Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SOIR DE LA VIE
OU
PENSÉES POUR LES VIEILLARDS





TROP VIEUX POUR ÊTRE UTILE.

  « Quel plaisir de voir des jeunes gens qui savent s'employer avec activité à faire le bien, » disait une vieille dame, en surveillant de sa fenêtre ses petits-enfants qui s'éloignaient, chacun dans une direction différente, pour accomplir quelque mission de charité auprès des pauvres et des malheureux.
Oui, en effet, c'est un plaisir de voir de jeunes chrétiens, brillants de santé et d'énergie, consacrer leurs talents et leur temps au service de leur Dieu, et au bien de leur prochain ; et cependant la vieille dame soupira tristement en achevant ces mots. Pourquoi ? Écoutez ce qu'elle ajouta quelques moments plus tard.

« Ah ! il fut un temps où moi aussi j'étais occupée comme ils le sont tous. J'avais mon école du dimanche, je visitais les pauvres, je collectais pour les sociétés de mission ; mais à présent me voici oisive et inutile. Mes forces et mes facultés m'échappent graduellement ; je suis un serviteur inutile et usé. Mais je ne devrais pas me plaindre, j'ai eu ma part d'activité dans les jours écoulés ; mon lot aujourd'hui c'est de me tenir tranquille et de laisser travailler les autres, je suis trop vieille pour être d'aucune utilité. »

Cette vieille dame avait-elle raison ? Et cependant, elle aussi avait le désir du bien. Elle s'efforçait de supporter avec patience et résignation, l'obligation où elle était de renoncer à prendre part aux oeuvres actives de bienfaisance de ses jeunes enfants ; mais les personnes âgées aussi bien que les jeunes peuvent se tromper, et il est possible que notre vieille dame ne se fît pas une idée plus juste de ce qu'est l'utilité chrétienne que ne s'en font peut-être quelques-uns de nos lecteurs.

Il est vrai que les vieillards ne peuvent pas travailler dans la vigne du Seigneur, comme ils le faisaient avant que la vieillesse et la mauvaise santé ne les rendissent incapables d'un service actif ; mais cependant ils ne sont pas trop vieux pour être utiles.

Trop vieux pour être utiles !
Ces paroles sont une critique de leur caractère et une insulte à leurs facultés. Il n'est pas possible que la vie d'un chrétien soit continuée sur la terre, sans qu'il ait quelque chose à faire pour son Créateur.
Voyez les derniers jours de l'existence du vénérable Eliot, le premier missionnaire parmi les Indiens d'Amérique. Le jour même de sa mort, à l'âge de quatre-vingts ans, il enseignait l'alphabet à un enfant indien debout près de son lit : « Pourquoi ne vous reposez-vous pas de vos travaux ? lui dit un ami. - Parce que, répondit cet homme vénérable, j'ai demandé à Dieu de me rendre utile selon mes capacités, et il a entendu ma prière ; je ne peux plus prêcher et voici, il m'a conservé assez de forces pour enseigner l'alphabet à ce pauvre enfant. »

À quatre-vingts ans et confiné dans son lit ! Qui pourrait, après cela, se prétendre incapable de faire le bien ? Qui ne voudrait, au contraire, recueillir ce qui lui reste de forces et de talents et les employer au service de son Dieu ? Comme la pite de la veuve, votre offrande paraîtra peut-être pauvre et mesquine ; vous êtes presque honteux de la jeter dans le trésor public ; c'est égal, apportez-la sans hésitation ; - et mieux encore, apportez-la avec joie ; - que pourriez-vous donner de plus. C'est tout ce que vous avez ; vos faibles efforts sont accueillis avec bonté par votre Sauveur souverainement aimable ; n'est-ce pas lui qui a dit : Elle a fait ce qui était en son pouvoir (Marc XIV, 8).

Ah ! travailler pour Christ est une chose si excellente, que le vrai chrétien devrait persévérer jusqu'au bout comme le faisait Eliot, le missionnaire.

Le révérend John Campbell se rendait un matin à un comité qui se réunissait de bonne heure pour s'occuper d'une société religieuse. En montant l'escalier, il aperçut un de ses amis, homme fort âgé et bien connu par son dévouement à la cause du Seigneur qui s'appuyait sur la balustrade et paraissait hors d'état de continuer tant il avait de peine à respirer.
« Eh quoi ! vous ici, M. S*** ! comment vous êtes-vous aventuré à sortir dans votre état de santé ? Vous avez assisté à nos réunions pendant longtemps, vous devriez maintenant laisser la besogne aux jeunes gens. »
M. S*** le regarda avec un aimable sourire : - « Ah ! mon ami, » s'écria-t-il avec son énergie habituelle ; mon ami, il est dur de renoncer à servir un pareil maître. »

N'est-il pas encourageant de penser que les hommes avancés en âge ont encore des occasions de se rendre utiles. Nous avons grande envie de rappeler à nos lecteurs quelques-uns des moyens à leur portée de faire du bien aux autres.

