Il leur montra ses mains et son cote... . il souffla sur eux et leur dit : recevez le Saint-Esprit. (Jean XX, 20-22).

Christ nous a rachetés de la malédiction... ayant été fait malédiction pour nous... afin que nous puissions recevoir la promesse de l'Esprit. (Galates III, 13, 14).

Les paroles que nous venons de citer, affirment expressément que le don du Saint-Esprit est en relation étroite avec le Sacrifice du Calvaire.

Quelques jours avant de donner Sa Vie, le Seigneur avait annoncé à Ses disciples qu'il leur enverrait le Saint-Esprit : « Je vous enverrai de la part du Père (Jean XV, 26) l'Esprit de Vérité qui procède du Père ; c'est Lui qui rendra témoignage de moi. » Le Saint-Esprit fut donc envoyé par le Fils aux rachetés pour qu'il les préparât d'abord (Jean XIV, 26) ; pour qu'ils rendissent témoignage ensuite. « Il ne parlera pas de son chef, nous dit le Seigneur, mais communiquera la pensée du Père et du Fils à ceux qui lui sont confiés (XVI, 13, 14). Il révélera les desseins éternels du Père, et glorifiera le Christ dans tous les rachetés ; en prenant de sa plénitude pour la leur communiquer.

Ce fut le jour même de sa résurrection, que Jésus se présenta aux disciples réunis dans la Chambre haute à Jérusalem ; et, se tenant au milieu d'eux, qu'il souffla sur eux et dit : - Recevez le Saint-Esprit (Jean XX, 19-22). Après l'Ascension, et lorsqu'il eût reçu du Père la promesse du Saint-Esprit, Il en baptisa le petit groupe des disciples ; qui, dans l'oraison et d'un commun accord, attendaient l'accomplissement de la promesse. Baptême qui devait les rendre capables de rendre témoignage à sa mort et à sa résurrection.

De quelle façon l'Esprit-Saint guida les disciples ; comment II illumina pour eux les paroles du Christ, et les conduisit dans la Vérité, malgré leurs idées préconçues, leurs préjugés, et ceux de leur entourage ; comment II rendit témoignage au Christ, et communiqua aux rachetés la pensée du Père et du Fils ; glorifia le Fils et prit de Sa plénitude pour en revêtir les disciples, nous le constatons en lisant les Actes des Apôtres.

Dans ses épîtres, Paul nous montre que le Saint-Esprit ne peut venir qu'en ceux qui sont crucifiés avec Christ : « Christ nous a rachetés, écrit-il... afin que nous puissions recevoir l'Esprit. » [Le mot racheté nous ramène au Calvaire.] Bien plus, Il a été fait malédiction pour nous, selon qu'il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois... afin que nous reçussions par la foi, la promesse de l'Esprit (Galates III, 13, 14).

Puisque Christ a été fait malédiction à notre place, nous sommes les maudits pour qui II est mort sur la Croix. Étant notre Représentant, Il nous y conduit avec Lui.

Que la malédiction de la Croix soit associée à la promesse de l'Esprit, nous dit assez clairement les conditions nécessaires à son action en nous. Effectivement, c'est lorsque nous réalisons que nous sommes sous le coup de la malédiction que nous acceptons avec joie la bonne nouvelle du Calvaire ; et que, crucifiés avec Celui qui est mort pour nous, nous sommes prêts à recevoir le don du Saint-Esprit.

La Croix conduit à l'Esprit, et l'Esprit nous ramène à la Croix . C'est uniquement par la mort de Christ que l'âme peut recevoir l'Esprit ; et c'est seulement par le Saint-Esprit ainsi reçu, que le croyant peut s'unir de façon vivante à la mort de Christ. Alors, il a la pleine assurance que le Seigneur ressuscité demeure en Lui. Alors vraiment, il peut dire avec toute certitude : « Je suis crucifié avec Christ ; et Christ vit en moi. » Enfin, c'est uniquement par une vie de communion toujours plus profonde avec le Crucifié que nous pouvons recevoir la plénitude du Saint-Esprit.

