Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE




CHAPITRE XXXI

Le Saule

 Nous nous sommes tenus auprès des fleuves de Babylone et même nous y avons pleuré, nous souvenant de Sion. Nous avons suspendu nos harpes aux Saules au milieu d'elle. (Ps. CXXXVII, 2.)

Lamentable situation que celle des Israélites captifs dans une terre étrangère ! Dieu, à cause de leurs péchés, les a chassés de leur propre pays, où croissaient la vigne, l'olivier et le grenadier, et les a exilés dans l'orgueilleuse Babylone. Ils sont assis et mènent deuil au bord du Tigre et de l'Euphrate, mais ce qui cause leur désolation, ce n'est pas seulement le triste état auquel ils sont réduits, ni l'éloignement des lieux où se passa leur enfance et où se trouvent les sépulcres de leurs ancêtres ; ils pleurent surtout lorsqu'ils pensent à Sion profanée par les païens.
On ne chante plus les louanges de Dieu sur les harpes de son temple ; comment pourraient-ils les répéter sur une terre étrangère et ennemie ?

Aujourd'hui le peuple d'Israël est dispersé, Babylone n'est plus qu'un amas de ruines, mais le Tigre et l'Euphrate coulent silencieusement comme aux anciens jours, le paysage a le même aspect, les arbres s'inclinent encore sur les eaux et y reflètent leur verdure.

Plusieurs espèces de Saules croissent en Palestine et dans d'autres parties de la Syrie. Mais la tradition populaire veut que l'arbre qui ornait les rives des fleuves babyloniens soit le Saule pleureur (Salix babylonien). Originaire de Syrie, il est cultivé en plusieurs endroits de la Perse et de l'Orient ; on le retrouve souvent dans les peintures qui représentent des paysages de ce pays, et il est fréquent en Europe dans nos plantations ; mais comme on ne l'a pas retrouvé dans la Babylonie, il est douteux que ce soit l'arbre auquel les Juifs suspendaient leurs harpes.
Il faut plutôt le chercher dans un peuplier commun sur les bords de l'Euphrate (Populus euphratica), dont les feuilles varient beaucoup pour la forme et sont souvent tout à fait semblables à celles du Saule. La même espèce croît abondamment sur les bords du Jourdain.
Du reste, il est certainement fait allusion, dans la Bible, à diverses espèces de Saules. Job, parlant du Béhémoth, dit : Les arbres le couvrent de leur ombre et les Saules des torrents l'environnent. (Job XL, 17 (22).) Il s'agit probablement ici des hippopotames et des rives du Nil encore aujourd'hui couvertes de Saules (Salix oegyptiaca).
Ailleurs, en parlant de ceux auxquels il fait grâce, l'Éternel dit : Ils germeront comme croissent les Saules auprès des eaux courantes. (Esaïe XLIV, 4.) Cette comparaison s'explique aisément lorsqu'on se rappelle que ces arbres aiment le voisinage des eaux.



CHAPITRE XXXII

Le Sapin, le Cyprès et le bois de Gopher

 Les arbres les plus hauts, les cèdres du Liban qu'il a plantés, sont rassasiés ; afin que les oiseaux y fassent leurs nids ; les Sapins sont la demeure de la cigogne. (Ps. CIV, 16, 17.)

On ne connaît en Syrie qu'une seule espèce de Sapin, l'Abies cilicica, qui croît dans le Liban et n'y est pas très répandue.
Le mot hébreu traduit par Sapin comprend donc aussi vraisemblablement le Pin, dont il y a plusieurs espèces sauvages en Palestine, entre autres le Pin d'Alep et le Pin de Corse ; il y a un passage qui paraît désigner spécialement le Pin à pignon (Pinus Pinea), c'est le suivant : Je serai pour lui comme un Sapin toujours vert ; ton fruit se trouvera en moi (Osée XIV, 8), car les graines du Pin à pignon contiennent une amande d'un goût agréable.

Plusieurs écrivains, qui se sont occupés des plantes mentionnées dans la Bible, n'admettent pas que l'arbre désigné dans les versets précédents soit un Pin ou un Sapin, se fondant sur ce que, dans la version syriaque, le mot hébreu a été rendu par Cyprès.
Il est même probable que le Cyprès des écrivains sacrés comprenait non seulement cet arbre, mais aussi le Juniperus excelsa, espèce de Genévrier qui lui ressemble fort. Un autre mot hébreu est traduit ailleurs par Cyprès : II prend un Cyprès ou un chêne (Esaïe XLIV, 14), mais est généralement considéré comme signifiant plutôt un arbre toujours vert.