Il en est, parmi vous peut-être, qui ne peuvent plus marcher et par conséquent plus faire de visites ; ne pourraient-ils alors envoyer de temps en temps des livres, des traités à leurs voisins. Une personne vient de mourir dans la rue où vous habitez, - un enfant est né dans la maison voisine, - en face une famille mondaine est dans l'affliction ; - un voisin a éprouvé un accident ; dans toutes ces occasions et d'autres encore, vous pouvez envoyer un petit messager de miséricorde, qui dans plusieurs cas sera certainement une « parole dite à propos. » Le récit suivant en est la preuve.

Le gardien d'une écluse d'un de nos grands canaux, avait vécu plusieurs années sans paraître éprouver aucun sentiment religieux. Cependant il était d'un naturel bon et compatissant et il avait sauvé plus de douze personnes d'une mort certaine ; quelques-unes d'entre elles s'étaient précipitées dans les eaux du canal en proie à de violents chagrins. Dans le courant de l'été de 1841, le gardien de l'écluse, que nous appellerons Mathieu, eut un grave accident et on fut obligé de le conduire à l'hôpital. Il n'y était que depuis quelques jours lorsqu'il reçut une lettre par la poste, renfermant un traité intitulé : « Aujourd'hui. » Voici ce que disait la lettre :
« Vous avez beaucoup souffert, mon ami ; vous avez besoin de soin et de sympathie, et vous avez trouvé à l'hôpital tout ce qui vous était nécessaire sous ce rapport, plus même que vous n'auriez trouvé chez vous. Mais comment se porte votre âme, bien plus précieuse que votre corps. Êtes-vous prêt à mourir ? Si votre accident avait eu pour résultat une mort instantanée, où serait votre âme à présent ?

Où ? Au ciel ou en enfer ? Pensez-y et lisez le traité que je vous envoie, ou faites-le-vous lire par quelqu'un si vous ne le pouvez pas. Ne négligez pas l'avertissement que vous donne un ami, mais pensez-y au contraire, aujourd'hui.
Quelle bonté de Dieu de vous avoir sauvé la vie pour un peu de temps encore ; puisse ce répit servir au salut de votre âme. Le Seigneur Jésus peut et veut sauver tous ceux qui se sentent perdus ; priez, mon cher ami, pour que le St-Esprit vous enseigne à croire que la miséricorde d'en-haut vous est nécessaire et que le sang de Jésus lave de tout péché. Ce traité a été écrit par un monsieur âgé de soixante et dix ans ; que le Seigneur en bénisse la lecture pour votre âme ; non seulement Il veut vous sauver de l'enfer, mais encore II veut vous préparer à la sainteté et au bonheur du ciel. Adieu ! »

Cette lettre n'était pas signée, et Mathieu ne connaissait personne dans l'endroit d'où elle était timbrée ; toutefois le contenu de la lettre l'engagea à lire le traité, qui par la grâce du St-Esprit devint l'instrument de sa conversion, et Mathieu fut dès lors un chrétien fidèle et conséquent avec ses principes. Il avait grande envie de savoir qui lui avait envoyé ce traité ; un ami à qui il en parlait crut reconnaître la personne qui en avait été capable ; cet ami lui écrivit, et en reçut la réponse suivante qui lui prouva qu'il ne s'était pas trompé :
« Mon cher Monsieur ; c'est pendant de longues heures de réclusion, qui me privaient de la joie de fréquenter la maison du Seigneur, que j'ai été conduit un dimanche à écrire, au pauvre Mathieu, la lettre dont vous me parlez. J'ai l'habitude lorsqu'il m'arrive de faire quelque chose de semblable, de me dire : « Allons, j'ai pu jeter encore un grain de la bonne semence dans le champ du monde, ce monde qui gît dans la méchanceté. »
Je rends grâces au Seigneur de ce qu'il m'a permis de jeter cette semence et de ce qu'il a bien voulu qu'elle prît racine et qu'elle portât des fruits. Gloire soit rendue à son saint nom de ce qu'Il a manifesté les richesses de sa grâce pour le salut d'une âme, et cela par des moyens si petits, si misérables en eux-mêmes.
J'avais choisi dans une collection de traités nouvellement reçus, celui intitulé Aujourd'hui, et quelques autres du même genre, pour les envoyer sous enveloppes, ce qui est facile de nos jours avec les timbres à bon marché, et Mathieu a été l'un de ceux à qui j'en ai adressé. Plusieurs autres semences ont été ainsi jetées dans le champ du monde ; oh ! veuille le Seigneur leur faire produire des fruits abondants ! »

