Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SOIR DE LA VIE
OU
PENSÉES POUR LES VIEILLARDS





SYMPATHIE ET ÉGOÏSME.

  Qu'il est naturel d'être égoïste, de chercher constamment ce qui peut ajouter à notre bien-être, et de prendre le bonheur des autres en considération secondaire, si même nous nous en préoccupons le moins du monde. C'est être semblable à Jésus que d'aimer son prochain comme soi-même, que de porter les fardeaux les uns des autres, et d'être touché de sympathie pour ceux qui nous entourent !

Quel est le caractère le plus aimable ? Quel est votre caractère à vous ? Êtes-vous le centre de vos désirs, êtes-vous le but unique que vous vous soyez proposé, êtes-vous l'idole que vous avez placée dans votre coeur, ou avez-vous appris, à l'exemple de votre Sauveur, à vous réjouir avec ceux qui sont dans la joie, à pleurer avec ceux qui pleurent ? Avez-vous revêtu cette charité qui est le lien de la perfection ?

Chaque période de la vie a ses tendances et ses tentations particulières, mais l'égoïsme est dans tous les temps et dans toutes les circonstances le péché qui prend le plus facilement le dessus sur nous.
Dans la première jeunesse on croit volontiers que les gens et les choses qui nous entourent doivent s'employer d'une façon quelconque pour notre plus grand avantage, et avec cette idée, nous les forçons à entrer dans les plans que nous formons pour notre bonheur.
Dans la vieillesse, lorsque les infirmités nous obligent à renoncer aux occupations et aux plaisirs de la vie, nous courons un autre danger, c'est de croire que, puisque nous éprouvons à présent si peu de jouissances de ce qui autrefois nous en fournissait beaucoup, il importe peu que d'autres y trouvent ou n'y trouvent pas de satisfaction. Il arrive trop souvent dans la vieillesse qu'on rétrécit le canal de la bienveillance et de la sympathie ; nous recevons moins et il nous semble que nous n'avons pas beaucoup à donner.
Nos pensées, dès qu'elles reprennent leur cours naturel, se concentrent sur nous-mêmes ; tout ce qui nous concerne personnellement prend des proportions si grandes, que nous ne voyons rien au-delà ; nous fixons nos regards avec une telle pertinacité sur notre propre bien, que nous perdons facilement de vue le bien des autres.
Désirez-vous vous mettre en garde contre ces sentiments égoïstes ? Voulez-vous vous rappeler à quel point l'égoïsme est opposé au christianisme ? Voulez-vous réfléchir au mal que vous pouvez faire à la religion en vous accordant une trop grande somme d'indulgence dans les petits événements de votre vie de chaque jour ?

Un jeune homme, fortement sollicité par un ami chrétien de se consacrer au service de Dieu, fit cette réponse : « Tout ce que vous me dites est inutile, j'ai trop vu de gens religieux pour désirer leur ressembler. Ils prétendent valoir beaucoup mieux que les autres et au fond ils sont les mêmes. Voyez mon oncle S., un vieillard qui a déjà un pied dans la tombe ; il passe pour chrétien, et cependant il est égoïste et envieux au possible ; chez lui, son bien-être, ses aises, ses désirs, doivent passer avant tout ; il faut que chacun lui cède ; il est perpétuellement blessé, parce qu'il prétend qu'on n'a pas assez d'égards pour lui et qu'on ne lui rend pas le respect qui lui est dû. À quoi sert sa religion ; c'est seulement pour la montrer et pas autre chose. »

II n'est pas difficile de répondre à de pareilles objections, mais il est difficile d'effacer les idées fausses et les préjugés qu'avait conçus ce jeune homme. L'égoïsme de son vieux parent et de plusieurs autres encore, l'avait tellement aigri contre la religion, qu'il ne voulut jamais en entendre parler ; et quoique très aimable et moral dans toute sa conduite, il est encore éloigné de Dieu et de son peuple.
Je conviens que les fautes et les inconséquences de ceux qui font profession de christianisme, ne lui fournissent aucune excuse valable dans son refus d'aimer et de servir son Dieu-Sauveur ; mais ne doivent-elles pas causer un chagrin profond et une honte amère chez ceux qui auront ainsi jeté des pierres d'achoppement dans le chemin d'un pécheur qui sans cela serait revenu à son Dieu ?
Ne devons-nous pas veiller et prier avec instance, afin que nous ne courions pas le danger, par notre faute, d'entacher du moindre blâme le saint nom que nous portons ? Ce n'est pas tant par une violation flagrante de la sanctification que nous exerçons une influence funeste sur les indécis, sur les inconvertis, que par notre négligence à accomplir toutes ces choses qui sont aimables et de bonne réputation.

