Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA CROIX DU CALVAIRE ET SON MESSAGE


CHAPITRE Ier

LE CALVAIRE ET LA PROPHÉTIE

 

VOICI L'AGNEAU DE DIEU. (JEAN I, 29).

Et lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils le crucifièrent. (Luc XXIII. 33).

Les siècles étaient révolus. L'heure était venue. Le sacrifice de l'Agneau, immolé dès la fondation du monde, allait être consommé à la face du ciel et de la terre, au lieu appelé Golgotha (Actes IV, 27, 28).

Après la tragédie du jardin d'Eden, par les lois mosaïques, par les sacrifices, par la voix des prophètes, Dieu avait annoncé la Croix. Il avait acheminé l'humanité, et surtout son peuple d'Israël vers cette Croix, qui est et demeure à jamais au centre de l'Histoire, dont elle est l'axe, en même temps que le point culminant.

Tout ce qui précède le drame du Calvaire y conduit; tout ce qui le suit en découle. Même dans les siècles à venir et jusque dans l'éternité, la Croix gardera sa ,-place unique, sa situation dominante. Nous lisons en effet dans l'Apocalypse que l'apôtre Jean, exilé à Patmos et ravi en extase, vit dans le ciel, au milieu du Trône, un Agneau comme immolé. Et c'est vers Lui que s'élèvent les louanges, et pour Lui que les rachetés entonnent le cantique de délivrance et d'actions de grâce.

Sept cents ans avant que Jésus-Christ ne fût conduit au lieu appelé Calvaire, un prophète sous l'inspiration divine avait annoncé la Croix. Il avait annoncé en termes si précis, le Sauveur du monde, que seuls, des aveugles purent manquer à Le reconnaître, lorsqu'Il vint ici-bas, Dieu manifesté en chair.

La Parole inspirée verse une si éclatante lumière sur le Calvaire ; elle décrit de façon si minutieuse et si vivante le chemin de la Croix, le sacrifice expiatoire, les souffrances du Christ et leurs fruits, qu'ils semblent sans excuse ceux qui, tout en connaissant les Écritures, crucifièrent le Roi de gloire.

Le prophète nous annonce un Christ livré selon la volonté prédéterminée de Dieu (Actes II, 23), un Christ destiné à la souffrance (Actes III, 18) ; et lorsque les chefs d'Israël condamnèrent le Prince de la Vie et le livrèrent aux méchants pour qu'Il fût crucifié, ils accomplirent à leur insu- ces prophéties qu'on lisait chaque jour de sabbat, dans leurs synagogues.

L'AGNEAU DE DIEU

« Il n'a ni beauté ni éclat pour attirer nos regards, ni rien dans son aspect qui pût nous le faire aimer. Il était méprisé et abandonné des hommes... Homme de douleurs connaissant la souffrance... Un objet à la vue duquel on se couvre le visage. » (ESAÏE LIII, 1-4).

Qui a cru à notre prédication ! (Esaïe LIII) (1) A qui le bras de l'Éternel s'est-il révélé ? », s'écrie le prophète en transmettant le message de Dieu. Message, révélation tellement en dehors des conceptions humaines, tellement opposés aux pensées de l'homme, qu'Esaïe se demande pour qui, pour quel temps il prophétise ?

Les prophètes, les voyants, lorsqu'ils annonçaient à l'avance les souffrances du Christ et la gloire qui suivrait (I Pierre I, 11, 12), savaient que leur ministère s'accomplissait en faveur des générations futures, pour celles qui entendraient retentir le message de la Croix. Et l'apôtre Pierre nous dit que ce fut l'Esprit du Christ Lui-même qui inspira les prophètes ; et annonça à l'avance Ses souffrances.

