Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA CROIX DU CALVAIRE ET SON MESSAGE


 

CHAPITRE XIII

LA PRÉDICATION DE LA CROIX

... si le scandale de la croix était aboli, pourquoi serais-je encore persécuté?... (Galates V, 11).

Car je n'ai pas jugé que je dusse savoir autre chose parmi vous, que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. (1 Corinthiens. II, 2).

Il y a une révélation intérieure du Calvaire : de toutes les douleurs et de toutes les humiliations que le Christ y supporta ; des possibilités magnifiques et des bénédictions inépuisables qu'il y conquit pour le monde perdu, révélation qui embrase l'âme d'un immense amour, d'un ardent amour pour l'Homme de douleurs (Jérémie XX, 9). Alors la pensée dominante de la vie devient celle-ci : Que le Seigneur voie des fruits de son travail et soit satisfait. Elle absorbe tout autre sentiment ; tout sentiment personnel de sacrifice ou de gain. Cette passion, l'apôtre Paul la connut ; sa vie tout entière en fut la manifestation. C'est elle qui s'exprime en tant de passages des épîtres, en particulier dans celui des Corinthiens que nous citons ci-dessus.

Il nous est difficile de comprendre aujourd'hui tout ce que ces paroles impliquent d'entière consécration, de complet oubli de soi. Aujourd'hui, la chrétienté a glorifié la Croix. Mais alors, elle était l'instrument de supplice réservé aux plus grands criminels ; son nom était associé à ce qu'il y avait de plus odieux, de plus horrible, comme aujourd'hui le nom de guillotine.

Il fallut rien moins qu'une Visitation d'En-Haut, une révélation céleste pour que l'orgueilleux Pharisien fût amené à se glorifier en la Croix ; et à ne pas avoir honte d'un si extraordinaire évangile. Les bois de justice où meurt un criminel; cela, le salut du monde ! Quoi d'étonnant à ce que Festus, et sans doute bien d'autres avec lui, aient traité l'Apôtre de fou !... « Pour moi, je n'ai voulu savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. »

Les Corinthiens plaçaient très haut la culture intellectuelle. Ils prisaient fort la rhétorique et la philosophie. Mais ils étaient profondément corrompus ; plongés dans le péché. Sans doute, l'Apôtre Paul dut se demander, lorsqu'il arriva au milieu d'eux, quelle ligne de conduite il vaudrait mieux suivre pour les amener à Christ. Adapterait-il son message au milieu? Emploierait-il lui aussi les arguments de la sagesse humaine et de la philosophie, comme il eût pu le faire? Car il avait étudié à l'école de Tarse, considérée par quelques-uns comme supérieure à celle d'Athènes. De plus, il avait reçu, à Jérusalem, l'instruction spéciale aux jeunes Hébreux, et avait été versé dans l'étude de la Loi. Enfin, il était né citoyen romain. Allait-il se prévaloir de tous ces titres, pour rencontrer les Corinthiens sur leur propre terrain ? Il pressentait ce que serait leur verdict s'il n'étayait pas son message sur quelque courant philosophique ; s'il ne l'enveloppait pas d'éloquence. Où était le devoir ? Qu'allait-il faire ?

Délibérément, l'Apôtre rejette les armes charnelles. Il annoncera purement et simplement un Messie crucifié, et comptera uniquement sur l'action du Saint-Esprit pour manifester que la prédication de la Croix est bien la puissance de Dieu. De sorte que la foi de tous ceux qui croiront sera fondée, non sur des paroles de sagesse humaine (I Cor. II, 4), mais sur la puissance de Dieu.

Cette décision de l'Apôtre nous montre à quel point il était devenu l'homme de son message ! A quel point aussi il avait renoncé à lui-même, à sa science, à ses ressources personnelles, à toute ambition, à toute renommée.

C'est de semblables instruments que notre vingtième siècle a besoin ! Avec sa haute culture et sa profonde immoralité, il a besoin, lui aussi, d'entendre la voix de messagers, qui, comme l'Apôtre, ont décidé de ne prêcher que Christ, et Christ crucifié ; d'hommes qui, rejetant toutes les armes charnelles, et tout recours à la sagesse humaine, mettront uniquement leur confiance en la puissance de Dieu pour rendre témoignage à la prédication de la Croix.

DE LA PRÉDICATION

... Pour moi, mes frères, je ne suis pas venu à vous avec les discours de la sagesse; ... ma parole et ma prédication n'ont pas consisté dans les discours persuasifs de la sagesse. (I Corinthiens. II, 1-4)

L'apôtre vient de rappeler comment Dieu choisit ses instruments pour l'accomplissement de ses desseins dans le monde. Il choisit les choses qui, humainement parlant, sont folles, pour confondre les sages ; celles qui sont faibles aux yeux du monde, pour confondre les fortes. Il a choisi les plus méprisées, même celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont.

