Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. IV
QUATRIÈME ANNÉE 1877



« JE N'AI PAS LE TEMPS. »

Je fus appelé, il y a quelques jours, à remplacer un médecin des environs de Paris. Parmi les malades qui avaient été remis à mes soins, se trouvait un homme déjà âgé, atteint d'une maladie chronique, dont l'issue fatale et prochaine n'était pas douteuse. À la seconde visite que je lui fis, comme j'avais réussi à calmer momentanément les douleurs qu'il ressentait, il sembla revenir à la vie, et eut une de ces illusions qui sont si fréquentes chez les personnes arrivées à la dernière période d'une maladie de longue durée.

Une voisine qui était présente, voyant le soulagement qu'il éprouvait, lui dit en plaisantant : « Ayez bon courage, nous pourrons bientôt danser ensemble. » La légèreté de ce propos me serra le coeur ; je dis à cette femme : « Comment pouvez-vous parler ainsi à quelqu'un qui est sur le bord de la tombe ? » Puis, me tournant vers le malade qui n'avait pas entendu mes paroles, j'ajoutai : « Mon ami, pensez plutôt à Dieu. »
« Je n'ai pas le temps, » fut sa réponse.

J'essayai en vain de lui montrer la nécessité de s'occuper de son âme ; tout ce que je lui disparut lui causer un ennui profond, et je fus obligé de le quitter.
Ses paroles m'avaient encore plus impressionné que celles de sa voisine ; elles révélaient la triste condition dans laquelle il se trouvait, et qui est celle d'un si grand nombre. « Combien, me disais-je, les choses de la vie présente ne remplissent-elles pas le coeur de l'homme ! Il ne trouve pas même le temps de s'occuper de son âme immortelle ; il ne pense ni à Dieu, ni à la vie, ni à la mort éternelles ; il laisse de côté, comme de nulle valeur, ce qu'il lui importerait le plus de connaître ! Les années s'écoulent, et le moment arrive où, couché sur un lit de douleur, tandis que la mort approche, celui qui a tant travaillé pour une vie périssable, ne trouve aucun goût aux choses éternelles. »

Mais revenons à notre histoire : j'allai le lendemain revoir le malade. Il me reçut froidement, m'affirma qu'il ne souffrait pas, - qu'il n'avait besoin de rien, et je dus me retirer sans avoir pu dire un mot à cet homme au sujet de son âme immortelle. Les parents me prièrent de ne plus me déranger, à moins qu'on ne me fît appeler. Cela eut lieu bientôt, mais ce fut pour constater un décès.

Quelle avait été la fin de cet homme ? Que s'était-il passé dans son âme depuis le jour où je lui avais fait entendre une parole d'avertissement ? Celui-là seul le sait, qui sonde les coeurs et les reins, et devant qui toutes choses sont nues et entièrement découvertes.

Cher lecteur, êtes-vous jeune et encore inconverti ? Écoutez la parole du Seigneur : « Souviens-toi de ton Créateur aux jours delà jeunesse, avant que les jours mauvais viennent, et avant que les années arrivent, desquelles tu dises : Je n'y prends point de plaisir » (Ecclésiaste XII, 1). « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Hébreux III, 15). Car si vous négligez un si grand salut, craignez qu'il n'arrive un moment solennel où, comme celui dont vous avez lu la courte histoire, vous ne disiez : « Je n'ai pas le temps. »



LA VENUE DE CHRIST.

La première fois que le Seigneur Jésus annonce à ses disciples qu'il souffrirait beaucoup à Jérusalem de la part des chefs de la nation juive, qu'il serait mis à mort et qu'il ressusciterait le troisième jour (Matthieu XVI, 21), il ajoute aussi qu'il reviendra en gloire sur la terre.
C'est la première mention de son retour qui soit faite dans le Nouveau Testament, et l'on comprend combien le moment était convenable pour faire connaître ce grand fait, autour duquel gravite tout ce qui concerne l'avenir de ce monde.

