LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
« JE N'AI PAS LE
TEMPS. »
Je fus appelé, il y a quelques jours,
à remplacer un médecin des environs
de Paris. Parmi les malades qui avaient
été remis à mes soins, se
trouvait un homme déjà
âgé, atteint d'une maladie chronique,
dont l'issue fatale et prochaine n'était pas
douteuse. À la seconde visite que je lui
fis, comme j'avais réussi à calmer
momentanément les douleurs qu'il ressentait,
il sembla revenir à la vie, et eut une de
ces illusions qui sont si fréquentes chez
les personnes arrivées à la
dernière période d'une maladie de
longue durée.
Une voisine qui était présente,
voyant le soulagement qu'il éprouvait, lui
dit en plaisantant : « Ayez bon
courage, nous pourrons bientôt danser
ensemble. » La
légèreté de ce propos me serra
le coeur ; je dis à cette femme :
« Comment pouvez-vous parler ainsi
à quelqu'un qui est sur le bord de la
tombe ? » Puis, me tournant vers le
malade qui n'avait pas entendu mes paroles,
j'ajoutai : « Mon ami, pensez
plutôt à Dieu. »
« Je n'ai pas le temps, » fut
sa réponse.
J'essayai en vain de lui montrer la
nécessité de s'occuper de son
âme ; tout ce que je lui
disparut lui causer un ennui
profond, et je fus obligé de le quitter.
Ses paroles m'avaient encore plus
impressionné que celles de sa voisine ;
elles révélaient la triste condition
dans laquelle il se trouvait, et qui est celle d'un
si grand nombre. « Combien, me disais-je,
les choses de la vie présente ne
remplissent-elles pas le coeur de l'homme ! Il
ne trouve pas même le temps de s'occuper de
son âme immortelle ; il ne pense ni
à Dieu, ni à la vie, ni à la
mort éternelles ; il laisse de
côté, comme de nulle valeur, ce qu'il
lui importerait le plus de connaître !
Les années s'écoulent, et le moment
arrive où, couché sur un lit de
douleur, tandis que la mort approche, celui qui a
tant travaillé pour une vie
périssable, ne trouve aucun goût aux
choses éternelles. »
Mais revenons à notre histoire :
j'allai le lendemain revoir le malade. Il me
reçut froidement, m'affirma qu'il ne
souffrait pas, - qu'il n'avait besoin de rien, et
je dus me retirer sans avoir pu dire un mot
à cet homme au sujet de son âme
immortelle. Les parents me prièrent de ne
plus me déranger, à moins qu'on ne me
fît appeler. Cela eut lieu bientôt,
mais ce fut pour constater un
décès.
Quelle avait été la fin de cet
homme ? Que s'était-il passé
dans son âme depuis le jour où je lui
avais fait entendre une parole
d'avertissement ? Celui-là seul le
sait, qui sonde les coeurs et les reins, et devant
qui toutes choses sont nues et entièrement
découvertes.
Cher lecteur, êtes-vous jeune et encore
inconverti ? Écoutez la parole du
Seigneur : « Souviens-toi de ton
Créateur aux jours delà jeunesse,
avant que les jours mauvais viennent, et avant que
les années arrivent, desquelles tu
dises : Je n'y prends point de
plaisir »
(Ecclésiaste XII, 1).
« Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,
n'endurcissez pas vos coeurs »
(Hébreux III, 15). Car si vous
négligez un si grand salut, craignez qu'il
n'arrive un moment solennel où, comme celui
dont vous avez lu la courte histoire, vous ne
disiez : « Je n'ai pas le
temps. »
LA VENUE DE CHRIST.
La première fois que le Seigneur
Jésus annonce à ses disciples qu'il
souffrirait beaucoup à Jérusalem de
la part des chefs de la nation juive, qu'il serait
mis à mort et qu'il ressusciterait le
troisième jour
(Matthieu XVI, 21), il ajoute aussi
qu'il reviendra en gloire sur la terre.
C'est la première mention de son retour qui
soit faite dans le Nouveau Testament, et l'on
comprend combien le moment était convenable
pour faire connaître ce grand fait, autour
duquel gravite tout ce qui concerne l'avenir de ce
monde.