Puissiez-vous, mon cher lecteur, suivre l'exemple que vous donne ce vieillard pieux et impotent. Vous voyez qu'il n'est pas nécessaire pour se rendre utile, de posséder beaucoup d'argent, de talent, d'influence ou de force. Quelques paroles écrites avec charité, l'envoi d'un bon traité à quelque personne de votre connaissance ou même à un étranger, seront peut être le canal par lequel la grâce de Dieu pénétrera dans bien des coeurs. Jette ton pain sur la surface des eaux, car avec le temps tu le trouveras (Eccl. XI, 1).

Vous avez encore comme moyen d'utilité, l'influence que vous pouvez exercer sur les enfants et les jeunes gens. Non pas par de continuels reproches, ou par une exigence égoïste, ou par des observations railleuses ; mais par des paroles empreintes de bonté, des conseils donnés avec l'accent de la conviction, des manières affectueuses.
Vos petits-enfants, vos neveux pourront en se réunissant autour de votre feu, recueillir de votre bouche plus d'un précieux enseignement, qui les guideront dans les temps futurs. Si vous n'avez pas de jeunesse dans votre famille, vous en trouverez certainement au milieu de vos amis et de vos voisins. N'est-ce pas un aimable spectacle que celui de la vieillesse et de l'enfance se mêlant ensemble, le grand âge tempérant la gaieté de la jeunesse et la jeunesse à son tour animant la gravité du grand âge. Le lierre embellit le chêne et le chêne soutient le lierre.

- Mais, direz-vous peut-être, les jeunes gens sont si présomptueux et volontaires ; ils se croient certainement aussi sages que les vieux. - Souvent ce n'est que trop vrai, mais supportez-les cependant, vous rappelant que vous avez été jeune une fois ; et vous serez étonnés, combien, même parmi les plus indépendants, sont reconnaissants lorsqu'on leur témoigne un véritable intérêt. Vous acquerrez une réelle influence sur eux, si vous leur montrez que vous voulez atteindre un but vraiment bon et que vous soyez judicieux dans les moyens que vous employez pour y arriver.

Sympathisez avec leurs joies et leurs chagrins ; prouvez-leur que l'accroissement des années n'a pas pour résultat inévitable d'émousser les sentiments, d'amoindrir les affections ; que le pèlerin qui se voit sur le point d'arriver à ce lieu de repos après lequel il soupire depuis longtemps, n'oublie pas, ne dédaigne pas ceux qui viennent de partir pour accomplir ce rude et fatigant voyage.
Parlez-leur de vos expériences dans la vie pratique ; de la discipline par laquelle votre âme a passé ; des difficultés que vous avez rencontrées dans le chemin du devoir, et que vous avez su vaincre ; des consolations qui vous ont soutenu à l'heure de l'épreuve et de l'affliction.
Les faits les plus simples font plus d'impression que les meilleurs conseils : ils pénètrent profondément dans la mémoire, et sont moins sujets à contestation ; on se les rappellera au moment où il sera nécessaireet on en profitera.

Peut-être serez-vous par là, l'instrument vénéré qui aura conduit quelque coeur léger et insouciant au chemin de la paix et du bonheur, qui aura donné des principes sûrs et solides à quelque esprit inquiet et troublé, principes qui lui serviront de gouvernail au milieu des tentations ; enfin vous pourrez en quelque sorte former le caractère de ceux qui, plus tard, seront peut-être appelés à exercer un grand empire sur leurs semblables.
Il est possible ou plutôt il est certain que vous ne verrez pas cet heureux résultat de vos efforts persévérants et de vos prières ; mais lorsque ceux qui meurent au Seigneur se reposent de leurs travaux, leurs oeuvres les suivent.

