Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
SIXIÈME ANNÉE 1879



CORRESPONDANCE.  

Question. - Quelle est la signification de ces paroles : « Né d'eau et de l'Esprit » (Jean III, 5) ?

Réponse. - II est toujours utile et béni pour l'âme d'examiner avec soin chaque mot, chaque détail de la Parole do Dieu, de cette Parole qui nous juge, mais qui, en nous faisant voir ce que nous sommes, nous apprend en même temps les richesses de la grâce de Dieu envers nous. Seulement, il nous faut faire bien attention de sonder l'Écriture dans le but d'apprendre ce qu'elle nous dit afin de nous y soumettre, et non pour y chercher un appui à des idées préconçues, et y mettre ainsi ce qui ne s'y trouve pas.

Dans le chapitre III de l'Évangile de Jean, le Seigneur Jésus présente à Nicodème, le docteur d'Israël, comme seul moyen de « voir » ou d' « entrer » dans le royaume de Dieu, ce qui contrastait le plus complètement possible avec sa science. Exposer à Nicodème des doctrines et lui donner ainsi un surcroît de connaissances aurait flatté son orgueil ; que fait donc le Seigneur Jésus ? Il met à nu le fond de la vérité quant à l'état de l'homme et par conséquent de Nicodème ; il va à sa conscience en lui montrant que l'homme, avec toute la connaissance possible, est par lui-même incapable de connaître Dieu et les choses de Dieu ; qu'il n'est que « chair » et que, par conséquent, il lui faut un changement radical, complet, vital, un renouvellement dans la source même de son être moral, une « nouvelle naissance », en un mot, expression qui met en évidence à la fois le caractère de l'oeuvre qui doit s'opérer, et l'incapacité absolue où setrouve l'homme de l'accomplir, car on ne peut pas se faire naître.

C'est donc une oeuvre divine, une oeuvre nouvelle aussi, puisqu'elle nous introduit, à l'égard de Dieu, dans une condition où nous n'étions pas auparavant. Or le Seigneur la décrit comme s'opérant par l'eau et par l'Esprit, et les paroles qu'il emploie montrent en même temps que les écrits des prophètes doivent fournir l'explication des figures dont II se sert. Il dit à Nicodème : « Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses ? » Gomme « docteur d'Israël », Nicodème avait pour mission d'instruire le peuple dans les Écritures ; par conséquent il aurait dû les connaître.

Nous y lisons en effet : « Je répandrai sur vous des eaux nettes et vous serez nettoyés ; je vous nettoierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles ; je vous donnerai un nouveau coeur, je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau, j'ôterai de votre chair le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair, et je mettrai mon Esprit au dedans de vous ; je ferai que vous marcherez dans mes statuts, et que vous garderez mes ordonnances et les ferez » (Ézéchiel XXXVI, 25-27). Ainsi, par l'action de l'Esprit et de la Parole de Dieu (« mes statuts », « mes ordonnances »), le peuple doit être entièrement changé et délivré de l'idolâtrie. (Comparez cela avec Ézéchiel XI, 19, 20.)

Dans Ésaïe nous trouvons : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent plus, mais arrosent la terre et la font produire et germer, ... ainsi sera ma parole qui sera sortie de ma bouche, elle ne retournera pas vers moi sans effet » (Ésaïe LV, 10, 11). Au même chapitre, versets 1-3, nous lisons : « Vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux ;... inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez et votre âme vivra. » Voilà donc une vie nouvelle, - votre âme VIVRA, est-il dit, - une vie qui provient d'avoir écouté la parole de Dieu. Avec ces passages, comparons encore Ésaïe XLIV, 3 : « Car je répandrai des eaux sur celui qui est altéré, et des rivières sur la terre sèche ; je répandrai mon Esprit sur ta postérité et ma bénédiction sur ceux qui sortiront de toi. » Et dans le même prophète, LIX, 21 : « Mon Esprit qui est sur toi, et mes paroles que j'ai mises en ta bouche ne bougeront point de ta bouche, ni de la bouche de ta postérité, etc. »

Tous ces passages nous montrent clairement que « l'eau » désigne la parole de Dieu dans sa puissance sur la conscience pour purifier le coeur, les pensées, les affections, la vie entière.

