Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
SIXIÈME ANNÉE 1879



CE QUE NOUS SAVONS

Pour une personne sérieuse, rien n'est plus pénible que le doute. Une certitude positive procure toujours à l'âme un sentiment de soulagement et de bien-être. Il y a une grande satisfaction à pouvoir dire : « Nous SAVONS ». Et si cela est vrai dans les choses de ce monde, combien plus dans ce qui concerne l'âme, surtout lorsque l'assurance dépend de la Parole du Dieu vivant, laquelle ne passera jamais ! L'Esprit de Dieu aime à nous donner une PLEINE ASSURANCE ; ainsi les Écritures nous parlent d'une pleine assurance de FOI (Hébreux X, 22), de la pleine assurance de l'ESPÉRANCE (Hébreux VI, 11), d'une pleine certitude d'INTELLIGENCE (Colossiens II, 2). Il y est parlé d'une « ANCRE DE L'ÂME, SÛRE et FERME »(Hébr. VI, 19). Le doute vient de Satan et de nos coeurs incrédules ; la certitude vient de Dieu qui connaît toutes choses et qui nous a parlé dans son Fils, qui est « le CHEMIN, la VÉRITÉ et la VIE » (Hébreux I, 2 ; Jean XIV, 6).

On peut voir, par leurs discours et par leurs écrits, combien les apôtres du Seigneur, ces ambassadeurs de Dieu pour Christ (2 Corinthiens V, 20), étaient pénétrés de cette certitude divine. C'est ainsi que l'un d'eux écrivait : « Ayant le même esprit de foi, selon ce qui est écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé, nous aussi nous croyons, c'est pourquoi nous parlons : SACHANT que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus, et nous présentera avec vous » (2 Corinthiens IV, 13, 14).

Pour montrer cette certitude parfaite que nous donne l'Écriture relativement à ce qui nous importe le plus, nous ne faisons que transcrire quelques passages tirés du Nouveau Testament, et nous supplions nos lecteurs de les méditer devant Dieu.

« Nous qui, de nature, sommes Juifs et non point pécheurs d'entre les nations, SACHANT néanmoins que l'homme n'est pas justifié sur le principe des oeuvres de loi, ni autrement que par la foi en Jésus-Christ, nous aussi, nous avons cru au Christ Jésus, afin que nous fussions justifiés sur le principe de la foi en Christ, et non pas sur le principe des oeuvres de loi : parce que, sur le principe des oeuvres de loi, nulle chair ne sera justifiée » (Galates II, 15, 16).

« Mais NOUS SAVONS que la loi est bonne, si quelqu'un en use légitimement, SACHANT ceci, que la loi n'est pas pour le juste, mais pour les iniques et les insubordonnés, pour les impies et les pécheurs, pour les gens sans piété et les profanes, pour les batteurs de père et les batteurs de mère, pour les homicides, les fornicateurs, pour ceux qui abusent d'eux-mêmes avec des hommes, pour les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et s'il y a quelque autre chose qui soit opposée à la saine doctrine suivant l'évangile du Dieu bienheureux, qui m'a été confié » (1 Timothée 1:.8-11).
« Nous ne savons pas ce qu'il faut demander comme il convient... mais NOUS SAVONS que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos. Car ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier-né entre plusieurs frères » (Romains VIII, 28-29).

« Car NOUS SAVONS que, si notre maison terrestre, qui n'est qu'une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n'est pas faite de main, éternelle, dans les deux. Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d'avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions d'être dépouillés, mais nous désirons d'être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. Or celui qui nous a formés à cela même, c'est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes de l'Esprit » (2 Corinthiens V, 1-5).

« Si vous savez qu'il est juste, sachez que quiconque pratique la justice est né de lui. Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ; c'est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; NOUS SAVONS que quand II sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous le verrons comme II est. Et quiconque a cette espérance en Lui se purifie, comme Lui est pur » ( I Jean II, 29 ; III, 1-3).

« Nous SAVONS que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ; celui qui n'aime pas son frère demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui... Par ceci NOUS SAVONS que nous aimons les enfants de Dieu, c'est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements. Car c'est ici l'amour de Dieu, que nous gardions ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde » (1 Jean III, 14-15 ; V, 2-5).
« Par ceci NOUS SAVONS qu'il demeure en nous,savoir par l'Esprit qu'il nous a donné » (1 Jean III, 24).

« Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand, car c'est ici le témoignage de Dieu qu'il a rendu au sujet de son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu a le témoignage au dedans de lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu, l'a fait menteur, car il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. Et c'est ici le témoignage : que Dieu NOUS A DONNÉ la vie éternelle ; et cette vie est DANS SON FILS : celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. - Je vous ai écrit ces choses afin que vous SACHIEZ QUE VOUS AVEZ LA VIE ÉTERNELLE, VOUS qui Croyez au nom du Fils de Dieu. - Et c'est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ; et si NOUS SAVONS qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, NOUS SAVONS que nous avons les choses que nous lui avons demandées. »

« Nous SAVONS que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas. Nous SAVONS que nous sommes de Dieu et que le monde entier gît dans le méchant. Or NOUS SAVONS que le Fils de Dieu est venu ; et II nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus-Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle. - Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean V, 9-15, 18-21).

LE SAINT-ESPRIT

Le Saint-Esprit est une personne réelle, distincte du Père et du Fils, et II est Dieu. Nous le voyons dans les paroles que Pierre adresse à Ananias : « Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, que tu aies menti à l'ESPRIT-SAINT ?... TU n'as pas menti aux hommes, mais à DIEU » (Actes des Apôtres V, 3, 4).

Il a agi dans la création (Genèse I, 2 ; Job XXVI, 13) ; II a parlé par les prophètes (2 Pierre I, 21). Notre Seigneur Jésus-Christ, lorsqu'il était sur la terre, fut oint de l'Esprit-Saint ; II en fut rempli (Actes X, 38 ; Luc IV, 1) ; et, depuis son ascension, II a, selon la promesse du Père, envoyé du ciel le Saint-Esprit, en sorte qu'il habite maintenant en chaque croyant ainsi que dans l'Église (Jean XIV, 17 ; Romains VIII, 9 ; 1 Corinthiens III, 16).

Lecteur, « avez-vous reçu l'Esprit-Saint après avoir cru ? » (Actes XIX, 2.)
Il a plaidé avec les hommes dès le commencement (Genèse VI, 3) ; II est le grand agent de la régénération et de toute l'oeuvre nécessaire en l'homme, comme la repentance et la foi pour le salut (Tite III, 5 ; Jean III, 5). De même que le Fils unique est le grand don que Dieu a fait au monde, le Saint-Esprit est le grand don de Dieu aux croyants ; seulement, le Fils a été manifesté au monde, tandis que le Saint-Esprit est dans le croyant, et le monde ne le voit pas et ne le connaît point (Jean III, 16 ; VII, 38, 39 ; XIV, 17). Ceux qui croient au Fils de Dieu à salut, Dieu les oint, les scelle du Saint-Esprit, qui est les arrhes ou le gage dans leurs coeurs, de leur futur héritage (2 Corinthiens I, 21, 22 ; Éphésiens I, 13, 14 ). Ces croyants ne sont plus dans la chair, ils sont en Christ, et Christ est en eux ; la sentence de mort est bien écrite sur leur corps, mais l'Esprit est le gage de leur résurrection et l'agent qui l'accomplira lors du retour de Jésus (Romains VIII, 9-11). C'est aussi le Saint-Esprit qui agit activement dans l'âme du croyant pour toute sa vie pratique ; et Il peut être attristé (Romains VIII, 13, 14, 23, 26 ; Éphésiens IV, 30).

Lecteur, le Saint-Esprit n'est-Il pas une personne réelle ? L'avez-vous reçu ?
Dans les temps de l'Ancien Testament, Il vint sur différents hommes, tels que Gédéon, Samson et Saül ; mais Il ne demeurait point en eux (Juges VI, 34 ; XIV, 6, 19 ; I Samuel XI, 6). Ce n'est qu'après l'ascension de Christ que le Saint-Esprit est venu demeurer sur la terre, en conséquence de l'oeuvre de la rédemption (voyez Jean VII, 39 ; XIV, 16, 26 ; XV, 26 ; XVI, 7). Au jour de la Pentecôte, II descendit du ciel comme la promesse du Père à tout enfant de Dieu (Luc XXIV, 49 ; Actes I, 4, 5, 8 ; II, 1-4), baptisant en même temps tous les croyants pour être un seul corps, le corps de Christ, qui fut ainsi formé (1 Corinthiens XII, 13), et que, depuis ce temps, II anime et remplit. Ainsi, durant le temps que Christ reste à la droite de Dieu, le Saint-Esprit demeure sur la terre dans le corps du croyant (1 Corinthiens VI, 19) et dans l'Église (1 Corinthiens III, 16), et II est la puissance du ministère (1 Pierre I, 12 ; Luc XXIV, 49), jusqu'à ce que Christ revienne pour ses saints, et qu'il les prenne à Lui. Alors celui qui retient maintenant le mystère d'iniquité et qui empêche sa manifestation ouverte, sera loin, et l'inique, l'homme de péché, sera révélé, mais il subira bientôt le jugement de la part du Seigneur Jésus en personne (2 Thessaloniciens II, 7, 8). Le Seigneur reviendra en gloire et établira son règne sur la terre, ayant Jérusalem pour centre, et le Saint-Esprit sera versé sur les Juifs aux derniers jours (Joël II, 28, 29).