Esaïe prévoit l'étonnement, les doutes qui s'élèveront dans les coeurs des hommes, à l'ouïe de son message. Qui a cru à notre prédication ? A qui le Seigneur s'est-il révélé, s'écrie-t-il ? alors qu'il décrit un Christ sans apparence, croissant devant l'Éternel comme un rejeton, comme un faible arbrisseau hors d'une terre desséchée. Et cependant, qu'ils étaient précieux aux yeux de Dieu, ce faible arbrisseau, cette Branche qui porterait du fruit ! (Esaïe XI, 1). Le plant de choix, Israël (Esaïe V, 7), avait frustré les espérances du Divin Vigneron, et sa vigne était devenue stérile. Le Christ était le rameau sortant du tronc d'Isaïe, le rejeton naissant de ses racines, qui porterait le fruit attendu ; malgré qu'aux yeux des hommes, il n'y eût en Lui quoi que ce soit pour le faire aimer ou désirer.

Lui, le précieux Rejeton, Lui le Bien-aimé du Père, Il serait le méprisé des hommes! Un homme de douleurs, connaissant la souffrance! Les hommes se détourneraient de Lui et l'abandonneraient ; car la souffrance et la douleur éloignent.

D'autre part, aux yeux de Jéhova, cet acte d'amour et d'abaissement volontaire, désignerait le Christ, comme digne des honneurs suprêmes. Son Serviteur juste serait exalté, haut élevé. Mais aux yeux des hommes. Il serait un sujet d'étonnement dont on se détournerait, « tant son visage est défait, méconnaissable, tant son aspect diffère de celui des autres hommes » (Esaïe LII, 13-14).

Ah ! combien ne dut-il pas être défait, le visage du Saint et du Juste durant les heures d'agonie ! L'agonie en Gethsémané ; l'agonie du Supplice. Combien douloureux, le visage ensanglanté sous la couronne d'épines ! Combien affaissé et brisé le corps déchiré par les lanières armées de pointes du fouet romain ! Voyez le poteau noirci, maculé du sang des condamnés : meurtriers ou rebelles. Voyez les bourreaux autour de la victime que Pilate vient de leur livrer ! Ils arrachent les vêtements... ils lient les mains.., ils poussent le Condamné vers le poteau d'infamie et l'y attachent si étroitement, qu'Il ne peut faire un mouvement... Voyez ! Les lanières déchirent les épaules, le sang coule ; bientôt, le dos n'est plus qu'une immense plaie... Et l'horrible supplice dure un long quart d'heure ! Un manteau de pourpre est alors jeté sur le corps lacéré ; des épines sont tressées en couronne, et pressées sur le front de la Victime.

O Amour insondable ! Que n'as-tu pas souffert pour moi !

Le prophète nous révèle jusqu'aux pensées du Christ aux heures du supplice : « Je n'ai pas résisté, je n'ai pas reculé. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas dérobé mon visage aux outrages ou aux crachats. Le Seigneur, l'Éternel viendra à mon aide,... aussi me suis-je fait un visage dur comme le roc. » (Esaïe L, 5-7).

Les hommes se détournèrent du Saint de Dieu en cette heure tragique. Et il semblait que Jéhova Lui-même dérobât Sa Face ! Au moins, les disciples qui l'avaient vu transfiguré sur la montagne se souvinrent-ils alors de la gloire qui était comme cachée, sous l'enveloppe corporelle ? &emdash; Hélas ! Eux aussi l'abandonnèrent ! Ce fut bien l'heure des ténèbres dans toute son horreur : L'heure de toutes les angoisses, l'heure des abandons, l'heure de la défaite apparente.

En même temps qu'il annonce de façon saisissante l'Homme de douleur, le prophète nous donne l'échelle des valeurs au double point de vue divin et humain. L'humanité en général, représentée par les contemporains du Christ, se détourna de Lui. Mais Dieu l'élève, Dieu l'exalte ; et le jour vient où toutes les créatures, dans les cieux et sur la terre, se prosterneront devant Lui.

POURQUOI LA CROIX?

Il a porté nos maladies; Il s'est chargé de Nos douleurs; Il a été meurtri pour NOS péchés; Brisé à cause de Nos iniquités. Le châtiment qui Nous donne la paix Est tombé sur Lui. (ESAÏE LIII 3-4),

Le Saint-Esprit ne laisse subsister aucun doute sur la cause des souffrances du Christ ; et sur la valeur substitutive de ces souffrances. Malgré que, dans ce chapitre 53 d'Esaïe, le mot substitution ne soit pas employé, les termes l'impliquent clairement, et l'idée y est nettement exprimée. Celui dont le visage était si défait, portait nos maladies et nos douleurs ; c'est pour Nos péchés et nos iniquités qu'Il était meurtri et brisé.

