LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
SIXIÈME
ANNÉE 1879
« JE SAIS UNE
CHOSE »
« Je
sais une chose, c'est que j'étais aveugle,
et que maintenant je vois »
(Jean
IX, 25).
Nous vivons dans un temps où un grand
nombre professent d'être
chrétiens ; mais la question vitale
pour nous est celle-ci : Savons-nous, comme
étant une réalité divine, que
nous sommes passés « de la mort
à la vie » ?
(Jean V, 24.)
Dans le IXe chapitre de l'Évangile de Jean,
il est parlé d'un homme qui était
aveugle dès sa naissance : vraie et
frappante image de toute âme qui n'est pas
sauvée. Oui, l'homme est, par nature,
aveugle dès sa naissance ; il a besoin
d'avoir les yeux ouverts aux choses de Dieu, tout
autant que l'aveugle-né de ce chapitre qui
ne pouvait rien voir des choses de ce monde.
Cher lecteur, vos yeux ont-ils
été ouverts ? Ne dites pas que
vous n'en savez rien. Non seulement les yeux de
l'aveugle avaient été ouverts, mais
il le savait et ne pouvait pas ne point le
savoir. Or le Seigneur Jésus est venu pour
rendre la vue aux aveugles
(Luc IV, 19), et II l'a fait.
« Comme II passait, » est-il
dit, « II vit un homme aveugle dès
sa naissance » ; aussitôt la
grâce de Jésus est à l'oeuvre
pour répondre aux besoins de cet homme. De
même, II est « venu pour chercher
et sauver ce qui était perdu »
(Luc XIX, 10), et s'il voit une
âme qui a besoin de Lui, son coeur plein
d'amour est aussitôt prêt à
répondre à cette âme, en lui
révélant tout ce qu'il a fait et tout
ce qu'il est.
« Jésus-Christ est le même
hier, et aujourd'hui, et
éternellement » (Hébreux
XIII, 8). Il n'a jamais changé ; son
coeur est toujours le même. Cher lecteur, qui
n'avez pas encore connu sa grâce, venez
à Lui. Lorsqu'il était sur la terre,
II secourait et délivrait tous ceux qui
s'approchaient de Lui, de même son amour
répondra à tout ce qu'il faut
à votre âme. Nul autre que
Jésus, le Sauveur, ne pouvait rendre la vue
aux aveugles -, nul autre que Lui ne peut vous
tirer de votre misérable état de
pécheur ruiné, perdu et qui ne
mérite que l'enfer.
Jésus met de la boue sur les yeux de
l'aveugle et l'envoie au réservoir de
Siloé pour s'y laver. L'aveugle fait
exactement ce qui lui est commandé ; il
se confie implicitement à la parole de Celui
qui l'envoie ainsi, et quel en est le
résultat ? Une guérison
immédiate. La foi simple en la parole de
Celui qui cherche le pécheur, qui veut le
bénir, amène un salut
immédiat. Mon cher lecteur,
« crois au Seigneur Jésus-Christ,
et tu seras sauvé.... »
(Actes XVI, 31).
La guérison de l'aveugle était pour
lui une réalité certaine ;
comment aurait-il pu douter de ce qui venait de
s'accomplir ? Il avait été
jusqu'alors dans les ténèbres, et
maintenant la lumière a resplendi pour ses
yeux ouverts et il contemple avec ravissement tout
ce qui l'entoure. Il en est de même pour
l'âme de celui qui a cru au Seigneur
Jésus, qui est venu à Lui comme un
pécheur perdu et qui a trouvé en Lui
le pardon et la paix. Ses yeux sont maintenant
ouverts ; il est passé « des
ténèbres à sa
merveilleuse
lumière »
(1 Pierre II, 9), et, dans cette
lumière, il voit avec bonheur l'amour de
Dieu qui a donné son Fils, l'amour de Christ
qui s'est livré pour lui. Comment
douterait-il, quand « l'amour de Dieu est
versé dans son coeur par
l'Esprit-Saint » (Romains V, 5), quand
Dieu Lui-même rend ce
témoignage : « Celui qui
croit au Fils a la vie éternelle »
(Jean III, 36) ? Oui,
bien-aimé lecteur qui êtes venu
à Jésus, comme l'aveugle pouvait
dire : « Je sais une chose, c'est
que j'étais aveugle, et que maintenant je
vois », votre privilège est de
dire : « Je sais qui j'ai
cru »
(2 Timothée I, 12), et de
jouir, dans la lumière, de l'amour de Dieu
et du Seigneur Jésus. « Je vous ai
écrit ces choses, » dit
l'apôtre Jean, « afin que vous
SACHIEZ que vous AVEZ la vie éternelle, vous
qui croyez au nom du Fils de
Dieu » ; et encore :
« II n'y a pas de crainte dans l'amour,
mais l'amour parfait chasse la crainte »
(1 Jean V, 13 ;
IV, 18).
Mais nous voyons autre chose chez l'aveugle. Le
changement opéré en lui était
si évident, que chacun pouvait le
reconnaître. 0 chères âmes qui
croyez en Christ, nous pouvons, n'est-ce pas, nous
réjouir de ce que « Lui-même
a porté nos péchés en son
corps sur le bois »
(1 Pierre II, 24) ; de ce que
« l'Éternel a fait venir sur lui
l'iniquité de nous tous »
(Ésaïe LIII, 6) ; de
ce que nous avons été amenés
à Dieu
(1 Pierre III, 18) ; de ce que
toutes nos fautes sont pardonnées
(Colossiens II, 13), tous nos
péchés oubliés
(Hébreux X, 17), et de ce que
nous sommes « rendus
agréables dans le
Bien-Aimé »
(Éphésiens I, 6) ?
Mais la vie de Jésus se manifeste-t-elle
dans nos corps mortels, de telle sorte que tous nos
amis et nos connaissances, ainsi que le monde en
général, puissent voir et soient
obligés de confesser que nous avons
été avec Jésus
(Actes IV, 13) ? Plaçons,
chers amis, cette question devant nos âmes en
la présence de Dieu.
Cet homme n'avait pas seulement reçu de
Christ des bénédictions, mais il
rendait témoignage à ce qu'il avait
reçu et à Celui qui lui avait fait du
bien. Il est vrai qu'il n'était pas du tout
au clair quant à la personne de Christ, mais
il le confessait selon la connaissance qu'il avait
de Lui. Le changement opéré en cet
homme était si merveilleux, comme nous
l'avons déjà dit, qu'il frappait
d'étonnement tous ceux qui l'avaient connu
auparavant. Ses voisins commencèrent
à en parler et à raisonner sur ce qui
lui était arrivé. Si grand avait
été le changement, que quelques-uns
mettaient en question que ce fût le
même homme ; mais lui affirme qu'il
est bien la personne qui avait
été aveugle, mais qui
maintenant voyait. On l'amène aux
pharisiens, qui ne peuvent tomber d'accord
quant à la personne bénie qui avait
opéré le miracle. Les Juifs ne
voulaient pas croire le témoignage de
l'homme lui-même, à moins qu'il n'y
eût d'autres témoins, et ils
finissent, refusant d'être convaincus, par
appeler « un pécheur »
le Fils de Dieu, Celui qui était saint et
sans tache. Telle est la triste fin de
l'endurcissement du coeur.
