Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
SIXIÈME ANNÉE 1879



CORRESPONDANCE. 

Question. - Quel est le « péché à la mort », pour lequel la prière n'est pas enjointe ? Voyez 1 Jean V, 16-17.

Réponse. - II est question, dans tout le passage, de la confiance pratique en Dieu, confiance qui s'exerce en vue de tous nos besoins ici-bas, de tout ce que nous avons à coeur de demander à Dieu. Nous savons qu'il nous écoute toujours pour tout ce que nous demandons selon sa volonté (vers. 14). Précieux privilège ! Le chrétien ne désirerait pas même que quelque chose lui fût accordé qui fût contraire à la volonté de Dieu. Il nous accorde la grâce d'intercéder auprès de Lui en amour pour les autres.

Si un frère pêche, et que Dieu le châtie, on peut demander pour ce frère, et la vie lui sera rendue (vers. 16). Le châtiment tend vers la mort du corps [comparez Job XXXIII et XXXVI, et Jacques V, 14, 15) ; nous prions pour le coupable, et il est guéri ; sinon la maladie a son cours.

« Toute iniquité est péché, et il y a tel péché qui n'est pas à la mort » (vers. 17). « Il y a un péché à la mort » (vers. 16) : Ce n'est pas ici, ce me semble, un péché particulier, mais tout péché qui a un caractère tel qu'au lieu de réveiller la charité du chrétien, il réveille son indignation.
Ainsi Ananias et Sapphira ont commis un péché à la mort (Actes V). Ils avaient dit un mensonge, mais un mensonge accompagné de telles circonstances, qu'il excitait l'horreur plutôt que la compassion. Cela se comprend facilement dans d'autres cas. Comparez I Corinthiens XI, 30-32. (ÉTUDES SUR LA PAROLE DE DIEU.)

LA SAINTETÉ DANS LA MARCHE

CONSÉQUENCE DE NOTRE RELATION PERSONNELLE AVEC DIEU.

I

Le salut que Dieu, dans sa grâce infinie, révèle au pécheur, n'est pas simplement une doctrine à saisir par l'intelligence ; c'est, avant tout, la connaissance d'une personne, et cette personne, c'est le FILS DE DIEU.

Telle était la pensée du vénérable Siméon, lorsque, dans le temple, il prit entre ses bras le petit enfant Jésus, et bénit Dieu et dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu TON SALUT, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples... » (Luc II, 25-32).

La connaissance personnelle de Dieu par Jésus-Christ répond seule à l'état du pécheur. En effet, le poids de ses péchés ne permet pas à un homme dont la conscience est réveillée et qui n'a pas cette connaissance de Dieu, d'approcher de Celui qu'il ne voit que comme un juge juste et inexorable dont il redoute la présence ; et, d'un autre côté, il se trouve privé, par ces mêmes péchés, de la communion avec Dieu.

Ainsi pour nous, pécheurs, il faut non seulement que nos péchés soient pardonnés et effacés, mais il faut encore que nous soyons amenés auprès de Dieu dont nous étions éloignés.
Cette vérité, infiniment précieuse pour nous, mais, en même temps, solennelle, est constamment présentée dans la parole de Dieu, ainsi que les deux conséquences qui en découlent : - le jugement du péché, d'un côté ; et, de l'autre, la grandeur de la délivrance.

Le premier grand type de la rédemption que nous trouvons dans les saintes Écritures, c'est la délivrance du peuple d'Israël hors du pays d'Égypte. Ils avaient été longtemps retenus là dans un dur esclavage, sous le poids duquel ils gémissaient et poussaient des soupirs qui montaient jusqu'à Dieu ; alors Dieu leur prépara un libérateur dans la personne de Moïse.

La commission que Dieu donne à Moïse lorsqu'il l'envoie vers le peuple d'Israël, fait ressortir non seulement ses desseins en faveur de ce peuple, mais aussi le caractère moral de leur délivrance. Dieu voulait accomplir ce qu'il avait promis par serment aux ancêtres de ce peuple, à Abraham, Isaac et Jacob, - savoir, de leur donner un pays découlant de lait et de miel, où Lui-même les bénirait d'une manière digne du Dieu tout-puissant.

