Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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BOTANIQUE BIBLIQUE



CHAPITRE XXI

L'Hysope

 Salomon a aussi parlé des arbres depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'Hysope qui sort des murailles, (l Rois, IV, 33.)

Ce livre de Salomon, qui eût sans doute contribué à résoudre bien des difficultés botaniques, ne nous est point parvenu ; il en est de même de bien d'autres, dont la Bible, qui se propose un but plus élevé, et plus général que celui de satisfaire aux investigations scientifiques, ne nous donne que les titres ou les sommaires.

Si nous demandons de l'Hysope à nos droguistes ou à nos herboristes modernes, ils nous présentent une plante labiée, élégante et parfumée. C'est l'Hyssopus officinalis des botanistes ; le nom hébreu est Ezobh.

Nous voyons que l'Hysope de l'Écriture était employé pour la purification de la lèpre. David dit à Dieu : Purifie-moi de mon péché avec l'Hysope et je serai net. (Ps. LI, 9.)
Les anciens auteurs grecs et romains désignent sous le nom d'Hysope la plante ainsi nommée de nos jours ; ils la considèrent comme possédant de véritables propriétés purifiantes, dont la réputation n'a pas entièrement disparu aujourd'hui. Il est cependant fort peu probable que notre plante soit celle de la Bible.
En Palestine, elle ne croît pas sur les murailles, et quoiqu'on la trouve sauvage dans quelques parties de l'Orient, on ne l'a pas encore observée dans la Terre-Sainte. On peut élever la même objection à l'égard des espèces de Romarin, de Menthe, de Thym ou de Marjolaine que divers auteurs prenaient pour l'Hysope. Cependant Rosenmuller regarde l'Hysope de la Bible comme une espèce de Marjolaine ou d'Origan qu'il dit être aromatique, à fleurs blanches, et appelée par les Arabes Tatur ou Zatar.
Elle est haute d'un pied (30 centimètres) environ, ses feuilles laineuses sont fort propres à s'imprégner d'un liquide pour des aspersions. Mais, d'un autre côté, cette petite plante ne saurait fournir une tige ou une branche assez longue pour cet usage.
Dans le récit de la crucifixion de notre Seigneur, nous lisons : II y avait là un vaisseau plein de vinaigre. Ils emplirent donc de vinaigre une éponge et ils mirent de l'Hysope autour, et la lui présentèrent à la bouche. (Jean XIX, 29.) Matthieu et Marc disent que l'éponge remplie de vinaigre fut placée sur une canne. En rapprochant ces deux passages, des commentateurs ont conclu d'une manière un peu hardie que cette canne devait être la tige même de l'Hysope.

Rosenmuller ajoute à l'appui de son opinion que cette plante aromatique, Marjolaine ou Origan, trempée dans le vinaigre, avait été placée au bout d'une canne et était offerte au Seigneur pour le soulager dans la défaillance causée par l'affreux supplice de la croix.

Selon le docteur Kitto, l'Hysope de l'Ancien et du Nouveau Testament serait le Phytolacca decandra ; plante répandue en Orient et dans l'Europe méridionale. Elle réunit suivant lui deux des conditions voulues : ses cendres fournissent une grande quantité de soude, matière purifiante, et sa tige est d'une longueur suffisante pour l'usage indiqué dans le récit de la crucifixion. Cette opinion nous paraît cependant peu probable.

Le docteur Royle a examiné dernièrement ce sujet avec beaucoup de soin ; selon lui, l'Hysope de l'Écriture-Sainte serait le Câprier (Capparis spinosa) . Il cherche à le prouver en montrant que cet arbrisseau remplit les diverses conditions du récit sacré.
Il doit d'abord se trouver dans toutes les localités où la Bible mentionne l'Hysope ; ainsi dans la Basse Égypte, lorsque Moïse commande aux Israélites d'en faire usage pour asperger avec le sang de l'agneau le linteau et les poteaux des portes, lors du passage de l'ange exterminateur (Ex. XII, 22) ; puis à propos de la purification des lépreux, lorsque les Hébreux traversaient les solitudes du Sinaï. (Lévit. XIV, 6.) Il doit enfin être répandu dans la Palestine et y croître sur les murailles ; or le Câprier est commun dans tous ces endroits et y couvre les murs et les rochers.

