Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
SIXIÈME ANNÉE 1879



LE SAUVEUR

Les saintes Écritures nous enseignent deux choses à l'égard de notre état par nature : d'abord que tous les hommes sont pécheurs et ont péché. Or, ce premier point, quoiqu'on n'aime pas à y penser, je ne l'ai jamais entendu contester par personne ; j'ai vu beaucoup d'hommes, mais jusqu'à aujourd'hui je n'en ai pas rencontré un seul qui osât dire : Moi, je suis saint, je ne suis pas pécheur, je n'ai jamais péché. Je ne vous crois pas capable, mon cher lecteur, de dire une absurdité pareille ; vous convenez certainement que vous êtes pécheur et que vous avez péché,et ainsi vous mettez en quelque sorte votre sceau sur ce que Dieu dit dans sa parole, et vous en affirmez la vérité.

Le second point à considérer, c'est que la Bible affirme nettement que le péché sépare l'homme de Dieu, que tel qu'il est, pécheur, il ne peut pas habiter avec Dieu, et qu'il est exposé à être rejeté de sa présence et éternellement perdu. C'est contre ceci surtout qu'on se révolte.

Eh bien ! écoutez ; allez, je vous prie, chez l'homme le meilleur, le plus indulgent, le plus miséricordieux que vous connaissiez, et demandez-lui s'il voudrait admettre dans son intimité, dans son salon, s'il en a un, des voleurs, des ivrognes, des brigands, etc. ? Cet homme vous répondrait : Non, mon ami ! Et si vous lui dites : Pourquoi cela ? il vous dira : Eh ! parce que je ne puis pas supporter de tels personnages et qu'en les recevant je participerais à leurs péchés. - Et vous, cher lecteur, vous trouveriez étrange que Dieu ne veuille pas recevoir dans le ciel des êtres pécheurs et souillés comme nous le sommes tous ? Quoi ! vous voudriez que Dieu fermât les yeux sur les iniquités de l'homme ? et même qu'il les sanctionnât par sa présence ? Ce serait demander à Dieu qu'il fît une chose que le plus simple honnête homme du monde se refuserait à faire.

Comprenez bien ceci, cher lecteur : le péché n'est pas seulement une offense faite à Dieu, offense qui exige un châtiment, mais c'est aussi une souillure que la nature de Dieu repousse absolument. Il en résulte que nous sommes tous
perdus, parce que nous sommes tous souillés, tous pécheurs. « II n'y a pas de juste, pas même un seul, » ni vous ni moi, mon cher lecteur. Étant ainsi perdus, c'est d'un SAUVEUR que nous avons besoin. Ce Sauveur, Dieu nous l'a fait connaître en se révélant Lui-même à nous, pécheurs.

La Bible nous dit que Dieu est saint, qu'il a le mal en détestation, qu'il est juste et ne tient pas le coupable pour innocent ; elle dit même qu'il est un « feu consumant » (Exode XXXIV, 7 ; Deutéronome IV, 24 ; Hébreux XII, 29) ; mais elle nous parle aussi de Lui comme étant amour : « Dieu est amour » (1 Jean IV, 8, 16). Or, il est naturel que l'on demande quelle preuve Dieu a donnée de son amour. Cette preuve, la voici :
« Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (1 Jean III, 16). « En ceci est l'amour, non que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima, et qu'il envoya son Fils pour être la propitiation de nos péchés » (1 Jean IV, 10). « Dieu constate son amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, CHRIST EST MORT pour nous » (Romains V, 8).

Ce n'est pas tout : Jésus-Christ s'est Lui-même présenté aux hommes comme l'envoyé de Dieu. Lorsque dans la synagogue, à Nazareth, on Lui donna le livre saint, II trouva la place où il était écrit à son égard : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; II m'a envoyépour publier aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour mettre en liberté ceux qui sont foulés, et pour publier l'an agréable du Seigneur. » Puis il ajouta : « Aujourd'hui cette écriture est accomplie, vous l'entendant. » - « Et tous lui rendaient témoignage et s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Luc IV, 18-22). Au riche Zachée, II a dit, étant dans sa maison : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc XIX, 10). - « Cette parole, dit l'apôtre, est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont moi je suis le premier » (1 Timothée I, 15).

Telle est, mon cher lecteur, la preuve que nous avons de l'amour de Dieu pour nous ; il est impossible de l'exprimer mieux que ne le fait le premier passage que vous venez de lire : « Dieu a tant aimé le monde... » Par amour pour le monde et afin de sauver les pécheurs, Dieu a donné son Fils unique ; la Parole a été faite chair, pour faire la propitiation de nos péchés. Voilà la preuve, la démonstration de l'amour de Dieu envers les pauvres pécheurs.

Auriez-vous quelque chose à dire contre cette doctrine de l'Écriture ? Trouveriez-vous étrange que votre Créateur s'intéressât à vous ? Quand mon enfant gît dans la misère la plus profonde, ai-je tort de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l'en délivrer ? Est-ce que la pensée que Dieu a eue de sauver des pécheurs et des méchants,comme vous et moi, peut vous irriter ? Trouvez-vous cette pensée indigne de Lui ? Comment ! vous voulez le bonheur de vos enfants, et vous trouveriez étrange que Dieu ne voulût pas le vôtre ? Une telle pensée ne supporte pas l'examen : on la rejette.

Les passages que nous venons de citer établissent très-clairement que c'est pour sauver les pécheurs que Jésus-Christ est venu dans le monde. La preuve que Dieu a aimé le monde, ce n'est pas seulement qu'il ait envoyé son Fils dans le monde, mais qu'il l'y ait envoyé pour chercher et sauver ce qui était perdu.

