LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
SIXIÈME
ANNÉE 1879
CE QUE NOUS SAVONS
Pour une personne sérieuse, rien n'est
plus pénible que le doute. Une certitude
positive procure toujours à l'âme un
sentiment de soulagement et de bien-être. Il
y a une grande satisfaction à pouvoir
dire : « Nous SAVONS ». Et
si cela est vrai dans les choses de ce monde,
combien plus dans ce qui concerne l'âme,
surtout lorsque l'assurance dépend de la
Parole du Dieu vivant, laquelle ne passera
jamais ! L'Esprit de Dieu aime à nous
donner une PLEINE ASSURANCE ; ainsi les
Écritures nous parlent d'une pleine
assurance de FOI
(Hébreux X, 22), de la pleine
assurance de l'ESPÉRANCE
(Hébreux VI, 11), d'une pleine
certitude d'INTELLIGENCE
(Colossiens II, 2). Il y est
parlé d'une « ANCRE DE
L'ÂME, SÛRE et
FERME »(Hébr. VI, 19). Le doute vient
de Satan et de nos coeurs incrédules ;
la certitude vient de Dieu qui connaît toutes
choses et qui nous a parlé dans son Fils,
qui est « le CHEMIN, la
VÉRITÉ et la VIE »
(Hébreux I, 2 ;
Jean XIV, 6).
On peut voir, par leurs discours et par leurs
écrits, combien les apôtres du
Seigneur, ces ambassadeurs de Dieu pour Christ
(2 Corinthiens V, 20), étaient
pénétrés de cette certitude
divine. C'est ainsi que l'un d'eux
écrivait : « Ayant le
même esprit de foi, selon ce qui est
écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai
parlé, nous aussi nous croyons, c'est
pourquoi nous parlons : SACHANT que celui qui
a ressuscité le Seigneur Jésus nous
ressuscitera aussi par Jésus, et nous
présentera avec vous »
(2 Corinthiens IV, 13, 14).
Pour montrer cette certitude parfaite que nous
donne l'Écriture relativement à ce
qui nous importe le plus, nous ne faisons que
transcrire quelques passages tirés du
Nouveau Testament, et nous supplions nos lecteurs
de les méditer devant Dieu.
« Nous qui, de nature, sommes Juifs et
non point pécheurs d'entre les nations,
SACHANT néanmoins que l'homme n'est pas
justifié sur le principe des oeuvres de loi,
ni autrement que par la foi en Jésus-Christ,
nous aussi, nous avons cru au Christ Jésus,
afin que nous fussions justifiés sur le
principe de la foi en Christ, et non pas sur le
principe des oeuvres de loi : parce que, sur
le principe des oeuvres de loi, nulle chair ne sera
justifiée »
(Galates II, 15,
16).
« Mais NOUS SAVONS que la loi est bonne,
si quelqu'un en use légitimement, SACHANT
ceci, que la loi n'est pas pour le juste, mais pour
les iniques et les insubordonnés, pour les
impies et les pécheurs, pour les gens sans
piété et les profanes, pour les
batteurs de père et les batteurs de
mère, pour les homicides, les fornicateurs,
pour ceux qui abusent d'eux-mêmes avec des
hommes, pour les voleurs d'hommes, les menteurs,
les parjures, et s'il y a quelque autre chose qui
soit opposée à la saine doctrine
suivant l'évangile du Dieu bienheureux, qui
m'a été confié »
(1 Timothée 1:.8-11).
« Nous ne savons pas ce qu'il faut
demander comme il convient... mais NOUS SAVONS que
toutes choses travaillent ensemble pour le bien de
ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont
appelés selon son propos. Car ceux qu'il a
préconnus, il les a aussi
prédestinés à être
conformes à l'image de son Fils, pour qu'il
soit premier-né entre plusieurs
frères »
(Romains VIII, 28-29).
« Car NOUS SAVONS que, si notre maison
terrestre, qui n'est qu'une tente, est
détruite, nous avons un édifice de la
part de Dieu, une maison qui n'est pas faite de
main, éternelle, dans les deux. Car aussi,
dans cette tente, nous gémissons,
désirant avec ardeur d'avoir revêtu
notre domicile qui est du ciel, si toutefois,
même en étant vêtus, nous ne
sommes pas trouvés nus. Car aussi nous qui
sommes dans la tente, nous gémissons,
étant chargés ; non pas que
nous désirions
d'être dépouillés, mais nous
désirons d'être revêtus, afin
que ce qui est mortel soit absorbé par la
vie. Or celui qui nous a formés à
cela même, c'est Dieu, qui nous a aussi
donné les arrhes de l'Esprit »
(2 Corinthiens V, 1-5).
« Si vous savez qu'il est juste, sachez
que quiconque pratique la justice est né de
lui. Voyez de quel amour le Père nous a fait
don, que nous soyons appelés enfants de
Dieu ; c'est pourquoi le monde ne nous
connaît pas, parce qu'il ne l'a pas connu.
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants
de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore
été manifesté ; NOUS
SAVONS que quand II sera manifesté, nous Lui
serons semblables, car nous le verrons comme II
est. Et quiconque a cette espérance en Lui
se purifie, comme Lui est pur » (
I Jean II, 29 ;
III, 1-3).
