Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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BOTANIQUE BIBLIQUE




CHAPITRE XXVI

La Mauve

 Job parle de malheureux qui coupaient des herbes sauvages auprès des arbrisseaux (Job XXX, 4) pour s'en nourrir.

C'est probablement des Mauves qu'il est ici question ; en effet, cette plante mucilagineuse et d'autres de même nature, sont assez employées comme aliments par les Orientaux. Biddulph, ancien auteur qui allait en 1600 d'Alep à Jérusalem, arrivant à un village nommé Lacmine, dit : « Nous vîmes de pauvres gens qui recueillaient des Mauves et du trèfle, et nous leur demandâmes ce qu'ils en faisaient ; ils répondirent que c'était leur nourriture, qu'ils les faisaient bouillir et les mangeaient. Nous eûmes pitié d'eux et leur donnâmes du pain ; ils le reçurent avec de grandes démonstrations de joie, bénissant Dieu et disant que depuis bien des mois ils n'en avaient point eu. »

Cependant les riches mangeaient aussi la Mauve, comme cela se pratiquait à Rome et en Grèce. Cette plante est cultivée en Égypte, dans les jardins près de Rosette, et, bouillie avec de la viande, compose un des mets ordinaires des habitants.

Le mot hébreu que notre version rend par « herbes sauvages, » et qui, dans d'autres versions, est traduit par Mauve, semble désigner une plante à goût salé, en sorte que quelques commentateurs y ont vu une de ces plantes charnues si répandues dans les déserts salés de la Terre-Sainte, par exemple quelque espèce de genres Aïzoon ou Mesembryanthemum, dont les feuilles tendres et épaisses peuvent à la rigueur servir de nourriture.



CHAPITRE XXVII

L'Aloès

 Nicodème, qui au commencement était venu de nuit vers Jésus, y vint aussi apportant environ cent livres d'une composition de myrrhe et d'Aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de linges avec des drogues aromatiques comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. (Jean XIX, 39, 40.)

L'Aloès odoriférant des Saintes-Écritures ne doit pas être confondu avec la substance nommée Aloès qui se vend chez les droguistes ; celle-ci est le jus épaissi d'une plante grasse appelée Aloès socotrin ; c'est un tonique, et à forte dose, un purgatif amer ; son odeur est insignifiante, bien qu'il ne manque pas, dit-on, de parfum lorsqu'il découle de la plante.

Aloe socotrina (Aloès)

 Il paraît certain que l'Aloès de la Bible était le bois parfumé, compacte et résineux, qui forme l'intérieur du tronc d'une ou de plusieurs espèces du genre Aquilaria, originaire de l'Inde.
Ce sont surtout les Aquilaria agallocha et Aquilaria ovata qui produisent le bois dit d'Aloès. Il est encore aujourd'hui estimé dans le Levant pour son parfum et ses propriétés fortifiantes.
En Europe, il a été souvent employé en médecine pour combattre des affections rhumatismales. On le mêlait probablement avec de la myrrhe lorsqu'on s'en servait pour embaumer les corps. La grande quantité de ces substances apportées par Nicodème, montre avec quelle profusion les anciens Juifs employaient les parfums en pareille circonstance.



CHAPITRE XXVIII

Le Laurier

 J'ai vu le méchant terrible et verdoyant comme un Laurier vert ; mais j'ai passé, et voilà, il n'était plus ; je l'ai cherché, et il ne s'est plus trouvé. (Ps. XXXVII, 35, 36.)

C'est probablement à cause de la verdure constante du Laurier (Laurus nobilis) (1) et de son parfum agréable que le Psalmiste le prend comme un emblème de la prospérité. Ce sont les mêmes motifs qui le firent choisir par les Grecs et les Romains pour orner le front des prêtres, des héros et des hommes de génie ; c'est pour cela que Linné lui a donné l'épithète de noble.