Maintenant, examinons un peu ce que Jésus-Christ a dû faire et ce qu'il a fait pour sauver les pécheurs. Pour cela, regardez à la croix de Jésus. Et d'abord, ne perdez pas de vue que Celui qui est là, entre deux malfaiteurs, est absolument saint, absolument juste et sans péché, et que, comme l'un des hommes qui assistaient à sa crucifixion l'a dit : « Certainement cet homme était le Fils de Dieu » (Matthieu XXVII, 54), Pi lui-même ayant déjà déclaré qu'il ne trouvait aucun crime en lui (Luc XXIII, 4). En outre, souvenez-vous que si Jésus se laisse prendre et mener au supplice sans résistance, sans ouvrir la bouche, comme un agneau muet (Esaïe LUI), ce n'est pas qu'il n'eût la puissance d'échapper à ses bourreaux, car II dit à Pierre qui avait tiré l'épée, qu'il pourrait demander à son Père plus de douze légions d'anges, mais qu'il fallait que l'Écriture fût accomplie (Matthieu XXVI, 53).

Ailleurs, Jésus-Christ dit : « Je laisse ma vie... personne ne me l'ôte ; j'ai le pouvoir de la laisser et le pouvoir de la reprendre » (Jean X, 17, 18). C'est donc bien volontairement que le Seigneur est mort.
Mais pourquoi meurt-Il ? La réponse que la Bible fait à cette question est fort claire.
Le Saint-Esprit, par le prophète Ésaïe, sept cents ans avant Jésus-Christ, disait de Lui : « II a porté nos langueurs, et il a chargé nos douleurs, et nous avons estimé qu'étant ainsi frappé, il était battu de Dieu et affligé. Or il était navré pour nos forfaits, et froissé pour nos iniquités ; l'amende qui nous apporte la paix est tombée sur lui, et par sa meurtrissure nous avons la guérison » (Ésaïe LIII, 4, 5). Et dans le Nouveau Testament nous lisons que Celui qui n'a pas connu le péché a été fait péché pour nous (2 Corinthiens V, 21). « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures » (1 Corinthiens XV, 3). « II a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Romains IV, 25). « Christ a souffert une fois pour les péchés, lui, le Juste, pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pierre III, 18). Qu'est-ce à dire ? C'est que Jésus-Christ, par un amour que l'homme égoïste a peine à comprendre, prend la place des coupables, II prend sur Lui et pour son compte leurs fautes, leurs péchés et leurs crimes ; II est fait péché pour eux, et reçoit à leur place le châtiment dû à leurs péchés.
C'est là ce que Jésus-Christ a fait pour nous.

C'est pour nous, pour nos péchés que Jésus-Christ a souffert et qu'il est mort. Il a reçu, Lui, le salaire dû à mes péchés ; et moi, croyant en Lui, je n'ai pas à le recevoir, Dieu ne me le demandera pas.

Voilà le témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. Il a dit que celui qui croit ce témoignage a la vie éternelle. Lisez dans la première épître de Jean, chapitre V, versets 9-13. Que Dieu vous accorde, à vous, mon cher lecteur, de jouir de cette pleine assurance, en la présence du Dieu vivant.

LA VOIX DE LA SENTINELLE

« O sentinelle ! qu'y a-t-il depuis le soir ? 0 sentinelle ! qu'y a-t-il depuis la nuit ? La sentinelle a dit : Le matin vient, puis il s'en va être nuit : Si vous demandez, demandez ; retournez, venez » (Esaïe XXI, 11, 12).

Une année vient de s'écouler, une autre a commencé son cours. C'est une nouvelle borne passée sur la route qui aboutit à l'éternité. Le monde, plongé dans le sommeil, n'y fait pas attention. Un petit nombre veillent et attendent le lever de l'étoile du matin. Et toi, pécheur qui lis ces lignes, où es-tu ? « OÙ ES-TU ? » Ces mots résonnent encore une fois à tes oreilles, comme jadis à celles du premier homme dans le paradis terrestre. Un autre cri se fait aussi entendre à l'heure de minuit : « Voici l'époux ; » « la venue du Seigneur est proche ; » sortez à sa rencontre.

À ces voix le moqueur joint aussi la sienne : « Où est », dit-il, « la promesse de sa venue ?car depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création » (2 Pierre III, 4). Du mont de Séhir sort la parole de raillerie : « Sentinelle, qu'y a-t-il depuis le soir ? Sentinelle, qu'y a-t-il depuis la nuit ? »
O vous, qui avez des oreilles pour entendre, écoutez ce que dit la sentinelle !

Lecteur, c'est maintenant le temps de la nuit ! Depuis que le Fils de Dieu a été crucifié, Lui, « la lumière du monde », la lumière a été transportée dans la gloire et le monde est dans la nuit où il dort. Mais le royaume des cieux, c'est-à-dire la chrétienté, a été fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, sortirent à la rencontre de l'époux qui avait quitté ce monde et devait bientôt revenir pour prendre à Lui son épouse. Cinq d'entre elles étaient sages, cinq étaient folles.

Remarquez, lecteur, cerf deux classes de professants dans la sphère de la chrétienté. Les folles, en prenant leurs lampes, n'avaient point pris d'huile ; les sages, avec leurs lampes, avaient aussi pris de l'huile dans leurs vaisseaux. C'est ce qui se voit autour de nous : tous ont la lampe de la profession, les sages seuls ont de l'huile, le Saint-Esprit, - gage et sceau de leur adoption dans la famille de Dieu, - arrhes de l'héritage, pour la rédemption de la possession acquise (voyez Éphésiens I, 14).
Lecteur, desquels êtes-vous ? Tandis que Christ est resté dans la gloire, tous se sont assoupis etendormis : tel a été l'état de la chrétienté durant bien des siècles. Mais « à minuit » il s'est fait un cri : « Voici l'époux ! sortez à sa rencontre. » II est ajouté, dans la parabole : « Alors toutes les vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. » Lecteur, c'est là la voix de la sentinelle. Le cri de minuit a déjà retenti. Les professants dans la chrétienté s'éveillent.

