LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
SIXIÈME
ANNÉE 1879
CORRESPONDANCE.
Question.
(1) Dans le
chapitre XI de Matthieu,
Jean-Baptiste manifeste-t-il un doute au sujet de
la personne du Messie quand il envoie ses disciples
à Jésus pour lui demander s'il est
Celui qui doit venir ?
(2) Comment le plus petit dans le royaume des cieux
est-il plus grand que Jean ?
Réponse. - II ne faut pas oublier la
position dans laquelle se trouvait Jean-Baptiste au
moment en question. Le témoignage public
qu'il avait eu à rendre au Messie se
trouvait terminé par le fait de son
emprisonnement. Il semblait abandonné et
oublié de Celui qu'il avait annoncé,
et qui, cependant, montrait sa puissance divine par
les miracles dont Jean entendait parler.
Lui-même n'avait fait aucun miracle, et cela
seul avait dû lui montrer combien il
était inférieur à
Jésus. Mais au moment où
l'espérance des fidèles, nourrie par
toutes les prophéties, semblait sur le point
d'être réalisée, Jean
s'aperçoit qu'au lieu d'établir la
gloire du Royaume et faire valoir son
autorité en puissance sur la nation,
Jésus se borne à accomplir des
oeuvres de grâce au milieu des pauvres de la
terre, et laisse en prison celui qui avait
été envoyé devant sa face
comme son ambassadeur.
En présence de cette profonde épreuve
pour son coeur et pour sa foi, la question de Jean
paraît toute naturelle :
« Es-tu celui qui vient, ou devons-nous
en attendre un autre ? » Dans un
sens, il y a donc doute et trouble chez Jean. Mais
remarquons combien la vraie foi diffère
essentiellement de l'intelligence humaine :
elle ne raisonne pas, elle attend un
éclaircissement de Celui qui seul peut le
donner. Jean sentait que Jésus, et
Jésus seul, pouvait répondre à
sa question, calmer son inquiétude
etdissiper ses doutes. II
s'adresse donc à Jésus. S'il y a
défaillance et preuve de l'infirmité
humaine chez celui qui était « le
plus grand parmi ceux qui sont nés de
femme », il n'y a pas moins chez
lui une foi toute simple en Celui vers qui il
envoie ses disciples.
(Ce qui suit est tiré des
« Études sur la
Parole ».)
Dieu a permis cette question de Jean pour mettre en
relief la place qui appartient à Christ et
celle de Jean. Christ, étant la Parole de
Dieu, dut être son propre
témoin ; Il devait rendre
témoignage à Lui-même ainsi
qu'à Jean. Christ délivrait les
hommes de tous leurs maux et prêchait
l'Évangile aux pauvres ; les
envoyés de Jean devaient présenter
à leur maître un vrai
témoignage de ce que Jésus est ;
Jean devait le recevoir.
Ainsi l'homme était mis à
l'épreuve ; heureux celui qui ne se
scandalisait pas de la basse apparence du Roi
d'Israël ! Dieu, manifesté en
chair, ne venait pas chercher la pompe de la
royauté, quoiqu'elle lui fût
due ; mais il venait accomplir la
délivrance des hommes malheureux. Il faisait
une oeuvre qui révélait un
caractère bien plus profondément
divin, qui avait une sphère d'action bien
autrement glorieuse que celle qui dépendait
de la possession du trône de David ;
bien autrement glorieuse, dis-je, qu'une
délivrance qui aurait mis Jean en
liberté et détruit la tyrannie qui
l'avait jeté en prison. Christ se
dévouant à l'exercice de ce
ministère, descendant ici-bas pour porter
les langueurs et pour se charger de la
misère de son peuple, devenait ainsi une
pierre d'achoppement pour un coeur charnel qui
s'attendait à l'apparition d'un règne
glorieux par lequel l'orgueil d'Israël serait
satisfait.
Christ se présentant comme II le faisait,
n'était-Il pas plus vraiment divin, plus
nécessaire à l'état du peuple
tel que Dieu le voyait ? Le coeur de chacun
était ainsi mis à l'éprouve,
pour révéler s'il était de ce
résidu qui discernait les voies de Dieu, ou
s'il était du peuple orgueilleux qui ne
recherchait que sa propre gloire sans avoir sa
conscience exercée devant Dieu, ni le
sentiment de ses besoins et de sa
misère.
Ayant placé Jean sous la
responsabilité de la
réception du témoignage qui mettait
tout Israël à l'épreuve, et qui
distinguait le résidu de la nation en
général, le Seigneur rend
témoignage à Jean ; en
s'adressant à la foule et en rappelant
à cette foule de quelle manière elle
avait suivi les discours Je Jean, II fait voir le
point précis où Israël
était arrivé dans les voies de
Dieu.
