LE SOIR DE
LA VIE
OU
PENSÉES
POUR LES VIEILLARDS
LA PROPRE JUSTICE.
Un médecin chrétien très
préoccupé de l'état spirituel
d'une parente âgée, lui adressa la
lettre suivante. Il craignait que sa vieille tante
ne s'imaginât que les aimables
qualités dont elle était
douée, et l'attention scrupuleuse qu'elle
apportait aux devoirs extérieurs de la
religion, ne fussent un passeport suffisant pour
lui assurer l'entrée du ciel ; il lui
écrivit une exposition claire et concise de
la seule manière de parvenir au salut.
Lisez, je vous prie, ces paroles empreintes de
fidélité et de charité comme
si elles vous étaient adressées
à vous-même :
« Et maintenant, ma chère tante,
vous sentez-vous prête à marcher
à la rencontre du nouveau monde ;
à l'âge de 86 ans auquel vous
êtes parvenue, il est évident que vous
n'en êtes pas loin. J'espère que vous
êtes profondément convaincue par le
coeur aussi bien que par
l'intelligence, que votre bonté pour ceux
qui vous entourent, votre régularité
à l'église, votre attention au
service religieux, votre lecture assidue de la
Bible, vos prières, le témoignage que
vous pouvez vous rendre de n'avoir fait de mal
à personne, de n'avoir commis aucun crime,
ne pèseront pas une paille dans la balance
de la justice de Dieu.
Vous appuyer sur ces choses, ce serait compter sur
vos oeuvres pour être sauvée. Et que
nous dit le Seigneur à ce sujet ? Il
n'y a point de justes, non pas même un seul
(Rom. III, 12).
Voilà donc pour votre justice.
J'espère que vous connaissez l'explication
de ce fait : par le péché d'Adam
aucun homme ne peut venir à Dieu de
lui-même, - « parce que la chair
est inimitié contre Dieu. »
Quel est donc le plan de Dieu pour sauver
l'humanité ?
Vous savez aussi que le Seigneur a
déclaré qu'il fallait que le
péché fût puni : Les
gages du péché c'est la mort
(Rom. VI, 23). Il ne pouvait donc pas
sans enfreindre sa parole ne pas punir le
péché. Dieu, vous le savez, est la
vérité même, mais il est amour
aussi, et il a étendu cet amour sur l'homme
tombé, malgré ses
péchés ; et c'est ici que se
montre le plan merveilleux de sa grâce, plan
par lequel sa justice est satisfaite et par lequel
un salut complet, libre et parfait, est
assuré à tous ceux qui veulent en
profiter. Ce plan le voici : Dieu a tant
aimé le monde qu'il a
donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en Lui ne périsse point, mais qu'il
ait la vie éternelle
(Jean III, 16).
Le Fils unique a souffert l'agonie du jardin de
Gethsémané et la mort sur la
croix ; - sacrifice suffisant, complet et
parfait ; oblation et satisfaction pour les
péchés du monde.
Mais comment pouvez-vous arriver à
posséder ce salut, puisque, comme nous
l'avons vu plus haut, vous ne sauriez l'obtenir par
aucun mérite qui vous soit personnel.
Il l'accorde gratuitement à tous ceux qui le
désirent sincèrement et qui le
demandent en priant : O ! vous tous
qui êtes altérés, venez aux
eaux, et vous qui n'avez point d'argent, venez,
achetez et mangez ; venez, dis-je, achetez
sans argent, et sans aucun prix du vin et du lait
(Esaïe LV, 1).
Il faut donc que vous demandiez au St-Esprit de
vous ouvrir le coeur, de vous éclairer, de
vous rendre capable de voir que vous n'avez ni
argent, ni prix à donner, ou en d'autres
termes que votre justice à vous n'est qu'une
guenille, et que si vous n'avez pas autre chose sur
quoi vous appuyer, vous êtes perdue pour
toujours.
Cette découverte, sans aucun doute, vous
engagera par la grâce de Dieu à fuir
la colère à venir, vous vous
réfugierez auprès du Sauveur ;
vous croirez en lui non par l'intelligence
seulement, mais de tout votre coeur. Vous le
recevrez complètement, et vous le
reconnaîtrez pour votre Seigneur et votre
Dieu. C'est là ce qui
constitue ce qu'on appelle la foi en Christ, qui,
lorsqu'on la possède véritablement,
vous justifie devant Dieu ; la justice
parfaite de Christ vous étant
imputée, vos péchés vous sont
pardonnés et vous êtes dès ce
moment un enfant de Dieu, un héritier du
royaume des cieux :
Vous êtes tous enfants de Dieu par la foi
en Jésus-Christ
(Gal. III, 26).