D'abord l'étonnement avait rempli la pensée du prophète. Puis la lumière avait jailli en son esprit. Alors, se faisant le porte-parole de toute l'humanité, il s'écrie : « Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions tous, chacun son propre chemin, et l'Éternel a fait venir sur Lui, l'iniquité de nous tous » (v. 6). En voyant ses souffrances, nous avions pensé qu'Il était frappé de Dieu, battu et 'affligé. Nous qui nous étions détournés pour suivre chacun son propre chemin ! Nous qui nous étions égarés ! Mais c'était notre iniquité, l'iniquité de nous tous que le Seigneur avait posée sur Lui ; sur Lui, le Saint et le Juste !

Le voilà, le résultat de la chute ! Voilà la cause, et voilà la raison de la Croix.

La volonté de s'affranchir de Dieu, de vivre sans Lui, est l'essence même du péché. Chacun veut suivre sa voie, son propre chemin. Le résultat, c'est le péché, l'iniquité. Tors comme des brebis errantes ; ce premier tous représente les milliards d'êtres humains qui sont nés ou à naître depuis Adam. « Et l'Éternel a fait retomber sur Lui, l'iniquité de nous TOUS. » Ce dernier tous proclame la valeur expiatoire et générale du sacrifice du Calvaire ; pour tous ceux qui sont sous la malédiction du péché ; pour l'humanité entière.

LA MORT DE LA CROIX

Il est maltraité, et il s'humilie,il n'ouvre point la bouche. Comme l'agneau qu'on mène à la boucherie, Comme la brebis muette devant ceux qui la tondent... ... il est retranché de la terre des vivants On lui avait assigné sa sépulture avec les méchants. (v. 7-9).

Le prophète décrit maintenant l'obéissance du Seigneur, une obéissance jusqu'à la mort. Il le voit, comme la brebis entre les mains des tondeurs, muet, sans résistance ; comme l'agneau qu'on va égorger : innocent et désarmé. Lui qui était en forme de Dieu, d'essence divine, Il s'est dépouillé soi-même, prenant la forme humaine. Puis, s'humiliant encore, et jusqu'à la mort infamante de la Croix, Il s'abandonne entre les mains des hommes, et se laisse conduire au supplice.

L'Evangile nous montre l'accomplissement de la prophétie dans ses moindres détails. Lorsqu'il fut devant Pilate, le Christ ne lui répondit rien (Matthieu 27-12). Et le Gouverneur romain en fut étonné ! « Condamné par l'oppression et le jugement des hommes... » on le conduisit hors de Jérusalem jusqu'au lieu appelé Calvaire, pour y être crucifié. « Et parmi ses contemporains, qui a compris qu'Il était retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de mon peuple ? » (Esaïe 53-8).

Retranché de la terre des vivants ! Fauché en pleine force, en pleine vigueur, au matin de la vie ! Furent-ils nombreux à Jérusalem, ceux qui, durant ces heures tragiques, se souvinrent des Écritures ? Ceux qui discernèrent dans le Christ, la victime annoncée par Esaïe ? Furent-ils nombreux, ceux qui comprirent ? Nous ne le pensons pas.

Quant à l'Homme de douleurs, il avait prévu cette heure. N'était-ce pas pour cette heure même qu'Il était venu ? Il savait à l'avance toutes les étapes du douloureux chemin qu'Il devait gravir « selon qu'il était écrit de Lui ». Lorsqu'Il se tournait résolument vers Jérusalem, pour la dernière fois, ce fut en disant que toutes les choses écrites par les prophètes, concernant le Fils de l'homme, allaient recevoir leur accomplissement. «Car il sera livré aux Gentils, on se moquera de Lui, on l'outragera, on crachera sur Lui, et, après l'avoir battu de verges, on le fera mourir. (Luc XVIII, 31-33)

Lorsque Judas le trahit ; lorsque ses disciples l'abandonnèrent, le Seigneur savait ; Il prévoyait la trahison et la défection. Plus tard, ressuscité, il rappelle aux apôtres comment Il a essayé de les préparer à la Croix ; et leur répète qu'il fallait que toutes les prophéties le concernant, eussent leur accomplissement (Luc XXIV, 44).