« Nous SAVONS que nous sommes
passés de la mort à la vie, parce que
nous aimons les frères ; celui qui
n'aime pas son frère demeure dans la mort.
Quiconque hait son frère est un meurtrier,
et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie
éternelle demeurant en lui... Par ceci NOUS
SAVONS que nous aimons les enfants de Dieu, c'est
quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses
commandements. Car c'est ici l'amour de Dieu, que
nous gardions ses commandements, et ses
commandements ne sont pas pénibles, parce
que tout ce qui est né de Dieu est
victorieux du monde »
(1 Jean III, 14-15 ;
V, 2-5).
« Par ceci NOUS SAVONS qu'il demeure en
nous,savoir par l'Esprit qu'il
nous a donné »
(1 Jean III, 24).
« Si nous recevons le témoignage
des hommes, le témoignage de Dieu est plus
grand, car c'est ici le témoignage de Dieu
qu'il a rendu au sujet de son Fils. Celui qui croit
au Fils de Dieu a le témoignage au dedans de
lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu,
l'a fait menteur, car il n'a pas cru au
témoignage que Dieu a rendu au sujet de son
Fils. Et c'est ici le témoignage : que
Dieu NOUS A DONNÉ la vie
éternelle ; et cette vie est DANS SON
FILS : celui qui a le Fils a la vie, celui qui
n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. - Je vous
ai écrit ces choses afin que vous SACHIEZ
QUE VOUS AVEZ LA VIE ÉTERNELLE, VOUS qui
Croyez au nom du Fils de Dieu. - Et c'est ici la
confiance que nous avons en lui, que si nous
demandons quelque chose selon sa volonté, il
nous écoute ; et si NOUS SAVONS qu'il
nous écoute, quoi que ce soit que nous
demandions, NOUS SAVONS que nous avons les choses
que nous lui avons
demandées. »
« Nous SAVONS que quiconque est né
de Dieu ne pèche pas, mais celui qui est
né de Dieu se conserve lui-même, et le
méchant ne le touche pas. Nous SAVONS que
nous sommes de Dieu et que le monde entier
gît dans le méchant. Or NOUS SAVONS
que le Fils de Dieu est venu ; et II nous a
donné une intelligence afin que nous
connaissions le Véritable, et nous sommes
dans le Véritable, savoir dans son Fils
Jésus-Christ : lui est le Dieu
véritable et la vie éternelle. -
Enfants, gardez-vous des
idoles »
(1 Jean V, 9-15,
18-21).
LE SAINT-ESPRIT
Le Saint-Esprit est une personne réelle,
distincte du Père et du Fils, et II est
Dieu. Nous le voyons dans les paroles que Pierre
adresse à Ananias :
« Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur,
que tu aies menti à l'ESPRIT-SAINT ?...
TU n'as pas menti aux hommes, mais à
DIEU »
(Actes des Apôtres V, 3,
4).
Il a agi dans la création
(Genèse I, 2 ;
Job XXVI, 13) ; II a
parlé par les prophètes
(2 Pierre I, 21). Notre Seigneur
Jésus-Christ, lorsqu'il était sur la
terre, fut oint de l'Esprit-Saint ; II en fut
rempli
(Actes X, 38 ;
Luc IV, 1) ; et, depuis son
ascension, II a, selon la promesse du Père,
envoyé du ciel le Saint-Esprit, en sorte
qu'il habite maintenant en chaque croyant ainsi que
dans l'Église
(Jean XIV, 17 ;
Romains VIII, 9 ;
1 Corinthiens III, 16).
Lecteur, « avez-vous reçu
l'Esprit-Saint après avoir
cru ? »
(Actes XIX, 2.)
Il a plaidé avec les hommes dès le
commencement
(Genèse VI, 3) ; II est
le grand agent de la
régénération et de toute
l'oeuvre nécessaire en l'homme, comme la
repentance et la foi pour le salut
(Tite III, 5 ;
Jean III, 5). De même que le
Fils unique est le grand don que Dieu a fait au
monde, le Saint-Esprit est le grand don de Dieu aux
croyants ; seulement, le Fils a
été manifesté au monde, tandis
que le Saint-Esprit est dans le croyant, et le
monde ne le voit pas et ne le connaît point
(Jean III, 16 ;
VII, 38, 39 ;
XIV, 17). Ceux qui croient au Fils
de Dieu à salut, Dieu les oint, les scelle
du Saint-Esprit, qui est les arrhes ou le gage dans
leurs coeurs, de leur futur héritage
(2 Corinthiens I, 21, 22 ;
Éphésiens I, 13, 14
). Ces croyants ne sont plus dans la chair,
ils sont en Christ, et Christ est en eux ; la
sentence de mort est bien écrite sur leur
corps, mais l'Esprit est le gage de leur
résurrection et l'agent qui l'accomplira
lors du retour de Jésus
(Romains VIII, 9-11). C'est aussi
le Saint-Esprit qui agit
activement dans l'âme du croyant pour toute
sa vie pratique ; et Il peut être
attristé
(Romains VIII, 13, 14,
23,
26 ;
Éphésiens
IV, 30).
Lecteur, le Saint-Esprit n'est-Il pas une personne
réelle ? L'avez-vous
reçu ?
