LE SOIR DE
LA VIE
OU
PENSÉES
POUR LES VIEILLARDS
LA FORCE PROMISE.
Pendant notre voyage à travers le
désert pour nous rendre au pays de la
promesse, nous sommes soumis à bien des
contrariétés, des difficultés,
des épreuves.
- Nous sommes des soldats, il nous faut donc
combattre le bon combat de la foi ;
- nous sommes des pèlerins, il nous faut
donc avancer en dépit des dangers ;
- nous sommes des serviteurs, nous devons donc
obéir implicitement à notre
maître ;
- nous sommes des enfants, nous ne devons donc pas
mépriser le châtiment de notre
Père, ni nous décourager lorsqu'Il
nous reprend ;
- nous sommes des candidats à la couronne de
gloire : « Il nous faut donc
parcourir avec patience la course qui nous est
proposée. »
Il y a des devoirs à remplir, des tentations
à surmonter, des penchants à dompter,
des chagrins à supporter ; - toutes ces
choses pressent quelquefois lourdement sur notre
esprit. La lutte est longue, la
croix est lourde ; c'est par le chemin des
tribulations que nous arrivons lentement au lieu du
repos.
Il est nécessaire que nous soyons forts et
de bon courage, si nous voulons
persévérer fidèlement dans ce
chemin difficile et fatigant. Il n'y faut apporter
ni indolence, ni hésitation, ni crainte, ni
sotte complaisance pour nous-mêmes ;
mais de la patience, du sérieux, et de la
fermeté dans ce que nous avons à
faire.
Il est aisé de dire ceci, de penser
cela ; - la difficulté c'est d'agir en
conséquence ; nous sommes si facilement
découragés et intimidés. La
conscience de notre faiblesse, le souvenir de nos
chutes répétées, nous font
soupirer sur le passé, et craindre pour
l'avenir. Lorsque les années augmentent, et
avec elles les infirmités corporelles et
mentales, nous sentons avec plus d'intensité
à quel point nos forces naturelles sont
insuffisantes pour soutenir la lutte spirituelle,
ou pour supporter les souffrances physiques ;
il nous semble même par moments que nous
succomberons sous le poids des épreuves
lorsqu'elles seront là.
Il est bon à toutes les époques de
notre vie chrétienne de nous faire une
idée juste de nos forces ; mais le
chrétien avancé en âge, pas
plus que le jeune chrétien, n'est en
état de se préserver par ses propres
forces des atteintes du péché et de
la douleur.
Toutefois, à chacun le Tout-Puissant promet
aide et secours, et cette promesse a bien plus de
puissance pour le vieillard qui a appris par une
longue expérience à se défier
de lui-même. Ta force, dit le Dieu
d'Israël, durera autant que tes jours
(Deut. XXXIII, 25).
Dans le temps de la détresse : Ne
crains point, dit-il, car je suis avec
toi
(Esaïe XLI, 10).
Quand les difficultés et les dangers se
rencontreront sur votre chemin, ne vous laissez pas
décourager par le sentiment de votre
faiblesse et de votre incapacité :
Hors de moi vous ne pouvez rien faire ;
c'est vrai, mais : Ma grâce te
suffit et ma force se manifeste dans ta
faiblesse.
Prenez donc courage, en écoutant ces
assurances répétées du grand
Dieu des cieux, réjouissez-vous de ce qu'Il
peut : Suppléer selon ses richesses
à tout ce dont vous aurez besoin, et de ce
qu'il vous donnera sa gloire par
Jésus-Christ
(Phil. IV, 19).
Car rappelez-vous que la force qu'Il vous garantit
est une force complète : Ta force
durera autant que tes jours ; l'une sera
mesurée en rapport de la longueur des
autres. Il serait tout naturel que les besoins du
moment, que les exigences de l'avenir pussent vous
causer des inquiétudes et des soucis si
votre Dieu ne s'était pas engagé
à vous préparer pour toutes les
éventualités et à vous aider
à porter votre fardeau. Mais puisque le
Créateur tout-puissant a promis de donner
à son peuple
l'énergie spirituelle qui lui est
indispensable dans le conflit perpétuel
où il est engagé, vous pouvez vous
écrier avec le psalmiste
reconnaissant : L'Éternel est ma
roche, et ma forteresse, mon libérateur, mon
Dieu fort, je me confierai en Lui
(Ps. XVIII, 2).