C'est d'ailleurs ce que nous enseigne l'épître aux Galates, où l'Apôtre rappelle à ceux-ci que l'oeuvre du Saint-Esprit en eux fut le résultat de la prédication de la Croix. Et cependant, malgré qu'ils eussent évidemment reçu l'Esprit, il était manifeste qu'ils avaient besoin d'une connaissance plus approfondie du Calvaire. Car s'ils avaient été crucifiés avec Christ aussi complètement que l'était Paul, ils n'eussent pas été si rapidement tentés de retourner aux oeuvres de la Loi. Les Galates n'avaient pas compris que toute désobéissance à la Loi, même sur un seul point, les plaçait sous le coup de la malédiction ; c'est pourquoi ils s'assuraient encore en eux-mêmes. Ils avaient commencé par l'Esprit, mais n'avaient pas appris à vivre selon l'Esprit, par la foi au Fils de Dieu, alors que c'était cette foi même qui, au commencement, avait transformé leurs vies.

Les exhortations de l'Apôtre, aux Galates, sont toujours actuelles ; les enfants de Dieu ont, aujourd'hui comme autrefois, besoin de les entendre. Ils sont si nombreux ceux qui ne comprennent pas la relation étroite qu'il y a entre le Calvaire, et l'action intérieure du Saint-Esprit ! Or, c'est dans la mesure même où le racheté saisit tout ce que la mort de Christ signifie pour lui, que le Saint-Esprit peut venir en lui et agir par son moyen.

La Croix conduit à l'Esprit ! C'est à cause du sacrifice expiatoire de Christ, que tout coeur consacré peut recevoir le Saint-Esprit. Et c'est en réponse au don de soi, que l'Esprit peut entrer dans le coeur, pour le purifier (Actes XV, 9).

L'Esprit conduit à la Croix ! Quelle démonstration nous en avons dans la vie du Seigneur ! Lors du baptême au Jourdain, les cieux s'ouvrirent, et le Saint-Esprit descendit sur Lui ; tandis qu'il s'identifiait avec les pécheurs, en entrant dans les eaux, symbole de mort. Toutefois, ce n'était pas encore la mort ! Par l’Esprit éternel qui descendit sur Lui, Il se tourna résolument vers Jérusalem et le Calvaire ; et fut rendu capable de boire la coupe d'agonie, en Gethsémané. Mais après qu'il eût rendu l'esprit. Il fut vivifié et ressuscité par l'Esprit de Dieu ; et reçut le Nom qui est au-dessus de tout autre nom.

Il en va de même pour le disciple qui veut suivre son Sauveur. Lorsqu'il se donne à Dieu et accepte la Croix (dont le Jourdain est le symbole), le Saint-Esprit prend alors possession de son coeur, pour l'amener à la communion aux souffrances du Christ. Une fois au centre, dans la citadelle, Il cherche à pénétrer toute la vie, toutes les actions. Son influence s'exerce de l'intérieur vers l'extérieur : Il révèle à l'homme tout ce qui n'est pas encore selon Dieu ; puis lui montre la Croix comme puissance de séparation d'avec l'ancienne vie, et dispense la Vie du Christ ressuscité pour l'édification de l'être nouveau.

On peut considérer que l'enfant de Dieu est rempli de l'Esprit dès qu'il le reçoit ; mais il n'est rempli que selon sa capacité de réception. Celle-ci est peut-être bien peu de chose... Elle restera telle, aussi longtemps que le racheté n'aura pas compris que l'Esprit conduit à la Croix. Alors seulement elle peut s'accroître, et une plus abondante effusion d'Esprit-Saint être communiquée.

