LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
LA PAROLE DE DIEU
Deux amis chrétiens s'entretenaient
ensemble de leur Sauveur, de son amour, de la paix
de Dieu, qui surpasse toute intelligence, et de la
consolation que donne sa parole. Une personne
inconvertie était présente ;
c'était un de ces hommes que le monde estime
droits et intelligents.
Un des amis ayant quitté la chambre, le
mondain dit à l'autre : « Je
ne vous comprends pas.
Vous parlez de la Bible comme si elle était
vraie, et vous l'appelez la parole de Dieu. Or, je
l'ai lue et relue, et elle ne me semble rien autre
chose qu'un tissu de contradictions.
- Je le crois sans peine, fut la
réponse ; mais savez-vous ce que vous
faites en affirmant cela ?
- Je dis la vérité.
- Vous faites plus : vous établissez la
vérité de la Bible elle-même,
car elle dit : « L'homme animal
(c'est-à-dire ce qu'il est par nature) ne
reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit
de Dieu, CAR ELLES LUI SONT
FOLIE ; » et vous avez encore
à apprendre la vérité de ces
paroles solennelles : « II vous faut
être né de nouveau, »
avant que vous puissiez comprendre la parole de
Dieu.
SIGNES QUI ANNONCERONT LA VENUE DE CHRIST
Au
chapitre XXIV de Matthieu, nous
trouvons les explications que donne le Seigneur en
réponse à la question de ses
disciples : « Quel sera le signe de
ta venue et de la consommation du
siècle ? » —
« Et Jésus, répondant, leur
dit : Prenez garde que personne ne vous
séduise ; car plusieurs viendront en
mon nom, disant : Moi, je suis le
Christ ; et ils en séduiront plusieurs.
Et vous entendrez parler de guerres et de bruits de
guerres ; prenez garde que vous ne soyez
troublés, car il faut que tout arrive ;
mais la fin n'est pas encore. Carnation
s'élèvera contre nation, et royaume
contre royaume ; et il y aura des famines et
des pestes, et des tremblements
de terre en divers lieux. Mais toutes ces choses
sont un commencement de douleurs. Alors ils vous
livreront pour être affligés et ils
vous feront mourir ; et vous serez haïs
de toutes les nations à cause de mon nom. Et
alors plusieurs seront scandalisés et se
livreront l'un l'autre, et se haïront l'un
l'autre ; et plusieurs faux prophètes
s'élèveront et en séduiront
plusieurs ; et parce que l'iniquité
prévaudra, l'amour de plusieurs sera
refroidi ; mais celui qui
persévérera jusqu'à la fin,
celui-là sera sauvé. Et cet
évangile du royaume sera
prêché' dans la terre habitée
tout entière, en témoignage à
toutes les nations ; et alors viendra la
fin.
« Quand donc vous verrez l'abomination de
la désolation, dont il a été
parlé par Daniel le prophète,
établie dans le lieu saint (que celui qui
lit comprenne), alors que ceux qui sont en
Judée s'enfuient dans les montagnes ;
que celui qui est sur le toit ne descende pas pour
emporter ses effets hors de sa maison, et que celui
qui est aux champs ne retourne pas en
arrière pour emporter son vêtement.
Mais malheur à celles qui sont enceintes et
à celles qui allaitent en ces
jours-là. Et priez que votre fuite n'ait pas
lieu en hiver, ni un jour de sabbat ; car
alors il y aura une grande tribulation, telle qu'il
n'y en a point eu depuis le commencement du monde
jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura
jamais. Et si ces jours-là n'eussent
été abrégés, nulle
chair n'eût été
sauvée ; mais à cause des
élus, ces jours-là seront
abrégés. Alors, si quelqu'un vous
dit : Voici, le Christ est
ici, ou : II est là, ne le croyez pas.
Car il s'élèvera de faux Christs et
de faux prophètes ; et ils montreront
de grands signes et des prodiges, de manière
à séduire, si possible, même
les élus. Voici, je vous l'ai dit à
l'avance. Si donc on vous dit : Voici, il est
au désert, ne sortez pas ; Voici, il
est dans les chambres intérieures, ne le
croyez pas. Car comme l'éclair sort de
l'orient et apparaît jusqu'à
l'occident, ainsi sera la venue du Fils de l'homme.
Car, où que soit le corps mort, là
s'assembleront les aigles.
« Et aussitôt après la
tribulation de ces jours-là, le soleil sera
obscurci, et la lune ne donnera pas sa
lumière, et les étoiles tomberont du
ciel, et les puissances des cieux seront
ébranlées. Et alors paraîtra le
signe du Fils de l'homme dans le ciel : et
alors toutes les tribus de la terre se lamenteront
et verront le Fils de l'homme venant sur les
nuées du ciel, avec puissance et une grande
gloire. Et il enverra ses anges avec un grand son
de trompette ; et ils rassembleront ses
élus des quatre vents, depuis l'un des bouts
du ciel jusqu'à l'autre bout.
« Mais apprenez du figuier la parabole
qu'il vous offre : quand déjà
son rameau est tendre et qu'il pousse des feuilles,
vous connaissez que l'été est proche.