Oui, confiez-vous en Lui en tout temps, car en
Jéhovah réside la force
éternelle. Ne vous laissez pas troubler
lorsque vous verrez arriver des épreuves
nouvelles et plus nombreuses encore ; vous
pouvez compter avec assurance que si une nouvelle
mesure de forces vous est nécessaire, elle
vous sera donnée.
Il se peut que vous entrevoyiez quelque grande
catastrophe dans le lointain, et il vous semble que
lorsqu'elle sera là vous succomberez sous le
faix. Ah ! c'est que vous estimez votre
capacité de souffrir et de supporter par ce
qu'elle est à présent ; vous
supposez que dans votre état de faiblesse
actuelle, vous serez appelé à une
rencontre plus difficile que toutes celles qui ont
précédé, et vous
prévoyez avec tristesse une chute qui vous
parait impossible à éviter.
Mais ne voyez-vous pas que votre conclusion est
tirée d'un point de départ
faux ; vous n'aurez pas à lutter contre
de plus grandes difficultés à moins
que vous ne soyez en état de les
surmonter ; Dieu ne vous appellera pas
à remplir de nouveaux devoirs, à
supporter de nouvelles épreuves sans vous
avoir auparavant donné toute la force qui
vous sera nécessaire. La
force qui nous est promise est une force
quotidienne : ta force durera autant que
tes jours. Il ne faut pas vous attendre
à avoir en quelque sorte sous la main une
provision de forces qui vous durera
longtemps ; ni vous efforcer de faire durer au
lendemain la force qui vous a été
promise pour aujourd'hui ; à chaque
lutte ou souffrance nouvelle, vous êtes tenu
de chercher en haut une force correspondante. (Le
Seigneur ne donne pas aujourd'hui pour
demain ; mais il donnera certainement
aujourd'hui pour aujourd'hui et demain pour demain.
- Cette parole est d'Adolphe Monod, N. du
T.).
Le secours spirituel que vous demandez vous
sera accordé au bon moment. Il se peut que
vous ne soyez pas seulement avancé en
âge, mais aussi en expériences
chrétiennes ; et cependant vous avez
encore à apprendre qu'il vous faut
dépendre aussi complètement, aussi
constamment de la bonté providentielle de
Dieu que dans le commencement de votre vie
religieuse. Jour par jour, heure par heure, minute
par minute, confiez-vous en Lui, regardez à
Lui.
La force que le Seigneur accorde à ses
enfants, est précisément celle qui
leur convient. Les jours de notre vie spirituelle
présentent une aussi grande
variété que ceux de notre vie
temporelle ; tantôt brillants
d'espérance et de bonheur, tantôt
assombris par les déceptions et le chagrin.
Il est des journées qui
paraissent s'écouler tout entières au
milieu des fleurs et des vertes prairies ; et
d'autres, où notre chemin passe à
travers les épines et les broussailles d'une
sombre forêt, ou sur le bord d'un
précipice. Nous grimpons dans certains
moments la colline de la Difficulté, dans
d'autres nous redescendons péniblement dans
la vallée de l'ombre de la Mort. Mais la
grâce de Dieu s'adapte d'une manière
si merveilleuse à chacune des phases de
l'histoire de son peuple.
Ne l'avez-vous jamais remarqué, cher
lecteur ? N'avez-vous jamais senti à
l'heure de la détresse, l'exactitude
minutieuse avec laquelle Dieu exécutait ses
promesses envers vous, et avec quelle
délicate prévoyance il adaptait ses
dons variés à vos besoins ;
pourquoi n'attendriez-vous pas pour l'avenir ce que
vous avez reçu dans le passé ;
croyez donc que sa force sera ce qu'elle doit
être aussi bien que suffisante.
Que se passe-t-il chez vous aujourd'hui ?
êtes-vous atteint de quelque infirmité
physique ? votre santé
décline-t-elle, votre énergie
s'affaiblit-elle, vos facultés
s'émoussent-elles l'une après
l'autre ?
En un mot, êtes-vous dans cet état
décrit en termes si saisissants par
l'Ecclésiaste : Lorsque les gardes
de la maison trembleront et que les hommes forts se
courberont, et que celles qui moulent cesseront
parce qu'elles auront été
diminuées ; et quand celles qui
regardent par les fenêtres
seront obscurcies ; quand aussi l'on craindra
ce qui est en haut et qu'on tremblera en
allant ; quand l'amandier fleurira, et quand
les cigales se rendront pesantes, et que
l'appétit s'en ira
(Eccl. XII, 5, 7).