Le juste vivra de la foi
(Gal, III, 11).
Nous avons cru en Jésus-Christ, afin que
nous fussions justifiés par la foi en
Christ, et non point par les oeuvres de la
loi ; parce que personne ne sera
justifié par les oeuvres de la loi
(Gal. II, 16).
Mais, me demanderez-vous peut-être, les
bonnes oeuvres ne servent-elles donc à
rien ? Non à rien pour vous rendre
juste devant Dieu ; mais elles sont
indispensables lorsqu'on a été
justifié par Jésus-Christ, qui a dit
lui-même : « On connaît
l'arbre à ses fruits. »
Si votre arbre ne produit pas des fruits,
c'est-à-dire de bonnes oeuvres, soyez
certaine que l'arbre n'est pas bon, ou que votre
foi n'a rien de réel et ne vous sauvera
pas.
Si vous avez la vraie foi, les bonnes oeuvres
deviendront vos délices, et vous
croîtrez chaque jour en sanctification, et
chaque jour aussi vous serez mieux en état
de jouir de la présence de Dieu.
Quelle bénédiction qu'un salut comme
celui qui nous est offert ; je veux croire, ma
chère tante, que si, en quelque mesure, vous
vous confiez encore en vos
mérites, vous y renoncerez pour toujours, et
vous prierez sans relâche, afin que le
Saint-Esprit vous donne la vraie foi qui sauve en
Jésus-Christ.
Ne cessez pas de prier, et ne
désespérez pas d'être
exaucée, Jésus n'a-t-il pas
dit : Demandez et il vous sera
donné, cherchez et vous trouverez, heurtez
et il vous sera ouvert
(Matth. VII, 7).
Mais il faut que je vous dise adieu, en priant que
cette lettre soit bénie pour vous. Je vous
écris fort malade moi-même et avec le
désir que vous jouissiez du bonheur que
j'attends par la foi en mon Sauveur, et que vous
ayez l'assurance que par la grande
miséricorde de Dieu nous sommes ses enfants.
Que Dieu veuille vous bénir. - Votre
affectionné neveu. »
N'est-il pas indispensable que sur le seuil de
l'éternité vous vous demandiez si
vous êtes réellement en état de
rencontrer votre Dieu ! Si votre maison est
bâtie sur le sable, il vaut mille fois mieux
le savoir à présent que d'attendre
l'orage et les vents qui sans aucun doute ne vous
le prouveront que trop en la balayant au
loin ; si le bonheur éternel, tel que
vous vous le représentez, n'est qu'illusion
et fausseté, ne vaut-il pas mieux mille fois
y renoncer, que de vous y tenir cramponné et
de périr.
Vous espérez peut-être arriver au
ciel ; et sur quoi fondez-vous cette
espérance ?
Vous reposez-vous sur
vous-même ou sur Christ ?
Il est probable, il est même certain que vous
répondrez : « sur
Christ, » car il est d'usage en
général de faire cette profession de
foi ; mais il se peut qu'en
réalité la véritable base de
votre espérance repose sur vos bonnes
intentions, vos bonnes oeuvres, et vos bons
sentiments.
Examinez-vous vous-même pour voir si vous
êtes bien dans la foi ; on peut
facilement se tromper à cet égard, et
se croire dans la vérité tandis qu'on
est dans l'erreur.
La propre justice nous est si naturelle, que ce
n'est pas sans la plus grande difficulté que
nous parvenons à y renoncer, et à
nous confier implicitement en la justice d'un
autre. Par-là nous convenons que nous ne
possédons rien que nous puissions offrir au
Seigneur et qui soit digne de lui, rien qui puisse
expier nos fautes passées, rien qui puisse
nous conférer les moindres droits à
sa faveur ; et il est fort humiliant d'avoir
un tel aveu à faire.
Nous avouons volontiers que nous avons eu tort
très souvent, que nous n'avons pas
été bons comme nous aurions dû
l'être, que nous sommes des créatures
imparfaites et sujettes à l'erreur, et que
nous avons grand besoin de l'expiation de
Jésus-Christ pour couvrir nos
péchés ; mais il en coûte
de confesser que notre volonté a toujours
été en opposition directe avec celle
de notre créateur ; que nos meilleures
actions ont été imparfaites et
entachées de péché, et que
c'est avec justice que nous
sommes exposés à sa condamnation et
à son déplaisir.
Mais à moins que nous ne nous voyions tels
que nous sommes en tant que pécheurs,
pécheurs incapables d'effacer le
passé, comment pouvons-nous apprécier
à sa valeur et accepter l'oeuvre et la mort
de Jésus ?