Mais toutes les bénédictions temporelles préparées en si grande abondance pour ce peuple selon la faveur de Dieu, tendaient à un but moral d'une beaucoup plus grande importance ; c'était l'exercice de leur coeur en la présence du Dieu qui les bénissait, et auprès de qui ils avaient à apprendre l'obéissance.
Ce côté des voies de Dieu est développé dans le livre du Deutéronome. Citons seulement un passage (chap. V, 33), au milieu d'une quantitéd'autres qui proclament la même chose : « Vous marcherez dans TOUTE la voie que l'Éternel votre Dieu vous a prescrite, afin que vous viviez et que vous prospériez et que vous prolongiez vos jours au pays que vous posséderez, »

La communion avec Dieu, des paroles duquel ils devaient vivre (Deutéronome VIII, 3), n'était que le résultat immédiat du grand principe de leur délivrance, que Dieu Lui-même énonce lorsqu'il envoie Moïse pour délivrer le peuple (Exode III,8). L'Éternel dit à son serviteur : « J'ai très bien vu l'affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai ouï le cri qu'ils ont jeté à cause de leurs exacteurs, car j'ai connu leurs douleurs, c'est pourquoi JE suis DESCENDU pour le délivrer. ». Mettre fin au pénible esclavage sous lequel Israël gémissait en Égypte, n'était qu'une oeuvre subsidiaire, quoique nécessaire pour l'accomplissement des desseins de Dieu de l'introduire dans le bon pays de Canaan. Mais le point capital, ce qui devait surtout agir sur le coeur du peuple, c'est que Dieu était intervenu LUI-MÊME, d'une manière personnelle, pour opérer la délivrance : « JE SUIS DESCENDU », dit-Il.

Si, d'une part, ce grand fait donnait l'assurance qu'aucune difficulté, aucune puissance ne pourrait mettre obstacle à ce que l'oeuvre se fît et s'achevât, - puisque le Dieu tout-puissant était venu Lui-même pour l'accomplir, - le peuple devait comprendre, en même temps, qu'il avait affaire avec Dieu, et, par conséquent, être en règle avec Lui au point de vue de la sainteté.

C'est ce dont nous avons une image dans le buisson tout en feu, et qui ne se consumait point, la grande vision que vit Moïse au désert (Exode III). Le buisson ne se consumait pas à cause de la présence même de DIEU. C'est la grande leçon tant de fois répétée dans les rapports variés de Dieu avec son peuple. Dieu ne peut pas changer de caractère ; II ne peut pas rabaisser le niveau de sa sainteté en faisant entrer un peuple pécheur en relation avec Lui. Il ne peut pas supporter le péché, mais II veut agir en grâce pour prendre à Lui le peuple. Il ne tient pas le coupable pour innocent, mais II peut pardonner et déployer sa grâce, parce qu'il trouve moyen d'ôter l'iniquité, la transgression et le péché, qui, sans cela, feraient condamner le pécheur. (Voyez Exode XXXIV, 6, 7.)

Bien que la grâce de Dieu se déployât dans sa plénitude, elle ne tolérait cependant pas la moindre indifférence au sujet du péché. Dieu voulait un peuple saint. Or, il trouvait un peuple pécheur, qui avait besoin d'être sanctifié. Il était « descendu » pour le délivrer, non pour le consumer ; mais le Dieu qui était ainsi « descendu » était « un feu consumant » (Deutéronome IV, 24 ; IX, 3), en sorte qu'il leur dit : « Gardez donc mes commandements et faites-les : Moi, je suis l'Éternel. Et ne profanez pas le nom de ma sainteté, car je serai sanctifié entre les enfants d'Israël : Je suis l'Éternel qui vous sanctifie, et qui vous ai retirés d'Égypte pour vous être Dieu : Moi, je suis l'Éternel » (Lévitique XXII, 31-33).
« Moi, je suis l'Éternel » ; voilà le point de départ, la raison suprême de toutes les ordonnances données au peuple d'Israël. Dieu se glorifie en se révélant comme le Libérateur et le Sauveur de son peuple.