Dans les temps de l'Ancien Testament, Il vint sur
différents hommes, tels que
Gédéon, Samson et Saül ;
mais Il ne demeurait point en eux
(Juges VI, 34 ;
XIV, 6,
19 ; I Samuel XI, 6). Ce n'est
qu'après l'ascension de Christ que le
Saint-Esprit est venu demeurer sur la terre, en
conséquence de l'oeuvre de la
rédemption (voyez
Jean VII, 39 ;
XIV, 16,
26 ;
XV, 26 ;
XVI, 7). Au jour de la
Pentecôte, II descendit du ciel comme la
promesse du Père à tout enfant de
Dieu
(Luc XXIV, 49 ;
Actes I, 4, 5,
8 ;
II, 1-4), baptisant en même
temps tous les croyants pour être un seul
corps, le corps de Christ, qui fut ainsi
formé
(1 Corinthiens XII, 13), et que,
depuis ce temps, II anime et remplit. Ainsi, durant
le temps que Christ reste à la droite de
Dieu, le Saint-Esprit demeure sur la terre dans le
corps du croyant
(1 Corinthiens VI, 19) et dans
l'Église
(1 Corinthiens III, 16), et II est la
puissance du ministère
(1 Pierre I, 12 ;
Luc XXIV, 49), jusqu'à ce que
Christ revienne pour ses saints, et qu'il les
prenne à Lui. Alors celui qui retient
maintenant le mystère d'iniquité et
qui empêche sa manifestation ouverte, sera
loin, et l'inique, l'homme de péché,
sera révélé, mais il subira
bientôt le jugement de la part du Seigneur
Jésus en personne
(2 Thessaloniciens II, 7, 8). Le
Seigneur reviendra en gloire et établira son
règne sur la terre, ayant Jérusalem
pour centre, et le Saint-Esprit sera versé
sur les Juifs aux derniers jours
(Joël II, 28, 29).
Dire que la puissance par laquelle Jésus
accomplissait ses oeuvres était celle d'un
démon, c'était blasphémer
contre le Saint-Esprit ; pour un tel
péché, il n'y a point de pardon
(Marc III, 29, 30).
Lecteur ! prenez garde à la
manière dont vous parlez maintenant de
l'oeuvre de Jésus, de peur que vous
n'attribuiez au démon ce qui est l'oeuvre du
SAINT-ESPRIT. Croyez-vous en Lui ? Dieu a
dit : « Mon Esprit ne plaidera pas
toujours avec l'homme. »
L'ÂME PERDUE, OU CHRIST
REJETÉ
PERDUE ! PERDUE POUR TOUJOURS ! Ces
paroles ne vous font-elles pas frissonner ?
Cela, peut-il être ? Est-ce une
réalité ? Quoi ? Vous avez
vu une âme descendre sous vos yeux dans
l'enfer, et vous n'avez rien pu pour la
sauver ? Vous avez entendu ses cris de
mortelle agonie, et vous ne pouviez rien pour
elle ?
Oui, lecteur, j'ai vu ce spectacle terrible, j'ai
entendu ces cris de désespoir, et c'est une
réalité dont jamais je ne perdrai le
souvenir. Bien des années se sont
écoulées depuis, et je ne puis y
penser sans verser des larmes. Que de fois en me
rappelant cette scène effrayante, ce lit de
mort sans espoir, me suis-je sentie pressée
de crier à d'autres : « Sauve
ta vie ! »
L'histoire de A. qui ne voulut pas recevoir Christ
n'est pas un fantôme créé par
une imagination fiévreuse ; ce n'est
pas une histoire inventée pour vous
émouvoir et vous frapper de terreur. Veuille
le Seigneur s'en servir pour vous montrer que la
MORT est une RÉALITÉ ; que
l'ENFER est une RÉALITÉ et que vous,
pécheur, si vous rejetez Christ, vous aurez
à rencontrer l'une et l'autre dans toute
leur horreur.
Dans l'automne de l'année 18.., nous
étions allés faire un séjour
aux environs de.... Peu de temps après notre
arrivée, un joyeux couple de nouveaux
mariés vint s'établir dans la maison
qui touchait à la nôtre.
Quelques jours plus tard, je vis la jeune dame se
promenant dans le sentier qui longeait
nosfenêtres. Elle
était jeune ; sa toilette et tout son
extérieur indiquaient qu'elle était
une de celles que le monde admire ; mais je
fus frappée aussi de l'extrême
délicatesse de son apparence et de
l'expression soucieuse répandue sur son
charmant visage. On pouvait y lire que, dans son
coeur, il n'y avait point de paix. Une
prière silencieuse s'éleva de mon
âme vers Dieu pour Lui demander de m'envoyer
vers elle avec un message de grâce.
J'allai la voir le lendemain. La servante me dit
que sa maîtresse était malade, mais
qu'elle pensait cependant que je pourrais
être reçue. J'entrai donc et me
trouvai bientôt engagée dans une
conversation sérieuse avec madame X. - Je
sus bien vite son histoire. Très
communicative et d'un caractère ouvert, elle
était heureuse de trouver quelqu'un avec qui
s'entretenir pour rompre la monotonie de sa vie de
campagne, pendant l'absence de son mari que ses
affaires retenaient loin toute la journée.