Dans ce cas rappelez-vous la promesse de
Dieu : Je vous porterai jusqu'à
votre blanche vieillesse
(Esaïe XLVI, 4).
Vous porter ! - Il ne vous laissera pas vous
tirer d'affaire du mieux que vous pourrez sous le
fardeau de la vieillesse, mais Il vous soutiendra
de son bras éternel. Il vous aidera à
supporter avec sérénité et
douceur les épreuves, conséquences de
l'affaiblissement de votre nature corporelle.
Êtes-vous plutôt aujourd'hui sous
l'influence d'un accablement d'esprit ? Les
infirmités et les souffrances du corps
affectent souvent notre état
spirituel ; elles l'attristent et jettent un
voile sur nos meilleures espérances.
Notre esprit ressemble souvent à un verre
taché qui assombrit ce qui est brillant et
rend plus ténébreux encore ce qui est
déjà sombre.
Des bagatelles nous troublent, nous
découragent, des ombres même nous
effraient. Autour de nous, devant nous, tout est
noir et triste. Mais il est un Être qui sait
de quoi nous sommes faits et qui se souvient que
nous ne sommes que poudre ; il tranquillisera
et fortifiera nos esprits à la fois
agités et craintifs. N'ayons pas honte de
lui dévoiler nos faiblesses mentales ;
il éprouve pour chacun de nous plus
encore que la tendresse d'un
père ; il nous consolera comme une
mère console son enfant. C'est lui qui
donne de la force à celui qui est las, et
qui multiplie la force de celui qui n'a aucune
vigueur
(Esaïe XL, 29).
Serait-ce encore le jour d'une lutte
spirituelle ? Vous sentez-vous retardé
et comme retenu dans les efforts que vous faites
pour remporter le prix qui est en
Jésus ?
Vos ennemis invisibles vous font-ils l'effet
d'augmenter en nombre ? Leurs assauts sont-ils
plus répétés et votre coeur
serait-il prêt à céder à
la tentation ?
Il est quelquefois permis au grand adversaire de
l'humanité d'attaquer avec un redoublement
de violence l'âme des chrétiens
âgés.
Des péchés que le fidèle
croyait domptés depuis longtemps paraissent
renaître avec une vivacité toute
nouvelle ; des pensées, des sentiments
en complet désaccord avec son coeur
régénéré se
présentent presque de force à son
esprit, et les dards cruels du méchant
l'atteignent sans pitié.
Passez-vous par cette douloureuse
expérience ? Toutefois n'en soyez ni
alarmé ni découragé. Dieu est
fidèle, et il ne permettra pas que vous
soyez tenté au-delà de vos
forces ; il vous aidera à remporter la
victoire dans votre dernière lutte avec un
ennemi qu'il a déjà vaincu.
Revêtu de l'armure que le Seigneur vous a
préparée, saisissant les armes qui
vous rendront capable par sa grâce de
repousser et de terrasser vos ennemis
spirituels, vous pourrez
résister lorsque le mauvais jour viendra. Il
est vrai que vous êtes faible, mais sa force
s'accomplit dans la faiblesse ; vos
infirmités sont nombreuses, mais sa
puissance est avec vous. Ne craignez donc
rien ; regardez au chef de votre salut ;
suivez ses directions, appuyez-vous sur lui et vous
serez à la fin plus que vainqueur par
celui qui vous a aimé
(Rom. VIII, 37).
Ou peut-être êtes-vous sous la pression
d'une détresse temporelle ?
Êtes-vous pauvre ? vous manque-t-il le
nécessaire, le bien-être ?
Hors d'état de fournir à vos besoins
par le travail de vos mains, en êtes-vous
réduit à dépendre de la
charité d'autrui ?
Ceux qui vous sont chers seraient-ils dans
l'adversité ?
Êtes-vous le témoin involontaire de
souffrances que vous ne pouvez soulager, ou
êtes-vous contraint d'entendre des plaintes
auxquelles vous êtes hors d'état de
remédier ?
Avez-vous perdu quelque parent bien-aimé,
quelque ami précieux avec qui vous viviez
dans une intime union et de qui vous attendiez
sympathie et affection ?
Sont-ce là ou à peu près les
croix que vous avez à porter, et vous
sentez-vous fléchir sous leur
poids ?