Dire que la puissance par laquelle Jésus accomplissait ses oeuvres était celle d'un démon, c'était blasphémer contre le Saint-Esprit ; pour un tel péché, il n'y a point de pardon (Marc III, 29, 30).

Lecteur ! prenez garde à la manière dont vous parlez maintenant de l'oeuvre de Jésus, de peur que vous n'attribuiez au démon ce qui est l'oeuvre du SAINT-ESPRIT. Croyez-vous en Lui ? Dieu a dit : « Mon Esprit ne plaidera pas toujours avec l'homme. »

L'ÂME PERDUE, OU CHRIST REJETÉ

PERDUE ! PERDUE POUR TOUJOURS ! Ces paroles ne vous font-elles pas frissonner ? Cela, peut-il être ? Est-ce une réalité ? Quoi ? Vous avez vu une âme descendre sous vos yeux dans l'enfer, et vous n'avez rien pu pour la sauver ? Vous avez entendu ses cris de mortelle agonie, et vous ne pouviez rien pour elle ?

Oui, lecteur, j'ai vu ce spectacle terrible, j'ai entendu ces cris de désespoir, et c'est une réalité dont jamais je ne perdrai le souvenir. Bien des années se sont écoulées depuis, et je ne puis y penser sans verser des larmes. Que de fois en me rappelant cette scène effrayante, ce lit de mort sans espoir, me suis-je sentie pressée de crier à d'autres : « Sauve ta vie ! »

L'histoire de A. qui ne voulut pas recevoir Christ n'est pas un fantôme créé par une imagination fiévreuse ; ce n'est pas une histoire inventée pour vous émouvoir et vous frapper de terreur. Veuille le Seigneur s'en servir pour vous montrer que la MORT est une RÉALITÉ ; que l'ENFER est une RÉALITÉ et que vous, pécheur, si vous rejetez Christ, vous aurez à rencontrer l'une et l'autre dans toute leur horreur.
Dans l'automne de l'année 18.., nous étions allés faire un séjour aux environs de.... Peu de temps après notre arrivée, un joyeux couple de nouveaux mariés vint s'établir dans la maison qui touchait à la nôtre.

Quelques jours plus tard, je vis la jeune dame se promenant dans le sentier qui longeait nosfenêtres. Elle était jeune ; sa toilette et tout son extérieur indiquaient qu'elle était une de celles que le monde admire ; mais je fus frappée aussi de l'extrême délicatesse de son apparence et de l'expression soucieuse répandue sur son charmant visage. On pouvait y lire que, dans son coeur, il n'y avait point de paix. Une prière silencieuse s'éleva de mon âme vers Dieu pour Lui demander de m'envoyer vers elle avec un message de grâce.

J'allai la voir le lendemain. La servante me dit que sa maîtresse était malade, mais qu'elle pensait cependant que je pourrais être reçue. J'entrai donc et me trouvai bientôt engagée dans une conversation sérieuse avec madame X. - Je sus bien vite son histoire. Très communicative et d'un caractère ouvert, elle était heureuse de trouver quelqu'un avec qui s'entretenir pour rompre la monotonie de sa vie de campagne, pendant l'absence de son mari que ses affaires retenaient loin toute la journée. Elle m'avoua franchement que, bien que mariée depuis quelques mois seulement, et jouissant de tous les plaisirs que le monde présente, bals, concerts, soirées, elle était cependant très malheureuse, et, avec la naïveté d'un enfant, elle ajouta : « Nous vous avons suivi des yeux, votre mari et vous, quand vous vous promeniez, et vous paraissiez si heureux ! »

Je rendis grâces à Dieu de l'occasion favorable qu'il me présentait pour lui parler du Sauveur, et je répondis : « Vous avez raison ; noussommes heureux, et le secret de notre bonheur, c'est que nous connaissons Christ. Nous avons la paix avec Dieu, parla foi dans l'oeuvre que son Fils a accomplie ; et nous avons trouvé en Lui ce que le monde ne vous a point donné et qu'il ne vous donnera jamais, car la fin de tous ses plaisirs, c'est l'éternelle misère. »