L'introduction du royaume faisait la
différence entre ce qui
précédait et ce qui suivait. De tous
ceux qui sont nés de femme, il n'y en avait
pas eu un plus grand que Jean-Baptiste, pas un qui
eût été aussi près du
Seigneur, qui lui eût rendu un
témoignage plus précis, plus complet,
qui eût été autant
séparé de tout mal, par la puissance
de l'Esprit de Dieu, et séparé d'une
séparation propre à l'accomplissement
d'une pareille mission au milieu du peuple de Dieu.
Mais Jean n'avait pas été dans le
royaume ; le royaume n'était pas encore
établi.
Or, être dans la présence de Christ,
dans son royaume, jouissant de l'effet de
l'établissement de sa gloire, valait mieux
qu'aucun office de prophète
témoignant et annonçant que ce
royaume allait arriver. Cet établissement de
la gloire du royaume n'est pas
l'établissement de l'Église, mais des
droits du Roi, tels qu'ils se manifesteront dans la
gloire. Les hases de ce royaume étant
posées, les chrétiens sont dans le
royaume, quoique d'une manière toute
particulière et exceptionnelle. En
effet, ils ont part au royaume et à la
patience de Jésus-Christ, glorifié,
mais caché en Dieu. Ils partagent ici-bas le
sort du Roi absent ; ils souffrent avec Lui,
et ils régneront avec Lui dans la gloire
quand II apparaîtra. (Voyez
Apocalypse 1, 9 ;
2 Timothée II, 12 ;
Romains VIII, 17.)
Comme chrétiens, nous sommes donc dans une
position plus excellente que celle de Jean ;
mais être dans cette position et y être
fidèle, ce sont deux choses bien
différentes ; rappelons-nous cela.
Puissions-nous avoir l'intelligence spirituelle de
nos hauts privilèges et des saintes
responsabilités qui en découlent,
pour que nous y marchions à la gloire du
Seigneur qui s'est donné Lui-même pour
nous racheter.
LA SAINTETÉ DANS LA MARCHE
CONSÉQUENCE DE NOTRE RELATION
PERSONNELLE AVEC DIEU.
II
Nous avons vu combien la vision du buisson tout
en feu et qui ne se consumait point, était
propre à faire comprendre à
Moïse que Dieu saurait maintenir la
sainteté de son caractère, tout en
faisant entrer en relation avec Lui, pour leur
bénédiction, les enfants d'Abraham
qui n'étaient que des pécheurs. Dans
la suite de l'histoire d'Israël, on trouve un
exemple frappant de la manière dont
Moïse mit à profit cette
précieuse leçon. Ce fut dans une
circonstance bien douloureuse pour un coeur qui,
comme le sien, était plein d'affection pour
le peuple de Dieu.
Dieu avait prononcé, du haut du mont
Sinaï, les dix commandements dont le premier
était ainsi conçu :
« Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui
t'ai retiré du pays d'Égypte, de la
maison de servitude : tu n'auras point
d'autres dieux devant ma face. »
Moïse était ensuite monté sur la
montagne, afin de recevoir de Dieu diverses
instructions pour le peuple d'Israël. Pendant
son absence de quarante jours, le peuple se lassa
d'attendre son conducteur et engagea Aaron à
faire un veau d'or. Sur l'ordre de Dieu, Moïse
descendit de la montagne et trouva cette idole
établie dans le camp pour remplacer le Dieu
vivant : en effet, on avait crié devant
elle : « Ce sont ici tes dieux,
ô Israël, qui t'ont fait monter du pays
d'Égypte. »
C'était un abandon complet et audacieux du
Dieu de leurs pères, une preuve que le
peuple était incapable de garder la sainte
loi qu'il avait reçue, aussi Dieu dit
à Moïse : « Je ne
monterai pas au milieu de toi, parce que tu es un
peuple de cou raide, de peur que je ne te consume
en chemin »
(Exode XXXIII, 3-5).
Alors Moïse, comptant sur le caractère
immuable de Dieu, prit une tente et la tendit pour
soi, loin du camp. C'est là qu'il alla
chercher Dieu et le supplier de lui faire voir son
chemin et sa gloire. Dieu répondit
immédiatement à la foi de Moïse.
