Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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BOTANIQUE BIBLIQUE


BOTANIQUE BIBLIQUE



CHAPITRE XVI

Le Lin

 Rahab les avait fait monter (les espions) sur le toit, et les avait cachés dans des chènevottes de Lin qu'elle avait arrangées sur le toit. (Josué II, 6.)

La préparation du Lin, soit par des séjours successifs dans l'eau et à l'air, soit par le simple effet de la rosée du matin et du soleil de midi, est encore pratiquée en Orient de la même manière qu'au temps de Rahab. Wilson nous apprend que les toits de la ville de Damas sont plats comme des terrasses, et couverts d'une sorte de mastic rendu uni et solide au moyen d'un rouleau. Il ajoute que plusieurs opérations domestiques se font là dessus, entre autres la préparation du lin et de la toile. Le texte signifie littéralement ici : Lin du bois, c'est-à-dire Lin non encore tillé.
Nous trouvons, même à une époque antérieure à celle dont il est ici question, les vêtements de Lin mentionnés comme étant en usage chez les Hébreux ; ainsi, Lévit. XIII, 47-52.
Mais nous voyons en outre, par la Bible, le Talmud et les traditions des rabbins, que le Lin a été l'une des plantes les plus anciennement cultivées en Palestine et en Égypte. Ainsi, par exemple, lors de la terrible plaie de la grêle, il est dit que : Le Lin et l'orge avaient été frappés ; car l'orge était en épis et le Lin en tuyaux. (Exode IX, 31.)
Plusieurs anciens auteurs parlent de la culture du Lin, dans la vallée du Nil ; les peintures égyptiennes représentent avec la plus grande fidélité la suite des opérations auxquelles ce végétal doit être soumis. C'est encore l'une des productions les plus importantes du Delta ; on en exporte énormément, quoiqu'il s'en emploie beaucoup dans le pays même.

Évidemment les Juifs, aussi bien que les autres peuples, estimaient le fin Lin d'Égypte beaucoup plus que celui de Syrie. On a longtemps supposé, par suite de l'admiration des écrivains de l'antiquité pour certains tissus, qu'ils étaient remarquablement fins, mais les enveloppes des momies prouvent qu'on se trompait ; en effet, les morts embaumés étant vraisemblablement des personnes d'un rang élevé, nous pouvons en conclure que l'on employait le Lin le plus choisi pour les envelopper. Et cependant, ces linceuls nous paraissent grossiers ; il est donc probable que le fin Lin d'Égypte était fort inférieur à celui que nous fournissent nos métiers modernes d'Europe.

Le Lin commun est cultivé dans toutes les contrées civilisées du monde ; de là son nom latin : Linum usitatissimum. Ce n'est point ici le lieu de parler de plusieurs espèces sauvages, fort jolies, du reste.



CHAPITRE XVII

La Ronce

 Tous les arbres dirent à l'Épine (ou à la Ronce) : Viens, toi, et règne sur nous. Et l'Épine répondit aux arbres : Si c'est sincèrement que vous m'oignez pour roi sur vous, venez et vous retirez sous mon ombre ; sinon, que le feu sorte de l'Épine, et qu'il dévore les cèdres du Liban. (Juges IX, 14, 15.)

La Ronce dont il est ici question, n'est pas notre Ronce commune (Rubus fruticosus), qui ne paraît pas avoir été observée en Palestine, mais bien une espèce voisine (Rubus sanctus, Ronce sainte, pour Ronce de la Terre-Sainte) assez répandue dans l'Asie occidentale. Cependant quelques auteurs ont pensé que Jotham, dans son discours figuré et populaire, fait allusion non à la Ronce, mais au Jujubier commun (Zizyphus vulgaris) très abondant en Palestine et en Syrie.
C'est un arbre de grandeur moyenne, à rameaux tortueux, garnis d'épines crochues ; il appartient à la famille des Rhamnées ou Nerpruns.

Il croît aussi en Égypte et en Barbarie, et paraît avoir été apporté en Europe sous le règne de l'empereur romain Auguste ; on le cultive en Espagne et en Italie pour ses fruits, qui sont fort abondants et estimés à cause de leur saveur sucrée et de leurs propriétés adoucissantes. Ils ont le volume et la forme d'une olive, et renferment une noix à deux grains, entourée d'une pulpe jaunâtre. Le bois du Jujubier est très combustible.



CHAPITRE XVIII

Le Tamarisque

 Saül était assis au coteau, sous un chêne à Rama, ayant sa hallebarde en sa main ; et tous ses serviteurs se tenaient devant lui. (1 Sam. XXII, 6.) Selon plusieurs savants, le mot chêne doit se rendre ici par Tamarisque.

Les espèces de ce genre sont très communes dans l'Asie occidentale. Des commentateurs pensent que c'était un bois de Tamarisques (et non de chênes) qu'Abraham planta à Béersceba, lorsqu'il invoqua le nom de l'Éternel, le Dieu fort d'éternité. Cet endroit est en effet très exposé à des sécheresses qui eussent rendu difficile la culture des chênes. Nous aimons à nous représenter le patriarche élevant son âme à Dieu sous les gracieux arceaux de ce temple naturel. Le Tamarisque oriental (Tamarix articulata), comme en général les diverses espèces de Tamarisque, est appelé Asul par les Arabes, dans quelques parties de l'Orient Itel ou Atel, en Égypte Athlé. Il atteint souvent une hauteur de sept mètres (20 pieds) ; il compte parmi les arbres grands et des plus gracieux d'une famille distinguée par son élégance.