Nous trouvons la même chose dans le Nouveau Testament. Jacques dit : « II nous a engendrés par la parole de la vérité » (I, 18) ; et plus loin : « Recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes » (vers. 21). De même l'apôtre Pierre : « Ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité, ... vous qui êtes régénérés non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre I, 22, 23).

N'est-il donc pas évident que, dans les Écritures, du Nouveau Testament comme de l'Ancien, l'eau est une figure employée pour représenter la parole de Dieu agissant dans nos coeurs pour les purifier du moment que nous lui obéissons ? Gela est mis hors de doute par ce passage do l'épître aux Éphésiens : « Christ a aimé l'assemblée et s'est livré Lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d'eau par la parole » (V, 26). Non pas, comme quelques versions le portent, « par le lavage d'eau et par la parole », mais par le lavage d'eau par la parole, montrant ainsi l'identité de Veau et de la parole.

Sans doute il faut l'opération de l'Esprit de Dieu pour que la parole devienne efficace dans l'âme et que l'obéissance à cette parole puisse avoir lieu ; en d'autres termes, on est « né d'eau et de l'Esprit ». C'est une chose vitale, car, sans cette nouvelle naissance, le Seigneur dit que l'on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu.

On a cherché à détourner ce passage de son vrai sens en prétendant que « l'eau » désigne le baptême. Mais remarquez, en premier lieu, qu'il n'est pas question dubaptême dans l'Ancien Testament, de sorte que le reproche adressé par le Seigneur à Nicodème, de ce qu'il ne comprenait pas ces choses, n'aurait eu aucun fondement si l'eau avait désigné le baptême ; secondement, si l'on était régénéré par l'eau du baptême, on recevrait la vie éternelle par une ordonnance, ce qui rendrait inutile le sang de Christ et contredirait le témoignage unanime des Écritures qui disent que la vie est par la foi et non par le baptême. (Comparez 1 Jean V, 6-13 avec Jean XIX, 34.)

LE SAUVEUR DU PÉCHEUR

« Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. » (1 Timothée I, 15.)

Le Sauveur
S'est donné pour le pécheur !
Qu'en Lui ton coeur se confie !
Sa mort nous acquit la vie,
Le salut et le pardon,
Noble don !

Quel amour
Insondable en ce séjour !
O mystère ! l'Admirable
Meurt pour l'insigne coupable ;
Son sang nous donne la paix
Pour jamais.

Sans regrets,
Abandonne les attraits
D'un monde vain, dont la pompe
N'est qu'un fantôme qui trompe.
Au Rédempteur, à sa croix,
Viens et crois.

LA VENUE DU FILS DE L'HOMME DANS SA GLOIRE

« Or quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront assemblées devant lui ; et il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis d'avec les chèvres ; et il mettra les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche.

Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde ; car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais infirme, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus auprès de moi. Alors les justes lui répondront, disant : Seigneur ! quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim, et que nous t'avons nourri ; ou avoir soif, et que nous t'avons donné à boire ? Et quand est-ce que nous t'avons vu étranger, et que nous t'avons recueilli ; ou nu, et que nous t'avons vêtu ? Quand est-ce que nous t'avons vu infirme, ou en prison, et que nous sommes venus auprès de toi ? Et le roi, répondant, leur dira : En vérité, je vous dis : En tant que vous avez fait ces choses à l'un des plus petits de ceux-ci, qui sont mes frères, vous me les avez faites à moi-même.

« Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges ; car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli ; nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; infirme et en prison, et vous ne m'avez pas visité. Alors eux aussi répondront, disant : Seigneur ! quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou infirme, ou en prison, et que nous ne t'avons pas servi ? Alors il leur répondra, disant : En vérité, je vous dis : En tant que vous n'avez pas faitces choses à l'un de ces plus petits, vous ne me les avez pas faites non plus à moi. Et ceux-ci s'en iront dans les tourments éternels, et les justes dans la vie éternelle.
(Matthieu XXV, 31-46.)