Comment pouvons-nous revendiquer le
bénéfice des promesses que le
Seigneur a faites à ses enfants, si dans le
secret de notre coeur nous ne nous croyons pas
indignes de son pardon, et si nous ne nous sentons
pas incapables de fournir une seule bonne raison
pour prouver que nous pouvons nous passer du salut
qu'il nous offre ?
Cherchez donc et voyez sur quel terrain s'appuie la
confiance que vous avez en Dieu ; une seule
erreur en pareil cas est ruineuse, est fatale pour
toujours. Reprenez votre vie dans votre
souvenir ; sous quel jour vous
apparaît-elle ? Vous ne pouvez nier,
quelque vagues que soient vos notions du
péché, que vous avez cent et cent
fois désobéi aux commandements de
Dieu ; et vous savez qu'il a solennellement
déclaré : Maudit est
quiconque ne persévère pas dans
toutes les choses qui sont écrites au livre
de la loi pour les faire
(Gal. III, 10).
Comment apaiserez-vous son déplaisir. Par
votre repentance ? Mais que
vaut-elle ?
Vous regretterez vos péchés parce que
vous voyez qu'ils mettent en péril votre
bonheur éternel ; vous vous repentirez,
parce que vous espérez par-là
être sauvé et gagner
le ciel ; mais pensez-vous qu'un motif aussi
intéressé pourra engager Dieu
à vous pardonner ?
D'ailleurs, en admettant que votre repentance soit
sincère et complète, la repentance
peut-elle expier le péché ?
Peut-elle satisfaire aux exigences de la
justice ?
La repentance et les remords du criminel
empêcheront-ils la loi de
s'exécuter ? Vos faibles regrets du
passé pourront-ils vous dispenser du
châtiment que Dieu a attaché à
la transgression de la loi : L'âme
qui péchera mourra (Ezéch.
XVIII, 4). Ne cherchez pas à vous tromper
par une fausse espérance ; Dieu ne peut
pas ne pas observer, ne peut pas mettre de
côté la sanction solennelle qu'il a
donnée à ses lois.
Mais peut-être vous détournerez-vous
de vos péchés pour jeter un regard
sur vos vertus, et les invoquerez-vous en votre
faveur ; vous pensez qu'il y a plus d'un point
recommandable dans l'histoire de votre vie. Vous
avez été bon et charitable, vous avez
lu votre Bible, vous avez prié, vous avez
été à l'église ;
Dieu aura bien quelque égard aux bons
côtés de votre caractère, il
prendra en considération ce que vous avez
fait de bien, il établira une juste
compensation entre le bien et le mal, et ainsi,
votre compte sera équitablement
réglé.
Ah ! que vous connaissez peu la nature et
l'étendue de la sainteté que Dieu
requiert de ses créatures. Les actions que
vous estimez les meilleures et
les plus brillantes sont encore souillées
à ses yeux ; elles n'ont pas
été faites par amour pour lui, elles
n'ont donc aucune valeur.
Votre conduite à l'égard de votre
prochain peut avoir été digne
d'éloges ; mais Dieu ne voit pas avec
les yeux de l'homme ; il regarde au coeur
avant tout, et s'il découvre que vous,
vous-même, avez été le centre
de votre vie, de vos actions, de vos
pensées, et que sa gloire, loin d'avoir
été le premier et principal objet qui
ait influencé toute votre existence, n'a eu
au contraire que peu ou point de place dans votre
coeur, combien son juste jugement tiendra en petite
estime et même de nulle estime vos plus
belles actions : Tu n'as point
glorifié le Dieu dans la main duquel est ton
souffle et toutes tes voies
(Dan. V, 23).
Vous avez vécu sans lui dans le monde, vous
ne vous êtes pas soumis à son
autorité, vous ne l'avez pas honoré
et cependant vous recherchez et vous demandez son
approbation. Vous mettez en avant certaines actions
auxquelles il manque la qualité essentielle
qu'il exige, et vous vous imaginez qu'il les
acceptera et les agréera.
En supposant même que vous puissiez les
présenter à Dieu, à quoi vous
servirait, devant lui, cette fraction de
bien ? Il vous demande une vie entière
passée dans la sanctification ; une
seule déviation dans le sentier de
l'obéissance, et vous n'êtes plus
à ses yeux qu'un transgresseur
de la loi, et vos
péchés sont en plus grand nombre que
les cheveux de votre tête ; il est donc
impossible que vous soyez justifié par les
oeuvres de la loi, et si vous n'êtes pas
justifié, vous êtes
condamné : il n'y a pas
d'alternative.
