Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
SIXIÈME ANNÉE 1879



 VIENS, PÉCHEUR, HÂTE-TOI !

O profondeur d'amour ! ô mystère insondable !
Le Fils du Dieu Très-Haut descendit ici-bas ;
S'abaissant jusqu'à nous, pour sauver le coupable,
II souffrit sur la croix le plus cruel trépas.

Par Lui, l'Agneau de Dieu, pure et sainte victime,
Sacrifice parfait, du Dieu juste accepté ;
Le croyant est sauvé de l'éternel abîme
Que tous, par nos péchés, nous avions mérité.

Celui qui croit en Christ, de son oeuvre parfaite
En pleine liberté peut savourer les fruits ;
Du Dieu saint la justice une fois satisfaite,
Les péchés du croyant pour toujours sont détruits.

Qui croit en moi, dit
-Il, A la vie éternelle,
Jamais en jugement il ne comparaîtra ;
Christ est sauveur parfait, II est toujours fidèle ;
En lui justifiés, qui nous condamnera ?

O pécheur I qu'attends-tu ? Quand le Sauveur t'appelle,
Pourquoi veux-tu tarder ? Jésus-Christ te dit : Viens !
À ses accents d'amour, ah ! ne sois pas rebelle ;
Ne le repousse pas ; II t'offre les vrais biens.

Réponds à son appel ; hâte-toi, le temps presse ;
Hâte-toi ! le salut t'est offert aujourd'hui.
Pour le jour de demain tu n'as point de promesse ;
Ce peut être trop tard !... Maintenant, viens à Lui.

Il a tout accompli. Sur son trône, le Père,
L'ayant glorifié, dit à Christ : Assieds-toi !
Mais II va revenir enlever de la terre
Ses heureux rachetés, pour les prendre avec soi.

Jésus, avec les siens, veut partager sa gloire ;
Pour toujours avec Lui, dans sa félicité,
Au ciel ils chanteront l'hymne de la victoire,
Le cantique d'amour durant l'éternité.

« Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous... » (1 Thess. V, 9).

LA VENUE DU FILS DE L'HOMME
POUR SES « SERVITEURS »

Quelle nuit merveilleuse que celle où l'ange du Seigneur annonça aux bergers de Bethléhem ce grand sujet de joie : « Aujourd'hui, dans la cité de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » ! Le « MESSIE », prédit depuis si longtemps et à tant de reprises par les prophètes d'Israël, était enfin venu ; c'était, selon l'expression de l'Apôtre, « l'accomplissement des temps » (Galates IV, 4). Il était venu, Lui, « la semence » d'Abraham (Galates III, 16), en qui toutes les nations de la terre devaient être bénies ; Lui, ce « Fils de David » duquel Dieu avait dit : « Je l'établirai dans ma maison et dans mon royaume à jamais, et son trône sera affermi pour toujours (1 Chroniques XVII, 14). C'est Lui qui avait été révélé à Esaïe comme « Emmanuel » ( DIEU AVEC NOUS ) ; le « Fils donné » d'en haut, dont le nom est « le Dieu fort et puissant, le Père d'éternité, le Prince de paix » (Ésaïe VII, 14 ; IX, 6). Oui, Dieu avait « envoyé son Fils, né de femme » ; II l'avait envoyé au milieu des hommes, sur cette terre de misère et de péché.

En venant ici-bas, II pouvait donc, selon le Psaume second, proclamer l'ordonnance de Dieu : « Jéhovah m'a dit : Tu es mon Fils, moi je t'ai aujourd'hui engendré ». - « La PAROLE », qui « était Dieu » (Jean I, 1), était devenue chair, habitant au milieu de nous, pleine de grâce et de vérité (Jean I, 14).

Le Fils de Dieu était venu ; toutes les bénédictions promises se trouvaient concentrées en Lui ; mais comment les hommes l'ont-ils accueilli ? « II vint chez soi, et les siens ne l'ont pas reçu » (Jean I, 11). Il a été rejeté. Les hommes n'ont pas voulu se soumettre à une autorité qui leur était imposée par le Dieu saint : « Les rois de la terre se sont trouvés là, et les chefs se sont réunis ensemble contre le Seigneur et contre son Christ » (Psaume II, 2). En effet, comme nous le lisons dans les Actes, contre Lui « se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et le peuple d'Israël », accomplissant ainsi, à leur insu, la prophétie que nous avons citée. Les Juifs aveuglés rejetèrent et crucifièrent leur Messie ; ils perdirent ainsi tout droit aux bénédictions promises et attirèrent sur eux le jugement qui doit être exécuté par le Fils de l'homme, lorsqu'il viendra avec les nuées du ciel. C'est ce que le Seigneur leur annonça en faisant allusion à la prophétie de Daniel VII, 13, lorsqu'il était devant le sanhédrin, le grand conseil de la nation d'Israël, présidé par le souverain sacrificateur (Matthieu XXVI, 64).

Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme quand II est venu ici-bas, n'a pas perdu son humanité en ressuscitant et en entrant dans la gloire. C'est comme homme qu'il s'est manifesté à ses disciples après sa résurrection (Luc XXIV, 39) ; c'est comme homme qu'il est monté en haut pour entrer dans la gloire ; non pas qu'il cesse jamais d'être Dieu, mais c'est comme « Fils de l'homme »qu'Étienne le voit « debout à la droite de Dieu » (Actes VII, 56) ; c'est comme homme enfin qu'il est établi chef sur toutes choses, selon le Psaume VIII, souvent cité dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens XV, 27 ; Éphésiens I, 22 ; Hébreux II, 6-8).

Il s'est abaissé lui-même en prenant la forme d'homme, pour accomplir l'oeuvre que le Père Lui avait donnée à faire. C'est comme Fils de l'homme qu'il a souffert toutes sortes d'outrages de la part des hommes et qu'il est mort sur la croix, et par conséquent c'est comme Fils de l'homme qu'il a été glorifié et qu'il doit revenir pour régner et exercer le jugement. En effet, nous lisons dans l'Évangile de Jean que le Père « lui a donné autorité de juger aussi, parce qu'il est Fils de l'homme » (V, 27), et, relativement à son élévation dans la gloire, Jésus dit dans le même Évangile : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié en Lui, Dieu aussi le glorifiera en Lui-même, et incontinent II le glorifiera » (XIII, 31, 32). Et quand pour la première fois le Seigneur parle de sa mort à ses disciples, II ajoute : « Car le Fils de l'homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors II rendra à chacun selon sa conduite » (Matthieu XVI, 27).

Il est vrai que l'Église, - c'est-à-dire l'assemblée de ceux qui sont maintenant vivifiés par la foi en Jésus et unis à Lui par le Saint-Esprit, - connaît le Seigneur particulièrement sous un autre caractère, celui de Christ, Sauveur, Fils deDieu ; mais lorsqu'il s'agit de la terre, du gouvernement de Dieu, des souffrances de Christ et des gloires qui devaient suivre (1 Pierre I, 11), le Seigneur est présenté dans son caractère de « Fils de l'homme », comme II se nomme constamment lui-même pendant son séjour ici-bas. Comme tel II a souffert, comme tel II a été glorifié et a reçu tout pouvoir, toute autorité, dans les cieux et sur la terre, ainsi que la prophétie de Daniel nous le montre « venant sur les nuées des cieux » (Daniel VII, 13, 14). Même pour l'Église, quand il est question de sa responsabilité et de la marche des chrétiens, le Seigneur se présente comme « Fils de l'homme » (Apocalypse I, 13).