Le Cyprès (Cupressus sempervirens) a reçu, dit-on, son nom de l'île de Cypre, où il formait l'un des traits distinctifs de la végétation ; c'est l'un des bois ordinaires de construction dans le Levant, et nous avons déjà dit que, suivant quelques auteurs, ce serait ce bois plutôt que celui du Cèdre que Salomon aurait employé pour le temple de Jérusalem.
On le rencontre en Palestine et dans toute la Syrie ; son port nous est bien connu d'après les dessins qui représentent des cimetières mahométans, où ses troncs élevés, droits comme des peupliers, projettent leur ombre épaisse et bien tranchée sur les tombeaux. Il a souvent de seize à vingt mètres (50 à 60 pieds) de hauteur ; ses branches, toujours vertes, étaient portées à la main par les anciens dans les processions funèbres, comme symbole de l'immortalité de l'âme.

Le bois de Cyprès, qui est peut-être encore ce bois de Gopher employé par Noé dans la construction de l'arche (Gen. VI, 14), était renommé pour sa durée ; les anciens Égyptiens en faisaient quelquefois des cercueils ; les Grecs modernes le recherchent dans un but semblable, à cause de sa dureté et de son odeur aromatique.
Les portes de l'église de Saint-Pierre à Rome sont en bois de Cyprès ; onze cents ans d'existence ne les ont point altérées. Pline mentionne la parfaite conservation de la statue de Jupiter au Capitole, taillée dans le même bois ; elle avait 600 ans lorsqu'il écrivait. Les Romains estimaient beaucoup le bois du Cyprès ; ils plantaient cet arbre, comme on le fait encore aujourd'hui en Italie, autour de leurs villas et dans les jardins.



CHAPITRE XXXIII

Le Câprier

 Ils craindront ce qui est élevé, ils trembleront en marchant, l'amandier fleurira, la sauterelle deviendra pesante, l'Appétit s'en ira (car l'homme s'en va à la maison où il demeurera toujours) ; et ceux qui pleurent feront le tour par les rues. (Ecclés. XII, 7.)

Ce passage fait partie de la belle description figurée que donne Salomon de la vieillesse et des douleurs qui l'accompagnent. Pour le lecteur français, l'allusion au Câprier n'y parait pas, mais elle se montre lorsqu'on apprend que le mot Appétit est rendu dans la version des Septante et dans la Vulgate par Câprier.
Rosenmuller, le docteur Royle et plusieurs autres savants, pensent aussi qu'il s'agit ici de cette plante. Quant aux écrivains rabbiniques, ils admettent que le mot hébreu signifie soit les baies en général, soit spécialement celles du Câprier. Il semble, en effet, que cette dernière traduction s'accorde mieux, comme nous le ferons voir, avec le sens figuré du passage, où l'amandier en fleurs est l'emblème des cheveux blancs, la sauterelle celui des petits soucis de là vie journalière.

Capparis spinosa (Câprier)

 On trouve plusieurs espèces de Câpriers dans les pays chauds ; ils sont répandus dans tout le bassin de la Méditerranée. En Palestine, le Câprier commun (Capparis spinosa) est fort abondant et croît à profusion sur les collines et les murs aux environs de Jérusalem. Il a de magnifiques fleurs : leurs grandes étamines à filets pourpres, terminées par des anthères jaunes, ressortent sur les pétales blancs comme la neige.
Ses nombreuses tiges sont couchées et épineuses ; elles rampent sur le sol, ou pendent le long des murailles et tapissent les ruines de la même manière que le lierre de nos contrées. Les jeunes boutons à fleurs, conservés dans du vinaigre, étaient déjà employés par les anciens comme assaisonnement.
En Italie on met en conserves les jeunes fruits et les fleurs ; la récolte de ce produit est l'occupation quotidienne d'un grand nombre de paysans pendant la moitié de l'année, parce que la floraison se prolonge jusqu'à l'automne.
Ce qui a fait peut-être regarder cette plante comme l'un des emblèmes de la vieillesse, c'est d'abord sa nature stimulante ; elle excite la faim et la soif, qui s'affaiblissent d'ordinaire chez les personnes avancées en âge ; c'est ensuite la position de ses fruits, qui, pendant au bout de longs pédoncules et prêts à tomber à leur maturité, représentent assez heureusement, comme le remarque Rosenmuller, le vieillard arrivé à la fin de ses jours et pouvant d'un moment à l'autre descendre dans la tombe.
Heureux si, fortifié par les promesses de son Dieu, accomplies en Jésus-Christ, il a, lui aussi, porté ses fruits de reconnaissance et d'amour !
Le Câprier est appelé Kaber par les Arabes.



CHAPITRE XXXIV

Le Lis et le Muguet

 II fit une mer de fonte son bord était comme le bord d'une coupe ouvragée de fleurs de Lis. (1 Rois VII, 23, 26.) Israël fleurira comme les Lis. (Osée XIV, 5.)