Ce ne sont pas seulement les souffrances et la mort du Christ qu'Esaïe a annoncées, mais aussi sa sépulture : « On lui avait assigné sa sépulture avec les méchants, mais dans sa mort, il a été avec le riche. » Ici encore, nous trouvons l'accomplissement littéral de la prophétie dans l'intervention de Joseph d'Arimathée, sénateur de considération, qui attendait aussi le règne de Dieu. [Très probablement, l'un des disciples secrets du Maître.]

Joseph siégeait au Sanhédrin, lorsque le Christ y fut condamné ; et nous voyons dans l'évangile de Luc qu'il s'était opposé à cette condamnation (Luc XXIII, 51-53). Comme Pilate, lors de la comparution du Saint et du Juste, il dut s'étonner du silence de l'accusé ; et protester, sans doute, que Jésus n'avait rien fait qui fût digne de mort.

N'ayant pu soustraire le Christ à la haine des Juifs, et au supplice infamant, .Joseph d'Arimathée va trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus. Si jusqu'alors, il avait craint de s'avouer disciple du Christ, maintenant il ne tremble plus. On lui remet le corps qu'il enveloppe dans un linceul, et dépose dans un sépulcre neuf, taillé en plein roc. Son sépulcre ; le sépulcre du riche.

L'AGNEAU DE DIEU

Il a plu à l'Éternel de le frapper... Il l'a mis dans la souffrance... Sa vie est offerte en sacrifice pour le péché. (v. 10).

Dieu pourvoira Lui-même l'agneau pour l'holocauste, » avait dit Abraham à son fils Isaac, alors qu'ils arrivaient tous deux au sommet du mont Morija. Dieu pourvoira ; Dieu a pourvu l'Agneau pour le salut du monde. Esaïe en eut la révélation et il l'annonça.

Celui qui est méprisé, rejeté par les hommes ; meurtri, brisé, retranché de la terre des vivants ; Celui dont le visage était plus défait qu'aucun visage d'homme, nous est présenté maintenant par le prophète comme étant le Sacrifice pour le péché ; Celui qu'annonçaient tous les sacrifices offerts journellement par le peuple d'Israël.

Jusque-là, les adorateurs avaient dû donner eux-mêmes l'objet du sacrifice ; mais maintenant, Dieu ayant pourvu l'Agneau, il ne leur restait plus qu'à accepter le sacrifice offert en leur faveur.

Celui qui a poussé « comme un faible arbrisseau » devant l'Éternel, est brisé de par la volonté souveraine de Jéhova : Il a plu à l'Éternel de le frapper, Il l'a mis dans la souffrance ! O abîme que nous ne pouvons sonder! Abîme de Justice! Abîme d'Amour! Devant cette Justice parfaite, devant cet Amour sans limites, comment l'homme ne prendrait-il pas en horreur le péché et jusqu'à la pensée du péché ! Com&endash;ment ne haïrait-il pas ce péché qui dressa la Croix et y cloua le Saint et le Juste, bien plus sûrement encore que ne le firent les soldats romains !

Penchés sur les espaces sans bornes de cet Amour que la pensée humaine ne peut concevoir, nous entrevoyons confusément ce que fut le Calvaire au regard du Dieu qui a tant aimé le monde, qu'Il donna son Fils unique ; qu'Il consentit au don que le Fils faisait de Soi-même en faveur de l'humanité ! Car, et le prophète vient de le souligner, c'est volontairement que le Christ s'offrit en sacrifice, volontairement qu'il s'humilia et marcha à la mort, comme l'agneau mené à l'abattoir. Comme la brebis entre les mains des tondeurs, Il n'a pas ouvert la bouche.