C'est par une collaboration joyeuse avec le Saint-Esprit que l'homme peut marcher de force en force jusqu'au jour de la venue de notre bien-aimé Seigneur qui transformera en sa glorieuse Ressemblance, le corps de notre humiliation. Et s'il était dans la volonté de Dieu que son enfant passât par la mort physique, l’Esprit-Saint lui communiquerait alors une telle abondance de la Vie de Christ qu'il ne verrait pas la mort, mais s'endormirait pour être porté en la présence du Seigneur. « La mort est engloutie par la vie. Celui qui nous a formés pour cela c'est Dieu, qui nous a aussi donné pour arrhes Son Esprit (2 Cor. V, 4, 5). »

...Qu'il vous accorde la grâce d'être puissamment fortifiés par Son Esprit dans l'homme intérieur; en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi, ...et que vous puissiez connaître l'amour de Christ... afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. (Eph. III, 16-18).

Ces versets résument l'oeuvre poursuivie par le Saint-Esprit dans le coeur. L'apôtre prie afin que les Éphésiens soient puissamment fortifiés par l'Esprit, pour que Christ habite dans leurs coeurs par la foi. L'Esprit éternel qui procède du Père, vient donc pour révéler au croyant que le Seigneur demeure en lui. Il le fortifie, le prépare, pour que Christ puisse être parfaitement formé en lui, selon l'expression de l'Apôtre Paul.

Remarquons aussi qu'il est fait ici mention de la foi. Celle-ci n'existe pas sans son objet. La foi, c'est croire en la Parole de Dieu ; croire que derrière Sa Parole, il y a Dieu et Sa Toute-puissance. La foi vient de ce qu'on entend ; elle s'éveille sous l'action de Dieu dans le coeur qui écoute. Vous êtes ressuscites avec Lui, par la foi en la puissance de Dieu... Une autre traduction donne par la foi que Dieu a mise en vous. (Colossiens II, 12)

Nous sommes donc conduits au Saint-Esprit pour qu'il subvienne à tous nos besoins ; qu'il nous donne, même la foi nécessaire pour collaborer avec Lui, pour saisir tout ce que Christ nous a acquis par Sa Mort.

Le Seigneur Jésus taxe l'incrédulité de péché. Les hommes, eux, la considèrent comme une infirmité sous le poids de laquelle, ils gémissent volontiers. Mais nous, nous devons la combattre comme un péché ; la confesser à Dieu comme un péché ; la rejeter comme un péché ; et recourir à Christ pour en être délivrés ; comme nous le faisons pour tout autre péché.

Regardons donc au Calvaire où nous sommes crucifiés avec Christ, pour que Celui qui est vivant nous communique l'esprit de foi. Cessant de regarder à nous-mêmes et de nous analyser, reposons-nous uniquement sur Sa Parole, et nous recevrons une foi enfantine. Alors, nous apprendrons à vivre par la foi au Fils de Dieu.

Je demeurerai en vous. Tandis que Christ en lui est révélé au racheté, l'Esprit de Dieu le guide et le fortifie avec puissance ; de sorte qu'il peut saisir avec tous les saints la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de cet Amour, dont la manifestation suprême fut la Croix du Calvaire. Fortifié pour saisir ! Les forces humaines ne sauraient suffire ici ; puisque c'est seulement par la communion aux souffrances de Christ, que nous sommes initiés aux profondeurs de l'insondable Amour. Une sympathie tout intellectuelle ne crée pas l'intimité qui s'établit généralement entre compagnons de route. Vous boirez en vérité de la coupe que je dois boire, dit Jésus à ses disciples.