« La sentinelle dit : Le matin vient, puis il s'en va être nuit : si vous demandez, demandez ; retournez, venez. » L'heure de minuit est passée, et plus fort se fait entendre le cri de la sentinelle. À mesure que chaque vierge assoupie s'éveille et apprête sa lampe, les échos répètent le cri jusqu'à ce qu'il ait été entendu d'un bout à l'autre de la chrétienté, et que toutes les « vierges », sages et folles, soient réveillées par l'appel.

Aussi longtemps qu'elles dorment, les unes et les autres sont inconscientes de ce que comporte leur profession ; elles ne savent si elles ont ou non l'huile du Saint-Esprit. Mais maintenant elles s'éveillent ; les sages reconnaissent qu'elles ont de l'huile, les folles trouvent qu'elles n'en ont pas. Les lampes sont apprêtées et allumées, quelques-unes pour brûler avec une lumière constante, d'autres, hélas ! pour jeter un éclat passager qui bientôt s'éteint pour toujours dans les ténèbres de minuit. O mon lecteur, desquels êtes-vous, parmi ceux qui s'éveillent ? L'époux approche, les folles crient aux sages : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. » Dans leur trouble, elles vont de réunion d'appel en réunion d'appel : « Non, disent les sages, nous ne pouvons vous en donner. Allez vers ceux qui en vendent, et en achetez pour vous-mêmes. » La séparation entre les sages et les folles s'effectue, et qu'arrive-t-il ensuite ? L'époux vient ; celles qui sont prêtes entrent avec Lui aux noces, puis « la porte fut fermée ».

Voilà, lecteur, où nous en sommes dans l'histoire de la chrétienté. Le Seigneur a divisé la dispensation en quatre veilles de la nuit. Il a dit : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra ; le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou au matin ; de peur qu'arrivant tout à coup, il ne vous trouve dormant. » Le soir, de six à neuf heures, est passé ; le milieu de la nuit, de neuf à douze, est passé aussi. Quelles sont les veilles suivantes ? Le chant du coq, puis le matin. Le matin vient. Deux signes l'annoncent : l'étoile du matin (Apocalypse XXII, 16), et le soleil de justice (Malachie IV, 2). Christ est l'accomplissement des deux. Il vient d'abord comme l'étoile brillante du matin pour prendre les vierges sages, son épouse céleste, dans la gloire céleste. Il reviendra ensuite avec elle vers la terre pour juger le monde en justice.

Cher enfant de Dieu, lève en haut la tête, rempli de joie dans la perspective de voir le Seigneur Jésus !
Et toi, pauvre pécheur égaré, réveille-toi de ton sommeil et apprête ta lampe ; retourne à Celui duquel tu t'es éloigné. Viens au Sauveur,avant que ce ne soit trop tard, car une fois que l'étoile du matin se sera levée, la porte de la miséricorde sera fermée pour toi ; tu seras laissé dehors, dans l'éternelle obscurité. Ce sera pour toujours, - toujours !
Christ vient pour ses saints. Ce sera au chant du coq, car c'est alors que se lève l'étoile du matin. Espérance bénie pour celui qui veille ! glas funèbre plein de terreurs pour le faux professant ! Cher lecteur, le matin vient, mais aussi la nuit. Si tu rejettes Christ, l'étoile du matin, tu seras jeté pour toujours dans les ténèbres de dehors. Quand le matin se sera levé radieux pour les saints ressuscités et le monde renouvelé, toi, tu entendras la sentence du juge : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges. »

O NUIT TERRIBLE, NUIT PROFONDE ET ÉTERNELLE DE L'ENFER ! nulle étoile du matin n'y viendra annoncer l'aurore ; nul soleil béni de justice ne s'y lèvera, portant la santé dans ses rayons. Non, lecteur, rien autre que les flammes livides de l'étang de feu et de soufre n'éclaire les perspectives désolées de l'enfer. Le diable sera là avec ses anges ; la « bête » et « l'antichrist » seront là. Tous ceux qui, après avoir rejeté Christ et servi Satan, seront morts dans leurs péchés, habiteront ce triste lieu. Meurtriers, ivrognes, fornicateurs, adultères, ravisseurs, convoiteux, idolâtres et tous les menteurs se trouveront là ensemble.

Je m'arrête, lecteur. J'aime ton âme, et, parce que je crois à la réalité de ces choses, j'élève mavoix une fois encore pendant que dure ce temps nommé « aujourd'hui ». Écoute ces accents pleins de douceur et de tendresse ; c'est la voix de Jésus de Nazareth ; II te dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. »
Puisse cette année, dans laquelle nous sommes entrés, être pour chaque lecteur de ces lignes une année de bénédiction ; une année de salut pour quiconque ne le possède pas encore ; une année de vigilance et d'attente plus intense de la venue de Christ pour vous qui êtes sauvés.
Peut-être avant que quelques jours, quelques heures se soient écoulées, II sera là ! Quelle joie pour ceux qui sont prêts ! Quelle terreur pour ceux qui le rejettent !
A.-P. C.

LES TROIS PAS

J'ai entendu parler d'un pauvre garçon que l'on avait l'habitude de railler à cause de sa simplicité. Ceux qui le traitaient ainsi ne savaient pas qu'il possédait la vraie sagesse :
Un jour, quelqu'un, voulant savoir s'il avait quelques notions de religion, lui dit : C'est bien difficile, n'est-ce pas, d'aller au ciel ?
- Non, répliqua le pauvre garçon, c'est très-facile, II n'y a que trois pas à faire : le premier, hors de nous-mêmes ; le second, en Christ ; le troisième, dans le ciel.

CELUI QUI CHERCHE
(Luc XV, 1-7.)

