LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
LE BON BERGER
« Moi, je suis le bon berger : le
bon berger met sa vie pour les brebis »
(Jean X, 11).
O bonheur inexprimable,
D'avoir Jésus pour berger !
Toujours tendre et secourable,
Son coeur ne saurait changer.
Dans sa charité suprême,
II descendit ici-bas
Chercher sa brebis qu'il aime
Et la prendre dans ses bras.
Correspondance
Question sur
2 Corinthiens V, 3 :
« Si toutefois, même en
étant vêtus, nous ne sommes pas
trouvés nus. »
L'expression « nus »
signifie-t-elle être dépouillés
du corps, Ou bien s'agit-il de notre
responsabilité comme
chrétiens ?
Réponse. Les
versets 1-3 de ce chapitre nous
présentent deux contrastes : l'un entre
la « tente » et
« l'édifice ; »
l'autre entre le fait d'être
dépouillé et celui d'être
revêtu.
La « tente » demeure temporaire
et fragile, c'est le corps naturel, sujet aux
souffrances et à la mort. À cela
l'apôtre oppose
« l'édifice » qui
dure : c'est le corps impérissable.
Le chrétien, qu'il soit transmué ou
ressuscité à la venue du
Seigneur, s'attend à
posséder bientôt un corps sur lequel
la mort n'aura plus de puissance, et qui ne sera
plus soumis à l'infirmité et à
la douleur, qui sont notre part nécessaire
dans ce monde. Il sera revêtu de son domicile
qui est du ciel.
Mais il y aura aussi une résurrection pour
les injustes ; les méchants, non moins
que les saints, seront vêtus d'un corps qui
ne pourra périr.
C'est pourquoi, en parlant d'un sujet aussi
solennel, l'apôtre a soin d'ajouter cette
phrase, comme sérieux avertissement :
« Si toutefois, même en
étant vêtus, nous ne sommes pas
trouvés nus ; »
c'est-à-dire, que, tout en étant
vêtus d'un corps impérissable, nous ne
soyons pas trouvés nus quant à
Christ, en dehors de Lui, qui est le vêtement
glorieux du croyant.
C'est seulement en étant en Lui que nous
pouvons subsister devant Dieu. Nous ne saurions
avoir, même dans le ciel, une place
quelconque, en dehors de celle que Dieu nous donne
« en Christ, » en vertu de son
oeuvre une fois et parfaitement accomplie. C'est ce
qui devrait, dès à présent,
produire chez nous une marche en harmonie avec les
pensées du Seigneur.
Autrement, en dehors de Christ, nous serions
trouvés nus, comme Adam devant Dieu dans le
jardin d'Éden, et il n'y aurait pour nous
que la condamnation. Tel sera le cas de ceux qui se
trouveront devant le grand trône blanc
(Apocalypse XX) ; car Christ, et
Lui seul, est notre justice devant Dieu,
« afin que celui qui se glorifie, se
glorifie dans le Seigneur »
(1 Corinthiens I, 31).
Ainsi l'expression « être
nus, » dans ce verset 3, ne
signifie pas être dépouillés du
corps naturel, puisque le mot
« vêtus » implique que
l'on possédera alors le corps
impérissable. Ensuite, s'il est question
là de la responsabilité
chrétienne, ce n'est que d'une
manière secondaire, et nullement en dehors
de la position en Christ, d'où
découle cette responsabilité. En
effet, pour subsister devant Dieu, on ne saurait se
fonder sur ses propres mérites ou sur ses
propres oeuvres ; on ne le peut
qu'« EN CHRIST. »
LA PROVIDENCE.
On allègue souvent la providence de Dieu
comme une excuse pour ne pas marcher par la foi.
Jamais l'intervention de la Providence n'a
été plus remarquable que celle qui a
placé Moïse à la cour de
Pharaon ; mais « par la foi,
Moïse, étant devenu grand, refusa
d'être appelé fils de la fille de
Pharaon »
(Hébr. XI, 24.)
COMMENT DIEU AGIT-IL À L'ÉGARD DU
PÉCHÉ ?