Telles sont les paroles prononcées par le Sauveur Lui-même, nous dévoilant ce qui arrivera lors de son avènement. Il ne s'agit point ici du jugement des « morts » qui a lieu après les mille ans du règne glorieux du Seigneur sur la terre (Apocalypse XX). Ce qui nous est présenté dans le passage en tête de ces lignes, c'est le jugement des nations vivant sur la terre au moment où le Fils de l'homme reviendra dans sa gloire, lorsqu'il établira ici-bas son règne de justice et de paix.

Toutes les nations seront assemblées devant son trône de gloire, où II siégera entouré de tous les anges. Le Seigneur séparera les uns des autres selon la parfaite connaissance qu'il a de chacun : II mettra les uns à sa droite, les autres à sa gauche. Il ne sera plus permis alors aux habitants de la terre de prendre une place selon leur choix ou leur volonté. La position de chacun est déjà décidée avant qu'il arrive devant le trône, et le jugement est prononcé d'après la conduite qu'il aura tenue précédemment. Changer de place, passer de la gauche du Seigneur à sa droite, sera alors aussi impossible qu'il l'est à une chèvre de se transformer en brebis. Chacun sera jugé selon ce qu'aura été son oeuvre, d'après la manière dont il aura reçu les messagers du Seigneur, ceux qu'il appelle ses « frères », et qui, en étantles témoins du Seigneur, auront passé par toutes sortes de souffrances, de privations et de persécutions.

Tel avait été l'apôtre Paul en son jour, et ce qu'il avait éprouvé personnellement, il l'enseignait aux autres comme étant le chemin dans lequel doit marcher le témoin fidèle du Seigneur Jésus dans ce monde. C'est ainsi qu'il écrivait aux Thessaloniciens : « Vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez. Car vous, frères, vous êtes devenus les imitateurs des assemblées de Dieu qui sont dans la Judée dans le Christ Jésus ; car vous aussi, vous avez souffert, de la part de vos propres compatriotes, les mêmes choses qu'elles aussi ont souffertes de la part des Juifs, qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont chassés par la persécution, et qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont opposés à tous les hommes, nous empêchant de parler aux nations afin qu'elles soient sauvées, pour combler ainsi toujours la mesure de leurs péchés ; mais la colère est venue sur eux au dernier terme. » - « Nous avons envoyé Timothée... pour vous affermir et vous encourager touchant votre foi, afin que nul ne soit ébranlé dans ces tribulations ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. Car aussi quand nous étions auprès de vous, nous vous avons dit d'avance que nous aurions à subir des tribulations, comme cela est aussi arrivé, et commevous le savez » (1 Thessaloniciens II, 13-16 ; III, 2-4).

Dans le monde où le Seigneur Jésus a été crucifié, les siens ne peuvent s'attendre à rencontrer autre chose que des difficultés, des peines et des tribulations. Lui-même l'avait annoncé d'avance à ses disciples : « Si le monde vous hait, sachez que le monde m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela, le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite : L'esclave n'est pas plus grand que son maître ; s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé » (Jean XV, 18-21). Et après Lui, son apôtre, à la fin de sa carrière, écrit : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Timothée III, 12). Or c'est précisément ceux-là que le Seigneur Jésus appelle ses « frères ».
Ceux qui reçoivent la parole de la grâce proclamée dans le monde n'ont pas honte des messagers du Seigneur qui apportent cette parole. Comme les saints auxquels s'adresse l'épître aux Hébreux, ils s'associent volontiers à ceux qui souffrent pour le nom de Christ, bien qu'eux-mêmes ne soient peut-être pas appelés à passer par les mêmes souffrances ; mais ils ont part aumême combat, soit en étant « offerts en spectacle par des opprobres et des afflictions », soit en étant associés « à ceux qui ont été ainsi traités ». Ils montrent « de la sympathie pour les prisonniers » et souffrent « avec joie » l'enlèvement de leurs biens, sachant qu'ils ont « pour eux-mêmes des biens meilleurs et permanents » (Hébreux X, 32-34). Voilà ceux qui moralement correspondent aux « brebis » dont parle le Seigneur.

