Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA CROIX DU CALVAIRE ET SON MESSAGE


CHAPITRE VIII

LA CROIX, SOURCE DE VIE

...Donnez-vous a Dieu comme étant vivants, DE MORTS QUE VOUS ÉTIEZ, ET CONSACREZ VOS MEMBRES A DIEU COMME INSTRUMENTS DE JUSTICE. (Rom. VI, 13).

...Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais, pour Lui... (2 Cor. V, 14, 15).

On a dit avec raison, que la Croix se présentait à nous sous les deux aspects opposés de la mort et de la vie. Elle nous parle de mort, d'une délivrance du péché par la mort ; mais elle nous parle aussi de vie, d'une vie céleste par l'union du croyant avec le Seigneur ressuscité. Comme l'oeuvre de substitution du Christ à cause du péché, et la mort au péché en Lui sont inséparables, de même vie et mort ne peuvent être séparées dans la vie du chrétien. L'une et l'autre y agissent simultanément.

...Si nous sommes devenus une même plante avec Lui, par une mort qui ressemble à la sienne, nous le sommes aussi dans la résurrection (Romains VI, 5) » Le Saint-Esprit nous unit à Christ de façon vivante, et nous fait participer à Sa Mort ; union aussi réelle que celle de la greffe à l'arbre qui l'a reçue. Ceux-là seulement qui ont foi en l'oeuvre du Christ crucifié, peuvent savoir tout ce que cette union signifie.

Sous l'influence du Saint-Esprit, la prédication de la Croix devient vivante, pressante, et plus aiguë qu'une épée à deux tranchants. Elle transperce jusqu’aux limites de l'âme et de l'esprit ; jusqu'aux jointures et aux moelles, révélant les pensées et les intentions du coeur ; séparant l'ancienne vie loin de Christ, de la nouvelle en Lui ; jusqu'à ce que celle d'En-Haut ait un libre accès ; et que le racheté ne vive plus qu'en Christ.

Souvenons-nous qu'il n'y a pas de vie de résurrection possible en dehors du Christ ressuscité. Nous avons été faits une même plante avec Lui par la conformité à Sa Mort ; c'est avec Lui que nous avons été crucifiés ; c'est à Lui, le Vivant, que nous sommes unis, et c'est en Lui que nous pouvons marcher en nouveauté de vie. La vie de résurrection n'est pas quelque chose de passager ; une expérience faite à quelque époque plus ou moins reculée et dont nous n'avons plus que le souvenir. C'est le Christ vivant qui est la Résurrection, qui habite en nous, t nous communique à tout instant sa force toute-puissante ; dans la mesure où nous ne l'empêcherons pas d'agir, en négligeant de remplir les conditions nécessaires à son action.

La vie ne peut être copiée. L'affirmation qu'on possède la vie de résurrection, ne peut créer cette vie. Et où cette vie existe, il est inutile d'affirmer sa présence. Son activité même témoigne qu'elle existe, et manifeste sa puissance.

Que Dieu en soit béni ! Cette union, cette communion de vie avec Christ, en Christ, sont une réalité, une puissance dynamique indiscutable : l'âme y est amenée en contact quotidien, constant, avec le Christ ; de sorte qu'elle arrive à connaître en une certaine mesure les puissances de l'âge à venir ; et à voir les choses de cette vie au point de vue de l'Éternité. Elle est comme élevée au-dessus des choses de la terre, malgré leur puissance d'attraction ; et soustraite à leurs intérêts absorbants.

Le Saint-Esprit illumine le côté résurrection de la Croix, jusqu'à ce que Jésus-Christ crucifié soit comme gravé dans le coeur ; et Pâme, d'étape en étape, découvre constamment de nouveaux aspects de la mort de Son Sauveur. Tant qu'il n'y a pas eu cette délivrance de l'esclavage du péché qui entraîne la purification du coeur et de la vie ; et que, par conséquent, le Seigneur n'occupe pas dans le coeur la première place, le Saint-Esprit ne peut révéler les enseignements les plus profonds et les plus riches du Calvaire.

Dans la deuxième épître aux Corinthiens, l'apôtre Paul nous donne un exposé de vie de résurrection basée sur la Croix ; de vie divine s'élevant de la mort du Calvaire ; et c'est cet exposé que nous allons étudier maintenant.