Nous avons vu comment Dieu, après avoir
entièrement constaté ce que sont les
hommes, nous fait connaître les
pensées pleines de grâce qui
débordent de son coeur envers eux. Cela nous
amène à examiner la manière
dont II agit à l'égard du
péché.
Puisque, dans sa grâce, II voulait
bénir les hommes, il était absolument
nécessaire que le péché
fût ôté. Or cela ne pouvait se
faire que selon les principes éternels de sa
justice, et d'après les déclarations
si souvent réitérées de sa
parole.
Le péché entraîne la mort.
« Tu mourras de mort, » telle
avait été la sentence
prononcée contre Adam s'il transgressait la
défense que Dieu lui avait faite. Sous la
loi, le même principe est établi en
bien des endroits et de plusieurs manières,
et le prophète le résume en ces
termes : « L'âme qui
péchera sera celle qui mourra »
(Ézéchiel XVIII,
4).
Pour maintenir dans toute sa perfection la justice
de Dieu, il faut donc, pour ôter le
péché, que la mort intervienne. Par
les types de l'Ancien Testament, aussi bien que par
les enseignements directs de sa parole, Dieu fait
voir que son dessein a toujours été
de manifester une victime propitiatoire, un
substitut qui portât les péchés
et subît la sentence de mort, afin
d'opérer la rédemption des
pécheurs.
L'holocauste offert par Noé à sa
sortie de l'arche après
le déluge ; le bélier
substitué à Isaac sur l'autel du mont
Morijah ; l'agneau pascal, dont le sang fut
mis sur les deux poteaux et le linteau des portes
des Israélites, la nuit où ils
sortirent d'Egypte ; les sacrifices de
diverses sortes dont le sang a ruisselé
autour de l'autel de l'Éternel dans le
désert ; les sacrifices encore plus
nombreux offerts par Salomon à
Jérusalem devant le temple ; tout
montrait, d'un côté, que sans effusion
de sang, il ne se fait pas de rémission de
péchés, et, de l'autre, que Dieu
avait en vue, pour l'homme pécheur, un
remplaçant, un sacrifice unique et efficace
qui ôterait les péchés. Ce
remplaçant, c'est Celui qui a dit :
« Voici, je viens, ô Dieu, pour
faire ta volonté »
(Hébreux X, 7, 9).
En faisant allusion aux sacrifices qui
étaient offerts sous la loi,
l'Écriture parle ainsi : « Si
le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d'une
génisse avec laquelle on fait aspersion sur
ceux qui sont souillés, sanctifie pour la
pureté de la chair, combien plus le sang de
Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est
offert à Dieu sans tache, purifiera-t-il
votre conscience des oeuvres mortes, pour que vous
serviez le Dieu vivant ! »
(Hébreux IX, 13-14). Il est
évident que le sang de taureaux et de boucs
ne peut ôter les péchés
(Hébreux X, 4) ; aussi
ces sacrifices n'avaient-ils pour objet que d'en
préfigurer un meilleur, que Dieu avait
toujours devant Lui ; c'étaient des
types par lesquels II montrait à
l'avance ses pensées au sujet du
péché, et donnait à
connaître de quelle manière II
l'ôterait, tout en faisant
du pécheur l'objet de sa grâce et de
sa faveur.
Ce « meilleur sacrifice, » le
seul efficace, est celui de Christ. Il est
écrit de Lui :
« L'Éternel a fait venir sur lui
l'iniquité de nous tous »
(Ésaïe LIII, 6). Lorsque
Christ portait les péchés dans son
propre corps sur le bois, la face de Dieu se
détourna de Lui, et, II
s'écria : « Mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné ? » Qui peut sonder
l'infinie profondeur de souffrance dont ces paroles
sont l'expression ?... Voilà le prix
auquel nos âmes sont
rachetées !
Cher lecteur, avez-vous mis votre confiance en
Jésus-Christ, le Fils de Dieu ?