C'est cet avènement qui opérera
bientôt un changement radical dans tout ce
qui nous entoure ici-bas ; qui mettra fin
à tant de misères sous le poids
desquelles gémit actuellement la
création, et qui inaugurera cette
liberté réelle
queles hommes poursuivent
toujours sans l'atteindre, parla simple raison que
le pouvoir suprême sur la terre n'est pas
encore publiquement exercé par Celui qui
seul saura s'en servir pour le bien de tous en
général et de chacun en particulier.
Lui seul saura réprimer la malice des
méchants et couronner de gloire et de joie
ceux qui, en face de l'opposition du monde, se
seront attachés à la
vérité de Dieu et y auront
marché.
Voici le passage auquel nous avons fait allusion
plus haut : « Car le Fils de l'homme
viendra dans la gloire de son Père avec ses
anges, et alors il rendra à chacun selon sa
conduite. En vérité, je vous
dis : II y en a quelques-uns de ceux qui sont
ici présents qui ne goûteront point la
mort jusqu'à ce qu'ils aient vu le Fils de
l'homme venant dans son royaume »
(Matthieu XVI, 27, 28).
Dans ces dernières paroles, le Seigneur
faisait sans doute allusion à sa
transfiguration dont furent témoins, six
jours après, Pierre, Jacques et Jean sur la
montagne, alors que son visage resplendit comme le
soleil et que ses vêtements devinrent blancs
comme la lumière
(Matthieu XVII, 1, 2).
En parlant plus tard de cette glorieuse vision,
l'apôtre Pierre s'exprime ainsi :
« Ce n'est pas en suivant des fables
ingénieusement imaginées que nous
vous avons fait connaître la puissance et la
venue de notre Seigneur Jésus-Christ, mais
comme ayant été témoins
oculaires de sa majesté. Car il reçut
de Dieu le Père honneur et
gloire, lorsqu'une telle voix
lui fut adressée par la gloire
magnifique : « Celui-ci est mon Fils
« bien-aimé, en qui j'ai
trouvé mon plaisir. » Et nous,
nous entendîmes cette voix, venue du ciel,
étant avec lui sur la sainte
montagne »
(2 Pierre I, 16-18).
La vue de la gloire du Seigneur sur la montagne eut
pour effet de confirmer, pour les apôtres, la
parole prophétique, et de rendre plus
réelle à leurs coeurs, ainsi
qu'à ceux de tous les croyants, cette venue
du Seigneur Jésus qu'ils attendaient avec
tant d'ardeur, parce qu'elle était pour eux,
comme elle l'est pour nous, le moment OÙ la
souffrance et le travail du temps présent
feront place à la gloire et au repos que
Dieu a préparés pour les siens.
Dans le passage de Matthieu que nous avons
cité, le Seigneur Jésus parle de
trois choses qui caractériseront son
retour :
II viendra dans la gloire, avec ses
anges.
Il rendra à chacun selon sa conduite.
Il viendra pour régner.
Arrêtons-nous un moment sur chacun de ces
points.
I. Le Seigneur reviendra DANS LA GLOIRE DE
SON PÈRE.
C'est cette gloire que Pierre appelle la
« gloire magnifique, » et que
lui et ses deux compagnons furent admis à
contempler sur la sainte montagne. Quel contraste
avec la première venue de Christ ! Lui,
le Fils de Dieu, II s'était
abaissé ; II était Dieu fait
homme, vivant et marchant sur la terre dans
l'humiliation, la
pauvreté et la
souffrance. Quand II viendra, ce sera comme Fils de
l'homme, dans la gloire, avec tous ses anges
à son commandement.
Sous quelque aspect qu'il nous soit
présenté, combien est ravissante la
gloire de sa personne ! Dieu-Homme quand il
était ici-bas, II est l'Homme-Dieu à
la droite de la Majesté dans les hauts
lieux ; Dieu dans son humiliation, II est
homme dans la gloire. Comme il n'a pu se dessaisir
de sa divinité en devenant homme, II n'a pas
quitté son humanité en remontant au
ciel ; II la conservera éternellement.
