Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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BOTANIQUE BIBLIQUE


BOTANIQUE BIBLIQUE



CHAPITRE VI

Les Lentilles

 Esaü dit à Jacob : Donne-moi, je te prie, de ce roux-là, car je suis fort las Et Jacob donna à Esaü du pain et le potage de lentilles. (Gen. XXV, 30, 34 ; comp. Hébr. XII, 16.)

La Lentille (Ervum Lens) dont était composé le potage qui tenta le chasseur fatigué, est un des plus petits légumes. Elle atteint rarement plus de cinq décimètres (18 pouces) de hauteur ; la nature débile de la tige fait qu'elle ne reste debout qu'en s'attachant par ses vrilles aux plantes voisines. Elle a des fleurs bleuâtres qui rappellent en petit celles des pois, mais produisent des graines moins nombreuses, moins grosses, et aplaties.

On la cultive en grand dans les terrains sablonneux de l'Orient et de quelques contrées de l'Europe. Quelques variétés répandues en France et en Allemagne sont employées surtout en potage. Dans les marchés de la Syrie et de l'Égypte, on vend d'ordinaire les lentilles toutes préparées. Selon Burckhardt, un mélange de riz et de Lentilles, par portions égales, sur lequel on étend du beurre, forme l'un des mets favoris des classes moyennes de l'Arabie, et compose souvent à lui seul leur souper. « J'ai trouvé partout dans l'Hedjaz, » dit cet auteur, « que les Bédouins en voyage ont pour toute provision du riz, des Lentilles, du beurre et des dattes. »

Rosenmuller dit que le potage des Lentilles était appelé roux, à cause de sa couleur. Pline parle d'une variété égyptienne qui croissait sur les sables rouges qui entourent les pyramides, et, remarquant que les Lentilles préféraient un sol de cette espèce, il se demande à tort si ce légume ne tire pas sa couleur rougeâtre du terrain sur lequel il croît. Des voyageurs qui ont mangé de ce mets très répandu en Orient, disent qu'il a l'apparence du chocolat cuit.

Près de la caverne d'Hébron, où Abraham et sa famille furent ensevelis, d'Arvieux vit un grand bâtiment avec une cuisine à l'entrée. Chaque jour, on y préparait une grande quantité de potage, fait avec diverses sortes de légumes, mais surtout avec des Lentilles, puis des derviches le distribuaient aux pauvres et aux voyageurs, en souvenir de ce qui se passa entre Esaü et Jacob. Dans la Haute-Égypte, près des cataractes du Nil, on fait avec un mélange de Lentilles et d'orge un pain d'une qualité passable.



CHAPITRE Vil

Le Chêne

 Alors mourut Débora, la nourrice de Rebecca ; elle fut ensevelie sous un Chêne appelé Allonbacuth (c'est-à-dire, le Chêne des larmes.) (Gen. XXXV, 8.)

Les Chênes de nos contrées dont rien n'entrave la croissance, parviennent à une taille majestueuse et sont comme des arbres géants à côté des autres ; en Palestine, on les retrouve, il est vrai, formant de beaux bois et de jolis bosquets sur les collines et les montagnes, mais chaque arbre, pris individuellement, est loin d'égaler le roi de nos forêts.
Plusieurs localités de la Terre-Sainte, parsemées de nombreux bouquets de Chênes toujours verts, ont la riche apparence d'un parc de nos contrées. Ces arbres sont groupés en assez grand nombre sur les hauteurs qui environnent Hébron, mais c'est sur les collines de Basçan, célèbres dans la Bible, que le Chêne est le plus vigoureux et le plus beau.
Burckhardt se réjouissait en approchant des ombrages épais fournis par les Chênes de Basçan et de Galaad. Esaïe (II, 12, 13) fait allusion a ces lieux : II y a un jour assigné par l'Éternel des armées contre tous les orgueilleux et les hautains, contre tout homme qui s'élève, et il sera abaissé, et contre tous les cèdres du Liban hauts et élevés, et contre tous les Chênes de Basçan, et Zacharie (XI, 12) dit : Chênes de Basçan, hurlez, car la forêt qui a été comme une place forte a été coupée.

Il y a deux mots hébreux différents que nos traducteurs ont rendus par Chêne ; mais il a été prouvé que l'un d'eux se rapporte au Térébinthe. Le mot Allon est évidemment le Chêne.

