Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. IV
QUATRIÈME ANNÉE 1877



LA VENUE DE CHRIST

On peut dire que l'avènement personnel du Seigneur Jésus-Christ dans ce monde est l'objet principal de la prophétie de l'Ancien Testament. Les derniers prophètes surtout la présentent de la manière la plus précise, comme nous le voyons, par exemple, dans les passages suivants :
« L'Éternel mon Dieu viendra, et tous les saints seront avec Lui... Ses pieds se tiendront debout en ce jour-là sur la montagne des Oliviers... L'Éternel sera roi sur toute la terre... » (Zacharie XIV, 3-9).
« Le désiré de toutes les nations viendra » (Aggée II, 7). « Voici, je vais envoyer mon messager, et il préparera la voie devant moi, et incontinent le Seigneur que vous cherchez entrera dans son temple ; l'ange, dis-je, de l'alliance, lequel vous souhaitez... Voici, il vient, a dit l'Éternel des armées » (Malachie III, 1).

La citation faite de ce dernier verset au commencement de l'évangile de Marc conduira peut-être quelques-uns à penser que cette prophétie, ainsi que les autres, se rapporte uniquement à la présence du Seigneur Jésus sur la terre, lorsqu'il y parut dans l'humilité et termina sa vie sur la croix. Bien qu'en effet il y ait eu un accomplissement partiel des prophéties, an examen attentif montrera que la majeure partie se rapporte à l'avenir. Une simple considération suffît pour le prouver. Elles parlent toutes d'un jugement qui sera exécuté lors de l'avènement du Messie. Or, à sa première venue, Jésus a dit expressément : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde » (Jean XII, 47).
Pour mieux faire ressortir cette vérité, examinons le contexte des passages cités plus haut.

Zacharie XIV, 2-4 : « J'assemblerai donc toutes les nations contre Jérusalem, et la ville sera prise et les maisons pillées ; et les femmes violées, et la moitié de la ville sortira en captivité : mais le résidu du peuple ne sera point retranché de la ville ; car l'Éternel sortira et combattra contre ces nations-là, comme il a combattu au jour de la bataille, et ses pieds se tiendront debout en ce jour-là sur la montagne des Oliviers... »

Aggée II, 6 : « Ainsi a dit l'Éternel des armées : Encore une fois, ce qui même sera dans peu de temps, j'ébranlerai les deux et la terre, la mer et le sec ; et j'ébranlerai toutes les nations, et le désiré de toutes les nations viendra, et je remplirai de gloire cette maison (1), a dit l'Éternel des armées... » Ce passage est cité, et rapporté distinctement à l'avenir, dans l'épître aux Hébreux, chapitre XII, 26-28.

Malachie III, 1-5 : « Voici, il vient, a dit l'Éternel des armées : mais qui pourra soutenir le jour de sa venue ? et qui pourra subsister quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu de celui qui raffine, et comme le savon de foulons... Je m'approcherai de vous pour faire jugement. »

Avec ces paroles s'accordent celles que nous lisons dans les Psaumes : « L'Éternel règne... Il vient pour juger la terre ; il jugera en justice le monde habitable, et les peuples en équité » (Psaumes XCVI, XCVIII).
Ainsi, à l'époque dont parlent ces prophéties, Christ viendra, y est-il dit, pour combattre, pour ébranler et pour juger, choses qui sont tout l'opposé du ministère de grâce qui a caractérisé sa première venue.

Le Nouveau Testament, comme on devait s'y attendre, annonce aussi le retour du Seigneur Jésus sur la terre. Lui-même en parle souvent dans ses entretiens avec ses disciples, ainsi qu'en d'autres occasions (2), et quand II vient de monter au ciel, c'est vers le moment de son retour qu'est dirigée la pensée de ceux qu'il a quittés, ainsi que nous le lisons dans le récit de son ascension, au 1" chapitre des Actes : « Eux donc, étant assemblés, l'interrogèrent, disant : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? Mais il leur dit : Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ; mais vous recevrez de la puissance, le Saint-Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre. Et ayant dit ces choses, il fut élevé de la terre comme ils regardaient ; et une nuée le reçut et l'emporta de devant leurs yeux. — Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu'il s'en allait, voici deux hommes, en vêtements blancs, se tinrent là, à côté d'eux, qui aussi dirent : Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici en regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d'avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en allant au ciel. Alors ils s'en retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers qui est près de Jérusalem, le chemin d'un sabbat » (Actes I, 6-12).