Pendant que je lui représentais la nécessité de la conversion, des larmes coulaient sur ses joues et elle dit : « Personne ne m'a jamais parlé de cela auparavant ; est-ce bien vrai ? »
« Oui », répondis-je, « car la parole de Dieu nous déclare : Si vous ne vous convertissez... vous n'entrerez point dans le royaume des cieux » (Matthieu XVIII, 3).
J'insistai aussi sur ce qu'il fallait recevoir Christ maintenant, puis je me levai pour partir. Alors elle me dit lentement et d'une manière solennelle : « Je voudrais bien posséder votre Christ, mais j'aime le monde, et, quoique je sois souvent malheureuse, je ne pourrai jamais renoncer au bal. Et vous savez (ajouta-t-elle avec un léger sourire), je chante dans des concerts particuliers, et l'on trouve que ma voix est la plus belle. » je frissonnai. Pauvre A., pensai-je, les louanges du monde ont plus de prix pour toi que les richesses insondables de Christ. - « Rappelez-vous », lui dis-je, « que ceux qui rejettent Christ passeront l'éternité dans l'enfer. »

Quelques jours après, en rentrant d'une promenade, j'appris que madame X... était venueme voir. Je me Hâtai de lui rendre sa visite et la trouvai plus malheureuse encore qu'auparavant. Affectant une gaieté qui était loin de son coeur, elle vint à ma rencontre en disant : « II faut que je vous parle du concert où je dois chanter la semaine prochaine. »
« Arrêtez », lui dis-je, « on ne chantera pas en enfer ! »
« Ne parlez pas ainsi, » répliqua-t-elle ; « je ne puis le supporter. Parlez-moi de votre Jésus, si vous voulez, mais non pas de l'enfer. »

Je lui parlai encore de l'amour de Dieu pour les pécheurs, mais elle ne pensait qu'à son concert, à sa toilette, à ses chants, et, comme je la quittais toute triste, elle me dit : « Je viendrai vous voir après le concert et nous causerons » ; mais des semaines s'écoulèrent et elle ne vint pas.

Nous dûmes faire une absence. Avant de partir, j'allai la voir, et je la pressai encore de s'occuper du salut de son âme, mais, entraînée dans le tourbillon des fêtes et des plaisirs, elle n'avait pas de temps pour Christ.

Des mois se passèrent avant notre retour, et, presque aussitôt après, je tombai malade. J'entrais en convalescence, lorsqu'un matin je reçus un message de madame X... que je n'avais pas encore revue. Elle me disait : « Venez immédiatement, je désire vous voir. »
Je me rendis promptement à son invitation. La porte me fut ouverte par sa soeur qui me dit : « Entrez, entrez ; A... est bien malade et désireardemment voua voir. » On me conduisit dans sa chambre où le jour pénétrait à peine. Comment oublier le spectacle qui s'offrit à ma vue ? A... était étendue sur son lit, ravagée par une fièvre ardente ; dans un berceau, à côté d'elle, était couché son petit enfant âgé de quelques semaines. Le corps de la jeune femme était épuisé par la souffrance, son épaisse chevelure noire couvrait l'oreiller, et la sueur de la mort baignait son front.

Dès qu'elle m'aperçut, ses lèvres desséchées et noircies s'entr'ouvrirent et elle s'écria : « Ah ! vous êtes enfin venue ! Ne me quittez plus. » Et se mettant sur son séant, elle me saisit les mains avec une force que la fièvre seule pouvait lui donner.
« Avez-vous fait chercher un médecin » ? demandai-je tout bas à sa soeur.
« Non », dit A... qui avait entendu, « il dira que je suis bien malade ; et vous savez que j'ai à faire ma partie dans les choeurs la semaine prochaine. Je dois chanter au concert. » Et en disant ces mots, elle tomba en arrière sans connaissance.

Je fis signe à sa soeur de venir prendre ma place, et je sortis en toute hâte pour prier mon mari d'aller chercher le médecin.
Que cette attente me sembla longue, pendant que, rentrée auprès de la malade, je baignais d'eau fraîche son front brûlant. Je la suppliai de me laisser couper ses longs cheveux qui la fatiguaient, et je le fis en effet, tandis qu'à demi-évanouie elle murmurait : « Et le concert ? Comment pourrai-je y aller sans mes cheveux ? Ils étaient si beaux, et on disait : Quelle belle chevelure ! »

Enfin le médecin arriva et je quittai la chambre. Quand il sortit, j'allai à lui ; son visage soucieux me dit tout. « Docteur, est-elle près de sa fin ? » - « Oui, elle s'en va rapidement ; seulement, ne le lui dites pas. Je vais appeler un autre médecin, mais je sais que c'est trop tard. » II me donna quelques directions relativement à la malade, et s'éloigna.