De même aussi vous, quand vous verrez toutes
ces choses, sachez que cela est proche, à la
porte. En vérité, je vous dis :
Cette génération ne passera point que
toutes ces choses ne soient arrivées. Le
ciel et la terre passeront,
maismes paroles ne passeront
point. Mais, quant à ce jour-là, et
à l'heure, personne n'en a connaissance, pas
même les anges des cieux, si ce n'est mon
Père seul. Mais comme ont été
les jours de Noé, ainsi sera aussi la venue
du Fils de l'homme. Car comme, dans les jours avant
le déluge, on mangeait et on buvait, on se
mariait et on donnait en mariage jusqu'au jour
où Noé entra dans l'arche, et ils ne
connurent rien, jusqu'à ce que le
déluge vint et les emporta tous, ainsi sera
aussi la venue du Fils de l'homme. Alors deux
hommes seront aux champs, l'un sera pris et l'autre
laissé ; deux femmes moudront à
la meule, l'une sera prise et l'autre
laissée. Veillez donc ; car vous ne
savez pas à quelle heure votre Seigneur
vient »
(Matthieu XXIV, 4-42).
Nous laisserons pour le moment la fin du discours
du Seigneur. Dans la première partie que
nous avons citée, II s'adresse
évidemment d'abord au peuple juif, dont
faisaient partie les disciples ; ensuite, aux
nations en général.
Ce qui doit arriver au peuple d'Israël dans
les derniers jours occupe une très-grande
place dans les prophéties de l'Ancien
Testament. Le Seigneur y fait allusion dans les
paroles que nous avons citées ; mais
pour le but que nous nous proposons, il suffira de
remarquer qu'il parle des troubles et des douleurs
de divers genres qui iront en croissant,
jusqu'à ce qu'arrive la période
désignée ailleurs comme
« la grande tribulation »
(Apocalypse VII, 14 ; comparez
Jérémie XXX, 7) ;
— temps de tribulation sans égale
dans toute l'histoire de cette
terre. Aussitôt après, paraîtra
dans le ciel le signe du Fils de l'homme.
À travers toutes les guerres, les troubles
et les persécutions qui se sont
succédé depuis l'ère
chrétienne, il s'est poursuivi une oeuvre
d'un tout autre genre, c'est la proclamation de
l'Évangile dans la terre habitée tout
entière. Dans tous les siècles, les
chrétiens ont plus ou moins senti leur
responsabilité à cet égard.
Seulement remarquez bien ceci : le Seigneur
dit que c'est pour un témoignage
à toutes les nations. Il ne dit pas ni
ne laisse supposer que la
régénération de ce monde aura
lieu par ce moyen. Au contraire, c'est par des
jugements que la terre sera purifiée
« comme il arriva aux jours de
Noé »
(Luc XVII, 26).
Il ne manquera pas de gens qui prétendront
être le Christ. Déjà l'on en a
vu. Mais quand le Fils de l'homme viendra, on ne
pourra s'y tromper ; ce sera comme
l'éclair qui brille d'un bout du ciel
à l'autre. Il viendra « du
ciel, » « sur les
nuées du ciel, avec puissance et une
grande gloire. » Et il enverra ses anges
qui rassembleront ses élus
(1) des quatre
coins de la terre.
Et quant au monde en général,
sera-t-il prêt à recevoir le
Seigneur ? Hélas ! on ne l'attend
pas plus qu'autrefois les habitants de la terre
n'attendaient le déluge. Les affaires de
chaque jour continuent et continueront à
absorber toute l'attention des hommes, personne ne
se souciera deDieu ni de ses
déclarations, lorsque, tout à coup,
tous seront surpris par l'apparition en gloire de
ce Jésus de Nazareth qui fut crucifié
sur le mont Calvaire.
Aux jours de Noé, personne ne croyait au
déluge, prédit depuis si longtemps.
Aujourd'hui, le monde ajoute-t-il davantage foi au
témoignage rendu par la parole de Dieu
à la venue du Fils de l'homme !
Le déluge vint et engloutit tous les
hommes, sauf ceux qui avaient trouvé un
refuge dans l'arche ; de même, le
jugement tombera bientôt sur tous ceux qui ne
croient pas au Seigneur Jésus-Christ et
n'ont pas trouvé en Lui un sur abri.
Il se peut qu'il n'y ait pas extérieurement
une grande différence entre les
hommes ; mais Dieu connaît les coeurs de
tous, et le Seigneur fait voir d'une manière
frappante que, dans ce jugement terrible, il y aura
une distinction faite parmi ceux qui se trouvent le
plus intimement associés dans les
occupations de tous les jours. « L'un
sera pris et l'autre
laissé ; » impossible de
cacher au Seigneur l'état véritable
de chaque âme.
Cher lecteur, avec quels sentiments attendez-vous
ce jour si solennel ! Pour
tranquilliser votre coeur par la pensée
qu'il est encore éloigné,
peut-être voudriez-vous essayer de
déterminer l'heure de son arrivée.
Mais c'est inutile.
Dieu n'a pas voulu que ce moment soit connu. Le
Seigneur Jésus dit : « Quant
à ce jour-là, et à l'heure,
personne n'en a connaissance, pas même les
anges des cieux. » Plusieurs ont
essayé de le
déterminer par leurs calculs, mais il doit
rester caché. Ce que nous avons à
faire, c'est d'ÊTRE PRÊTS.
« Veillez donc, » telle est la
conclusion du Seigneur, « car vous ne
savez pas à quelle heure votre Seigneur
vient. »
RÉCONCILIATION
Le temps marqué de Dieu approche
où les pleins résultats de l'oeuvre
que Christ a accomplie sur la croix se verront dans
la réconciliation de toutes choses avec
Dieu, soit des choses qui sont sur la terre, soit
de celles qui sont dans les cieux.