Le récit frappant et intéressant des voies de Dieu avec le peuple d'Israël n'est cependant pas simplement une histoire d'où l'on peut tirer des leçons morales. Il fait partie des grands principes du gouvernement de Dieu, et nous fait voir sur quel pied Dieu peut nous faire entrer en relation avec Lui. La vision du buisson tout en feu pose les bases de ces principes au point de vue de la sainteté de Dieu.

Si Dieu délivrait le peuple par son intervention directe, le peuple avait affaire à Lui personnellement, en sorte que Dieu dut faire connaître comment cette relation personnelle pouvait être une chose possible. Le buisson était bien propre à cela : rien ne brûle plus rapidement qu'un buisson d'épines dans le désert ; le feu y était ; néanmoins le buisson n'était pas consumé. Quelque merveilleux que cela puisse paraître, il en est ainsi de nous lorsque Dieu nous fait entrer en relation avec Lui. C'est le fait de sa présence qui nous garantit de la destruction qui serait la juste conséquence de notre péché et de notre rébellion ; car Dieu est souverain en grâce, tout en étant juste et saint. Puisque Christ a porté les péchés et leur jugement de la part de Dieu, Dieu peut maintenant montrer sa justice en justifiant celui qui croit en Jésus.

QUAND PARAÎTRAI-JE DEVANT LA FACE DE DIEU ?

Est-ce avec une bonne conscience, cher lecteur, avec un coeur débarrassé de toute crainte dans l'assurance divine que Dieu est POUR VOUS, que vous pouvez vous approprier ces paroles : « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant ; quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? » (Psaume XLII, 2.) Ou bien est-ce que la conviction intérieure d'être obligé de comparaître devant Dieu remplit votre âme d'inquiétude ?

Il y a ici une nécessité à laquelle nul ne saurait se soustraire ; Dieu, dans sa parole, a dit : « II FAUT » (2 Corinthiens V, 10) :
« II FAUT que nous soyons tous manifestés devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal. »

« Dieu ordonne maintenant que tous, en tous lieux, se repentent, parce qu'il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée par l'homme qu'il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l'ayant ressuscité d'entre les morts » (Actes XVII, 31).

Il est encore écrit que « Dieu amènera toute oeuvre en jugement, touchant tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste XII, 14).
Devant ce jugement rien ne sera oublié., car le Seigneur Jésus a dit : « Je vous dis que de toute parole oiseuse qu'ils auront dite, les hommes rendront compte au jour du jugement ; car par tes paroles tu seras justifié, et par tes parolestu seras condamné »... « C'est de l'abondance du coeur que la bouche parle » (Matthieu XII, 34-37).

Tout est enregistré devant Dieu, et ceux qui seront jugés devant le grand trône blanc le seront « d'après les choses qui sont écrites dans les livres, selon leurs oeuvres » (Apocalypse XX, 12).

Qu'elle est donc heureuse et bénie, la part du croyant dont les péchés sont effacés par le précieux sang de Christ ; car Jésus a dit : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole et qui croit Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean V, 24).
Cher lecteur encore inconverti, quand sera-ce que vous, vous écouterez la voix du Sauveur et que, plein de joie et de reconnaissance, vous prendrez votre place avec ceux qui invoquent son nom ?

« L'ÉTERNITÉ, C'EST TROP LOIN POUR MOI »

Voilà, lecteur, les paroles que j'ai entendues sortir de la bouche d'une personne dont je m'efforçais de diriger les pensées vers les choses de Dieu, vers ces réalités qui ne se voient pas, il est vrai, des yeux de la chair, mais qui n'en subsistent pas moins, et qui, tandis que tout le reste passe, demeurent et « sont éternelles » (2 Corinth. IV, 18).
Tous n'expriment pas d'une manière aussi crue et aussi effrayante ce qu'il y a dans leur coeur au sujet de l'avenir, mais combien qui, s'ils voulaient être sincères, seraient forcés d'avouer qu'au fond ils ont la même pensée.