« Elle s'en va rapidement ; ne le lui dites pas » ; ces paroles résonnaient à mes oreilles. « Certainement, je dois l'avertir », me disais-je, « car elle n'est pas sauvée, et elle ignore son état. » Dans mon angoisse, je ne pus que regarder en haut et dire : « O Dieu, aide-moi à lui parler ! »

Le médecin m'avait dit de lui donner du vin de Champagne et de l'eau-de-vie tous les quarts d'heure, jusqu'à ce qu'il revînt. Elle l'avait entendu et demandait qu'on lui donnât à boire chaque fois que j'entrais dans la chambre. En buvant elle s'écria : « Oh ! bien sûr, avec cela je puis vivre un quart d'heure ; je ne suis pas encore mourante, n'est-ce pas ? »
« Oui, A... », répondis-je, « vous êtes mourante ; mais il y a quelqu'un qui est mort pour sauver ceux qui sont justement tels que vous. » Et aussi simplement qu'il me fut possible, je lui parlai de Celui qui, dans son amour, vit de loinle prodigue et vint à sa rencontre ; de Celui, qui sauva un brigand mourant sur la croix -, mais, faisant un mouvement comme pour m'écarter d'elle, elle dit : « Je ne puis vous écouter maintenant ; quand je serai mieux, j'irai vous voir et vous me parlerez de votre Jésus, mais pas à présent. » Et de nouveau, elle perdit connaissance.

Je m'agenouillai et je priai comme jamais auparavant je ne l'avais fait. Comme je me relevais, je vis ses grands yeux noirs, déjà voilés par la mort, fixés sur moi. « Oh ! » dit-elle, « priez votre Jésus ; II vous entendra, vous ; mais moi, je ne le connais pas, et je ne puis pas entendre parler de Lui maintenant. » - « Que Lui demanderai-je pour vous, A... » ? dis-je vivement.
L'épouvante me saisit en entendant sa réponse : « Demandez-Lui que je me rétablisse et que je puisse aller au concert. »

Je la suppliai encore de s'occuper de son âme ; mais ce fut en vain. Elle avait rejeté Christ pendant qu'elle était en santé, et elle ne voulait pas de Lui maintenant. Les heures se passaient. Les médecins revinrent, mais uniquement pour dire : « Elle s'en va ! » Son mari et ses amis arrivèrent pour assister aux derniers moments de celle dont la beauté avait charmé le monde. J'aurais voulu me retirer loin de cette scène horrible, mais elle me retenait dans son étreinte.
Tous les quarts d'heure, je lui donnais à boire, et elle disait : « Cela me fera vivre ; il faut quecela me fasse vivre. Je ne puis pas mourir ! » Et d'une voix plaintive elle se lamentait : « Je suis trop jeune pour mourir ; je n'ai que vingt et un ans. Oh ! c'est trop jeune pour mourir ! »
« Père », disait-elle, comme celui-ci s'approchait de son lit, « tu me conduiras au concert, la semaine prochaine, n'est-ce pas ? » « Oui », répondit son père, « je t'y mènerai. »

Ne connaissant aucune des personnes qui se trouvaient là, et voyant que son dernier moment était venu, je me retirai. Bientôt tout fut fini, et l'âme de A..., qui avait rejeté Christ, était passée du monde et de ses plaisirs, de ses bals et de ses concerts, dans les réalités de l'Éternité.
« Voyez, contempteurs, ... et soyez anéantis. » « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. »

QUI EST MON PROCHAIN ?
(Luc X, 29-37.)

Voyez-le arriver dans l'hôtellerie, ce pauvre malheureux étendu sur la monture ! Toutes ses plaies sont bandées pourtant, et il est bien soigné par celui qui marche à son côté... Quel est-il ? À quoi le reconnaître ? Il n'est pas en état de répondre pour lui-même ; ses vêtements le feraient reconnaître s'il en avait, ... mais les voleurs les ont pris ! Tout ce qu'il possède, ce sont les bandages qui cachent ses plaies ; on ne peut le reconnaître autrement que comme un homme blessé, à demi mort... Et celui qui marche à côté de lui,qui est-il ? Dans sa personne, on reconnaît un Samaritain. Est-ce pour un parent, un ami qu'il s'est dévoué ? Est-ce pour un maître tendrement aimé ? Ou bien est-ce que cet homme, à qui il prodigue tant de soins, serait un Juif ? A-t-il donc oublié, dans son dévouement, la haine nationale qui existe entre Juifs et Samaritains ? Est-il devenu volontairement le serviteur de celui qui, en toute autre circonstance, l'aurait tenu pour un ennemi ? - Oui !... tel est son amour, tel est son coeur !... Mais demandez à l'homme blessé : Connais-tu cet « ami » véritable et si dévoué ? L'as-tu vu ou connu auparavant ? - Non. - Qui est-il donc ? - C'est MON SAUVEUR ; ai-je besoin d'un autre nom pour celui qui m'a sauvé de la mort et qui ne se lasse pas de pourvoir à tous mes besoins ?

