Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE


BOTANIQUE BIBLIQUE



CHAPITRE XI

L'Épeautre

 Le blé et l'Épeautre ne furent point frappés, parce qu'ils étaient cachés. (Ex. IX, 32.)

Les commentateurs ont eu beaucoup de peine à préciser la plante désignée ici, bien qu'il soit évidemment question d'une plante cultivée en Égypte. Dans Esaïe (XXVIII, 25) nous voyons qu'elle l'était aussi en Palestine. L'Épeautre ayant longtemps servi de nourriture aux anciens Égyptiens et à quelques peuples de la Syrie, il est très probable que c'est de lui qu'il est parlé ici.
L'Épeautre (Triticum Spelta) est une espèce de blé distincte du froment ordinaire, à grosses tiges et à forts épis. Le pain fait avec sa farine est très inférieur à celui de froment. Cette céréale est commune dans plusieurs parties de la Suisse et de l'Allemagne. Ce qui la recommande surtout, c'est qu'elle réussit dans presque tous les terrains.



CHAPITRE XII

Le Grenadier


 Tu feras à ses bords (de la robe) des Grenades de pourpre, d'hyacinthe, d'écarlate et de cramoisi tout autour, et des clochettes d'or entremêlées tout autour. (Ex. XXVIII, 33.)

L'abondance du Grenadier (Punica Granatum) en Palestine nous explique les nombreuses allusions qu'y font les écrivains sacrés. Les voyageurs modernes ne jouissent pas moins de son ombrage que Saül lorsqu'il était assis paisiblement sous le Grenadier de Migron. (1 Sam. XIV, 2.) Lord Lindsay parle souvent des superbes Grenadiers de la Palestine et des délicieux bosquets qu'ils forment près de Cana en Galilée. Il cite un écrivain arabe qui dit en parlant de la végétation des environs de Szalt, théâtre probable de la décollation de Jean-Baptiste : « On y voit des jardins célèbres dans tout l'Orient à cause de leurs Grenadiers. »

Bonar et Mc Cheyne nous peignent le village de Karieh, près de Sçaron, caché au milieu des figuiers, des oliviers et des Grenadiers, avec un palmier solitaire qui domine cette mer de verdure. « Ces Grenadiers, disent-ils, étaient en pleine floraison : leurs fleurs écarlates se détachaient sur le vert foncé des feuilles. »
Le port de ces arbres rappelle l'aubépine ; couverts de fleurs brillantes et de fruits cramoisis de la grosseur et de la forme d'une pomme, ils offrent un coup d'oeil ravissant.
Il n'est pas facile de déterminer la raison pour laquelle la Grenade fut choisie par l'Éternel comme l'ornement le plus approprié à la robe sacerdotale.
Les anciens Juifs connaissaient très bien le Grenadier, puisqu'il croissait spontanément dans leur pays et qu'on en cultivait beaucoup dans les vergers et les jardins ; ainsi Moïse décrit Canaan comme un pays de Grenadiers. (Deut. VIII, 8.)
Son usage symbolique dans le matériel du culte est moins fréquent que celui de l'olivier ou du myrte ; cependant il est probable que son emploi dans le vêtement du grand prêtre avait un sens figuré. À une époque très reculée, le Grenadier était déjà regardé en Orient comme une plante sacrée.
Plusieurs commentateurs pensent que le temple païen de Rimmon, en Assyrie, était consacré au culte du Grenadier, Rimmon étant le nom hébreu de cet arbre.
D'autres estiment avec Rosenmuller que ce mot signifie plutôt ici l'Exalté, et qu'il désigne probablement le temple du soleil. On ne saurait douter, cependant, que le Grenadier n'ait été très anciennement le symbole de la fertilité, à cause de l'abondance de ses graines, et, par un développement de la même idée, celui d'une grande multitude.
En Égypte, le peuple le tenait pour sacré ; en Perse, une Grenade ornait le bout du sceptre royal. À Rhodes, la fleur de cette plante faisait partie des armes de la ville. Une ancienne statue de Jupiter, décrite par Achille Tertius, portait une Grenade à la main.
Dans le temple de Salomon, la Grenade surmontait les chapiteaux des colonnes. La couleur rouge qu'a ce fruit lorsqu'il commence à s'ouvrir, fournit plusieurs comparaisons dans le Cantique de Salomon : « Ta tempe est comme une pièce de » pomme de Grenade » (Cantique des Cantiques, IV, 3), dit le poète décrivant la beauté de l'épouse ; exactement, remarque le docteur Taylor, comme nous comparons aujourd'hui de belles joues à une pêche. Les fleurs du Grenadier entraient dans la couronne de la fiancée lors des fêtes du mariage.