En second lieu, le Psalmiste fait allusion aux propriétés odoriférantes et purifiantes de l'Hysope ; or, déjà aux temps d'Hippocrate, le Câprier était réputé les avoir. Pline l'indique comme spécifique pour la guérison d'une maladie assez rapprochée de la lèpre.

Enfin les branches devaient être assez fortes et assez longues pour fournir une espèce de canne, et le Câprier, dans les climats chauds, fournit des tiges qui, quoique couchées et flexueuses, seraient à la rigueur assez fortes pour supporter une éponge.
Cette dernière hypothèse, quoique ingénieuse, est loin à notre avis de commander la conviction, et nous préférons avec Rosenmuller chercher l'Hysope dans une de ces Labiées aromatiques si abondantes dans la Terre-Sainte et les pays limitrophes.



CHAPITRE XXII
L'Almugghim

 La flotte d'Hiram apporta en fort grande abondance du bois d'Almugghim et le roi fit des barrières de ce bois d'Almugghim pour la maison de l'Éternel, et pour la maison royale, et des harpes et des lyres pour les chantres. Il n'était point verni de ce bois d'Almugghim, on n'en avait point vu jusqu'à ce jour-là. (1 Rois X, 11, 12.)

Suivant le docteur Kitto, l'Almugghim de la Bible serait une espèce de cèdre de l'Inde (Cedrus deodora). Son bois, très odoriférant, est assez dur pour avoir pu servir à la fabrication des harpes, des lyres, et des barrières du temple.
Cependant, selon d'autres auteurs, l'Almugghim serait le Santalum album l (1), qui produit le bois de Sandal jaune et blanc. Il est originaire des montagnes de la côte de Malabar et des îles de l'Archipel indien, et peut atteindre une hauteur de six à dix mètres (20 à 50 pieds). Ses fleurs, d'abord d'un jaune pâle, prennent peu à peu une teinte pourpre ; elles n'ont pas d'odeur. Son bois a toujours été estimé dans l'Orient pour son parfum délicieux ; il est encore si cher, que le possesseur d'un arbre de Sandal a rarement la patience de lui laisser atteindre son entier développement avant de le couper.

Santalum album (Sandal)

 Dans l'Inde et la Chine on en fait des colliers, des éventails, des boîtes et autres objets de luxe. Il est de longue durée, car les insectes ne peuvent supporter son odeur. Le goût des parfums que les Hébreux partageaient avec d'autres peuples orientaux leur donna l'idée d'employer ce bois odorant pour les instruments de musique, dont les accords devaient accompagner les louanges de Jéhovah.
Les Chinois s'en servent pour le même usage, et dans plusieurs endroits de l'Orient, après l'avoir pulvérisé, on le met dans de l'eau pour en asperger les visiteurs d'un rang élevé.

L'huile de Sandal, employée par les Hindous dans leurs cérémonies idolâtres, s'obtient soit par extraction directe, soit en parfumant de l'huile ordinaire avec des copeaux de bois de Sandal. Les prêtres brahmaniques font avec la poudre de Sandal une pâte dont ils se servent pour imprimer sur le front de leurs sectateurs la marque distinctive de leur dieu Vischnou. Le bois de Sandal sert encore quelquefois dans l'Orient comme bois de construction.



CHAPITRE XXIII

Le Genêt et le Genévrier

 Élie s'en alla au désert, et il fit une journée de chemin, et étant venu, il s'assit sous un Genêt, et demanda que Dieu retirât son âme, et il dit : C'est assez,
ô Éternel, prends maintenant mon âme. (1 Rois XIX, 4.)

C'était dans un moment de grande tristesse spirituelle, qu'Élie adressait au Seigneur cette prière. Il sentait le coeur lui manquer, et, oubliant les délivrances qu'il avait obtenues dans toute sa vie passée, il ne pouvait plus remettre à l'Éternel le présent ni l'avenir. Mais celui qui entend les prières et les exauce, pardonne à son faible serviteur et envoie son ange pour le consoler et le relever.