Il lui dit de remonter sur la montagne, où
II fit passer sa bonté devant lui et
proclama son nom :
« L'Éternel, l'Éternel, le
Dieu fort, pitoyable, miséricordieux, tardif
a la colère, abondant en gratuité et
en vérité, gardant la gratuité
jusqu'en mille générations,
ôtant l'iniquité, la transgression et
le péché, et qui ne tient pas le
coupable pour innocent... »
En présence du mal qui venait d'être
consommé dans le camp, c'était bien
la révélation dont Moïse avait
besoin pour lui et pour le peuple. Il sentait que,
sans Dieu, les enfants d'Israël étaient
impuissants contre le mal
invétéré qui remplit le coeur
de l'homme ; mais ayant entendu que Dieu
ôte l'iniquité, il agit en
conséquence, et, dans la sainte hardiesse de
la foi qui compte sur Dieu et saisit sa parole,
Moïse donne à Dieu, pour marcher avec
le peuple, la raison même que Dieu avait
donnée pour ne pas le faire, savoir :
« c'est un peuple de cou
raide ». « Et Moïse,
sehâtant, baissa la
tête contre la terre et se prosterna, et
dit : O Seigneur, je te prie, si j'ai
trouvé grâce devant tes yeux, que le
Seigneur marche maintenant au milieu de nous, CAR
c'est un peuple de cou raide ; pardonne donc
nos iniquités et notre péché,
et possède-nous »
(Ex. XXXIV, 8,9).
À vue humaine, il semble impossible que Dieu
puisse marcher avec un peuple pécheur, mais
Moïse n'avait pas oublié la
leçon du
« buisson » ; il y avait
là, pour lui, un secret des plus
précieux, celui des voies de son Dieu ;
aussi, à la fin de ses jours, son coeur y
revient avec une satisfaction indicible, lorsque,
bénissant les tribus d'Israël, il parle
de « la bienveillance de Celui qui se
tenait au buisson »
(Deutéronome XXXIII, 16).
Combien il est encourageant de voir la
manière dont Dieu répond à la
foi de son serviteur, comment II se sert de
l'occasion même fournie par le
péché d'Israël pour
développer le grand principe de sa
grâce, renfermé en figure dans la
vision ! Dieu était là, en
sainteté et en grâce ; et c'est
parce qu'il y était que le peuple rebelle et
pécheur n'était pas
consumé.
Or tout ceci est écrit pour notre
instruction. Nous avons affaire directement avec
Dieu, et ce n'est que dans la communion de Dieu que
nous pouvons être gardés du mal. Car
de fait le mal règne au dehors de nous et
existe en nous. Satan est le chef de ce monde,
retenant dans l'esclavage du péché
les enfants des hommes. En même temps, notre
coeur corrompu correspond à ce mal
extérieur, car notre conscience
rendtémoignage contre
nous que nous aimons le péché. C'est
ce double caractère du mal que fait
ressortir l'histoire du peuple d'Israël.
Esclaves et sous la puissance du roi
d'Égypte. Dieu seul pouvait les mettre en
liberté ; Lui-même devait
intervenir. C'est ce qu'il fit. L'Éternel
dit : « Je suis descendu pour
les délivrer de la main des
Égyptiens ». Mais le fait que Dieu
devait se rencontrer ainsi personnellement avec le
peuple, posait la grande question de la relation
avec Lui, question qui ne pouvait se
résoudre que sur le principe de la
sainteté absolue de Dieu Lui-même.
Mais il fallait que le peuple fût
sondé jusqu'au fond, afin d'être
amené à comprendre ce qu'exige la
sainteté de Dieu, et d'avoir ainsi une juste
appréciation devant Dieu de l'état de
son propre coeur. C'est dans ce but que la loi fut
donnée. L'épreuve mit en
évidence le triste fait que ce peuple,
abandonné à lui-même,
était incapable d'aucun bien.
Et telle est précisément la
leçon que nous avons tant de peine à
apprendre pour ce qui nous concerne
individuellement. Que l'on soit pécheur, on
veut bien l'admettre, mais on a de la peine
à accepter que l'on est incapable de faire
le bien. C'est pourtant ce que déclare la
parole de Dieu : « La pensée
de la chair est inimitié contre Dieu, car
elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car
aussi elle ne le peut pas »
(Romains VIII, 7). "
La difficulté que l'on éprouve
d'admettre une vérité si simple
provient, sans nul doute, de deux causes :
d'abord de notre orgueil naturel qui
setrouve blessé par une
déclaration qui nous met complètement
de côté, et, ensuite, du fait que nous
avons peu réalisé que, dans le salut,
nous avons affaire personnellement avec Dieu. Mais
que lisons-nous en
Matthieu I, 21-23 ? -
« Elle enfantera un fils, et tu
appelleras son nom Jésus, car c'est lui qui
sauvera son peuple de leurs péchés.
Or tout cela arriva afin que fût accompli ce
que le Seigneur a dit par le prophète,
disant : Voici, la vierge sera enceinte et
enfantera un fils, et on appellera son nom
Emmanuel, ce qui, interprété,
est : DIEU AVEC NOUS. »
II nous est tout aussi impossible, par nos propres
efforts, de secouer le joug de Satan ou de nous
débarrasser du péché, qu'il
l'était aux Israélites de se
soustraire eux-mêmes à la puissance du
roi Pharaon, ou de garder la sainte loi que Dieu
leur imposa. Pas plus qu'eux, nous ne pouvons nous
passer de Dieu lorsqu'il s'agit d'une marche
sainte.