Considérez combien votre position est rendue
plus sérieuse par le fait même de la
manifestation de sa grâce. Si Dieu a
abandonné son Fils lorsqu'il portait des
péchés qui n'étaient pas les
siens, quel sera votre sort lorsque vous serez
devant son trône, chargée de tous vos
péchés, accusé et convaincu du
plus affreux de tous, celui d'avoir
méprisé son Fils ? Le
déploiement si éclatant que Dieu a
fait de sa grâce, sera pour vous le sujet de
la condamnation la plus terrible, si vous vous
refusez aux appels de sa miséricorde, si
vous négligez ce « grand
salut. »
« Qui croit au Fils a la vie
éternelle, mais qui désobéit
au Fils ne verra pas la vie, mais la colère
de Dieu demeure sur lui »
(Jean III, 36).
Avez-vous jamais pensé sérieusement
au caractère de cette colère et
à la portée de la parole :
« Tu mourras de
mort » ?
Considérons un instant celui à qui
elle fut d'abord adressée. Essentiellement
différent des animaux, Adam n'est pas, comme
eux, sorti de terre à la parole de Dieu. Il
est vrai qu'il fut formé de la poudre de la
terre, mais ce qui anima ce corps sans vie, ce fut
« la respiration de vie » que
Dieu souffla dans ses narines. Tel est l'être
complexe que la mort, les gages du
péché, devait atteindre. Celui
à qui s'adressait ce mot :
« Tu » ; cette
individualité qui entendait la
sentence : « Tu mourras, »
ne peut certes être considérée
comme n'ayant qu'un corps périssable.
L'esprit qui animait ce corps, et qui seul le
rendait capable d'ouïr et de comprendre la
parole prononcée, — cet esprit
« donné de Dieu, » ne
peut s'éteindre, comme l'esprit des animaux,
par la mort physique.
C'est cet être, corps et esprit tout
ensemble, qui devait MOURIR, c'est-à-dire
être à jamais séparé du
Dieu d'amour, de lumière et de paix.
Dès l'instant même où il eut
péché, Adam connut la mort morale,
premier effet de la sentence prononcée. La
preuve en est qu'il eut peur de Dieu : il ne
pouvait plus supporter sa présence.
Quant à son corps, privé
désormais par le péché de la
communion avec Dieu qui seul pouvait le maintenir
éternellement en vie, il devait retourner
à la poudre de laquelle il avait
été pris. Qu'arrive-t-il ensuite,
lorsque, par la mort physique, l'esprit est
séparé du corps ? Il attend le
jugement de Dieu et l'arrêt immuable qui le
condamne à passer une éternité
de misère dans les
ténèbres de
dehors, à moins que Dieu Lui-même,
juste Juge, ne trouve un moyen d'ôter le
péché, et de communiquer au coupable
la vie éternelle.
Or Dieu nous a fait connaître cette
délivrance dans la mort et la
résurrection de son Fils ; II
déclare qu'il justifie le pécheur qui
croit en Jésus. Mais celui qui refuse de
croire au Fils de Dieu, reste nécessairement
sous la sentence de mort prononcée au
commencement ; il reste sous le jugement, sous
la colère de Dieu, et rien ne pourra le
délivrer de cette condamnation
éternelle qui l'attend.
Âme immortelle ! réfléchis
à cette éternité qui est
devant toi ! Où la passeras-tu ?
Demeureras-tu plus longtemps
indifférente ? Ne veux-tu pas recevoir
dès à présent le salut gratuit
que Dieu t'offre par notre Seigneur
Jésus-Christ ?
LA GRANDE QUESTION
Une pauvre vieille femme, qui avait atteint
l'âge de soixante-dix ans sans avoir le
moindre souci de son âme, fut conduite un
jour à assister à une réunion
familière où elle entendit parler de
l'Évangile de la grâce de Dieu. Il
plut au Seigneur d'ouvrir son coeur et de la rendre
attentive à ce qui se disait. Elle comprit
qu'elle était une pauvre pécheresse
perdue, mais elle fut aussi amenée à
croire en Jésus comme au Sauveur qui
était mort pour qu'elle pût avoir la
vie éternelle.
Cette révélation du Fils de Dieu
à son âme larendit
si heureuse, que, partout où elle le
pouvait, elle rendait témoignage à la
grâce que le Seigneur lui avait
accordée.
Étant entrée un matin dans une
pharmacie pour y chercher quelque
médicament, le jeune homme qui la servait
lui dit d'un ton léger :
- Vous êtes bien âgée ;
rien d'étonnant à ce que vous ne vous
portiez pas bien. Vous ne pouvez pas espérer
vivre toujours.