Bien-aimé lecteur, ne comprenez-vous pas l'enseignement de la parabole ? Quelle est la personne à même de savoir qui est son prochain ? Posez la question à l'homme riche, instruit, savant, religieux ; - il vous la renvoie comme l'écho des montagnes : Qui est mon prochain ? Posez-la à cet homme blessé, malade, mourant ; - il n'a pas de peine à vous répondre : Mon prochain est MON SAUVEUR ; le sacrificateur m'a vu et laissé, il ne pouvait rien pour un homme qui n'avait rien à apporter et qui ne savait pas où chercher un sacrifice ; le lévite également m'a vu et laissé, lui non plus ne pouvait rien pour quelqu'un qui n'était pas en état de recevoir l'instruction ; mais le Samaritain m'a rendu les services dont j'avais besoin ; j'étais blessé : il a examiné et bandé mes plaies ; mourant : il m'a rendu la vie ; abandonné : il m'a recueilli ; c'est là celui dont j'avais besoin ; lorsque j'étais perdu, il m'a trouvé et s'est fait connaître à moi par la manière dont il m'a traité. C'est là mon prochain ; dans son amour infini, il s'est fait mon prochain lorsque je n'étais qu'un être méprisable, un objet de pitié et de dégoût.

Et maintenant posez-vous la question, cher lecteur : Qui est votre prochain ? Traversez-vous ce monde sans le connaître, ou bien, étant moralement dans la position où était, quant à son corps, cet homme tombé entre les mains des voleurs, avez-vous appris à connaître Christ comme Celui qui réunit en sa personne les deux caractères de PROCHAIN et de SAUVEUR ? Vous voulez et pensez être indépendant dans ce monde, tandis qu'en réalité vous servez un maître dur et impitoyable, Satan, qui est le « chef de ce monde », menteur et meurtrier dès le commencement. Laissez donc toute recherche de vous-même, et, au lieu de penser à faire quelque chose, écoutez, et apprenez de Celui qui A TOUT FAIT, qui s'est donné Lui-même pour nous, et qui, étant Dieu, s'est fait notre prochain pour nous tirer de la mort et de la misère. Celui qui reconnaît sa ruine personnelle est seul en état de connaître le « PROCHAIN ».

Mais venez un peu plus loin : entrez dans l'hôtellerie ; voyez cet homme guéri maintenant, gardé et soigné par l'hôtelier, mais toujours à la charge du « Samaritain ». Pourquoi veille-t-il ? Pourquoi ses reins sont-ils ceints ? Pourquoi sa lampe ne s'éteint-elle pas la nuit ? Demandez-le-lui... - Ah ! dit-il, c'est que j'attends mon Sauveur ; il doit revenir, la nuit peut-être, la première veille, ou la seconde veille, je l'ignore, ... mais je veux être là pour le recevoir. Il a tout fait pour moi lorsque j'étais mourant et abandonné de tous, et maintenant tout ce que je puis faire pour lui témoigner ma reconnaissance, c'est que je sois debout, moi le premier, pour lui ouvrir la porte. Je n'ai rien à lui donner, mais je voudrais bien lui montrer qu'il vit dans mon coeur.
Voilà une joie et une occupation réelles ! Voilà la communion du coeur et de la pensée ! Voilà, dans un homme sauvé, le fruit divin de cet amour qui a été révélé d'en haut, lorsque Dieu s'est fait connaître à l'homme comme le SAUVEUR. Oui, cher lecteur, il faut qu'il en soit ainsi ; si le Sauveur va revenir, il faut que le racheté l'attende. Il l'a dit : « Je viens bientôt, tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (Apocalypse III, 11).

Êtes-vous sauvé par Lui ? Et, étant sauvé, l'attendez-vous ? « Bienheureux sont ces esclaves que le maître, quand il viendra, trouvera veillant » (Luc XII, 37). Si tu as fait l'expérience de sa grâce ; si tu' as joui du bonheur de connaître Celui qui s'est fait notre prochain, « va, et toi, fais de même ». Va chercher les pauvres, les misérables, les pécheurs perdus et mourants, leur faisant connaître Celui qui t'a sauvé, et rappelant que tout ce que tu pourras faire est toujours à la charge de Celui qui a tout fait pour nous. Il a dit : « Ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. » Oui, II vient bientôt ; nous le verrons tel qu'il est, et nous serons pour toujours AVEC LE SEIGNEUR.

CORRESPONDANCE

À Monsieur le Rédacteur du « Salut de Dieu. »

Bien cher frère en Christ,
Permettez-moi de vous adresser ces lignes qui pourront peut-être avoir quelque utilité pour vos lecteurs, et que vous leur communiquerez, si elles vous semblent opportunes.