Vous-même, lecteur, en lisant ces paroles, vous avez peut-être été choqué, mais, soyez, vrai, ne vivez-vous pas comme si l'éternité était si loin, si loin de vous, que vous n'avez guère besoin d'y penser, que ce sera pour un autre moment, quand vous en aurez le loisir ?

L'éternité, cela gène, en effet ; c'est une pensée qui embarrasse pour la poursuite et la jouissance des choses de la terre. On n'a pas trop de tout son temps, n'est-ce pas, pour nourrir soi et sa famille, s'occuper de ses affaires et s'amuser un peu ? Venir jeter ce grand mot à la traverse, cela ne peut qu'entraver dans ce que l'on a à faire. Laissons donc cela pour le moment, pense-t-on, c'est trop loin pour nous.
Très bien ; mais, parce que vous en éloignez la pensée de votre esprit, cela détruit-il la réalité et la proximité de la chose ? Ah ! lecteur, si vous agissiez ainsi vous seriez semblable à cet oiseau qui, poursuivi par le chasseur, croit qu'en cachant sa tête il se dérobe au danger.

L'éternité existe, quelle qu'elle soit, et, à moins de supposer que vous êtes comme les bêtes qui périssent absolument quand leur souffle s'est éteint, rappelez-vous que, quand les scènes fugitives de cette vie si courte auront pris fin, les périodes sans fin de l'éternité se dérouleront pour vous, - vous ne cesserez pas d'exister.
Qu'y aurait-il sans cela pour vous quand vous aurez rendu le dernier soupir, quand vous serez un froid cadavre prêt à être rendu à la poussière, la proie de la corruption ? Le néant ? c'est-à-direrien ? Non, lecteur, tout votre être intérieur proteste contre cette idée qui vous assimile à une bête. Vous savez très bien qu'après la mort il y a quelque chose, et c'est l'éternité.
Dieu, qui vous a placé sur cette terre, n'a pas voulu vous laisser dans l'ignorance à cet égard, et, quelles que soient les pensées des hommes présomptueux et enflés de leur vaine science, vous comprenez qu'il est digne de la sagesse et de la bonté du Créateur de donner à sa créature intelligente la connaissance de ce qui lui importe le plus.
Eh bien, ce Dieu, dans la Bible, sa parole, vous apprend que si l'homme, quant à son corps, a été tiré de la poudre de la terre, son âme, l'être qui anime le corps et qui comprend l'intelligence et les affections, est le souffle même de Dieu (Genèse II, 7).

Croyez-vous que le souffle de Dieu puisse être anéanti ? Aussi, quand il est question de ce que deviennent à la mort ces deux parties qui composent l'homme, il est dit : « La poudre retourne en la terre comme elle y avait été, et l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné » (Ecclésiaste XII, 9). L'esprit perd-il là son existence ? Non, car notre Seigneur Jésus-Christ, répondant aux Sadducéens, ces libres penseurs de son temps qui voulaient aussi bannir l'éternité de leurs pensées, leur dit, en leur parlant de ceux qui étaient morts depuis longtemps : « Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car pour lui tous vivent » (Luc XX, 38). Ainsi, lecteur, l'éternité existe, non seulement en elle-même, comme un fait abstrait qui ne nous toucherait pas, mais elle existe pour chacun de nous, pour vous qui, vivant maintenant, vivrez toujours. « Les uns s'en iront dans les tourments éternels et les justes dans la vie éternelle » (Matthieu XXV, 46) ; mais pour les uns et les autres, ce sera l'ÉTERNITÉ, et la vie, l'existence pendant l'ÉTERNITÉ.