C'est donc comme le FILS DE L'HOMME qu'il reviendra
dans la gloire de son Père. Quelle joie
ineffable pour tous ceux qui le connaissent, qui
sont sauvés par l'oeuvre expiatoire qu'il a
accomplie sur la terre !
II. Il rendra à chacun selon sa
conduite.
Que penses-tu de ces paroles solennelles, homme du
monde qui ne t'attaches qu'à suivre les
penchants de ton coeur, à satisfaire tes
désirs et qui oublies Dieu ?
Qu'en penses-tu, vain professant de religion, qui,
pour un temps, as été attiré
par la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, ou
bien qui trouves un certain avantage à
maintenir les convenances religieuses
extérieures, mais qui sais très-bien
au fond de ta conscience que ta profession n'a
aucune réalité, aucun fondement
solide, et que dans ton coeur il n'y a aucun
attachement véritable à Jésus
de Nazareth ?
Qu'en penses-tu, homme affairé du
siècle, qui n'as pas le
temps de penser au Fils de Dieu qui est venu
chercher et sauver ce qui était
perdu ?
O vous tous qui négligez ce
« grand salut, » que ferez-vous
au jour des rétributions ? Que
deviendrez-vous et où seront alors ces
plaisirs qui vous entraînent, cette
profession de religion par laquelle vous vous
abusez ; ces affaires qui aujourd'hui ont
à vos yeux une si funeste
importance ?
Et toi, enfant de Dieu, qui, dans un coeur
honnête et bon, retiens avec humilité
sa parole et. marches en lui soumettant tes
pensées, quelle perspective ouvre devant toi
la venue du Seigneur ! Seul tu peux regarder
avec calme et bonheur vers ce jour qui n'est pas
éloigné ; tu entreras alors dans
la joie de ton Maître.
Lecteur, où en êtes-vous ? Que
vous le croyiez ou non, le Fils de l'homme va
revenir et rendra à chacun selon sa
conduite. Écoutez une des dernières
et solennelles paroles que fait entendre le
Seigneur Jésus-Christ à la fin de la
Bible :
« Voici, je viens bientôt, et ma
récompense est avec moi, pour rendre
à chacun selon que sera son
oeuvre »
(Apocalypse XXII, 12).
III. Il viendra pour régner.
« Dans la
régénération, le Fils de
l'homme sera assis sur le trône de sa
gloire »
(Matthieu XIX, 28).
Lui que les hommes ont méprisé,
rejeté et crucifié lors de sa
première venue, II viendra pour
régner, et ceux qui auront souffert pour son
nom régneront avec lui
(Matthieu XIX, 28 ;
2 Timothée II,
12).Dieu a sacré son
Roi sur la montagne de sa sainteté ;
les nations se sont mutinées, les peuples
ont projeté des choses vaines ; les
rois de la terre se sont trouvés en personne
et les princes ont consulté ensemble contre
l'Éternel et contre son Oint. Ils ont
dit : « Rompons leurs liens, et
jetons loin de nous leurs cordes. » Celui
qui habite dans les cieux se rira d'eux ; le
Seigneur se moquera d'eux ; II leur parlera en
sa colère. II a remis toute puissance entre
les mains de son Fils, et celui-ci brisera les
nations avec un sceptre de fer. (Voyez
Psaume II ;
Apocalypse XII, 5.) Qui pourra tenir
contre Lui, en ce jour-là ?
« Le Père a donné tout le
jugement au Fils, parce qu'il est Fils de l'homme.
»
La terre attend, toute la création soupire.
Tout est en désordre et sera mis à la
renverse jusqu'à ce que vienne Celui auquel
appartient le gouvernement, et Dieu le lui donnera
(Ézéchiel XXI, 32).
Jour de joie, jour de récompense et de
gloire pour les uns ; mais, pour les autres,
ce sera le jour de la colère et de
l'indignation.
Le Fils de l'homme, qui a été le
méprisé et le rejeté des
hommes, viendra pour être glorifié
dans ses saints, et admiré dans tous ceux
qui auront cru. Le monde l'a vu pour la
dernière fois cloué à la croix
et portant sur son front une couronne
d'épines. Il va bientôt le revoir
assis sur son trône de jugement et
couronné de gloire et d'honneur.