Elle m'avoua franchement que, bien que
mariée depuis quelques mois seulement, et
jouissant de tous les plaisirs que le monde
présente, bals, concerts, soirées,
elle était cependant très
malheureuse, et, avec la naïveté d'un
enfant, elle ajouta : « Nous vous
avons suivi des yeux, votre mari et vous, quand
vous vous promeniez, et vous paraissiez si
heureux ! »
Je rendis grâces à Dieu de l'occasion
favorable qu'il me présentait pour lui
parler du Sauveur, et je répondis :
« Vous avez raison ;
noussommes heureux, et le secret
de notre bonheur, c'est que nous connaissons
Christ. Nous avons la paix avec Dieu, parla foi
dans l'oeuvre que son Fils a accomplie ; et
nous avons trouvé en Lui ce que le monde ne
vous a point donné et qu'il ne vous donnera
jamais, car la fin de tous ses plaisirs, c'est
l'éternelle misère. »
Pendant que je lui représentais la
nécessité de la conversion, des
larmes coulaient sur ses joues et elle dit :
« Personne ne m'a jamais parlé de
cela auparavant ; est-ce bien
vrai ? »
« Oui », répondis-je,
« car la parole de Dieu nous
déclare : Si vous ne vous
convertissez... vous n'entrerez point dans le
royaume des cieux »
(Matthieu XVIII, 3).
J'insistai aussi sur ce qu'il fallait recevoir
Christ maintenant, puis je me levai pour
partir. Alors elle me dit lentement et d'une
manière solennelle : « Je
voudrais bien posséder votre Christ, mais
j'aime le monde, et, quoique je sois souvent
malheureuse, je ne pourrai jamais renoncer au bal.
Et vous savez (ajouta-t-elle avec un léger
sourire), je chante dans des concerts particuliers,
et l'on trouve que ma voix est la plus
belle. » je frissonnai. Pauvre A.,
pensai-je, les louanges du monde ont plus de prix
pour toi que les richesses insondables de Christ. -
« Rappelez-vous », lui dis-je,
« que ceux qui rejettent Christ passeront
l'éternité dans
l'enfer. »
Quelques jours après, en rentrant d'une
promenade, j'appris que madame X... était
venueme voir. Je me Hâtai
de lui rendre sa visite et la trouvai plus
malheureuse encore qu'auparavant. Affectant une
gaieté qui était loin de son coeur,
elle vint à ma rencontre en disant :
« II faut que je vous parle du concert
où je dois chanter la semaine
prochaine. »
« Arrêtez », lui dis-je,
« on ne chantera pas en
enfer ! »
« Ne parlez pas ainsi, »
répliqua-t-elle ; « je ne
puis le supporter. Parlez-moi de votre
Jésus, si vous voulez, mais non pas de
l'enfer. »
Je lui parlai encore de l'amour de Dieu pour les
pécheurs, mais elle ne pensait qu'à
son concert, à sa toilette, à ses
chants, et, comme je la quittais toute triste, elle
me dit : « Je viendrai vous voir
après le concert et nous
causerons » ; mais des semaines
s'écoulèrent et elle ne vint pas.
Nous dûmes faire une absence. Avant de
partir, j'allai la voir, et je la pressai encore de
s'occuper du salut de son âme, mais,
entraînée dans le tourbillon des
fêtes et des plaisirs, elle n'avait pas de
temps pour Christ.
Des mois se passèrent avant notre retour,
et, presque aussitôt après, je tombai
malade. J'entrais en convalescence, lorsqu'un matin
je reçus un message de madame X... que je
n'avais pas encore revue. Elle me disait :
« Venez immédiatement, je
désire vous voir. »
Je me rendis promptement à son invitation.
La porte me fut ouverte par sa soeur qui me
dit : « Entrez, entrez ; A...
est bien malade et
désireardemment voua
voir. » On me conduisit dans sa chambre
où le jour pénétrait à
peine. Comment oublier le spectacle qui s'offrit
à ma vue ? A... était
étendue sur son lit, ravagée par une
fièvre ardente ; dans un berceau,
à côté d'elle, était
couché son petit enfant âgé de
quelques semaines. Le corps de la jeune femme
était épuisé par la
souffrance, son épaisse chevelure noire
couvrait l'oreiller, et la sueur de la mort
baignait son front.
Dès qu'elle m'aperçut, ses
lèvres desséchées et noircies
s'entr'ouvrirent et elle s'écria :
« Ah ! vous êtes enfin
venue ! Ne me quittez plus. » Et se
mettant sur son séant, elle me saisit les
mains avec une force que la fièvre seule
pouvait lui donner.
« Avez-vous fait chercher un
médecin » ? demandai-je tout
bas à sa soeur.
« Non », dit A... qui avait
entendu, « il dira que je suis bien
malade ; et vous savez que j'ai à faire
ma partie dans les choeurs la semaine prochaine. Je
dois chanter au concert. » Et en disant
ces mots, elle tomba en arrière sans
connaissance.
Je fis signe à sa soeur de venir prendre ma
place, et je sortis en toute hâte pour prier
mon mari d'aller chercher le médecin.
Que cette attente me sembla longue, pendant que,
rentrée auprès de la malade, je
baignais d'eau fraîche son front
brûlant. Je la suppliai de me laisser couper
ses longs cheveux qui la fatiguaient, et je le fis
en effet, tandis qu'à
demi-évanouie elle
murmurait : « Et le concert ?