Le fruit du Grenadier acquiert une douceur exquise dans les contrées chaudes d'où il est originaire et où il est fort estimé ; on en mange les grains saupoudrés de sucre ; lorsqu'ils sont bien desséchés, on s'en sert pour divers gâteaux.
Le docteur Kitto remarque qu'en Orient la Grenade est employée dans la plupart des cas où nous ferions usage du citron. Le vin épicé de Grenades se prépare en pressant ce fruit. Les sorbets, si estimés par les Musulmans, qui ne boivent pas de vin, doivent leur saveur au jus de Grenade.

Quoique le Grenadier ne soit pas originaire de l'Égypte, nous voyons cependant qu'il y était cultivé du temps des Israélites ; lorsqu'ils comparaient en se lamentant, les solitudes désertes du Sinaï avec le pays qu'ils venaient de quitter : « Pourquoi, disaient-ils, nous avez-vous fait monter hors d'Égypte, pour nous amener en ce méchant lieu qui n'est point un lieu pour semer, ni un lieu pour des figuiers, ni pour des vignes, ni pour des Grenadiers. » (Nomb. XX, 5.)

Les Grenadiers croissent à l'état sauvage dans l'Europe méridionale ; ils étaient cultivés chez les Romains (Pomum Granatum), et chez les Grecs leur fruit est mentionné par les poètes les plus anciens sous le nom de pomme de Carthage ; les médecins faisaient cas des vertus curatives de cet arbre.



CHAPITRE XIII

La Coriandre

 La manne était comme le grain de Coriandre. (Nomb. XI, 7.)

La Coriandre, souvent mentionnée par les écrivains du Talmud (vaste commentaire composé par des docteurs juifs), était employée par les anciens comme assaisonnement et médicament. C'est la graine d'une plante ombellifère (Coriandrum sativum), originaire de l'Orient ou de l'Inde, mais acclimatée dans l'Europe méridionale, où on la trouve souvent en abondance dans les champs.
Ces graines très aromatiques s'emploient quelquefois pour assaisonner des potages, ou pour déguiser en pharmacie le goût désagréable de certains médicaments ; les distillateurs en font aussi un grand usage.
Au moyen âge, on préparait une liqueur agréable en les faisant infuser dans du vin, et elles entraient dans la composition de divers mets. La Coriandre, employée comme épice par les Arabes, est encore aujourd'hui fort goûtée en Égypte et dans les Indes.



CHAPITRE XIV

Les Concombres, les Melons, les Poireaux, les Oignons et les Aulx

 Les enfants d'Israël se mirent à pleurer, disant : Qui nous fera manger de la chair ? Il nous souvient des poissons que nous mangions en Égypte sans qu'il nous en coûtât rien, des Concombres, des Melons, des Porreaux, des Oignons et des Aulx. (Nomb. XI, 4-5.)

Hélas ! quel esprit de murmure chez les Israélites ! Dieu, par sa main puissante, les avait retirés de la servitude ; pour eux, il avait ouvert la Mer Rouge, envoyé le nuage miraculeux, fait jaillir l'eau vive du rocher et rendu douce l'eau de Mara ; pour eux, il avait fait descendre la manne du ciel, et maintenant ils oublient toutes ces délivrances et se plaignent de n'avoir que de la manne devant les yeux. Ils se rappellent les excellentes productions de l'Égypte, en oubliant la servitude qui les y faisait tant souffrir. Grand avertissement pour nous, si souvent tentés de les imiter !

Les diverses plantes réunies dans le verset cité, formaient la nourriture ordinaire des Égyptiens, et, par conséquent, les Juifs, bien que traités et nourris en esclaves, pouvaient se les procurer comme ces derniers ; l'habitude les leur faisait préférer à tout autre aliment.
D'après le docteur Kitto, lorsque Damiette fut assiégée en 1218, plusieurs Égyptiens des moins robustes moururent par suite de la privation des aulx, des oignons, des poissons, des fruits et des légumes auxquels ils étaient accoutumés ; ils avaient cependant du blé en quantité.

Le Concombre (Cucumis sativus) a toujours été abondamment cultivé en Égypte ; sa nature succulente lui permet de résister à la sécheresse des plaines sablonneuses, et il réussit aussi très bien dans les riches terrains arrosés par le Nil. Quand les Hébreux se furent établis en Palestine, ils y cultivèrent cette plante qu'ils estimaient si fort.
Lorsque Esaïe s'afflige sur Jérusalem, il s'écrie : « La fille de Sion restera comme une cabane dans une vigne, comme une loge dans un champ de Concombres. » (Es. 1, 8.)
Des plantations de Concombres sans clôtures attirent encore aujourd'hui l'attention du voyageur lorsqu'il traverse les plaines de la Palestine, et une hutte de branchages y est construite pour abriter les gardiens qui empêchent les passants de cueillir les fruits parvenus à leur maturité.