LA FORCE MOTRICE DE LA VIE NOUVELLE :

L'amour de Christ nous presse (1). (2 Corinthiens V, 14).

Le mot grec qui a été rendu ici par presser, se trouve assez souvent dans le Nouveau Testament. Il signifie une étreinte, une contrainte, quelque chose qui déborde, à quoi on ne peut résister. Nous trouvons ce même mot dans l'épître aux Philippiens, chapitre I, verset 23 : Je suis pressé des deux côtés..., écrit l'Apôtre. Jésus l'emploie en annonçant le baptême de souffrances au-devant duquel II s'avance : Je dois être baptisé d'un baptême, et combien ne suis-je pas pressé, jusqu'à ce qu'il s'accomplisse (2). C'est encore le même mot qui est employé dans le récit de la passion, concernant les hommes qui avaient saisi Christ, et le frappaient : Or, ceux qui tenaient Jésus... au lieu de le pressaient. Ailleurs, il est traduit par saisir : « ils furent saisis d'une grande peur » ; et par retenir au sujet de la belle-mère de Simon retenue par la fièvre.

Ces exemples de situations diverses où le même mot grec est employé, nous aident à comprendre le sens exact de celui-ci, et à saisir la pensée de l'Apôtre lorsqu'il écrit : L'amour de Christ me presse. Cet amour l'environne, conduit sa course dans une direction unique, le garde de toute déviation. Il est tenu par cet insondable Amour, il est complètement subjugué, poussé en avant. Tel, le torrent qui poursuit impétueusement sa course, et renverse tous les obstacles qui s'y opposent.

Et telle est bien l'irrésistible puissance de cet Amour insondable du Christ ; Amour qui l'a poussé à se dépouiller soi-même de sa Divinité, à revêtir notre humanité, à charger nos douleurs et nos péchés, et à mourir sur la Croix en rançon pour le pécheur. C'est cet Amour qui est désormais le moteur de la vie nouvelle. Le Saint-Esprit en remplit le coeur, de telle sorte que tout égoïsme en est chassé, tout amour de soi, toute recherche d'intérêts personnels. Il possède, il absorbe l'être tout entier, qui ne vit plus que par Lui et pour Lui.

LA SOURCE DE LA VIE NOUVELLE :

Si un seul est mort pour tous, tous sont morts. (2 Cor. V, 14).

Ici encore, l'Apôtre expose clairement la source de la vie nouvelle. Nulle part ailleurs, peut-être, il ne condense avec plus de netteté, plus de vigueur, le message de la Croix. Le Sauveur, le Substitut des pécheurs, est mort pour tous ; donc tous sont morts.

L'amour de Christ me presse, s'écrie l'Apôtre, parce que moi aussi je suis monté au Calvaire ; parce que, dans la mort du Christ, j'ai vu mon arrêt de mort. Je suis mort avec mon Sauveur, et cette communion à Ses souffrances et à Sa mort a brisé, renversé toutes les barrières de mon égoïsme. L'Amour qui a conduit mon Sauveur au Calvaire, s'est répandu en mon coeur par le Saint-Esprit ; et maintenant II me possède, et me presse ; comme II a possédé le Christ et l'a conduit à la Croix.

LE BUT :

...Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux... (2 Cor. V, 15).

Ceux qui sont morts avec Lui, vivent maintenant de Sa Vie. Ils ont compris que c'est pour eux qu'il est mort, pour eux qu'il vit ; et en retour, ils consentent avec joie à ne plus vivre pour eux-mêmes, mais pour Lui. Ils se sont vus crucifiés avec Christ ; et Celui qui est mort, les absorbe complètement ; ils se sentent pressés d'offrir leurs corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ; ce qui est leur service raisonnable ; leur joyeux service.

LA CROIX, PUISSANCE DE SÉPARATION

...Aussi, désormais, nous ne connaissons plus personne selon la chair... (2 Cor. V, 15).

Désormais, à la lumière de la Croix, l'Apôtre voit les hommes et les choses sous un jour tout différent de celui où il les voyait autrefois, avant sa conversion. Alors, Hébreu, fils d'Hébreu, pharisien selon la secte la plus stricte, il eût refusé tout rapport avec les Samaritains. Aujourd'hui, tout esprit de caste a disparu : « Je ne connais plus personne selon la chair », s'écrie-t-il ; car je suis maintenant citoyen d'un autre Pays où il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni circoncis, ni incirconcis ; où tous sont Un en Christ ; et Christ, TOUT en tous.