Rejetez votre fardeau sur le Seigneur et il vous
soutiendra. Il fortifiera votre foi
jusqu'à croire que ces
mystérieuses dispensations sont
nécessaires pour votre bien
véritable ; il fortifiera votre
amour jusqu'à recevoir avec douceur
et gratitude la discipline qu'un
bon et tendre Père vous envoie ; il
fortifiera votre espérance
jusqu'à éprouver
l'avant-goût de ces choses glorieuses qui
sont invisibles et éternelles, et à
compter que les souffrances du temps
présent ne peuvent supporter un instant de
comparaison avec la gloire qui doit être
révélée en nous
(Rom. VIII, 18).
Mais il approche rapidement le jour où vous
demanderez avant tout et par dessus tout le secours
de la main du Tout-Puissant ; - ce jour, c'est
celui de la mort.
Ah ! c'est un jour solennel pour tous et pour
le chrétien aussi. Tant de mystère et
d'obscurité plane sur ce dernier moment de
combat, qu'il ne peut être envisagé
qu'avec sérieux et respect par tout esprit
réfléchi ; et si le
chrétien est doué d'un
caractère timide, impressionnable, il
frémira peut-être à la
pensée de la mort et sera toute sa vie
soumis à cet esclavage de la crainte. Mais
pourquoi redouteriez-vous l'approche du dernier
ennemi ? Si Dieu a promis de vous donner des
forces selon la mesure de vos jours, il est bien
certain qu'il sera fidèle à sa
promesse au jour de votre agonie. Il se tiendra
près de vous lorsque vous passerez dans la
sombre vallée ; son bâton et sa
houlette vous guideront et vous consoleront.
Lorsque votre coeur et votre chair viendront
à défaillir, il sera votre force et
votre portion pour toujours.
Une jeune chrétienne disait une fois
à un ministre : « Quoique je
mette toute ma confiance en mon Sauveur, et que je
me réjouisse en Lui comme m'appartenant,
cependant lorsque je pense à la mort, elle
me paraît terrible encore. »
- Elle était à cette époque en
parfaite santé.
Le ministre lui répondit :
« Ne doutez pas que, suivant cette parole
de notre Dieu, Ta force durera autant que tes
jours, vous aurez pour le jour de votre mort la
grâce qui vous sera
nécessaire. »
- Quelque temps après, cette jeune personne
fut atteinte d'une maladie mortelle, mais la paix
la plus complète remplissait son
coeur ; et souvent elle disait à sa
mère et à ses soeurs qui entouraient
son lit : - « Oh ! je sens
aujourd'hui la vérité de cette
assurance qui m'a été faite que
j'aurais au jour de ma mort la grâce qui me
serait nécessaire ! »
Enfin, il y aura le jour du jugement dernier,
le jour où les morts seront
réunis devant le trône de
l'Éternel, et où ils entendront
sortir de sa bouche la sentence irrévocable
qui fixera leur destinée pour toujours.
Comment aurez-vous le courage de
l'écouter !
Comment pourrez-vous demeurer avec calme devant ce
redoutable tribunal, écouter les souvenirs
du passé et le jugement pour
l'avenir ?
La force vous sera donnée pour cette heure
à jamais solennelle ; et une force
telle, que vous rencontrerez sans
crainte le regard profond de
Celui dont les yeux sont trop purs pour voir le
mal. Vous recevrez la douce assurance qu'il n'y a
point de condamnation pour ceux qui sont en
Jésus-Christ ; - que revêtu de la
robe de justice, sanctifié par son
St-Esprit, vous êtes net de tout
péché aux yeux du Seigneur. Qui vous
accusera si Dieu lui-même vous
justifie ?
Oui, sa promesse bénie : « Ta
force durera autant que tes jours, »
recevra son exécution ; pendant votre
vie, à l'heure de votre mort, devant le
tribunal de Dieu, elle se réalisera
pleinement et abondamment. Quelle immense
consolation que de savoir avec certitude que
quelque difficile et fatigant que puisse être
le sentier du devoir et de la souffrance, Dieu nous
accordera la force qui nous est nécessaire
et dans la mesure qui nous est indispensable pour
nous amener en sûreté à la
Canaan céleste !
Le Dr Doddridge se promenait un jour en proie
à un grand accablement d'esprit ; ses
épreuves étaient
particulièrement pesantes ; il n'y
voyait aucune issue et se sentait fort
découragé ; en passant devant la
porte ouverte d'une chaumière, il entendit
la voix d'un enfant qui répétait ces
paroles : « Ta force durera autant
que tes jours. » L'effet qu'elles
produisirent sur ce coeur attristé est
indescriptible : son accablement disparut et
son coeur fut inondé de paix et de
joie.
