-t-il pas autant de preuves de sa charité.

Une des raisons qui rendent les affections humaines sujettes à une si grande variabilité, ce sont les changements qui surviennent dans nos circonstances temporelles. Quand, de l'aisance nous tombons dans la pauvreté ; quand, suivant le langage expressif de l'Écriture, nous sommes abaissés, quel changement dans le petit cercle où nous nous mouvons ! L'amitié qui résiste à cette épreuve est réellement fidèle et de bon aloi, car combien n'en est-il pas que la prospérité réunit autour de nous et que l'adversité éloigne.
« Les amis attirés par notre soleil, s'envolent lorsque vient l'hiver. »

Et c'est une épreuve pleine d'amertume, que de se sentir négligé et abandonné au moment où l'on a le plus de besoin de consolation et d'appui ; mais ce sera une épreuve bénie, si elle nous enseigne qu'il vaut mieux mettre sa confiance dans le Seigneur que dans l'homme, si elle nous rend plus cher cet ami céleste, qui riche s'est fait pauvre pour nous, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Son lot sur la terre n'a-t-il pas été des plus humbles ; il n'avait pas un lieu pour reposer sa tête ; les amis, les compagnons qu'il s'était choisis, étaient pris dans les rangs les plus humbles de la société. C'était aux pauvres qu'il annonçait surtout l'Évangile, et l'expression dédaigneuse dont se servaient ses adversaires pour le désigner : Un ami des publicains et des gens de mauvaise vie » exprimait en réalité toute la beauté de son caractère.

Par sa position dans le monde, par la manière dont il se mêla aux pauvres et aux petits de la terre, par la place obscure et humble dans laquelle la majorité de ses disciples l'ont servi, la pauvreté a été élevée et honorée.

Les riches et les mondains peuvent s'éloigner de nous, se refroidir à notre égard, quand la pauvreté et le malheur entrent chez nous ; mais Christ se sert précisément de ce moment d'affliction comme d'un moyen pour nous attirer à lui plus intimement. La perte de nos biens au lieu d'élever une barrière entre lui et nous, nous lie plus fortement à lui ; il nous calme, sympathise avec nos chagrins et promet de ne jamais nous abandonner.

Il se peut encore que les infirmités de l'âge, une santé depuis longtemps chancelante, aient contribué à rétrécir le cercle de nos amis. La surdité, la cécité, la maladie, rendent notre société moins agréable qu'autrefois. Il est fatigant peut-être, jour après jour, d'essayer de réveiller notre intérêt endormi, et c'est pourquoi ceux qui autrefois nous faisaient les protestations d'attachement les plus chaudes et les plus sincères, se fatiguent de la société d'un vieillard malade, et leurs visites deviennent chaque jour plus rares. Nous sentons, en voyant le contraste qui existe entre le présent et le passé, que nous sommes seuls et abandonnés dans ce monde, que nous devenons un fardeau à nous-mêmes et aux autres. La vieillesse est souvent très susceptible sur ce point qui cause une grande perturbation d'esprit, et porte facilement au murmure et à la plainte.

Essayons dans les heures de découragement et de solitude, de nous calmer et de changer le cours de nos pensées, en nous répétant que Christ est toujours le même pour nous. Il ne nous néglige pas dans notre vieillesse et ne nous abandonne pas parce que les forces nous manquent ; il ne se lasse pas d'entendre l'histoire si souvent répétée de nos misères et de nos besoins, ni d'animer de sa présence la solitude du soir de notre vie ; il accomplit merveilleusement la promesse qu'il nous a fait : Je serai le même jusqu'à votre vieillesse, et je vous chargerai sur moi jusqu'à votre blanche vieillesse (Esaïe XLVI, 4). Lorsque nous marchons dans la vallée de l'ombre de la mort, et que le bras ami sur lequel nous espérions nous appuyer vient à nous manquer, le Sauveur nous recommande cependant de ne craindre aucun mal, parce qu'il est avec nous ; sa houlette et son bâton nous soutiennent et nous consolent, et il sera toujours avec nous. Notre faiblesse et nos infirmités peuvent tendre à relâcher quelques-uns des liens qui nous attachent à la terre, mais ne sauraient diminuer sa tendre sympathie. Les amis pourraient nous faire défaut, lui jamais.