Considérons maintenant le sort qui les attend. Ils ont été fidèles durant le temps de leur séjour sur la terre ; ils ont pris leur part avec ceux qui étaient persécutés pour le nom de Christ ; ils ne pensent pas à ces « bonnes oeuvres » comme ayant en elles-mêmes quelque mérite ; ils n'en ont pas gardé le souvenir. Mais le Seigneur ne les avait pas oubliées, non, pas même la coupe d'eau froide présentée en son nom « à l'un de ces petits » (Matthieu X, 42). Ce qui avait été fait à « ses frères », ne fût-ce qu'au plus petit, Lui avait été fait à Lui-même, et II les fait entrer dans la vie éternelle comme « les bénis de son Père », afin qu'ils héritent du royaume préparé pour eux dès la fondation du monde.

Combien tout est différent pour les autres ! Ce sont ceux qui ont été « du monde » et qui y auront cherché leur bien-être ; ceux qui ont eu honte du témoignage du Seigneur et qui auront repoussé ses offres de grâce. Ils n'ont pas connu et ne connaissent pas les messagers du Seigneur : ce sont les « chèvres ».
Pour se défendre devant le Fils de l'homme,ils diront bien qu'ils n'ont pas vu les messagers du Seigneur « avoir faim, ou avoir soif, ou être étrangers, ou nus, ou infirmes, ou en prison ». Mais s'ils ne les ont pas connus, c'est qu'ils ne se sont pas souciés de leur message ; par conséquent, ils n'ont pas cru avoir laissé passer les occasions de les servir. Leur part à eux était dans le monde ; c'est là qu'ils cherchaient leur plaisir et leur propre avantage, laissant complètement de côté tout ce qui n'entrait pas dans le courant de leurs pensées. Dans ce chemin-là, quoi d'étonnant à ce qu'ils ne rencontrassent pas les messagers de Christ, les « frères » du Roi ?

Maintenant qu'il est trop tard pour changer de conduite envers les témoins du Seigneur qu'ils ont méconnus ou méprisés, ils s'aperçoivent que le Roi n'était nullement indifférent à tout ce que souffraient ses « frères », et qu'il tenait compte de la manière dont on avait reçu leur message. Il est trop tard pour rebrousser chemin et considérer quelle est la fin des choses que le monde aime ; le Fils de l'homme est là, qui met au grand jour les pensées secrètes des hommes, et montre aux yeux de tous quel est le lot que se préparent ceux qui cherchent leur bonheur dans un monde qui a crucifié le Fils de Dieu. Maintenant ils ne peuvent pas changer de place, leur sort est fixé, ils se trouvent parmi les « chèvres », à la gauche du Seigneur, et ils entendent la sentence terrible qui scelle leur part éternelle dans les tourments. Devant le trône du Roi, ils apprennent qu'en méprisant ses messagers, ils l'avaient méprisé Lui-même. Ils avaient traité cela comme une chose de peu d'importance quand le monde et ses attraits remplissaient leurs coeurs ; mais en présence de l'éternité et devant le juste jugement du Fils de l'homme, ils apprennent que Celui qu'ils ont dédaigné est le Seigneur par qui et pour qui toutes choses ont été faites.
Mais c'est TROP TARD : placés à la gauche du Seigneur, ils ne peuvent pas passer à sa droite. - L'homme affairé du siècle est là, lui qui n'avait pas le temps de penser à son âme ; elle s'y trouve aussi, la frivole et insouciante femme du monde qui ne songeait qu'à son plaisir. Ils sont là, les jeunes gens pour qui s'amuser était tout ; ils se trouvent là aussi, ces travailleurs infatigables, qui n'avaient d'autre but que d'amasser de l'argent ; ils sont là tous ceux dont la pensée ne sortait pas du cercle des choses de la terre. Tous, si différentes qu'aient été leurs recherches et leurs occupations, se sont accordés pour laisser de côté la grâce de Dieu apportée par les messagers du Seigneur, et maintenant, dans le jugement, ils apprennent qu'ils sont « maudits », et que leur portion est le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges.