Oui, une simple promesse de Dieu suffit pour
dissiper nos craintes et réjouir nos coeurs.
Nos faiblesses et nos besoins sont nombreux, mais
il les connaît tous, et il peut et veut
fournir à tout ce qu'il nous faut.
Recherchons donc l'Éternel et sa force
(Ps. CV, 4).
Que votre prière fervente et habituelle
soit : « Donne ta force à ton
serviteur ; fortifie-moi selon ta
parole. » - Ce sont ceux qui s'attendent
au Seigneur qui sentiront leurs forces
renouvelées : Attends-toi donc
à l'Éternel, demeure ferme et il
fortifiera ton coeur
(Ps. XXVII, 14).
La fidélité de Dieu est votre
garantie de l'exécution de ses
promesses : La force d'Israël ne
mentira point, elle ne se repentira point
(1 Sam. XV, 29). Il a dit et ne le
fera-t-il point ? il a parlé et ne le
ratifiera-t-il point ?
(Nombres XXIII, 19).
Sa conduite envers son peuple dans les jours
d'autrefois, est un gage de sa promptitude à
l'aider à présent, car : II
est le même hier, aujourd'hui et
éternellement
(Hébr. XIII, 8).
Il a été la force du pauvre, la force
de l'infortuné dans ses détresses, et
il est notre refuge et notre force dans le temps
actuel. Allons donc avec assurance au
trône de la grâce, afin que nous
obtenions miséricorde, et que nous trouvions
grâce, pour être aidés dans le
besoin
(Hébr. IV, 16).
Nous ne devrions jamais hésiter à
solliciter la grâce de Dieu, car il n'y a de
sa part à Lui aucune hésitation
à l'accorder. Le sentiment
de notre faiblesse, un cri du
coeur vers Lui, voilà tout ce qu'Il exige
avant de départir ses dons.
Mais comment cette force se
communique-t-elle ? C'est le don de Dieu et
c'est par la foi qu'on le saisit. La foi est la
main qui s'empare des promesses de Dieu, et
communique à l'âme une énergie
victorieuse.
Le St-Esprit par lequel sont accordées
toutes les bénédictions spirituelles,
communique au chrétien la force qu'il lui
faut et lui enseigne à l'embrasser par la
foi. Cette foi peut être faible, mais son
efficace dépend avant tout de sa
réalité et non du degré de sa
force ; si donc nous nous confions
sincèrement en Dieu par Jésus-Christ,
nous pouvons être certains que le secours sur
lequel nous comptons et que nous avons
demandé nous sera accordé.
Cependant s'il est vrai qu'un degré de foi
sincère quoique faible, forme un canal par
lequel la grâce de Dieu pénètre
dans nos coeurs, il est également vrai
qu'une foi forte et vivante est plus encore
à la gloire de Dieu, et qu'elle nous met en
état de recevoir une mesure plus grande de
ce secours céleste, que celle que nous avons
eue jusqu'à présent : Qu'il
vous soit fait selon votre foi, a dit le Seigneur
(Matth. IX, 29) ; par
conséquent, si nous désirons courir
sans fatigue, marcher sans lassitude, et nous
envoler comme des aigles vers notre patrie
céleste, il faut que la requête des
disciples devienne la nôtre :
« Seigneur,
augmente-nous la foi ! »
Vos pérégrinations dans le
désert, mon cher lecteur, approchent
peut-être de leur fin. Dans peu de temps vous
serez appelé à traverser le Jourdain
et à entrer dans la terre promise ; et
cependant, comme nous l'avons déjà
dit, vous pouvez être accablé par de
nouvelles épreuves à la
dernière période de votre long et
pénible voyage. Il n'y a point d'exemption
de chagrin jusqu'à ce que nous ayons atteint
ce bienheureux pays où Dieu essuiera toute
larme de nos yeux, et nous donnera cette
plénitude de joie qui est inséparable
de sa présence.
Mais en pensant au soir de la vie, à la nuit
de la mort, et à la solennité du
jugement dernier, dites avec le psalmiste :
Je marcherai dans la force du Seigneur
Éternel ; je ne raconterai que ta
justice
(Ps. LXXI, 16),
Et comme lui : Vous irez de force en force
pour vous présenter devant Dieu en Sion
(Ps. LXXXIV, 8).
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