Dans la sphère de ce monde, Dieu sera connu
et loué, et tous se réjouiront en
Lui ; une louange non interrompue retentira
dans la sphère plus vaste des cieux.
Le péché, qui met obstacle à
cette joie en Dieu, sera ôté de la
scène où Dieu sera tout en tous. Quel
bonheur déjà d'anticiper cette
gloire ! Mais maintenant même, dans ce
monde qui est inimitié contre Dieu, et dont
Satan a usurpé le gouvernement, le croyant
est réconcilié. La
réconciliation avec Dieu est pour lui un
fait présent dont il jouit et dont il
possède tous les avantages. Quelle assurance
et quelle tranquillité pour le coeur !
Lisez l'épître aux
Colossiens, chapitre I, vers. 21,
22.
UN BRIGAND DANS LE PARADIS DE DIEU
Dans l'évangile de Luc, qui s'occupe
d'une manière spéciale des objets de
la grâce de Dieu au milieu d'un monde
pécheur, le Saint-Esprit nous
présente aussi la mort de Christ sous un
aspect en rapport avec le but général
du livre.
Si le récit que donne Matthieu de la mort de
Christ fait ressortir l'oeuvre de propitiation
opérée par Celui qui, pour nos
péchés, a été
abandonné de Dieu, Luc nous montre surtout
l'homme pour qui cette oeuvre a été
accomplie, ainsi que la bénédiction
qui en résulte et à laquelle il peut
avoir part. En même temps, son
évangile nous découvre l'infinie
étendue de la grâce de Dieu, en nous
présentant un homme, le plus vil, le plus
misérable, qui, par cette grâce, est
rendu propre à être le compagnon du
Seigneur Jésus-Christ dans le paradis de
Dieu.
L'âme reste confondue devant la magnificence
et la grandeur d'une telle oeuvre. Le brigand, de
son propre aveu, n'est pas digne de demeurer plus
longtemps sur cette terre qu'il a souillée
par ses crimes. Jésus le rend parfaitement
pur et saint, saint aux yeux de Dieu, de sorte
qu'il peut entrer dans le paradis avec le Seigneur
de gloire.
Comment une telle oeuvre a-t-elle pu être
accomplie ? Qu'a eu a faire le brigand pour
jouir d'une telle gloire ? Combien de temps
lui a-t-il fallu pour être purifié de
ses nombreux péchés ?
La simple considération des faits donne la
réponse à ces questions.
Cloué à une croix, le brigand n'a pu
faire, pour plaire à
Dieu, aucune de ces oeuvres méritoires
auxquelles on attache ordinairement tant de prix.
Le supplice qui mettait un terme à sa vie de
péché ne lui permettait aucune
activité pour le bien. Une seule chose lui
était possible, la seule aussi qui fût
agréable à Dieu, celle que le
Seigneur Jésus appelle « l'oeuvre
de Dieu »
(Jean VI, 29) ; c'était
de « croire en Celui que Dieu avait
envoyé », et qui était
crucifié à côté de lui.
Cette chose, le brigand l'a faite.
L'oeuvre de l'expiation des péchés
fut accomplie par Christ ; à cet
égard, le brigand ne pouvait rien, mais,
croyant en Jésus, il se trouvait
placé devant Dieu au plein
bénéfice des souffrances et de la
mort de Christ ; rien d'étonnant donc
que sa position fut si glorieuse. La grandeur et la
plénitude du salut, dans la jouissance
duquel il était entré par la foi,
correspondent à l'oeuvre merveilleuse de
Christ et à la gloire de, sa Personne. C'est
en vertu de cette oeuvre seule que le paradis de
Dieu est ouvert au pécheur repentant. Le
brigand ne pouvait aller ailleurs. Le Sauveur qui,
au prix de ses souffrances, l'avait arraché
des mains de l'ennemi, ne voulait pas abandonner le
pauvre captif maintenant
délivré :
« Aujourd'hui, lui dit-Il, tu seras avec
moi dans le paradis. »
Et combien de temps a-t-il fallu pour qu'il
eût part à ce bonheur et qu'il
fût rendu assez saint pour avoir le droit
d'entrer dans ce lieu de délices ?
— Tout simplement le temps nécessaire
pour croire en Jésus. — Pour lui
s'accomplissaient ces paroles du
Seigneur : « C'est ici la
volonté de mon Père : que
quiconque discerne le Fils et croit en Lui ait la
vie éternelle »
(Jean VI, 40).
Ne serait-il pas étrange, en effet, qu'il
fallût beaucoup de temps avant qu'une
âme jouît du salut de Dieu,
après que le Seigneur Jésus-Christ a
payé Lui-même la rançon
nécessaire pour que le pécheur y
puisse avoir part ?
Ne serait-ce pas jeter du déshonneur sur le
nom de Dieu et l'oeuvre de son Fils que de dire que
cette oeuvre n'est pas suffisante pour sauver
immédiatement, et pour toujours, le plus
grand des pécheurs ? Ah ! c'est
Christ qui seul a connu le temps nécessaire
pour opérer l'oeuvre de la
rédemption. Qui mesurera ces heures
d'angoisse, cette agonie indicible que son
âme a connue lorsqu'il buvait, la coupe dont
la perspective seule faisait que sa sueur devint
comme des grumeaux de sang découlant sur la
terre
(Luc XXII, 44) ! Voilà ce
qu'il a fallu pour nous sauver. C'est à
cause de ces souffrances que le brigand repentant
put être admis dans le paradis ; par
elles seules aussi, nous pouvons, en croyant en
Jésus, avoir part à la vie
éternelle.