Le Fils de Dieu est venu pour accomplir l'oeuvre
d'une délivrance complète ; II
l'a fait en se donnant Lui-même pour nous.
À la croix, Dieu nous fait voir en
même temps sa pensée à
l'égard du péché, et comment
II l'ôte afin de pouvoir justifier le
coupable qui croit en Jésus.
« Christ, qui n'a pas connu le
péché, a été fait
péché pour nous, afin que nous
devinssions justice de Dieu en Lui »
(2 Corinthiens V, 21). L'oeuvre de la
rédemption n'est en rien de nous, elle est
tout entière de Dieu seul. C'est Lui qui en
est l'Auteur et qui, pour l'accomplir, a agi en
Christ. Christs'est
présenté afin de faire la
volonté de Dieu pour le salut ; II est
venu afin d'être Lui-même le sacrifice
pour le péché :
« Voici, je viens, ô Dieu, pour
faire ta volonté »
(Hébreux X, 7, 9).
Voilà ce qui fait ressortir le
caractère terrible du mal, puisque, pour
l'ôter, il fallait un tel sacrifice. Mais,
d'un autre côté, nous voyons combien
la délivrance est complète. Elle
dépend de la volonté de Dieu et de
l'oeuvre parfaitement accomplie par le Seigneur
Jésus et agréée de Dieu. C'est
le Saint-Esprit qui en est le témoin, et le
pécheur en recueille les effets
bénis, lorsque, de même que les
enfants d'Israël, il crie du fond de sa
misère, invoquant la délivrance de la
part de Celui qui seul peut la donner.
De même, la sainteté dans la marche
est une conséquence pratique et
nécessaire des relations personnelles
établies avec Dieu en Christ, qui est venu
de sa part. « Soyez saints, car moi je
suis saint »
(1 Pierre I, 16 ; comparez
Lévitique XIX, 2 ;
XX, 7). C'est la parole qui nous est
maintenant adressée, comme elle
l'était aux enfants d'Israël. Or la
force se trouve en Dieu. « Sa divine
puissance nous a donné tout ce qui regarde
la vie et la piété, par la
connaissance de celui qui nous a appelés par
la gloire et par la vertu »
(2 Pierre I, 3). Et c'est la
sacrificature actuelle de Christ qui rend le
croyant capable de marcher dans la sainteté.
Remarquons aussi que, dans l'épître
même qui met en évidence la perfection
absolue de la position du croyant comme effet de
l'oeuvre de Christ, se trouve
rappeléecette grande
vérité : « Notre Dieu
est un feu consumant »
(Hébreux XII, 29).
« C'est pourquoi, ... retenons la
grâce par laquelle nous servions Dieu d'une
manière qui lui soit
agréable ».
Que Dieu nous accorde de saisir le caractère
de la délivrance qu'il a
opérée et qui est de toute
manière digne de Lui, afin que nous
comprenions en pratique la nécessité
en même temps que le bonheur de
dépendre de Lui continuellement et de
marcher avec Lui pour être gardés du
mal. « II nous a élus en Christ,
avant la fondation du monde, afin que nous fussions
saints et irréprochables devant Lui en
amour » ; et II a « le
pouvoir de nous garder sans que nous bronchions et
de nous placer irréprochables devant sa
gloire avec abondance de joie »
(Éphés. I, 4 ;
Jude 24).
« DEUX SONT MORTS POUR
MOI »
Le jour s'était levé radieux
après une nuit de violente tempête.
L'ouragan avait grondé sans relâche,
déracinant les arbres, jetant bas les
cheminées, brisant ou renversant tout ce qui
s'opposait à sa course furibonde, et nos
coeurs avaient saigné, car, par-dessus le
fracas de l'orage et le bruit des vagues furieuses,
nous étaient parvenus des cris et des
signaux de détresse. Plus d'un navire avait
été là, luttant avec les flots
dans cette nuit terrible ; des hommes, et
peut-être des femmes et des petits enfants,
s'étaient trouvés en face des
redoutables réalités de la mort et
del'éternité, et,
dans l'obscurité profonde, seul,
terrifié, désespéré,
plus d'un avait sans doute trouvé son humide
tombeau.
Au matin, je me rendis au bord de la mer. L'orage
avait complètement cessé ; le
soleil brillait dans tout son éclat ;
la mer apaisée étincelait sous ses
rayons ; les oiseaux chantaient dans les
champs d'alentour, et toute cette nuit aurait pu
sembler un rêve pénible sans l'aspect
que présentait le rivage couvert de
débris.
Je regardais avec tristesse, me demandant combien
avaient été sauvés de la mort
présente, et combien delà mort
éternelle, parmi ceux qui étaient
à bord des vaisseaux naufragés.