Le Concombre d'Égypte est plus petit, souvent plus blanc et d'une chair plus ferme que le nôtre. L'excellence de son arôme et l'abondance de son jus font comprendre la préférence que les Orientaux lui accordent entre les divers légumes. Les Russes et les Tartares le placent au-dessus de tous les autres mets lorsqu'il est salé.

Le Melon (Cucumis Mélo) et la Pastèque (Cucurbita Citruttus) sont probablement compris tous les deux dans le verset cité. Le gros fruit jaune du premier est souvent servi sur nos tables ; il est aussi abondamment cultivé en Amérique. Cette plante paraît être originaire de la région caucasienne. Elle prospère également dans les terrains secs et les sols humides ; quelques variétés semblent avoir été cultivées en Égypte à une époque très reculée. Dans les pays chauds, ce fruit atteint un développement considérable.

Il y a en Égypte une espèce de Melon (Cucumis Chate) plus estimée que les autres ; elle y est regardée comme la variété la plus salubre et comme l'une de celles dont les personnes délicates ont le moins à se défier. Son jus fournit une boisson agréable, fort goûtée des Égyptiens.

La Pastèque ou Melon d'eau se distingue des autres espèces par ses feuilles découpées et son fruit très aqueux, mais d'une saveur peu sucrée. Dans les contrées chaudes de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique ce fruit atteint souvent six décimètres (22 pouces) de diamètre ; il est globuleux et uni, la pulpe est d'un blanc de neige, plus ou moins teinte de rouge foncé, et contient des graines noires.
Dans quelques parties de l'Amérique méridionale, la Pastèque est énorme ; Humboldt rapporte que dans la presqu'île d'Araya, souvent privée de pluie pendant quinze mois, et où par conséquent un fruit juteux est fort estimé, on voit fréquemment des Pastèques pesant vingt-cinq à trente kilogrammes (50 à 60 livres).
En Égypte, on en mange beaucoup pendant l'été. On l'y emploie à la fois comme nourriture, boisson rafraîchissante et remède ; c'est le seul médicament des pauvres atteints de la fièvre. Pour ce dernier usage, on préfère l'espèce la plus sucrée ; lorsque les fruits sont complètement mûrs, on en exprime le jus, on le sucre, et l'on en boit abondamment.

On cultive la Pastèque en Palestine ; c'est au pied du mont Carmel que se trouvent, dit-on, les meilleures. On en sale et on en rôtit, sans en retirer les graines, écrit le docteur Kitto, et ce comestible, assez extraordinaire, vendu dans les bazars, trouve de nombreux amateurs.

Passons maintenant aux autres plantes mentionnées dans le verset cité.

Le Porreau commun (Allium Porrum), si employé dans nos cuisines, était très estimé des Romains. C'est l'un des mets favoris des Orientaux, comme aux jours des anciens Juifs ; les Turcs vont jusqu'à dire que c'est une friandise digne des tables du paradis. Chez les Égyptiens modernes, on emploie comme assaisonnement, de même qu'en Europe, le Porreau haché fin.

L'Oignon (Allium Cepa) n'est pas moins apprécié en Orient que le Porreau. Voici, à cet égard, l'opinion d'Hassel qui est, confirmée par les autres voyageurs : « Quiconque a goûté des Oignons en Égypte, doit reconnaître qu'ils sont meilleurs que ceux de toute autre contrée. Ils y sont doux, tandis que dans les autres pays ils ont une saveur forte et nauséabonde ; ils y sont tendres : ailleurs durs et indigestes. »
Ce voyageur regardait la soupe aux Oignons d'Égypte comme le meilleur mets qu'il eût jamais goûté. C'est souvent la seule nourriture des pauvres ; ils coupent les Oignons en quatre et les font rôtir ; mais les classes aisées les mélangent ordinairement avec de la viande rôtie.
Aux marchés, on les vend cuits ou crus à des prix très bas. Les anciens Égyptiens ne se bornaient pas à faire grand cas de cette plante, ils juraient aussi par elle et en adoraient même quelques variétés. En Palestine et dans tout l'Orient, les Oignons forment de grandes plantations, et, aux environs de Samarie, ils passent pour être aussi doux et aussi délicats qu'en Égypte.