« CELUI QUI CHERCHE, TROUVE » (Matthieu VII, 8) : voilà un grand principe de la grâce que le Seigneur Jésus est venu annoncer dans ce monde. Il exprime à la fois que l'homme, étant pécheur, a besoin de la grâce, puis, que de la part de Dieu, il y a une porte ouverte et que, sur le pied de la grâce, personne ne sera repoussé.

Mais s'il n'y avait eu que la porte ouverte et le chemin indiqué, nous serions restés tous en dehors du salut, incapables même de profiter de la libre grâce de Dieu ; - doublement incapables ; d'abord, comme un homme qui se noie, engourdi, à moitié insensible déjà, et qui n'a pas assez de force pour saisir la corde qu'on lui jette ; ensuite, comme l'ivrogne habitué à son péché, aimant ce qui le prive d'intelligence, et disant : « C'en est fait. Non ; car j'aime les étrangers et j'irai après eux » (Jérémie II, 25). La volonté est engagée dans le mal. Confus, à la vérité, lorsqu'on est surpris dans son péché, on ne pense qu'à esquiver le jugement, pour retourner de nouveau au mal, avec d'autant plus d'entrain. « Impie et sans force », voilà notre état véritable décrit par la sagesse infinie et la toute-science de Dieu (Romains V, 6).

C'est là précisément où l'amour divin vient nous trouver. Sans ce fait si béni que Dieu est actif dans son amour, la sentence terrible du Seigneur : « Vous ne voulez pas venir à moipour avoir la vie », - aurait scellé irrévocablement notre sort (Jean V, 40). Le Fils est venu de la part de Dieu offrir la grâce à l'homme ; mais l'homme a vu et haï et le Fils et le Père (Jean XV, 24).

Laissé à lui-même, l'homme se rend coupable envers Dieu ; soumis à une loi sainte, il la transgresse ; invité à venir se réconcilier avec Dieu et jouir du pardon qui lui est offert, il s'enfuit loin de la grâce, il n'en éprouve pas le besoin, il ne la désire pas.
Mais Dieu a des desseins de grâce bien au-dessus de toutes les pensées de l'homme, plus grands que toute la méchanceté si diverse du coeur humain. Cette parole de l'Évangile : « Celui qui cherche, trouve », quelque vraie qu'elle soit pour celui qui profite de la grâce, reçoit un accomplissement bien autrement précieux dans la personne de Celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu (Luc XIX, 10).
C'est ce qui, en réalité, explique pourquoi nous pouvons profiter de la grâce, et comment nous la saisissons.

Nathanaël voulait aller voir et examiner s'il pouvait sortir quelque chose de bon de Nazareth ; c'est lui qui devait en juger d'après son intelligence et son appréciation du « bien ». Il s'attendait peu au premier mot que Jésus lui adressa : « Voici un vrai Israélite en qui il n'y a pas de fraude. » - Parole, en effet, pleine de grâce, mais qui montrait que celui qui voulait connaître était lui-même connu ; le soi-disantjuge était déjà jugé. Sa conscience étant ainsi atteinte et placée en la présence de Dieu, son coeur va pénétrer dans les profondeurs de l'amour qui se révèle à lui : « Avant que Philippe t'eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais » ; et lui, le premier, reconnaît Jésus pour Fils de Dieu (Jean I, 44-52). Il avait cherché, en répondant à l'invitation de Philippe, et il avait trouvé, avant de pouvoir se rendre compte de la grandeur du trésor qui était devant lui ; mais il commence à le comprendre lorsqu'il apprend qu'il avait été cherché, avant même que Philippe l'eût appelé ; l'oeil de Celui qui le trouvait était déjà arrêté sur lui. Il n'avait cherché Jésus qu'en vertu de l'oeuvre de la grâce en lui, et lorsqu'il voit Jésus, il comprend qu'il avait été trouvé de Lui.

Oh ! que la grâce de Dieu est magnifique ! Le coeur qui l'a connue se dilate en y pensant ; il aime à s'y mettre à l'abri comme dans un sûr refuge, elle est pour lui une haute retraite. « Ayant connu Dieu », dit l'Apôtre écrivant à ses chers Galates ; mais aussitôt son coeur tourne la pensée, et il ajoute : « Mais plutôt ayant été connus de Dieu » (Galates IV, 9). Le coeur de Dieu trouve sa satisfaction à amener des pécheurs à Lui, afin que, dans la gloire, son Fils soit « premier-né entre plusieurs frères » (Romains VIII, 29).

C'est à ce point de vue que nous allons considérer la parabole par laquelle le Seigneur Jésus répond à ces sages de la terre qui murmuraient parce qu'il recevait des pécheurs et mangeaitavec eux. Nous verrons quel est Celui qui sent l'étendue de la perte d'un pécheur et qui y porte remède ; quel est Celui qui cherche et qui trouve. Béni soit à jamais son nom de ce que, dans une telle oeuvre, « CELUI QUI CHERCHE, TROUVE ! »
« II leur dit cette parabole, disant : Quel est l'homme d'entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert et ne s'en aille après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée ?... »

Remarquons ici une réponse complète à la question posée. Qui s'afflige de la perte de la brebis ? - Qui sent réellement l'état de misère où se trouve ce monde ? Est-ce bien nous, pécheurs ? Hélas ! non. C'est Celui qui avait ses plaisirs avec les enfants des hommes (Proverbes VIII, 31), Celui qui avait nourri des enfants qui se sont rebellés contre Lui (Ésaïe I, 2). Il a « tout le jour étendu ses mains au peuple rebelle, à ceux qui marchent dans le mauvais chemin, savoir, après leurs pensées. » « II a crié et il n'y a eu personne qui répondît, II a parlé, mais ils n'ont point écouté » (Ésaïe LXV, 2 ; LXVI, 4). C'est Lui qui dit de son peuple : « Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » (Luc XIII, 34.) Oui, c'est Jésus qui sent la perte, et qui se met en chemin pour chercher ne fût-ce qu'une seule brebis. Il a fallu son grand sacrifice, et rien de moins, pour le salut d'une seule âme.