C'est cet avènement qui opérera bientôt un changement radical dans tout ce qui nous entoure ici-bas ; qui mettra fin à tant de misères sous le poids desquelles gémit actuellement la création, et qui inaugurera cette liberté réelle queles hommes poursuivent toujours sans l'atteindre, parla simple raison que le pouvoir suprême sur la terre n'est pas encore publiquement exercé par Celui qui seul saura s'en servir pour le bien de tous en général et de chacun en particulier. Lui seul saura réprimer la malice des méchants et couronner de gloire et de joie ceux qui, en face de l'opposition du monde, se seront attachés à la vérité de Dieu et y auront marché.

Voici le passage auquel nous avons fait allusion plus haut : « Car le Fils de l'homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa conduite. En vérité, je vous dis : II y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents qui ne goûteront point la mort jusqu'à ce qu'ils aient vu le Fils de l'homme venant dans son royaume » (Matthieu XVI, 27, 28).
Dans ces dernières paroles, le Seigneur faisait sans doute allusion à sa transfiguration dont furent témoins, six jours après, Pierre, Jacques et Jean sur la montagne, alors que son visage resplendit comme le soleil et que ses vêtements devinrent blancs comme la lumière (Matthieu XVII, 1, 2).

En parlant plus tard de cette glorieuse vision, l'apôtre Pierre s'exprime ainsi : « Ce n'est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils « bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir. » Et nous, nous entendîmes cette voix, venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne » (2 Pierre I, 16-18).

La vue de la gloire du Seigneur sur la montagne eut pour effet de confirmer, pour les apôtres, la parole prophétique, et de rendre plus réelle à leurs coeurs, ainsi qu'à ceux de tous les croyants, cette venue du Seigneur Jésus qu'ils attendaient avec tant d'ardeur, parce qu'elle était pour eux, comme elle l'est pour nous, le moment OÙ la souffrance et le travail du temps présent feront place à la gloire et au repos que Dieu a préparés pour les siens.
Dans le passage de Matthieu que nous avons cité, le Seigneur Jésus parle de trois choses qui caractériseront son retour :

II viendra dans la gloire, avec ses anges.
Il rendra à chacun selon sa conduite.
Il viendra pour régner.

Arrêtons-nous un moment sur chacun de ces points.
I. Le Seigneur reviendra DANS LA GLOIRE DE SON PÈRE.
C'est cette gloire que Pierre appelle la « gloire magnifique, » et que lui et ses deux compagnons furent admis à contempler sur la sainte montagne. Quel contraste avec la première venue de Christ ! Lui, le Fils de Dieu, II s'était abaissé ; II était Dieu fait homme, vivant et marchant sur la terre dans l'humiliation, la pauvreté et la souffrance. Quand II viendra, ce sera comme Fils de l'homme, dans la gloire, avec tous ses anges à son commandement.
Sous quelque aspect qu'il nous soit présenté, combien est ravissante la gloire de sa personne ! Dieu-Homme quand il était ici-bas, II est l'Homme-Dieu à la droite de la Majesté dans les hauts lieux ; Dieu dans son humiliation, II est homme dans la gloire. Comme il n'a pu se dessaisir de sa divinité en devenant homme, II n'a pas quitté son humanité en remontant au ciel ; II la conservera éternellement. C'est donc comme le FILS DE L'HOMME qu'il reviendra dans la gloire de son Père. Quelle joie ineffable pour tous ceux qui le connaissent, qui sont sauvés par l'oeuvre expiatoire qu'il a accomplie sur la terre !

II. Il rendra à chacun selon sa conduite.
Que penses-tu de ces paroles solennelles, homme du monde qui ne t'attaches qu'à suivre les penchants de ton coeur, à satisfaire tes désirs et qui oublies Dieu ?
Qu'en penses-tu, vain professant de religion, qui, pour un temps, as été attiré par la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, ou bien qui trouves un certain avantage à maintenir les convenances religieuses extérieures, mais qui sais très-bien au fond de ta conscience que ta profession n'a aucune réalité, aucun fondement solide, et que dans ton coeur il n'y a aucun attachement véritable à Jésus de Nazareth ?
Qu'en penses-tu, homme affairé du siècle, qui n'as pas le temps de penser au Fils de Dieu qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu ?
O vous tous qui négligez ce « grand salut, » que ferez-vous au jour des rétributions ? Que deviendrez-vous et où seront alors ces plaisirs qui vous entraînent, cette profession de religion par laquelle vous vous abusez ; ces affaires qui aujourd'hui ont à vos yeux une si funeste importance ?
Et toi, enfant de Dieu, qui, dans un coeur honnête et bon, retiens avec humilité sa parole et. marches en lui soumettant tes pensées, quelle perspective ouvre devant toi la venue du Seigneur ! Seul tu peux regarder avec calme et bonheur vers ce jour qui n'est pas éloigné ; tu entreras alors dans la joie de ton Maître.