Quelle sera donc l'oeuvre du Fils de l'homme quand II reviendra ? Le chapitre XXV de l'Évangile de Matthieu nous le fait connaître. Cette oeuvre sera double. D'une part, II réglera compte avec ses « serviteurs », ensuite, II jugera les nations alors vivantes sur la terre, avant d'établir son royaume en sainteté et en justice au milieu d'Israël, pour la bénédiction universelle. Selon l'expression de Jean-Baptiste : « II a son van dans sa main, et II nettoiera entièrement son aire, et assemblera son froment dans le grenier, mais II brûlera la balle au feu inextinguible » (Matthieu III, 12).
Avant d'entrer dans l'examen de ce que fera le Seigneur à l'égard de ses serviteurs quand II reviendra, je désire, cher lecteur, vous rappeler que nous sommes ici en présence de faits, - faitssérieux et solennels qui nous concernent d'une manière intime et personnelle. « II faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal » (2 Corinthiens V, 10). Faisant partie de la dispensation actuelle de la grâce, « chrétiens » de profession, nous avons affaire au Seigneur Jésus-Christ comme étant ses serviteurs ou « esclaves », relation extérieure qui peut ou non être jointe à une union vitale avec Lui par le Saint-Esprit. Il s'agit de la responsabilité de chacun de ceux qui se trouvent dans cette relation vis-à-vis du Seigneur, en rapport avec l'état du coeur de celui qui emploie les talents qui lui ont été confiés pendant l'absence de son Maître. Les emploie-t-il pour les intérêts de son Maître ? ou bien ne pense-t-il qu'à lui-même, en suivant le penchant de son propre coeur et cachant en terre l'argent de son Maître ? Voici les paroles du Seigneur : « C'est comme un homme qui, s'en allant hors du pays, appela ses propres esclaves, et leur remit ses biens. Et à l'un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre un ; à chacun selon sa propre capacité ; et aussitôt après, il s'en alla hors du pays. Or celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla et. les fit valoir, et acquit cinq autres talents. De même aussi, celui qui avait reçu les deux talents en gagna, lui aussi, deux autres. Mais celui qui en avait reçu un s'en alla, et creusa dans la terre, et cacha l'argent de son seigneur. Etlongtemps après, le seigneur de ces esclaves vient et règle compte avec eux  » (Matthieu XXV, 14-19).

Le moment du règlement de compte est le retour du Maître. Ceux qui ont pensé à Lui et travaillé pour Lui, en mettant à profit ce qu'il leur avait confié, entrent dans sa joie quand le temps de leur labeur est terminé par son retour. Voyez comme cette pensée agissait dans le coeur de l'apôtre Paul quand il écrivait aux Thessaloniciens : « Quelle est notre espérance ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions ? N'est-ce pas bien vous devant notre Seigneur Jésus à sa venue ? Car vous, vous êtes notre gloire et notre joie. » Et si c'est là le mobile du serviteur dans son service, c'est aussi la force du chrétien dans toutes les relations où il se trouve, car nous lisons encore : « Et quant à vous, que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres et envers tous, comme nous aussi envers vous, pour affermir vos coeurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints » (1 Thessaloniciens II, 19, 20 ; III, 12, 13).

Le nombre des talents diffère, la somme délivrée à chacun au commencement est suivant sa capacité que le Maître connaît ; mais le principe d'action est le même, et la part dans la joie du Seigneur est une chose commune à tous. On voit aussi que, dans les deux premiers cas, les serviteurs doublèrent chacun ce qui leur avait étéconfié. « Et celui qui avait reçu les cinq talents vint, et apporta cinq autres talents, disant : Seigneur, tu m'as remis cinq talents, voici, j'ai gagné cinq autres talents par-dessus. Son seigneur lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. Et celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents, voici, j'ai gagné deux autres talents par-dessus. Son seigneur lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur » (vers. 20-23).
Le troisième cas est celui du serviteur qui n'est pas fidèle.
« Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit : Seigneur, je te connaissais, et je savais que tu es un homme dur, moissonnant où tu n'as pas semé, et recueillant où tu n'as pas répandu ; et, craignant, je m'en suis allé, et j'ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui t'appartient. Et son seigneur, répondant, lui dit : Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je recueille où je n'ai pas répandu ; tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et quand je serais venu j'aurais reçu ce qui est à moi avec les intérêts. Ôtez-lui donc le talent et donnez-le à celui qui a les dix talents ; car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l'abondance ; mais à celui qui n'a pas, cela même qu'il a lui sera ôté. Et jetez l'esclave inutile dans les ténèbres dedehors ; là seront les pleurs et les grincements de dents » (vers. 24-30).

Cet esclave, qui n'est serviteur que de nom, cherche à s'excuser en imputant de la dureté à son maître ; il prétend agir avec droiture, en ne touchant pas à ce qui n'est point à lui. Mais, au fond, il n'a vécu que pour lui-même, dans un mépris complet de cette grâce qui lui avait accordé le privilège de travailler pour un maître si glorieux, et oubliant entièrement qu'étant esclave, il n'avait pas le droit de méconnaître l'autorité de son maître sur lui. N'étant pas à lui-même, il n'avait pas le droit de vivre pour lui-même.