Comment pourrai-je y aller sans mes cheveux ?
Ils étaient si beaux, et on disait :
Quelle belle chevelure ! »
Enfin le médecin arriva et je quittai la
chambre. Quand il sortit, j'allai à
lui ; son visage soucieux me dit tout.
« Docteur, est-elle près de sa
fin ? » - « Oui, elle s'en
va rapidement ; seulement, ne le lui dites
pas. Je vais appeler un autre médecin, mais
je sais que c'est trop tard. » II me
donna quelques directions relativement à la
malade, et s'éloigna.
« Elle s'en va rapidement ; ne le
lui dites pas » ; ces paroles
résonnaient à mes oreilles.
« Certainement, je dois
l'avertir », me disais-je,
« car elle n'est pas sauvée, et
elle ignore son état. » Dans mon
angoisse, je ne pus que regarder en haut et
dire : « O Dieu, aide-moi à
lui parler ! »
Le médecin m'avait dit de lui donner du vin
de Champagne et de l'eau-de-vie tous les quarts
d'heure, jusqu'à ce qu'il revînt. Elle
l'avait entendu et demandait qu'on lui donnât
à boire chaque fois que j'entrais dans la
chambre. En buvant elle s'écria :
« Oh ! bien sûr, avec cela je
puis vivre un quart d'heure ; je ne suis pas
encore mourante, n'est-ce
pas ? »
« Oui, A... »,
répondis-je, « vous êtes
mourante ; mais il y a quelqu'un qui est mort
pour sauver ceux qui sont justement tels que
vous. » Et aussi simplement qu'il me fut
possible, je lui parlai de Celui qui, dans son
amour, vit de loinle prodigue et
vint à sa rencontre ; de Celui, qui
sauva un brigand mourant sur la croix -, mais,
faisant un mouvement comme pour m'écarter
d'elle, elle dit : « Je ne puis vous
écouter maintenant ; quand je serai
mieux, j'irai vous voir et vous me parlerez de
votre Jésus, mais pas à
présent. » Et de nouveau, elle
perdit connaissance.
Je m'agenouillai et je priai comme jamais
auparavant je ne l'avais fait. Comme je me
relevais, je vis ses grands yeux noirs,
déjà voilés par la mort,
fixés sur moi.
« Oh ! » dit-elle,
« priez votre Jésus ;
II vous entendra, vous ; mais
moi, je ne le connais pas, et je ne puis pas
entendre parler de Lui maintenant. » -
« Que Lui demanderai-je pour vous,
A... » ? dis-je vivement.
L'épouvante me saisit en entendant sa
réponse : « Demandez-Lui que
je me rétablisse et que je puisse aller au
concert. »
Je la suppliai encore de s'occuper de son
âme ; mais ce fut en vain. Elle avait
rejeté Christ pendant qu'elle était
en santé, et elle ne voulait pas de Lui
maintenant. Les heures se passaient. Les
médecins revinrent, mais uniquement pour
dire : « Elle s'en
va ! » Son mari et ses amis
arrivèrent pour assister aux derniers
moments de celle dont la beauté avait
charmé le monde. J'aurais voulu me retirer
loin de cette scène horrible, mais elle me
retenait dans son étreinte.
Tous les quarts d'heure, je lui donnais à
boire, et elle disait : « Cela me
fera vivre ; il faut
quecela me fasse vivre. Je ne
puis pas mourir ! » Et d'une voix
plaintive elle se lamentait : « Je
suis trop jeune pour mourir ; je n'ai que
vingt et un ans. Oh ! c'est trop jeune pour
mourir ! »
« Père », disait-elle,
comme celui-ci s'approchait de son lit,
« tu me conduiras au concert, la semaine
prochaine, n'est-ce pas ? »
« Oui », répondit son
père, « je t'y
mènerai. »
Ne connaissant aucune des personnes qui se
trouvaient là, et voyant que son dernier
moment était venu, je me retirai.
Bientôt tout fut fini, et l'âme de
A..., qui avait rejeté Christ, était
passée du monde et de ses plaisirs, de ses
bals et de ses concerts, dans les
réalités de
l'Éternité.
« Voyez, contempteurs, ... et soyez
anéantis. » « Vous ne
voulez pas venir à moi pour avoir la
vie. »
QUI EST MON PROCHAIN ?
(Luc X, 29-37.)
Voyez-le arriver dans l'hôtellerie, ce
pauvre malheureux étendu sur la
monture ! Toutes ses plaies sont
bandées pourtant, et il est bien
soigné par celui qui marche à son
côté... Quel est-il ? À
quoi le reconnaître ? Il n'est pas en
état de répondre pour
lui-même ; ses vêtements le
feraient reconnaître s'il en avait, ... mais
les voleurs les ont pris ! Tout ce qu'il
possède, ce sont les bandages qui cachent
ses plaies ; on ne peut le reconnaître
autrement que comme un homme blessé,
à demi mort... Et celui qui marche
à côté de
lui,qui est-il ? Dans sa
personne, on reconnaît un Samaritain. Est-ce
pour un parent, un ami qu'il s'est
dévoué ? Est-ce pour un
maître tendrement aimé ? Ou bien
est-ce que cet homme, à qui il prodigue tant
de soins, serait un Juif ? A-t-il donc
oublié, dans son dévouement, la haine
nationale qui existe entre Juifs et
Samaritains ? Est-il devenu volontairement le
serviteur de celui qui, en toute autre
circonstance, l'aurait tenu pour un ennemi ? -
Oui !... tel est son amour, tel est son
coeur !... Mais demandez à l'homme
blessé : Connais-tu cet
« ami » véritable et si
dévoué ? L'as-tu vu ou connu
auparavant ? - Non. - Qui est-il donc ? -
C'est MON SAUVEUR ; ai-je besoin d'un autre
nom pour celui qui m'a sauvé de la mort et
qui ne se lasse pas de pourvoir à tous mes
besoins ?