PREMIERS RÉSULTATS DE LA MORT DE
CHRIST
(Suite de la page 146.)
LA RÉSURRECTION
Après avoir constaté le
déchirement du voile du temple, le
récit évangélique continue
ainsi :
« Et la terre trembla, et les rochers se
fendirent, et les sépulcres
s'ouvrirent ; et beaucoup des corps des saints
endormis ressuscitèrent, et étant
sortis des sépulcres après sa
résurrection, ils entrèrent dans la
sainte ville, et apparurent à
plusieurs »
(Matthieu XXVII, 51-53).
Trois grandes vérités nous sont
présentées ici :
1) La puissance de la mort est
annulée par la mort de Christ.
2) La résurrection des saints n'a lieu
qu'après
celle de Christ, bien qu'elle soit un fruit de sa
mort.
3) En même temps nous est donné un
témoignage irrécusable de la
réalité de la résurrection des
corps des saints.
Relativement à la première
vérité, nous lisons, dans le IIe
chapitre de l'épître aux
Hébreux, ces paroles : « Puis
donc que les enfants ont eu part au sang et
à la chair, lui (Christ) aussi semblablement
y a participé, afin que, PAR LA MORT,
il rendît impuissant celui qui avait le
pouvoir de la mort, c'est-à-dire le
diable. » Et, dans la
2e épître à
Timothée, chap. I, 10, l'apôtre
Paul affirme que notre Sauveur Jésus-Christ
« a annulé la mort et a fait luire
la vie et l'incorruptibilité par
l'Évangile. »
Tous les hommes ont péché et sont,
pour cette raison, assujettis
à la mort, gages du péché.
Mais nous voyons ici que Christ ayant, par sa mort,
payé la rançon des transgressions, la
mort est forcée de lâcher ses
victimes. Aussitôt que Christ, par sa
résurrection, leur a ouvert le chemin, les
corps des saints sortent des
sépulcres : précieuses arrhes de
ce qui aura lieu bientôt pour tous ceux
« qui se sont endormis en
Christ. » À sa venue, ils
entendront sa voix et ressusciteront, puis, avec
nous, les vivants qui demeurons encore sur la
terre, ils seront ravis à la rencontre du
Seigneur eu l'air, pour être
« toujours avec le Seigneur »
(1 Thessaloniciens IV, 16, 17).
C'est par le péché que la mort est
entrée dans le monde ; il fallait donc
que les exigences de la justice de Dieu à
l'égard du péché fussent
satisfaites, pour que Dieu pût, en
intervenant par sa puissance, donner la vie
éternelle à des pécheurs, et
montrer sa justice en justifiant celui qui croit en
Jésus. Le péché, qui
entraîne la mort, étant
ôté par le sacrifice de Christ, Dieu
peut donner la vie au pécheur, et le faire
entrer en relation avec Lui-même.
Or, l'on reçoit cette vie en croyant au
Sauveur, Fils de l'homme et Fils de Dieu, ainsi que
le dit le Seigneur dans l'évangile de Jean
(chap. III, 14-17). Mais comme
l'oeuvre qui ôte le péché
(1)a
été accomplie, il y a plus de
dix-huit siècles, à la croix
où Christ fut attaché, Dieu a voulu
donner, au moment même de son
accomplissement, une preuve irrécusable de
l'effet moral de la mort de Christ. La mort,
conséquence du péché, atteint
et l'âme et le corps du pécheur. Ainsi
la puissance de la résurrection de Christ
s'exerce sur les corps aussi bien que sur les
âmes de ceux qui ont reçu la vie par
sa mort. « La mort étant
intervenue pour la rançon des transgressions
qui étaient sous la première alliance
(c'est-à-dire, qui étaient mises en
lumière par la loi), ceux qui sont
appelés reçoivent
l'héritage éternel qui a
été promis »
(Hébreux IX, 15). C'est
pourquoi, au chapitre VI de l'évangile de
Jean, le Seigneur parle quatre fois de la
résurrection des siens (vers.
39, 40,
44 et
54).