Mais le récit évangélique ne
nous fait pas seulement connaître qu'un
brigand a passé tout droit d'une croix de
malédiction sur la terre dans le paradis de
Dieu. Nous y voyons aussi ce qui se passait dans
l'âme de cet homme et combien admirable fut
l'oeuvre qui s'y opéra.
Voici comment nous est racontée cette
touchante histoire :
« Et quand ils furent venus au lieu
appelé Crâne, ils le
crucifièrent là, et les malfaiteurs,
l'un à la droite, l'autre à la
gauche. Et Jésus dit : Père,
pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font....
Et il y avait aussi au-dessus de lui un
écriteau écrit en lettres grecques,
romaines et hébraïques : Celui-ci
est le roi des Juifs.
« Et l'un des malfaiteurs qui
étaient pendus, l'injuriait : N'es-tu
pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même,
et nous aussi. Mais l'autre, répondant, le
reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu,
toi, car tu es sous le même jugement ?
Et pour nous, nous y sommes justement ; car
nous recevons ce que méritent les choses que
nous avons commises : mais celui-ci n'a rien
fait qui ne se dût faire. Et il disait
à Jésus : Souviens-toi de moi,
Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume. Et
Jésus lui dit : En
vérité, je te dis : aujourd'hui
tu seras avec moi dans le paradis »
(Luc XXIII, 39-43).
Extérieurement, rien n'établissait de
différence entre ces trois hommes
attachés à des croix, hors de la
ville de Jérusalem, si ce n'est, qu'à
en juger par l'apparence, celui du milieu
était le plus malheureux, étant
l'objet des moqueries et des outrages d'une foule
inhumaine qui le regardait comme un imposteur et un
blasphémateur, quoiqu'elle n'eût
reçu de Lui que du bien. Tous, gouverneurs
et peuple, s'unissaient aux soldats romains pour
accabler le Christ de leurs railleries. Pour eux,
ce n'était pas assez de se rappeler les
paroles de leur loi, qui dit que
« celui qui est pendu
est malédiction de Dieu » ;
ils y ajoutaient injure sur injure, se
réjouissant de ce qu'enfin Celui qu'ils
haïssaient fût tombé sous le coup
du châtiment que, selon eux, il
méritait. Christ était là
« crucifié en
infirmité »
(2 Corinthiens XIII, 4), et il leur
semblait que cette impuissance, à laquelle
II s'assujettissait volontairement, était la
preuve positive de la fausseté de ses
déclarations. Comment, se disant Fils de
Dieu, restait-Il attaché à la
croix ?
L'un des malfaiteurs même ne craint pas de se
joindre à la foule insensée pour
injurier Jésus. Il n'avait rien à
dire à celui qui, comme lui,
était un brigand condamné et pendu
pour ses crimes, mais il n'a que mépris et
insulte pour le « roi des
Juifs. » C'est alors que son compagnon le
reprend. Lui aussi avait d'abord été
au nombre des railleurs, mais, maintenant, il ose
se mettre seul du côté de Jésus
et proclamer hautement qu'il était
juste.
Qu'est-ce qui a pu opérer ce
changement ? D'où vient qu'il n'y avait
chez le brigand aucune crainte des hommes ?
Où avait-il puisé la hardiesse avec
laquelle il reprend son compagnon endurci ? Sa
première parole nous révèle ce
qui opérait en lui : son coeur
était saisi de la crainte de Dieu ;
il était CONVERTI. Véritablement
repentant, il ne craint pas de confesser sa propre
méchanceté et de reconnaître la
justice de la sentence qui l'avait condamné
au supplice de la croix. En même temps, il
fait ressortir le contraste infini qui existait
entre Jésus d'un côté, et,
de l'autre, lui et son compagnon
de crime ; puis, se tournant vers
Jésus, en qui son âme s'assurait, et
avec une foi parfaite en la résurrection des
morts, il supplie le Seigneur de se souvenir de lui
lorsqu'il viendrait dans son royaume.
Quelle grandeur et quelle simplicité de
foi ! Dans ces courts moments, le pauvre
brigand avait appris des choses que beaucoup de
chrétiens même ne connaissent
guère. Il craint Dieu, se juge
lui-même, adore le Seigneur en exaltant sa
parfaite justice, croit en Lui comme en son
Sauveur, avec la confiance qu'il ne sera ni
rejeté, ni ignoré de Lui au jour de
sa gloire. Aucune pensée légale,
aucune idée de propre justice à faire
valoir ou à obtenir, ne vient obscurcir la
clarté de sa foi. Pour lui, le Seigneur, le
Saint et le Juste, souffrant à
côté de lui et subissant la mort que,
seul d'entre les hommes, II n'avait pas
méritée, était une
réponse suffisante à toutes les
accusations de l'ennemi, à toutes les
craintes et à tous les doutes que Satan
aurait pu soulever dans son coeur. Jésus, le
Sauveur, était TOUT pour lui et remplissait
son âme.
Encore ne connaissait-il pas toutes les richesses
de la grâce de Dieu, et la
bénédiction présente qui
l'attendait de la part de Celui qui peut faire
infiniment plus que tout ce que nous demandons ou
pensons. Jésus allait dépasser toutes
les pensées, tous les désirs les plus
élevés du pauvre pécheur qui
se confiait en Lui ; II voulait le prendre
avec Lui et l'introduire dans le bonheur parfait de
la présence de Dieu. Il lui
dit : « En
vérité, je te dis : Aujourd'hui,
tu seras avec moi dans le paradis. » Le
brigand converti fut le premier trophée de
la victoire du Seigneur sur toute la puissance de
l'ennemi, le premier fruit visible de sa mort, par
laquelle « II rendit impuissant celui qui
avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le
diable »
(Hébreux II, 14).