N'est-ce pas un grand privilège que de vivre
dans un pays où le nom de Christ est
connu ? Et cependant, combien peu, avec tous
les avantages dont ils se vantent, avec le nom de
chrétiens qu'ils portent, combien peu savent
ce que c'est que d'être sauvé,
- sauvé pour l'éternité
à cause du précieux sang de Christ
qui purifie de tout péché
(1 Jean I, 7). Et parmi ceux qui sont
sauvés combien peu qui confessent Christ par
leur vie et qui le font connaître à
d'autres !
Êtes-vous sauvé, mon cher
lecteur ? ou bien êtes-vous du nombre de
ceux qui blâment et condamnent ceux qui se
disent être sauvés ? Il n'y a
aucun mérite dans celui qui est
sauvé, il est sauvé par
grâce, non par les oeuvres
(Éphésiens II, 8-9). Pourquoi
donc le condamner ? L'âme sauvée
est précieuse à Christ, prenez
garde ! En condamnant celui qui, plein de
joie, confesse qu'il est sauvé par
grâce, vous condamnez Christ.
Mais cet homme ne connaissait encore que l'oeuvre
de Christ et non sa personne. Plusieurs connaissent
l'oeuvre de Christ qui a ôté leurs
péchés et les a rendus capables de
subsister devant un Dieu saint ; mais est-ce
à cela que Dieu veut que nous nous
arrêtions ? Certainement non. Ce n'est
que le commencement. La parole de Dieu
révèle non seulement une oeuvre
bénie et précieuse
opérée en faveur des pécheurs,
mais elle fait connaître la Personne vivante
et adorable qui a accompli cette oeuvre, Celui qui
est mort pour les pécheurs, qui est
ressuscité pour leur justification, qui aime
à sauver à cause de ce
qu'ila fait, qui vit maintenant
au ciel où II paraît pour les croyants
devant Dieu.
Arrêtons-nous un moment à
considérer la personne de Jésus comme
ce chapitre nous la présente. L'aveugle
guéri apprend peu à peu à la
connaître. Quand d'abord on lui demande par
qui et comment il a recouvré la vue, il
répond : « Un homme,
appelé Jésus »
(vers. 11). Oui, c'était
vraiment un homme, « l'homme Christ
Jésus »
(1 Timothée II, 5), mais la
foi le reconnaît pour être plus qu'un
homme. A mesure qu'il avance, l'aveugle-né
acquiert plus de lumière. Il a une
révélation plus complète de
Christ. Il dit aux Pharisiens :
« C'est un prophète »
(vers. 17). Or un prophète,
dans le Nouveau Testament, ne signifie pas
toujours, ni exclusivement, celui qui prédit
les événements à venir. La
femme samaritaine dit au Seigneur :
« Je vois que tu es un
prophète »
(Jean IV, 19). Qu'est-ce qui
l'amène à dire cela ? Le simple
fait qu'elle s'est trouvée en
présence de Dieu Lui-même. Il en est
de même dans notre chapitre. L'homme qui
avait été aveugle reconnaît
Dieu à son oeuvre, et c'est ce qui fait
sortir de su bouche cette parole adressée
à ceux qui ne connaissaient pas
Jésus : « C'est un
prophète ». Plus loin
(vers. 33), il dit que Jésus
est « de Dieu ». Ceux
qui auraient dû enseigner, sont
enseignés par cet homme pauvre selon le
monde, mais bienheureux en Dieu ; ils ne
peuvent le supporter, et chassent dehors celui qui
confesse Christ et n'a pas honte de Lui.
Qu'il est précieux de trouver ensuite que
Jésus sait ce qui est
arrivé à cet homme et qu'il ne le
laisse point. Oui, bien-aimé lecteur, qui
croyez en Christ et qui êtes dans
l'épreuve parce que TOUS confessez Christ,
nous avons son coeur et sa puissance sans cesse en
activité pour nous consoler et nous
soutenir. Il est toujours près de nous.
Puissions-nous ne point l'oublier. Cet homme est
chassé dehors pour avoir confessé
Christ, et maintenant Christ Lui-même se
révèle à lui dans son
caractère le plus élevé, comme
le Fils de Dieu
(vers. 35, 36) ; et il
L'adore.
Quel changement dans cet homme ! Au
commencement, mendiant, aveugle, n'ayant rien pour
cette vie ni pour l'éternité, et
maintenant aux pieds de Jésus, voyant clair,
adorant, une merveille pour tous ceux qui
l'entouraient, et cependant mis dehors parce qu'il
appartenait à Christ. Cet homme savait
tout cela pour lui-même et le confessait.
« Je sais une chose, c'est que
j'étais aveugle, et que maintenant je
vois. » Lecteur, pouvez-vous le dire
aussi ? Alors bénissez Dieu et vivez
pour Christ.
LAISSÉ EN ARRIÈRE
Quand les troupes anglaises abandonnèrent
la ville de Lucknow lors de la dernière
guerre des Indes, un homme fut laissé en
arrière. Voici le fait raconté par un
témoin oculaire :
« Le capitaine Waterman, s'étant
jeté sur son lit dans un endroit
retiré, s'endormit et fut oublié dans
la retraite qui se fit durant la
nuit.
À deux heures du matin, il s'éveille,
se lève, et, saisi d'horreur, voit qu'il a
été laissé seul.
Espérant contre espérance, il visite
poste après poste ; tous, jusqu'aux
plus avancés, sont déserts et
silencieux. Être seul dans une ville ouverte,
exposé à la rage de milliers
d'ennemis barbares qui allaient y
pénétrer, quelle position
effroyable ! La terreur s'empare de lui et lui
donne des ailes ; il court, court à
perdre haleine, du côté où
l'armée s'était retirée, et
enfin atteint l'arrière-garde presque fou
d'angoisse et entièrement
épuisé de fatigue. Il était
sauvé, mais certainement il n'oublia jamais
ce moment terrible et son heureuse
délivrance. »
Lecteur, le moment approche rapidement où
toute âme qui n'a pas Christ pour son Sauveur
se trouvera dans une situation infiniment plus
terrible que celle du capitaine Waterman.
À la voix de l'archange et quand la
trompette de Dieu sonnera, tous ceux qui sont de
Christ, - ceux qui dorment ressuscités, et
les vivants transmués, - seront ravis dans
les nuées à la rencontre du Seigneur
(1 Thessaloniciens IV, 16, 17).
Chaque âme née de Dieu, chaque saint,
dans lequel habite l'Esprit de Dieu ; chaque
vrai enfant de Dieu, de quelque nom que l'homme
l'appelle, s'en ira pour être à jamais
avec Jésus ; tous ceux qui ne
sont pas de Lui seront LAISSÉS EN
ARRIÈRE !
Avec qui vous trouverez-vous, mon cher
lecteur ? Il sera trop tard pour fuir ;
il n'y aura plus moyen d'échapper :
« La grêle détruira la
retraite du mensonge, et les eaux inonderont
le lieu où l'on se
retirait »
(Ésaïe XXVIII, 17) ;
la porte sera « fermée »
(Matthieu XXV, 10).