Le docteur Royle cite cinq espèces de Chêne communes en Palestine ; mais, ainsi qu'il le fait remarquer, la fréquente mention du Chêne dans nos Saintes-Écritures porterait à conclure que cet arbre était plus abondant dans les campagnes de Canaan autrefois qu'aujourd'hui.

Le Chêne vert ou Yeuse (Quercus Ilex) se trouve dans l'Asie occidentale et dans l'Europe méridionale. Une de ses variétés donne des fruits doux, mangeables ; c'est peut-être là le gland cité par les auteurs classiques comme nourriture des habitants primitifs de la Grèce.
Le Chêne à feuilles de houx (Quercus pseudococcifera) a été considéré comme une simple variété de l'yeuse, mais il y a une différence notable dans le port de ces deux arbres.

Le grand Chêne à cupules épineuses (Quercus Aegilops) se présente fréquemment a la vue du voyageur qui parcourt les collines de Juda. Il est quelquefois appelé Chêne à barbe de chèvre, a cause des lichens longs et pendants qui souvent abondent sur ses branches.

Le Quercus Ithaburensis ou Chêne du Thabor appartient aussi à la Palestine ; il n'est pas de haute taille, mais ses feuilles sont très grandes et d'un vert magnifique.

Il n'y a plus à citer pour la Terre-Sainte que le Chêne Kermès (Quercus coccifera), mais les botanistes en ont encore décrit plusieurs espèces, dont le nombre s'augmentera certainement plus tard. Le Chêne Kermès est remarquable, parce qu'il nourrit le Kermès (Coccus Ilicis), petit insecte qu'on trouve en quantité sur ses bourgeons. Cet animal était la seule substance qui servît à teindre en écarlate depuis l'époque où l'on perdit l'usage de la pourpre, célèbre couleur citée dans la Bible et tirée d'un coquillage des côtes de la Phénicie. Plus tard, l'un et l'autre furent remplacés par l'insecte du Cochenillier d'Amérique.

Le Chêne Kermès est un arbrisseau de petite taille et toujours vert ; les insectes qu'il nourrit sont encore utilisés par les indigènes du Levant, de la Barbarie et d'autres contrées, mais ils sont fort peu employés pour la teinture dans les pays du Nord. Cet arbuste couvre les collines de la France méridionale et de l'Espagne, et bien des habitants du royaume de Murcie n'ont pas d'autre métier que de recueillir le Kermès pour les teinturiers.



CHAPITRE VIII

L'Amandier, le Pistachier et le Noisetier

 Jacob dit à ses fils : Prenez les choses les plus estimées du pays dans vos vaisseaux, et portez à cet homme un présent, quelque peu de baume, quelque peu de miel, des drogues, de la myrrhe, des Dattes et des Amandes. (Gen. XLIII, 11.)

Les Amandes n'étaient pas aussi abondantes en Égypte qu'en Syrie. Aujourd'hui comme autrefois, l'Amandier (Amygdalus Communis) est très répandu en Palestine et en Syrie, soit à l'état cultivé, soit a l'état sauvage. La beauté de cet arbre dans les environs de Sidon a frappé les voyageurs. Carne raconte que les jardins plantés d'Amandiers s'y étendent à quelque distance de la ville ; ils produisent une grande quantité de fruits destinés surtout à l'exportation.
À Nablous, l'ancienne Sichem, les boutons rosés et les fleurs odorantes de ces arbres brillent au printemps parmi les gracieux palmiers et les vigoureux figuiers.
Trois siècles avant Jésus-Christ, Théophraste a parlé de la floraison printanière de l'Amandier ; c'était le seul arbre connu qui fleurît avant de pousser des feuilles. Sa floraison précoce lui avait valu son nom hébreu de Schakède, dont la racine peut se rendre par faire vite, se réveiller de bonne heure. Elle symbolise pour Jérémie (I, 11) le prompt accomplissement des paroles de Dieu. Salomon désigne (Eccl. XII, 7) la chevelure blanche du vieillard sous l'image d'un Amandier en fleurs.
En Palestine, ces fleurs se développent dans toute leur beauté pendant le mois de février.