- Pardonnez-moi, répondit-elle avec
vivacité, je sais que je vivrai
toujours ; car, Dieu en soit loué, j'ai
la vie éternelle.
Le jeune homme, surpris de cette réplique
inattendue, la regarda plus attentivement, mais ne
vit rien qu'une vieille femme faible et pauvrement
vêtue.
- Vraiment, continua-t-il, et comment avez-vous
fait pour vous la procurer ?
- Comment j'ai fait ? — Jésus me
l'a donnée. Il m'a fait entendre sa voix.
J'étais perdue, et il m'a sauvée.
— Jeune homme, AVEZ-VOUS LA VIE
ÉTERNELLE ? dit-elle en le regardant
sérieusement en face. Vous êtes jeune
et fort maintenant et moi je suis vieille, faible
et chancelante, et cependant vous pouvez partir le
premier. Que deviendrez-vous, si vous ne connaissez
pas Jésus comme le Sauveur de votre
âme ? »
II ne répondit pas à la question, et
elle sortit.
Quelques semaines plus tard, ce jeune homme
était enlevé de ce monde par un
accident mortel. Avait-il reçu dans son
coeur le message qui lui avait été
adressé par la pauvre vieille femme, et
put-il dire comme elle :
« J'ai la vie éternelle, parce que
Jésus-Christ m'a
sauvé ? » Le Seigneur seul le
sait. Quant à elle, son assurance
n'était pas de la présomption, comme
on le dit souvent, elle était fondée
sur la parole de Dieu même :
« Celui qui croit a la vie
éternelle. »
Lecteur, jeune ou vieux, que répondrez-vous
à la question que la vieille femme
adressait à celui qui, peu après,
quitta ce monde : « AVEZ-VOUS LA VIE
ÉTERNELLE ? »
LE SALUT DE DIEU ET LES COMPROMIS DE SATAN
I.
LA DÉLIVRANCE
Nous saisissons peu la grandeur et
l'étendue du salut que l'Évangile
nous apporte. Ce n'est pas seulement ce qui nous
délivre de la colère de Dieu, mais
aussi de la puissance du péché. Il
affranchit parfaitement du monde le croyant, et
l'amène dans les lieux célestes en
Christ. Ce salut comprend le passé, le
présent et l'avenir, bien qu'il ne doive
être complet, quant au corps, que lors du
retour du Seigneur. Qu'il est précieux de
savoir que tout est par la grâce, par un
effet de la libre faveur de Dieu ; non pas sur
le principe dos oeuvres, afin que personne ne se
glorifie
(Éphésiens II, 8, 9) II
est vrai que, quant au corps, nous sommes
« sauvés en
espérance »
(Romains VIII, 24). Mais
« celui qui nous a formés a cela
même, c'est Dieu, qui nous a aussi
donné les arrhes de
l'Esprit. Nous avons donc toujours
confiance »
(2 Corinthiens V, 5, 6). De cette
manière nous sommes aussi certains de
l'avenir que du passé et du
présent ; et même nous avons
« toute assurance au jour du
jugement, » parce que, comme Christ est,
« nous sommes, nous aussi, dans ce
monde »
(1 Jean IV, 17).
Je désire exposer en quelques mots ce qui,
dans ce grand salut, se rapporte, en premier lieu,
au sang de Christ, qui met le pécheur
à l'abri du jugement et de la colère
de Dieu ; et, secondement, à la mort et
à la résurrection de Christ, qui
délivrent le croyant de la puissance du
péché, et le retirent
entièrement hors du monde. Je prendrai pour
exemple l'histoire si frappante de la
délivrance d'Israël hors
d'Égypte
(Exode I - XV).
La génération des enfants
d'Israël que nous présente le
commencement de l'Exode, était née en
Égypte sous le pouvoir et la domination d'un
roi qui n'avait pas connu Joseph
(Exode I, 6-8). Ce roi, tyran cruel,
les opprimait de la manière la plus dure,
accablant les hommes des plus pénibles
travaux, et allant, dans sa
méchanceté, jusqu'à ordonner
de jeter dans le fleuve tous les enfants
mâles qui naîtraient. Sous cette
pesante servitude, les enfants d'Israël
soupirèrent et crièrent, et leur cri
monta jusqu'à Dieu
(Exode II, 23-25).