Laissé en arrière, non pour
être livré aux passions sanguinaires
de barbares cruels, mais au pouvoir du
« méchant » ;
pour être la proie de la grande
séduction d'injustice, de cette
énergie d'erreur qui fera croire au
mensonge ; pour les terribles malheurs de la
« grande tribulation » ;
pour les horreurs éternelles de la seconde
mort, - l'étang de feu
(2 Thess. II ;
Apocalypse, VI, VIII, IX,
XI, XIII, XV,
XVI,
XIX ;
XX, 15).
Ah ! lecteur, ce ne sont pas là des
fables ingénieusement
imaginées ; ce sont les
RÉALITÉS à venir, - les
éternelles vérités
proclamées par le Dieu vivant. Le salut du
capitaine Waterman fut une délivrance
temporelle ; l'Évangile proclame un
salut éternel, par le précieux sang
de Christ. « Par lui vous est
annoncée la rémission des
péchés ; - quiconque croit est
justifié par Lui »
(Actes XIII, 38, 39). La voie du
salut est encore ouverte ; la porte de la
miséricorde n'est pas encore fermée.
Le Sauveur glorifié est encore assis
à la droite de Dieu dans le ciel :
quand II se lèvera pour venir prendre les
siens, alors la porte sera fermée pour
toujours
(Luc XIII, 25).
Pécheur, le Dieu vivant s'adresse à
vous par sa parole. « Comment
échapperons-nous, si nous négligeons
un si grand salut »
(Hébreux II, 3) ?
« Voici, c'est maintenant le temps
agréable ; voici, c'est maintenant
le jour du salut »
(2 Corinthiens VI, 2) ; demain
sera peut-être trop tard, et vous pourriez
demain ÊTRE LAISSÉ EN ARRIÈRE.
LE FILS AÎNÉ
« Or
son fils aîné était aux champs,
et comme il revenait et qu'il s'approchait de la
maison, il entendit la mélodie et les
danses, et ayant appelé l'un des serviteurs,
il demanda ce que c'était. Et il lui
dit : Ton frère est venu, et ton
père a tué le veau gras, parce qu'il
l'a recouvré sain et sauf. Et il se mit en
colère et ne voulait pas entrer. Et son
père, étant sorti, le pria. Mais lui,
répondant, dit à son
père : Voici tant d'années que
je te sers, et jamais je n'ai transgressé
ton commandement ; et tu ne m'as jamais
donné un chevreau pour faire bonne
chère avec mes amis ; mais quand
celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien
avec des prostituées, est venu, tu as
tué pour lui le veau gras.
« Et il lui dit : Mon enfant, tu es
toujours avec moi, et tout ce qui est à moi
est à toi ; mais il fallait faire bonne
chère et se réjouir ; car
celui-ci, ton frère, était mort, et
il est revenu à la vie ; il
était perdu, et il est
retrouvé »
(Luc XV, 25-32).
Le coeur de l'homme est, par nature,
complètement étranger à la
grâce de Dieu ; il ne la veut pas pour
lui-même, et ne peut pas supporter de la voir
exercer en faveur d'autrui. À moins qu'il
n'en soit devenu l'objet bienheureux en la
connaissant, il la hait. On est frappé de
voir dans les Évangiles combien les miracles
de grâce du Seigneur Jésus
provoquèrent d'indignation, et cela
spécialement parmi les gens qui tenaient le
plus aux observances religieuses et aux convenances
de la société.
Lorsque, dans la synagogue, un jour de sabbat,
Jésus rend force et santé à
l'homme dont le bras droit était
desséché, les scribes et les
pharisiens se mettent à consulter ensemble
contre Lui pour le faire périr
(Marc III, 6). On
sentait bien que ce libre
exercice de la grâce accusait une puissance
supérieure à toutes les ordonnances
auxquelles ces hommes religieux se soumettaient, en
imposant leur terrible joug à un peuple
qu'ils gardaient dans l'ignorance
(Luc XI, 46,
52). Les scribes et les pharisiens
aimaient naturellement l'autorité et
faisaient grand cas des louanges des hommes qu'ils
espéraient s'attirer par l'extérieur
de la piété ou de la sainteté.
Ils ne voulaient pas se voir
dépouillés de cette gloire sans faire
des efforts pour se la conserver.
Et ce n'étaient pas seulement les
conducteurs religieux qui recherchaient leur propre
justice ; le peuple, en général,
avait les mêmes sentiments. « Tous
murmuraient » lorsque Jésus
entra dans la maison de Zachée le publicain
(Luc XIX, 7) ; les richesses
mêmes de cet homme ne suffisaient pas pour
ôter aux yeux du peuple la flétrissure
dont son métier détesté
l'avait entaché. On trouvait que
Jésus ne devait pas entrer chez un tel
homme ; il est vrai que l'on ne savait pas
qu'il allait là pour y apporter le
salut ; d'ailleurs, on ne comprenait pas ce
« salut » ; où ne
se souciait pas même de savoir ce que
c'était, et l'on ne sentait non plus aucun
besoin de le recevoir. Le sentiment que l'on
possédait déjà une propre
justice valable devant Dieu dominait dans les
coeurs.
Tel était le cas du « fils
aîné » de la parabole du
chap. XV de Luc. Il représente cette grande
classe de la société qui tient
à l'honnêteté, à la
religion, aux convenances, et qui, en même
temps, cherche son bonheur dans
le monde, tout en vivant loin de Dieu.
Les biens de Dieu sont également
partagés entre tous les hommes. Ceux qui
sont justes et bons en jouissent tout comme ceux
qui sont injustes et méchants
(Matthieu V, 45 ;
Actes XIV, 17). Le « plus
jeune fils » représente ces
derniers : il avait voulu avoir la part du
bien qui lui revenait pour vivre loin de
l'autorité de son père, en marchant
selon sa propre volonté. L'aîné
restait à la vérité
près de la maison paternelle, mais
son langage montre qu'il était, aussi
complètement que son frère,
étranger au coeur du père et à
tout ce qui s'y passait. Il y avait chez lui une
certaine apparence de soumission, mais, au fond, sa
pensée était uniquement de jouir des
biens qui étaient en son pouvoir, sans que
le père prît personnellement aucune
part à ce bonheur ; ses
« amis » étaient les
siens, non ceux de son père ; il en
voulait jouir lui seul, tout en prétendant
que son père fît les frais d'un festin
qu'il aurait gêné par sa
présence !
Notre conscience ne nous dit-elle pas, cher
lecteur, que ce n'est là qu'un trop
fidèle tableau de l'état des hommes
vis-à-vis de Dieu ? D'où
viennent les biens que les hommes sont contents de
posséder, et dont ils ne se servent que pour
leur propre avantage ? Tout vient de Dieu,
tout dépend, en fin de compte, de sa pluie
et de son soleil ; c'est de la terre que sort
toute nourriture ; même le roi, est-il
écrit, est asservi aux revenus du champ.
C'est Dieu qui est l'auteur de
tout bien, et cependant le nom
de Dieu ne trouve pas de place, il est hors de
saison dans les affaires des hommes. L'homme
insensé va même jusqu'à nier
l'existence de Dieu, preuve de plus, s'il en
fallait une, que l'on s'efforce à
écarter toute pensée de Dieu en
cherchant le bonheur dans un monde qui ne veut pas
de Lui.