Tandis que j'étais plongée dans ces
pensées, un marin s'était
approché de moi. Je lui adressai quelques
questions sur les événements de la
nuit. Il me raconta les courageux efforts
tentés pour secourir les navires en
détresse et le succès partiel qui les
avait couronnés ; puis, comme
j'exprimais ma douleur à l'égard de
ceux qui avaient péri, il me dit d'un ton
sérieux :
- Pardon, Madame, excusez ma franchise :
vous-même, êtes-vous sauvée ou
perdue ? Je veux dire : Connaissez-vous
Jésus ?
Bien douce me fut la question, car je pus assurer
celui qui la faisait que son Sauveur était
aussi le mien. Nous nous serrâmes
cordialement la main, puis je demandai au marin
depuis combien de temps il connaissait ce Sauveur
si cher à nos coeurs, et comment il avait
été amené à Lui.
- Il y a environ cinq ans, me dit-il, qu'il
asauvé mon corps de la
mort et mon âme de l'étang de feu. Je
ne l'oublierai jamais, car deux sont morts pour
moi.
- Deux ! répétai-je
étonnée.
- Oui, madame, deux. Mon Sauveur est mort pour moi
il y a plus de dix-huit cents ans sur la croix du
Calvaire, et mon camarade est mort pour moi il y a
cinq ans. Et c'est cela qui m'a amené
à Jésus.
Voyant l'intérêt qu'excitaient en moi
ses paroles, il continua :
- C'était justement pendant une nuit comme
celle qui vient de passer que notre vaisseau fut
jeté à la côte et brisé
contre un rocher. Nous tirâmes le canon et
fîmes des signaux de détresse, et
bientôt quelques hommes courageux mirent
à la mer le bateau de sauvetage. Nous
pensions à peine qu'ils pussent tenir sur
une semblable mer, mais ils firent tous leurs
efforts, et Dieu leur donna de réussir. Nous
descendîmes d'abord avec difficulté
les femmes et les enfants, et le bateau retourna au
rivage. Puis, monté par un autre
équipage, il revint et tous les passagers
furent embarqués.
Mais alors nous vîmes bien que quelques-uns
d'entre nous devaient mourir, car si le bateau
arrivait à temps pour la troisième
fois, il ne pourrait recevoir tous ceux qui
restaient, et le vaisseau devait sombrer
inévitablement avant qu'un quatrième
voyage pût s'effectuer. Ainsi nous
tirâmes au sort pour savoir qui resterait. Je
fus parmi ceux-là. De quelle profonde
horreur je fussaisi !
« Condamné à mourir et puis
être damné, » murmurai-je en
moi-même, et tous les péchés de
ma vie passée se dressèrent devant
moi. Toutefois je n'étais pas lâche,
je ne laissai rien paraître de ce qui se
passait en moi ; mais, ô madame, entre
mon âme et Dieu, c'était
terrible !
J'avais un camarade qui aimait le Seigneur. Souvent
il m'avait parlé du salut de mon âme,
mais j'avais ri et lui avais répondu que je
voulais jouir de la vie. Mais alors, quoiqu'il
fût à côté de moi, je ne
pouvais pas même lui demander de prier pour
moi, bien qu'à ce moment même je fusse
surpris qu'il ne me parlât point du Sauveur.
Je compris plus tard pourquoi il ne l'avait pas
fait. Sa figure, sur laquelle je jetai un regard,
était calme et paisible, et comme
illuminée d'une étrange
lumière.
Je me dis avec amertume : « II peut
bien sourire, lui qui va entrer dans le bateau et
être sauvé... » Cher
vieux Jim ! comment ai-je jamais pu avoir une
telle pensée de toi !... Eh bien,
madame, le bateau de sauvetage parvint encore une
fois jusqu'à nous : un à un,
ceux dont c'était le lot y entrèrent.
Le tour de Jim était venu, mais, au lieu de
descendre, il me poussa en avant. « Va
dans le bateau à ma place, Tom, me dit-il,
et viens me retrouver dans le ciel, mon
garçon. Tu ne dois pas mourir et être
perdu. Pour moi, tout est en
règle. » Je ne voulais pas le
laisser faire, mais je fus emporté en avant
par ceux qui me suivaient et qui étaient
pressés d'entrer. Jim savait bien que cela
se passerait ainsi,c'est
pourquoi il ne m'avait pas dit ce qu'il allait
faire. Quelques secondes après,
j'étais dans le bateau. À peine
avions-nous quitté le vaisseau qu'il
enfonça et avec lui Jim, le cher vieux Jim.
Je sais qu'il est allé auprès de
Jésus ; mais, madame, il est mort
pour moi ! - il est mort pour moi !
Ne vous disais-je pas bien : Deux sont
morts pour moi ?
Il s'arrêta un moment ; ses yeux
étaient remplis de larmes qu'il n'essayait
pas de cacher. Elles étaient le tribut
payé à l'amour qui, pour lui,
était descendu jusque dans la mort. Lorsque
je pus parler : Et ensuite ? lui
dis-je.