Lecteur, où en êtes-vous ? Que vous le croyiez ou non, le Fils de l'homme va revenir et rendra à chacun selon sa conduite. Écoutez une des dernières et solennelles paroles que fait entendre le Seigneur Jésus-Christ à la fin de la Bible :
« Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apocalypse XXII, 12).

III. Il viendra pour régner.
« Dans la régénération, le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire » (Matthieu XIX, 28).
Lui que les hommes ont méprisé, rejeté et crucifié lors de sa première venue, II viendra pour régner, et ceux qui auront souffert pour son nom régneront avec lui (Matthieu XIX, 28 ; 2 Timothée II, 12).Dieu a sacré son Roi sur la montagne de sa sainteté ; les nations se sont mutinées, les peuples ont projeté des choses vaines ; les rois de la terre se sont trouvés en personne et les princes ont consulté ensemble contre l'Éternel et contre son Oint. Ils ont dit : « Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes. » Celui qui habite dans les cieux se rira d'eux ; le Seigneur se moquera d'eux ; II leur parlera en sa colère. II a remis toute puissance entre les mains de son Fils, et celui-ci brisera les nations avec un sceptre de fer. (Voyez Psaume II ; Apocalypse XII, 5.) Qui pourra tenir contre Lui, en ce jour-là ? « Le Père a donné tout le jugement au Fils, parce qu'il est Fils de l'homme.  »

La terre attend, toute la création soupire. Tout est en désordre et sera mis à la renverse jusqu'à ce que vienne Celui auquel appartient le gouvernement, et Dieu le lui donnera (Ézéchiel XXI, 32). Jour de joie, jour de récompense et de gloire pour les uns ; mais, pour les autres, ce sera le jour de la colère et de l'indignation.

Le Fils de l'homme, qui a été le méprisé et le rejeté des hommes, viendra pour être glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru. Le monde l'a vu pour la dernière fois cloué à la croix et portant sur son front une couronne d'épines. Il va bientôt le revoir assis sur son trône de jugement et couronné de gloire et d'honneur.



PREMIERS RÉSULTATS DE LA MORT DE CHRIST
(Suite de la page 146.)

LA RÉSURRECTION

Après avoir constaté le déchirement du voile du temple, le récit évangélique continue ainsi :
« Et la terre trembla, et les rochers se fendirent, et les sépulcres s'ouvrirent ; et beaucoup des corps des saints endormis ressuscitèrent, et étant sortis des sépulcres après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs » (Matthieu XXVII, 51-53).

Trois grandes vérités nous sont présentées ici :

1) La puissance de la mort est annulée par la mort de Christ.
2) La résurrection des saints n'a lieu qu'après
celle de Christ, bien qu'elle soit un fruit de sa mort.
3) En même temps nous est donné un témoignage irrécusable de la réalité de la résurrection des corps des saints.

Relativement à la première vérité, nous lisons, dans le IIe chapitre de l'épître aux Hébreux, ces paroles : « Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui (Christ) aussi semblablement y a participé, afin que, PAR LA MORT, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable. » Et, dans la 2e épître à Timothée, chap. I, 10, l'apôtre Paul affirme que notre Sauveur Jésus-Christ « a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'Évangile. »
Tous les hommes ont péché et sont, pour cette raison, assujettis à la mort, gages du péché. Mais nous voyons ici que Christ ayant, par sa mort, payé la rançon des transgressions, la mort est forcée de lâcher ses victimes. Aussitôt que Christ, par sa résurrection, leur a ouvert le chemin, les corps des saints sortent des sépulcres : précieuses arrhes de ce qui aura lieu bientôt pour tous ceux « qui se sont endormis en Christ. » À sa venue, ils entendront sa voix et ressusciteront, puis, avec nous, les vivants qui demeurons encore sur la terre, ils seront ravis à la rencontre du Seigneur eu l'air, pour être « toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens IV, 16, 17).