N'est-ce pas là, lecteur, l'image exacte de
la condition dans laquelle vous et moi nous
sommes nés ? En entrant dans la vie,
nous n'avons pas été placés,
comme Adam, dans le beau jardin
duParadis ; nous sommes
nés hors du jardin d'Éden,
exilés loin de Dieu, dans un monde qui hait
Christ et son peuple, un monde où Satan
règne : en fait, nous sommes nés
sous la puissance et la domination du
péché qui, comme un tyran cruel,
exerce sur nous son empire. Avez-vous jamais
gémi et soupiré sous ce rude
esclavage ? Avez-vous jamais crié
à Dieu pour obtenir la
délivrance ? Si vous ne l'avez pas
fait, vous dormez encore dans vos
péchés, et, pendant ce terrible
sommeil, le diable, comme un serpent, vous fascine
par ses ruses, vous enlace de ses replis ;
tôt ou tard la mort vous frappera ;
oh ! combien ce serait affreux si vous ne vous
réveilliez qu'en enfer !
Mais revenons à notre sujet. Non-seulement
les Israélites étaient nés
sous la domination de Pharaon, mais ils
étaient tout aussi pécheurs que les
Égyptiens. Moïse, sauvé des eaux
comme par miracle, suscité pour être
sauveur du peuple, est un type remarquable de
Christ ressuscité pour délivrer les
siens
(Exode II, 1-10). Rejeté une
première fois
(II, 11-15), il s'enfuit à
Madian, rencontre au désert Jéhovah,
qui se fait connaître à lui, et qui le
renvoie en Égypte pour révéler
son nom au peuple et pour le délivrer. Mais
dans quelle condition trouve-t-il les enfants
d'Israël ? Ils étaient
idolâtres comme les Égyptiens
(Ézéchiel XX,
5-10 ;
Exode
III-VI, 9).
Tel est votre état, lecteur inconverti. Vous
n'êtes pas seulement né dans le
péché et sous la domination de Satan,
mais vous êtes coupable pour avoir commis une
multitude de péchés
contre votre conscience et
contre la loi de Dieu, et pour avoir rejeté
jusqu'à présent l'Évangile de
Christ qui vous a été
prêché. Terrible condition que celle
de l'homme qui n'a pas encore reçu Christ
comme son libérateur !
Lorsqu'il est question de délivrer le peuple
d'Israël, une difficulté se
présente. Pharaon, le roi d'Égypte,
n'est pas disposé à voir partir ses
esclaves ; il refuse de laisser aller le
peuple. Plaies sur plaies lui sont
infligées, car son coeur s'endurcit
après que chaque jugement est passé.
Enfin, il doit céder, et Israël va
être délivré.
Mais comment cela peut-il se faire ?
Israël est aussi coupable que les
Égyptiens ; or Jéhovah est
juste, et il est impossible qu'il passe pardessus
le péché. Si les premiers-nés
d'Égypte doivent être frappés
par l'épée de l'ange destructeur,
ceux d'Israël ne peuvent échapper, car
la justice est impartiale. — Alors Moïse
est appelé en la présence de Dieu
qui. Lui-même, lève la
difficulté. Chaque famille, par son ordre,
devait choisir un agneau, le tuer, prendre de son
sang, et le mettre sur les deux poteaux et le
linteau de la porte de la maison qu'elle habitait.
Et Jéhovah dit : « Je verrai
le sang, et je passerai pardessus vous, et il n'y
aura pas de plaie à destruction parmi vous,
quand je frapperai le pays
d'Égypte. » Les Israélites
firent donc comme l'Éternel l'avait
commandé à Moïse
(Exode XII, 13-28), et furent ainsi
délivrés du jugement et de
l'épée de l'ange destructeur.