Il s'en va donc après ce qui est perdu, jusqu'à ce qu'il le trouve. C'est Lui qui agit ; II commence et termine l'oeuvre. Rien ne peut le satisfaire, jusqu'à ce qu'il ait achevé complètement ce qu'il était venu faire. Son coeur y est engagé ; il faut, coûte que coûte, trouver cet être errant ; il faut briser cette volonté attachée au mal, esclave de Satan ; il faut chercher cette âme égarée, trompée, séduite, là où elle se trouve. Rien n'arrêtera le bon Berger dans son oeuvre. Il s'en va après la brebis jusqu'à ce qu'il la trouve. Oui, grâces lui en soient rendues, car ces paroles, dans son oeuvre d'amour, s'accomplissent : « Celui qui cherche, trouve. »

Ayant donc trouvé sa brebis, qu'en fait-Il ? - « Et l'ayant trouvée, II la met sur ses propres épaules, bien joyeux. » - Nulle autre place ne conviendrait ni au berger, ni à la brebis. Il fallait une place qui témoignât de l'affection du coeur de Celui qui se chargeait de tout, - non seulement de chercher ce qui était perdu, mais aussi 'd'amener son oeuvre à bonne fin ; il en fallait une qui répondît à l'état de la brebis, épuisée dans ses égarements, et incapable d'autre chose, si ce n'est de s'égarer de nouveau.

N'est-ce pas la place qu'il nous faut, bien-aimé lecteur, à vous et à moi ? - les propres épaules de Celui à qui nous sommes. C'est à Lui que nous devons tout notre salut, du commencement à la fin : « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts aux péchés nous vivions à la justice ; par sa meurtrissure nous avons la guérison » (1 Pierre II, 24). « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pourles injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu » (1 Pierre III, 18), II est le Berger et le Surveillant de nos âmes. Oui ; II conduit, - Il porte, - sa brebis jusque dans la maison.
« Et, étant de retour à la maison, II appelle les amis et les voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis perdue ». - C'est là, dans la tranquillité, dans la sécurité, dans le repos de la maison, que la brebis deviendra le sujet d'une joie qui prend sa source dans le coeur du Berger, et que partagent tous ceux qu'il appelle à se réjouir avec Lui. - « Je vous dis, ajoute le Seigneur, qu'ainsi il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance ».

« Pour UN SEUL pécheur », notez-le, cher lecteur. Répondez donc : êtes-vous ce pécheur-là ? Ne jetez pas vos regards sur les autres, ne vous attardez pas à considérer ce que d'autres feront, ou ce que d'autres diront. Cette parole est pour vous aujourd'hui. VOUS êtes pécheur, eh bien, c'est pour vous, « un seul », que le bon Berger est venu, - afin de vous chercher. Cela ne convient-il pas à "votre état de péché ? Considérez les immenses richesses de sa grâce, voyez la perfection de son oeuvre. Qu'a fait la brebis pour être retrouvée ? Rien, absolument rien. Mais Jésus a tout fait. C'est Lui qui s'est chargé de tout accomplir. Que Dieu vous accorde de le comprendre, de pouvoir dire avec Paul, qui se met isolément au rang des pécheurs que Christ est venu sauver : « DontMOI, je suis LE PREMIER ». Qu'IL vous accorde de vivre pour Celui qui est mort et ressuscité pour vous (2 Corinthiens V, 15).
Quelles leçons j'apprends, moi, pécheur, en étant ainsi sauvé par la grâce !
Si je suis trouvé, c'est que j'étais errant ; c'est là le caractère de ma vie tout entière avant de connaître la grâce : j'ai couru dans mon chemin à moi, cherchant à me plaire loin de Dieu.

Si c'est le Berger qui m'a trouvé, c'est que jamais, moi seul, je n'aurais pu revenir de mon égarement, mon coeur se rebellait contre l'autorité de Dieu ; mes pensées étaient inimitié contre Lui ; ma volonté était le mobile de ma vie. Malgré tout cela, II m'a cherché et trouvé. Quelle grâce que la sienne !
S'il me place sur ses épaules, ... eh bien, oui, je vois... Il savait que la confiance que j'avais en moi-même était la source de mon égarement. Dorénavant, c'est Lui qui se chargera de moi. Il me portera, II me gardera, II me conduira.

Si je suis amené à la maison, je commence à apprendre là que j'étais complètement étranger à l'amour de Dieu ; mais il faudra l'éternité pour connaître et pour dire TOUT ce qui s'y trouvera. DIEU a fait et accompli son oeuvre pour moi, par son Fils ; II m'en donne la connaissance par son Esprit (Galates IV, 4-6). La joie dans « la maison » est telle, que Lui ne veut pas être seul à se réjouir.

Cher lecteur, connaissez-vous cette oeuvre pour vous-même ? Ou bien, seriez-vous de ceux qui,en cherchant à établir leur justice par leurs propres oeuvres, ne trouvent en leur coeur que des murmures, à la vue du déploiement de la grâce dans un monde qui ne connaît pas Dieu ? C'est le déploiement de cette grâce qui me fait connaître Dieu et m'apprend que je suis connu de Lui, - qui me fait connaître Celui qui, étant seul quand il s'est chargé de l'oeuvre de mon salut, n'a plus voulu l'être dans la joie de son triomphe.

Quelle rencontre que celle de Christ et du pécheur ! Quel contraste s'ouvre devant l'âme rachetée, contraste qui apparaît plus éclatant à mesure que l'âme est plus saisie de l'amour de Dieu : - d'un côté, ma volonté engagée dans le mal ; de l'autre, Son coeur engagé dans mon salut. Les soupirs de mon humiliation s'élèvent vers Lui en actions de grâces, et mon coeur se repose dans un amour qui ne connaît ni variation ni fin.

ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA MORT D'UN JEUNE GARÇON
(Lisez Romains VI, 23 ; 2 Tim. I, 9, 10.)

La mort est entrée dans cette maison, elle est allée toucher de son doigt glacé, non pas la mère âgée, non pas les frères et soeurs déjà dans la fleur de l'âge ; non, mais le plus jeune, celui qui semblait pouvoir se promettre les plus longs jours sur cette terre.
Quelle chose solennelle et sérieuse que la mort !
Quelle puissance irrésistible ! Le coup est frappé sans qu'on l'attende ; il est irréparable. On le sait, on ne peut que courber la tête ; mais ce que l'on oublie, ce que vous oubliez, vous qui écoutez ces paroles, c'est que votre tour va venir.

Et cependant que d'avertissements ! À chaque instant la mort, moissonneur impitoyable, abat sa faux. Jeunes et vieux, riches et pauvres, savants et ignorants, tout tombe et s'accumule sous ses coups. Entrez seulement dans un cimetière, comme les rangs s'y pressent, et combien de générations sont déjà venues s'y engloutir. Chaque convoi funèbre qui passe ne vous crie-t-il pas : LA MORT EST LÀ ?

On disparaît de la scène de ce monde. Tout ce qu'on a aimé, poursuivi, recherché ; tout ce qui a agité, soucié, a fini pour toujours. La puissance irrésistible qui vous enlève ainsi ne laisse que douleur pour ceux qui vous ont aimé et qui survivent. Et ne sentez-vous pas devant ce cadavre, pour qui tout est fini ici-bas, que vous êtes en présence de quelque chose qui n'est pas dans l'ordre établi et voulu de Dieu, et qui fait frémir ?

Et ce qui suit, même ici-bas, osez-vous le contempler sans frissonner ? C'est maintenant un froid cadavre, mais encore en son entier, quoique tout soit fini pour toujours quant à son activité ici-bas ; mais après, dans quelques jours ? Que sera devenu celui que vous accompagnez à sa dernière demeure, comme l'on dit ? « Ils sont couchés dans la poudre... et les vers les couvrent » (Job XXI, 26). La dissolution, la corruption la plus horrible. « La poudre retourne en la terre. »
Mais ce n'est pas tout. Retranché de la scène de ce monde, réduit quant au corps à cette condition de corruption, où va l'esprit qui animait le corps ? Dans quelle mystérieuse et sombre région est entrée cette vie que nous avons connue ? Est-ce fini ? Oh ! non ; nous ne sommes pas comme les bêtes qui périssent. Disparu pour l'homme sur la terre, on vit pour Dieu : « pour Lui tous vivent s (Luc XX, 38). C'est donc au Dieu juste que l'on a affaire. Êtes-vous à l'aise devant cette pensée ?

Pourquoi donc cette puissance irrésistible, inattendue, qui frappe des coups incessants, à laquelle nul ne peut se flatter d'échapper, qui rompt les liens les plus doux, qui couvre la terre de deuil ; cette puissance qui jette dans un avenir qu'on ne peut envisager sans terreur ? Pourquoi ce « Roi des frayeurs » qui domine en souverain sur la terre ?

La réponse, le cri que fait entendre chaque lit de mort, chaque cercueil, chaque deuil ; la voix de Dieu qui s'en échappe et qui s'adresse à vous, c'est : « LE PÉCHÉ ».
« Les gages du PÉCHÉ, c'est la MORT », et « la mort a passé à tous les hommes, en ce que TOUS ont péché » (Romains V, 12). C'était la sentence de Dieu prononcée contre la désobéissance (Genèse II, 17), et la mort que nous voyons frapper à coups redoublés, la mort amenée par des souffrances, apportant le deuil, la mort avec ses terreurs, nous dit : « Tu as péché, » tu es sous la juste condamnation de Dieu. « L'aiguillon de la mort, c'est le péché ».
Il y a plus encore. Qu'est-ce qui suit ce moment redoutable où toute la force du plus vaillant se brise, où toute science est vaine, où les richesses ne peuvent rien, ce moment qui introduit l'âme, seule et nue, devant Dieu ? Ce qui suit ? - « Le jugement. » Voilà ce que dit la parole de Dieu. Ce n'est pas seulement la perte de toute activité et jouissance ici-bas, c'est : « après la mort, - le jugement » (Hébreux IX, 27).

À cela n'y a-t-il point de remède ? Sommes-nous condamnés sans espoir ? Non, chers amis ; au sein de nos profondes ténèbres est venue luire une pure et brillante lumière ; une voix se fait entendre, c'est celle du Fils de Dieu descendu sur cette terre où la mort règne. « Je suis », dit-il, « la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, vivra » (Jean XI, 25). Oui, béni soit Dieu, si chaque lit de mort me dit : « Les gages du péché, c'est la mort, » il est écrit aussi : « Le don de grâce de Dieu, c'est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur ». C'est « notre Sauveur Jésus-Christ qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'Évangile ».

Pour répondre à mon misérable état de péché et de condamnation, voici la grâce qui pardonne, le /Sauveur qui délivre parfaitement de la condamnation et de la puissance du péché. Et celaest un don, un pur et libre don de Dieu, manifestant ainsi son amour.

Au lieu de la mort, c'est la vie ; bien plus, la VIE ÉTERNELLE dans le Christ Jésus ; la vie que Lui-même, ce précieux Sauveur, possède et qui m'est donnée en Lui, si pleinement, si parfaitement, que l'Apôtre dit qu' « II a ANNULÉ la mort » ; la mort n'est plus pour le croyant ; son corps peut bien encore se dissoudre, mais « encore qu'il soit mort, il vivra s ; son esprit, au lieu de rencontrer le jugement, va pour être avec le Seigneur (voyez Luc XXIII, 43), en attendant la glorieuse résurrection. Il n'y a point de condamnation pour lui (Romains VIII, 1). Ainsi la mort n'a plus d'aiguillon, plus de terreurs (Hébreux II, 14, 15). Jésus est descendu dans le tombeau, II l'a vaincue, et, triomphant, II est ressuscité par la gloire du Père.