- Ensuite, Madame ? Lorsque je vis le vaisseau
s'enfoncer, je dis à Dieu dans mon
coeur : Si j'atteins le rivage sain et sauf,
Jim ne sera pas mort en vain. S'il plaît
à Dieu, je le retrouverai dans le ciel.
Le Dieu de Jim est digne d'être connu,
puisque Jim est mort pour moi, afin que j'aie
encore une chance de connaître son Dieu.
- Avez-vous été longtemps avant de
trouver le Seigneur ?
- Non, quoiqu'alors cela me parût long. Je ne
savais par où commencer. Ce que je voyais
toujours devant moi, c'était Jim sur le
vaisseau qui enfonçait, Jim avec son
paisible sourire ; de nuit et de jour, cela ne
me quittait pas. D'abord je pensais à Jim
beaucoup plus qu'au Seigneur, et quand les autres
m'engageaient à retourner à la
boisson et à mes anciennes habitudes, je
leur disais ouvertement : C'est impossible,
camarades.
Jim est mort pour moi afin que j'aie encore une
chance d'aller au ciel. Je sais que je ne puis pas
y arriver par ce chemin-là, et j'ai
juré que le pauvre vieux ne serait pas mort
pour rien. Me voyant ainsi bien
décidé, ils cessèrent de me
presser et me laissèrent à
moi-même.
Je me souvins ensuite que Jim aimait la Bible et la
lisait souvent, et je m'en procurai une. Avant de
commencer à la lire, je fis un bout de
prière. J'étais très ignorant,
et je le dis au Seigneur. Je lui dis aussi que je
ne connaissais pas le chemin pour aller au ciel
rejoindre Jim, et je le priai de me le montrer.
- Et II le fit ? demandai-je au marin.
- Oh ! bien sûr, madame. Je ne savais
par où commencer à lire la
Bible ; après y avoir
réfléchi, je me décidai
à prendre le Nouveau Testament et à
lire jusqu'à ce que j'eusse trouvé
comment je pouvais être sauvé. Mais
quels terribles moments je passai d'abord !
Quand j'arrivai aux cinquième,
sixième et septième chapitres, chaque
ligne semblait me condamner, et je me
dis :
« C'est inutile, Tom, il n'y a pas de
chance pour toi, tu as été trop
méchant. » Et je fermai le livre.
Alors les dernières paroles de Jim me
revinrent à l'esprit :
« Viens me retrouver dans le ciel, mon
garçon. » Je pensai donc que Jim
avait dû croire qu'il y avait pourtant une
chance pour moi, car il connaissait bien Dieu et la
Bible, et il connaissait aussi ma vie. Je repris
donc ma lecture, et je continuai autant que je
pouvais. J'y employai toutes mes minutes de
loisir.
Enfin j'arrivai à l'histoire des deux
brigands dont l'un fut sauvé par le
Seigneur, et je pensai :
« Voilà un homme à peu
près aussi méchant que
moi. » Et je lâchai ma Bible et
tombai sur mes genoux, disant :
« Seigneur, je suis aussi mauvais que ce
brigand ; veux-tu me sauver juste comme tu
l'as sauvé ? » Ma Bible
était restée ouverte en tombant, et,
ouvrant les yeux après avoir ainsi
prié, les premiers mots que je vis
furent : « En vérité,
je te dis : Aujourd'hui, tu seras avec moi
dans le paradis. » Je pris ces paroles
comme étant la réponse que le
Seigneur me donnait. Je ne pensai pas que j'allais
mourir, quoique je l'eusse presque
désiré, mais je crus que Jésus
me disait par là qu'il m'avait
pardonné. Aussi je me mis de nouveau
à genoux et je le remerciai. J'étais
très ignorant, comme vous pouvez bien le
penser, mais petit à petit je compris le
chemin du salut. D'abord j'étais seulement
venu au Sauveur, mais je n'ai jamais douté
qu'il m'eût sauvé, même avant
que j'eusse vu par quel moyen.
Vous serez peut-être surprise que je fusse
aussi ignorant , mais je n'avais pas eu des parents
pieux. J'étais un orphelin et fus
embarqué très jeune. Je n'avais
jamais lu la Bible ; aussi je pensais qu'on
obtenait le ciel en changeant de conduite, en
devenant bon et moral, et en faisant de longues
prières. Et j'avais l'intention de commencer
quelque jour à devenir bon. C'est alors que
Jim mourut pour moi, et cela me fit prendre la
chose au sérieux. Ce ne fut pas bien
longtempsaprès ce jour
dont je vous ai parlé que je compris tout
quant au moyen du salut : - comment
Jésus était mort à ma place et
avait ôté tous mes
péchés par son précieux
sang ; comment son sang était sur moi
au lieu de mes péchés, et que
c'était ainsi que j'avais pu être
amené à Dieu maintenant, et que
j'entrerais bientôt dans le ciel, car
« le sang de Jésus-Christ son Fils
nous purifie de tout
péché, » et c'est le
péché seul qui nous retient loin de
Dieu. Au commencement, Madame, ce fut la tombe
humide de Jim qui se dressa entre moi et mes
anciens péchés, et, depuis, c'est une
autre mort, - c'est la mort même du
précieux Sauveur qui s'est placée
là, car II est mort
précisément pour ces
péchés, et ainsi je sens comme si je
ne m'appartenais plus du tout à
moi-même. Ma vie sur la terre a
été rachetée par la mort, et
la vie éternelle que je possède a
été acquise pour moi par la mort, et
après la joie de voir le Seigneur
Jésus Lui-même, ce que je
désire, c'est de voir Jim briller
là-haut.