Maintenant, j'en reviens à ces paroles qui remplirent mon coeur, en les entendant, de douleur, et, je puis le dire, me firent frissonner : « L'éternité, c'est trop loin pour moi. » - « Qu'est-ce donc que votre vie ? Car elle n'est qu'une vapeur paraissant pour un peu de temps et puis disparaissant » (Jacques IV, 14). « Toute chair est comme l'herbe et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe » (1 Pierre I, 24). Quelles images frappantes de la fragilité du fil qui nous retient à la vie présente, et de la brièveté de cette existence ! Bien loin que l'éternité soit éloignée de vous, vous êtes sur le seuil ; un moment suffit pour vous le faire franchir. Combien de centaines, à l'instant même où vous lisez ces lignes, entrent dans ce lieu d'où l'on ne revient pas et où tout est fixé à jamais, bonheur ou malheur. (Lisez Luc XVI, 19-31.) Votre tour va venir ; pussiez-vous le reculer jusqu'aux dernières limites de la vie humaine, il faut passer cette porte qui sépare le temps de l'éternité, et qu'est-ce que vingt, trente, cent ans, devant le mot TOUJOURS, AUX SIÈCLES DES SIÈCLES ? Mais si la fin est certaine, le moment, je le répète, est tout ce qu'il y a de plus incertain.

Quand l'homme riche se couchait le soir dans la joie de son coeur d'avoir de si amples récoltes et se berçait de rêves d'un avenir tranquille et enrichi de bien-être, pensez-vous qu'il se doutât que c'était pour la dernière fois sur la terre, et qu'il n'ouvrirait plus jamais les yeux sur ses richesses ? Mais la parole irrévocable lui fut adressée, parole pour lui pleine de terreur : « Insensé, CETTE NUIT MÊME ton âme te sera redemandée » (Luc XII, 20).
Quand Ananias et Saphira venaient mentir devant Pierre pour conserver, sous une apparence hypocrite de piété, quelques misérables biens terrestres, combien ils étaient loin de s'imaginer que la mort était là qui allait leur ravir tout, en les introduisant dans l'éternité !

0 mon lecteur, l'éternité n'est pas loin ; quelque chose d'aussi mince, d'aussi fragile qu'une toile d'araignée que le vent brise et emporte, vous en sépare. Et si elle s'ouvrait pour vous aujourd'hui, en ce moment, où iriez-vous ? Êtes-vous fixé, bien au clair à cet égard ?
Il ne sert à rien d'en chasser la pensée, de chercher à s'étourdir, ou de se persuader qu'on aura toujours bien le temps, « Que donnera l'homme en échange de son âme ? Que lui servira-t-il de gagner tout le monde s'il fait la perte de son âme ? » Voilà la question solennelle.

Il n'y a qu'un moyen, un seul de n'avoir ni doute, ni anxiété ; de n'avoir plus envie de repousser l'éternité, mais, au contraire, d'être heureux de savoir qu'elle est près, oui, tout près.
Ce moyen, c'est de connaître Celui qui donne la vie éternelle. Ceux qui la possèdent voient s'ouvrir devant eux une éternité de gloire, de félicité, de bonheur sans fin. (Lisez Apoc. XXII, 1-5.)
Cher lecteur, le témoignage de Dieu est celui-ci : « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils » (1 Jean V, 11). « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jean III, 36). Oh ! puissiez-vous venir à Lui et jouir de ce qui vous rendra à jamais heureux !

SAUVÉ À LA ONZIÈME HEURE

Les conversions au lit de mort sont pour la plupart douteuses. Ce n'est pas que je veuille limiter la grâce de Dieu ; il se peut que le brigand crucifié, qui avait péché toute sa vie ouvertement contre Dieu, ne soit pas l'unique exemple d'une âme qui, ne pouvant plus pécher comme elle l'avait fait, se soit tournée vers le Seigneur, ait reçu par grâce le pardon de toutes ses fautes, et soit passée du temps dans l'éternité, lavée dans le sang de l'Agneau, pour se joindre au choeur bienheureux des rachetés.