LES FRUITS DE SON SACRIFICE

Il se verra de la postérité, Il prolongera ses jours. Il jouira du travail de son âme, Il en sera rassasié. (V. 10-11).

Cet autre passage de la prophétie nous fait entrevoir un nouvel aspect du Calvaire ; nous l'y voyons en relation harmonieuse avec l'une des lois divines : celle du sacrifice, source génératrice de Vie.

« Meurtri, et mis clans la souffrance... » Cependant, Il prolongera ses jours. Son sacrifice est une semence qui portera des fruits, des fruits EN SA RESSEMBLANCE, et le bon plaisir du Seigneur prospérera entre Ses mains.

Des fruits en la ressemblance de Celui qui s'est donné en sacrifice ! Lorsque Dieu eût créé le monde par la puissance de Sa Parole, Il couronna son oeuvre en y plaçant un chef : « Faisons l'homme à notre image, dit-Il, SELON NOTRE RESSEMBLANCE.

Ce désir de Jéhova d'entrer en communion avec des être créés en Sa Ressemblance, est l'un des mystères du coeur de Dieu que nous révèle la Bible.

« Il se verra de la postérité ; Il jouira du travail de son âme et en sera rassasié... » annonce le prophète. Ces mots révèlent, dans le coeur du Fils, un désir identique à celui du Père. Le péché, la chute de nos premiers parents ont de telles répercussions en Lui, qu'Il est résolu à donner Sa Vie pour l'enfantement d'une nouvelle race, pour la re-création, la nouvelle naissance de ceux qui ont choisi de suivre leur propre chemin, et se sont égarés. Et lorsque les temps furent accomplis, la Croix fut dressée au Calvaire. « ...Par la connaissance qu'ils auront de Lui, mon serviteur juste en justifiera plusieurs, et Lui-même portera leurs iniquités. » C'est par son sacrifice, parce qu'Il porta nos iniquités qu'Il verra du fruit de son travail, et sera rassasié.

D'ailleurs, Jésus Lui-même, lorsqu'Il s'entretient avec Nicodème, annonce clairement que la nouvelle naissance procède de son sacrifice : « Il faut que vous naissiez de nouveau... Il faut que le Fils de l'homme soit élevé... » pour devenir, en faveur des descendants du premier Adam, la Source de Vie (Jean III, 14-16) .

Si le grain de blé ne meurt, il demeure seul. S'il meurt, il porte beaucoup de fruits. (Jean XII, 24)

LA VICTOIRE DU CALVAIRE

C’est pourquoi je lui donnerai son partage parmi les grands Il partagera le butin du puissant.(v. 12).

Continuant à développer les résultats du Calvaire, le prophète nous entraîne toujours plus avant ; et nous découvrons avec lui la magnitude, l'ampleur de la vision inspirée. Les termes qu'il emploie maintenant suggèrent l'idée d'un combat, puisqu'on y partagera le butin du puissant. Ailleurs, Esaïe écrit : « Eh quoi ! Le butin de l'homme fort (ou la proie du terrible) lui sera-t-il arraché ? Et les justes, retenus captifs, seront-ils délivrés ? » (Esaïe XLIX, 24-25)

Le butin dont parle ici le prophète sera attribué à l'Homme de douleurs, parce qu'Il a livré sa vie à la mort, et parce qu'Il a été mis au rang des pécheurs. »

La Croix n'est donc pas uniquement la rançon de nos péchés ; elle n'est pas seulement le sacrifice expiatoire par quoi nous sommes justifiés, non plus que l'enfantement d'une nouvelle race en la ressemblance du Fils de Dieu ; mais elle est encore la rencontre suprême avec un ennemi redoutable pour la libération de captifs qu'il tient en sa puissance.

D'autres passages concordent avec ceux d'Esaïe que nous venons de citer. David voit le Seigneur ressuscité, conduisant vers le sanctuaire ceux qui étaient retenus captifs. Et l'auteur inspiré de l'épître aux Hébreux, écrit que « par sa mort Il délivra tous ceux qui, sous l'empire de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude... » (Hébreux Il, 15). Enfin, il est écrit que le butin du puissant sera attribué au Christ, parce qu'Il a été mis au rang des pécheurs.