Ce Genêt, appelé en arabe Retam, paraît être le Rétama Retam des botanistes. C'est un bel arbrisseau, couvert de petites fleurs blanches, papilionacées, à odeur douce ; il croît abondamment dans les déserts de l'Égypte et de l'Arabie Pétrée, où il fournit un abri aux animaux.
Ses rameaux minces et gracieux paraissent à peine suffire pour arrêter les rayons du soleil ; cependant, lorsqu'il prend de grandes dimensions, son ombrage léger est bien précieux dans les déserts privés d'arbres.
Lord Lindsay raconte qu'il se reposa, dans son voyage au mont Horeb, sous des bosquets de Retam aux fleurs blanches et odorantes ; et le docteur Kitto fait remarquer cette coïncidence curieuse avec ce qui arriva au prophète Élie dans le même pays. D'autres espèces de Genêt, mais à fleurs jaunes, abondent sur les collines de Palestine et de Syrie.

Job parle de racines de Genévrier, que coupent des infortunés plongés dans la détresse, non pour se chauffer, comme nos traductions le disent improprement, mais pour se nourrir ; terrible image de la misère, car il n'y a que des gens près de périr de faim qui puissent supporter l'amertume d'une pareille nourriture.
David, parlant du mal causé par les fausses lèvres, les compare à des flèches aiguës et à des charbons de Genièvre. (Psaume CXX, 4.)

Jérôme et les écrivains du Talmud ont pensé que le Genévrier n'était autre chose que le Genêt. Il est cependant plus naturel de croire que dans le second passage au moins, il est question d'un vrai Genévrier, peut-être le Juniperus oxyedrus ou le Juniperus phoenicia, espèces répandues dans les régions méridionales.
La rareté du bois, dans ces contrées arides, rend habituel l'usage de ces plantes comme combustible, d'autant plus qu'elles brûlent avec une grande vivacité et produisent une grande chaleur.

On a pensé que les craquements et le pétillement d'un pareil feu peuvent représenter assez bien les paroles haineuses et effrontées du calomniateur dont parle David.
Rosenmuller cite à ce propos un proverbe arabe qui se rapporte à l'arbre appelé Gadha, dont le bois à demi consumé a la propriété de rester longtemps ardent. L'Arabe qui a à se plaindre de quelqu'un, dit souvent : « il a mis des charbons de Gadha dans mon coeur ».



CHAPITRE XXIV

La Coloquinte et la Vigne sauvage

 Quelqu'un sortit aux champs pour recueillir des herbes, et il trouva de la Vigne sauvage, et il cueillit des Coloquintes sauvages plein sa robe ; et étant venu, il les mit par pièces dans le pot où était le potage, car on ne savait ce que c'était. Et on dressa de ce potage à quelques-uns pour en manger ; mais sitôt qu'ils eurent mangé de ce potage, ils s'écrièrent et dirent : Homme de Dieu, la mort est dans ce pot ! et ils n'en purent manger. (2 Rois IV, 39, 40.)

Il y avait alors une famine à Guilgal. Les fils des prophètes s'étant réunis autour de leur maître, attentifs à ses enseignements sacrés, Élisée dit a son serviteur de leur préparer quelque nourriture. Comme aucun jardin ne pouvait leur fournir de légumes, le serviteur alla dans les champs, probablement pour y chercher quelques fruits ou quelque légume sauvage.

Le choix de cet homme fut malheureux ; dans son ignorance, il s'adressa à la Coloquinte (Cucumis Colocynthis) (1), plante de la famille des Cucurbitacées ; son fruit, loin d'avoir la douceur fade des courges et des melons, est d'une amertume excessive ; c'est un purgatif violent, qui, pris a une dose un peu forte, serait dangereux. On comprend, d'après cela, quelque exagérée qu'elle soit, l'exclamation poussée par les jeunes disciples dès qu'ils eurent goûté de ce mets détestable : Homme de Dieu, la mort est dans ce pot !