Bien-aimé lecteur, ne comprenez-vous pas
l'enseignement de la parabole ? Quelle est la
personne à même de savoir qui est son
prochain ? Posez la question à l'homme
riche, instruit, savant, religieux ; - il vous
la renvoie comme l'écho des montagnes :
Qui est mon prochain ? Posez-la à cet
homme blessé, malade, mourant ; - il
n'a pas de peine à vous
répondre : Mon prochain est MON
SAUVEUR ; le sacrificateur m'a vu et
laissé, il ne pouvait rien pour un homme qui
n'avait rien à apporter et qui ne savait pas
où chercher un sacrifice ; le
lévite également m'a vu et
laissé, lui non plus ne pouvait rien pour
quelqu'un qui n'était pas en état de
recevoir l'instruction ; mais le Samaritain
m'a rendu les services dont
j'avais besoin ;
j'étais blessé : il a
examiné et bandé mes plaies ;
mourant : il m'a rendu la vie ;
abandonné : il m'a recueilli ;
c'est là celui dont j'avais besoin ;
lorsque j'étais perdu, il m'a trouvé
et s'est fait connaître à moi par la
manière dont il m'a traité. C'est
là mon prochain ; dans son amour
infini, il s'est fait mon prochain lorsque je
n'étais qu'un être méprisable,
un objet de pitié et de
dégoût.
Et maintenant posez-vous la question, cher
lecteur : Qui est votre prochain ?
Traversez-vous ce monde sans le connaître, ou
bien, étant moralement dans la position
où était, quant à son corps,
cet homme tombé entre les mains des voleurs,
avez-vous appris à connaître Christ
comme Celui qui réunit en sa personne les
deux caractères de PROCHAIN et de
SAUVEUR ? Vous voulez et pensez être
indépendant dans ce monde, tandis qu'en
réalité vous servez un maître
dur et impitoyable, Satan, qui est le
« chef de ce monde »,
menteur et meurtrier dès le
commencement. Laissez donc toute recherche de
vous-même, et, au lieu de penser à
faire quelque chose, écoutez, et apprenez de
Celui qui A TOUT FAIT, qui s'est donné
Lui-même pour nous, et qui, étant
Dieu, s'est fait notre prochain pour nous tirer de
la mort et de la misère. Celui qui
reconnaît sa ruine personnelle est seul en
état de connaître le
« PROCHAIN ».
Mais venez un peu plus loin : entrez dans
l'hôtellerie ; voyez cet homme
guéri maintenant, gardé et
soigné par l'hôtelier, mais toujours
à la charge du
« Samaritain ». Pourquoi
veille-t-il ? Pourquoi ses
reins sont-ils ceints ? Pourquoi sa lampe ne
s'éteint-elle pas la nuit ?
Demandez-le-lui... - Ah ! dit-il, c'est que
j'attends mon Sauveur ; il doit revenir, la
nuit peut-être, la première veille, ou
la seconde veille, je l'ignore, ... mais je veux
être là pour le recevoir. Il a tout
fait pour moi lorsque j'étais mourant et
abandonné de tous, et maintenant tout ce que
je puis faire pour lui témoigner ma
reconnaissance, c'est que je sois debout, moi le
premier, pour lui ouvrir la porte. Je n'ai rien
à lui donner, mais je voudrais bien lui
montrer qu'il vit dans mon coeur.
Voilà une joie et une occupation
réelles ! Voilà la communion du
coeur et de la pensée ! Voilà,
dans un homme sauvé, le fruit divin de cet
amour qui a été
révélé d'en haut, lorsque Dieu
s'est fait connaître à l'homme comme
le SAUVEUR. Oui, cher lecteur, il faut qu'il en
soit ainsi ; si le Sauveur va revenir, il faut
que le racheté l'attende. Il l'a dit :
« Je viens bientôt, tiens ferme ce
que tu as, afin que personne ne prenne ta
couronne »
(Apocalypse III, 11).
Êtes-vous sauvé par Lui ? Et,
étant sauvé, l'attendez-vous ?
« Bienheureux sont ces esclaves que le
maître, quand il viendra, trouvera
veillant » (Luc XII, 37). Si tu as fait
l'expérience de sa grâce ; si tu'
as joui du bonheur de connaître Celui qui
s'est fait notre prochain, « va, et toi,
fais de même ». Va chercher les
pauvres, les misérables, les pécheurs
perdus et mourants, leur faisant connaître
Celui qui t'a sauvé, et rappelant que tout
ce que tu pourras faire est
toujours à la charge de Celui qui a tout
fait pour nous. Il a dit : « Ce que
tu dépenseras de plus, moi, à mon
retour, je te le rendrai. » Oui, II vient
bientôt ; nous le verrons tel qu'il est,
et nous serons pour toujours AVEC LE SEIGNEUR.