De toutes parts, l'on attaque les vérités établies par l'Écriture. Les erreurs les plus funestes tendent à s'introduire partout, même parmi les chers enfants de Dieu. On prétend les appuyer tantôt sur des passages mal appliqués des Écritures (2 Pierre III, 16), tantôt sur des raisonnements spécieux (Colossiens II, 8).
Nous n'avons évidemment d'autre moyen de combattre efficacement ces erreurs, et de nous édifier sur notre très sainte foi (Jude 20), qu'en établissant la vérité selon la parole de Dieu.

Parmi les doctrines scripturaires que Satan cherche à attaquer de nos jours pour ébranler et séduire les âmes, se trouve celle qui enseigne que les méchants subiront « le châtiment d'une destruction éternelle » (2 Thessaloniciens I, 9).
Il n'est sorte de raisonnements qu'on n'emploie pour détruire cette vérité, ni de fausses doctrines qu'on ne cherche à mettre à sa place. On tend ainsi à affaiblir la responsabilité de l'homme et la profondeur de sa chute ; à rabaisser le caractère de Dieu et à diminuer la portée de la rédemption.

On entend, par exemple, poser des questions tellesque celles-ci : « L'homme a-t-il une nature immortelle ? » Question captieuse et par laquelle on n'a d'autre but que de pouvoir tirer cette conséquence : L'homme n'ayant pas une nature immortelle, les méchants ne vivront pas éternellement.
Or, la parole de Dieu ne soulève pas une semblable question ; elle ne nous dit pas si l'homme a ou n'a pas « une nature immortelle », mais elle nous dit que c'est par le souffle de DIEU que « l'homme fut fait en âme vivante » (Genèse II, 7) ; et cela suffit pour nous montrer la nature de cette « âme ». Elle nous dit en outre de la manière la plus nette et la plus décisive que la félicité des sauvés et le malheur des perdus, et par conséquent leur existence, a une durée ÉTERNELLE ; oui, les méchants, morts dans leurs péchés, comme les justes, sauvés par grâce, existeront autant que Dieu Lui-même.

Je me bornerai, relativement au sort des méchants, à rappeler quelques passages que je prie vos lecteurs de peser avec soin, les suppliant de ne se laisser ébranler par aucun raisonnement qui tendrait à en affaiblir la portée (Job XXXVIII, 2). Qu'ils veuillent bien aussi se rappeler que la parole de Dieu ne saurait jamais être en contradiction avec elle-même.
« II brûlera la balle (les méchants) au feu INEXTINGUIBLE » (Matthieu III, 12). Si les méchants cessent d'exister, à quoi bon un feu qui ne s'éteint pas ? que brûlerait-il ?
« Là où leur VER ne MEURT PAS, et où le feu ne s'éteint pas » (Marc IX, 44, 46, 48). Pourquoi un ver qui ne meurt pas, si ceux qu'il ronge sont anéantis ?
« II vaut mieux pour toi d'entrer dans la vie boiteux ou estropié, que d'avoir deux pieds et deux mains, et d'être jeté dans le feu éternel » (Matthieu XVIII, 8).
« Ils subiront le châtiment d'une destruction éternelle » (2 Thessaloniciens I, 9).
« Ceux-ci s'en iront dans les tourments éternels » (Matthieu, XXV, 46).
Le mot éternel employé ici est le même que celui qui est appliqué à Dieu (Romains XVI, 26) et à la félicitédes justes ; peut-il donc signifier une durée différente ? Et puisqu'il est question dans ces passages d'un feu, de tourments ou de châtiments éternels, c'est-à-dire qui ne cessent pas, que voudrait donc dire ce mot, si l'existence de ceux qui sont l'objet du châtiment venait à cesser ?

Nous trouvons encore à l'égard de ceux qui auront adoré la bête et pris sa marque, ces paroles : « La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles » ; et quant à la bête, au faux prophète et au diable, il est dit : « Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles » (Apocalypse XIV, 11 ; XX, 10).
Quelles expressions plus fortes et plus précises pourraient désigner une existence et un châtiment éternels, surtout quand nous lisons relativement à Dieu qu'il est « Celui qui vit aux siècles des siècles » (Apocalypse IV, 9), et que Jésus-Christ dit de Lui-même : « Je suis vivant aux siècles des siècles » (I, 18). Ainsi l'existence et le malheur de ceux « qui ne connaissent pas Dieu et n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 Thessaloniciens 1, 8), durent autant que Dieu et Christ.