On parfumait aussi avec le Laurier les sacrifices offerts sur les autels païens, et on le portait à la main en signe de triomphe. Aussi, lorsque David contemplait cet arbre toujours vert, bravant impunément les frimas et la tempête, il était naturel qu'il pensât à ces hommes auxquels leur bonne fortune semble garantir une félicité non interrompue, quoique trompeuse si l'on envisage sa fin.
Nulle part ailleurs dans l'Écriture-Sainte, il n'est fait mention du Laurier. Quoiqu'on le rencontre assez fréquemment sur le littoral de la Syrie, il n'était pas assez commun en Palestine pour y être généralement connu.

Le Laurier (Daphné des Grecs) se trouve dans tout le midi de l'Europe. C'est plus souvent un arbrisseau qu'un arbre. Mais en Italie et en Syrie, il atteint fréquemment une hauteur de sept à dix mètres (20 à 50 pieds) et quelquefois même davantage. Ses feuilles, d'un vert olivâtre, s'emploient comme assaisonnement ; elles ont été longtemps usitées en médecine, ainsi que ses baies, ses racines et son écorce.



CHAPITRE XXIX

Le Cèdre du Liban

 Le juste croîtra comme le Cèdre du Liban. (Ps. XCII, 13.)

Le Cèdre et le bois de Cèdre, si fréquemment mentionnés dans l'Écriture, ont été le sujet de beaucoup de discussions parmi les savants.
Le mot hébreu Erez, rendu dans notre version par Cèdre, désigne probablement plusieurs espèces de la famille des Conifères, les dénominations étant peu précises chez les anciens. Le Cèdre est mentionné pour la première fois à l'occasion de la purification des lépreux. Or, le peuple d'Israël était alors au désert, et l'arbre majestueux qui couronnait les hauteurs du Liban, n'a jamais pu croître dans les sables et les rochers de ces solitudes dépouillées de végétation ; il ne se trouvait pas non plus en Égypte ; aussi, selon plusieurs auteurs, c'est du bois de Genévrier que parle ici le Lévitique.
Selon d'autres commentateurs, le bois avec lequel on construisit la charpente du temple de Jérusalem provenait d'une espèce de Pin, ou du Cyprès, ou encore du Juniperus excelsa, genévrier répandu dans les régions montagneuses de la Syrie, et dont le tronc devient assez gros pour fournir des planches. Ils se fondent sur ce que le Cèdre du Liban fournit un bois de construction assez grossier, en sorte qu'on avait dû choisir un bois plus durable pour un édifice destiné à traverser les siècles, comme l'était le temple de Salomon.
Quoi qu'il en soit, on ne peut guère douter qu'il ne s'agisse du Cèdre du Liban (Cedrus Libani) dans le passage cité en tête de ce chapitre.

Le Roi-prophète avait probablement vu ces arbres admirables, et il emprunte souvent ses images à ce spectacle gravé profondément dans son souvenir, car le Cèdre est un arbre d'une beauté vraiment exceptionnelle. Ses puissantes branches s'étendent horizontalement à une grande distance du tronc, et forment par leurs étages successifs un abri épais et ombreux. Il atteint une élévation qui varie entre seize et vingt mètres (50 à 60 pieds). Des vastes forêts de Cèdres qui étaient autrefois la gloire du Liban, il ne reste plus qu'un bois de trois à quatre cents arbres, dont une douzaine seulement d'une haute antiquité. Ils se trouvent dans un pli de terrain tourné du côté de la mer, dans la région élevée du Liban, située à l'est de Tripoli de Syrie. Ceux de ces Cèdres que leur grosseur et leur apparence permettent de supposer contemporains des écrivains sacrés, étaient en 1550 au nombre d'environ vingt-huit. En 1574, vingt-quatre vivaient encore et deux dépérissaient. En 1745, il n'y en avait plus que quinze.
Lord Lindsay en a compté récemment douze, et fait observer que l'atmosphère environnante était parfumée de leur résine. Il aura une odeur comme celle du Liban. (Osée XIV, 6.)
Ce voyageur se reposa avec ses compagnons sous un des plus grands, dont le tronc portait gravé d'un côté le nom de Lamartine et de l'autre celui de Laborde. Le bois est composé de plusieurs générations de Cèdres ; ceux de la seconde sont encore assez beaux pour former une nouvelle forêt, même lorsque la plus ancienne dynastie aura disparu. « Souvent, dit Lindsay, on voit deux, trois ou quatre grands troncs sortir d'une seule racine. Quant aux douze arbres qu'on pourrait nommer les géants, il y en a sept très rapprochés les uns des autres, sur la même éminence, puis trois un peu plus loin, rangés en ligne. Dans une seconde promenade de découverte, j'eus le plaisir d'en retrouver deux autres, plus bas, au nord du bois. »