« Or, c'est ici la volonté de
celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien
de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le
ressuscite au dernier jour. Car c'est ici la
volonté de mon Père, que quiconque
discerne le Fils et croit en lui, ait la vie
éternelle, et moi je le ressusciterai
au dernier jour. »
« Nul ne peut venir à moi,
à moins que le Père qui m'a
envoyé ne le tire, et moi je le
ressusciterai au dernier
jour. »
« Celui qui mange ma chair et qui boit
mon sang, a la vie éternelle, et moi je le
ressusciterai au dernier
jour. »
Ce dernier passage montre clairement que c'est par
la mort de Christ que nous avons la vie.
Parla foi, notre âme
saisit cette mort (indiquée par sa chair et
son sang), nous nous l'assimilons, la prenant pour
nous-mêmes, et ainsi nous nous en
nourrissons, de la même manière que
l'on prend des aliments pour la nourriture du
corps. Puis le Seigneur y rattache la
résurrection comme partie intégrante
de son oeuvre en faveur du croyant.
La résurrection du Seigneur Jésus
d'entre les morts n'est pas seulement un fait
annoncé dans les prophéties de
l'Ancien Testament, telles que le
Psaume XVI, 10 ; c'est aussi
une conséquence de sa nature divine, comme
le dit l'apôtre Pierre : « II
n'était pas possible qu'il fût retenu
par la mort J>
(Actes II, 24). Il était
« le Prince de la vie »
(Actes III, 15). Mais la grande
puissance que Dieu a déployée dans la
résurrection de Christ (voyez
Éphésiens I, 20),
s'exerce aussi en faveur de tous ceux qui, par la
foi, participent aux bienfaits résultant de
la mort de Christ. C'est ce dont nous avons la
première preuve dans le passage de Matthieu
qui nous occupe, et ce qui est abondamment
constaté dans les Écritures, comme
nous le voyons, entre autres, par ce qui
suit :
« Si l'Esprit de celui qui a
ressuscité Jésus d'entre les morts
habite en vous, celui qui a ressuscité
Christ d'entre les morts, vivifiera vos corps
mortels aussi, à cause de son Esprit qui
habite en vous »
(Romains VIII, 11).
« Nous croyons, c'est pourquoi aussi nous
parlons, sachant que celui qui a ressuscité
le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi
par Jésus, et nous
présentera avec vous »
(2 Corinthiens IV, 13, 14).
« Car si nous croyons que Jésus
mourut et qu'il est ressuscité, de
même aussi, avec lui, Dieu amènera
ceux qui se sont endormis par Jésus
(1 Thessaloniciens IV, 14).
Le
chapitre XV de la première
épître aux Corinthiens tout entier
nous montre comment la résurrection du
croyant est liée à celle de Christ et
en dépend. Elle est un résultat moral
et direct de sa mort, quoiqu'elle ne puisse avoir
lieu de fait qu'après sa
résurrection, ainsi que nous le voyons dans
notre passage
(vers. 53) :
« Étant sortis des
sépulcres après sa
résurrection, ils entrèrent dans
la sainte ville. »
Ce fait démontre encore une autre
vérité qui est souvent
niée : c'est la réalité
de la résurrection du corps. Il est
écrit que beaucoup des corps des
saints ressuscitèrent, et sortirent des
sépulcres. L'apôtre Paul, dans le
chapitre de la première épître
aux Corinthiens dont nous avons parlé plus
haut, insiste beaucoup sur cette
vérité. La semence jetée en
terre en sort, sous une autre forme
assurément, mais c'est la chose même
qui a été semée ; ainsi
le corps qui ressuscite est identique, quant
à la personnalité, avec le corps qui
a été mis dans la terre ; mais
« il est semé en
corruption, il ressuscite en
incorruptibilité ; il est
semé en déshonneur, il
ressuscite en gloire ; il est
semé en faiblesse, il ressuscite en
puissance ; il est semé corps
animal, il ressuscite corps
spirituel. »
Et si quelqu'un prétend montrer que c'est
chose ridicule et impossible (comme il peut
paraître à l'homme naturel), la parole
de Dieu l'appelle un
« insensé. » Tous les
raisonnements humains ne parviendront jamais
à infirmer ce que Dieu a dit, et ce que sa
puissance peut exécuter (voyez
Philippiens III, 21).