Et quand bien même nos amis nous resteraient fidèles, et qu'ils conserveraient jusque dans nos vieux jours l'affection qu'ils nous témoignaient dans notre jeunesse, ne pourraient-ils pas nous être enlevés subitement et pour toujours par la mort : Nos jours sur la terre sont comme une ombre » a dit Job.
Les chers objets de nos affections, ceux à qui notre coeur est si fortement attaché, seront peut-être appelés à paraître bientôt en la présence de notre Créateur, et nous laisseront achever seuls le reste de notre voyage ; nous pourrons voir de nos yeux le tombeau de ceux qui, nous l'avions espéré, nous auraient soignés jusqu'au dernier moment.
À ! ne l'avons-nous pas déjà vu ? Les séparations causées par la mort ne se sont-elles pas douloureusement fait sentir dans notre histoire passée ? Les places vacantes dans notre cercle de famille, au foyer domestique, ne parlent-elles pas avec plus de force que le plus éloquent orateur.
Ah ! cette parole si sévère : Retirez-vous de l'homme, duquel le souffle est dans ses narines ; car quel cas mérite-t-il qu'on en fasse » Que de fois ne l'avons-nous pas vue se réaliser d'une manière frappante dans les jours écoulés de notre vie. Le cyprès, le saule, plantés sur la tombe de nos bien-aimés, la tablette de marbre qui marque leur dernière demeure, ne nous disent-ils pas qu'au milieu même de la vie nous sommes dans la mort »
Mais nous ne murmurerons pas s'il plaît à Dieu de cueillir les fruits les plus mûrs, et les fleurs les plus choisies de nos jardins, puisqu'il a déclaré qu'il était lui-même notre portion. Nous n'oublierons pas, en pleurant ceux qui nous ont quittés, que le Seigneur vit »
En pensant aux amis qui nous ont été arrachés, nous nous souviendrons avec reconnaissance de ce Sauveur dont ni la mort ni le tombeau ne peuvent nous séparer. Auprès de notre foyer désolé, dans nos soirées solitaires, nous entendrons sa douce voix nous dit : « Ne crains rien, car je suis avec toi »

Oui, Seigneur, tu es avec nous, notre ferme, notre constant, notre immortel Ami ! Tu es toujours le même et tes ans ne seront jamais achevés (Ps. CII, 27).
La mort ne te séparera pas de ton peuple, car cet ennemi vaincu n'a aucun pouvoir sur son puissant vainqueur ; elle ne séparera pas non plus ton peuple de son Sauveur, car le simple attouchement de Jésus suffira pour amener les siens en sa présence immédiate.
Il n'y a point de mort ; ce n'est qu'un passage. » Nous sommes convaincus, que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne nous pourra séparer de l'amour de Dieu qu'il nous a montré en Jésus-Christ notre Seigneur (Rom. VIII, 37,38).

Consolons-nous donc les uns les autres par cette pensée. Que le souvenir de notre union indissoluble avec Christ, et de son amour éternel et sans aucune variation, calme et rafraîchisse nos esprits : Ayant aimé les siens qui étaient au monde, il les aima jusqu'à la fin (Jean XIII, 1).
Ni les circonstances extérieures, ni la déchéance de notre nature corporelle, ni même les. infirmités et le péché, ne peuvent aliéner le coeur du Sauveur de ceux qu'il a choisis, appelés et bénis. Le ciel et la terre passeront, mais sa parole, cette parole qui nous assure la perpétuité et la gratuité de son pardon, de son amour, elle demeurera à toujours.

Vieillard chrétien ! pensez beaucoup à la nature et aux actes de ce puissant et fidèle ami : lui remettant tout ce qui peut vous inquiéter, car il a soin de vous (1 Pierre V, 7). À mesure que votre vie s'en va, qu'il vous devienne toujours plus précieux ; à mesure que les liens de la terre diminuent, attachez-vous à lui plus intimement et avec plus de confiance.
Pensez à lui comme à celui qui vous prépare une place là-haut dans les demeures célestes, et qui viendra lui-même vous y recevoir afin que là où il est vous y soyez aussi : et, si, quoique ne le voyant pas, vous pouvez vous réjouir en lui d'une joie inexprimable, quel ne sera pas le bonheur de votre âme émancipée, lorsque vous serez admis à une communion complète et ininterrompue avec lui !

Si maintenant, tandis que vous le contemplez comme à travers un verre obscur, il est à votre connaissance le plus aimable parmi ce qui est aimable, que ne sera pas votre admiration lorsque vous le verrez face à face !
Si maintenant, quoique vous ne le connaissiez qu'en partie, cette connaissance est la source des plus pures, des plus ineffables jouissances, qui pourra estimer le bonheur et la joie de le connaître comme vous êtes connu.


Table des matières

Page précédente:
Page suivante:
 

- haut de page -