Le « fils
aîné » vivait pour
lui-même ; il ne s'inquiétait pas
de son frère absent ni n'attendait son
retour. Seul, le père le « vit de
loin » ; le fils aîné
n'y était pas ; il ne fut pas
témoin de l'accueil accordé au
prodigue ni de sa réception dans la
maison : les « champs »
l'occupaient jusqu'au moment où le son de la
mélodie et des danses parvint à ses
oreilles. Il demanda alors à un serviteur ce
que c'était ; quoique près
de la maison, il était
complètement étranger à
l'oeuvre de grâce qui s'y
opérait : « il se mit en
colère et ne voulut pas
entrer ».
C'était le moment de lui faire sentir qu'il
y avait, pour lui aussi, une place dans cette
scène de joie : « son
père, étant sorti, le pria
d'entrer ». Mais aucune parole de
bonté ne put faire d'impression sur ce coeur
égoïste, endurci dans sa propre justice
et devenu insensible à tout sentiment de
délicatesse et d'affection.
« Voici tant d'années que je te
sers, dit-il, et jamais je n'ai
transgressé ton commandement ; et tu ne
m'as jamais donné un chevreau pour faire
bonne chère avec mes amis ». La
relation de fils et l'affection qu'elle suppose lui
étaient inconnues ; son
misérable coeur légal pensait avec
peine à « tant
d'années » passées dans un
service où « le
commandement » dur et inflexible lui
imposait les bornes de son devoir. Il ose
même accuser son père
d'indifférence à son égard,
bien qu'il eût partagé son bien entre
les deux fils. Son égoïsme ne sortait
pas du cercle étroit de ses propres
intérêts, d'où son père
était soigneusement exclu. Il va plus loin,
osant même jeter sur le nom de son
père le déshonneur causé par
la conduite du prodigue, disant :
« Quand celui-ci, ton fils, qui a
mangé ton bien avec des prostituées,
est venu, tu as tué pour lui le veau
gras ». Quant à la bonté et
à la grâce de son père, il ne
s'en faisait pas la moindre idée ; il
ne connaissait pas la relation intime
impliquée dans le nom de
« père ». Aussi le
père l'appelle simplement
« enfant », terme d'affection,
non pas « mon fils, »
qui indique une relation connue dans laquelle son
amour avait introduit le prodigue repentant.
Remarquez encore avec quelle force le mépris
qu'avait témoigné le fils
aîné retombe sur sa propre tête
lorsque le père lui dit :
« Celui-ci, ton frère,
était mort. » II était
moralement « frère » du
prodigue. Sa méchanceté était
cachée sous une apparence
d'obéissance rendue à contrecoeur. La
vérité de Dieu déchire cette
vaine couverture pharisaïque et ne fait pas de
différence morale entre les deux
« fils ». La grâce qui
cherche le pécheur ne fait pas de
différence non plus, mais,
hélas ! « ... il ne voulut
pas entrer » !
Et vous, cher lecteur, resterez-vous plus
longtemps, comme lui, ... DEHORS ?
LA GLOIRE DU SEIGNEUR
(2 Corinthiens III.)
Le premier principe du christianisme, tout en
reconnaissant de la manière la plus
solennelle la responsabilité de l'homme,
place le chrétien sur un terrain tout autre
et entièrement différent. Ce premier
principe, base de toute la vérité
chrétienne, c'est qu'il y a un
médiateur, une troisième personne,
entre l'homme et Dieu. Parce que l'homme ne pouvait
pas venir à Dieu, Christ a pris en main la
cause de l'homme, et a opéré une
oeuvre par laquelle l'homme est accepté de
Dieu.
Deux choses sont présentées ici comme
étant le résultat de cette
oeuvre : « Là où est
l'Esprit du Seigneur, il y a la
liberté », la liberté de la
grâce, et, en second lieu, nous devenons
« la lettre de Christ » (plus
ou moins effacée sans doute en
nous-mêmes, mais nous ne sommes pas des
lettres de nous-mêmes), des copies de Christ,
« écrites par l'Esprit du Dieu
vivant ». C'est là ce que nous
sommes. Quoique en nous-mêmes pleins
d'imperfections et de manquements, la
définition que l'Esprit de Dieu donne d'un
chrétien, c'est qu'il est
« la lettre de
Christ ».
Or la pensée qui surgira naturellement dans
une âme sera celle-ci : « Si
cela est vrai, je ne sais pas ce qu'il me faut
penser de moi-même ; je ne vois pas en
moi cette copie de Christ ». C'est vrai,
et vous ne devez pas la voir. Moïse ne voyait
pas l'éclat qui resplendissait sur son
visage ; il voyait resplendir la face de Dieu,
et les enfants d'Israël voyaient resplendir la
sienne.
La gloire du Seigneur vue sur la face de Moïse
remplissait le peuple de crainte ; ils ne
pouvaient supporter l'éclat de cette gloire.
Mais nous la contemplons maintenant
« à face
découverte » en Christ (vers. 18),
et nous n'en sommes nullement
effrayés ; nous trouvons au contraire
la liberté, la consolation et la joie en la
contemplant ; au lieu de craindre, nous nous
réjouissons. D'où vient cette immense
différence ? - C'est qu'Israël
était sous la loi, c'est-à-dire sous
« le ministère de la
mort » et « de la
condamnation »
(vers. 7-9), tandis que nous devenons
chrétiens par « le
ministère de l'Esprit »
(vers. 8), et de « la
justice »
(vers. 9).
C'est Christ vivant, dans la gloire, que je vois,
et non pas Christ ici-bas (tout précieux que
cela soit) ; c'est Christ à la droite
de Dieu. Et quoique cette gloire soit dans le ciel,
je puis la contempler avec assurance. Toute cette
gloire (et Christ est au centre de la
majesté et de la gloire du trône de
Dieu même) ne m'effraie pas, à cause
de cette merveilleuse vérité, que
cette gloire de Dieu brille sur la face d'un Homme
qui a ôté mes péchés et
qui est là, dans la gloire, comme
démonstration de cette oeuvre qu'il a
accomplie
(Hébreux I, 3). J'aurais
été effrayé d'entendre la voix
de Dieu, et j'aurais dit avec les enfants
d'Israël : « Que Dieu ne parle
point avec nous »
(Exode XX, 19) ; ou, comme Adam
avec une conscience coupable, j'aurais
cherché à me cacher
(Genèse III, 8). Mais je ne
puis parler ainsi maintenant. Oh ! non ;
au contraire, quej'entende sa
voix ! Je ne puis voir la gloire de Christ
dans le ciel, sans savoir que je suis sauvé.
Comment y est-Il arrivé ? Christ est un
homme qui a été ici-bas se
mêlant avec les publicains et les
pécheurs bien que
« séparés »
d'eux, - l'ami de tels hommes, les choisissant pour
ses compagnons ; II est un homme qui a
porté le jugement de Dieu à cause du
péché ; II est un homme qui a
porté mes péchés en son propre
corps sur le bois. (Je parle le langage de la foi.)