Et remarquez encore une fois, cher lecteur, que ce sont des nations vivantes qui sont ainsi jugées. Ce ne sera pas après la mort que cette scène solennelle aura lieu et que ce jugement terrible les atteindra. Les morts seront jugés aussi, à un autre moment fixé par Dieu, mais ici le Seigneur lève le voile sur ce qui aura lieu à son « apparition », quand il jugera les vivants sur la terre.
Oh ! combien cela est propre à éveiller notre conscience et à nous faire connaître le véritable caractère de tout ce qui nous environne dans le monde ! Que le Seigneur nous donne un coeur qui comprenne ses avertissements !

Et croyez-vous, cher lecteur, que le moment de ce jugement solennel est encore bien éloigné ? Croyez-vous que, personnellement, vous ne pourrez pas vous trouver parmi ces « nations » qui seront alors jugées ? Prenez garde, je vous en conjure. Ce moment est plus rapproché que l'on ne pense ; tout se prépare déjà pour la manifestation du Fils de l'homme en gloire. Le monde va son train ; bientôt sa coupe d'iniquité sera comble ; et quand ils diront : « Paix et sûreté », alors une subite destruction viendra sur eux... et ils n'échapperont point (1 Thessaloniciens V, 3). C est maintenant le moment de se tourner vers le Seigneur, car « C'EST MAINTENANT LE JOUR DU SALUT ».

LA PERSONNE DU FILS

Christ est « le Fils unique » du Père.
Lecteur, écoutez ce que l'Écriture nous dit de la personne du Christ !
Il est « le Fils unique de Dieu » (Jean III, 16), « le Fils unique de la part du Père » et « qui est dans le sein du Père » (Jean I, 14, 18).
Il est la Parole de laquelle il est écrit : « Aucommencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu » (Jean I, 1,2). Ainsi II est éternel dans son existence, distinct quant à sa personne, Dieu dans sa nature.

Lui-même déclare solennellement aux Juifs : « En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu'Abraham fût, JE SUIS » (Jean VIII, 58, comparez avec Exode III, 14).
Il est égal à Dieu, comme aussi nous lisons : « Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et MOI je travaille ». Et à cause de cela les Juifs cherchaient à le faire mourir, parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ÉGAL à Dieu (Jean V, 17, 18). Et en effet, « étant en forme de Dieu, II n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être ÉGAL à Dieu » (Philippiens II, 6).

Il est UN avec le Père comme II le dit aux Juifs : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean X, 30). Et les Juifs comprennent si bien la portée de cette déclaration qu'ils prennent des pierres pour le lapider, « parce que toi, étant nomme », disent-ils, « tu te fais Dieu » (vers. 33).

Comme Dieu « en qui il n'y a pas de variation ou d'ombre de changement » (Jacques I, 17), Christ est aussi immuable : ainsi qu'il est écrit de Lui : « Toi, dans les commencements, Seigneur, tu as fondé la terre, et les cieux sont les oeuvres de tes mains : eux, ils périront, mais toi, TU DEMEURAS ; et ils vieilliront tous comme un habit, et tu les plieras comme un vêtement, et ils seront changés ; mais TOI, TU ES LE MÊME » (Hébreux I, 10-12).

Les Écritures nous disent aussi quelles sont ses oeuvres comme Dieu : « Toutes choses furent faites par lui, et sans lui pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jean I, 3). « Par Lui ont été créées toutes choses : celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui ; et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui » (Colossiens I, 16, 17).
« En elle (« la Parole ») était la vie, et la vie était la lumière des hommes » ; II est « la vie éternelle, qui était auprès du Père, et qui nous a été manifestée » (Jean I, 4 ; 1 Jean I, 2).