Un vieillard plantait avec soin des arbres à fruits dans son jardin dans l'espoir qu'ils serviraient à sa postérité ; puissiez-vous de même jeter dans quelques âmes cette précieuse graine qui germera, poussera et sera en bénédiction longtemps après que vous aurez quitté le monde, et que vous serez entré dans votre repos.
Il se peut que la destinée de toute une génération dépende des efforts chrétiens que vous ferez pour engager un jeune ami à devenir une des brebis du Seigneur. Dieu vous donne de comprendre complètement et d'accomplir la mission toute spéciale que vous avez à remplir auprès de la jeunesse. Mais la meilleure manière peut-être dont un chrétien âgé, ou plutôt un chrétien quel que soit son âge, puisse faire du bien aux autres, c'est par la pureté et la beauté de son exemple.
Vous ne pouvez plus faire ou dire grand chose pour le bien de vos semblables ; - mais rien ne parle plus haut que le silence éloquent d'une vie sanctifiée et conséquente avec elle-même ; et rien n'exerce une influence plus douce et plus puissante en même temps sur l'esprit, que l'exemple de quelqu'un que nous aimons et que nous respectons. C'est en quelque sorte une prédication pratique.

Jetez un coup-d'oeil dans cette chambre sombre et paisible : une dame âgée est assise dans un grand fauteuil ; un état de maladie continuel la retient toujours chez elle ; elle est confinée dans sa chambre, elle ne quitte presque plus son fauteuil, d'où elle ne saurait se lever sans le secours de quelqu'un. Elle a dû renoncer à voir ses amis, la moindre agitation lui faisant du mal, elle n'a plus d'autre société que celle d'une fille chérie et d'une garde-malade expérimentée ; elle n'en désire pas d'autre, la conversation suivie lui est devenue impossible et quelques paroles de temps en temps la fatiguent même beaucoup.
Pauvre femme ! ils sont venus pour elle, les jours où elle ne trouve plus de plaisirs ; - tout lui est fardeau ; elle ne se soucie de rien, - et n'a plus que des souffrances à attendre.
Sa vie a été remplie par de bonnes oeuvres ; et maintenant, privée pour toujours des occupations qu'elle aimait, elle se console avec cette belle pensée : Ils te servent aussi ceux qui se tiennent en repos et qui attendent.
C'est vraiment là une belle pensée, elle en connaît toute la vérité, et sa prière journalière est : Que ta volonté soit faite.

Cependant ne croyez pas que sa carrière utile soit finie et n'ait pas trouvé à s'exercer dans sa chambre de malade. Non, dans cet étroit espace, pendant cette cruelle maladie, elle a fait peut-être plus de bien que vous ou moi n'en avons fait de toute notre vie. Comment cela ?
Cette brave femme qui la soigne si bien est devenue peu à peu sérieuse, enfin elle est arrivée à une vraie piété et elle sait que ce changement dans ses sentiments est dû à l'exemple de sa chère maîtresse ; non pas à ses conseils, non pas à ses exhortations, mais à son exemple. Elle a vu sa patience, son courage, sa sérénité, sa foi en Christ, son désir de déloger ; et elle a senti la valeur d'une religion qui peut donner tant de paix dans la vie, tant d'espérance dans la mort. Elle a résolu, avec l'aide de Dieu, de s'approprier les bienfaits d'une religion semblable ; et maintenant les derniers moments de sa maîtresse sont adoucis par la pensée que cette fidèle servante a choisi la bonne part qui ne lui sera point ôtée.

Jetez maintenant un regard dans cette maison de charité ; vous y trouverez un homme vénérable, dont les cheveux blancs, la taille courbée, la démarche chancelante, sont de sûrs indices que ses forces physiques disparaissent rapidement. Est-il trop vieux ou trop infirme pour être utile ? Oui, en ce qui concerne la vie active : il est paralysé et presqu'aveugle ; mais la lumière de son exemple brille encore, et répand une sainte clarté sur tout ce qui l'entoure.
Sa bonté, sa droiture, sa douce gaieté et son esprit sanctifié, sont une leçon perpétuelle et vivante pour ses amis et ses voisins. Plus d'un visiteur insouciant a quitté cette humble demeure en disant : « Oui, en vérité, la vraie religion existe ; je voudrais être aussi bon et aussi heureux que ce vieillard ; » et quelques chrétiens, ébranlés par des doutes ou fatigués de la vie, sont sortis triomphants de leur épreuve et ont été fortifiés et encouragés par le souvenir de la foi simple et du dévouement de ce fidèle serviteur de Dieu.