Cher lecteur, que la foi du pauvre brigand soit
aussi la vôtre. Avec une simplicité
semblable à la sienne, regardez au
même Sauveur. L'efficacité de son
oeuvre en faveur du brigand est la même pour
vous, bien que le Seigneur Jésus soit
maintenant « assis à la droite de
la Majesté dans les hauts lieux »,
et « couronné de gloire et
d'honneur » (Hébreux I, 3 ;
II, 7). Le fait qu'il est assis montre que
son oeuvre expiatoire est accomplie une fois pour
toutes. Venez donc à Lui : II ne vous
repoussera pas.
Quel bonheur que je n'aie pas à regarder
à moi-même pour savoir si je suis
agréable à Dieu ou si je pourrais le
devenir. Dieu veut que je vienne tel que je
suis, que je lui expose mon état actuel
et véritable, — tous mes
péchés, tous mes besoins. Il veut que
je ne Lui cache rien. Lui-même a
trouvé le remède qui seul convenait
à l'état
désespéré où je me
trouve. Il a envoyé son Fils, qui a accompli
parfaitement l'oeuvre que le Père Lui avait
donnée à faire. Si, comme le brigand,
je crois en Jésus, je vois ouvert devant moi
ce lieu de bonheur et de gloire où le
brigand a accompagné son Seigneur. Lorsque,
repentant, je viens à Dieu, je trouve
l'oeuvre de l'expiation toute
faite et le paradis déjà ouvert. Le
Seigneur Jésus qui a accompli la
rédemption est déjà dans la
gloire, et II veut avoir près de Lui tous
ses rachetés pour qu'ils la partagent avec
Lui.
O profondeur des richesses de la grâce de
Dieu ! La gloire de la place où
Jésus est assis ravit mon coeur. Ce n'est
pas de loin que je la contemple, je sens que j'y
suis personnellement intéressé. Elle
m'appartient par la foi. Le Sauveur qui a tout
fait, tout souffert pour moi, y est
déjà assis, et j'attends le moment
bienheureux où II viendra pour me prendre,
afin que, là où II est, moi, j'y sois
aussi avec tous les siens. Il l'a dit ; et sa
dernière parole de consolation, pour ceux
qui l'attendent, est : « OUI, JE
VIENS BIENTÔT. »
UN CONTRASTE QUI SE REPRODUIT DE NOS JOURS
En lisant les Évangiles, on ne peut
qu'être frappé du singulier contraste
que présente l'histoire de deux hommes qui
ont recherché avec empressement la
présence du Seigneur Jésus-Christ.
(Le récit se trouve dans le chap. X de
l'évangile de Marc.) Ce contraste, au point
de vue moral, ne cesse pas de se reproduire,
même de nos jours ; de là son
grand intérêt pour nous.
L'un de ces hommes, qui était encore jeune,
possédait tout ce que ce monde a de
meilleur, et jouissait en outre d'une
réputation irréprochable, à
laquelle étaient ajoutés une grande
franchise et des attraits personnels si
remarquables, que leSeigneur
Jésus lui-même, l'ayant
regardé, l'aima. D'après sa propre
confession, ce jeune homme n'avait jamais fait tort
à personne ; il avait toujours
honoré son père et sa
mère ; bref, il avait obéi
à tous les commandements de Dieu ; en
sorte que, s'il y a jamais eu quelqu'un qui ait
mérité le ciel, comme on dit, on peut
affirmer sans crainte que ce fut lui. Toutefois, la
question qu'il pose au Seigneur en se mettant
à genoux devant Lui montre qu'il
n'était pas sûr d'y aller :
« Que ferai-je, demande-t-il, afin que
j'hérite de la vie
éternelle ? »
Le Seigneur, après avoir tiré de lui
la déclaration qu'il avait gardé
toute la loi, lui dit qu'une chose lui
manquait : « Va, lui dit-Il, vends
tout ce que tu as, et donne aux pauvres, et tu
auras un trésor dans le ciel, et viens,
suis-moi, ayant chargé la croix. »
C'est comme s'il lui disait : Dieu
désire t'avoir, toi, mais II n'a pas besoin
de tes richesses ; viens toi seul sans tes
biens qui seraient un embarras trop grand pour te
laisser passer par la porte étroite. Fais
voir que tu aimes ton prochain comme
toi-même, en lui faisant part des biens dont
tu as si longtemps joui tout seul.
C'était trop pour l'homme riche :
« Affligé de cette parole, il s'en
alla tout triste, car il avait de grands
biens. »
Pauvre jeune homme ! Pour toi, ce monde avec
ses biens périssables, ses honneurs
éphémères, vaut mieux que
Jésus et la vie éternelle. Tu ne
connais pas encore que tout, sur la terre, n'est
que vanité et rongement d'esprit. Tu ne
penses pas que le moment
arrivera bientôt, oui bientôt,
où la mort viendra te priver de ces biens
auxquels ton coeur est maintenant si fortement
attaché. Que te restera-t-il alors ?
Peux-tu emporter dans l'autre monde cette propre
justice qui a suffi pour t'assurer en celui-ci la
considération des hommes ? Le Seigneur,
auquel toute autorité a été
confiée et dans le ciel et sur la terre, t'a
offert la vie en t'invitant à le
suivre : tu ne l'as pas voulu, tu t'en es
allé... TOUT TRISTE !...