L'arbre de Lamartine a seize mètres (près de 50 pieds) de circonférence, et le plus grand des deux qui se trouvent vers la pente septentrionale, en a vingt et un (65 pieds), en suivant les sinuosités du tronc. Ils demeurent des témoins vivants de la gloire du Liban maintenant disparue.

Les vieux Cèdres du Liban sont protégés soigneusement par les Maronites, qui les regardent comme sacrés ; la censure ecclésiastique atteint quiconque leur causerait quelque dommage. Chaque année, le patriarche de cette nation célèbre sous leur ombrage une messe solennelle au jour de la Transfiguration, et les habitants de la montagne arrivent en foule sous ce pavillon de verdure odorante.
Comme on peut le croire, bien des légendes superstitieuses se rattachent à ces arbres ; entre autres absurdités, on dit qu'il est impossible d'arriver à les compter exactement.
On cite la triste fin de pâtres turcs qui, ayant voulu abattre l'un de ces arbres, furent immédiatement mis à mort par les Maronites.



CHAPITRE XXX

Le Palmier

 Le juste s'avancera comme la Palme. (Psaume XCII, 13.)

Le Palmier dattier (Phoenix dactylifera) est, sans aucun doute, le Palmier des Écritures. C'est un arbre élevé, au tronc sillonné d'anneaux circulaires produits par la chute des vieilles feuilles. Sa tige droite conduisit, sans doute, le Psalmiste à le considérer comme un type de la droiture du juste ; quelques érudits donnent au mot hébreu Tamar, Palmier, la signification de droit ou debout.

Le sommet du Palmier dattier est couronné par des feuilles pennées, longues souvent de deux à trois mètres (6 à 9 pieds), entre lesquelles pendent les bouquets de dattes, fruit très estimé des Orientaux. Au reste, toutes les parties de l'arbre ont leur importance, et les usages en sont fort nombreux. Les grandes feuilles servent à couvrir les toits et les côtés des habitations ou à compléter les clôtures de roseaux ; on en fait aussi des objets d'usage domestique, des nattes et des corbeilles souvent si artistement tissées qu'elles peuvent contenir de l'eau. En Égypte, ces grandes feuilles s'emploient pourchasser les mouches qui abondent dans ce pays ; réunies en petits paquets, elles servent pour épousseter les sofas et les meubles.
On utilise leurs nervures pour fabriquer des clôtures et des cages, les fibres du tronc pour faire des cordes ; les grands troncs eux-mêmes peuvent figurer dans la charpente d'édifices légers.
Mais par-dessus tout, le Palmier dattier est estimé pour ses fruits abondants, dont des tribus entières en Afrique et en Arabie se nourrissent presque exclusivement.
L'Arabe qui entend parler d'autres contrées où règnent le luxe et la civilisation, mais où ne se trouve pas le Dattier, n'éprouve que de la pitié pour des peuples qui manquent d'une plante aussi nécessaire et comprend à peine comment ils peuvent exister. Quant à lui, il recueille ses Dattes avec autant de joie que le laboureur de nos contrées moissonne ou vendange ; mais un nuage de tristesse s'étend sur son front quand cette récolte trompe ses espérances.