CORRESPONDANCE
À Monsieur le Rédacteur du
« Salut de Dieu. »
Bien cher frère en Christ,
Permettez-moi de vous adresser ces lignes qui
pourront peut-être avoir quelque
utilité pour vos lecteurs, et que vous leur
communiquerez, si elles vous semblent
opportunes.
De toutes parts, l'on attaque les
vérités établies par
l'Écriture. Les erreurs les plus funestes
tendent à s'introduire partout, même
parmi les chers enfants de Dieu. On prétend
les appuyer tantôt sur des passages mal
appliqués des Écritures
(2 Pierre III, 16), tantôt sur
des raisonnements spécieux
(Colossiens II, 8).
Nous n'avons évidemment d'autre moyen de
combattre efficacement ces erreurs, et de nous
édifier sur notre très sainte foi
(Jude 20), qu'en établissant
la vérité selon la parole de
Dieu.
Parmi les doctrines scripturaires que Satan cherche
à attaquer de nos jours pour ébranler
et séduire les âmes, se trouve celle
qui enseigne que les méchants subiront
« le châtiment d'une destruction
éternelle »
(2 Thessaloniciens I, 9).
Il n'est sorte de raisonnements qu'on n'emploie
pour détruire cette vérité, ni
de fausses doctrines qu'on ne cherche à
mettre à sa place. On tend ainsi à
affaiblir la responsabilité de l'homme et la
profondeur de sa chute ; à rabaisser le
caractère de Dieu et à diminuer la
portée de la rédemption.
On entend, par exemple, poser des questions
tellesque celles-ci :
« L'homme a-t-il une nature
immortelle ? » Question captieuse et
par laquelle on n'a d'autre but que de pouvoir
tirer cette conséquence : L'homme
n'ayant pas une nature immortelle, les
méchants ne vivront pas
éternellement.
Or, la parole de Dieu ne soulève pas une
semblable question ; elle ne nous dit pas si
l'homme a ou n'a pas « une nature
immortelle », mais elle nous dit que
c'est par le souffle de DIEU que
« l'homme fut fait en âme
vivante »
(Genèse II, 7) ; et cela
suffit pour nous montrer la nature de cette
« âme ». Elle nous dit en
outre de la manière la plus nette et la plus
décisive que la félicité des
sauvés et le malheur des perdus, et par
conséquent leur existence, a une
durée ÉTERNELLE ; oui, les
méchants, morts dans leurs
péchés, comme les justes,
sauvés par grâce, existeront autant
que Dieu Lui-même.
Je me bornerai, relativement au sort des
méchants, à rappeler quelques
passages que je prie vos lecteurs de peser avec
soin, les suppliant de ne se laisser
ébranler par aucun raisonnement qui tendrait
à en affaiblir la portée
(Job XXXVIII, 2). Qu'ils veuillent
bien aussi se rappeler que la parole de Dieu ne
saurait jamais être en contradiction avec
elle-même.
« II brûlera la balle (les
méchants) au feu
INEXTINGUIBLE »
(Matthieu III, 12). Si les
méchants cessent d'exister, à quoi
bon un feu qui ne s'éteint pas ? que
brûlerait-il ?
« Là où leur VER ne MEURT
PAS, et où le feu ne s'éteint
pas »
(Marc IX, 44, 46, 48). Pourquoi un
ver qui ne meurt pas, si ceux qu'il ronge sont
anéantis ?
« II vaut mieux pour toi d'entrer dans la
vie boiteux ou estropié, que d'avoir deux
pieds et deux mains, et d'être jeté
dans le feu éternel »
(Matthieu XVIII, 8).
« Ils subiront le châtiment d'une
destruction éternelle »
(2 Thessaloniciens I, 9).
« Ceux-ci s'en iront dans les tourments
éternels »
(Matthieu, XXV, 46).
Le mot éternel employé ici est
le même que celui qui est appliqué
à Dieu
(Romains XVI, 26) et à la
félicitédes
justes ; peut-il donc signifier une
durée différente ? Et puisqu'il
est question dans ces passages d'un feu, de
tourments ou de châtiments
éternels, c'est-à-dire qui ne
cessent pas, que voudrait donc dire ce mot, si
l'existence de ceux qui sont l'objet du
châtiment venait à cesser ?
Nous trouvons encore à l'égard de
ceux qui auront adoré la bête et pris
sa marque, ces paroles : « La
fumée de leur tourment monte aux
siècles des
siècles » ; et quant
à la bête, au faux prophète et
au diable, il est dit : « Ils seront
tourmentés jour et nuit, aux
siècles des siècles »
(Apocalypse XIV, 11 ;
XX, 10).
Quelles expressions plus fortes et plus
précises pourraient désigner une
existence et un châtiment éternels,
surtout quand nous lisons relativement à
Dieu qu'il est « Celui qui vit aux
siècles des siècles »
(Apocalypse IV, 9), et que
Jésus-Christ dit de Lui-même :
« Je suis vivant aux siècles
des siècles »
(I, 18). Ainsi l'existence et le
malheur de ceux « qui ne connaissent pas
Dieu et n'obéissent pas à
l'Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ »
(2 Thessaloniciens 1, 8), durent
autant que Dieu et Christ.