Jetons maintenant un regard sur l'autre homme.
Pauvre, misérable, dénué de
tout, il n'avait pas même la triste
consolation de contempler des yeux les belles
choses qu'il ne pouvait, jamais espérer
posséder. Aussi, ce n'était pas la
moindre de ses peines de se sentir
entièrement dépendant de la
générosité de ses semblables,
même pour le pain qu'il mangeait. Il
était mendiant et aveugle !
Assis comme d'habitude sur le bord du chemin, il
entend un jour passer une grande foule, et apprend
que c'est à l'occasion de Jésus de
Nazareth, qui avait déjà fait tant de
miracles dans le pays.
Sentant péniblement sa misère, il ne
cesse pas de crier de toutes ses forces à
Celui qu'il croyait avoir le pouvoir de le
guérir : « Fils de David...
Jésus... aie pitié de
moi ! » Plusieurs le reprirent afin
qu'il se tût ; mais il criait d'autant
plus fort : « Fils de David, aie
pitié de moi ! » Et
Jésus, s'arrêtant, dit qu'on
l'appelât. Ils appelèrent donc
l'aveugle, lui disant : Aie bon courage,
lève-toi,il t'appelle.
Et, jetant loin son vêtement, il se leva et
s'en vint à Jésus.
Jésus lui dit : « Que veux-tu
que je te fasse ? Et l'aveugle lui dit :
Rabboni, que je recouvre la vue. Et Jésus
lui dit : Va, ta foi t'a
guéri. » Et aussitôt il
recouvra la vue et il le suivit dans le chemin.
Quel contraste sur tous les points entre les deux
histoires ! L'homme riche se croyait bon.
Bien' vêtu, il vient avec tous les dehors
de la piété s'agenouiller devant le
Seigneur, et demander ce que lui devait
faire. Jésus lui montre ce qui lui manquait.
— : Le mendiant vient nu, avec son
malheur, comptant que Jésus agira, et
il est guéri sur-le-champ.
Le riche ne voulait pas faire part de ce qu'il
possédait à ceux qui n'avaient
rien ; il s'en va avec ses richesses, mais il
ne reçoit rien de Jésus. Le pauvre
expose à Jésus toute sa misère
et reçoit de Lui tout ce qu'il
demandait.
Le jeune homme, avec tous ses avantages personnels,
tout triste, s'éloigne de Jésus.
— L'aveugle guéri suit Jésus
dans le chemin, joyeux et reconnaissant,
« glorifiant Dieu »
(Luc XVIII, 43).
Cher lecteur, lequel de ces deux hommes est celui
qui vous représente, — le riche qui
parlait de tout le bien qu'il avait fait, ou
l'aveugle qui ne parle que de son mal, mais
s'attendant à trouver en Jésus le
remède dont il avait besoin ?
Lorsqu'on se croit réellement malade et que
l'on se trouve devant le médecin en qui l'on
a confiance, on ne craint pas de lui exposer le
malque l'on ressent. On va
auprès de lui dans le but de lui dire tout,
exactement comme fit le pauvre mendiant.
Mais que d'âmes, hélas ! font
tout le contraire ! N'ayant pas la conscience
de leur véritable état, elles
s'efforcent de toutes manières de cacher,
par un extérieur faux et trompeur, tout ce
qui n'a pas bonne façon, oubliant que ces
efforts mêmes sont la preuve que tout n'est
pas en règle.
Êtes-vous encore, cher lecteur, du nombre de
ceux qui cherchent à se persuader qu'ils ne
sont qu'un peu malades, — en tous cas, pas
plus mauvais que bien d'autres, — et qui
veulent couvrir « ce peu de
mal », qu'ils sont pourtant
obligés de reconnaître en
eux-mêmes. N'y a-t-il pas là une sorte
d'hypocrisie ? Ne comprenez-vous pas qu'il
vaut mieux dire la vérité, la dire
à Celui qui seul peut débarrasser la
conscience de son fardeau de
péchés ? Dites-lui tout. C'est
de sa bouche que vous entendrez ces
précieuses paroles : « Tes
péchés te sont pardonnes, va en
paix. »
JÉSUS ET LE
JUGEMENT
Jean V, 21-29.
L'un des privilèges bénis qui
appartiennent à celui qui a entendu
maintenant sur la terre, dans son âme, la
voix du Fils de Dieu, c'est non-seulement qu'il est
passé de la mort à la vie, mais qu'il
ne viendra pas en jugement.
Il y a nécessairement un jugement. Les
péchés que j'ai commis et leur
racine, le péché
qui est en moi, en ma chair, et
qui produit toute sorte de mal, ne peuvent pas ne
pas être jugés et condamnés par
un Dieu juste et saint. Le jugement et la
condamnation sont la part naturelle de tous les
hommes, parce que « tous ont
péché et n'atteignent pas à la
gloire de Dieu »
(Romains III, 23).
Or le péché, la racine du mal, a
été déjà
condamné : au milieu des hommes, tous
sous le coup du jugement et de la condamnation,
quelqu'un est venu du ciel, « l'Agneau de
Dieu qui ôte le péché du
monde ; » Lui pur et innocent, qui
n'a point connu le péché, II a
été fait péché et
malédiction : II a subi la mort,
attaché à la croix ; la sentence
contre le péché est passée sur
Lui. Dans sa mort, le péché a
été jugé et condamné.
« Dieu, est-il écrit, ayant
envoyé son propre Fils en ressemblance de
chair de péché, et pour le
péché, a condamné le
péché dans la chair »
(Romains VIII, 3).