Quelle est donc vaine et illusoire la propre
justice !
Quelle est fausse l'idée que nous pouvons,
en tout ou en partie, nous mettre nous-mêmes
à l'abri du déplaisir et du
mécontentement de notre Créateur.
Quelle est dangereuse la paix qui résulte
d'une conception aussi erronée de notre
véritable position.
Renoncez donc à toute espérance
d'atteindre le ciel par le chemin de vos
mérites personnels ; écoutez la
voix de votre Sauveur lorsqu'il vous dit :
Je suis le chemin, la vérité, la
vie, nul ne vient au Père que par moi
(Jean XIV, 6) ; Voici
l'agneau de Dieu qui ôte les
péchés du monde
(Jean I, 29).
Ne persistez donc plus dans vos vaines tentatives
pour établir votre propre justice et
soumettez-vous sans tarder à la justice de
Dieu. Rejetez loin de vous votre confiance en
vous-même, confiez-vous aux mérites de
votre Sauveur, et vous serez pardonné,
justifié, accepté : Crois au
Seigneur Jésus-Christ et tu seras
sauvé
(Actes XVI, 31).
Mais si vous vous fiez à votre
obéissance de la loi, vous êtes
perdu ; pourquoi hésitez-vous ? Le
Sauveur a complètement et librement
expié le péché, de telle sorte
que Dieu peut maintenant
être juste et justifier celui qui a la foi
en Jésus
(Rom. III, 26). La foi en lui vous
délivrera des accusations de votre
conscience, des châtiments de la loi que vous
avez violée, et vous introduira dans la
glorieuse liberté des enfants de Dieu.
C'est alors que commencera dans votre coeur et dans
votre vie cette véritable sanctification
sans laquelle nul ne verra le Seigneur.
Un nouveau principe d'obéissance surgira en
vous, et le puissant mobile de l'amour vous
conduira à vivre pour Celui qui est mort et
ressuscité pour vous, et à glorifier
Dieu dans votre corps et votre esprit qui lui
appartiennent. Il n'y a d'ailleurs ni paix ni
sûreté sans la foi en Christ ;
cette foi qui repose avec gratitude et joie sur son
sacrifice et qui produit des fruits à la
gloire de Dieu. À l'heure de la mort, toute
autre espérance que celle qui s'attache
à la croix nous paraîtra de nulle
valeur.
Un prêtre catholique, en Autriche, visitait
une femme dangereusement malade et
distinguée par son humilité et sa
piété. En s'efforçant de la
préparer pour le moment solennel qui
approchait, il lui dit : « Je ne
doute pas que vous ne mouriez calme et
heureuse.
- Qu'est-ce qui vous le fait croire ? demanda
la mourante.
- Parce que votre vie a été remplie
de bonnes oeuvres. »
Elle soupira et répondit d'un ton
sérieux : « Si je meurs en me
confiant aux bonnes oeuvres dont vous me parlez, je
tiens pour certain que je serai
condamnée ; non, ce qui me tranquillise
à cette heure suprême, c'est que je me
confie en Jésus-Christ mon
Sauveur. »
Ces paroles sorties de cette bouche mourante,
révélèrent, par la
bénédiction de Dieu, la voie du salut
au prêtre, qui jusqu'alors avait vécu
dans sa propre justice ; et dès lors il
fut heureux d'annoncer aux autres le Sauveur qu'il
avait trouvé : Nous avons cru en
Jésus-Christ, afin que nous fussions
justifiés par la foi en Christ
(GaI. II, 16).
Aurez-vous la paix avec Dieu, lorsque le voile
léger qui sépare le temps de
l'éternité sera enlevé, et que
vous passerez de l'un à l'autre ?
Si vous ne le pensez pas, cherchez-la, dès
à présent, dans le Seigneur
Jésus-Christ. Considérez toutes les
autres choses comme une perte, pourvu que vous
puissiez gagner Christ, et que vous soyez
revêtu, non pas de votre propre justice qui
est celle de la loi, mais de celle qui, par la foi
en Jésus, est la justice de Dieu.
Vous avez peut-être travaillé pendant
bien des années à vous mettre en
état de paraître au ciel, mais vous
n'avez pas réussi ; vous n'avez pas
trouvé cette paix et cette pureté que
vous désiriez si ardemment. Pourquoi
cela ? Parce que ce n'a point
été par la foi, mais par les oeuvres
de la loi
(Rom. IX, 32).
Un Indien et un homme blanc avaient reçu une
forte impression d'un sermon qu'ils avaient entendu
et qui traitait surtout de la
valeur de l'âme et de l'importance du salut.