Lisons l'objection et la réponse que fait
l'Apôtre : « Quelqu'un
dira : Comment ressuscitent les morts et avec
quels corps viennent-ils ? Insensé, ce
que tu sèmes n'est pas vivifié s'il
ne meurt ; et, quant à ce que tu
sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui
sera, mais le simple grain de blé comme il
se rencontre ou de quelqu'une des autres
semences ; mais Dieu lui donne un corps comme
il a voulu, et à chacune des semences son
propre corps »
(1 Corinthiens XV, 35-50 ; voyez
tout le passage).
Quel bonheur pour le croyant de savoir que son
corps et son âme appartiennent au
Seigneur ! Non-seulement son âme est
sauvée, mais son corps aussi, assujetti
ici-bas à tant d'infirmités et
à la mort, va bientôt être
transformé en la ressemblance du corps
glorieux du Seigneur, dans une parfaite
conformité à son image.
La vérité et la réalité
de la résurrection des corps des saints sont
donc clairement démontrées par les
faits merveilleux qui suivirent
immédiatement la mort et la
résurrection de Christ. Nous avons ainsi la
preuve de l'efficace de sa mort pour les
pécheurs, et de la puissance de sa
résurrection, puissance que nous sommes
appelés à
connaître, même maintenant, en
traversant ce monde où règnent Satan,
le péché et la mort. (Comparez
Philippiens III, 10 ;
2 Corinthiens I, 9-10 ;
Éphésiens I, 20. )
Dieu veille sur les siens, et, quels que soient les
dangers qui, par suite de l'activité de
Satan, nous menacent, Celui qui ressuscite les
morts est puissant pour nous en délivrer.
« MA DETTE EST
PAYÉE »
Un colporteur de la parole de Dieu, se trouvant
loin de chez lui, fut pris, un soir, d'une violente
attaque de fièvre, accompagnée de
délire. Il avait complètement perdu
connaissance quand le médecin arriva, et,
dans cet état, il fut transporté
à l'hôpital. Le délire persista
jusqu'au lendemain matin. Quand le médecin
vint faire sa visite avec quelques autres personnes
et s'approcha du lit, le malade pouvait entendre,
mais non pas encore voir.
- Me voyez-vous ? dit le médecin.
- Non, Monsieur.
- Je pense cependant que vous allez mieux.
- Je le pense aussi.
- Vous ne ferez pas encore cette fois le grand
voyage ; vous attendrez une meilleure
occasion, continua le médecin.
- Je n'ai pas peur d'entreprendre le voyage,
répondit le malade, je suis prêt en
tout temps : ma dette est payée.
Le docteur, croyant qu'il délirait encore,
dit :
- Alors vous avez une quittance en
règle ?
- Sans doute.
Voulez-vous me permettre de la voir ?
- Certainement. Ayez la bonté de prendre le
petit livre qui est dans la poche de mon
habit ; ouvrez-le au premier chapitre de la
première épître de Jean. Au 7e
verset, vous pouvez lire : « Le sang
de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de
tout péché. » Vous pensez
que j'ai encore le délire, Monsieur le
docteur ; mais non, je vais mieux, comme vous
l'avez bien jugé vous-même, et je suis
dans mon bon sens. Mais le Sauveur, mourant sur la
croix, a dit : « C'est
accompli. » Cette parole est
certaine ; l'oeuvre de grâce et de salut
est donc accomplie pour moi et pour tous ceux qui
croient.
Et c'est ainsi que cet homme pauvre selon le monde,
seul, malade et souffrant, mais plein de bonheur,
continua à parler hardiment de l'amour de
son Sauveur, dans un lieu où semblable
témoignage ne se faisait pas souvent
entendre.
« Je sais qui j'ai cru, »
voilà ce que peut dire le chrétien.
Qu'il est grand, le bonheur de celui qui a
reçu le témoignage de Dieu ;
quelle paix il possède, quelle puissance en
présence des circonstances même les
plus pénibles !