La venue du Seigneur Jésus-Christ, qui occupe aussi une place très-importante dans toutes les Épîtres et l'Apocalypse, est donc, réelle et personnelle. Prendre dans un sens figuré ou spirituel, comme on le fait souvent, les déclarations réitérées et positives de la Parole de Dieu sur ce sujet, est une thèse inadmissible pour quiconque se soumet avec simplicité à l'Écriture. Le retour de Christ n'est ni « la mort, » ni « la destruction de Jérusalem, s ni « l'avancement du règne de Dieu, » ni la soumission des peuples à l'autorité de l'Évangile ; c'est la venue personnelle et au sens littéral du même Jésus que les disciples ont vu s'en aller du haut de la montagne des Oliviers.

Toutes les Écritures s'accordent pour déclarer que cet avènement du Christ sera en gloire, et pour le jugement, ainsi qu'il est dit dans le dernier chapitre de l'Apocalypse : « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre » (Apocalypse XXII, 12). Ce sera en même temps pour la complète délivrance et pour la manifestation en gloire de tous ceux qui croient en lui.



LES DEUX VENUES

« Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois sans péché, à salut à ceux qui l'attendent. » (Hébreux IX, 27, 28.)
« Voici, II vient avec les nuées, et tout oeil le verra. » (Apocalypse I, 7)

II vint vers nous du ciel,
Le Christ, Emmanuel :
Sa sainte obéissance,
Sa mort et sa souffrance
Nous donnent l'assurance
D'un salut éternel.

Croyez à la bonne nouvelle !
Croyez que Christ est le Sauveur ?
Lui seul est la vie éternelle.
Dieu l'a donné pour le pécheur.

Il vient en jugement,
Lui, le Vainqueur puissant !
Que sa sainte milice
Chante et se réjouisse !
Que le méchant frémisse
À son avènement !

Craignez de l'Agneau la colère !
Il vient et tout oeil le verra :
Nations, tribus de la terre,
Tremblez ! car II vous jugera.



PREMIERS RÉSULTATS DE LA MORT DE CHRIST

Le Saint-Esprit, dans l'évangile de Matthieu, nous présente deux faits remarquables, qui suivirent immédiatement la mort de Christ. Le premier fut le déchirement du voile dans le temple, à Jérusalem ; le second fut la résurrection d'un grand nombre de saints. Ces faits, éminemment significatifs, ont une très-grande portée, comme nous désirons le montrer, et méritent de notre part une sérieuse attention.

Voici en quels termes le premier nous est rapporté : « Et Jésus, ayant encore crié d'une forte voix, rendit l'esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas » (Matthieu XXVII, 50, 51). Les évangiles de Marc et de Luc mentionnent aussi le même fait.
Pourquoi ce déchirement du voile est-il ainsi mis en saillie dans les récits inspirés ? Eut-il lieu comme un effet du tremblement de terre qui se fit alors ressentir ? Non ; l'ordre et la manière dont les faits sont racontés, montrent qu'ils sont indépendants l'un de l'autre, et que le premier a certainement une signification profonde.

Pour la saisir, examinons à quoi servait ce voile. Il divisait le temple en deux parties : la première était le lieu saint ; la seconde, « le saint des saints, » ou « le lieu très-saint, » comme elle est souvent nommée. C'était la partie la plus reculée du temple, où avait été placée, par le roi Salomon, l'arche du Dieu d'Israël qui « demeurait entre les chérubins » (3).
Cette disposition n'était qu'une suite de ce que Dieu avait ordonné à Moïse pour la construction du « tabernacle » dans le désert. Le tabernacle, il est vrai, n'avait qu'un caractère temporaire ; mais dans les détails de sa construction nous trouvons toutes les pensées de Dieu à l'égard de ses diverses parties. Le tabernacle était une copie des choses qui sont dans le ciel, et à son tour il servit de modèle au temple de Salomon, au moins dans ses parties essentielles. C'est donc le tabernacle qui nous fournira la véritable signification du voile.

