LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
LE SEIGNEUR JÉSUS
LUI-MÊME
Puisse le Seigneur Lui-même être
avec nous et devant nos yeux d'une manière
plus personnelle et plus intime ! Puissent nos
coeurs être plus rapprochés de Lui, de
sorte qu'il soit pour nos âmes une personne
réelle et vivante.
La vérité qui ne fait qu'augmenter
nos connaissances est peu de chose ; mais la
vérité qui Le donne Lui-même,
voilà ce qu'il nous faut.
Jésus, qui fut une fois ici-bas, qui est
maintenant dans le ciel, qui bientôt
reviendra nous prendre pour être avec Lui
à jamais ; Jésus, le même
hier, aujourd'hui et éternellement ;
Jésus, qui, dans les jours de son
abaissement sur la terre, parcourait les villes et
les bourgades d'Israël, et que nous
connaîtrons dans les gloires de
l'éternité, — voilà le
mystère qui nous le donne Lui-même. La
foi atteint ainsi jusqu'à Lui,
jusqu'à Sa personne adorable.
Ne nous contentons pas de l'oeuvre de Christ
seulement, comme c'est de nos jours la tendance
trop commune. Sans son oeuvre, sans doute, il n'y
aurait rien pour nous. Mais que la connaissance
doctrinale de ce qu'il a accompli pour nous, bien
loin de détourner nos coeurs de sa personne,
nous fasse désirer de la connaître
d'une manière toujours plus intime.
CELUI QUI EST VENU PAR L'EAU ET PAR LE
SANG
(1 Jean V, 6.)
Combien sont merveilleuses les voies de
Dieu ! « Même la colère
de l'homme retournera à sa
louange »
(Psaume LXXVI, 10). La religieuse
scrupulosité des Juifs et la lance d'un
soldat romain furent les instruments dont Dieu se
servit, non-seulement pour constater que la mort du
Christ avait eu lieu avant le temps ordinaire en
pareilles circonstances, et prouver ainsi son
caractère miraculeux, mais encore pour que
fût donné un double témoignage
de son efficacité en faveur de tous ceux qui
y croient. En même temps, la manière
dont le Sauveur mourut accomplissait
littéralement les Écritures.
Voici le récit de ce fait tel que nous le
présente l'Esprit de Dieu dans
l'évangile de Jean :
« Quand donc Jésus eut pris le
vinaigre, il dit : C'est accompli. Et ayant
baissé la tête, il remit son esprit.
— Les Juifs donc, afin que les corps ne
demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat,
puisque c'était la Préparation (car
le jour de ce sabbat-là était grand),
firent à Pilate la demande qu'on leur
rompît les jambes et qu'on les
ôtât. Les soldats donc vinrent et
rompirent les jambes du premier et de l'autre qui
était crucifié avec lui. Mais
étant venus à Jésus, comme ils
virent qu'il était déjà mort,
ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais
l'un des soldats lui perça le
côté avec une lance, et aussitôt
il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a
vu, rend témoignage ; et son
témoignage
estvéritable ; et
lui sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous
croyiez. Car ces choses sont arrivées afin
que l'Écriture fût accomplie :
« Pas un de ses os ne sera
cassé. » Et encore une autre
écriture dit : « Ils
regarderont vers celui qu'ils ont
percé »
(Jean XIX, 30-37).
Dieu voulait qu'il y eût sur la terre
où Christ a souffert, un témoignage
visible de ce que sa mort a accompli. C'est le
double témoignage du sang et de
l'eau qui coulèrent du
côté du Sauveur mort, et qui furent
comme une réponse divine aux
dernières paroles qu'il prononça
avant de remettre son esprit :
« C'EST ACCOMPLI. »
Le Seigneur avait alors achevé l'oeuvre que
le Père lui avait donnée à
faire
(Jean XVII, 4) ; II avait bu la coupe
que le Père lui avait donnée à
boire
(Jean XVIII, 11); la
rédemption était une oeuvre faite, et
dorénavant Dieu pouvait manifester sa
justice en justifiant le pécheur qui croit
en Jésus. « L'Agneau de Dieu qui
ôte le péché du
monde » était là,
pleinement manifesté aux yeux de tous, et la
valeur de son oeuvre expiatoire, son
efficacité pour opérer un salut
complet pour l'homme pécheur, était
démontrée d'une manière
évidente.
Voyez, sortant du côté percé de
Jésus, le sang qui purifie de tout
péché, l'eau qui nettoie de
toute souillure ; — le sang qui
délivre d'une mauvaise conscience en
enlevant de dessus le coeur le fardeau du
péché ; l'eau dans laquelle le
corps, — l'être tout entier, — est
lavé de manière à pouvoir
subsister en la présence d'un
Dieu trois fois saint. (Comparez
Hébreux X, 22, et les
ordonnances pour l'installation des sacrificateurs
du peuple d'Israël ;
Exode XXIX, 4,
20,21 ;
Lévitique VIII, IX.)
L'eau qui purifie, nous montre l'amour
immense du Dieu qui fait approcher de Lui des
pécheurs perdus, et les établit dans
une sainteté parfaite en sa
présence.