C'est par le péché que la mort est entrée dans le monde ; il fallait donc que les exigences de la justice de Dieu à l'égard du péché fussent satisfaites, pour que Dieu pût, en intervenant par sa puissance, donner la vie éternelle à des pécheurs, et montrer sa justice en justifiant celui qui croit en Jésus. Le péché, qui entraîne la mort, étant ôté par le sacrifice de Christ, Dieu peut donner la vie au pécheur, et le faire entrer en relation avec Lui-même.

Or, l'on reçoit cette vie en croyant au Sauveur, Fils de l'homme et Fils de Dieu, ainsi que le dit le Seigneur dans l'évangile de Jean (chap. III, 14-17). Mais comme l'oeuvre qui ôte le péché (1)a été accomplie, il y a plus de dix-huit siècles, à la croix où Christ fut attaché, Dieu a voulu donner, au moment même de son accomplissement, une preuve irrécusable de l'effet moral de la mort de Christ. La mort, conséquence du péché, atteint et l'âme et le corps du pécheur. Ainsi la puissance de la résurrection de Christ s'exerce sur les corps aussi bien que sur les âmes de ceux qui ont reçu la vie par sa mort. « La mort étant intervenue pour la rançon des transgressions qui étaient sous la première alliance (c'est-à-dire, qui étaient mises en lumière par la loi), ceux qui sont appelés reçoivent l'héritage éternel qui a été promis » (Hébreux IX, 15). C'est pourquoi, au chapitre VI de l'évangile de Jean, le Seigneur parle quatre fois de la résurrection des siens (vers. 39, 40, 44 et 54).

« Or, c'est ici la volonté de celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Car c'est ici la volonté de mon Père, que quiconque discerne le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. »
« Nul ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m'a envoyé ne le tire, et moi je le ressusciterai au dernier jour. »
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. »
Ce dernier passage montre clairement que c'est par la mort de Christ que nous avons la vie. Parla foi, notre âme saisit cette mort (indiquée par sa chair et son sang), nous nous l'assimilons, la prenant pour nous-mêmes, et ainsi nous nous en nourrissons, de la même manière que l'on prend des aliments pour la nourriture du corps. Puis le Seigneur y rattache la résurrection comme partie intégrante de son oeuvre en faveur du croyant.

La résurrection du Seigneur Jésus d'entre les morts n'est pas seulement un fait annoncé dans les prophéties de l'Ancien Testament, telles que le Psaume XVI, 10 ; c'est aussi une conséquence de sa nature divine, comme le dit l'apôtre Pierre : « II n'était pas possible qu'il fût retenu par la mort J> (Actes II, 24). Il était « le Prince de la vie » (Actes III, 15). Mais la grande puissance que Dieu a déployée dans la résurrection de Christ (voyez Éphésiens I, 20), s'exerce aussi en faveur de tous ceux qui, par la foi, participent aux bienfaits résultant de la mort de Christ. C'est ce dont nous avons la première preuve dans le passage de Matthieu qui nous occupe, et ce qui est abondamment constaté dans les Écritures, comme nous le voyons, entre autres, par ce qui suit :
« Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts, vivifiera vos corps mortels aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous » (Romains VIII, 11).
« Nous croyons, c'est pourquoi aussi nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus, et nous présentera avec vous » (2 Corinthiens IV, 13, 14).
« Car si nous croyons que Jésus mourut et qu'il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus (1 Thessaloniciens IV, 14).