Voici ce que nous en dit l'épître aux Hébreux, chapitre IX, vers. 2-10 : « Un tabernacle fut construit, — le premier qui est appelé saint, dans lequel était le chandelier, et la table, et la proposition des pains ; et, après le second voile, un tabernacle, qui est appelé Saint des saints, ayant l'encensoir d'or, et l'arche de l'alliance entièrement couverte d'or tout autour, dans laquelle était la cruche d'or qui renfermait la manne, et la verge d'Aaron qui avait bourgeonné, et les tables de l'alliance ; et, au-dessus de l'arche, des chérubins de gloire ombrageant le propitiatoire ; sur quoi nous n'avons pas à parler dans ce moment en détail. Or ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs entrent constamment dans le premier tabernacle, accomplissant le service ; mais dans le second, le seul souverain sacrificateur, une fois l'an, non sans du sang, qu'il offre pour lui-même et pour les fautes du peuple, l'Esprit-Saint indiquant ceci : le chemin des lieux saints n'a pas encore été manifesté, tandis que le premier tabernacle a encore sa place, lequel est une figure jusqu'au temps du redressement. »

D'après ce passage, on voit que le voile séparait la demeure de Dieu du lieu où les sacrificateurs accomplissaient leur service journalier. De tout le peuple d'Israël, eux seuls jouissaient de cette faveur de pouvoir s'approcher de Dieu, en offrant des sacrifices sur son autel, et en faisant le service de sa maison ; mais aucun d'eux n'osait pénétrer au dedans du voile, là où se trouvait l'arche avec les chérubins de gloire ombrageant le propitiatoire.

Au souverain sacrificateur seul, il était permis, une fois l'an, d'entrer dans le lieu très-saint, encore devait-il, sous peine de mort, observer, avec la plus grande exactitude, une série d'ordonnances qui montraient, d'une part, combien l'accès auprès de Dieu était difficile, ou plutôt qu'il était impossible pour l'homme dans son état naturel, et, d'un autre côté, sous quelle condition seulement des relations pouvaient être établies entre Dieu et l'homme.

Avant tout, le souverain sacrificateur, en entrant dans le lieu très-saint, devait prendre avec lui le sang d'une victime égorgée pour le péché, et en faire l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire ; car Dieu voulait mettre en évidence cette grande vérité, qu'il fallait que la mort intervînt pour la rançon des transgressions. « Sans effusion de sang, est-il dit, il n'y a pas de rémission » (Hébreux IX, 22). La mort est les gages du péché : c'est donc par la mort seulement que la justice de Dieu peut être satisfaite relativement au péché. Le sang du taureau et du bouc immolés au grand jour des expiations n'était qu'un type du sang de Christ versé plus tard dans le parfait sacrifice qu'il devait offrir h Dieu, mais c'était assurément un type saisissant de ce que Dieu avait l'intention d'accomplir. Dieu montrait ainsi d'avance que, par le moyen de la mort, II peut établir des relations entre Lui et l'homme pécheur ; qu'il accepte le pécheur selon la valeur infinie à laquelle II apprécie le sang répandu devant Lui ; et, enfin, que la place destinée au pécheur sauvé est celle dans laquelle le sang a été porté, c'est-à-dire, le propitiatoire ou le siège de miséricorde de Dieu Lui-même.

Dieu veut que l'homme soit approché de Lui de la manière la plus intime. Or cela ne peut se faire que sur le pied de la justice absolue, et c'est ce qui a lieu de fait par la mort de Christ. Nous, croyants, qui, autrefois, étions loin, - nous avons été « approchés par le sang du Christ » (Éphésiens II, 13). Dans sa mort, « la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées » (Psaume LXXXV, 10).