Et pour confirmer encore ce qui se rapporte à cette glorieuse personne du Fils nous lisons : « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé DANS le Fils » (Hébreux I, 1). Oui, Jésus, le Christ, celui qui est venu de Dieu, est aussi « Emmanuel, DIEU avec nous » (Mathieu I, 23). « Nous sommes », dit Jean en parlant des chrétiens, « dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus-Christ : Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean V, 20).

Chrétiens professants, comment échapperez-vous si vous négligez le « si grand salut » qui a été d'abord annoncé par le Seigneur Lui-même (Hébreux II, 3) ; si vous méconnaissez ou niez la dignité de sa personne divine ?

Éternel dans sa divinité, II parut dans le temps, comme homme, et naquit en ce monde, ainsi qu'il est écrit : « Tu es mon Fils, moi je t'ai aujourd'hui engendré « (Hébreux I, 5). Plus excellent que les anges quant au nom qui Lui a été donné (Hébreux I, 4), II leur est aussi infiniment supérieur quant à sa' nature. Tandis que l'Écriture dit en parlant des anges : « Qui fait ses anges des esprits », Dieu dit au Fils : « Ton trône, ô DIEU, demeure aux siècles des siècles ». Cependant comme né réellement dans le monde, il est dit ensuite : « Tu as aimé la justice et haï l'iniquité ; c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Hébreux I, 7-9). Il est donc Dieu et homme en une seule et glorieuse personne.

O chrétiens professants, encore une fois, comment échapperez-vous si vous n'écoutez pas le Fils de Dieu, si vous négligez le grand salut qu'il est venu Lui-même apporter dans ce monde ?
Quant à sa nature humaine, II était cette « sainte chose » formée miraculeusement par la puissance de l'Esprit-Saint (Luc I, 35). Il n'hérita d'aucune souillure de péché venant d'Adam ; II naquit réellement d'une vierge (Matthieu I, 23). Il marcha ici-bas, oint du Saint-Esprit et de puissance, sans que personne pût le convaincre de péché, « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, » comme « le second homme venu du ciel » (Actes X, 38 ; Jean VIII, 46 ; Hébreux VII, 26 ; 1 Corinthiens XV, 47).

Rejeté des hommes, II a été crucifié ; II est mort alors pour nos péchés selon les Écritures ; II a été enseveli, et II a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures (1 Corinthiens XV, 3, 4). Ayant été fait Seigneur et Christ, II est monté dans les cieux, où II s'est assis, Lui, le premier-né de toute la création, la tête du corps, de l'assemblée, Lui qui est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses II tienne, Lui, la première place ; et II attend sur le trône du Père, jusqu'à ce que tous ses ennemis soient mis comme marchepied de ses pieds (Actes II, 34-36 ; Colossiens I, 15-18 ; Éphésiens I, 20-22 ; Apocalypse III, 21 ; Hébreux I, 13).

Pécheur, Celui qui a été attaché à la croix et qui maintenant est à la droite de Dieu, couronné de gloire et d'honneur, est établi « Prince et Sauveur » ; c'est de Lui que Dieu dit : « Je t'ai donné pour lumière aux nations, afin que tu sois mon SALUT jusqu'au bout de la terre » (Actes V, 31 ; Esaïe XLIX, 6). « Et il n'y a pas de salut en aucun autre ; car aussi il n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » (Actes IV, 12).
Comment échapperas-tu si tu négliges de LE recevoir ?

Il va bientôt revenir ; premièrement pour prendre son Église et l'introduire dans la gloire, puis pour juger le monde en justice et régner avec ses saints sur la terre pendant mille ans (1 Thessaloniciens IV, 16, 17 ; Actes XVII, 31 ; Apocalypse XX, 4-6). Ensuite les morts (les méchants, puisque les autres ont eu part à la première résurrection) comparaîtront devant le grand trône blanc pour y être jugés selon leurs oeuvres, et seront jetés dans l'étang de feu (Apocalypse XX, 11-15). Les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront établis ; le Fils remettra le royaume au Père, et Dieu sera tout en tous (Apocalypse XXI, 1-6 ; 1 Corinthiens XV, 24-28).