Et cependant, en un certain sens, l'Apôtre est bien séparé de ses contemporains ; mais dans cette séparation n'entrait plus cet esprit d'exclusivisme pharisaïque qui pensait, ou même disait : « N'approche pas ; je suis plus saint que toi. » Il est séparé du monde pour Dieu ; parce que Christ habite en Lui. Mais, vivant pour Dieu, il est en même temps plus près que jamais des autres hommes ; car il voit en eux des âmes, pour qui Christ était mort. Il sait qu'au regard de Dieu, il n'y a nulle distinction entre Juifs et Grecs ; car le même Seigneur est Seigneur de tous, et riche pour tous ceux qui l'invoquent. La Croix l'a séparé de tout orgueil de race ou de naissance, pour le rendre tel que Son Maître, au milieu de ses contemporains ; c'est-à-dire, le serviteur de tous.

L'Apôtre prévoit comme possible une certaine connaissance de Christ, selon la chair ; connaissance analogue à celle des disciples avant la tragédie du Calvaire ; alors qu'ils n'avaient pas encore clairement discerné la personnalité divine du Seigneur à travers le voile : Son Corps terrestre. De cette connaissance toute superficielle du Christ, nous sommes aussi délivrés à la Croix, par l'action du Saint-Esprit en nous. &emdash; Même si nous avons connu Christ selon la chair, dit Paul, nous ne le connaissons plus ainsi (v. 16).

Comme aux jours de l'Église primitive, il est encore possible aujourd'hui de connaître Christ selon la chair : le Christ de l'Histoire, sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension ; connaissance tout extérieure, tout intellectuelle, qui reste sans répercussion, sans puissance sur la vie. Quiconque est crucifié avec le Seigneur ne peut plus le connaître ainsi; le Saint-Esprit lui a révélé le Ressuscité, le Vivant ; la puissance de Résurrection a transformé sa vie ; il est une nouvelle créature.

LA VIE NOUVELLE EN CHRIST

...Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature... (2 Corinthiens V, 17).

Le premier mot des versets 16 et 17, identique dans l'original, est généralement traduit : aussi et, si donc ; il renvoie au verset quatorzième : Si quelqu’un est en Christ &emdash; baptisé en Sa Mort &emdash; il est entré par la Croix dans ce royaume où Christ est Tout ; l'ambiance, en même temps que la source de la Vie. Désormais, les choses anciennes sont passées; car, si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature ; une nouvelle création. En Christ, il ne peut être question d'amélioration, ou d'une culture de la vieille nature. L'âme, unie au Christ vivant, revêt, nous est-il dit, le nouvel homme (Colossiens III, 16, 11).

Quotidiennement, elle s'abreuve à la source : l'Esprit de Jésus, et reçoit de nouvelles forces ; de sorte que « le nouvel homme » croît continuellement dans la connaissance de Son Créateur, et à sa ressemblance (Colossiens III, 10-11). Il se renouvelle, écrit l'Apôtre, à l'image de Celui qui l'a créé pour parvenir à une parfaite ressemblance. L'enfant se développe généralement en la ressemblance des parents ; la vie nouvelle qui est communiquée au racheté, le développe en la ressemblance du Créateur, du Dispensateur de la Vie, pour autant que la mort avec Christ est constamment maintenue, et que les choses anciennes sont vraiment passées. Seulement alors, rien n'empêche plus la croissance du nouvel homme, créé en la ressemblance de Dieu... dans la justice, la sainteté et la vérité (Éphésiens IV, 24).

LE SERVICE :

Tout vient de Dieu... qui nous a confié le ministère de la réconciliation... nous sommes ambassadeurs pour le Christ... (2 Cor. V, 18-19-20).

