Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA CROIX DU CALVAIRE ET SON MESSAGE


CHAPITRE V

CRUCIFIÉ AVEC CHRIST

C'est pour être le seigneur, ...que christ est mort, et qu'il a repris la vie. (Rom. XIV, 9, 19).

Or, par la loi, je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. J'ai été crucifié avec Christ; ce n'est plus moi qui vis... (Galates II, 19-20).

L'apôtre Paul n'hésite pas à citer ses propres expériences. L'évangile qu'il prêche aux Romains et aux Galates, il l'a expérimenté, et il le leur dit. Tout ce qu'il a écrit sur la mort avec Christ, dans sa lettre aux Romains, est comme résumé dans ce passage de l'épître aux Galates que nous venons de citer. Avec ceux-là, il emploie le pluriel ; avec les Galates, il use du singulier : JE SUIS MORT À LA LOI. J'AI ÉTÉ CRUCIFIÉ ; CE N'EST PLUS MOI QUI VIS.

Ces déclarations de l'Apôtre nous font pénétrer jusqu'au coeur même du message de la Croix, et nous livrent le comment de la délivrance. Le plus simplement nous nous les approprions, le plus rapidement nous comprenons à notre tour que le message de la Croix est bien la puissance de Dieu.

-Ce moi qui, depuis les jours de la Chute, est au centre de la vie de l'homme, et son mobile ; ce moi dont l'homme est si jaloux, je l'ai crucifié. Je suis mort avec Christ, nous déclare l'apôtre Paul ; et c'est la Loi qui m'a conduit à mourir, en révélant mon impuissance à faire ce que Dieu demandait. C'est la Loi qui m'a montré que le bien n'habitait pas en moi, dans ma chair, et que, réduit à mes seules ressources, j'étais perdu. Dans l'incapacité où j'étais de lui obéir (1), la loi m'a fait mourir, de sorte que je me suis réfugié en Christ. Et maintenant je suis mort avec Lui.

C'est ici le premier degré de la délivrance : la mort avec Christ. A mesure que notre communion à la mort de Christ s'affirme, d'autres aspects du Calvaire se révèlent à nous, qui sont en rapport avec les besoins de plus en plus profonds de notre âme. La Parole de Dieu est immensément riche et susceptible de plus d'une application. Puisque morts avec Christ, puisque notre vieil homme est crucifié avec Lui (Rom. VI, 6), nous rejetons nécessairement la colère, les passions, la malice, et tout ce qui manifeste la vie de la chair (Col. III, 9). Remplis de joie, nous faisons alors l'expérience que le message de la Croix est bien la puissance de Dieu ; et que le Christ vivant peut sauver parfaitement tous ceux qui s'approchent de Dieu par Lui (Héb. VII, 25).

Mais tôt ou tard, nous nous apercevons que nous avons besoin d'une nouvelle délivrance ; et que des manifestations du moi subsistent encore en nous, sous une forme moins grossière que les précédentes, mais subsistent cependant ; malgré que nous communiions avec Christ en sa mort, et que nous soyons effectivement délivrés des péchés qui manifestent la vie du moi.

Le moi est là, lorsque nous servons le Maître, et que nous en ressentons une certaine satisfaction orgueilleuse. Le moi est là quand nous souffrons, et que nous éprouvons à notre endroit une certaine pitié teintée d'admiration. Il est là, lorsque nous recherchons l'approbation des hommes ; il se dissimule même aux heures de difficultés et d'épreuve, alors que nous nous jugeons et nous condamnons. Le moi est encore dans cette extrême sensibilité qui souffre du contact avec les autres ; il est là lorsque les jugements humains nous blessent et que nous essayons de nous justifier. Il est là enfin, dans ce sentiment de nous-mêmes, ce self-consciousness qui fait de la vie un fardeau (2). Tout ceci manifeste que le moi, un moi plus subtil que le précédent, mais une forme du moi, est resté au centre de notre vie.

Il arrive aussi qu'enrôlés au service du Seigneur, nous fassions appel à notre énergie propre, à nos propres ressources, à nos propres moyens, sans prendre garde qu'en tout cela le moi occupe encore la première place. Nous constatons alors que notre labeur reste vain, sans fruits ; et la lassitude, le découragement s'emparent de nous. Lorsque nos yeux s'ouvrent, nous voyons enfin le néant d'une activité que SA VIE n'anime pas.

C'est alors que l'Esprit de Dieu nous ramène à la Croix et nous y fait trouver une nouvelle délivrance. Une délivrance qui, chez plusieurs, a provoqué une transformation radicale de la vie ; et a eu des répercussions infiniment plus profondes que n'en avait eues l'affranchissement du péché.

Le Seigneur met le doigt sur la plaie, lorsqu'il nous exhorte à Le suivre : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même. » Ce n'est pas au péché qu'il nous demande de renoncer ici, mais à NOUS-MÊMES (Matth. XVI, 24). Le Seigneur connaît le coeur humain; Il connaît cette forteresse où le moi se retranche, et avec sûreté Sa Parole atteint immédiatement jusqu'aux profondeurs de l'être : LE MOI. Renoncer à soi-même! C'est à ce prix que le Seigneur peut venir demeurer en nous, et amener toutes choses sous son empire.

