Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. IV
QUATRIÈME ANNÉE 1877



LE BON BERGER

« Moi, je suis le bon berger : le bon berger met sa vie pour les brebis » (Jean X, 11).

O bonheur inexprimable,
D'avoir Jésus pour berger !
Toujours tendre et secourable,
Son coeur ne saurait changer.
Dans sa charité suprême,
II descendit ici-bas
Chercher sa brebis qu'il aime
Et la prendre dans ses bras.



Correspondance

Question sur 2 Corinthiens V, 3 : « Si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. »
L'expression « nus » signifie-t-elle être dépouillés du corps, Ou bien s'agit-il de notre responsabilité comme chrétiens ?

Réponse. Les versets 1-3 de ce chapitre nous présentent deux contrastes : l'un entre la « tente » et « l'édifice ; » l'autre entre le fait d'être dépouillé et celui d'être revêtu.
La « tente » demeure temporaire et fragile, c'est le corps naturel, sujet aux souffrances et à la mort. À cela l'apôtre oppose « l'édifice » qui dure : c'est le corps impérissable.
Le chrétien, qu'il soit transmué ou ressuscité à la venue du Seigneur, s'attend à posséder bientôt un corps sur lequel la mort n'aura plus de puissance, et qui ne sera plus soumis à l'infirmité et à la douleur, qui sont notre part nécessaire dans ce monde. Il sera revêtu de son domicile qui est du ciel.
Mais il y aura aussi une résurrection pour les injustes ; les méchants, non moins que les saints, seront vêtus d'un corps qui ne pourra périr.
C'est pourquoi, en parlant d'un sujet aussi solennel, l'apôtre a soin d'ajouter cette phrase, comme sérieux avertissement : « Si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus ; » c'est-à-dire, que, tout en étant vêtus d'un corps impérissable, nous ne soyons pas trouvés nus quant à Christ, en dehors de Lui, qui est le vêtement glorieux du croyant.

C'est seulement en étant en Lui que nous pouvons subsister devant Dieu. Nous ne saurions avoir, même dans le ciel, une place quelconque, en dehors de celle que Dieu nous donne « en Christ, » en vertu de son oeuvre une fois et parfaitement accomplie. C'est ce qui devrait, dès à présent, produire chez nous une marche en harmonie avec les pensées du Seigneur.
Autrement, en dehors de Christ, nous serions trouvés nus, comme Adam devant Dieu dans le jardin d'Éden, et il n'y aurait pour nous que la condamnation. Tel sera le cas de ceux qui se trouveront devant le grand trône blanc (Apocalypse XX) ; car Christ, et Lui seul, est notre justice devant Dieu, « afin que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Corinthiens I, 31).

Ainsi l'expression « être nus, » dans ce verset 3, ne signifie pas être dépouillés du corps naturel, puisque le mot « vêtus » implique que l'on possédera alors le corps impérissable. Ensuite, s'il est question là de la responsabilité chrétienne, ce n'est que d'une manière secondaire, et nullement en dehors de la position en Christ, d'où découle cette responsabilité. En effet, pour subsister devant Dieu, on ne saurait se fonder sur ses propres mérites ou sur ses propres oeuvres ; on ne le peut qu'« EN CHRIST. »



LA PROVIDENCE.

On allègue souvent la providence de Dieu comme une excuse pour ne pas marcher par la foi. Jamais l'intervention de la Providence n'a été plus remarquable que celle qui a placé Moïse à la cour de Pharaon ; mais « par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon » (Hébr. XI, 24.)



COMMENT DIEU AGIT-IL À L'ÉGARD DU PÉCHÉ ?

Nous avons vu comment Dieu, après avoir entièrement constaté ce que sont les hommes, nous fait connaître les pensées pleines de grâce qui débordent de son coeur envers eux. Cela nous amène à examiner la manière dont II agit à l'égard du péché.
Puisque, dans sa grâce, II voulait bénir les hommes, il était absolument nécessaire que le péché fût ôté. Or cela ne pouvait se faire que selon les principes éternels de sa justice, et d'après les déclarations si souvent réitérées de sa parole.

Le péché entraîne la mort. « Tu mourras de mort, » telle avait été la sentence prononcée contre Adam s'il transgressait la défense que Dieu lui avait faite. Sous la loi, le même principe est établi en bien des endroits et de plusieurs manières, et le prophète le résume en ces termes : « L'âme qui péchera sera celle qui mourra » (Ézéchiel XVIII, 4).