L'espèce sauvage des côtes de France (Tamarix gallica), très répandue aussi en Orient, est assez semblable au Tamarisque oriental, sauf pour la taille. Ses rameaux minces et élégamment courbés, avec leur feuillage d'un vert clair et leurs épis de fleurs rosés, en font un ornement pour les côtes basses et incultes.
En Palestine, ce Tamarisque charme d'autant plus le voyageur qu'il se rencontre au bord des torrents desséchés, dans les déserts les plus stériles. À l'extrémité du désert de Sur, où se passa la scène biblique d'Agar chassée avec son enfant, croissent en abondance des bosquets de Tamarisques rabougris ; bien des voyageurs pensent que ce fut sous l'un de ces buissons que la mère désolée déposa son fils.

Selon Burckhardt, le Tarfa ou Tamarisque se plaît surtout dans les sables, et dans la saison la plus sèche, lorsque toute végétation dépérit autour de lui, il ne perd jamais sa verdure. Il se trouve en quantité dans les déserts de l'Arabie, de l'Euphrate, de la Mecque et de la Nubie. Autour de Médine, les Arabes cultivent des Tamarisques dans leurs jardins, pour en employer le bois aux constructions ; à cause de sa dureté ; ils en tirent de plus un excellent charbon. Les jeunes feuilles sont une des nourritures favorites des chameaux ; les moutons les aiment aussi.

Tamarix Gallica (Tamarisque)

 En Égypte, le Tamarisque oriental est souvent aussi grand qu'un chêne, et si abondant dans le Delta, que tout village possède un plus ou moins grand nombre de ces arbres gracieux. Aucun autre bois dans cette contrée ne saurait remplacer le Tamarisque pour le chauffage et la construction ; aussi les Égyptiens disent-ils proverbialement : « Le monde irait bien mal si les "Athlés" venaient à manquer. »
Un de ces arbres se trouve aujourd'hui isolé sur les ruines de Babylone ; les Mahométans le vénèrent parce qu'ils prétendent que leur prophète Ali y attacha son cheval lors de la bataille de Hilleb.

Le Tamarisque est l'une des plantes que quelques voyageurs ont supposé avoir fourni la manne aux Israélites dans le désert. Il est en effet une espèce de Tamarisque (Tamarix mannifera) dont les feuilles sécrètent de petits globules sucrés ; elle ne diffère peut-être pas du Tamarix gallica et croit dans les déserts du Sinaï, où les Juifs furent nourris miraculeusement pendant tant d'années.

Voyons si le texte de l'Écriture nous permet d'admettre cette explication : Au matin il y eut une couche de rosée à l'entour du camp, et cette couche de rosée étant évanouie, voici sur le désert une petite chose ronde, menue comme de la blanche gelée sur la terre ; ce que les enfants d'Israël ayant vu, ils se dirent l'un à l'autre : Qu'est-ce que cela ? car ils ne savaient ce que c'était. Et Moïse leur dit : C'est ici le pain que l'Éternel nous a donné à manger. (Ex. XVI, 13-15.)
Le mot hébreu man signifiant : quoi, qu'est-ce ? fournit aux Israélites le nom de cette nourriture inconnue et nouvelle. Rien dans ce passage qui puisse faire supposer une exsudation végétale.
Les Tamarisques du Sinaï produisent encore aujourd'hui de la manne, mais en petite quantité ; elle est recueillie avec grand soin par les Bédouins, qui la considèrent comme un aliment de luxe ; ils la consomment presque toute eux-mêmes ; le reste est envoyé soit, au Caire, soit aux moines du mont Sinaï. Ceux-ci ne manquent pas d'affirmer que c'est la vraie manne de l'Exode.

Le docteur Kitto fait remarquer à l'appui de l'opinion opposée, combien il est plus facile d'admettre un fait entièrement miraculeux. Comment en effet se représenter des forêts de Tamarisques assez étendues pour nourrir tout un peuple pendant une seule semaine ?
Ainsi, dans bien des cas, les efforts faits pour expliquer les miracles par de simples lois de la nature, n'ont abouti qu'à créer des difficultés nouvelles. Oh ! quand l'homme sage du monde se contentera-t-il de recevoir l'Écriture-Sainte avec la simplicité d'un petit enfant ?

La planche V représente la floraison et le feuillage du Tamarisque, avec un grossissement et divers détails de la fleur.



CHAPITRE XIX

Les Fèves

 Barzillaï.... amena.... du froment, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des Fèves, des lentilles et d'autres grains rôtis. (2 Sam. XVII, 27, 28.)

Le présent fait ici à David dans un moment de détresse, était exactement ce qu'un Oriental de nos jours offrirait en pareille circonstance.
On sait peu de choses sur l'extension de la culture de la Fève dans la Palestine moderne ; mais les Hébreux en faisaient un grand usage.