Dans les parties désertes de la Syrie, de l'Égypte, de l'Arabie, et sur les bords de l'Euphrate et du Tigre, la Coloquinte étend ses tiges rampantes sur des espaces considérables et produit un nombre prodigieux de petites citrouilles.
« En hiver nous avons vu dit le docteur Kitto, des espaces de plusieurs lieues couverts de ces plantes desséchées ; les fruits de l'été précédent craquent sous les pieds du voyageur et déchargent une poudre légère. »

Cucumis Colocynthis (Coloquinte)

 Quelques commentateurs ont cherché les Coloquintes d'Élisée dans une autre espèce de Concombre sauvage (Cucumis Prophetarum), qui croît aussi dans les déserts et a les mêmes propriétés, mais des fruits plus petits.
On a cru encore les retrouver dans le Concombre à jet (Momordica Elaterium), commun aussi dans l'Orient et l'Europe méridionale, et dont les feuilles peuvent, jusqu'à un certain point, être comparées à celles de la vigne ; il porte de petits concombres verts, couverts de poils ; à la maturité, ils se détachent naturellement de leur pédoncule, en lançant au loin les graines et le jus très amer qu'ils contiennent.



CHAPITRE XXV

Le Sycomore

 Zachée monta sur un Sycomore. (Luc XIX, 4.)
Bahal-Haman, Guédérite, était commis sur les oliviers et sur les figuiers (ou Sycomores) qui étaient à la campagne. (1 Chron. XXVII, 28.)

Le Sycomore, ou Mûrier à figues (Ficus Sycomorus), était, et est encore, l'un des arbres les plus répandus en Orient. En Égypte, il se trouve en grande quantité le long des grands chemins ; du Caire à Choubrah, par exemple, on parcourt pendant plus d'une heure une magnifique avenue de Sycomores dont les branches, en se rejoignant au-dessus de la route, interceptent complètement les rayons du soleil. Les Arabes l'appellent Djummeiz, et ils en estiment autant l'ombrage que le fruit, qui est cependant bien inférieur à celui du figuier ordinaire.

La Palestine n'est plus un pays d'arbres ; la malédiction qui pèse sur cette contrée se fait sentir sous ce rapport comme sous tant d'autres. Cependant les voyageurs parlent encore des Sycomores pour les avoir rencontrés en divers endroits, entre autres le long de la Méditerranée et dans la vallée du Jourdain. Ils n'ont jamais existé sur le plateau, où le climat n'est pas assez chaud pour eux.
Peu d'arbres auraient été aussi bien appropriés que le Sycomore au dessein de Zachée ; la longueur des rameaux horizontaux lui permettait de s'y étendre facilement, d'arriver près du Sauveur, de l'écouter et de le voir à son aise.
Jéricho, de nos jours, est un endroit désolé et a peine habité ; des légendes de moines y désignent encore un arbre comme étant celui où monta Zachée ; mais quelle n'est pas la surprise du voyageur en y reconnaissant un palmier au lieu du Sycomore dont parle le récit biblique !

Le Sycomore est un grand arbre, dont les branches s'étendent si loin que sa tête, dit-on, atteint souvent un diamètre de quarante mètres (120 pieds). Ses rameaux sont entrelacés, noueux et couverts de feuilles allongées, tellement semblables à celles du mûrier, qu'elles ont fait donner à l'arbre le nom de Mûrier à figues.

Il ne ressemble en rien à l'arbre que nous nommons en Europe Sycomore, et qui est le Plane (Acer Pseudoplatanus). Les fruits, d'une saveur assez agréable, ne croissent pas sur les jeunes rameaux, mais sortent en bouquets du tronc et des vieilles branches. Son bois servait pour le cercueil des momies égyptiennes. Aujourd'hui on ne l'emploie, en Égypte et en Palestine, que pour le chauffage.

Le prophète Amos, parlant de l'humble condition où il se trouvait quand Dieu l'appela à son service, dit : Je n'étais ni prophète, ni fils de prophète, mais j'étais un berger et je recueillais des figues sauvages. (Amos VII, 14.)
Recueillir devrait peut-être se rendre ici par percer. Hasselquist a vu, pendant son voyage en Égypte, que dès que les figues sont longues de deux centimètres (8 à 9 lignes) environ, les cultivateurs les percent au centre. Tant que cette opération, dont parlent Pline et d'autres auteurs, n'est pas faite, le fruit sécrète une grande quantité de jus aqueux et ne mûrit pas. Amos était sans doute employé à pratiquer ces incisions sur les figues.


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