Comme le Seigneur dévoile ici, d'un trait, le fond du mal dans nos coeurs ! Celui qui se confie en sa propre justice méprise toujours la grâce, et le point de départ de cette soi-disant justice, est ce qu'il y a de plus immoral, - le mépris complet des droits du « Maître ». C'est la racine de toute sorte de dissolution. Les droits du Seigneur sont doubles : II est d'abord Créateur, ensuite Rédempteur. À quoi sert-il d'exalter extérieurement le nom et la gloire du Rédempteur, si, au fond, le coeur est loin de Lui ; si l'on ne vit que pour soi-même et non pour Lui ? Hélas ! c'est aujourd'hui l'état général du monde qui se dit « chrétien ».

Puissent quelques âmes au moins être réveillées à la vue du jugement terrible qui attend l'esclave infidèle ! Les paroles de propre justice qu'il prononce : « Tu as ce qui t'appartient », nepeuvent le sauver des « ténèbres du dehors » ; là où seront « les pleurs et les grincements de dents ».

ALLER DROIT A JÉSUS

J'habitais, il y a quelques années, le sud de l'Irlande. Une femme qui était quelquefois occupée chez moi me dit un jour que son mari était malade. Je savais qu'ils étaient catholiques romains, et que personne ne les visitait qui pût rien dire à ce pauvre malade pour diriger ses regards vers Celui dont le nom est le seul sous le ciel « qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » (Actes IV, 12), et je me sentis pressée d'aller lui présenter cette bonne nouvelle de l'amour de Dieu, qui a donné son Fils pour de pauvres pécheurs. (Voyez Jean III, 16.)

Je me rendis donc chez lui. Sa femme parut très surprise de ma visite. « Demandez à votre mari, lui dis-je, si je puis le voir. » J'entendis la réponse de la chambre où il était couché : « Elle peut venir si elle le désire. » J'entrai donc, et après lui avoir offert quelques petites choses que je pensais devoir lui être agréables, je lui parlai de sa maladie et lui demandai s'il souffrait beaucoup. Il me répondit à peine et sur un ton qui montrait qu'il se souciait peu de ma visite et de mes paroles.
- Avez-vous quelque espoir de guérison ? lui demandai-je.
- Non, répondit-il, le médecin dit que je ne puis me rétablir ; je n'ai que la mort à attendre.
- Pauvre homme ! repris-je, il vous faut mourir, et où irez-vous ?
- Hélas ! dit-il, dans le purgatoire ; c'est là où je dois aller.
- C'est terrible ! m'écriai-je.
- Oui, mais je n'ai point d'autre perspective.
- Mais ne savez-vous pas que le Seigneur Jésus-Christ est venu et qu'il est mort pour expier nos péchés ? « II a porté nos péchés en son corps sur le bois », dit l'apôtre Pierre ; II a pris notre place et a subi sur la croix le châtiment
que nous méritions. Pierre dit encore : « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu ». Il a fait par Lui-même la purification de nos péchés. (1 Pierre II, 24 ; III, 18 ; Hébreux I, 3.)

Il me regardait d'un air très sérieux et écoutait avec attention. Je continuai :
-Êtes-vous un pécheur ?
- Oh ! oui, répondit-il, j'ai été un grand pécheur.
- Eh bien, savez-vous qui Jésus est venu sauver ?
- Je suppose que ce sont les pécheurs, mais je n'en suis pas tout à fait sûr, et le prêtre dit que je dois aller en purgatoire à cause de mes péchés. Je suis un pauvre homme, je n'ai point d'argent pour payer des messes, et je tremble en pensant combien de temps il faudra que je reste là.

Après lui avoir encore parlé quelque temps,je le quittai en lui laissant quelques passages bien simples à méditer.
Quelques jours plus tard, je lui fis une seconde visite. Il parut me recevoir avec plaisir, et je ne tardai pas à m'apercevoir qu'il avait réfléchi à notre conversation précédente. Il m'adressa quelques questions, et il me sembla voir qu'un rayon d'espérance avait pénétré dans cette pauvre âme agitée par la terreur que lui causait la pensée de ce purgatoire auquel jusqu'alors il avait cru ne pouvoir échapper.

Lorsque je le revis pour la troisième fois, les premières paroles qu'il m'adressa furent : « Oh ! madame, je vois clairement la chose à présent. Jésus a porté mes péchés, II les a tous expiés ; je n'irai pas en purgatoire. » Puis il me demanda de lui parler encore de Celui qui était venu souffrir et mourir pour lui. Il avait été un très grand pécheur, mais il avait trouvé un Sauveur parfait.
Sa faiblesse était devenue très grande, de sorte qu'il ne pouvait m'écouter longtemps, mais je le laissai se reposant paisiblement sur le Seigneur Jésus, avec l'assurance que ce précieux Sauveur l'introduirait certainement dans la maison du Père.