Votre vie, votre exemple ont-ils aussi cette heureuse influence sur les autres ?
Votre conduite et votre caractère répandent-ils le parfum de l'Évangile de Christ ?
Vous êtes-vous donné pour tâche journalière de glorifier aussi bien que de professer la doctrine de Dieu votre Sauveur ?
Tous les chrétiens devraient être attentifs à l'exemple qu'ils donnent ; l'exemple étant infiniment plus important que les paroles quelque bien choisies que soient celles-ci. Mais le chrétien avancé en âge doit être plus soigneux encore de faire briller sa lumière devant les hommes ; sa sphère d'action et d'utilité étant limitée, il doit tirer le meilleur parti possible des moyens qu'il a à sa portée ; bientôt, bientôt la nuit viendra et il ne pourra plus rien faire sur la terre ; ce sera fini pour toujours.

Il est un autre moyen que nous ne devons pas omettre par lequel le vieillard chrétien peut avancer le règne de Christ sur la terre ; c'est « la prière d'intercession. »
Faible et infirme, il ne vous est peut-être pas possible de vous entretenir longtemps, même sur des sujets religieux ; pauvre quant aux biens de ce monde, il n'est pas en votre pouvoir de soulager les nécessiteux, mais malgré votre pauvreté et votre incapacité, vous pouvez fermer votre porte et prier votre Père qui vous voit dans le secret.
Vous pouvez implorer son secours en faveur des malheureux ; sa sympathie pour les affligés ; son aide pour les délaissés ; le conseil de sa sagesse pour les ignorants ; son pardon pour les pécheurs ; sa grâce pour les misérables.
Vous pouvez plaider devant Lui la cause des païens de notre pays et des païens sauvages ; vous pouvez demander ses bénédictions pour le gouvernement et pour le plus petit parmi vos concitoyens.
Vous pouvez le supplier de conduire dans le chemin de la vérité ceux qui s'en sont écartés, ou qui subissent l'influence de l'erreur ; et enfin le conjurer d'étendre sa miséricorde sur tous les hommes.

Abraham intercéda pour Sodome, Job pour ses enfants, Moïse pour les Israélites, Jacob pour ses petits-fils, les disciples pour leurs frères persécutés, et les apôtres pour les convertis.
Soyez empreints du même esprit, suivez les mêmes traces, ayez votre part des mêmes succès. La prière du juste faite avec ferveur, est de grande efficace (Jacq. V, 16).
Il est impossible de dire avec quelle abondance la rosée sanctifiante de la grâce de Dieu s'est reposée sur des coeurs désolés et desséchés ; ou d'énumérer la quantité de dons répandus par les soins de sa providence dans la demeure du pauvre, et tout cela par le moyen des prières dont vous avez assiégé le trône de sa miséricorde infinie. L'éternité seule mettra au jour les bénédictions qui se rattachent à la prière d'intercession.

Ne vous affligez donc plus de ce que les occasions de vous rendre utile deviennent si rares ; réjouissez-vous plutôt de ce qu'il vous est encore permis d'occuper une place parmi les ouvriers de la vigne du Seigneur. Cette place est à l'arrière-plan, c'est vrai ; vos occupations ne sont pas difficiles, mais le sentier que vous avez à parcourir a été tracé par le maître que vous servez. C'est avec sagesse qu'Il assigne à chacun sa position et ses devoirs ; et à tous ceux qui auront fidèlement accompli leur tâche, petite ou grande, II adressera ces paroles pleines de miséricorde : Cela va bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton Seigneur (Matth. XXV, 23).

Et cependant, vous ne pouvez vous empêcher de soupirer parfois en réfléchissant combien vous êtes peu capable de travailler pour la gloire de Dieu et le bien de vos semblables ; ce que vous faites de bien est encore si imparfait, vos efforts, même les meilleurs, sont toujours souillés par le péché.
À mesure que vous avancez dans la vie, vous apprenez à mieux vous connaître, vous êtes mieux éclairé sur la nature même et sur la volonté de Dieu ; mais le résultat auquel vous amène cette connaissance, c'est de vous humilier toujours plus sous le poids de vos péchés et de vos manquements. Oh ! si vous pouviez réellement servir Dieu comme vous en avez le désir ! combien votre obéissance serait joyeuse, illimitée, dévouée, infatigable !

Attendez un peu, et vos désirs seront satisfaits. Il n'y aura, au ciel, aucune faiblesse pour vous retarder dans l'accomplissement de vos efforts, aucune imperfection pour ternir vos actions. Ses serviteurs le serviront (Apoc. XXII, 3). Sans difficultés, sans fautes, ils exécuteront ses commandements, et feront sa volonté ; n'est-ce pas une pensée consolante pour ceux qui s'affligent de ce que leur oeuvre sur la terre est si près d'être terminée.


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