Le Seigneur nous a donné l'exemple de l'obéissance parfaite à la volonté du Père : Il a accepté, Il a bu la coupe de souffrances, Il a obéi jusqu'à la mort ! Comment pourrions-nous jamais sonder la largeur, la profondeur, la hauteur de son Sacrifice ; et ce que ce Sacrifice lui coûta ! Lui, le Saint et le Juste, Lui qui était sans péché, Lui qui n'avait pas subi la contamination du mal, Il fut mis au rang des pécheurs ! Il fut fait péché à notre place !

Vu sous ce jour, le Calvaire nous révèle peut-être l'une des raisons de la victoire du Christ sur le Prince de la mort: Satan avait voulu s'élever, il avait voulu conquérir l'égalité avec Dieu. Mais le Fils de Dieu, Lui, s'est humilié, consentant à prendre la dernière place, celle des condamnés, des réprouvés. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé, lui donnant le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu'au nom de Jésus, tout ce qui est sur la terre, sous la terre et dans les cieux, fléchisse les genoux. La Croix, ce fut, sur la terre, l'abîme de douleur et de honte que nous ne pouvons mesurer; mais au ciel, ce fut aussi l'exaltation suprême de Celui qui s'abaissait.

LES RÉPERCUSSIONS DE LA CROIX DANS LE CIEL

«Il a porté les péchés de plusieurs, et intercédé pour les pécheurs. » (v. 12).

Ces quelques mots nous font pénétrer jusque dans le ciel même, et nous font voir à l'intérieur du Voile, devant le trône de Dieu, Celui qui a remporté la Victoire au Calvaire. Il y intercède pour les pécheurs.

Lui qui, durant les jours de son pèlerinage terrestre, connut toutes les douleurs et les tentations des humains ; Lui qui fut mis au rang des pécheurs, Il peut intercéder pour nous en connaissance de cause. Il est qualifié pour être notre Avocat.

Et maintenant, montons au Calvaire, et le coeur illuminé par ce que nous révèle la prophétie, contemplons Celui qui, à cause de la joie qui lui était proposée, a méprisé l'opprobre. L'heure pour laquelle Il est venu, a sonné. Entendons le Fils de Dieu qui s'est fait homme, s'écrier : « Tout est accompli » alors qu'Il baisse la tête et remet son esprit entre les mains du Père. Maintenant, nous savons que le Christ est l'Agneau de Dieu ; l'Agneau que le Père Lui-même a pourvu en offrande pour le péché. Celui dont le visage était plus défait qu'aucun autre, a été frappé et brisé pour nos iniquités ; et par Ses blessures, nous avons la guérison.

La même année que Jésus mourut en Golgotha, quelques jours après la fête de Pentecôte, un voyageur de qualité traversait le désert dans son char ; et il y lisait le prophète Esaïe. Il était arrivé, dans sa lecture, à ces mots : « Il a été conduit comme un agneau à la boucherie ; Sa vie a été retranchée de la terre des vivants... » Sans doute, il se demandait de qui il était question, lorsque Philippe, l'un des disciples, s'approcha de lui sous l'impulsion de l'Esprit, et se mit à lui expliquer la prophétie. Et comment la lui expliqua-t-il ? En lui prêchant :

JÉSUS

Philippe expliqua la prophétie et démontra son accomplissement en annonçant la croix de Christ. A ce coeur qui cherchait la lumière, il dit la bonne nouvelle du salut (Actes VIII, 26-35). Par là, le Saint-Esprit rendait témoignage à la parole du prophète, montrant qu'Esaïe avait bien annoncé le Christ de Dieu ; Qu'IL AVAIT VU SA GLOIRE ET PARLÉ DE LUI (Jean XII, 41).


Table des matières


(1) Une autre traduction de ce passage donne avec plus d'exactitude : Qui a cru à ce que nous avons entendu ?

 

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