Mais, être rendu fort pour saisir un peu de cet amour, qui conduisit le Christ au Calvaire, n'est pas tout. Il faut que nous en soyons remplis. Et si nous demandons à l'apôtre dans quelle mesure, il nous répond : « ...Jusqu'en la mesure de la plénitude de Dieu ! »

- Ceci est au-dessus de nos forces ; nous écrions-nous ! - Sans doute, mais II peut faire infiniment plus que ce que nous demandons ou même pensons; car la pensée est impuissante en ce domaine ! - Or à Celui qui selon la puissance qui déploie en nous son efficace, peut faire bien plus que nous demandons. (Eph. III, 20). Selon la puissance qui déploie en nous son efficace... [il ne s'agit plus de nos forces] ; par cette puissance nous pouvons être remplis de l'amour de Christ jusqu'en la plénitude de Dieu. Torrent d'amour ! Eaux vives qui débordent ! Fleuve qu'on ne peut traverser, selon les paroles d'Ezéchiel" (Ezéchiel XLVII, 5).

Peut-être quelque enfant de Dieu s'écriera-t-il : Oh ! si je connaissais cette vie bénie où l'amour de Christ me presse et me porte ! - Si tu ne la connais pas encore, si tu n'as pas encore expérimenté la délivrance du Calvaire, ne serait-ce pas que tu regardes à toi-même, au lieu de te confier en l'Esprit de Dieu ? Donne-toi à Lui maintenant, sans réserve, pour qu'il fasse en toi ce qui est au-dessus de tes forces. Abandonne-toi à Lui pour qu'il t'unisse au Christ crucifié, et te révèle ton Seigneur vivant.

Es-tu prêt à Le suivre sur le chemin de la Croix quoi qu'il puisse t'en coûter ? Es-tu prêt à Le laisser disposer de ta vie ? Veux-tu recevoir le message de la foi ? Alors, regardant à Celui qui est mort, crois la Parole de Dieu ; crois que tu es mort avec Christ; et la Sagesse Éternelle, le mystère des siècles, te seront révélés par l'Esprit éternel.

- Mais, qu'est-ce que l'onction de l'Esprit, demandes-tu peut-être ? - Si tu es entré au service du Roi, le Saint-Esprit te révélera que non seulement le Christ demeure en toi, mais que tu es en Lui, membre de Son Corps. Conduit par l'Esprit à la place qui est la tienne en Son Corps, l'huile sainte, abondamment répandue sur le Chef, Christ, se répandra aussi sur toi et t'oindra pour toute activité selon Sa Volonté.

Si tu restes en Christ et dans Sa Volonté, Lui-même t'emploiera puissamment. Mais souviens-toi qu'il y a diversité de dons, toutefois un seul Esprit ; diversité d'activités, toutefois un seul Dieu qui fait tout en tous. Tous travaillent.., Mais un même Esprit opère avec efficace, distribuant à chacun individuellement, selon qu'il le veut (I Corinthiens XII, 11).

Le Fils de Dieu fut oint d'une huile de joie de préférence à Ses semblables ; parce qu'il a aimé la justice et haï l'iniquité (Hébreux I, 9). Cette haine du péché, cet amour de la Justice, le Christ l'apporte avec Soi dans le coeur ; de sorte que nous n'aimons plus seulement en Dieu, le Dieu d'amour ; mais aussi Celui qui est la sainteté absolue et redoutable. Tu ambitionneras que Dieu exerce sur toi Sa sévérité, pour t'amener à débarrasser ta vie de tout ce qui n'est pas selon Lui. C'est avec joie que tu recevras le châtiment pour participer à Sa Sainteté. Ainsi, toujours plus intimement uni à ton Seigneur, tu auras part à l'onction de Celui dont le sceptre est un sceptre de Justice (ou d'équité) (Héb. I, 8).

Si tu as reçu en ton coeur le Saint-Esprit, suis-le pas à pas, avec le seul désir de faire Sa Volonté. Il te guidera, te montrera comment demeurer en Christ ; et la place que tu dois occuper en Son Corps. Tu feras alors l'expérience que l'onction que tu as reçue de Lui demeure en toi, qu'elle t'enseigne toutes choses, et qu'elle est la Vérité.

Tu sauras que tu demeures en Lui, et tu expérimenteras à ton tour que Son Amour te porte et te conduit (I Jean II, 27).