Le chapitre XV de la première épître aux Corinthiens tout entier nous montre comment la résurrection du croyant est liée à celle de Christ et en dépend. Elle est un résultat moral et direct de sa mort, quoiqu'elle ne puisse avoir lieu de fait qu'après sa résurrection, ainsi que nous le voyons dans notre passage (vers. 53) : « Étant sortis des sépulcres après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville. »

Ce fait démontre encore une autre vérité qui est souvent niée : c'est la réalité de la résurrection du corps. Il est écrit que beaucoup des corps des saints ressuscitèrent, et sortirent des sépulcres. L'apôtre Paul, dans le chapitre de la première épître aux Corinthiens dont nous avons parlé plus haut, insiste beaucoup sur cette vérité. La semence jetée en terre en sort, sous une autre forme assurément, mais c'est la chose même qui a été semée ; ainsi le corps qui ressuscite est identique, quant à la personnalité, avec le corps qui a été mis dans la terre ; mais « il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. »

Et si quelqu'un prétend montrer que c'est chose ridicule et impossible (comme il peut paraître à l'homme naturel), la parole de Dieu l'appelle un « insensé. » Tous les raisonnements humains ne parviendront jamais à infirmer ce que Dieu a dit, et ce que sa puissance peut exécuter (voyez Philippiens III, 21).
Lisons l'objection et la réponse que fait l'Apôtre : « Quelqu'un dira : Comment ressuscitent les morts et avec quels corps viennent-ils ? Insensé, ce que tu sèmes n'est pas vivifié s'il ne meurt ; et, quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain de blé comme il se rencontre ou de quelqu'une des autres semences ; mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps » (1 Corinthiens XV, 35-50 ; voyez tout le passage).

Quel bonheur pour le croyant de savoir que son corps et son âme appartiennent au Seigneur ! Non-seulement son âme est sauvée, mais son corps aussi, assujetti ici-bas à tant d'infirmités et à la mort, va bientôt être transformé en la ressemblance du corps glorieux du Seigneur, dans une parfaite conformité à son image.

La vérité et la réalité de la résurrection des corps des saints sont donc clairement démontrées par les faits merveilleux qui suivirent immédiatement la mort et la résurrection de Christ. Nous avons ainsi la preuve de l'efficace de sa mort pour les pécheurs, et de la puissance de sa résurrection, puissance que nous sommes appelés à connaître, même maintenant, en traversant ce monde où règnent Satan, le péché et la mort. (Comparez Philippiens III, 10 ; 2 Corinthiens I, 9-10 ; Éphésiens I, 20. ) Dieu veille sur les siens, et, quels que soient les dangers qui, par suite de l'activité de Satan, nous menacent, Celui qui ressuscite les morts est puissant pour nous en délivrer.



« MA DETTE EST PAYÉE »

Un colporteur de la parole de Dieu, se trouvant loin de chez lui, fut pris, un soir, d'une violente attaque de fièvre, accompagnée de délire. Il avait complètement perdu connaissance quand le médecin arriva, et, dans cet état, il fut transporté à l'hôpital. Le délire persista jusqu'au lendemain matin. Quand le médecin vint faire sa visite avec quelques autres personnes et s'approcha du lit, le malade pouvait entendre, mais non pas encore voir.
- Me voyez-vous ? dit le médecin.
- Non, Monsieur.
- Je pense cependant que vous allez mieux.
- Je le pense aussi.
- Vous ne ferez pas encore cette fois le grand voyage ; vous attendrez une meilleure occasion, continua le médecin.
- Je n'ai pas peur d'entreprendre le voyage, répondit le malade, je suis prêt en tout temps : ma dette est payée.

Le docteur, croyant qu'il délirait encore, dit :
- Alors vous avez une quittance en règle ?
- Sans doute.
Voulez-vous me permettre de la voir ?
- Certainement. Ayez la bonté de prendre le petit livre qui est dans la poche de mon habit ; ouvrez-le au premier chapitre de la première épître de Jean. Au 7e verset, vous pouvez lire : « Le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché. » Vous pensez que j'ai encore le délire, Monsieur le docteur ; mais non, je vais mieux, comme vous l'avez bien jugé vous-même, et je suis dans mon bon sens. Mais le Sauveur, mourant sur la croix, a dit : « C'est accompli. » Cette parole est certaine ; l'oeuvre de grâce et de salut est donc accomplie pour moi et pour tous ceux qui croient.