Il s'écoula assez longtemps avant que
l'homme blanc trouvât la paix et la joie par
la foi ; mais lorsqu'il y fut parvenu, il
appela son humble ami l'homme de couleur et lui
dit : « Comment se fait-il que vous
soyez si vite arrivé au bonheur, tandis que
j'ai été sur le point de me laisser
abandonner au désespoir ?
- Oh ! frère, répondit l'Indien,
je vais vous le dire. Il est venu un prince
très riche, il a offert de vous donner un
habit neuf, mais vous avez regardé vos
vêtements et vous avez dit :
« Je ne sais trop, mon habit me
paraît assez bon, je crois qu'il me durera
encore un peu. » Ce prince m'a aussi
offert un habit neuf ; je regarde ma vieille
couverture, et je dis : « Elle ne
vaut plus rien ; » je l'ai
jetée loin de moi et je me suis vêtu
de l'habit neuf.
Vous avez essayé, frère, de garder
votre justice propre, pendant quelque temps ;
il vous répugnait d'y renoncer ; mais
moi, pauvre Indien, je n'en avais point, c'est
pourquoi j'ai été tout de suite
heureux d'avoir celle du Seigneur
Jésus-Christ. »
Si vous avez de même, cher lecteur,
conservé votre habit au lieu d'accepter
immédiatement la robe de noce sans
défauts et sans taches que Dieu vous a
préparée, ne tardez plus à
vous en revêtir, et à entrer ainsi
dans le plan du salut de Dieu. Confiez-vous en
Christ, couvrez-vous de ses mérites comme
la seule base de votre confiance.
Lorsqu'il était sur la croix, ses
dernières paroles furent :
« Tout est accompli. »
Oui, tout ce que la justice de Dieu exigeait pour
l'expiation des péchés et pour sa
réconciliation avec le pécheur, a
été alors parfaitement accompli. Nos
prières, nos larmes, nos vertus, nos actes
de repentance, rien de tout cela ne peut ajouter la
moindre valeur à l'oeuvre parfaite de
Christ, ni contribuer en un degré quelconque
à notre justification.
Par la résurrection du Sauveur d'entre les
morts, par son ascension au ciel, Dieu a
témoigné publiquement de son juste
déplaisir contre le péché,
mais aussi il a déclaré qu'il tenait
pour agréable le sacrifice de Christ ;
et si Lui est parfaitement satisfait de l'expiation
accomplie par son Fils bien-aimé,
oserons-nous douter de son efficacité et de
sa valeur ?
Et cependant nous ne faisons pas autre chose
lorsque nous nous efforçons de trouver en
nous-mêmes quelque mérite qui ajoute
à cette expiation de notre
péché ou qui nous recommande à
la bonté de Dieu. Ah ! craignons
plutôt d'insulter ainsi pratiquement le
Seigneur, et craignons de faire retomber sur nos
têtes la condamnation de ceux qui rejettent
tout à fait le plan que Dieu a formé
pour le salut des hommes, et qui ne veulent pas
obéir à l'Évangile de
Christ.
Écoutez, cher lecteur, écoutez
l'invitation pleine de
miséricorde et de joie qui retentit encore
à nos oreilles lorsque nous contemplons la
croix : Venez à moi, vous tous qui
êtes travaillés et chargés et
je vous soulagerai
(Math. XI, 28).
Pécheur fatigué, fatigué
d'efforts incessants et insuffisants pour arriver
à la justice par vous-même,
levez-vous, maintenant, et allez à votre
Sauveur ; allez trouver en Lui votre sagesse,
votre justice, votre sanctification, votre
rédemption. Celui qui n'avait point
commis de péchés, a été
fait péché pour vous, afin que vous
devinssiez justes devant Dieu par lui
(2 Cor. V, 21).
Croyez-le, et la paix de Dieu qui passe toute
intelligence remplira votre coeur.
Mon cher lecteur, qui êtes avancé dans
la vie, si vous êtes justifié par la
foi, cette paix vous appartient
déjà ; entretenez-la,
nourrissez-la par un recours continuel au
Seigneur.
Ne vous appuyez sur rien de ce qui est à
vous, non pas même sur les fruits que, par sa
grâce, il vous a donné de
produire.
Ce n'est pas la sanctification qui est votre titre
pour entrer au ciel, mais elle vous prépare
à y entrer.
Tout votre espoir, toute votre attente doivent
reposer uniquement sur l'oeuvre parfaite de votre
Sauveur : Vous êtes accomplis en Lui
(Col. II, 10).
|