C'est à l'homme nouveau, séparé du monde, qui ne connaît plus personne selon la chair, mais voit en toutes créatures, l'une de celles pour qui Jésus est mort, que Dieu confie le ministère de la réconciliation. L'une des versions anglaises traduit ce passage de façon particulièrement suggestive : « Dieu a placé dans ses ambassadeurs, le message de la Croix, la parole de réconciliation. »

Il faut effectivement que le message soit gravé dans le coeur ; qu'il fasse partie intégrante de la nature des ambassadeurs, avant que ceux-ci puissent le prêcher. Ezéchiel dut prendre le rouleau et le manger, avant que de répéter au peuple les paroles mêmes du Dieu d'Israël. De même, il y a une préparation nécessaire pour les ambassadeurs de Christ.

Ce sont eux qui, par la prédication de la Croix, manifestent la puissance de Dieu ; car ils sont ouvriers avec Lui. Par eux, Dieu supplie les hommes pour qui Christ est mort, de n'avoir point reçu Sa Grâce en vain, mais d'écouter l'appel tandis qu'il en est temps.

LA CONDUITE :

Nous ne donnons aucun scandale en quoi que ce soit ...mais nous nous rendons recommandables à tous égards. (2 Cor. VI, 3, 4).

L'exposé de vie en Christ que nous venons d'étudier dans les épîtres, nous montre une progression constante, un développement continuel de la vie qui jaillit du Calvaire.

D'abord, c'est la résolution bien arrêtée de ne plus vivre pour soi : Christ est mort afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes. &emdash; Puis le but : Vivre pour Celui qui est mort pour moi. &emdash; Le mobile de l'action concernant les autres : Voir en chacun d'eux, l'âme précieuse pour laquelle Christ est mort. &emdash; L'attitude vis-à-vis du passé : Les choses anciennes sont abolies. &emdash; Ma responsabilité vis-à-vis de mes semblables : Il m'a confié le ministère de la réconciliation. Enfin, la vigilance et la pondération qui me sont imposées, puisque je suis ouvrier avec Dieu.

Ne plus vivre pour soi-même ! Si l'Apôtre nous y exhorte, il nous en donne aussi l'exemple (2 Cor. VI, 4-10). Nous savons ce qu'étaient ses circonstances : il devait travailler au sein des afflictions, des détresses, des angoisses ; sous les coups ; dans les prisons, dans les séditions, les travaux, les veilles, les jeûnes (Lire II Corinthiens VI, 4-10). « Mais au milieu même de ces circonstances adverses, la Vie de Christ se manifestait en lui par la pureté, par la connaissance, la longanimité, la douceur, par l'Esprit-Saint, et une charité sincère... » Vie consacrée, vie vraiment vécue avec la force divine, que lui communiquait le Saint-Esprit, et tout entière au service de l'Amour divin. Vie qui manifesta parfaitement la puissance de Dieu, parmi les contemporains de l'Apôtre.

Revêtu de l'armure, il connut les situations les plus diverses : l'honneur et l'ignominie, la mauvaise et la bonne réputation. Il fut traité d'imposteur, quoique véridique ; ignoré ou méprisé bien que connu ; considéré comme mourant, et cependant toujours vivant. Il est dans la souffrance, condamné par les hommes, frappé ; cependant il n'est pas mis à mort ; l'ennemi ne pouvait toucher à sa vie. Il est dans l'affliction et la douleur au sujet d'un monde qui meurt loin de Dieu ; et cependant toujours joyeux en Son Sauveur. Dans la pauvreté, il enrichit les autres de trésors impérissables ; considéré comme n'ayant rien, et cependant, en Christ, il possède toutes choses.

Comment se fût-il encore trouvé quelque place pour l'égoïsme en une telle vie ! L'amour de Dieu, au service des autres, la remplissait tout entière !

Enfant de Dieu, si tu es uni à ton Seigneur, et semblable à Lui en sa mort, tu connaîtras à ton tour cette vie qui jaillit du Calvaire et marcheras comme Christ a marché, comme son serviteur Paul a marché, à la gloire de Dieu.

« Mesure ta vie à ce que tu as perdu plutôt qu'à ce que tu as gagné ;

« Aux souffrances que tu as traversées, plutôt qu'aux joies !

« La puissance de l'amour réside dans le sacrifice.

« Qui a le plus souffert, a le plus à donner. »


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(1) La version synodale traduit avec moins d'exactitude : Nous possède.

(2) Pour le passage de Luc, elle traduit ce même mot par une périphrase : combien suis-je dans l'angoisse.

 

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