Pour maintenir dans toute sa perfection la justice de Dieu, il faut donc, pour ôter le péché, que la mort intervienne. Par les types de l'Ancien Testament, aussi bien que par les enseignements directs de sa parole, Dieu fait voir que son dessein a toujours été de manifester une victime propitiatoire, un substitut qui portât les péchés et subît la sentence de mort, afin d'opérer la rédemption des pécheurs.
L'holocauste offert par Noé à sa sortie de l'arche après le déluge ; le bélier substitué à Isaac sur l'autel du mont Morijah ; l'agneau pascal, dont le sang fut mis sur les deux poteaux et le linteau des portes des Israélites, la nuit où ils sortirent d'Egypte ; les sacrifices de diverses sortes dont le sang a ruisselé autour de l'autel de l'Éternel dans le désert ; les sacrifices encore plus nombreux offerts par Salomon à Jérusalem devant le temple ; tout montrait, d'un côté, que sans effusion de sang, il ne se fait pas de rémission de péchés, et, de l'autre, que Dieu avait en vue, pour l'homme pécheur, un remplaçant, un sacrifice unique et efficace qui ôterait les péchés. Ce remplaçant, c'est Celui qui a dit : « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » (Hébreux X, 7, 9).

En faisant allusion aux sacrifices qui étaient offerts sous la loi, l'Écriture parle ainsi : « Si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d'une génisse avec laquelle on fait aspersion sur ceux qui sont souillés, sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est offert à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant ! » (Hébreux IX, 13-14). Il est évident que le sang de taureaux et de boucs ne peut ôter les péchés (Hébreux X, 4) ; aussi ces sacrifices n'avaient-ils pour objet que d'en préfigurer un meilleur, que Dieu avait toujours devant Lui ; c'étaient des types par lesquels II montrait à l'avance ses pensées au sujet du péché, et donnait à connaître de quelle manière II l'ôterait, tout en faisant du pécheur l'objet de sa grâce et de sa faveur.

Ce « meilleur sacrifice, » le seul efficace, est celui de Christ. Il est écrit de Lui : « L'Éternel a fait venir sur lui l'iniquité de nous tous » (Ésaïe LIII, 6). Lorsque Christ portait les péchés dans son propre corps sur le bois, la face de Dieu se détourna de Lui, et, II s'écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Qui peut sonder l'infinie profondeur de souffrance dont ces paroles sont l'expression ?... Voilà le prix auquel nos âmes sont rachetées !

Cher lecteur, avez-vous mis votre confiance en Jésus-Christ, le Fils de Dieu ? Considérez combien votre position est rendue plus sérieuse par le fait même de la manifestation de sa grâce. Si Dieu a abandonné son Fils lorsqu'il portait des péchés qui n'étaient pas les siens, quel sera votre sort lorsque vous serez devant son trône, chargée de tous vos péchés, accusé et convaincu du plus affreux de tous, celui d'avoir méprisé son Fils ? Le déploiement si éclatant que Dieu a fait de sa grâce, sera pour vous le sujet de la condamnation la plus terrible, si vous vous refusez aux appels de sa miséricorde, si vous négligez ce « grand salut. »
« Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean III, 36).

Avez-vous jamais pensé sérieusement au caractère de cette colère et à la portée de la parole : « Tu mourras de mort » ?
Considérons un instant celui à qui elle fut d'abord adressée. Essentiellement différent des animaux, Adam n'est pas, comme eux, sorti de terre à la parole de Dieu. Il est vrai qu'il fut formé de la poudre de la terre, mais ce qui anima ce corps sans vie, ce fut « la respiration de vie » que Dieu souffla dans ses narines. Tel est l'être complexe que la mort, les gages du péché, devait atteindre. Celui à qui s'adressait ce mot : « Tu » ; cette individualité qui entendait la sentence : « Tu mourras, » ne peut certes être considérée comme n'ayant qu'un corps périssable. L'esprit qui animait ce corps, et qui seul le rendait capable d'ouïr et de comprendre la parole prononcée, — cet esprit « donné de Dieu, » ne peut s'éteindre, comme l'esprit des animaux, par la mort physique.