Lecteur, crois-tu au Fils de Dieu ? « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils, ne verra pas la vie ; mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean III, 36).

Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ? (Hébreux II, 3.)

L'ADORATION OU LA LAMENTATION
QUE CHOISISSEZ-VOUS ?

« À celui qui nous aime et qui nous a lavés. de nos péchés dans son sang ; - et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père, - à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen.
Voici, il vient avec les nuées, et tout oeil le verra, et ceux qui l'ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui, amen ! » (Apocalypse I, 5-7.).
Le premier cantique dont il soit parlé dans l'Écriture se trouve au chapitre XV de l'Exode.

Les enfants d'Israël le chantèrent à l'Éternel après être sortis d'Égypte et avoir traversé la mer Rouge. Ils étaient délivrés et rachetés, et ils le savaient.
Ce cantique ne parle nullement de ce qu'eux avaient fait, mais uniquement de ce que l'Éternel avait accompli. Écoutez : « Je chanterai à l'Éternel, car il s'est hautement élevé. Il a jeté dans la mer le cheval et celui qui le montait ». L'Éternel avait tout fait dans leur délivrance, et ils célèbrent son oeuvre en accents de louange.
Or le culte véritable, l'adoration, ne peut être rendu à Dieu que par ceux qui sont sauvés et qui le savent.

Trois choses caractérisent les adorateurs dans la première partie du passage qui se trouve en tête de ces lignes. En premier lieu, ils sont aimés ; secondement, ils sont lavés, et enfin, ils sont faits rois et sacrificateurs à Dieu ; ils le savent, ils en jouissent, et à cause de cela peuvent. en rendre grâces à Dieu et l'adorer.
Nous n'avons pas à attendre d'être dans le ciel pour chanter ce cantique. C'est l'hymne des rachetés, composé par le Saint-Esprit pour que nous l'adressions à Dieu dès le moment où nous savons que nous sommes rachetés ; et nous continuons à le chanter tout le long de notre route vers le ciel. Ce cantique est aussi la pierre de touche de tous ceux qui professent d'être chrétiens; car nul n'est sauvé, quelles que soient ses prétentions, si ce n'est celui de qui les choses que ce chant proclame sont vraies.

Supposez que dans chacune des réunions qui ont un but religieux, on lise ces paroles : « À celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang », et que l'on demande à ceux de qui elles sont vraies et qui le savent, de se lever pour en rendre témoignage, combien y en aurait-il ? Seriez-vous du nombre, mon cher lecteur ? Et cependant, à moins que ces paroles ne soient vraies de vous, vous n'êtes pas sauvé.

- Oh ! dira quelqu'un, je sais bien que je n'aime pas assez le Seigneur, et que je n'ai pas fait assez pour avoir le droit de chanter un aussi beau cantique.
Mais, cher ami, relisez-le avec soin et dites-moi si vous y trouvez un seul mot touchant l'amour ou les oeuvres des adorateurs. Tout se rapporte à l'amour du Seigneur, à l'oeuvre du Seigneur et à ce qu'il fait des adorateurs pour son Dieu et Père.

Adorateurs formalistes, vous dont le culte est caractérisé par des actes extérieurs sans puissance ; par la routine, sans réalité ; vous pouvez parler dans vos chants de votre amour et de vos oeuvres. Mais les vrais adorateurs se plaisent à oublier leur petite parcelle d'amour et d'oeuvres, et trouvent leurs délices à rappeler et à célébrer, dans leurs hymnes de louange, l'amour vivant et sans égal du Seigneur et ce qu'il a accompli pour eux.

Notre amour pour Lui, comparé à son amour pour nous, est comme la lumière d'une bougie devant l'éclat du soleil. S'il y a même une étincelle d'amour en nous, c'est son amour qui l'a allumée ; mais, sans l'éteindre, la splendeur de son amour l'éclipse entièrement.
Notre amour pour le Seigneur est comme une goutte d'eau en comparaison de l'Océan. Le sien est une mer infinie, sans rivages et sans fond : il surpasse toute connaissance (Éphésiens III, 18, 19).