Est-ce votre cas, cher lecteur, et, dans la
conscience de l'oeuvre parfaite que Christ a
accomplie, pouvez-vous dire : « Ma
dette est payée ? » En
rendez-vous humblement et fidèlement
témoignage ?
JÉSUS VIVIFIE
Jean V, 21-29.
Nous lisons dans ces versets : LE FILS
VIVIFIE CEUX QU'IL VEUT, et : DIEU A
DONNÉ TOUT JUGEMENT AU FILS. Ces deux
actes : donner la vie et juger, qui, dans
l'Ancien Testament, sont attribués à
l'Éternel seul, étant montrés
ici comme exercés par Jésus, nous
dévoilent la puissance dont il est
revêtu, l'honneur qui lui appartient comme
Fils de l'homme, et, en même temps, la gloire
personnelle de Celui qui, « étant
en forme de Dieu, n'a pas regardé comme un
objet à ravir d'être égal
à Dieu »
(Philippiens II, 6 ; comp. avec
Jean V, 17, 18).
L'homme est mort, mort quant à Dieu,
dans ses fautes et dans ses
péchés ; séparé de
Dieu, qui est la source de la vie, sans aucun
goût pour ce qui concerne son
Créateur. Il est naturellement aussi
dépourvu de sensibilité à
l'égard des choses de Dieu que l'est un
cadavre pour tout ce qui l'entoure ; il n'y
trouve aucun plaisir. Il y a plus. L'homme ne peut,
non plus qu'un mort, sortir par lui-même de
cet état ; il est totalement impuissant
pour arriver à connaître
véritablement Dieu et recouvrer la vie. Tel
il nous est présenté dans plus d'un
passage de la parole de Dieu
(Luc IX, 60 ;
Jean V, 25 ;
Éphésiens, II,
1 ;
V, 14 ;
Colossiens II, 13).
Les hommes peuvent être, sur cette terre,
revêtus d'intelligence, de richesses, de
beauté, de bonté, de
génie ; pleins d'activité sur la
scène de ce monde et pour ce qui concerne ce
monde ; mais aux yeux de
Dieu, devant lequel les choses existent dans toute
leur réalité, et qui seul les
apprécie pour ce qu'elles valent
réellement, ils sont morts,
c'est-à-dire n'ayant aucune puissance
pour accomplir ce qui est bien aux yeux de Dieu, et
voués seulement à la corruption et
à la ruine.
Il est vrai qu'au milieu de ces morts spirituels
est venue la loi ; la loi de Dieu,
sainte, juste et bonne, expression parfaite de ce
que devrait être l'homme selon Dieu. Mais que
dit-elle à l'homme ? Suivant elle, il
faut aimer Dieu de tout son coeur, de toute sa
force, de toute son âme et de toute sa
pensée, et son prochain comme soi-même
(Luc X, 27). Elle ajoute :
« Fais cela, et tu
vivras. »
Or que peut faire un mort ? De quoi
servirait-il de s'adresser à un cadavre, en
lui disant : Allons, agis, relève-toi,
marche et tu vivras ? Aussi la loi ne fut-elle
donnée que pour manifester et rendre
sensible à l'homme son état
d'impuissance et de mort à l'égard de
Dieu. L'homme impotent, duquel il est parlé
au commencement du chapitre qui nous occupe,
devait se jeter au réservoir pour
être guéri ; il avait quelque
chose à faire ; mais il ne le
pouvait, et personne n'était là qui
pût lui aider.
« Je n'ai personne, »
disait-il dans son désespoir. Personne, en
effet, sur la terre, personne au ciel, parmi les
créatures les plus excellentes, ne peut
arracher à la puissance de la mort. Par le
péché elle est entrée dans le
monde, elle s'y est assise et y règne en
souveraine, sans qu'aucun des fils d'Adam ait pu ou
puisse par lui-même se
soustraire à son
redoutable empire. La mort quant à Dieu,
mort de l'âme ; la mort qui vient
séparer violemment l'esprit du corps et
rompre ces liens que Dieu avait formés pour
que l'homme fût un être tout entier
heureux et béni dans sa vie ; la mort,
qui livre le corps à la corruption ; la
mort, le roi des épouvantements maintenant,
prélude de la seconde mort, éternelle
séparation d'avec Dieu d'où
découlent la vie et le bonheur, si la
délivrance n'intervient pas ; la mort
maintenant, la mort à jamais, voilà
le triste lot de l'homme.