Il est là comme ayant été
ici-bas dans les circonstances et sous l'imputation
du péché, et cependant c'est dans sa
face que je vois la gloire de Dieu.
Je Le vois là en conséquence de son
oeuvre de rédemption qui a pour effet
d'abolir le péché. Je ne pourrais pas
voir Christ dans la gloire s'il y avait un seul
péché, la moindre souillure de
péché qui ne fût pas
ôtée. Plus je vois la gloire, plus je
vois la perfection de l'oeuvre que Christ a
accomplie, et de la justice dans laquelle je suis
accepté.
Chaque rayon de cette gloire est vu dans la face de
Celui qui a confessé mes
péchés comme les siens propres, et
qui, à cause d'eux, est mort sur la
croix ; de Celui qui a glorifié Dieu
sur la terre et achevé l'oeuvre que le
Père lui avait donnée à faire.
La gloire que je vois est celle de la
rédemption. Ayant glorifié Dieu
à l'égard du péché,
suivant ce qu'il dit Lui-même :
« Je t'ai glorifié sur la
terre ; j'ai achevé l'oeuvre que tu
m'as donnée à faire »
(Jean XVII, 4), Dieu l'a
glorifié en Lui-même
(Jean XIII, 32).
Quand je le contemple dans cette gloire,
aulieu de voir mes
péchés, je vois qu'ils sont loin.
J'ai vu mes péchés placés sur
le Médiateur ; je les ai vus
confessés sur la tête de Celui que
préfigurait le bouc Hazazel, et ils sont
emportés au loin
(Lévitique XVI).
Dieu a été parfaitement
glorifié en ce qui concerne mes
péchés (c'est-à-dire en ce que
Christ a fait à cause de mes
péchés), en sorte que c'est le droit
de Christ d'être là à la droite
de Dieu. Je ne crains pas de regarder à
Christ dans la gloire. Où sont mes
péchés maintenant ? Où
les trouvera-t-on, au ciel ou sur la terre ?
Je vois Christ dans la gloire. Autrefois ils ont
été sur la tête de ce
béni Sauveur, mais ils sont loin pour
toujours. Si c'était un Christ mort que je
visse, je pourrais craindre que mes
péchés fussent encore là, mais
avec un Christ vivant dans la gloire, c'est en vain
qu'on les rechercherait. Celui qui les a tous
portés a été placé sur
le trône de Dieu, et là il ne saurait
y avoir de péché.
Comme conséquence pratique, je suis
changé en sa ressemblance. « Nous
tous, contemplant, à face découverte,
la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de
gloire en gloire, comme par le Seigneur en
Esprit. » C'est le Saint-Esprit prenant
les choses de Christ et les révélant
à l'âme ; c'est là la
puissance qui opère actuellement une
conformité pratique à Christ. Je
prends mes délices en Christ, je me nourris
de Christ, j'aime Christ. Il est le vrai
modèle ; mon âme est
formée selon Christ par le Saint-Esprit qui
révèle Christ. Ce n'est pas seulement
la gloireque je suis conduit
à aimer, c'est Christ Lui-même qui est
l'objet de mes affections, Christ que j'admire,
Christ dont je m'occupe ; c'est Christ dont je
mange la chair et dont je bois le sang ; quoi
d'étonnant si je suis semblable à
Christ ? Le chrétien devient ainsi la
lettre de Christ ; il parle pour Christ, il
confesse Christ, il agit pour Christ. Il n'a pas
besoin d'être riche, il a en Christ des
richesses insondables ; il n'a pas besoin des
plaisirs du monde, il a des plaisirs à la
droite de Dieu pour jamais.
Le coeur dira-t-il encore :
« Oh ! mais je ne vois pas, je ne
puis voir cette lettre en
moi-même » ? C'est vrai, mais
vous voyez Christ, et n'est-ce pas bien
meilleur ? Ce n'est pas le regard
tourné vers moi-même, mais le regard
tourné vers Christ, qui est le moyen
établi de Dieu pour me faire croître
en la ressemblance de Christ. Si je voulais copier
l'oeuvre de quelque grand artiste, est-ce en fixant
mes yeux sur mon oeuvre et en me lamentant des
défauts que j'y trouve, que je serais
capable de réussir ? Non ; c'est
en regardant mon modèle, c'est eu y
arrêtant mes yeux, c'est en en suivant tous
les traits, et en entrant dans l'esprit de ce que
l'artiste a représenté. Remarquez
combien cela est propre à encourager. Le
Saint-Esprit ayant révélé
à mon âme Christ dans la gloire comme
l'assurance de mon acceptation devant Dieu, je puis
regarder vers Lui sans crainte et par
conséquent fixement, plein de cette gloire,
et me réjouir dans la mesure où je
verrai le mieux sa splendeur. Étienne (Actes
VII), plein du Saint-Esprit,
pouvait arrêter ses regards vers le ciel
(sans doute, dans son cas, l'Esprit agissait avec
plus que la puissance ordinaire), voir la gloire de
Dieu et Jésus debout à la droite de
Dieu, et la face d'Étienne brillait comme le
visage d'un ange. Et voyez sa mort ! Comme son
Maître, il prie pour ses meurtriers.
Étienne mourant dit :
« Seigneur, ne leur impute point ce
péché », et Christ en
mourant avait dit : « Père,
pardonne-leur ; car ils ne savent ce qu'ils
font ». En Étienne nous voyons
l'expression de l'amour de Christ pour ses ennemis.
Par le Saint-Esprit, il était
transformé de la manière la plus
bénie, en la même image que le
Seigneur.
L'âme, en parfaite liberté avec Dieu,
regarde en pleine paix et avec bonheur à la
gloire de Dieu dans la face du Seigneur
Jésus-Christ, et parce qu'elle voit cette
gloire, et qu'elle sait ce qu'elle exprime, elle
marche devant Dieu dans une sainte confiance. Au
lieu d'être heureux et en liberté avec
Satan, dans le monde de Satan, le chrétien
craint Satan, parce qu'il se connaît
lui-même. À l'aise dans la
présence de Dieu, il s'abreuve là en
esprit de ce qui convient à la
présence, de Dieu et devient « la
lettre de Christ »
présentée au monde, manifestant
à tous qu'il a été dans cette
glorieuse présence. Quelle
différence !
Puissions-nous de plus en plus nous glorifier en
Celui dans la face duquel toute cette gloire est
déployée, - en Lui, l'Agneau qui est
mort pour nous et qui nous a lavés de nos
péchés dans son propre et
précieux sang.
J.-N. D.
« IL N'Y A POINT DE CRAINTE
DE DIEU DEVANT LEURS YEUX »
(Romains III, 18)
Dieu ne cache jamais la vérité
à l'homme, si terrible qu'elle puisse
être pour lui. C'est ainsi qu'il dit :
« II n'y a point de crainte de Dieu
devant leurs yeux » ; et le
pécheur est forcé de
reconnaître l'exactitude de ces paroles et de
justifier Dieu dès qu'il est amené
sous la puissance de la vérité.
Néanmoins, aussi longtemps qu'il court avec
la foule et qu'il suit les suggestions de l'ennemi,
l'incrédulité a le dessus, et il
reste aveugle devant ce triste fait.