Par les sacrifices et surtout par celui du grand jour des expiations, où le souverain sacrificateur entrait au dedans du voile, Dieu faisait entrevoir les précieuses bénédictions qu'il tenait en réserve ; mais, aussi longtemps que le premier tabernacle avait encore sa place, le chemin des lieux saints, c'est-à-dire, du ciel, n'était pas ouvert. Lorsque le souverain sacrificateur avait achevé son service, il sortait du lieu très-saint, le voile retombait à sa place, et l'arche et le propitiatoire restaient cachés, comme auparavant, même à ceux qui avaient le privilège de faire le service du tabernacle, et, à plus forte raison, à tout le peuple d'Israël. Il y avait une barrière infranchissable entre eux et le Dieu qui habitait au milieu d'eux.
Or, dans la mort de Christ, cette barrière est ôtée. Tous les sacrifices typiques, ombres de la réalité, prennent fin et passent pour toujours. Le vrai sacrifice a été offert une fois pour tontes ; le sang qui seul est efficace pour ôter les péchés, a été répandu ; et Dieu peut montrer sa justice absolue en justifiant le pécheur qui croit en Jésus. De plus, Dieu, dans la plénitude de son amour, vient lui-même à la recherche du pécheur, afin de l'amener près de Lui et le faire cohéritier avec Christ. Le pécheur pardonné peut s'approcher maintenant, et venir en la présence immédiate du Dieu vivant, — pour adorer et pour jouir de Lui, — ayant d'ailleurs reçu une nature capable de le faire.

Voilà la grande vérité qui est renfermée dans le déchirement du voile. L'accès auprès de Dieu, qui autrefois était fermé, nous est ouvert par la mort de Christ. Et, remarquez-le, cher lecteur, c'est l'oeuvre de Dieu : le voile commence à se déchirer depuis le haut, du côté du ciel : « Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. »
Avez-vous saisi cette vérité bénie ? En jouissez-vous ?
Ne voyez-vous pas, cher lecteur, que le bénéfice de la mort de Christ va bien au delà du pardon des péchés ? Par cette mort, je sais, non-seulement que Dieu ne me punira pas, mais que, dans sa bonté infinie, il m'a frayé le chemin jusqu'en sa présence même, pour que je puisse me glorifier en Lui et jouir de sa communion, maintenant par la foi, bientôt dans la gloire ; et c'est là ce qui met le comble à mon bonheur. Qu'il en soit à jamais béni !

Dans un prochain article, nous considérerons, si Dieu le permet, le second résultat immédiat de la mort de Christ.



LE SALUT DE DIEU ET LES COMPROMIS DE SATAN
(Suite de la page 134.)

Voici quelques-unes de nos bénédictions, telles que les présente le premier chapitre de l'épître aux Éphésiens :
Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ.
Il nous a élus en Lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant Lui en amour.
Il nous a prédestinés pour nous adopter pour Lui par Jésus-Christ.
Il nous a rendus agréables dans le Bien-Aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce.
Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté.
Il nous a scellés du Saint-Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, jusqu'à la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire.

Nous sommes donc :

Pardonnés (Éphésiens, I, 7 ; Colossiens II, 13) ;
Sanctifiés (Hébreux II, 11 ; X, 10) ;
Justifiés (Romains III, 26 ; IV, 5 ; VIII, 30) ;
NOUS AVONS LA VIE ÉTERNELLE (1 Jean V, 13) ;
Et, dans peu de temps, lorsqu'il sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme II est (1 Jean III, 2).
Or, « vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient pas de vous ; c'est le don de Dieu » (Éphésiens II, 8). De Lui et par Lui et pour Lui sont toutes choses ! À Lui soit la gloire éternellement ! Amen ! (Romains XI, 36.)

II. LES EFFORTS DE L'ENNEMI.

Or, tandis que Dieu opère glorieusement pour délivrer les âmes, Satan ne reste pas inactif ; et,comme il ne peut pas effectivement arrêter l'action de la puissance de Dieu sur un coeur, il s'efforce d'entraîner celui-ci dans des compromis. Nous en trouvons quatre dans le récit de la sortie des enfants d'Israël du pays d'Égypte.

Premièrement, Pharaon dit à Moïse : « Allez, sacrifiez à votre Dieu dans ce pays » (Exode VIII, 25). Le but que l'Éternel se proposait en délivrant Israël, c'était d'avoir en lui un peuple d'adorateurs ; Pharaon consent à ce qu'ils adorent, « mais, dît-il, que ce soit dans ce pays. » Lorsque Satan voit une personne anxieuse au sujet de son âme, il semble céder un peu et dit : « Oh ! oui, il faut être religieux, mais ne peux-tu pas servir Dieu et l'adorer en allant au sermon le dimanche, comme font tant d'autres ? » Et il induit la pauvre âme à faire un compromis ; au lieu d'aller ses trois journées de chemin au désert (Exode VIII, 27), c'est-à-dire de se séparer nettement et complètement du monde, dans la puissance de la mort et de la résurrection de Christ, elle voudra servir Dieu en restant dans le monde.