Le Lis a toujours été regardé comme un emblème de pureté et d'innocence. La magnificence du grand Lis blanc de nos jardins (Lilium candidum) l'a fait considérer dès longtemps comme celui dont parle la Bible. On représente, dans les plus anciens tableaux, Marie tenant une tige de Lis en fleurs, ou bien l'emblème est placé dans la main de l'ange qui vient lui annoncer la naissance du Seigneur.
Toutefois il n'est nullement certain que le Lis blanc soit la fleur dont il est question dans l'Écriture, bien qu'elle soit cultivée en Syrie, et que peut-être même elle se trouve à l'état sauvage dans les régions montagneuses de ce pays.

Le docteur Kitto considère le Lis de l'Ancien Testament comme étant le même que celui dont parle le Seigneur sous la dénomination de Lis des champs (Matth. VI, 28), à savoir l'Amaryllis jaune (Oporanthus luteus) ; en effet, cette fleur couvre des vallées entières de la Palestine, elle fleurit immédiatement avant l'hiver, lorsque la plupart des autres sont fanées, ce qui a pu faire dire que Dieu en prend soin aux approches de la saison froide.
Cette fleur ressemble en plus grand au Safran (Crocus luteus). Peut-être aussi que ce Lis des champs auquel fait allusion notre Sauveur, n'est autre que la Tulipe, très abondante en Palestine ; ses fleurs, au coloris si riche, peuvent bien, en effet, se comparer aux vêtements des rois.

Les opinions sont très partagées quant au Lis des vallées, dont il est si souvent parlé dans le Cantique des Cantiques ; on a improprement traduit, dans nos versions françaises, le mot hébreu par Muguet, car cette fleur ne croît ni en Syrie ni en Palestine. On a dit que c'était la Violette ou le Jasmin.
Le docteur Royle pense que ce devait être le Nénuphar d'Égypte (Nymphoea Lotus), plante aquatique très commune autrefois dans les eaux du Nil.
Ses motifs sont que cette fleur, très appréciée des Égyptiens, est admirable par la pureté et la délicatesse de son coloris, et en second lieu, que le cantique de Salomon passe pour avoir été composé à l'occasion du mariage de ce roi avec une princesse égyptienne ; mais ces mots : tel qu'est le Muguet parmi les épines (Cant. Il, 2), ne nous paraissent guère applicables à une plante aquatique.



CHAPITRE XXXV

Le Troëne et le Henné

 Tes plantes sont un jardin de grenadiers, avec des fruits délicieux, du Troëne, avec de l'aspic. (Cant. IV, 13.)

Le Troëne (Ligustrum vulgare) étant un arbrisseau européen qui ne se trouve pas en Palestine, la fleur dont il est ici question est très certainement le Henné ou Lawsonia inermis, de tout temps fort estimé des Orientaux. C'est un arbrisseau de deux à trois mètres (6 à 9 pieds), dont les feuilles ressemblent à celles du myrte. Ses fleurs sont blanches et croissent en panicules ; elles ont un parfum très fort, agréable en plein air, mais incommode pour des Européens dans l'intérieur des appartements.

En Orient, les femmes regardent un bouquet de Henné comme le présent le plus agréable qu'il soit possible de faire à ses amis, et elles en portent au bain pour se parfumer ; les dames égyptiennes estiment tellement ces fleurs, qu'elles se montrent offensées lorsqu'elles en voient entre les mains de Juives ou d'Européennes.

On tire des feuilles du Henné, desséchées et broyées, une poudre qui, délayée dans de l'eau, produit une teinture d'un jaune orangé, universellement employée par les Orientaux, de la Méditerranée au Gange, pour se colorer les mains, la plante des pieds et les ongles. Celte couleur est si tenace, qu'elle n'a besoin d'être renouvelée que tous les quinze jours pour les pieds, et que pour les ongles, elle dure, dit-on, des années. Dans quelques contrées, les hommes s'en teignent les cheveux et la barbe ; on s'en sert aussi pour colorer la crinière et la queue des chevaux. Les Égyptiennes se passeraient plus facilement d'un voile que de cette teinture, et la plus pauvre d'entre elles ne consentirait pas à se montrer en public avec des pieds et des ongles de couleur naturelle.

Les momies ont souvent les ongles colorés par le Henné, ce qui prouve la haute antiquité de cet usage. Le docteur Harris pense que l'expression « couper ses ongles » (Deut. XXI, 12) serait mieux traduite par « orner ses ongles, » et qu'elle fait allusion à la pratique dont nous venons de nous occuper.

Le Lawsonia fait l'ornement des jardins de Rosette en Égypte. Il croissait dans les parties les plus chaudes de la Judée : « Mon bien-aimé est comme une grappe de Henné dans les vignes d'Engueddi. » (Cant. I, 14.)
Enfin, Burckhardt admirait les nombreux arbres de Henné qui croissent à Wady-Fatmé, à une journée de la Mecque, et en font une délicieuse place de repos pour les pèlerins ; comme le Henné de cette localité est fort estimé, ceux-ci en achètent pour en faire présent aux femmes de leur famille.


Table des matières

Page suivante:
 

- haut de page -