Et pour moi, mes frères, continue l'Apôtre, c'est ainsi que je me suis présenté à vous, dépouillé de toute sagesse humaine, sans discours éloquents, faible, dans la crainte et un grand tremblement, pour vous annoncer le mystère de Dieu. Mais Dieu a rendu témoignage à ma prédication, en l'accompagnant d'une démonstration d'Esprit et de puissance.

Une démonstration d'Esprit ; une explication d'En-Haut, un secours divin qui révèle le message. Si la prédication de la Croix n'est pas accompagnée de cette illumination intérieure, de cette puissance de conviction de l'Esprit, elle reste incompréhensible pour la raison seule qui se détourne, et se donne à un autre évangile ; quoi qu'il n'y ait pas d'autre bonne nouvelle, pas d'autre évangile. Ou bien, il arrive aussi qu'une compréhension purement intellectuelle du Message de la Croix agisse sur la conscience comme un anesthésique, un soporifique. Parfois enfin, hélas ! la Croix est matérialisée ; on adore le symbole extérieur. Le message ne transforme pas, ne pénètre pas, ne s'empare pas de la vie ! L'Adversaire sait assez qu'il peut garder les âmes en sa dépendance, sous couvert du signe de la Croix, aussi longtemps que l'illumination intérieure de l'Esprit, n'a pas révélé toutes les profondeurs et les richesses du message.

Il n'est pas nécessaire que celui qui prêche la Croix recoure aux paroles persuasives de l'éloquence et de la sagesse humaine, pour que la puissance de Dieu se manifeste et rende cette prédication féconde. Au contraire, l'Apôtre nous avertit que ceci voilerait le message, le cacherait : « Christ m'a envoyé... pour annoncer l'évangile, non avec les discours de la sagesse, de peur que Sa Croix ne soit rendue inutile. » (1 Cor. I, 17).

Ceci expliquerait-il pourquoi chez tant d'individus, la connaissance de la Croix de Christ reste inutile, sans fruit, sans provoquer la transformation de la vie ? Le prédicateur peut rendre inutile la Croix de Christ. Quelle redoutable responsabilité ! Le Fils de Dieu a livré son âme à la mort pour le salut éternel des hommes ; et Ses messagers, Ses serviteurs peuvent rendre Son Sacrifice inutile. Quelle pensée redoutable !

Mais comment cela se peut-il faire ? Comment la sagesse humaine peut-elle rendre stérile la prédication de la Croix ? Ne serait-ce pas que l'homme, préoccupé de rhétorique, de forme oratoire, n'a pas été lui-même saisi par la Croix de Christ, par la folie de la Croix, où le Moi est crucifié ? De ce qu'il n'est pas comme Paul, l'esclave de Christ ? De sorte qu'il se préoccupe surtout de la forme de son discours, et attire l'attention sur le messager plutôt que sur le message, sur la forme plutôt que sur le fond, sur le serviteur plutôt que sur le Maître.

N'avons-nous pas le droit de penser que la prédication de la Croix doit être le Message qui touche le plus directement, le plus profondément le coeur du Père ; et ne comprenons-nous pas qu'il refuse de bénir quiconque se sert du Message, au lieu de le servir! Dieu refuse que ceux qui annoncent la mort de Son Fils, en dérivent quelque gloire pour eux-mêmes ; quelque encens.

La tragédie du Calvaire doit être présentée à un inonde qui meurt, dans toute sa tragique réalité ; et des fleurs de rhétorique y sont aussi peu à leur place, que l'eussent été, autrefois, de vraies fleurs tressées ou suspendues à la Croix, par les témoins de l'agonie, en Golgotha. D'ailleurs, le thème même du Calvaire ne se prête pas aux dissertations. Il n'y a rien dans là Croix : rien dans son horrible réalité, rien dans la prédication de son message, qui puisse servir d'aliment à la vanité ou à l'orgueil.

Nous venons de le voir ensemble en étudiant rapidement quelques passages de la vie de l'Apôtre, il faut que ceux qui annoncent la Croix soient eux-mêmes crucifiés ; crucifiés par la prédication du Calvaire. Il faut qu'ils aient expérimenté en eux-mêmes la puissance du message, pour que le Saint-Esprit puisse rendre témoignage à leur prédication, comme II le fit pour celle des Apôtres. Les seuls témoins de la Croix pouvaient prêcher la Croix ; les seuls témoins de la Résurrection pouvaient prêcher la résurrection. La Croix, la Résurrection étaient pour eux, plus que des faits historiques, plus qu'une doctrine, plus qu'une vérité essentielle.