La Fève (Vicia Faba) croît, dit-on, spontanément en Perse, mais ce fait est douteux (1). Dès les anciens temps, elle a été cultivée jusqu'en Chine, au Japon, et dans l'Afrique septentrionale. Elle faisait partie de la nourriture des Grecs et des Romains.
Burckhardt dit que les rives du Nil sont parfumées par la suave odeur que répand cette plante à l'époque de sa floraison. Les marchands de légumes arrivent de bonne heure dans les rues, où ils vendent des Fèves bouillies, soit sans mélange, soit assaisonnées d'ail ; c'est le déjeuner favori des Égyptiens et des Arabes. En Syrie, on cultive aussi la Fève, dont les tiges fauchées et écrasées servent à la nourriture du bétail. Les diverses variétés de Fèves ont toutes des fleurs blanches rayées de lilas, avec une marque noire.



CHAPITRE XX

L'Orge

 Les commis.... faisaient aussi venir de l'Orge et de la paille pour les chevaux, au lieu où ils étaient, chacun selon sa charge. (1 Rois IV, 27, 28.)

L'Orge (Hordeum) est mentionnée pour la première fois à propos de la septième plaie d'Égypte. Nous voyons que l'Orge était alors en épis, car, autrefois comme aujourd'hui, elle mûrissait dans cette contrée un mois plus tôt que le froment. (Ex. IX, 31.)

L'Orge est encore cultivée en grande quantité dans toute l'Égypte ; selon Burckhardt, on en mange les épis verts, bouillis et servis avec du lait ; on en tire aussi une liqueur enivrante, fort recherchée par les classes inférieures de la population.

La Bible fait souvent allusion à la culture de l'Orge en Palestine. Ruth glanait de l'Orge. (Ruth. II, 23.) Le prophète Esaïe, énumérant les plantes cultivées, cite entre autres cette céréale. (Esaïe XXVIII, 25.) Le pain d'Orge formait, comme de nos jours, la nourriture habituelle des pauvres ; on donnait aussi de l'Orge au bétail.
Un soldat de l'armée de Gédéon vit en songe « un gâteau de pain d'Orge (emblème de l'épée de ce guerrier) roulant vers le camp des Madianites et renversant leurs tentes ». (Juges VII, 13, 14.)
L'un des miracles de notre Sauveur consista dans la multiplication de cinq pains d'Orge et de deux poissons pour nourrir cinq mille hommes. (Matth. XIV, 15-21.)

Mc Cheyne et Bonar mentionnent souvent la culture de ce grain ; ils disent, en parlant des environs de Gaza : « Au sortir des bois d'oliviers, la vue s'ouvre sur une belle plaine. Dans les champs, tous les travaux de la moisson semblaient s'opérer à la fois. Les uns coupaient l'Orge avec une faucille assez semblable à la nôtre, quoique toute de fer, avec un plus long manche et un plus petit tranchant ; les autres faisaient les gerbes ; plusieurs glanaient, d'autres encore emportaient ce qui avait été préparé. L'Orge paraissait de bonne qualité, mais la récolte était étonnamment chétive et les mauvaises herbes abondaient à tel point que des ânes et d'autres bestiaux paissaient sur la portion du champ déjà moissonnée. »
Et ailleurs : « En nous approchant du sommet du mont de Sion, nous nous trouvâmes au milieu d'un vaste champ d'Orge. La récolte était très chétive et les tiges fort petites. Nous en cueillîmes quelques épis pour les emporter avec nous comme une preuve sensible de l'accomplissement de la parole de Dieu, toujours vraie et certaine : Sion sera labourée comme un champ. » (Michée III, 12.)

L'Orge étant cultivée depuis très longtemps, on ignore sa patrie originaire. Une ancienne tradition égyptienne attribue à la déesse Isis la découverte et la première culture de cette céréale. Beaucoup de traditions semblables se rattachent à l'introduction de diverses plantes alimentaires. Transmis de bouche en bouche, le nom de l'intelligent auteur d'une découverte ou d'un perfectionnement, s'enveloppait chez les anciens d'un certain mystère et finissait par devenir celui d'une divinité.

Il n'y a pas de céréales dont le rayon de culture soit aussi étendu que celui de l'Orge ; cette plante supporte la sécheresse et la chaleur mieux que toute autre ; elle mûrit très promptement, grand avantage pour les étés si courts des régions septentrionales ou montagneuses, car le froment, plus tardif, ne saurait y prospérer.

L'Orge était cultivée par les Grecs et les Romains. Les premiers nommaient la bière : « vin d'Orge ; » chez les seconds, les gladiateurs s'appelaient Hordiarii parce qu'ils se nourrissaient d'Orge.


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(1) La plupart de nos céréales et de nos légumes ne se retrouvant nulle part à l'état sauvage, M. A. Jordan a émis l'idée ingénieuse que ces plantes auraient été données directement par l'Éternel, comme alimentaires, à nos premiers parents, puis conservées par les graines que Noé, lors du déluge, n'aurait pas manqué de réunir dans l'arche.

 

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