Le coeur chaleureux et généreux de la jeunesse reculera avec répugnance et même avec dégoût d'une religion que, grâce à nous, il a appris à allier à l'égoïsme et à l'étroitesse d'esprit. Nos prières, notre zèle, nos aumônes, notre profession de foi auront peu de poids auprès de lui, si, jour après jour, il les associe dans son esprit aux tentatives peu aimables et peu sanctifiées que nous ferions pour assurer notre bien-être personnel de préférence à celui des autres ; pour lui ce n'est que l'airain qui résonne, la cymbale qui retentit. Et s'il pense ainsi, ne sera-ce pas avec justice ? Relisez le treizième chapitre de la première épître aux Corinthiens, et surtout cette parole : la charité ne cherche point son propre profit.

Que les infirmités de la vieillesse ne soient donc pas un prétexte pour amoindrir votre sympathie pour les autres. Les grâces qui sont l'apanage du chrétien, doivent-elles décliner avec ses forces ? Les ombres qui s'échappent du tombeau, doivent-elles obscurcir la lumière de cet amour qui a pris naissance dans le ciel ?
Plus il s'approche de la pure et sainte communion qu'il goûtera avec ceux qui habitent le ciel, plus son esprit doit être conforme au leur ; et leur nature, leur essence, sont-elles l'égoïsme ? Sont-ils absorbés par leurs propres intérêts, leurs occupations, leurs joies ? Sont-ils indifférents à leurs compagnons bienheureux ? Non, ils sympathisent joyeusement et complètement l'un avec l'autre ; le moi est inconnu là-haut ; et si nous espérons par les mérites de Christ avoir accès aux demeures qu'ils habitent, efforçons-nous d'être animés des mêmes sentiments. Comme eux sur la terre, suivons les traces de Jésus. Ah ! plutôt regardons tout de suite à Jésus, notre parfait modèle, notre brillant exemple ; demandons d'être imbu, pénétré du même esprit que lui. Mais s'il en est ainsi, nous ne pourrons pas vivre jour après jour comme vivent quelques-uns de ceux qui portent le nom de chrétiens, froids et insouciants du bonheur des autres, et en même temps pleins de la plus vive sollicitude pour le nôtre. Mais vous n'avez pas ainsi appris Christ, si toutefois vous l'avez écouté, et si vous avez été enseigné par lui, selon que la vérité est en Jésus (Eph. IV, 20, 21).
Sa doctrine que nous avons reçue dans nos coeurs, et son exemple que nous avons choisi pour diriger notre conduite, nous enjoignent de renoncer à nous-mêmes, pour faire du bien aux autres, et de prendre l'intérêt le plus vrai à tout ce qui touche à leur bonheur.

À mesure que les années avancent, efforçons-nous de ne pas jeter en arrière un regard de regret ; ne soyons ni mécontents, ni déraisonnables, ni fâcheux, par la raison que nous sommes vieux ou que nous vieillissons. Ce n'est pas là ce que nous avons appris, et avec l'aide de Dieu ce n'est pas là ce que nous pratiquerons. En avançant en âge nous devrions être meilleurs, plus attentifs pour les autres, plus semblables à Christ, au lieu de l'être moins ; si nous demeurons en Lui et que sa parole demeure en nous, il n'y a aucun doute que nous croîtrons dans sa grâce. Le ruisseau de l'affection chrétienne sera plus profond et plus abondant, au lieu de diminuer ; la flamme de l'amour pur et dévoué, au lieu de s'éteindre, sera plus brillante que jamais.

Oh ! quelle est douce et bienfaisante la vue d'un chrétien âgé, pénétré jusqu'au fond de l'esprit d'amour et de renoncement de son maître. Qu'il est rafraîchissant, dans ce monde aride, de se reposer un instant sous un vénérable palmier qui étend ses branches autour de lui, comme si le seul but de son existence eût été de bénir les passants. Comme il est encourageant, au milieu de la foule mécontente et égoïste qui nous entoure, de rencontrer ceux qui en dépit de leurs larmes peuvent encore sourire aux heureux et aux bien partagés de ce monde.

Une fidèle servante du Seigneur avait survécu à tous ses proches parents ; le dernier objet de sa tendre affection, de sa sollicitude, venait d'être déposé dans la tombe ; elle avait eu de grands chagrins dans sa vie, et aucun rayon de soleil ne paraissait devoir en réjouir les dernières heures.
Un jour, aveugle et solitaire, assise auprès du feu de son petit salon, une amie vint la voir et la trouva, occupée à quoi ? Se plaignant de sa triste position, et de ce qu'elle était abandonnée, négligée ?... Non, elle se réjouissait du bonheur des autres.
Une famille qu'elle avait connue et aimée autrefois, devait ce même jour revoir un de ses membres longtemps absent ; et pendant ses longues et tristes heures de solitude, elle pensait au bonheur de cette réunion, elle s'en entretenait à demi-voix et priait pour ses amis. - « Si j'avais été à sa place, ajoutait la personne qui la visitait, je me serais lamentée de ce que d'autres avaient la consolation d'être entourés de bons parents, d'amis aimables, tandis que j'étais seule au monde, n'attendant personne qui vînt consoler et réjouir mon existence solitaire. »
Ce sentiment est naturel à notre coeur irrégénéré, celui de la pauvre femme dont nous avons parlé, est celui d'une âme chrétienne.
Lecteur, lequel est le vôtre ?


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