Le fruit de l'Amandier, qui fournit une huile très agréable, précieuse surtout dans les pays où l'emploi de l'huile est général, était fort estimé en Orient. Ce fut vraisemblablement le motif qui fit choisir la forme d'amande pour divers objets consacrés au service de Dieu dans le tabernacle. (Ex. XXV, 33.)

Un jour qu'Israël murmurait contre Moïse et son frère, Dieu le réduisit au silence en faisant miraculeusement bourgeonner la verge d'Aaron, qui produisit des amandes et fut conservée pendant longtemps dans l'Arche de l'Alliance (Nomb. XVII, 2, 10 ; Hébr. IX, 4), en témoignage de l'incrédulité d'Israël et de la puissance de Jéhovah.

Plusieurs auteurs traduisent par Pistaches le mot Dattes mentionné dans le passage qui commence ce chapitre. Le Pistachier (Pistacia vera), quoique assez abondant en Syrie, est rare en Égypte. C'est un arbre de petite taille, appartenant au même genre que le Térébinthe, et cultivé dans l'Europe méridionale et en Orient. Les Pistaches sont employées dans la préparation de diverses pâtisseries et de plats sucrés, ou bien apprêtées avec du poivre et du sel ; on en importe beaucoup de Syrie en Europe. Ce fruit a une coque ligneuse légèrement colorée ; le grumeau, vert à sa maturité, a une saveur douce et délicate fort estimée. Le Pistachier atteint à peine dix mètres (30 pieds) de hauteur dans les terrains secs, ceux qui lui conviennent le mieux.

Le mot traduit par Coudrier (Gen. XXX, 37) devrait être rendu par Amandier. Il est douteux que le Noisetier croisse spontanément en Palestine.



CHAPITRE IX

Les Herbes amères

 Ils en mangeront la. chair rôtie au feu cette nuit-là ; ils la mangeront avec des pains sans levain et avec des Herbes amères. (Ex. XII, 8 ; comp. Nomb. IX, 11.)

C'est en ces termes que Dieu ordonnait à l'assemblée d'Israël retenue encore en Égypte, de manger l'agneau pascal, ce type de l'Agneau de Dieu qui ôte le péché au monde. (Jean I, 29.) II n'est pas possible de déterminer nettement quelles plantes étaient désignées sous le nom d'Herbes amères. Cinq sortes de plantes sont citées dans la Mischna (ouvrage rabbinique qui fait autorité parmi les Juifs) comme pouvant avoir été employées par les Israélites en cette occasion : la Laitue sauvage, la Chicorée, l'Ortie, le Cochlearia, enfin la Coriandre.

La Chicorée et la Laitue sont toutes deux d'une grande amertume, lorsqu'elles n'ont pas été blanchies à l'obscurité. Le savant rabbin Aben Ezra dit que les Juifs mangeaient toujours des Herbes amères avec leur nourriture ; ils en prenaient un peu avec chaque bouchée de pain ou de viande, exactement comme l'on mange aujourd'hui dans les Indes les citrouilles amères.

Selon l'opinion la plus générale, c'est la Chicorée qu'où désignait spécialement sous le nom d'Herbes amères. On fait en Égypte une forte consommation de cette plante, appelée par les Arabes Chikouryeh. Pline a déjà parlé de son importance dans ce pays ; aujourd'hui même, la Chicorée et d'autres végétaux analogues y forment la moitié de la nourriture des classes inférieures de la population.
Les Septante, autorité fort ancienne, ont adopté la traduction de « Chicorée. » Le docteur Geddes fait remarquer à l'appui que ces Juifs d'Alexandrie, traducteurs du Pentateuque, ne pouvaient pas ignorer quelles étaient les herbes mangées de leur temps à la Pâque.

Ajoutons à la liste de ces plantes amères, la petite Centaurée (Erythroea Centaurium) à fleurs rouges, commune en Europe, et à laquelle plusieurs commentateurs ont pensé ; en effet, dans l'Orient, on mange en février et en mars les jeunes pousses de cette plante, qui sont fort amères.



CHAPITRE X

Le Cannelier et le Cassier

 L'Éternel parla aussi à Moïse et lui dit : Prends des choses aromatiques les plus délicieuses, de la myrrhe franche pour cinq cents sicles, du Cinnamome odoriférant pour la moitié, savoir : pour deux cent cinquante, et du Roseau aromatique pour deux cent cinquante. (Ex. XXX, 22, 23.)