« J'ai l'impression que c'est d’hier que Christ est mort... », disait Luther, pour exprimer à quel point la Passion lui était présente à l'esprit. C'est ainsi que le Saint-Esprit révèle la Croix, encore aujourd'hui, à ceux que Dieu appelle à l'annoncer ; de sorte qu'ils sont, auprès des hommes, porteurs d'un message vivant. Et même, ce message les possède, à ce point que toute pensée d'eux-mêmes est consumée. Ils ne s'inquiètent plus de la condamnation ou des louanges. Mais le coeur brisé par l'Amour qui leur a été révélé, ils proclament aux pécheurs que Leur seule espérance est dans la mort du Fils de Dieu.

L'apôtre Paul eut cette révélation du Calvaire ! Il comprit ce qu'était pour le Père l'immolation du Fils [dans la mesure où l'homme peut pénétrer la Pensée du Père] ; il comprit ce que furent, pour le Fils, ces années passées au milieu des enfants des hommes ; années d'humiliation qui aboutirent au supplice, à cette Croix acceptée à cause de ses répercussions universelles et éternelles ; à cause de la joie, de la plénitude de joie qui en devait découler. Et, faisant taire toutes considérations de race, de situation, d'orgueil, l'Apôtre à son tour, entra dans le sillage du Maître pour devenir le messager de la Croix, malgré que celle-ci dût devenir sa Croix à lui ; malgré qu'il dût être, à l'exemple de son Maître, crucifié, méprisé, rejeté. - Paul, esclave de Jésus-Christ, écrit-il dans ses épîtres. Et il a un sentiment si profond d'obligation vis-à-vis du Christ qu'il s'écrie : - Malheur à moi, si je ne prêche pas l'évangile ! ,

DE LA VALEUR DU MESSAGE

Il est la puissance de Dieu. (I Corinthiens. I, 18).

Le mot grec que nos versions rendent par puissance, est dunamis. C'est de ce même mot que nous avons fait dynamite. Or l'Apôtre nous déclare que la prédication de la Croix est la dunamis de Dieu. La duna&endash;mis ; c'est-à-dire l'énergie, la puissance ; une puissance, non pas à l'état latent, mais actif. C'est là, c'est dans la Croix que Dieu a déposé Sa Puissance, pour la délivrance d'un monde dévasté par le péché et la mort. Et la prédication de la Croix met en action, dans les coeurs qui reçoivent le message, la puissance de Dieu. « Quand je serai élevé de la terre, dit Jésus, lors de son entretien avec Nicodème, j'attirerai tous les hommes à Moi. »

LA PRÉDICATION DE LA CROIX, PUISSANCE DE DIEU ! Non pas les dissertations ; non plus les spéculations sur la Croix ; mais la simple prédication sans artifices, sans fard, sans sagesse humaine, ou quoi que ce

soit qui la voile ; telle que fut celle de l'Apôtre. A nous, serviteurs de Dieu, de décider si oui ou non nous avons confiance en Celui que nous servons ; si nous croyons que Sa Puissance est liée à la prédication de la Croix ; ou si nous croyons en nous-mêmes, à la puissance de notre dialectique, à celle de notre éloquence ? - Celui qui a créé le coeur de l'homme, ignorerait-Il ce qui peut ouvrir ce coeur. N'aurait-Il pas su forger la clef qui y donne accès ? - Comme la clef à la serrure, ainsi du message de la Croix pour mon âme, a dit quelqu'un. - Et ceci est vrai pour tous les hommes, qu'ils soient blancs ou noirs, civilisés ou non.

La toute-puissance de Dieu est liée au message de la Croix ; elle en fait partie intégrante. Et ce Message de la Croix n'est pas seulement pour le pécheur qui ploie sous le poids de son fardeau ; il est aussi pour toute âme rachetée et sauvée. A toutes les étapes de la vie, durant tous les développements successifs de croissance spirituelle, il soutient, réconforte, donne en tous temps l'aliment nécessaire et n'est jamais épuisé. Il est la puissance de Dieu.

ENNEMIS DE LA CROIX

Il y en a beaucoup qui ont une telle conduite, je vous l'ai dit souvent, et je vous le dis encore en pleurant, qu'ils sont les ennemis de la Croix de Christ. (Philippiens. III, 18).