Je sais bien que ces déclarations sont
terribles et que cette pensée fait
frissonner. Combien, quand on est
pénétré de cette
vérité, l'on se sent heureux de se
tourner vers « les immenses richesses de
la grâce de Dieu »
(Éphésiens II, 7), et
l'on se sent pressé d'annoncer aux
pécheurs l'amour de Dieu qui « a
donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en Lui ne PÉRISSE pas, mais ait la vie
ÉTERNELLE »
(Jean III, 16). Mais c'est la
même parole de Dieu qui proclame la
grâce régnant par la justice pour la
vie éternelle, et qui dénonce aussi
le châtiment éternel ; et nous ne
pouvons pas affaiblir une déclaration sans
affaiblir l'autre. « Celui qui croit au
Fils a la vie éternelle, mais qui
désobéit au Fils ne verra pas la vie,
mais la colère de Dieu demeure
sur lui »
(Jean III, 36).
Tout raisonnement vient se briser devant les
paroles positives de Dieu ; nous ne pouvons
que nous incliner et crier aux
pécheurs : « Fuyez la
colère à venir », c'est
aujourd'hui le jour du salut.
Satan, menteur et meurtrier, comme aux
premiers jours
(Jean VIII, 44), cherche, pour le
mieux perdre, à voiler à l'homme le
sort terrible qui l'attend, s'il ne se convertit
pas. « Quoi ! Dieu aurait-il
dit... ? »
(Genèse III, 1.) Telle est
encore aujourd'hui la question par laquelle il
s'efforce de jeter le doute et la défiance
dans le coeur, et à ébranler la
vérité de Dieu, en opposant d'une
manière spécieuse la bonté de
Dieu à sa sainteté et à sa
justice.
Que vos chers lecteurs inconvertis ne se laissent
pas abuser par une fausse idée de l'amour et
de la miséricorde divine qui annulerait les
droits de la justice ; qu'ils regardent en
face la réalité terrible d'un
« jugement éternel »
(Hébreux VI, 2) qui les
atteindra certainement, non pour les
anéantir, mais pour les châtier, s'ils
refusent de venir à Christ pour avoir la vie
(Jean V, 40) ; oh !
puissent-ils échapper à ce
« ver qui ne meurt pas » ;
aux regrets éternels d'avoir passé
devant Christ, sa grâce et la vie, sans les
avoir saisis. Puissent les chers enfants de Dieu ne
laisser pénétrer dans leurs coeurs
aucune pensée qui diminuerait à leurs
yeux la profondeur de leur chute, la grâce
qui les a sauvés, la valeur de Christ et de
son oeuvre ! Et avec eux,
« connaissant combien le Seigneur doit
être craint »
(2 Corinthiens V, 11), oh !
cherchons à persuader les hommes, supplions
pour Christ : Soyez réconciliés
avec Dieu
(vers. 20).
Et que notre Dieu veuille nous garder fermement
attachés à sa parole, en sorte
qu'à toutes les attaques de l'adversaire
nous puissions répondre comme le
Seigneur : « Il est
écrit ».
Recevez, bien cher frère, mes salutations en
Celui qui vient bientôt pour prendre les
siens avec Lui, et aussi « pour rendre
à chacun selon que sera son
oeuvre »
(Apocalypse XXII, 12).
A. L.
L'ATTENTE
Une femme se tient debout sur le
rivage ;
Ses yeux à l'horizon se fixent pleins
d'amour ;
Son époux est parti pour un lointain
voyage,
Elle attend son retour.
« Je viendrai te chercher, je ne sais
à quelle heure.
Le soir ou vers minuit », dit-il
en la quittant.
Croyant à sa parole, elle orne sa
demeure,
Confiante, elle attend.
Le temps lui paraît long, car le soleil
décline ;
Seule encore, elle voit un nouveau jour qui
fuit,
Mais, pour son coeur aimant, l'espérance
illumine
Les veilles de la nuit.
Son espoir est certain, la base en est solide,
Son époux l'a promis, il ne saurait
mentir ;
Et pourtant dans son coeur reste une place vide
Que lui seul peut remplir.
Elle vit à l'écart, par les siens
méprisée,
Regardant leurs plaisirs d'un oeil
indifférent ;
Ses amis, ses voisins la tournent en
risée,
Pas un ne la comprend.
« Oubliez le passé, lui disent-ils
sans cesse ;
Contre des biens réels échangez
l'incertain ;
Vous le voyez, il tarde : où donc est
la promesse
De son retour prochain ? »
Mais l'amour ne veut rien de ce conseil
rebelle ;
Son coeur, sans hésiter, repousse ces
appâts,
Oui, bien qu'il tarde encor, son époux est
fidèle :
Il ne l'oubliera pas.
Et, tandis qu'elle attend le signal de la
fête.
Elle pense à l'absent pour calmer son
ennui ;
Elle veille, elle prie et se tient toute
prête
À s'élancer vers lui.
C'est ainsi qu'ici-bas l'Église
militante
Attend jusqu'à ce jour son Époux
glorieux ;
Bientôt Il va venir l'enlever triomphante
Avec Lui dans les cieux.
Oui, JE VIENS BIENTÔT.
AMEN ; VIENS, SEIGNEUR JÉSUS !
(Apocalypse XXII, 20.)
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