C'est cet être, corps et esprit tout ensemble, qui devait MOURIR, c'est-à-dire être à jamais séparé du Dieu d'amour, de lumière et de paix. Dès l'instant même où il eut péché, Adam connut la mort morale, premier effet de la sentence prononcée. La preuve en est qu'il eut peur de Dieu : il ne pouvait plus supporter sa présence.
Quant à son corps, privé désormais par le péché de la communion avec Dieu qui seul pouvait le maintenir éternellement en vie, il devait retourner à la poudre de laquelle il avait été pris. Qu'arrive-t-il ensuite, lorsque, par la mort physique, l'esprit est séparé du corps ? Il attend le jugement de Dieu et l'arrêt immuable qui le condamne à passer une éternité de misère dans les ténèbres de dehors, à moins que Dieu Lui-même, juste Juge, ne trouve un moyen d'ôter le péché, et de communiquer au coupable la vie éternelle.
Or Dieu nous a fait connaître cette délivrance dans la mort et la résurrection de son Fils ; II déclare qu'il justifie le pécheur qui croit en Jésus. Mais celui qui refuse de croire au Fils de Dieu, reste nécessairement sous la sentence de mort prononcée au commencement ; il reste sous le jugement, sous la colère de Dieu, et rien ne pourra le délivrer de cette condamnation éternelle qui l'attend.

Âme immortelle ! réfléchis à cette éternité qui est devant toi ! Où la passeras-tu ? Demeureras-tu plus longtemps indifférente ? Ne veux-tu pas recevoir dès à présent le salut gratuit que Dieu t'offre par notre Seigneur Jésus-Christ ?



LA GRANDE QUESTION

Une pauvre vieille femme, qui avait atteint l'âge de soixante-dix ans sans avoir le moindre souci de son âme, fut conduite un jour à assister à une réunion familière où elle entendit parler de l'Évangile de la grâce de Dieu. Il plut au Seigneur d'ouvrir son coeur et de la rendre attentive à ce qui se disait. Elle comprit qu'elle était une pauvre pécheresse perdue, mais elle fut aussi amenée à croire en Jésus comme au Sauveur qui était mort pour qu'elle pût avoir la vie éternelle.
Cette révélation du Fils de Dieu à son âme larendit si heureuse, que, partout où elle le pouvait, elle rendait témoignage à la grâce que le Seigneur lui avait accordée.

Étant entrée un matin dans une pharmacie pour y chercher quelque médicament, le jeune homme qui la servait lui dit d'un ton léger :
- Vous êtes bien âgée ; rien d'étonnant à ce que vous ne vous portiez pas bien. Vous ne pouvez pas espérer vivre toujours.
- Pardonnez-moi, répondit-elle avec vivacité, je sais que je vivrai toujours ; car, Dieu en soit loué, j'ai la vie éternelle.
Le jeune homme, surpris de cette réplique inattendue, la regarda plus attentivement, mais ne vit rien qu'une vieille femme faible et pauvrement vêtue.
- Vraiment, continua-t-il, et comment avez-vous fait pour vous la procurer ?
- Comment j'ai fait ? — Jésus me l'a donnée. Il m'a fait entendre sa voix. J'étais perdue, et il m'a sauvée. — Jeune homme, AVEZ-VOUS LA VIE ÉTERNELLE ? dit-elle en le regardant sérieusement en face. Vous êtes jeune et fort maintenant et moi je suis vieille, faible et chancelante, et cependant vous pouvez partir le premier. Que deviendrez-vous, si vous ne connaissez pas Jésus comme le Sauveur de votre âme ? »

II ne répondit pas à la question, et elle sortit.
Quelques semaines plus tard, ce jeune homme était enlevé de ce monde par un accident mortel. Avait-il reçu dans son coeur le message qui lui avait été adressé par la pauvre vieille femme, et put-il dire comme elle : « J'ai la vie éternelle, parce que Jésus-Christ m'a sauvé ? » Le Seigneur seul le sait. Quant à elle, son assurance n'était pas de la présomption, comme on le dit souvent, elle était fondée sur la parole de Dieu même : « Celui qui croit a la vie éternelle. »

Lecteur, jeune ou vieux, que répondrez-vous à la question que la vieille femme adressait à celui qui, peu après, quitta ce monde : « AVEZ-VOUS LA VIE ÉTERNELLE ? »