Et maintenant, lecteur, laissez-moi vous faire la
même question que m'adressait mon ami le
marin : « Êtes-vous
sauvé ou perdu ? » Et si
devant Dieu vous pouvez dire : « Je
suis sauvé par le sang de Jésus et
pour l'éternité », alors
permettez-moi de placer devant vous ce verset que
ma conversation du matin a fortement rappelé
à mon coeur :
« Vous n'êtes pas à
vous-mêmes ; car vous avez
été achetés à prix.
Glorifiez donc Dieu dans votre corps »
(1 Corinthiens VI, 19, 20).
LES PEINES ÉTERNELLES
Les ruses de Satan, quoique variées dans
leurs formes, portent toutes un cachet qui
dénote leur origine et présentent un
même caractère que démasque
complètement la Parole de Dieu.
Ce caractère se trahit dès le premier
mot du tentateur : « Quoi !
Dieu aurait-il dit ? »
(Genèse III, 1), et justifie
la sentence prononcée sur lui par le
Seigneur Jésus : « II est
menteur et le père du mensonge »
(Jean VIII, 44). Dès le
commencement, Satan s'est efforcé de
détourner le sens des paroles de Dieu, afin
de séduire l'homme, en jetant dans son
esprit le doute et la défiance à
l'égard de Dieu, et ainsi de
l'entraîner à la destruction.
À cet effet, il exalte la raison humaine, il
aveugle les hommes quant à leur position de
dépendance vis-à-vis de Dieu, les
porte ainsi à juger Dieu et à mettre
en question sa parfaite bonté et sa justice.
C'est ce qu'il a fait auprès de nos premiers
parents. Il insinua dans le coeur d'Eve le doute
sur la bonté de Dieu, et ce fut le point de
départ de la chute. De là vint la
désobéissance, et par suite la ruine,
la perdition du corps et de l'âme. La mort
entra dans le monde par le péché
(Romains V, 12).
De nos jours, la même ruse reparaît
sous une forme un peu différente, et il ne
manque pas de gens, même de ceux qui portent
le nom de chrétiens, qui prêtent leur
concours à l'ennemi et dressent des
pièges pour surprendre les âmes non
vigilantes. C'est une chose remarquable de voir que
maintenant, comme au commencement,
laquestion de l'Adversaire se
porte sur le caractère de la
« mort », dont Dieu avait
dit : « Dès le jour que tu en
mangeras, tu mourras
certainement ».
Satan disait : « Vous ne mourrez
nullement, mais Dieu sait... »
C'est-à-dire que la raison humaine,
dirigée par Satan, doit décider sur
le caractère et l'étendue ou la
durée de la « mort »
dont Dieu a parlé ; de plus, l'ennemi
fait entrer dans la discussion ce que Dieu
« sait » pour le mettre
en contradiction avec ce que Dieu a
révélé. La folie d'un
tel raisonnement est manifeste pour quiconque n'est
pas aveuglé par une haute pensée de
sa propre sagesse ; car comment la
créature peut-elle connaître ce que
Dieu sait, à moins que Dieu ne le lui
révèle ?
Or, la révélation, nous l'avons,
grâces à un Dieu de parfaite
bonté. Elle lève le voile sur
l'avenir ainsi que sur l'état actuel des
hommes, et nous fait connaître comment Dieu a
pourvu à un salut complet pour le
pécheur par l'oeuvre parfaite que son Fils a
accomplie.
Bien des personnes de nos jours prétendent
que Dieu est trop bon pour punir des hommes en les
envoyant pour l'éternité en enfer.
C'est leur propre pensée à
l'égard de Dieu ; par là ils
mettent de côté la
révélation et suivent encore les
paroles trompeuses du père du
mensonge : « Quoi ! Dieu
aurait-il dit ? », mettant en
question ce qu'il y a de plus clair dans la
révélation.