L'âme reste confondue
Devant cet amour béni,
Plus vaste que l'étendue,
Profond comme l'infini.

Viens donc, chère âme, qui es satisfaite de l'amour de Christ pour toi ; mais qui ne l'es point du tout de ton amour pour Lui ; chante dans tes louanges son éternel et immuable amour.

Rappelle-toi qu'il t'a aimé le premier, qu'il t'aime d'un amour infini, qu'il t'aimera toujours, sans qu'il y ait jamais la moindre variation dans cet amour.
Il est dit de Lui : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin » (Jean XIII, 1). « Le Fils de Dieu », dit Paul, « qui m'a aimé, et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates II, 20). « À celui qui nous aime... à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles! Amen. »

Un mot maintenant sur la seconde partie de notre cantique : « Et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ».
Quelle part avons-nous dans l'oeuvre accomplie sur la croix, sauf les péchés qui y ont conduit Jésus ? Lui seul, en vertu de ce qu'il a souffert pour satisfaire la justice de Dieu, pouvait ôter nos péchés ; c'est dans son propre sang qu'il nous lave.
Mais c'est Lui qui fait TOUT et qui a TOUT accompli pour nous ; nous le savons et nous en jouissons. La pensée que l'on ne peut savoir sur la terre si l'on a le pardon des péchés, ne se trouve nulle part dans les Écritures. Les saints qui étaient à Éphèse savaient qu'ils étaient pardonnés ; ils pouvaient chanter : « En qui nous AVONS la rédemption par SON SANG, la rémission des fautes, selon les richesses de sa grâce » (Éphésiens I, 7). Et dans les paroles : « II NOUS a lavés », le « nous » désigne tous ceux qui, dans ce monde, jouissent du pardon et qui célèbrent la gloire et l'amour qui les y a introduits.

Quant à la troisième partie du cantique des rachetés : « II nous a faits un royaume, - des sacrificateurs pour son Dieu et Père » ; nous y voyons clairement que nous SOMMES FAITS rois et sacrificateurs à Dieu ; c'est-à-dire que nous sommes actuellement et effectivement amenés à Dieu par Christ, en Christ et tels que Christ est en sa présence, et rendus capables d'offrir un culte à Dieu notre Père.
Pierre, parlant par le Saint-Esprit, dit : « Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pierre II, 5). Or cela est vrai de tous les croyants, de tous ceux qui sont sauvés. Paul, parlant par le même Esprit, dit : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui bénissent son nom » (Hébreux XIII, 15).

Dieu est l'objet du culte, Dieu le Père, Dieu le Fils, - et le Saint-Esprit dans le croyant est la puissance pour adorer ; « le lieu très saint » (c'est-à-dire, la présence immédiate du Dieu vivant), en vertu du sang de Jésus, est l'endroit où les adorateurs entrent pour rendre culte, et tous ceux qui sont sauvés composent la sainte sacrificature qui offre les louanges que nous avons dans ces paroles : « À celui qui nous aime et nous a lavés de nos péchés dans son sang... à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen. »

Lecteur, êtes-vous l'un de ces adorateurs ? Celui qui est venu une fois pour mourir et abolir le péché par le sacrifice de Lui-même, va bientôt revenir pour prendre avec Lui ses saints rachetés et lavés dans son sang. S'il venait pendant que vous lisez ces lignes, seriez-vous de ceux qu'il transportera dans la gloire ?

Si vous n'êtes pas lavés de vos péchés dans son précieux sang, vous serez laissés ici-bas ; votre place sera parmi ceux qui se lamenteront et se frapperont la poitrine quand II apparaîtra dans sa gloire, venant sur les nuées pour juger la terre. Votre part sera avec eux pour l'éternité dans les lamentations, les gémissements et les pleurs quimonteront de l'étang de feu. Pensée solennelle ! où passerez-vous l'ÉTERNITÉ ? Sera-ce avec ceux qui adorent, ou avec ceux qui se lamentent ?


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