Le Cannelier (ou Cinnamome) n'est pas originaire de Palestine, mais c'est bien de la Cannelle qu'il est ici question. Nous ne savons pas par quelle voie les Hébreux la recevaient des contrées lointaines de l'Inde. Quelques écrivains pensent que le Cannelier croît aussi dans certaines parties de l'Arabie et de l'Afrique ; d'autres estiment que le commerce avec les Indes, où cet arbuste est abondant, est d'une date plus ancienne qu'on ne le croit communément.

Laurus cassia (Cassier)

 Le Laurier Cannelier (Laurus Cinnamomum) est cultivé à Ceylan sur une grande échelle. C'est un arbre peu élevé, à rameaux étendus, son écorce est d'un gris cendré ; il est très pittoresque, soit par sa forme, soit par la diversité des teintes qu'offrent ses feuilles d'un vert éclatant et dont la surface inférieure est blanchâtre.
Les jeunes pousses sont d'une couleur écarlate cramoisie, leur écorce est souvent marquée de taches d'un vert foncé et orangées. Les feuilles ont quelquefois quinze à vingt centimètres (6 à 8 pouces) de longueur sur deux (8 à 9 lignes) de largeur.
Les fleurs ne sont pas belles et, chose singulière dans un arbre dont l'écorce est si parfumée, elles exhalent une odeur fétide. Le fruit, de la grosseur d'une olive, est insipide.
Les plantations de Canneliers abondent à Ceylan et dans les régions avoisinantes, mais ces arbres y croissent aussi sans culture, ainsi à Sumatra, à Bornéo, sur la côte de Malabar. Ils sont, enfin, cultivés dans les Indes occidentales et dans d'autres contrées tropicales.

La Cannelle du commerce est l'écorce intérieure de la plante ; dans les vallées chaudes, on l'enlève déjà aux arbres de quatre à cinq ans ; dans les régions montagneuses, il faut attendre quelques années de plus.
La meilleure Cannelle est celle des jeunes branches. Pour la recueillir, on pratique des incisions longitudinales de chaque côté du tronc, en faisant pénétrer le couteau un peu au-dessous de la surface de l'écorce. On retire ensuite la Cannelle en cylindres creux qu'on attache par paquets du poids d'environ cinq cents grammes (une livre) chacun, et on l'exporte sous cette forme.

Il y a diverses sortes de Cannelle qui varient beaucoup pour la saveur et le parfum ; quelques-unes même ont un goût âpre et peu agréable.
C'est surtout à Ceylan que se prépare l'huile de Cinnamome, qu'on se procure en faisant infuser les débris de l'écorce du Cannelier dans de l'eau de mer pendant quelques heures, puis en distillant.

La saveur de la Cannelle est la pierre de touche de sa bonté ; il y avait autrefois à Ceylan un médecin chargé par le gouvernement anglais de goûter cette substance pour en fixer la valeur ; mais on dut renoncer à ce procédé, l'action de la Cannelle ayant pour les lèvres quelque chose de si corrosif que personne ne pouvait continuer ce métier au delà de deux jours.

L'écorce du Cannelier est astringente et tonique, mais son principal usage médicinal est de voiler le goût des drogues nauséabondes. Il est inutile de parler de ses emplois culinaires. Les anciens Juifs paraissent l'avoir regardée comme une substance délicieuse, qu'ils estimaient fort et payaient très cher. Les baies mûres du Cannelier produisent une substance oléagineuse employée à Ceylan pour la guérison des meurtrissures.

La Casse de l'Écriture-Sainte, qu'il ne faut pas confondre avec la plante purgative du même nom, est, dit-on, l'écorce d'un arbre qui croît à Ceylan, sur la côte de Malabar et dans quelques parties des Indes et des îles voisines ; c'est le Cassier (Laurus Cassia) , espèce de Laurier voisine du Cannelier.

L'écorce du Cassier est fort inférieure pour le parfum à la Cannelle, à laquelle elle ressemble cependant assez pour qu'on les ait souvent confondus. Le nom de la ville principale de la province chinoise de Kiangsi signifie littéralement forêt de Cassiers ; il provient des grands bois de Cassiers qui entourent cette localité.


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