Or Dieu, le Dieu que l'homme ne peut pas
connaître en le sondant, - nous a
été révélé par
le Fils unique, venu du sein du Père,
descendu ici-bas pour nous faire
connaître un amour infini, tel qu'il ne
serait jamais monté au coeur ni à
l'imagination d'aucun homme. Jésus nous
montre que l'amour de Dieu a été
jusqu'à ne point épargner son Fils
unique, afin de nous sauver, nous ses ennemis,
pécheurs et rebelles contre Lui.
Voilà ce que Jésus nous a
déclaré, puis II en a donné la
preuve éclatante en mourant sur la croix,
portant nos péchés en son propre
corps sur le bois.
Mais le même Sauveur ne nous a pas
caché le sort terrible de ceux qui ne
croient pas en Lui. Il nous a montré, dans
la parabole de l'homme riche
(Luc XVI), que les tourments sont,
après la mort, la part de ceux qui
méprisent la grâce de Dieu ; II a
dit que ce feu de la géhenne est
inextinguible, que le ver de ceux qui s'y trouvent
ne meurt point ; II insiste sur le fait qu'il
vaut mieux perdre main, pied ou oeil maintenant,
plutôt que d'être jeté dans ce
feu qui ne s'éteint point
(Marc IX, 43-48). Et lorsqu'il
présente devant nous la scène
solennelle du jugement des vivants, II dit :
« Ceux-ci (les méchants) s'en
iront dans les tourments éternels, et les
justes dans la vie éternelle »
(Matthieu XXV, 46) ; le
même mot
« éternel » étant
employé pour les tourments comme pour la
vie. Nous trouverions d'autres preuves dans
l'Apocalypse
(chap. XIV, 10, 11 comparé
avec
XXII, 5).
Le jour de la grâce est encore là,
cher lecteur, en attendant le moment où le
Seigneur reviendra. Ne voulez-vous pas vous jeter
dans les bras de Jésus qui nous
délivre de la colère qui vient ?
DEUX RÉALITÉS
Un pauvre cordonnier, réduit à la
plus extrême misère, était
couché, atteint d'une maladie aiguë.
Quelqu'un, qui avait entendu parler de lui, vint le
voir. Bien qu'il ne fût pas étranger
aux tristes demeures du besoin et de la
pauvreté, le visiteur ne s'attendait pas
à la scène qui frappa ses regards
lorsqu'il entra dans cette chambre nue et
désolée. Dans un coin, sur un
misérable grabat, se trouvait le malade,
couché ou plutôt assis, tout
ramassé sur lui-même.
- Vous êtes bien malade, mon pauvre ami, dit
le visiteur en prenant la main
décharnée du pauvre homme. Ne
pouvez-vous pas vous étendre ? Vous
êtes trop faible pour rester ainsi assis. Et
il se mit en devoir d'arranger plus confortablement
le malade.
- Non, non, monsieur, c'est mieux ainsi, dit
celui-ci en reprenant péniblement haleine
entre chaque mot. Je ne puis reposer,
continua-t-il ; si j'essaie de
m'étendre, il y a là quelque chose
qui m'étouffe. Et il portait la main
à son cou.
L'étranger s'assit près du lit et
resta silencieux, car l'effort qu'avait fait le
malade pour parler l'avait épuisé, et
il demeurait les yeux fermés et la poitrine
haletante. Après quelques instants, il
reprit la parole :
- Je suis malade, monsieur, je suis mourant. Encore
quelques jours, peut-être quelques heures
seulement, et tout sera fini. Il s'arrêta de
nouveau, puis reprit en regardant fixement le
visiteur :
Je sais ce qui arrivera ; il me semble
levoir. Oui, je me vois
étendu sur ce lit comme un cadavre ; je
vois les hommes entrer et me mettre dans mon
cercueil, puis passer la porte, me descendre par
ces escaliers délabrés et me porter
droit au cimetière. Je les vois me placer
dans la fosse, amonceler la terre sur moi et me
laisser là.
L'étranger écoutait, frappé de
stupeur. La peinture était d'une
vérité saisissante ; il n'y
avait rien à répliquer.
C'était la réalité terrible et
dans toute sa nudité,
dépouillée de tout ce qui peut
l'adoucir, et tout cela allait s'accomplir.
Il était déjà là comme
mort, celui qui avait prononcé ces paroles,
dites, semblait-il, dans un dernier effort. Mais
comme l'étranger se penchait vers lui pour
le regarder, les grands yeux du malade s'ouvrirent,
un sourire d'une beauté plus que terrestre
illumina ses traits dévastés, et il
continua :
- Mais ce ne sera pas moi qui serai couché
dans la terre. Je regarde encore là-haut...
là-haut. Et il éleva lentement la
main. Je me vois moi-même, - là-haut,
avec Christ, - avec mon Sauveur, ... là
où II est.
Il ne put en dire davantage. Lecteur,
n'était-ce pas assez ? Pouvez-vous,
comme ce pauvre homme, envisager ainsi ces deux
réalités ?
(Faithful Words.)
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