Depuis que le monde a commencé, nul plus
sage que Salomon n'a existé parmi les
hommes, et voici ce qu'il dit après avoir
tout observé avec soin :
« Seulement j'ai trouvé ceci,
c'est que Dieu a fait l'homme droit, mais ils ont
cherché beaucoup de discours »
(Ecclésiaste VII, 29). En
d'autres termes, « que Dieu soit vrai, et
tout homme menteur »
(Romains III, 4). Salomon justifie
Dieu, et c'est ce que fait tout homme qui a
reçu la vérité. « La
sagesse est justifiée par tous ses
enfants »
(Luc VII, 35).
Il y a plus de quatre mille ans que
l'Éternel disait des hommes que
« Toute l'imagination des pensées
de leur coeur n'était que mal en tout
temps » (Genèse VI, 5) ;
telle était la ruine complète de
l'homme. Hélas ! ils ne le crurent pas,
ne se repentirent pas de leurs
péchés, et ainsi tombèrent
victimes du jugement du déluge. Cette triste
histoire va bientôt se
répéter : « Comme
ilont été les
jours de Noé, ainsi sera aussi la venue du
Fils de l'homme »
(Matthieu XXIV, 37-39).
Cette vérité concernant l'état
de ruine de l'homme étant volontairement
oubliée et rejetée, on a
été conduit à la
présomption et à la propre justice.
Et cependant, quelle vaine prétention que la
propre justice de l'homme, en présence de
l'histoire que Dieu a eu soin de transcrire
fidèlement ! Par ce récit
inspiré, nous voyons que l'homme, à
travers toutes les générations, a
manqué dans tout ce qui avait
été confié à sa
responsabilité. Sorti de la
dépendance de Dieu, il ne s'inquiète
pas de ses commandements ; puis il va
jusqu'à mépriser sa grâce et
crucifier son Fils. Tel est l'homme. Il a
changé la vérité de Dieu en
mensonge et voudrait bien se persuader, en
dépit de sa conscience, qu'il n'existe rien
au delà de ce qu'on voit sur la terre. Mais
la vérité n'est pas modifiée
ou changée parce que l'on s'obstine à
ne pas la croire. Dieu a résumé le
caractère des hommes dans ces mots
significatifs : « II n'y a point de
crainte de Dieu devant leurs yeux ». Il a
levé le voile aussi sur l'avenir ; II
ne nous a pas caché le fait qu'il y a un
jugement.
Le dieu de l'homme, c'est lui-même. Il n'aime
point Dieu, et, semblable à Caïn, qui
tua son frère, il a fui la présence
de Dieu, cherchant à se rendre heureux
lui-même sur la scène de mort et de
péché, qui parle hautement de la
transgression d'Adam et de la haine de l'homme
envers Celui qui est le Bien-Aimé de Dieu.
Du matin jusqu'au soir il travaille pour la
nourriture quipérit, ou
pour acquérir un nom qui sera enseveli dans
la poussière, bien que gravé
peut-être sur les fondements mêmes de
quelque cité. Sans avoir la moindre
pensée de ce qui est dû à Dieu,
il ne cherche que sa propre gloire.
Ah ! combien ce que l'homme fait maintenant
correspond à ce que Caïn fit
autrefois ! Voyez Caïn se fatiguant pour
élever une cité, et contemplez
l'homme de l'année 1879, travaillant sans
relâche, du matin jusqu'au soir, et, - quand
même il interrompt son travail le dimanche, -
n'employant le jour du Seigneur que pour
réparer ses forces afin de les faire servir
à ses plaisirs, son avarice ou son
ambition.
En vérité, il n'y a POINT DE CRAINTE
DE DIEU devant leurs yeux, et « il n'y a
personne qui recherche Dieu ». 0 mon
lecteur, n'est-ce pas la
vérité ? Fuyez, fuyez donc loin
de cette scène de mal ; cherchez un
refuge près de ce propitiatoire
établi de Dieu, Jésus-Christ, dont le
sang purifie de tout péché. Son sang
parle mieux qu'Abel.
(Romains III, 25 ;
1 Jean I, 7 ;
Hébreux XII, 24.) Dieu est
venu à notre recherche. Il ne désire
pas la mort du pécheur ; bien au
contraire, II veut nous avoir auprès de Lui
dans la gloire, et c'est pour cela qu'il a
envoyé son bien-aimé Fils pour faire,
selon la justice, l'expiation de nos
péchés.
L'ÂME SAUVÉE, OU CHRIST
REÇU
La neige tombait à gros flocons et
couvrait la terre comme d'un vaste linceul.
J'avais rapproché mon
fauteuil de la cheminée où
pétillait un bon feu, et je pensais à
ceux qui, dans cette saison rigoureuse,
étaient privés du confort dont
j'étais entourée, quand un coup
frappé à la porte interrompit, le
cours de mes réflexions.
« Quelqu'un demande madame »,
me dit la servante. Je sortis aussitôt et me
trouvai devant une jeune fille du village que je
connaissais depuis quelque temps.
Elle venait prier mon mari de se rendre chez une
pauvre femme qui se mourait et qui avait
refusé de laisser entrer chez elle aucun de
ses voisins. « Mais vous, madame,
ajouta-t-elle, vous ne pouvez y aller. Sa chambre
n'est jamais nettoyée ni
aérée. C'est la femme d'un
braconnier ; son mari est un ivrogne qui la
néglige complètement.
- J'irai la voir demain, si mon mari n'est pas de
retour », répondis-je, et je
retournai à mon coin de feu. Mais
j'étais agitée et mal à
l'aise. « Demain, me disais-je, cette
âme sera peut-être en
enfer. »
Je m'enveloppai à la hâte de mon
manteau et m'acheminai vers l'endroit qui m'avait
été indiqué, priant le
Seigneur de me diriger. J'atteignis une cour sombre
et malpropre, entourée de maisons d'un
aspect misérable. Arrivée à la
dernière, je me trouvai devant une porte
fermée. C'était là. Je frappai
doucement et j'attendis. Ne recevant aucune
réponse, je frappai de nouveau à
plusieurs reprises et j'essayai de soulever le
loquet, tout en vain. Enfin, une femme parut
à la fenêtre
d'unemaison voisine et me
dit : « C'est inutile de rester
là au froid, madame ; elle ne vous
ouvrira pas. »
J'élevai mon coeur à Dieu en
silence ; je savais que c'est Lui qui ouvre et
personne ne ferme ; puis je frappai encore une
fois et prêtai l'oreille. Un léger
mouvement se fit entendre dans
l'intérieur ; alors j'appliquai mes
lèvres au trou de la serrure :
« Ouvrez-moi, dis-je, j'ai un message
pour vous. »
Lentement on tira le lourd verrou qui fermait la
porte ; je me trouvai introduite, et
aussitôt le verrou fut repoussé.