Mais, je le répète, ces conversions sont douteuses, très douteuses. Dieu, qui voit les coeurs, sait s'il y a réalité, mais l'Écriture est là qui dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. - » On court risque, à de pareils moments, de prêter la main au diable quand on y pense le moins. Ceux qui s'occupent des âmes ont à reconnaître, à leur confusion, que si telle personne était morte quandtout espoir de guérison semblait loin, ils auraient rendu grâces à Dieu d'avoir sauvé au dernier moment un grand pécheur. Mais le malade, contre toute attente, recouvre la santé, et, avec elle, reprend toutes ses vieilles habitudes de péché et de légèreté. Et pourtant cet homme avait écouté avec avidité ce qui lui était dit de l'amour de Dieu, qui a donné son Fils unique pour des pécheurs tels que lui. Il semblait avoir saisi pour lui-même que l'oeuvre parfaite que Christ a accomplie sur la croix répondait aux besoins de son âme, et il donnait son assentiment à cette vérité que le sang de Jésus-Christ purifie de tout péché. Il professait s'appuyer sur ces grandes vérités fondamentales, et attendait avec calme le moment de son départ.

Il peut donc y avoir un assentiment donné à ces vérités ; il peut y avoir une apparence de paix, sans que la conscience ait été vraiment atteinte, et sans que la question du péché ait été posée entre l'âme coupable et le Dieu saint. Or, ce calme trompeur ne peut être autre chose que la puissance de Satan se tenant auprès de l'homme mourant et lui disant : « Paix, paix », quand il n'y a pas la vraie paix. Plus d'un, hélas ! sont morts convertis seulement en apparence au dernier moment. Et combien n'y en a-t-il pas qui se sont rétablis pour s'enfoncer plus avant que jamais dans le péché !

Lecteur, vous n'êtes peut-être pas sauvé : ne risquez pas le salut de votre âme en attendant, comme plusieurs le font, jusqu'à la onzièmeheure. Elle pourrait venir sans vous apporter aucune offre de grâce.
Mais, direz-vous, n'est-il pas parlé de ceux qui furent appelés à la dernière heure et qui vinrent ? Oui, mais vous oubliez que ces hommes répondirent au PREMIER appel du Maître. Personne, jusqu'alors, ne les avait engagés (Matth. XX, 7).
Pouvez-vous dire la même chose ?
Mais le brigand ne fut-il pas sauvé à la onzième heure ? Autant que nous le savons, il saisit la première occasion qu'il avait jamais eu de reconnaître, comme Seigneur et Roi, Jésus de Nazareth, le rejeté et le méprisé des hommes, en disant : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. »
Vous ne trouverez pas, dans la Bible, un seul exemple d'un homme qui, pendant sa vie, a rejeté tout appel à la repentance, toute sollicitation de se décider pour Christ, - qui a ainsi toujours résisté au Saint-Esprit, - et qui, à la onzième heure, ait saisi le salut et soit mort en paix.
Ne vous jouez donc plus de Dieu, de votre âme et de l'éternité.

« ELLE NE PEUT VOUS COMPRENDRE. »

« L'entrée de tes paroles illumine, et donne de l'intelligence aux simples ». (Psaume CXIX, 130.)

Dans l'été de 1874, je me trouvai conduit avec un ami à B., où nous commençâmes à prêcher l'Évangile, visitant aussi journellement les âmes chez elles. Je fus amené, une après-midi, à entrer dans une petite maison située au centrede la ville. Une femme qui avait déjà dépassé l'âge moyen de la vie, m'introduisit dans une chambre où se trouvait assise dans un coin une jeune fille d'apparence chétive, et dont le visage était aussi pâle qu'un linge.
Après m'être entretenu avec la personne qui m'avait reçu et pour laquelle les paroles qu'il me fut donné de lui dire, furent en bénédiction, je me tournai vers la jeune fille pour lui parler.