Je sais bien que ces déclarations sont terribles et que cette pensée fait frissonner. Combien, quand on est pénétré de cette vérité, l'on se sent heureux de se tourner vers « les immenses richesses de la grâce de Dieu » (Éphésiens II, 7), et l'on se sent pressé d'annoncer aux pécheurs l'amour de Dieu qui « a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne PÉRISSE pas, mais ait la vie ÉTERNELLE » (Jean III, 16). Mais c'est la même parole de Dieu qui proclame la grâce régnant par la justice pour la vie éternelle, et qui dénonce aussi le châtiment éternel ; et nous ne pouvons pas affaiblir une déclaration sans affaiblir l'autre. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean III, 36).

Tout raisonnement vient se briser devant les paroles positives de Dieu ; nous ne pouvons que nous incliner et crier aux pécheurs : « Fuyez la colère à venir », c'est aujourd'hui le jour du salut.
Satan, menteur et meurtrier, comme aux premiers jours (Jean VIII, 44), cherche, pour le mieux perdre, à voiler à l'homme le sort terrible qui l'attend, s'il ne se convertit pas. « Quoi ! Dieu aurait-il dit... ? » (Genèse III, 1.) Telle est encore aujourd'hui la question par laquelle il s'efforce de jeter le doute et la défiance dans le coeur, et à ébranler la vérité de Dieu, en opposant d'une manière spécieuse la bonté de Dieu à sa sainteté et à sa justice.

Que vos chers lecteurs inconvertis ne se laissent pas abuser par une fausse idée de l'amour et de la miséricorde divine qui annulerait les droits de la justice ; qu'ils regardent en face la réalité terrible d'un « jugement éternel » (Hébreux VI, 2) qui les atteindra certainement, non pour les anéantir, mais pour les châtier, s'ils refusent de venir à Christ pour avoir la vie (Jean V, 40) ; oh ! puissent-ils échapper à ce « ver qui ne meurt pas » ; aux regrets éternels d'avoir passé devant Christ, sa grâce et la vie, sans les avoir saisis. Puissent les chers enfants de Dieu ne laisser pénétrer dans leurs coeurs aucune pensée qui diminuerait à leurs yeux la profondeur de leur chute, la grâce qui les a sauvés, la valeur de Christ et de son oeuvre ! Et avec eux, « connaissant combien le Seigneur doit être craint » (2 Corinthiens V, 11), oh ! cherchons à persuader les hommes, supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu (vers. 20).

Et que notre Dieu veuille nous garder fermement attachés à sa parole, en sorte qu'à toutes les attaques de l'adversaire nous puissions répondre comme le Seigneur : « Il est écrit ».
Recevez, bien cher frère, mes salutations en Celui qui vient bientôt pour prendre les siens avec Lui, et aussi « pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apocalypse XXII, 12).
A. L.

L'ATTENTE

Une femme se tient debout sur le rivage ;
Ses yeux à l'horizon se fixent pleins d'amour ;
Son époux est parti pour un lointain voyage,
Elle attend son retour.

« Je viendrai te chercher, je ne sais à quelle heure.
Le soir ou vers minuit », dit-il en la quittant.
Croyant à sa parole, elle orne sa demeure,
Confiante, elle attend.

Le temps lui paraît long, car le soleil décline ;
Seule encore, elle voit un nouveau jour qui fuit,
Mais, pour son coeur aimant, l'espérance illumine
Les veilles de la nuit.

Son espoir est certain, la base en est solide,
Son époux l'a promis, il ne saurait mentir ;
Et pourtant dans son coeur reste une place vide
Que lui seul peut remplir.

Elle vit à l'écart, par les siens méprisée,
Regardant leurs plaisirs d'un oeil indifférent ;
Ses amis, ses voisins la tournent en risée,
Pas un ne la comprend.

« Oubliez le passé, lui disent-ils sans cesse ;
Contre des biens réels échangez l'incertain ;
Vous le voyez, il tarde : où donc est la promesse
De son retour prochain ? »

Mais l'amour ne veut rien de ce conseil rebelle ;
Son coeur, sans hésiter, repousse ces appâts,
Oui, bien qu'il tarde encor, son époux est fidèle :
Il ne l'oubliera pas.

Et, tandis qu'elle attend le signal de la fête.
Elle pense à l'absent pour calmer son ennui ;
Elle veille, elle prie et se tient toute prête
À s'élancer vers lui.

C'est ainsi qu'ici-bas l'Église militante
Attend jusqu'à ce jour son Époux glorieux ;
Bientôt Il va venir l'enlever triomphante
Avec Lui dans les cieux.

Oui, JE VIENS BIENTÔT.
AMEN ; VIENS, SEIGNEUR JÉSUS ! (Apocalypse XXII, 20.)


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