On peut encore descendre dans la poudre ; il est possible que le croyant passe par la mort, mais Jésus-Christ « a fait luire l'incorruptibilité ». Et le moment vient où ce qui est semé en corruption ressuscitera en incorruptibilité ; où « ce corruptible », ce misérable corps d'infirmité, sujet à tant de déshonneur, de souffrances et de misères, revêtira Incorruptibilité ; bien plus, où Jésus, revenant des cieux, transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses. (Lisez 1 Corinthiens XV, 42-44, 53 ; Philip. III, 20, 21.)
Voilà, chers amis, ce qu'annonce l'Évangile,la bonne Nouvelle du salut parfait et glorieux que Dieu, dans son amour, a préparé, en donnant son Fils unique pour tout pécheur qui croit au témoignage rendu dans sa Parole.

Ah ! si tout est sombre, glacé, sans espoir du côté du monde et de nous-mêmes ; si la mort règne avec ses terreurs ; si la tombe s'ouvre avec sa corruption, tournez vos regards du côté de Dieu, qui a tant aimé le monde que de donner son Fils ; du côté de la croix, où Jésus est mort pour vous donner la vie ; du côté du ciel, où Jésus ressuscité et couronné de gloire attend les siens pour les introduire là où II est. Croyez en Lui comme de misérables pécheurs perdus à qui est offert le pardon, la vie, un bonheur éternel en la présence de Dieu, et vous pourrez vous écrier : « O mort, où est ton aiguillon ? La mort a été engloutie en victoire. Grâces à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ».

SEULE... AVEC CHRIST

- Ne pourriez-vous pas, me demanda un jour une personne, visiter une pauvre vieille femme qui habite tout près de chez moi ? Elle vit toute seule depuis de longues années, et maintenant elle est encore seule... et mourante.
Les circonstances, ne me permirent pas de répondre immédiatement à cet appel, mais ces tristes paroles : « seule et mourante », résonnaient sans cesse à mes oreilles. Vivre jour après jour dansl'isolement me semblait déjà bien triste, mais mourir seule était à mes yeux le comble de la misère humaine.

Quoique jeune, j'avais déjà assisté à plus d'un lit de mort. J'avais vu la vie s'éteindre dans la demeure du riche et dans la chaumière du pauvre : chez les uns, au milieu de tout le confort que peut donner la fortune, de tout ce que la sympathie peut suggérer pour adoucir la souffrance ; - chez les autres, au milieu, il est vrai, du dénûment matériel, mais où une ingénieuse affection savait tirer des moindres ressources de quoi pourvoir aux besoins, et où des voisins dévoués, après les fatigues du jour, se relayaient pour veiller la nuit auprès du malade. - Mais cette fois j'étais en présence d'une position de souffrance toute nouvelle pour moi. Une personne se trouvait sur le seuil de l'éternité, et elle était seule... seule à l'heure la plus solennelle.

Le nom de la malade ne m'était pas même connu, et pourtant ce fut avec un sentiment' de profonde sympathie que je me rendis auprès d'elle. Par une porte basse, j'entrai dans une, chambre petite et sombre ; la fenêtre, qui n'avait qu'une seule vitre, donnait à peine assez de jour pour que l'on pût distinguer le pauvre ameublement, et ce fut avec un sentiment voisin de la crainte que je m'approchai du misérable lit placé dans un coin de la chambre, et que j'arrêtai mes regards sur la vieille. femme qui s'y trouvait mourante.

- Asseyez-vous, me dit la malade avec unaffectueux sourire ; il y a quelques jours que ma voisine m'a annoncé votre visite, et j'ai d'abord pensé que probablement je serais déjà partie quand vous viendriez ; mais puisqu'il en est autrement, j'espère que vous m'apportez quelques bonnes paroles touchant le Seigneur.
- Voici sa Parole, lui dis-je.
- Ah ! c'est bien ; sa Parole est meilleure que tout ce que nous poumons dire, nous-mêmes. Lisez-m'en quelques versets, je vous prie.

À mesure que je lisais les pages du saint Livre, les yeux de la vieille femme semblaient reprendre de l'éclat ; c'était comme si son âme entière s'abreuvait à cette source pure, et quand je priai, avant de nous séparer, je vis qu'elle se joignait avec ferveur à chaque requête que j'adressais au Seigneur. En lui serrant la main, je ne pus m'empêcher de lui exprimer ma surprise de la trouver si paisible et si joyeuse au sein de cet isolement complet où sa vie se terminait.
- Ah ! me dit-elle, Christ est avec moi, et quand vous l'aurez connu et que vous aurez éprouvé les soins de son amour aussi longtemps que moi, vous ne vous étonnerez plus. Je le connais depuis plus de vingt ans, et j'ai passé la plus grande partie de ce temps seule avec Lui ! Et maintenant, depuis six mois je suis mourante et encore seule avec Lui, car peu de personnes viennent me voir ; mais, à la vérité, il y en a peu dont je souhaite la visite, car Christ est toujours là, et, avec Lui, il n'y a pas de solitude. Je sortis de cette humble demeure avec despensées bien différentes de celles que j'y avais apportées : Dieu avait quelque chose à m'enseigner par le moyen de sa fidèle servante. Le calme de son visage et la joie qui respirait dans sa réponse : « Christ est avec moi », me révélaient des profondeurs jusqu'alors inconnues en Celui que je possédais bien comme mon Sauveur, mais qui n'avait pas encore été tout pour moi. Je revis plus d'une fois cette humble servante de Christ, et j'appris d'elle ce que je crois n'avoir jamais oublié. Un jour elle me dit qu'elle avait demandé au Seigneur si telle était sa volonté qu'il se trouvât quelqu'un près d'elle à son dernier moment.
- Pourquoi ? lui demandai-je, supposant qu'après tout elle redoutait de mourir seule.
- Parce que si personne n'est là quand je m'en irai, on ne saura pas que j'aurai été aussi heureuse de mourir que de vivre, car Christ est avec moi maintenant, et II y sera alors, et je serai avec Lui pour toujours.