Ceux qui aiment le monde et les choses du monde et refusent de s'en séparer, se sentent touchés par la prédication du Calvaire ; et ils haïssent un message qui prêche la délivrance de ce qu'ils chérissent. Toute inimitié contre la Croix de Christ, tout antagonisme a sa source dans cet amour des choses dont elle sépare. Ceux-là sont ennemis de la Croix de Christ qui s'opposent à son action dans leurs coeurs et dans leurs vies.

Il est vrai que pour l'intelligence humaine, la Croix est folie. Toutefois, l'antagonisme que signale l'Apôtre dans le texte que nous venons de citer, provient surtout de causes morales, qu'il s'agisse de pécheurs ou de convertis. Car le message n'est le bienvenu que par ceux qui soupirent après la délivrance de l'esclavage du péché, et qui ont faim et soif de Justice.

Le serviteur qui vise à l'éloquence et enveloppe sa prédication de sagesse, dépouille le message de sa puissance. Ceux qui sont attachés aux choses extérieures, aux éléments du monde paralysent le message. Mais ceux qui aiment le monde, prennent nettement position contre la Croix de Christ, et deviennent Ses ennemis. Pensée combien solennelle ! L'homme s'opposant au plan Rédempteur ! L'homme ennemi de Celui qui est mort pour le sauver ! Et cet homme fera peut-être profession d'être chrétien ; il annoncera peut-être la Croix, tout en paralysant le message par son désir de briller, ou par son amour des choses de cette vie. Toute indulgence personnelle est ennemie de la Croix de Christ.

CRUCIFIÉ A NOUVEAU

Ils crucifient de nouveau pour leur part, le ' Fils de Dieu, et l'exposent à l'ignominie. (Hébreux. VI, 6).

Paroles douloureuses ! Le Fils de Dieu peut être crucifié à nouveau, par ceux-là mêmes qu'il a rachetés ; par ceux qui ont goûté à cette vie qu'il donne à quiconque entend et reçoit ses appels.

Christ a vaincu et le monde et Satan. Ceux-ci ne peuvent plus l'atteindre. Mais les rachetés, ceux qu'il s'est acquis au prix de Son Sang précieux ; ceux-là peuvent crucifier à nouveau l'Agneau si, après avoir reçu le Saint-Esprit, ils méprisent la Grâce pour retourner au monde et à sa corruption, auxquels ils avaient échappé. Par là, ils exposent le Fils de Dieu à l'ignominie, et rendent inutile Son Sacrifice à leur endroit.

Ce passage de l'épître aux Hébreux nous montre que la Lumière reçue, crée une responsabilité. Et l'Apôtre Pierre, à son tour, nous dit qu'il vaut mieux n'avoir jamais connu la voie de la Justice que de s'en détourner après l'avoir suivie (2 Pierre II, 20, 21).

Veuille le Saint-Esprit illuminer si puissamment la mort de Christ pour tout enfant de Dieu, qu'il voie et comprenne au pied du Calvaire dressé combien est odieux, horrible, haïssable le péché qui nécessita la mort du Saint et du Juste ! Qu'il y prenne la résolution inébranlable de ne jamais transiger avec le mal. Que cette résistance au péché, cette lutte jusqu'à la mort s'il le faut, soit la marque de tous les rachetés. Qu'ils aient toujours davantage le sentiment profond que toute défaillance, toute indulgence personnelle, toute concession faite au péché ajoutent à ce qu'a souffert le Fils de Dieu, Lui Juste pour les injustes, afin de les ramener à Dieu (1 Pierre III, 18).

Et nous pensons ici à ce passage du prophète Zacharie : « Pourquoi ces blessures à tes mains ? » Il répondra : « C'est que j'ai reçu des coups dans la maison de mes amis. » (Zacharie XIII, 6). Oh ! enfants de Dieu ! Que la pensée que nous pouvons rouvrir Ses Blessures, ajouter à Ses Souffrances, nous garde de tout péché pensé ou vécu ; dans le coeur ou dans \g. vie. Il est mort pour nous affranchir. Ne côtoyons pas les abîmes, ne plaisantons pas avec le mal, ne méprisons pas la Grâce, ni le Sang de l'Alliance (Hébreux X, 29). Racheté du Seigneur, prends garde aux séductions du péché. Garde-toi de céder à la moindre tentation parce que tu as l'assurance du pardon. Veille à ne pas appeler le péché une infirmité ; et si tu tombes de quelque manière, à ne pas t'excuser. Puisque Christ est mort pour foi, rien d'autre qu'une complète victoire ne doit te satisfaire. Marche dans un saint tremblement sur les pas du Crucifié, veillant, comme autrefois les sacrificateurs, à ne toucher quoi que ce soit d'impur ou de souillé. Crucifié avec Christ à la chair et au monde, maintenant vis sans restriction avec Lui et en Lui.


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