Moïse découvre le piège et ne s'y laisse pas prendre. Dans le pays d'Égypte, le peuple d'Israël ne pouvait avoir le sentiment qu'il était séparé du monde pour appartenir à Dieu. Il fallait auparavant avoir passé de l'autre côté de la mer Rouge. Moïse dit à Pharaon qu'il était impossible que les Israélites offrissent à Dieu, sous les yeux des Égyptiens, des sacrifices que ceux-ci tenaient pour abominables. De même pour nous, Christ est détesté du monde ; Dieu, à qui nous offronspar Lui un sacrifice de louanges, ne peut donc être adoré que hors du monde, sur le terrain de la mort et de la résurrection de Christ. Ah ! prenez garde que Satan ne vous séduise ! Le Père ne peut vous accepter comme adorateur que si vous venez à Lui par Christ, et si vous vous séparez ainsi d'un monde sur lequel le jugement est prononcé. Alors seulement votre culte Lui sera agréable (comparez Exode VIII, 25-28 ; Hébreux X, 19-25).

Pharaon, n'ayant pu réussir, essaye d'un, autre moyen. Allez, dit-il, « toutefois vous ne vous éloignerez nullement en vous en allant » (Exode VIII, 28). Rendez votre culte aussi près de moi que possible ; adorez Jéhovah, je le veux bien, mais restez un peu sous ma domination. On en rencontre souvent de ces chrétiens de profession qui se sont laissé prendre à ce piège. Ils prétendent adorer Dieu comme des pécheurs sauvés, et durant toute la semaine ils servent le péché. 0 toi, qui professes être chrétien et qui agis ainsi, prends garde ! Hélas ! qu'il est faible, si même il existe, le pouvoir de Christ sur ton coeur, pour que tu puisses pactiser ainsi avec l'ennemi !

Dans le chapitre X de l'Exode, nous sont présentés les deux derniers efforts de Pharaon pour empêcher les enfants d'Israël d'être entièrement dégagés de la servitude d'Égypte. Au verset 8, il dit : « Allez, servez l'Éternel votre Dieu. Qui sont tous ceux qui iront ? — Et Moïse répondit : Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, avec nos fils et nos filles, avec notre menu et gros bétail, car nous avons à célébrer une fête solennelle à l'Éternel. Alors il leur dit : Que l'Éternel soit avec vous, comme je laisserai aller vos petits enfants ! Prenez garde, car le mal est devant vous. Il n'en sera pas ainsi ; mais vous, hommes, allez maintenant, et servez l'Éternel, car c'est ce que vous demandez » (v. 8-11). Pharaon voulait donc laisser partir les hommes, mais garder les femmes et les enfants. Il savait parfaitement bien que les hommes ne tarderaient pas à revenir, si leurs familles restaient en arrière.

Pécheur qui soupires après la délivrance, je te supplie de ne pas faire de compromis avec Satan à cet égard. Si tu as une femme et des enfants, le désir du Seigneur est de les sauver aussi. « Crois au Seigneur Jésus, est-il écrit, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes XVI, 31). Si pour toi-même tu es résolu à être sauvé, n'hésite pas, mais, par la foi, amène sur le même terrain tous ceux qui t'appartiennent. J'ai connu un homme qui, étant à Paris, fut amené à Christ. Sa première pensée fut : « J'ai laissé ma femme à Londres, et elle n'est pas convertie. Il est impossible qu'elle marche dans un chemin, et moi dans un autre. » II partit immédiatement, arriva chez lui à trois heures du matin, fit lever sa femme, et lui raconta sa conversion. Puis ils lurent la parole de Dieu et prièrent ensemble. Us persévérèrent ainsi, et le troisième jour, elle aussi, confessa Jésus comme son Sauveur.