L'Échalote commune de nos jardins potagers (Allium ascalonicum), qui a tiré son nom latin d'Ascalon, d'où elle a été apportée, est considérée par quelques auteurs comme le véritable Ail d'Égypte, quoique l'Ail ordinaire (Allium sativum) soit d'un usage général en Orient dès les temps les plus reculés. Pline le mentionne comme ayant servi à l'alimentation des ouvriers qui construisaient les pyramides, et ajoute qu'on dépensa de fortes sommes pour cet article.

L'Ail est prescrit aux Juifs par le Talmud comme assaisonnement de plusieurs sortes de viandes. Il compte encore aujourd'hui parmi les mets favoris de ce peuple, dont les habitudes, dans quelque contrée qu'il vive, conservent toujours certaines traces de leur origine orientale. Dans le bassin inférieur du Nil, on en offre fréquemment aux voyageurs.

Il paraît que plusieurs espèces d'Ail sont très utiles ; au Kamtchatka, on les fait bouillir avec des choux et d'autres légumes, et l'on mange froid ce mélange. Les Kamtchadales considèrent aussi l'Ail comme l'un des remèdes les plus efficaces contre les éruptions cutanées auxquelles leur misérable nourriture les rend très sujets, et cessent de craindre le scorbut a l'époque où le printemps fait fondre les neiges et met à découvert les jeunes pousses de l'Ail.



CHAPITRE XV

Le Froment

 L'Éternel ton Dieu te va faire entrer dans un bon pays, un pays de torrents d'eau, de fontaines et d'abîmes qui sortent par les campagnes et les montagnes, un pays de Blé, d'orge, de vigne, de figuiers, de grenadiers, un pays d'oliviers qui portent de l'huile et un pays de miel. (Deut. VIII, 7, 8.)

Voilà une magnifique description de l'ancienne patrie des Israélites. Nous y trouvons le Blé (froment) et l'orge mentionnés séparément, et ces céréales, de même que les pois, les fèves, les lentilles, le cumin, et plusieurs autres plantes, sont souvent compris sous la dénomination générale de graines, si fréquemment employée dans l'Écriture.
Cependant le Froment marchait toujours en première ligne, comme chez nous.
Dans la Terre-Sainte, on le cultivait partout ; il y était d'une grande beauté ; en Égypte et en Syrie, c'était l'espèce de grain la plus usitée.
Le pain de Froment et d'orge était la nourriture ordinaire des habitants de la Palestine ; en outre, des épis de Blé, recueillis avant leur maturité et sèches, puis légèrement rôtis ou bouillis, ont été de tout temps et sont encore aujourd'hui un mets très connu en Orient.

Dieu se faisait offrir des épis de Blé ainsi préparés, comme témoignage de respect et de reconnaissance. Tu offriras, pour le gâteau de tes premiers fruits, des épis qui commencent à mûrir, rôtis au feu, savoir : les grains de quelques épis égrenés. (Lévit. II, 14.)
Dans l'Orient, on mange habituellement des grains de Blé rôtis, mûrs ou non ; on les fait aussi bouillir d'abord ; puis on les réduit en farine et l'on en sépare le son, ensuite on fait sécher au soleil. La farine obtenue par ce moyen, mêlée avec du miel, du beurre, des épices, est fort goûtée, ainsi qu'une boisson rafraîchissante qu'on prépare en la mélangeant avec de l'eau.

L'Égypte était renommée par son Blé dès les temps les plus anciens ; chacun se rappelle les frères de Joseph, dont les voyages dans ce pays avaient pour but de se procurer du Blé pendant la disette qui régnait chez eux.
Rome et Constantinople considéraient cette contrée comme un grenier inépuisable, et les Arabes modernes viennent de partout s'y approvisionner. La culture du Blé n'y exige que fort peu de soins ; il suffit presque de répandre la semence sur le sol, l'inondation du Nil fait le reste.

Le Froment d'été et celui d'hiver étaient cultivés avec un égal succès en Palestine, mais jusqu'à présent le Blé égyptien est reconnu comme celui qui rapporte le plus.

Lorsque les Égyptiens, qui ne connaissaient pas la résurrection des corps, cherchaient à rendre les cadavres de leurs morts éternels en les embaumant, ils mettaient souvent des grains de froment dans le sarcophage ; quelques-unes de ces semences ont été récemment confiées à la terre ; des siècles n'ont pu anéantir la force reproductive de ce Blé dont la récolte avait été faite probablement par des esclaves des Pharaons ; il a poussé vigoureusement dans nos contrées et y a donné des épis.


Table des matières

Page suivante:
 

- haut de page -