Fréquemment, dans les Écritures, nous sommes mis en présence de manifestations du moi : « N'est-ce pas ici la grande Babylone que j'ai construite ? s'écrie Nébucadnetzar. - Je dirai à mon âme, maintenant repose-toi (Luc XII, 19), décide l'homme à qui suffisent les biens de ce monde. - Je ne suis pas comme le reste des hommes (Luc XVIII, 11), s'écrient avec le Pharisien, ceux qui s'imaginent être moralement supérieurs aux autres. -Je suis plus saint que toi (Esaïe LXV, 5), affirme l'homme pénétré de sa propre justice. - JE SUIS RICHE et n'ai besoin de rien (Apoc. III, 17), déclarent ceux qui sont contents d'eux-mêmes. - Moi, j'appartiens à Y ; et moi à Z, disent certains chrétiens de nos jours, comme le faisaient déjà ceux de Corinthe, aux temps de l'Église primitive : - Moi, je suis disciple de Paul, et moi d'Apollos. » Et l'Apôtre leur reproche d'être encore charnels (I Cor. III, 1-4). C'est leur moi qui provoque les divisions dans l'Église de Corinthe.

La charte d'affranchissement de Paul, c'est le moi, crucifié avec Christ. Cette prédication de la Croix suffisait à résoudre toutes les difficultés des chrétiens de l'époque paulinienne. « Nous qui sommes morts... -Tous sont morts... -Si vous êtes morts.,, » Voilà la constante exhortation de l'Apôtre, et son constant appel. Voilà la note dominante de sa prédication, celle qu'il ne cesse de rappeler à ses auditeurs, ou à ses lecteurs, concernant l'attitude à prendre vis-à-vis du péché ; ou des éléments du monde dans l'Église. Et ceux à qui il s'adressait, savaient qu'il vivait ce qu'il prêchait. S'il déclarait avoir été crucifié avec Christ, ce n'était pas pour rechercher en même temps les honneurs ou la première place, malgré qu'il eût pu le faire comme apôtre (I Thess. II, 6).

« Je ne suis rien, écrit-il à ceux de Corinthe... Je suis le moindre des saints, déclare-t-il aux Éphésiens. » Le secret de sa force fut ce renoncement à soi-même, auquel le Seigneur convie tous ceux qui veulent le suivre. Toutes ces choses que les hommes recherchent, il les considérait comme une perte en comparaison de la connaissance infiniment plus précieuse de Jésus-Christ, dont il aimait à se dire l'esclave.

Crucifié avec Christ ; tel est l'enseignement invariable de l'Apôtre. Chaque fois qu'il annonce les résultats de la mort avec le Seigneur, quelque point qu'il envisage, le Calvaire reste au centre. Si loin qu'il pousse ses développements, Paul reste toujours à l'ombre de la Croix. Dans sa lettre aux Galates (II, 20), l'Apôtre emploie un mot grec qui signifie : Crucifiés ensemble (3). Ce crucifiés ensemble avec Christ doit être à la base de notre foi. Si nous voulons expérimenter une constante délivrance, il faut que nos regards soient rivés sur le Christ crucifié, et non pas tournés intérieurement sur nous-mêmes et nos expériences.

« Regardant à Jésus, le Chef et le Consommateur de la foi. » Le voici, le chemin de la délivrance à toutes les étapes de la vie spirituelle : regarder au Christ crucifié, comme les Israélites dans le désert regardaient au serpent d'airain pour obtenir la guérison. Comme eux, il nous faut détacher les yeux de nous-mêmes et de nos blessures [des morsures du péché] pour les reporter sur Jésus, et vivre. Regardons encore : Nous sommes crucifiés avec Lui ; et, par cet acte de foi qui nous unit à Lui, nous nous considérons comme morts au péché. Dès que, d'un coeur droit, d'une volonté sans détour, nous rejetons tout péché connu, bien décidés à remporter la victoire, le Saint-Esprit scelle notre acte de foi d'une complète délivrance.

Regardons encore à Jésus : En Lui, nous sommes morts à la loi. Effectivement, Dieu ne dit plus : tu dois à ceux qui sont en Christ. Aussitôt que nous obéissons à la loi de Christ, nous recevons l'Esprit du Fils dans nos coeurs par quoi nous crions Abba, Père. Désormais, nous sommes enfants de Dieu, et c'est Lui qui pourvoit à tous nos besoins.

Levons encore les yeux sur Jésus. Notre moi est maintenant crucifié avec Lui ; et, à mesure que l'Esprit nous révèle le message de la Croix, nous nous étonnons d'avoir tant tardé à découvrir son merveilleux secret : Christ en nous. Dès que nous chargeons Sa Croix, dès que le Seigneur trouve le chemin libre, Il se manifeste en nous, par nous.

Est-ce tout ? Pas encore. Maintenant que Celui qui est mort et ressuscité occupe en mon coeur la première place, le Trône, je marche à Sa Lumière. Celle-ci illuminant les replis les plus cachés de mon être, de ma nature si complexe, manifeste des besoins insoupçonnés jusqu'alors, et me conduit à nouveau à la Source de purification et de Vie : Jésus.

Je suis crucifié avec Christ ! Sa Croix est la mienne. J'y suis aussi avec Lui. Avec Christ, je suis prêt à dire en toutes circonstances : Non pas ma volonté... ! Et comme Paul, je puis dire : Non plus moi. Ma vie n'est plus séparée de celle de mon Sauveur. Je suis une même plante avec Lui. Celui qui vit à jamais, le Vivant, agit en moi et par moi selon son bon plaisir.


Table des matières

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(1) C'est ce sentiment d'impuissance, de prostration qui s'empare de l'homme aux prises avec la Loi, qui est le processus de la mort (Lightfoot)

(2) Self energy..., self pity..., self seeking..., self introspection..., self judgment..., self sensitiveness..., self defence..., self conscious-ness are some of tue indications of the self centre wilhin.

(3) Le même mot est employé dans Rom. VI, 6.

 

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