À moitié suffoquée par l'air
impur qui remplissait cette misérable
demeure, je m'appuyai un moment contre le mur, puis
je jetai les yeux autour de moi. À la faible
lueur d'une petite lampe, je distinguai la figure
hâve d'une jeune femme accroupie près
d'un feu presque éteint qu'elle essayait de
ranimer au moyen de quelques morceaux de bois
humide. En la voyant, je fus saisie d'une profonde
compassion. Une toux creuse, qui ébranlait
son corps amaigri, ses grands yeux cerclés
de noir et ses pommettes saillantes, montraient
qu'elle était arrivée à la
dernière période d'une maladie de
poitrine ; en même temps ses traits
altérés étaient empreints
d'une sombre tristesse. Elle portait le costume des
montagnardes écossaises, mais ce
n'était plus que des lambeaux à
travers lesquels on voyait ses membres
décharnés.
Elle me regarda un moment, puis me dit :
« Qu'est-ce qui vous amène ici, et
qu'avez-vous à me
dire ?
- J'ai appris que vous étiez malade, et je
suis venue de la part de quelqu'un qui aime ceux
qui souffrent et qui sont fatigués.
- Asseyez-vous donc, mais ne dites rien à
personne », répondit-elle en
montrant du doigt deux fusils et une
carnassière suspendus à la muraille,
puis un grand chien noir dont j'aperçus sous
le lit les yeux brillants et qui grondait
sourdement de temps en temps contre moi,
malgré les injonctions de sa
maîtresse.
En ce moment, on frappa à la porte, et une
voix d'enfant cria en pleurant :
« C'est moi, maman, ouvre-moi.
- Faut-il ouvrir ? dis-je.
- Oui, c'est Johnny. »
Un enfant âgé de cinq ou six ans,
mouillé de la tête aux pieds, sans
bonnet ni chaussures, parut et vint se serrer
près de sa mère. Les
misérables haillons qui le couvraient
ruisselaient d'eau, et sa mère essayait en
vain de les sécher en les pressant de ses
faibles mains.
Comme l'enfant continuait à pleurer, elle
lui dit pour l'apaiser :
« Ne pleure pas, mon petit Johnny, papa
va bientôt rentrer.
- Oh ! j'ai si froid et si faim, maman, je ne
puis plus attendre. Papa est si long à
revenir » ; et il se remit
à sangloter.
La pauvre mère laissa tomber sa tête
entre ses mains. L'expression de tristesse de son
pâle visage devint plus profonde et plus
navrante, mais elle ne dit pas un mot et ne versa
pas une larme.
« Depuis quand cet enfant n'a-t-il pas
mangé ? lui demandai-je.
- Depuis hier, je pense. »
Je courus au buffet. Il n'y avait rien, sauf deux
ou trois peaux de lapin, quelques plumes d'oiseaux,
une tasse et une assiette cassées.
« N'avez-vous absolument rien à
manger dans la maison ? lui dis-je.
- Rien ; j'ai employé mon dernier sou
à acheter un peu de charbon, et il n'en
reste plus ».
Et elle se cacha de nouveau le visage.
« Ne fermez pas la porte, je reviens
à l'instant », et, en disant ces
mots, je sortis et courus à une boutique
voisine où je me procurai les choses les
plus nécessaires, demandant en outre que
l'on envoyât sans tarder du charbon. Je
revins à la hâte.
Comment dire la joie de l'enfant qui
dévorait plutôt qu'il ne mangeait ce
que j'avais apporté ? Sa mère
regardait, trop malade elle-même pour
partager ce repas, et des larmes inondaient mes
joues.
« Vous avez un coeur compatissant, me dit
la pauvre femme ; il y a bien longtemps que je
n'ai versé une larme ; pas depuis que
ma petite fille est morte. »
Pauvre créature ! malade,
dénuée de tout, affligée et
sans Christ ! Quelle situation terrible !
Oh ! qu'il me tardait de lui parler de son
âme ! Et pourtant il me semblait que le
moment n'était pas encore venu de lui
apporter le message de Dieu.
Je rapprochai ma chaise de la sienne, et, lui
prenant la main, je lui demandai depuis combien de
temps elle était malade ; puis, lui
montrant le petit Johnny profondément
endormi sur le plancher, je lui dis :
« Vous pouvez avoir confiance en moi,
n'est-ce pas ? Racontez-moi toutes vos peines,
car je désire vous aider.
- Vous êtes bonne, répondit-elle, de
venir ici par un temps pareil et de vous asseoir
près de moi pour me parler ainsi. Personne
ne se soucie de Marie B..., la femme du
braconnier.
- Votre mari est donc un braconnier ?
Dites-moi comment vous avez été
conduite à l'épouser ?
- Ah ! j'étais bien jeune quand je me
suis mariée, et je pensais que
c'était un métier comme un autre.
Puis il m'assurait que je ne manquerais de rien.
Mais sa mère et lui boivent tout ce que lui
rapporte la chasse, et il est rare qu'il m'en
revienne quelque chose. Avec cela, je n'ose laisser
entrer personne dans la maison, de peur que l'on ne
prenne les fusils et le chien, ou qu'on ne le
saisisse lui-même, et il arrive plus d'une
fois que l'enfant et moi nous n'avons pas de quoi
manger ou nous chauffer. Je suis si faible, que je
suis malade quand je quitte le lit, et j'ai froid
quand je suis couchée. »
En jetant les yeux sur le lit, je vis qu'il se
composait seulement de copeaux et n'avait pour
toute couverture qu'une courtepointe en coton toute
rapiécée et un vieux morceau de
tapis.
« Maintenant, lui dis-je, parlez-moi de
votre petite fille qui est
morte. »
J'avais touché une corde sensible dans le
coeur brisé delà pauvre
mère ; quelques grosses larmes
coulèrent le long de ses joues amaigries, et
elle essaya de raffermir sa voix pour
répondre à ma question.
» II y a cinq mois qu'elle vint au monde. Je
fus bien malade. Quand le médecin et la
femme qui me soignaient m'eurent quittée,
personne ne vint me voir, et mon mari était
dehors tout le jour et même la nuit, chassant
le gibier. J'aimais ma petite, mais je n'avais rien
à lui donner, et je la vis
dépérir, dépérir
à côté de moi, jusqu'à
ce qu'un jour elle poussa un faible soupir et
mourut. Depuis ce moment, je n'ai plus eu la force
de m'occuper ni de prendre soin de rien ; car
elle est morte de faim, je le sais bien, et mon
coeur en a été brisé,
tellement, que je n'ai plus pu ni pleurer, ni
dormir, ni manger. Alors la toux est venue, et mon
mari a amené le médecin qui a dit que
c'était un dépérissement et
que je ne pouvais pas guérir. Et c'est bien
vrai, car je me sens plus mal chaque jour, et
quelquefois je ne puis pas même me
lever. »
Un violent accès de toux l'interrompit. Je
suppliai le Seigneur de me donner la parole qui
convenait à ce pauvre coeur. Quand elle fut
un peu calmée, je lui dis :
« Marie, le message que j'ai pour vous
est de la part du Fils de Dieu qui est mort pour
sauver des pécheurs tels que vous et
moi ; et voici ce qu'il vous fait dire :
« Venez à moi, vous tous qui vous
fatiguez et qui êtes chargés, et moi
jevous donnerai du
repos. » Vous avez grandement besoin de
repos ; ne voulez-vous pas venir à Lui
ce soir ?
- J'aimerais bien avoir du repos ; mais je ne
suis pas en état d'aller, et je n'ai pas la
force de me rendre à l'église ou
à une réunion.