LE SALUT DE DIEU ET LES COMPROMIS DE SATAN
I.
LA DÉLIVRANCE

Nous saisissons peu la grandeur et l'étendue du salut que l'Évangile nous apporte. Ce n'est pas seulement ce qui nous délivre de la colère de Dieu, mais aussi de la puissance du péché. Il affranchit parfaitement du monde le croyant, et l'amène dans les lieux célestes en Christ. Ce salut comprend le passé, le présent et l'avenir, bien qu'il ne doive être complet, quant au corps, que lors du retour du Seigneur. Qu'il est précieux de savoir que tout est par la grâce, par un effet de la libre faveur de Dieu ; non pas sur le principe dos oeuvres, afin que personne ne se glorifie (Éphésiens II, 8, 9) II est vrai que, quant au corps, nous sommes « sauvés en espérance » (Romains VIII, 24). Mais « celui qui nous a formés a cela même, c'est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes de l'Esprit. Nous avons donc toujours confiance » (2 Corinthiens V, 5, 6). De cette manière nous sommes aussi certains de l'avenir que du passé et du présent ; et même nous avons « toute assurance au jour du jugement, » parce que, comme Christ est, « nous sommes, nous aussi, dans ce monde » (1 Jean IV, 17).

Je désire exposer en quelques mots ce qui, dans ce grand salut, se rapporte, en premier lieu, au sang de Christ, qui met le pécheur à l'abri du jugement et de la colère de Dieu ; et, secondement, à la mort et à la résurrection de Christ, qui délivrent le croyant de la puissance du péché, et le retirent entièrement hors du monde. Je prendrai pour exemple l'histoire si frappante de la délivrance d'Israël hors d'Égypte (Exode I - XV).

La génération des enfants d'Israël que nous présente le commencement de l'Exode, était née en Égypte sous le pouvoir et la domination d'un roi qui n'avait pas connu Joseph (Exode I, 6-8). Ce roi, tyran cruel, les opprimait de la manière la plus dure, accablant les hommes des plus pénibles travaux, et allant, dans sa méchanceté, jusqu'à ordonner de jeter dans le fleuve tous les enfants mâles qui naîtraient. Sous cette pesante servitude, les enfants d'Israël soupirèrent et crièrent, et leur cri monta jusqu'à Dieu (Exode II, 23-25).

N'est-ce pas là, lecteur, l'image exacte de la condition dans laquelle vous et moi nous sommes nés ? En entrant dans la vie, nous n'avons pas été placés, comme Adam, dans le beau jardin duParadis ; nous sommes nés hors du jardin d'Éden, exilés loin de Dieu, dans un monde qui hait Christ et son peuple, un monde où Satan règne : en fait, nous sommes nés sous la puissance et la domination du péché qui, comme un tyran cruel, exerce sur nous son empire. Avez-vous jamais gémi et soupiré sous ce rude esclavage ? Avez-vous jamais crié à Dieu pour obtenir la délivrance ? Si vous ne l'avez pas fait, vous dormez encore dans vos péchés, et, pendant ce terrible sommeil, le diable, comme un serpent, vous fascine par ses ruses, vous enlace de ses replis ; tôt ou tard la mort vous frappera ; oh ! combien ce serait affreux si vous ne vous réveilliez qu'en enfer !

Mais revenons à notre sujet. Non-seulement les Israélites étaient nés sous la domination de Pharaon, mais ils étaient tout aussi pécheurs que les Égyptiens. Moïse, sauvé des eaux comme par miracle, suscité pour être sauveur du peuple, est un type remarquable de Christ ressuscité pour délivrer les siens (Exode II, 1-10). Rejeté une première fois (II, 11-15), il s'enfuit à Madian, rencontre au désert Jéhovah, qui se fait connaître à lui, et qui le renvoie en Égypte pour révéler son nom au peuple et pour le délivrer. Mais dans quelle condition trouve-t-il les enfants d'Israël ? Ils étaient idolâtres comme les Égyptiens (Ézéchiel XX, 5-10 ; Exode III-VI, 9).

Tel est votre état, lecteur inconverti. Vous n'êtes pas seulement né dans le péché et sous la domination de Satan, mais vous êtes coupable pour avoir commis une multitude de péchés contre votre conscience et contre la loi de Dieu, et pour avoir rejeté jusqu'à présent l'Évangile de Christ qui vous a été prêché. Terrible condition que celle de l'homme qui n'a pas encore reçu Christ comme son libérateur !