Pécheur, êtes-vous sauvé
ainsi ? Comme unepauvre
créature coupable, avez-vous
contemplé l'Agneau de Dieu immolé
pour vous ? Vous êtes-vous
réfugié sous l'abri du sang qu'il a
versé sur la croix, et savez-vous que par ce
moyen vous êtes sauvé de la
colère et du jugement ? C'est seulement
là, dans le sang de Christ, que le
pécheur trouve ce qui répond
pleinement à son état de
culpabilité. La justice de Dieu est
satisfaite ; bien plus, elle est
manifestée maintenant en pardonnant et en
justifiant le plus vil pécheur qui croit en
Jésus
(Romains III, 23-26).
Le sang de l'agneau pascal avait placé les
enfants d'Israël dans une position où
l'Éternel pouvait agir avec justice en les
tirant d'Égypte, Avant d'en être
sortis, ils n'étaient pas pleinement
délivrés. Le sang, il est vrai, les
avait affranchis de la culpabilité, et avait
détourné d'eux le juste jugement de
Dieu ; mais Pharaon dominait encore sur eux,
et ils étaient toujours dans le pays qui
était sous le jugement de Dieu. Le passage
de la mer Rouge compléta leur
délivrance. Lorsqu'ils sont arrivés
au bord de la mer, Moïse leur dit :
« Ne craignez point, arrêtez-vous,
et voyez LA DÉLIVRANCE DE
L'ÉTERNEL »
(1).
La question n'était plus : Comment Dieu
pourra-t-il agir avec justice à leur
égard, sans les condamner ? mais :
Comment seront-ils délivrés de la
condition où ils sont nés ? La
mer Rouge répond à
cette difficulté. Arrivés sur le
rivage, les eaux leur barraient le chemin ;
Pharaon, irrité de les voir sortir de son
pouvoir, les poursuivait avec toute son
armée et les pressait par
derrière ; il n'y avait pour eux qu'une
ressource : regarder à
l'Éternel, leur Libérateur. Il les
sauva, en leur ouvrant un passage à travers
les eaux, et ils passèrent la mer à
sec, eux, leurs femmes, leurs enfants et leur
bétail. Ils parvinrent ainsi de l'autre
côté de la mer, et, de là,
virent Pharaon et ses armées, qui avaient
voulu les suivre, engloutis dans les eaux
profondes. Alors Israël entonna le cantique de
la délivrance.
Telle est, pour le pécheur, l'image du
salut. Il n'est pas seulement coupable, il se
trouve aussi sous la puissance du
péché. Le péché est
entré dans le monde, et, par le
péché, la mort ; le
péché exerce sa domination sur
l'homme, et lui paie son terrible salaire, qui est
la mort
(Romains V, 12,
21 ;
VI, 23). L'âme anxieuse qui
sent peser sur elle ce joug insupportable, crie
après la délivrance, et la trouve en
Dieu par la mort et la résurrection de
Christ
(Romains VII, 24,25).
« Dieu ayant envoyé son propre
Fils en ressemblance de chair de
péché, et pour le
péché, a condamné le
péché dans la chair »
(Romains VIII, 3). Par la mort et la
résurrection de Christ, le croyant est
parfaitement délivré de Satan, du
péché et du monde. En esprit, il se
trouve avec Christ de l'autre côté de
la mort, sur le terrain de la
résurrection ; la vie qu'il
possède est celle de Christ, qui a
passé à travers la mort et ne meurt
plus,mais qui vit à Dieu.
Le croyant a donc l'immense privilège de se
tenir pour mort au péché et pour
vivant à Dieu dans le Christ Jésus
(Romains VI, 11) ;
c'est-à-dire que, pour ce qui regarde le
péché, il doit être comme un
homme mort, un cadavre qui est incapable de faire
aucun mal. Quelque méchant qu'un homme ait
pu être pendant sa vie, il ne pèche
plus après sa mort ; ses convoitises
corrompues ne le poussent plus au mal, sa
volonté propre ne le raidit plus contre
Dieu. Voilà la position morale, devant Dieu,
du croyant mort au péché, tandis que
toutes les activités de la vie en lui sont
envers Dieu et pour Dieu. Il est « vivant
à Dieu » par le Saint-Esprit qui
lui est donné. Le péché ne
dominera plus sur lui, parce qu'il n'est plus sous
la loi comme un « esclave, »
mais sous la grâce comme un
« fils »
(Romains VI ;
Galates III, IV).