- En effet, Marie, vous êtes bien faible, et
vous êtes une pécheresse ; mais
Christ a tout fait précisément pour
ceux qui sont comme vous. Avez-vous la force de me
regarder, Marie ?
- Oui, dit-elle en levant vers moi ses yeux
chargés de tristesse.
- Eh bien, Marie, le Seigneur vous invite à
regarder à Lui pour avoir la vie.
- Le veut-Il ? Oh ! mais je suis une
pauvre misérable créature. Je sais
que je suis une pécheresse ; on me l'a
appris à l'école, il y a longtemps,
et je le sens tous les jours. Mais maintenant
personne ne se soucie de moi, et je vais mourir, et
je ne sais où j'irai. Oh ! que
deviendra la pauvre Marie B., la femme du
braconnier ? »
Et dans l'angoisse de son âme, des larmes
longtemps retenues coulaient sur ses joues
flétries.
Je pleurais avec elle ; je voyais qu'elle se
reconnaissait pécheresse et que le moment
était venu où le Seigneur allait la
bénir.
J'ouvris ma Bible et je lus dans le livre
des Nombres, chapitre XXI, versets
5-9 : « Le peuple donc parla
contre Dieu et contre Moïse, en disant :
Pourquoi nous as-tu fait monter hors de
l'Égypte pour mourir dans ce
désert ? car il n'y a point de pain, ni
d'eau, et notre âme
estennuyée de ce pain si
léger. Et l'Éternel envoya sur le
peuple des serpents brûlants qui mordaient le
peuple, tellement qu'il en mourut un grand nombre
de ceux d'Israël. Alors le peuple vint vers
Moïse, et dit : Nous avons
péché, car nous avons parlé
contre l'Éternel et contre toi. Invoque
l'Éternel et qu'il retire de dessus nous les
serpents. Et Moïse pria pour le peuple. Et
l'Éternel dit à Moïse :
Fais-toi un serpent brûlant et mets-le sur
une perche ; et il arrivera que quiconque sera
mordu et le regardera sera guéri. Moïse
donc fit un serpent d'airain et le mit sur une
perche ; et il arriva que, quand quelque
serpent avait mordu un homme, il regardait le
serpent d'airain, et il était
guéri. »
Après avoir lu, je gardai le silence,
attendant que Dieu Lui-même appliquât
sa parole à cette âme convaincue de
péché et si proche du terme de son
pèlerinage. Elle sourit faiblement et
murmura : « Je suis justement comme
l'un d'eux. J'ai parlé contre Dieu ;
bien des fois je l'ai accusé de
dureté quand je souffrais de la faim et
quand mon pauvre petit enfant est mort. Mais il n'y
a pas de serpent d'airain maintenant vers lequel je
puisse regarder ; il n'y a pour moi rien que
l'enfer. » Et elle se remit à
pleurer.
Je rouvris ma Bible et je lus : « Et
comme Moïse éleva le serpent au
désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme
soit élevé, afin que quiconque croit
en Lui ne périsse pas, mais ait la vie
éternelle. Car Dieu a tant aimé le
monde, qu'il a donné son Fils unique, afin
que quiconque croiten Lui ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé
son Fils dans le monde afin qu'il jugeât le
monde, mais afin que le monde fût
sauvé far Lui. Celui qui croit en Lui
n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas
est déjà jugé, parce qu'il n'a
pas cru au nom du Fils unique de Dieu »
(Jean III, 14-18).
« Oh ! dit-elle en joignant les
mains et avec un accent de soulagement indicible,
est-ce vrai ? est-ce bien vrai ? Alors je
puis mourir heureuse. Il a donné son Fils
pour moi et je ne périrai jamais. Je sais
que je suis une pécheresse, mais c'est
précisément pour des pécheurs
comme moi que Jésus est mort !
Oh ! merci, merci d'être venue
m'apporter un tel message » ! Et
elle saisit ma main qu'elle baisa à
plusieurs reprises.
« Voulez-vous que nous rendions
grâces à Dieu ensemble ? lui
dis-je.
- Oui, oui », répondit-elle, et,
nous agenouillant sur le sol humide, nous
bénîmes Celui qui avait tant
aimé Marie B., la femme du braconnier, qu'il
avait donné pour elle son Fils unique, afin
qu'elle eût la vie par Lui.
Il se faisait tard. J'aidai Marie à se
coucher sur son misérable grabat, je
plaçai auprès d'elle son enfant
endormi, j'allumai du feu et préparai du
thé. En voyant ce visage si calme
maintenant, je me reprochais d'avoir douté
un moment de la réalité de ce qui
avait eu lieu en elle. Son âme avait
passé si tranquillement de la mort à
la vie, elle avait reçu Christ avec une
simplicité si grande, que je pouvais
à peine le croire. Mais
unregard jeté sur elle
dissipait tous les doutes : on voyait qu'elle
reposait sur le sein du Seigneur.
- Bonne nuit, Marie, lui dis-je, je vous verrai
demain, s'il plaît au Seigneur.
Je n'oublierai jamais son regard lorsqu'elle
dit : « Ah ! c'est bien
là le repos ! Venez à moi, vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes
chargés, et je vous donnerai du
repos ! »
Je la laissai pleine de joie et de reconnaissance,
et je retournai chez moi. Le lendemain, je me
rendis chez elle de bonne heure ; je la
trouvai faible, mais joyeuse. Une amie
chrétienne lui procura un bon lit ; on
nettoya la chambre ; la fenêtre, si
longtemps hermétiquement fermée, fut
ouverte, et un peu d'air frais
pénétra dans cette demeure. Marie
témoigna sa gratitude pour tous ces soins,
mais son coeur était occupé du
Seigneur, et tout son désir était
d'être avec Lui.
Elle vécut encore environ trois semaines
ici-bas. Je la vis chaque jour ; nous lisions
ensemble la Parole de Dieu et nous priions.
Plusieurs amis chrétiens vinrent aussi la
visiter et remportèrent l'assurance qu'elle
se reposait dans une paix parfaite sur l'oeuvre
accomplie par Celui qui est venu chercher et sauver
ce qui était perdu.
J'étais chez elle peu de temps avant qu'elle
ne s'endormît en Jésus. Elle me fit
signe de venir tout près de son lit.
« Je ne vous verrai peut-être plus,
dit-elle, mais nous nous retrouverons
là-haut » ; puis, me prenant
la main et la baisant, elle ajouta :
« Je vous aime bien, car vous m'avez
apporté le message de Dieu ». Nous
nous séparâmes
ainsi pour ne nous revoir qu'en la présence
de Celui qui donna sa vie pour des
pécheurs.
Lecteur ! je ne sais pas ce que TOUS
êtes, vieux ou jeune, riche ou pauvre ;
mais ce que je sais, c'est que si vous n'avez pas
reçu Christ, vous êtes un
pécheur perdu qui marchez vers l'enfer.
Mais vous pouvez être sauvé
maintenant si, comme la pauvre Marie, vous
croyez au témoignage que Dieu a rendu
touchant son Fils, et si vous vous reposez sur
l'oeuvre parfaite accomplie par Celui qui, par
amour, donna sa vie pour vous.
« Crois au Seigneur Jésus, et tu
seras sauvé ».
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