Lecteur, c'est une chose sérieuse ; il s'agit de l'éternité. Faites-y bien attention ; si vous vous mettez en route, ne prenez pas votre parti que votre famille reste dans le monde, il se pourrait sans cela que bientôt vous abandonniez Christ pour votre famille, et que vous soyez ramené en arrière dans le monde. Le salut de Dieu n'est pas pour vous seulement, il est aussi pour votre femme et pour vos enfants. Amenez-les avec vous sur ce terrain, sinon effectivement (car ils peuvent résister pour un temps), au moins dans la fidélité par la foi. Ne laissez dans ce monde, sur lequel pèse le jugement, rien de ce qui est à vous.

Le dernier compromis que Pharaon tente de faire se lit en Exode X, 24-26. « Allez, dit-il, servez l'Éternel ; seulement, que votre menu et gros bétail demeurent ; même vos petits enfants iront avec vous. » Satan doit céder devant la puissance de Dieu agissant dans une âme, mais il tend un dernier piège. « Oh ! oui, certes, il faut que vous soyez sauvés, et même vos enfants aussi ; mais, suggère-t-il, les affaires du monde ne peuvent se négliger et doivent se traiter à la manière du monde. Cela ne vous empêchera nullement de demeurer en dehors,. »
O rusé tentateur ! que de pauvres âmes il a réussi à entraîner dans cette voie fatale ! Elles ont bien marché pendant un temps, elles ont fait profession d'être sauvées par Christ, mais leurs biens n'ont pas été amenés avec elles sur le terrain de la mort et de la résurrection, et tôt ou tard elles jettent un regard de regret vers l'Égypte. Il n'y a pas de mal, disent-elles, à gagner de l'argent, à le faire valoir le mieux possible, à faire des spéculations comme le monde, à s'enrichir à sa manière ; il n'y a pas de mal à faire de la réclame, fût-elle même mensongère, et à afficher son nom en grands caractères pour attirer la foule. 0 toi qui prétends être chrétien en suivant ainsi les coutumes du monde, quel est le secret d'une marche semblable ? C'est que tu as voulu sortir d'Égypte tout en y laissant ta boutique, tes affaires, ton gros et ton menu bétail. Satan a bien réussi avec toi, et malgré toute ta belle profession du christianisme, en réalité c'est Mammon que tu sers. Penses-tu pouvoir servir deux maîtres ? Rappelle-toi la parole du Seigneur : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

Oh ! que Dieu veuille te réveiller ! Si tu es vraiment un chrétien, puisses-tu désormais agir dans ce monde et y faire tes affaires comme mort et ressuscité avec Christ. Emploie ce que tu possèdes à nourrir et élever ta famille pendant la traversée du désert, et non à les vêtir des habillements d'Égypte, et à orner ta maison des meubles d'Égypte. Emploie tes biens à tes propres besoins, comme pèlerin dans ce monde, et aux besoins de ceux qui font avec toi le voyage vers la Canaan céleste ; emploie-les au service du Seigneur. Alors tu connaîtras toute la portée, la grandeur et le prix du salut de Dieu, et tu en jouiras ; tu jouiras de la présence et de la communion de ton Chef céleste, qui ne peut faire de compromis avec Satan. Mais si tu t'attaches à ce monde, prends garde ; tu pourras, ainsi que Lot, être sauvé comme à travers le feu ; mais ces biens auxquels ton coeur aura tenu, et peut-être les personnes avec lesquelles tu te seras allié, périront dans le feu du jugement.


Table des matières par ordre chronologique

Table des matières par ordre alphabétique



(1) Le temple à Jérusalem.

(2) Comparez Matthieu XVI. 27. 28 ; XIX. 28, 29 ; XXIII, 39 ; XXIV, 27-31. 37-51 ; XXV, 1-13. 14, 19, 31-46  ; — Marc VIII, 38 ; XIII, 26. 27, 35-37 ; XIV. 62 ; - Luc IX. 26 ; XII, 36. 40, 46; XIII. 35 ; XVII, 24-37 ; XVIII, 8 ; XIX, 11-27 ; XXI, 25-36 ; XXIII, 42 ;—Jean XIV, 1-3 ; XVI, 22 ; XXI, 22, 23.

(3) La signification spirituelle du voile n'est pas affectée par le fait qu'il n'est plus question de l'arche après la captivité babylonienne et que, dans le temple rebâti à la suite de cet événement, le lieu très-saint restait vide.

 

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