« II a porté nos
péchés en son corps sur le
bois »
(1 Pierre II, 24). Il a
été abandonné de Dieu et fait
malédiction, afin que ceux qui croient
soient rachetés de la malédiction et
deviennent justice de Dieu en Lui.
Lui, le juste, a volontairement pris notre place,
en sorte que le jugement que le péché
attirait sur l'homme est une chose faite et
exécutée, une fois pour toutes, sur
un homme saint qui l'a subi volontairement, et qui
seul pouvait le faire, parce qu'en même
temps, II était vrai Dieu.
La conséquence bénie en est que Dieu
est juste en justifiant celui
qui croit en Jésus. En ressuscitant Christ
d'entre les morts, Dieu a rendu témoignage
qu'il a été satisfait et qu'il a
agréé cette substitution d'une sainte
victime à la place de moi
pécheur.
Lorsque je saisis cette vérité par la
foi, je deviens justice de Dieu en Christ ;
j'ai part à tous les résultats de
cette mort par laquelle II a répondu aux
justes exigences de Dieu, et il n'y a plus de
condamnation pour moi
(Romains VIII, 1). Un autre, que Dieu
a accepté, l'a subie à ma place.
Comment donc viendrais-je en jugement ? Non,
je suis passé de la mort à la
vie, j'ai la vie éternelle, je ne
viendrai pas en jugement. Certitude
bienheureuse, repos parfait de l'âme et de la
conscience pour le croyant !
Est-ce votre part bénie, mon cher
lecteur ?
Mais, demande-t-on, ne faut-il pas que tous soient
manifestés devant le tribunal du
Christ ?
(2 Corinthiens V, 10.) — Oui,
certes ; là toutes choses seront mises
en évidence suivant la responsabilité
qui repose sur chacun. Mais comment les croyants y
paraîtront-ils ? Sera-ce comme ceux qui
seront restés morts dans leurs fautes et
dans leurs péchés et par
conséquent sous la condamnation ? Non,
mais comme ayant été
vivifiés avec le Christ, sauvés
par la grâce, ressuscités dans le
Christ Jésus. — Quel contraste frappant
entre eux et les méchants qui sont
appelés
« morts, » alors que
l'Esprit de Dieu nous les montré se tenant
devant le grand trône blanc.
Il est évident que, comme croyant, je ne
puis pas être jugé
par mon Sauveur dans le sens de décider si,
oui ou non, je dois hériter de la vie
éternelle. Car j'ai la vie éternelle.
Le Sauveur lui-même a ôté mes
péchés. Il ne peut donc pas
méjuger pour eux ; ce serait juger sa
propre oeuvre. Je serai là sans crainte,
comme objet de sa grâce, comme
déjà sauvé par Celui qui sera
là assis sur ce tribunal, Lui qui m'a
aimé et qui m'a lavé de mes
péchés dans son sang
(2).
Une autre conséquence qui résulte de
la vivification de ceux qui ont entendu la voix du
Fils de Dieu, c'est la résurrection
DE VIE à laquelle ils ont part. Sur la
terre, ils ont été tirés de la
mort de leurs péchés et
vivifiés par la parole du Fils de Dieu. Ils
entendront encore une fois sa voix bénie qui
appellera leurs corps à sortir du tombeau et
les ressuscitera d'entre les morts.
Oui, ceux qui se sont endormis en Christ
ressusciteront. La voix qu'ils ont ouïe sur la
terre, qu'ils ont appris à connaître,
à aimer comme celle du bon Berger qu'ils
suivent, ils l'entendront de nouveau ; et,
sans crainte, ni trouble, avec bonheur, à ce
cri de commandement qui les appellera autour de
Lui, ils ressusciteront.
Pourquoi ? Pour être jugés ?
Il n'en est pas question. Ils ne viendront pas en
jugement. C'est pour être toujours avec le
Seigneur. Avec Lui dans une
union éternelle, avec Lui pour régner
et pour juger
(1 Corinthiens VI, 2, 3),
associés à Lui en tout, comme ils
l'ont déjà été ici-bas.
C'est une résurrection de vie à
laquelle auront part ceux qui ont fait le bien.
Or, qui peut faire le bien ? Sommes-nous sur
le terrain des oeuvres ? Non, mais ayant par
grâce la vie, la vie de Dieu, ferai-je le
mal ? Pécherai-je afin que la
grâce abonde ? Les seuls qui soient
agréables à Dieu, qui fassent le
bien, sont ses enfants, créés dans le
Christ Jésus pour les bonnes oeuvres,
remplis de sagesse en toute intelligence
spirituelle pour Lui plaire à tous
égards. Tels sont les seuls qui ressuscitent
pour vivre dans la connaissance et la communion
éternelle de Dieu. Ils régneront dans
la vie par Jésus-Christ.
Mais pour ceux qui auront fait le mal, qui auront
fermé leurs oreilles à la voix du
Fils de Dieu et seront restés dans la mort,
quel sera leur sort ? Un sort terrible :
la résurrection aussi, mais la
résurrection DE JUGEMENT.
Après leur vie passée sur la terre
dans l'ignorance de la vie de Dieu, à la fin
de cette carrière tout entière
vouée aux choses visibles, vient la mort du
corps, sa séparation d'avec l'âme.
Moment solennel que celui qui termine tout quant
aux choses d'ici-bas et introduit dans ce
redoutable lieu, nommé par l'Écriture
le Hadès ! Qu'attendent là leurs
âmes ? Ah ! c'est le jour du
jugement. Pour eux, « après la
mort, le jugement »
(Hébreux IX, 27).