Cher lecteur, connaissez-vous cette
délivrance, et vous réjouissez-vous
en elle ? Comprenez-vous ce qu'elle comporte,
et quelle en est l'étendue ? Ce n'est
pas seulement le pardon des péchés,
mais un entier affranchissement de la puissance du
péché, de Satan et du monde. Le
péché est, il est vrai, toujours en
nous aussi longtemps que nous sommes dans ce corps
mortel ; mais, Dieu soit béni ! il
ne domine pas le croyant. Grâces à
Dieu pour un tel salut, un salut qui sera
bientôt et glorieusement complet, quand
Christ, venant des cieux, « transformera le
corps de notre abaissement en la conformité
du corps de sa gloire, selon l'opération de
ce pouvoir qu'il a de
s'assujettir même toutes
choses »
(Philippiens III, 20-21). Et cela est
aussi certain que ce que nous possédons
actuellement par la foi.
« LA-HAUT »
J'avais visité depuis plusieurs semaines
Madame H. Une maladie incurable la conduisait
lentement, mais sûrement, au tombeau ;
mais, Dieu en soit loué, à mesure que
l'homme extérieur dépérissait,
l'homme intérieur se développait avec
puissance. Elle connaissait le Seigneur depuis,
plusieurs années, elle jouissait de son
amour, et, tandis qu'elle sentait chaque jour la
main de la mort s'appesantir sur elle, son esprit
tressaillait de joie en voyant toujours plus proche
et plus distincte la perspective de contempler
Celui qui l'avait aimée et était mort
pour elle.
Deux ou trois jours avant sa fin, je lui dis :
« Je dois aller ce soir à une
réunion dans un village voisin ; il y
aura plusieurs jeunes gens ; que leur dirai-je
de votre part ? »
Elle parut toute surprise de ma question, et
répliqua : « Je ne les
connais point ; que pourrais-je avoir à
leur dire ? »
« C'est vrai, répondis-je ;
mais vous êtes sur le bord même de
l'éternité ; vous êtes
pour ainsi dire en vue des glorieuses portes de la
sainte cité ; n'avez-vous pas une
parole pour ceux qui sont jeunes et
insouciants ? »
Elle me regarda un moment en silence, puis, avec un
accent de profonde conviction, elle
répliqua :
« Dites-leur de venir à
Jésus maintenant, et avertissez-les de ne
pas attendre jusqu'à leur lit de mort, car
elle ôte tout... » Ici la force lui
manqua, elle ne put achever.
« Vous voulez dire, répondis-je en
terminant sa pensée, que, sur le lit de
mort, le corps est tellement tourmenté par
la douleur, et l'esprit tellement affaibli, que, si
les affaires de l'âme ne sont pas
réglées, on ne peut pas s'en occuper,
parce que le corps réclame toute
l'attention ? »
Elle inclina la tête en signe d'assentiment,
et ajouta seulement :
« Oui, dites-leur de ne pas
retarder. »
« Adieu, lui dis-je, je ferai votre
message. Nous ne nous reverrons peut-être
plus ici-bas ; mais nous nous retrouverons
bientôt, n'est-ce pas ? »
Elle tira lentement du lit sa main amaigrie, montra
du doigt le ciel, et répliqua
doucement :
« Là-haut ! » Ce
furent les derniers mots que j'entendis de sa
bouche ; je ne les ai jamais oubliés,
et je suis assuré que je la rencontrerai
« là-haut. »
Cher lecteur, vous y trouverai-je aussi ? Vous
dites : « Je
l'espère. » Cela ne suffit pas, il
vous faut une certitude. La connaissance
personnelle de Jésus comme Sauveur peut
seule vous la donner. Êtes-vous venu à
Lui Sinon, n'attendez pas et n'écoutez pas
la voix de l'ennemi qui murmure à votre
oreille : Plus tard. Écoutez
plutôt la parole d'avertissement de celle
qui, mourante, vous dit : « Ne
retardez pas. » Venez à
Jésus maintenant, et vous aurez, vous aussi,
la bienheureuse assurance d'être
bientôt avec Lui
« là-haut. »
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