Lorsqu'il est question de délivrer le peuple d'Israël, une difficulté se présente. Pharaon, le roi d'Égypte, n'est pas disposé à voir partir ses esclaves ; il refuse de laisser aller le peuple. Plaies sur plaies lui sont infligées, car son coeur s'endurcit après que chaque jugement est passé. Enfin, il doit céder, et Israël va être délivré.
Mais comment cela peut-il se faire ? Israël est aussi coupable que les Égyptiens ; or Jéhovah est juste, et il est impossible qu'il passe pardessus le péché. Si les premiers-nés d'Égypte doivent être frappés par l'épée de l'ange destructeur, ceux d'Israël ne peuvent échapper, car la justice est impartiale. — Alors Moïse est appelé en la présence de Dieu qui. Lui-même, lève la difficulté. Chaque famille, par son ordre, devait choisir un agneau, le tuer, prendre de son sang, et le mettre sur les deux poteaux et le linteau de la porte de la maison qu'elle habitait. Et Jéhovah dit : « Je verrai le sang, et je passerai pardessus vous, et il n'y aura pas de plaie à destruction parmi vous, quand je frapperai le pays d'Égypte. » Les Israélites firent donc comme l'Éternel l'avait commandé à Moïse (Exode XII, 13-28), et furent ainsi délivrés du jugement et de l'épée de l'ange destructeur.
Pécheur, êtes-vous sauvé ainsi ? Comme unepauvre créature coupable, avez-vous contemplé l'Agneau de Dieu immolé pour vous ? Vous êtes-vous réfugié sous l'abri du sang qu'il a versé sur la croix, et savez-vous que par ce moyen vous êtes sauvé de la colère et du jugement ? C'est seulement là, dans le sang de Christ, que le pécheur trouve ce qui répond pleinement à son état de culpabilité. La justice de Dieu est satisfaite ; bien plus, elle est manifestée maintenant en pardonnant et en justifiant le plus vil pécheur qui croit en Jésus (Romains III, 23-26).

Le sang de l'agneau pascal avait placé les enfants d'Israël dans une position où l'Éternel pouvait agir avec justice en les tirant d'Égypte, Avant d'en être sortis, ils n'étaient pas pleinement délivrés. Le sang, il est vrai, les avait affranchis de la culpabilité, et avait détourné d'eux le juste jugement de Dieu ; mais Pharaon dominait encore sur eux, et ils étaient toujours dans le pays qui était sous le jugement de Dieu. Le passage de la mer Rouge compléta leur délivrance. Lorsqu'ils sont arrivés au bord de la mer, Moïse leur dit : « Ne craignez point, arrêtez-vous, et voyez LA DÉLIVRANCE DE L'ÉTERNEL » (1).
La question n'était plus : Comment Dieu pourra-t-il agir avec justice à leur égard, sans les condamner ? mais : Comment seront-ils délivrés de la condition où ils sont nés ? La mer Rouge répond à cette difficulté. Arrivés sur le rivage, les eaux leur barraient le chemin ; Pharaon, irrité de les voir sortir de son pouvoir, les poursuivait avec toute son armée et les pressait par derrière ; il n'y avait pour eux qu'une ressource : regarder à l'Éternel, leur Libérateur. Il les sauva, en leur ouvrant un passage à travers les eaux, et ils passèrent la mer à sec, eux, leurs femmes, leurs enfants et leur bétail. Ils parvinrent ainsi de l'autre côté de la mer, et, de là, virent Pharaon et ses armées, qui avaient voulu les suivre, engloutis dans les eaux profondes. Alors Israël entonna le cantique de la délivrance.

Telle est, pour le pécheur, l'image du salut. Il n'est pas seulement coupable, il se trouve aussi sous la puissance du péché. Le péché est entré dans le monde, et, par le péché, la mort ; le péché exerce sa domination sur l'homme, et lui paie son terrible salaire, qui est la mort (Romains V, 12, 21 ; VI, 23). L'âme anxieuse qui sent peser sur elle ce joug insupportable, crie après la délivrance, et la trouve en Dieu par la mort et la résurrection de Christ (Romains VII, 24,25). « Dieu ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair » (Romains VIII, 3). Par la mort et la résurrection de Christ, le croyant est parfaitement délivré de Satan, du péché et du monde. En esprit, il se trouve avec Christ de l'autre côté de la mort, sur le terrain de la résurrection ; la vie qu'il possède est celle de Christ, qui a passé à travers la mort et ne meurt plus,mais qui vit à Dieu. Le croyant a donc l'immense privilège de se tenir pour mort au péché et pour vivant à Dieu dans le Christ Jésus (Romains VI, 11) ; c'est-à-dire que, pour ce qui regarde le péché, il doit être comme un homme mort, un cadavre qui est incapable de faire aucun mal. Quelque méchant qu'un homme ait pu être pendant sa vie, il ne pèche plus après sa mort ; ses convoitises corrompues ne le poussent plus au mal, sa volonté propre ne le raidit plus contre Dieu. Voilà la position morale, devant Dieu, du croyant mort au péché, tandis que toutes les activités de la vie en lui sont envers Dieu et pour Dieu. Il est « vivant à Dieu » par le Saint-Esprit qui lui est donné. Le péché ne dominera plus sur lui, parce qu'il n'est plus sous la loi comme un « esclave, » mais sous la grâce comme un « fils » (Romains VI ; Galates III, IV).