« C'est inutile, Monsieur », me dit madame B., « elle ne peut vous comprendre, elle a eu des convulsions depuis son enfance, et son intelligence est loin. »
Mais ayant déjà vu auparavant la puissance du Seigneur qui, dans un cas semblable, avait fait pénétrer sa parole dans le coeur d'un pauvre idiot, je répétai lentement à la jeune fille, en les lui faisant redire mot après mot, ces paroles : « Le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché. »

Je revins plusieurs fois ; la mère, qui avait été amenée à se réjouir dans le Seigneur par la connaissance du salut parfait qui se trouve en Christ, s'intéressait d'autant plus à l'âme de son mari et de son enfant. Chaque fois je répétais à celle-ci le même verset, lui faisant redire les mots après moi, jusqu'à ce qu'un jour, je lui demandai : « Que fait le sang de Jésus, Fanny ? »
D'un ton ferme et avec un regard où brillait l'intelligence, elle répondit : « II me purifie de tout péché. »
« Je crois, » dis-je à la mère, « que la paroleentre dans l'âme de votre fille, et que son esprit s'ouvre », et vraiment, il en était ainsi.

La mère fut frappée d'étonnement ; « c'est un miracle », disait-elle ; et, en effet, c'en était un, car toute vraie conversion est un miracle ; seulement, dans ce cas, ce qu'il y avait de plus, c'est qu'un remarquable degré d'intelligence avait été rendu à la jeune fille.

Mon ami s'intéressa aussi à elle, et, comme elle pouvait maintenant comprendre, il l'amena à voir que non seulement Christ était mort pour ses péchés et que le sang de Jésus l'avait purifiée, mais encore qu'elle était morte avec Christ dans sa mort, cette mort ayant été appliquée à sa nature. Elle sembla bien saisir aussi son acceptation « dans le Bien-Aimé », de sorte que, lorsque je la revis quelques mois plus tard, je fus surpris de voir combien de progrès elle avait fait dans la connaissance de Christ. Elle apprit aussi à attendre le retour du Seigneur, et à le désirer ardemment.

Je pense que ce fut l'année suivante qu'elle exprima le désir de prendre sa place à la table du Seigneur. Comme elle n'était pas en état de venir au local où se tenaient les réunions, quelques-uns d'entre nous vinrent chez sa mère et nous passâmes là ensemble quelques moments particulièrement bénis, la présence du Seigneur se faisant sentir d'une manière manifeste au milieu de nous.
Lorsque la coupe lui fut passée, Fanny se leva tout d'un coup et dit d'une voix distincte etavec un accent solennel : « Je prends cette coupe en souvenir de la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. » Tous pleuraient ; nul de ceux qui étaient là présents n'oubliera ce jour.

Elle s'affaiblissait graduellement et ses accès devenaient plus fréquents. Sa mère lui disait : « Fanny, combien Dieu a été bon de te soutenir encore dans cette crise », et elle répondait : « Ma mère, attendez le Seigneur ; oui, je vous le dis, attendez le Seigneur. »
Si les étrangers entraient et lui demandaient : « Comment allez-vous, Fanny ? » - « Bien », répondait-elle ; mais quand ils s'en allaient, elle disait : « Je voudrais qu'ils fussent aussi heureux que je le suis maintenant, attendant le moment où le Seigneur viendra me chercher pour être toujours avec Lui. »
Elle disait à sa mère : « Maman, si j'arrive la première à la maison, quel bonheur de te voir quand tu y viendras aussi ; mais il nous faut attendre le moment du Seigneur. »

Elle mourut dans une de ses crises ; elle ne pouvait parler, mais elle prit la main de sa mère, regarda vers le ciel et sourit ; c'est ainsi que s'endormit, en pleine sécurité dans les bras de Jésus, Fanny, pauvre d'intelligence aux yeux de la chair, riche en Dieu par un miracle de sa grâce exercée envers son âme et son corps. Ainsi Dieu se sert des choses folles de ce monde pour confondre les sages, et des choses faibles pour confondre les fortes, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. (Voyez 1 Corinthiens I, 27-29.)
Veuille le Seigneur se servir de ce simple récit pour sa gloire. « Le témoignage de l'Éternel est assuré, donnant la sagesse an simple. »
A.-P. C.


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