Et c'est ainsi que cet homme pauvre selon le monde, seul, malade et souffrant, mais plein de bonheur, continua à parler hardiment de l'amour de son Sauveur, dans un lieu où semblable témoignage ne se faisait pas souvent entendre.
« Je sais qui j'ai cru, » voilà ce que peut dire le chrétien. Qu'il est grand, le bonheur de celui qui a reçu le témoignage de Dieu ; quelle paix il possède, quelle puissance en présence des circonstances même les plus pénibles !

Est-ce votre cas, cher lecteur, et, dans la conscience de l'oeuvre parfaite que Christ a accomplie, pouvez-vous dire : « Ma dette est payée ? » En rendez-vous humblement et fidèlement témoignage ?



JÉSUS VIVIFIE
Jean V, 21-29.

Nous lisons dans ces versets : LE FILS VIVIFIE CEUX QU'IL VEUT, et : DIEU A DONNÉ TOUT JUGEMENT AU FILS. Ces deux actes : donner la vie et juger, qui, dans l'Ancien Testament, sont attribués à l'Éternel seul, étant montrés ici comme exercés par Jésus, nous dévoilent la puissance dont il est revêtu, l'honneur qui lui appartient comme Fils de l'homme, et, en même temps, la gloire personnelle de Celui qui, « étant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu » (Philippiens II, 6 ; comp. avec Jean V, 17, 18).

L'homme est mort, mort quant à Dieu, dans ses fautes et dans ses péchés ; séparé de Dieu, qui est la source de la vie, sans aucun goût pour ce qui concerne son Créateur. Il est naturellement aussi dépourvu de sensibilité à l'égard des choses de Dieu que l'est un cadavre pour tout ce qui l'entoure ; il n'y trouve aucun plaisir. Il y a plus. L'homme ne peut, non plus qu'un mort, sortir par lui-même de cet état ; il est totalement impuissant pour arriver à connaître véritablement Dieu et recouvrer la vie. Tel il nous est présenté dans plus d'un passage de la parole de Dieu (Luc IX, 60 ; Jean V, 25 ; Éphésiens, II, 1 ; V, 14 ; Colossiens II, 13).

Les hommes peuvent être, sur cette terre, revêtus d'intelligence, de richesses, de beauté, de bonté, de génie ; pleins d'activité sur la scène de ce monde et pour ce qui concerne ce monde ; mais aux yeux de Dieu, devant lequel les choses existent dans toute leur réalité, et qui seul les apprécie pour ce qu'elles valent réellement, ils sont morts, c'est-à-dire n'ayant aucune puissance pour accomplir ce qui est bien aux yeux de Dieu, et voués seulement à la corruption et à la ruine.
Il est vrai qu'au milieu de ces morts spirituels est venue la loi ; la loi de Dieu, sainte, juste et bonne, expression parfaite de ce que devrait être l'homme selon Dieu. Mais que dit-elle à l'homme ? Suivant elle, il faut aimer Dieu de tout son coeur, de toute sa force, de toute son âme et de toute sa pensée, et son prochain comme soi-même (Luc X, 27). Elle ajoute : « Fais cela, et tu vivras. »

Or que peut faire un mort ? De quoi servirait-il de s'adresser à un cadavre, en lui disant : Allons, agis, relève-toi, marche et tu vivras ? Aussi la loi ne fut-elle donnée que pour manifester et rendre sensible à l'homme son état d'impuissance et de mort à l'égard de Dieu. L'homme impotent, duquel il est parlé au commencement du chapitre qui nous occupe, devait se jeter au réservoir pour être guéri ; il avait quelque chose à faire ; mais il ne le pouvait, et personne n'était là qui pût lui aider.
« Je n'ai personne, » disait-il dans son désespoir. Personne, en effet, sur la terre, personne au ciel, parmi les créatures les plus excellentes, ne peut arracher à la puissance de la mort. Par le péché elle est entrée dans le monde, elle s'y est assise et y règne en souveraine, sans qu'aucun des fils d'Adam ait pu ou puisse par lui-même se soustraire à son redoutable empire. La mort quant à Dieu, mort de l'âme ; la mort qui vient séparer violemment l'esprit du corps et rompre ces liens que Dieu avait formés pour que l'homme fût un être tout entier heureux et béni dans sa vie ; la mort, qui livre le corps à la corruption ; la mort, le roi des épouvantements maintenant, prélude de la seconde mort, éternelle séparation d'avec Dieu d'où découlent la vie et le bonheur, si la délivrance n'intervient pas ; la mort maintenant, la mort à jamais, voilà le triste lot de l'homme.