Cher lecteur, connaissez-vous cette délivrance, et vous réjouissez-vous en elle ? Comprenez-vous ce qu'elle comporte, et quelle en est l'étendue ? Ce n'est pas seulement le pardon des péchés, mais un entier affranchissement de la puissance du péché, de Satan et du monde. Le péché est, il est vrai, toujours en nous aussi longtemps que nous sommes dans ce corps mortel ; mais, Dieu soit béni ! il ne domine pas le croyant. Grâces à Dieu pour un tel salut, un salut qui sera bientôt et glorieusement complet, quand Christ, venant des cieux, « transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses » (Philippiens III, 20-21). Et cela est aussi certain que ce que nous possédons actuellement par la foi.



« LA-HAUT »

J'avais visité depuis plusieurs semaines Madame H. Une maladie incurable la conduisait lentement, mais sûrement, au tombeau ; mais, Dieu en soit loué, à mesure que l'homme extérieur dépérissait, l'homme intérieur se développait avec puissance. Elle connaissait le Seigneur depuis, plusieurs années, elle jouissait de son amour, et, tandis qu'elle sentait chaque jour la main de la mort s'appesantir sur elle, son esprit tressaillait de joie en voyant toujours plus proche et plus distincte la perspective de contempler Celui qui l'avait aimée et était mort pour elle.

Deux ou trois jours avant sa fin, je lui dis : « Je dois aller ce soir à une réunion dans un village voisin ; il y aura plusieurs jeunes gens ; que leur dirai-je de votre part ? »
Elle parut toute surprise de ma question, et répliqua : « Je ne les connais point ; que pourrais-je avoir à leur dire ? »
« C'est vrai, répondis-je ; mais vous êtes sur le bord même de l'éternité ; vous êtes pour ainsi dire en vue des glorieuses portes de la sainte cité ; n'avez-vous pas une parole pour ceux qui sont jeunes et insouciants ? »

Elle me regarda un moment en silence, puis, avec un accent de profonde conviction, elle répliqua : « Dites-leur de venir à Jésus maintenant, et avertissez-les de ne pas attendre jusqu'à leur lit de mort, car elle ôte tout... » Ici la force lui manqua, elle ne put achever.
« Vous voulez dire, répondis-je en terminant sa pensée, que, sur le lit de mort, le corps est tellement tourmenté par la douleur, et l'esprit tellement affaibli, que, si les affaires de l'âme ne sont pas réglées, on ne peut pas s'en occuper, parce que le corps réclame toute l'attention ? »

Elle inclina la tête en signe d'assentiment, et ajouta seulement :
« Oui, dites-leur de ne pas retarder. »
« Adieu, lui dis-je, je ferai votre message. Nous ne nous reverrons peut-être plus ici-bas ; mais nous nous retrouverons bientôt, n'est-ce pas ? »
Elle tira lentement du lit sa main amaigrie, montra du doigt le ciel, et répliqua doucement : « Là-haut ! » Ce furent les derniers mots que j'entendis de sa bouche ; je ne les ai jamais oubliés, et je suis assuré que je la rencontrerai « là-haut. »

Cher lecteur, vous y trouverai-je aussi ? Vous dites : « Je l'espère. » Cela ne suffit pas, il vous faut une certitude. La connaissance personnelle de Jésus comme Sauveur peut seule vous la donner. Êtes-vous venu à Lui Sinon, n'attendez pas et n'écoutez pas la voix de l'ennemi qui murmure à votre oreille : Plus tard. Écoutez plutôt la parole d'avertissement de celle qui, mourante, vous dit : « Ne retardez pas. » Venez à Jésus maintenant, et vous aurez, vous aussi, la bienheureuse assurance d'être bientôt avec Lui « là-haut. »


Table des matières par ordre chronologique

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(1) C'est la première fois que l'on trouve, dans la parole de Dieu, ce mot de « DÉLIVRANCE » ou « SALUT, » si l'on excepte Genèse XLIX, 18. Et là, c'est une prophétie, non pas une chose manifestée.

 

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