Mais dans ce sombre domaine de la mort et des
ténèbres, Dieu, dans son amour, a
envoyé Celui qui est lumière et vie,
son propre Fils, qui a la vie en Lui-même et
qui peut la communiquer. C'est cette vie qui met
l'âme en relation avec Dieu pour le
connaître, pour entrer dans ses
pensées, jouir de sa communion et être
capable de le servir, de l'aimer, de s'approcher de
Lui et de vivre à jamais dans le bonheur de
sa présence.
Comment cette vie est-elle
communiquée ? Comment l'âme se
relève-t-elle d'entre les morts, est-elle
arrachée à la corruption,
passe-t-elle de la mort à la vie,
— ? du vieil état où elle
était sans espoir, dans le nouvel
état tout radieux de bonheur, — de
l'Adam où tous meurent, dans le Christ
où l'on est rendu vivant ?
C'est en entendant la parole, la voix puissante et
pleine d'amour du Fils de Dieu qui disait à
l'impotent : « Lève-toi,
prends ton petit lit et marche ; »
à Lazare : « Sors
dehors ; » au fils de la veuve de
Naïm : « Jeune homme, je te le
dis :
Lève-toi. » Elle se fait encore
entendre à nous, non pour rendre un mort
à la vie terrestre, mais proclamant le
joyeux message qui fait passer à la vie
l'âme qui le reçoit :
« Dieu a tant aimé le monde, qu'il
a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie
éternelle. »
« Celui qui boira de l'eau que je lui
donnerai, moi, n'aura plus soif à
jamais ; mais l'eau que je lui donnerai sera
en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie
éternelle. »
« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne
à moi et qu'il boive. »
« Venez à moi, vous tous qui vous
fatiguez et qui êtes chargés, et moi,
je vous donnerai du repos. » —
« Et je ne mettrai point dehors celui qui
viendra à moi. »
Voilà ce que fait entendre la voix du Fils
de Dieu. C'est cette parole, appliquée
à l'âme par la puissance du
Saint-Esprit, qui engendre à une nouvelle
vie. Cette parole qui proclame la grâce,
l'amour ineffable de Dieu donnant son propre
Fils ; cette parole qui nous montre
Jésus s'offrant Lui-même, c'est
là ce qui communique la vie, la vie
éternelle. Il est Lui-même la vie
éternelle, et celui qui croit en Lui vivra
à jamais.
Avez-vous entendu, saisi et cru cette parole de
vie, mon cher lecteur ? Vivez-vous maintenant,
non plus au monde et à la chair pour la
perdition, mais à Dieu ?
L'entendre de nos oreilles extérieures n'est
rien, si elle n'est pas mêlée avec la
foi dans lecoeur. Il faut avoir
confiance dans ce témoignage que Dieu rend
qu'il a envoyé son Fils unique afin que nous
vivions par Lui ; sceller ainsi que Dieu est
véritable quand II nous présente son
Fils pour nous donner une vie que nul autre ne
pouvait nous communiquer et sans lequel nous
restions à jamais dans la mort.
« Celui qui a le Fils a la vie ;
celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la
vie. »
Oh ! bienheureux celui qui a entendu la voix
du Fils de Dieu, et reçu le
témoignage de Celui qui l'a
envoyé ! Il est passé de la mort
à la vie. Il possède la vie dans
laquelle on connaît Dieu en amour, et cette
vie ne peut finir, car c'est la vie de Jésus
Lui-même auquel on est uni par la foi. Parce
qu'il vit, nous vivons
(Jean XIV, 19). Le vieil Adam a pris
fin, le nouvel homme, Christ, est là devant
Dieu, dans sa toute beauté, dans la
puissance d'une vie impérissable, et nous
sommes en Lui, si nous croyons.
À qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les
paroles de la vie éternelle !
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