Je ne le revis pas. Quelques jours après ma dernière visite, il appela un matin sa femme et lui dit : « Marie, je m'en vais, mais je vais droit à Jésus, - il n'y a pas de purgatoire pour moi. Je bénis Dieu d'avoir amené madame J. pour me montrer le chemin vers Jésus. Je serai bientôt près de Lui ».
(Extrait du Faithful Words.)

LA DÉLIVRANCE

« Éternel qui es ma force ! je t'aimerai d'une affection cordiale. L'Éternel est ma roche, et ma forteresse, et mon libérateur : mon Dieu fort est mon rocher, je me confierai en lui ; il est mon bouclier et la corne de mon salut, ma haute retraite. » (Psaume XVIII, 1, 2.)

David avait été délivré de tous ses ennemis ; il avait fait l'expérience de la puissance de Dieu, de sa protection, de sa fidélité, et sa langue éclate en chants de reconnaissance, son coeur s'épanche en accents d'amour.

Cher lecteur, il est une délivrance qui a été opérée aussi d'une manière parfaite et merveilleuse, une victoire complète remportée sur nos ennemis, - les ennemis de nos âmes : Satan, la mort et le péché. Le Seigneur Jésus, dans sa puissance de sainteté, de vie et d'amour, est descendu ici-bas, puis jusque dans le tombeau, et les a vaincus.

Ce n'est pas nous qui, dans cette lutte, avons pu faire quelque chose, non, pas plus que David, nous ne pouvons nous vanter d'y avoir coopéré en rien. C'est en dehors de nous, mais pour nous, que la bataille a été livrée. Jésus est descendu dans l'arène et pour nous a vaincu l'homme fort, Satan, qui nous tenait liés. Puis II est descendu dans la mort, et par sa propre mort II a triomphé de la puissance de la mort ; II l'a annulée, et, ressuscité dans la puissance d'une vie impérissable, II est monté en haut et s'est assis à la droite de Dieu : II est vivant aux siècles des siècles. Et quant au péché, II a aboli devant Dieu le péché par le sacrifice de Lui-même. Àcause de ce sacrifice, Dieu peut avec justice donner cours à son amour, et pardonner au pécheur ; nous avons la rédemption par le sang" précieux répandu à la croix, savoir, la rémission des fautes. Bien plus, le péché a été condamné dans la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et maintenant, nous (qui croyons) ne sommes plus asservis au péché. Notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne servions plus le péché.

Voilà, mon cher lecteur, la délivrance pleine et parfaite apportée par Jésus. Nous sommes délivrés de la main de tous nos ennemis, et surtout de Satan, qui agissait par le péché et par la mort. 0 merveilleuse délivrance ! Et c'est pour l'éternité, et c'est pour nous introduire auprès de Dieu !

Maintenant remarquez, lecteur, tout cela est personnel : ma force, ma roche, ma forteresse, mon Libérateur, etc. Ce n'est pas une vérité abstraite que l'intelligence saisit, quelque chose de vague et de général ; c'est une réalité dans laquelle le coeur et l'être tout entier sont entrés. David ne doutait pas que cela n'eût eu lieu, qu'il ne fût, lui, l'objet de la délivrance. Il avait souffert de la poursuite acharnée de Saül et de ses autres ennemis ; il avait été errant, exposé à la mort, comme un oiseau devant l'oiseleur ; que d'angoisses et de larmes avaient été son partage ! Mais Saül était tombé sur la montagne de Guilboah sous la main de Dieu ; tous les ennemis de David s'étaient écoulés comme de l'eau, et Davidsavait qu'il était délivré quand il prononça les paroles de ce cantique. Il regardait à l'entour, et ses ennemis n'étaient plus. Quelle sécurité ! Les Israélites étaient bien sûrs de leur délivrance quand, ayant traversé la mer Bouge, ils se retournent et voient sur le rivage les corps morts de ceux qui les avaient opprimés. C'était réel, certain pour eux.