Mais dans ce sombre domaine de la mort et des ténèbres, Dieu, dans son amour, a envoyé Celui qui est lumière et vie, son propre Fils, qui a la vie en Lui-même et qui peut la communiquer. C'est cette vie qui met l'âme en relation avec Dieu pour le connaître, pour entrer dans ses pensées, jouir de sa communion et être capable de le servir, de l'aimer, de s'approcher de Lui et de vivre à jamais dans le bonheur de sa présence.

Comment cette vie est-elle communiquée ? Comment l'âme se relève-t-elle d'entre les morts, est-elle arrachée à la corruption, passe-t-elle de la mort à la vie, — ? du vieil état où elle était sans espoir, dans le nouvel état tout radieux de bonheur, — de l'Adam où tous meurent, dans le Christ où l'on est rendu vivant ?
C'est en entendant la parole, la voix puissante et pleine d'amour du Fils de Dieu qui disait à l'impotent : « Lève-toi, prends ton petit lit et marche ; » à Lazare : « Sors dehors ; » au fils de la veuve de Naïm : « Jeune homme, je te le dis : Lève-toi. » Elle se fait encore entendre à nous, non pour rendre un mort à la vie terrestre, mais proclamant le joyeux message qui fait passer à la vie l'âme qui le reçoit :

« Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. »
« Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais ; mais l'eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle. »
« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. »
« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. » — « Et je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi. »

Voilà ce que fait entendre la voix du Fils de Dieu. C'est cette parole, appliquée à l'âme par la puissance du Saint-Esprit, qui engendre à une nouvelle vie. Cette parole qui proclame la grâce, l'amour ineffable de Dieu donnant son propre Fils ; cette parole qui nous montre Jésus s'offrant Lui-même, c'est là ce qui communique la vie, la vie éternelle. Il est Lui-même la vie éternelle, et celui qui croit en Lui vivra à jamais.

Avez-vous entendu, saisi et cru cette parole de vie, mon cher lecteur ? Vivez-vous maintenant, non plus au monde et à la chair pour la perdition, mais à Dieu ?
L'entendre de nos oreilles extérieures n'est rien, si elle n'est pas mêlée avec la foi dans lecoeur. Il faut avoir confiance dans ce témoignage que Dieu rend qu'il a envoyé son Fils unique afin que nous vivions par Lui ; sceller ainsi que Dieu est véritable quand II nous présente son Fils pour nous donner une vie que nul autre ne pouvait nous communiquer et sans lequel nous restions à jamais dans la mort. « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. »

Oh ! bienheureux celui qui a entendu la voix du Fils de Dieu, et reçu le témoignage de Celui qui l'a envoyé ! Il est passé de la mort à la vie. Il possède la vie dans laquelle on connaît Dieu en amour, et cette vie ne peut finir, car c'est la vie de Jésus Lui-même auquel on est uni par la foi. Parce qu'il vit, nous vivons (Jean XIV, 19). Le vieil Adam a pris fin, le nouvel homme, Christ, est là devant Dieu, dans sa toute beauté, dans la puissance d'une vie impérissable, et nous sommes en Lui, si nous croyons.
À qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle !


Table des matières par ordre chronologique

Table des matières par ordre alphabétique


Page précédente:
Page suivante:


(1) Les pleins résultats de cette oeuvre s'étendent jusqu'aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre où la justice habitera. Mais en attendant d'être introduit, selon la promesse de Dieu, dans cette scène d'une bénédiction parfaite, le croyant jouit déjà de la faveur de Dieu et de la relation de fils, dans lesquelles l'a fait entrer l'oeuvre expiatoire de Christ.

 

- haut de page -