Comprenez-le bien, cher lecteur. À la
croix,le péché a
été jugé et condamné
dans la personne du Seigneur Jésus qui s'en
était chargé. Ce que Dieu demande
maintenant, ce n'est pas l'observation d'une loi
qui disait à l'homme impuissant :
« Fais et tu vivras, » et qui
ne pouvait que lui montrer son état de
ruine. Par les oeuvres de loi nul homme ne peut
être justifié. Par conséquent,
quand il est question défaire le mal,
il ne s'agit pas seulement d'avoir
manqué de moralité ou de
bienfaisance. On peut être
irréprochable aux yeux des hommes et
faire le mal, être encore dans ses
péchés. On ne sort de là que
quand, se sentant perdu, on cherche son refuge dans
le Christ Jésus.
Ce que Dieu présente actuellement aux
hommes, c'est son Fils, que dans son amour II a
donné, et en Lui, le pardon, la paix, la vie
et le ciel. Le grand péché
maintenant, c'est donc de rejeter ce que Dieu
offre, c'est de refuser de venir à
Jésus pour avoir la vie. C'est là
faire le mal. Celui-là qui agit
ainsi, reste chargé du double poids de ses
péchés comme enfant d'Adam et du
rejet de Celui qui est venu pour que ses
péchés fussent ôtés. Or,
si quelqu'un méconnaît et
méprise ainsi le don de Dieu, le seul
sacrifice offert par Lui-même pour le
soustraire à la condamnation, « il
ne reste plus de sacrifice pour les
péchés, mais une certaine attente
terrible de jugement et l'ardeur d'un feu qui va
dévorer les adversaires. Si quelqu'un a
méprisé la loi de Moïse, il
meurt sans miséricorde. D'une punition
combien plus sévère pensez-vous que
sera jugé digne celui qui
a foulé aux pieds le Fils de
Dieu ! »
(Hébreux X, 26-29.)
Au jour de la révélation du Seigneur
Jésus-Christ avec les anges de sa puissance,
pour le jugement, il n'est pas question d'une
désobéissance à la loi, mais
la vengeance en flammes de feu sera contre ceux qui
n'obéissent pas à l'ÉVANGILE
de Jésus-Christ
(2 Thess. I, 7-8).
0 pécheur, à qui cet Évangile
est maintenant présenté, ce ne sont
pas seuls tes péchés qui seront
apportés contre toi au jour du jugement,
mais avant tout ton refus de les voir tous
effacés maintenant, et ton mépris de
Celui qui, pour les expier, mourut sur la
croix.
Aussi est-ce à Lui qu'a été
donné tout pouvoir de juger. Celui qui
s'assiéra sur le trône, c'est le Fils
de l'homme qui a été
méprisé, honni, rejeté du
monde ; c'est pourquoi le monde est
déjà jugé moralement. Mais le
moment va venir où on le verra dans la
gloire, Lui, le Christ, sur un trône qui ne
parle ni de grâce, ni de
bénédiction, ni de vie. Il est
là seul dans sa majesté souveraine,
armé d'une justice inexorable.
Et quels sont ceux qui comparaissent devant
Lui ? Ce sont les morts ; ceux qui n'ont
pas voulu venir à Lui pour avoir la vie, qui
ont refusé d'écouter sa voix, qui ont
laissé les bruits du monde et ses
convoitises étouffer les accents d'amour qui
les appelaient.
Ils sont restés morts pour Dieu sur
la terre, morts ils sont descendus dans la
poudre de la terre, ayant méconnu la voix du
Fils de Dieu qui voulait les
vivifier ; mais ils devront entendre une
fois la voix du Fils de l'homme, voix
redoutable et puissante à laquelle ils
sortiront aussi de leurs sépulcres pour
paraître devant Lui en un lieu où rien
ne pourra les soustraire à son regard. Il
n'y aura là ni montagnes pour les couvrir,
ni rochers pour tomber sur eux, ni cavernes pour
s'y cacher. Ils seront amenés là par
la puissance irrésistible de Celui qui sera
assis pour les juger. Ni la mer, ni la mort, ni le
hadès ne pourront rien garder de leur proie.
Petits et grands, tous comparaissent.
Ils ressuscitent donc aussi ces morts, ceux
qui sont désignés jusqu'au bout sous
ce nom terrible, parce qu'ils n'ont pas eu la vie
de Dieu. Ils ressuscitent quand a disparu tout cet
état de choses actuel, où ils avaient
mis leurs affections et leurs espérances.
Leurs vanités sont descendues avec eux dans
la tombe, et ils ne les revoient plus.
Les voilà en jugement. Ils ont fait le mal,
et le grand mal, ce n'est pas seulement, d'avoir
persévéré dans le
péché attaché à leur
nature comme enfants d'Adam, mais de s'y être
complu, d'avoir refusé d'en sortir. de
« C'est ici le jugement, que la
lumière est venue dans le monde, et que les
hommes ont mieux aimé les
ténèbres que la
lumière »
(Jean III, 19).
Sort affreux que de paraître en jugement,
sans excuse, sans espoir, pour être
jeté dans l'étang de feu et de
soufre, — la seconde mort !
Que le Seigneur qui, plein de grâce, ouvre
maintenant les bras de sa miséricorde
à quiconque vient
à Lui, veuille par ces paroles atteindre vos
coeurs et vos consciences, ô lecteurs qui
êtes encore morts.
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