Lecteur, cette délivrance opérée hors de vous (par un autre, c'est vrai, car vous n'y pouviez rien), cette délivrance est-elle devenue vôtre par la foi ? Incapable de vous sauver de la main de vos ennemis, sous la puissance de Satan et du péché, avez-vous couru sur ce rocher, vous êtes-vous abrité dans cette haute retraite ? Avez-vous cru de coeur en Jésus-Christ mort pour vos péchés et ressuscité pour votre justification ? Est-ce que vous pouvez dire de Lui pleinement : MON SAUVEUR ?
Alors, cher ami lecteur, ce qui déborde en vous, n'est-ce pas, c'est ce qu'exprime David ? Oh ! quel repos quand il put voir tous ses ennemis réduits à néant, comme autrefois Israël les avait vus aussi ! Oh ! quel repos pour le coeur quand, contemplant Jésus et son oeuvre parfaite, Jésus vainqueur et maintenant au ciel, nous disons : Mes péchés ne sont plus ; Dieu est mon Père ; le ciel est mon partage !
« Éternel ! » s'écrie David, « Éternel ! qui es ma force ; JE T'AIMERAI d'une affection cordiale ! » Oui, c'est bien là le sentiment produit par le Saint-Esprit dans une âme délivrée. Une affection cordiale, qui se livre tout entière, qui fait que l'on s'oublie soi-même et que l'on ne voit plus que Celui qui a aimé d'abord et qui, dans son amour, son grand amour dont II nous a aimés, nous a délivrés parfaitement. « Nous l'aimons, parce que Lui nous a aimés le premier ». Comme Paul le disait : « Je vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi » (Galates II, 20). « À Celui qui nous aime », s'écrient les saints en voyant passer devant leurs coeurs la personne du grand Libérateur, le fidèle témoin, le premier-né d'entre les morts, le Prince des rois de la terre. Nous ne l'avons pas encore vu, mais nous l'aimons. Et cet amour étreint nos coeurs. Oui, l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné, et ce grand amour dont II nous a aimés, attire, embrase et lie à Lui nos affections : « Éternel, je t'aimerai d'une affection cordiale ! »

Et voilà ce qui produit la louange. Comment louer Dieu, le bénir, lui rendre grâces, aussi longtemps que l'on ignore si l'on est sauvé, aussi longtemps que l'on regarde encore Dieu comme juge, et que l'on redoute la mort ? Mais une fois que l'on a saisi qu'en Christ se trouve la parfaite délivrance, on se réjouit d'une joie ineffable et glorieuse, recevant la fin de la foi, le salut de l'âme ; on loue alors, on offre sans cesse à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui bénissent son nom ; on rend grâces au Père qui nous a rendus capables departiciper au lot des saints dans la lumière, qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour ». Ainsi la joie, la louange, l'action de grâces, voilà ce qui occupe un coeur délivré. N'est-ce pas digne d'envie ? C'est la vie heureuse à laquelle vous êtes convié, cher lecteur. La vie chrétienne n'est pas sombre, bien qu'elle ait ses luttes et ses épreuves. Elle se passe dans une atmosphère de lumière et d'amour, et voilà pourquoi, même dans l'épreuve, il est dit : Réjouissez-vous.

Et comment ne pas se réjouir si l'on a vraiment saisi la plénitude, l'étendue de la délivrance ? Ce dont nous jouissons ici-bas n'est que le prélude de la délivrance parfaite, car nous ne sommes sauvés qu'en espérance, bien que cette espérance soit certaine. Nous avons maintenant les arrhes de l'Esprit, c'est-à-dire les gages de la rédemption parfaite, quand, non plus par la foi et dans un corps d'infirmité, mais dans un corps glorieux et incorruptible, nous jouirons de tous les fruits de la mort et de la résurrection de Christ ; et, par-dessus tout, de la présence ravissante de Celui qui nous aime, que nous verrons alors tel qu'il est, lui étant faits semblables. Oh ! quelle gloire que celle dont nous avons maintenant déjà l'espérance, espérance si assurée, que nous nous réjouissons et nous glorifions en elle ; gloire où nous allons entrer.
Que Dieu, mon cher lecteur, vous donne de pouvoir jouir maintenant déjà de cette victoireremportée par Christ sur tous les ennemis ; qu'il vous donne de vous assurer, vous confier en Lui comme en votre bouclier, et, le coeur plein de joie et d'actions de grâces, dire : « Éternel, je t'aimerai d'une affection cordiale ».


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LES PEINES ÉTERNELLES
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