Les Dattes les plus savoureuses viennent de Médine, célèbre but de pèlerinage pour les Mahométans. Les Dattiers, plus petits qu'ailleurs, y sont dispersés dans les plaines et paraissent être à l'état sauvage ; cependant, chaque arbre a son propriétaire. Il y a là, dit-on, plus de cent variétés qui ne croissent en aucun autre endroit de l'Arabie. La superstition attribue l'origine des meilleures à Mahomet. Les Arabes prétendent que leur prophète mit un jour dans le sol un noyau, d'où il sortit en quelques minutes un arbre chargé de fruits.
Un autre Dattier, suivant eux, aurait salué Mahomet en s'inclinant à son passage. Le faux prophète tenait une de ces variétés de Dattes en telle estime, qu'il conseille, dans le Koran, d'en manger chaque jour avant déjeuner ; aussi, les pèlerins en emportent-ils souvent dans leur pays.

On peut apprêter les Dattes de beaucoup de manières différentes ; de là le proverbe arabe : « Une bonne ménagère doit, pendant un mois, servir chaque jour à son seigneur un plat de Dattes différent. »

Les Orientaux ont l'habitude de mettre tremper les noyaux de Dattes dans de l'eau, pendant plusieurs jours, pour les donner ensuite à manger aux chameaux, aux vaches et aux moutons.
Selon Burckhardt, cette nourriture est plus substantielle que l'orge ; il y a dans les villes de l'Arabie des boutiques où l'on ne vend pas autre chose ; les mendiants même sont continuellement occupés à ramasser les noyaux de Dattes qui ont été jetés dans les rues. On fait aussi des chapelets de ces noyaux polis et travaillés.
Le docteur E.-D. Clarke rapporte que, pendant son séjour à Jérusalem, sa demeure était assaillie de Juifs et d'Arméniens qui venaient lui vendre des paquets de boutons fabriqués, soit de noyaux de dattes, soit d'un bois fort dur. Il fait remarquer que la coutume de porter des chapelets de grains, si générale en Orient chez les personnes d'un rang élevé, était en usage longtemps avant l'ère chrétienne.

La liqueur spiritueuse nommée Arack s'obtient en perçant la spathe qui contient les fleurs du Dattier ; il en suinte alors un suc très doux, qu'on distille.
Hérodote, parlant du Palmier, très commun de son temps en Assyrie, fait observer qu'il produit du pain, du vin et du miel.
Les anciens Juifs comprenaient sous la dénomination de miel, non seulement la substance produite par l'abeille, mais le sirop ou jus de la Datte ; quant au pain, c'était probablement de la farine de Dattes desséchées ; elle se conserve longtemps et est précieuse pour les tribus du désert.

La cervoise sera amère à ceux qui la boivent (Es. XXIV, 9), disait le prophète, qui contemplait en vision les désolations de la Judée. Cervoise signifie peut-être ici vin de Palmier ; on se procurait cette boisson, très usitée encore dans le nord de l'Afrique, en faisant fermenter des Dattes dans de l'eau.

L'ancienne Jéricho était connue comme la ville aux Palmiers, et son site désolé a conservé encore un ou deux de ces arbres.
La Tadmor du désert, bâtie par Salomon, et qui fut plus tard appelée Palmyre par les Romains, devait ses deux noms à ses verdoyantes plantations de Palmiers. Cet arbre était tellement le trait caractéristique des paysages de l'ancienne Judée, que sur des médailles frappées par les conquérants romains, on voyait un Palmier à l'ombre duquel pleurait une femme assise, type frappant de l'accomplissement des prophéties qui menaçaient la Judée.
Aujourd'hui le Palmier, comme la plupart des autres arbres du pays de la promesse, a presque disparu de la Palestine. On en trouve seulement ça et là un ou deux qui subsistent comme pour attester leur abondance primitive.


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(1) C'est le Laurier à sauce de nos jardins, qu'il ne faut pas confondre avec le Laurier rosé, mentionné chap. XLII.

 

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