Chaque jour je voyais qu'elle avançait rapidement vers le port désiré. Elle n'avait guère de bien-être matériel, sauf ce que le Seigneur m'accordait le privilège de lui procurer ; cependant elle était pleine de joie, de reconnaissance, et sa paix était sans nuage.

Arrivée un jour chez elle, je frappai à sa porte comme à l'ordinaire, mais je n'obtins pas de réponse. Oh ! me dis-je, serait-elle morte seule ? - Dans une véritable anxiété, j'ouvris la porte. Les mains de la chère malade étaient jointes, et le mouvement de ses lèvres me fit comprendrequ'elle priait. Je me tins debout, en silence, jusqu'à ce qu'elle ouvrît les yeux et me vît.
- Ah ! me dit-elle, vous êtes venue pour assister à mon départ. Asseyez-vous. Si ce n'était à cause des autres, je préférerais être seule avec Christ ; mais vous resterez... jusqu'à la fin...

Puis, avec un sentiment de délicatesse envers moi, elle ajouta :
- Mais vous êtes jeune, et peut-être n'aimerez-vous pas à voir mourir quelqu'un ?
- Oui, lui dis-je, je désire rester avec vous.

Alors, me montrant du doigt sa vieille Bible usée, elle dit : Lisez-moi encore une fois les derniers versets du VIIIe chapitre aux Romains.
Je lus : « Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses ä venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. »

Comme je fermais le livre et que j'allais lui demander si elle voulait que je priasse avec elle, je remarquai un léger mouvement de ses paupières ; son regard se tourna en haut, un radieux sourire illumina son visage, et son âme heureuse s'envola auprès du Seigneur.
Je tombai à genoux, je lui fermai les yeux, puis, ayant tiré le drap du lit sur son pâle visage, je sortis pour aller prendre, avec sa voisine, les arrangements nécessaires en pareille circonstance, après quoi je regagnai ma demeure.
Et maintenant, lecteur, ce simple récit au sujet d'une personne pour laquelle Christ était vraiment et pleinement suffisant vous a-t-il appris quelque chose ? Pouvez-vous dire : C'est là le Christ que je connais aussi ? Il est tout pour moi dans la vie et dans la mort, dussé-je même, être seul. Un Christ qui est au-dessus et en dehors de toutes les circonstances, qui les domine toutes, - un Christ qui satisfait entièrement mon coeur ?

Et si ces lignes tombaient entre les mains de quelqu'un qui ne connût rien du Christ de Dieu, de quelqu'un dont les oreilles seules eussent entendu parler de Lui, sans que son coeur tressaille d'amour à l'ouïe de son nom béni, oh ! alors, cher lecteur, écoutez-moi. Si vous n'êtes pas sauvé, vous serez seul à l'heure de la mort, et seul pour rencontrer Dieu ; - oui, vraiment seul, si vous ne pouvez pas dire comme la chère vieille femme dont je viens de vous raconter la fin : « Christ est avec moi. » Tous vos amis d'ici-bas ne vous serviront de rien ; vous serez seul à ce moment redoutable, seul pendant l'éternité, car dans l'enfer vos compagnons de condamnation et de misère n'allégeront pas votre affreux sort ; - seul pendant l'éternité ! rejeté pour toujours loin de la présence du Seigneur, de Celui qui seul peut vous sauver maintenant.

Ce sera là l'isolement dans le sens le plus réel et le plus terrible. Êtes-vous en Christ ou hors de Lui ? Prenez garde, si vous mourez sans Lui, il vous faudra passer l'éternité sans Lui !

Mais écoutez encore. Il en est Un qui a étéseul dans la mort, afin que vous, vous ne mouriez pas seul. C'est Christ, le Fils unique de Dieu : regardez à Lui et vivez. - II a foulé ici-bas le sentier le plus solitaire. « Le monde ne l'a pas connu. » « II est venu chez soi, mais les siens ne l'ont pas reçu. » L'Homme de douleurs a marché seul dans ce monde. - II a été seul à Gethsémané, dans l'angoisse du combat. - II a été seul sur la croix, où II mourait pour toi ; oui, Jésus a été seul dans sa mort. - Quoi ! dans cette heure d'inexprimable souffrance, n'y avait-il personne avec Lui ? Personne. « J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y en a point eu ; et j'ai attendu des consolateurs, mais il ne s'en est point trouvé » (Psaume LXIX, 20). Il a traversé seul les eaux profondes. Il a été abandonné de Dieu dans cette heure terrible où, victime volontaire, II accomplissait l'oeuvre d'expiation par laquelle le pécheur est réconcilié avec Dieu, par grâce. - Seul II souffrit, et seul II mourut : « Par la grâce de Dieu, II goûta la mort pour tous ».

Et maintenant, cher lecteur, qu'avez-vous à dire de la mort de Christ ? Est-ce peu de chose qu'il ait été seul sur la croix, et que là II soit mort pour vous ?


Table des matières par ordre chronologique

Table des matières par ordre alphabétique


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CORRESPONDANCE: Dans le chap. III des Lamentations, vers. 27, que veut dire « porter le joug » ; et en quoi cela diffère-t-il du « joug » dans Matthieu XI, 29, 30 ?
 

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