Le sang répond à toutes les
exigences de la justice de Dieu, car c'est par la
mort seulement que le péché peut
être ôté. Comme le Seigneur l'a
dit : « II faut que le Fils de
l'homme soit élevé, afin que
quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais
ait la vie éternelle ; » et
encore : « Moi, si je suis
élevé de la terre, j'attirerai tous
les hommes à moi-même ; or, il
disait cela pour indiquer de quelle mort il devait
mourir »
(Jean III, 14-15 ;
XII, 32-33).
Sans sa mort, Jésus aurait été
comme le grain de blé, qui, s'il ne tombe en
terre et ne meurt, ne porte pas de fruit ; II
fût demeuré seul dans sa perfection,
et aucun homme n'aurait pu Lui être
associé. Dans la sainteté absolue de
sa personne, II était innocent, sans
souillure, séparé des
pécheurs, même en traversant ce
monde ; mais sa mort, qui ôte le
péché, ouvre aux pécheurs la
porte de la présence de Dieu, et
Jésus, qui, après sa
résurrection, est élevé plus
haut que les cieux, peut préparer une place
dans cette gloire à tous ceux qui sont
sanctifiés, qui sont nés
« d'eau et de l'Esprit »
(Jean III, 5 ;
XIV, 2, 3).
L'Ancien Testament, dans ses
ordonnances typiques, nous fait
voir constamment qu'au point de vue pratique,
l'application de « l'eau »
précède toujours celle du
« sang ; » en
d'autres termes, que la sanctification vient avant
la justification. Si la théologie courante
dit le contraire, cela prouve une fois de plus
qu'en faisant des systèmes on
s'éloigne souvent du sens des
Écritures. Toutes les fois qu'elles font
mention de ces deux choses dans leur application
pratique à l'âme, elles
présentent la sanctification comme
précédant nécessairement la
justification. C'est une chose admise et
sous-entendue d'un bout à l'autre de la
parole de Dieu
(1).
Voici quelques passages à l'appui de ce que
nous avançons :
« Mais vous avez été
lavés, mais vous avez
été sanctifiés, mais
vous avez été justifiés
au nom du Seigneur Jésus, et par
l'Esprit de notre Dieu »
(1 Corinthiens VI, 11).
« Dieu vous a choisis dès le
commencement pour le salut, dans la sainteté
de l'Esprit et dans la foi de la
vérité »
(2 Thessaloniciens II, 13).
C'est la foi de la vérité qui apporte
dans l'âme la bienheureuse certitude qu'elle
est justifiée devant Dieu ; mais
auparavant il y a une oeuvre de sanctification
pratique opérée par le
Saint-Esprit.
L'apôtre Pierre présente cette
vérité d'une manière tout
aussi claire et décisive :
« Élus,
dit-il,selon la
préconnaissance de Dieu le Père, en
sainteté de l'Esprit, pour
l'obéissance et l'aspersion du sang de
Jésus-Christ »
(1 Pierre I, 2).
Prenons pour exemple la conversion de Saul de
Tarse.
À quel moment de sa vie, Saul, de
blasphémateur et persécuteur qu'il
était, devint-il un serviteur de Dieu ?
Ce fut, sans contredit, lorsque, terrassé
par la vue de la gloire de Jésus sur le
chemin de Damas, et reconnaissant la divine
autorité du Seigneur, il s'écrie, en
véritable serviteur :
« Seigneur, que faut-il que je
fasse ? » II abandonne donc tout ce
qui tient à sa vie
précédente ; il en est
lavé.
Mais est-il heureux alors ? Bien au contraire,
il est dans une telle anxiété
d'âme, que, durant trois jours, il ne peut ni
manger ni boire. Sa seule ressource était de
verser sa requête, sa douleur, ses
confessions, son repentir devant Dieu.
« Voici, il prie, » dit de lui
le Seigneur.
Après ce temps, le Seigneur lui envoie par
Ananias le message de paix : Saul comprit
alors la justification et fut rempli du
Saint-Esprit. Il apprit que le même
Jésus, qui lui était apparu dans la
gloire, avait envoyé vers lui pour qu'il
reçût l'Esprit-Saint. Ses
péchés furent ôtés par
le Sauveur qui, après avoir souffert, est
couronné de gloire et d'honneur à la
droite de Dieu. Étant justifié par la
foi, il avait la paix avec Dieu, et sa vie
subséquente montre combien cette paix
était profonde. Il vivait dans la foi,
« la foi au Fils de Dieu, »
qui l'avait aimé et s'était
donné
Lui-même pour lui. (Voyez
Galates II, 20 ;
1 Timothée I, 15 ;
Romains V, 1 ;
Hébreux I, 3 ;
IX, 26 ;
X, 10, 14.)
Dans le cours ordinaire de la vie, on ne se trompe
pas en appréciant la profession que fait un
homme. Qui croirait à la
sincérité de celui qui
prétendrait rechercher le Seigneur, tout en
persévérant dans sa vie de
péché ? Cesser de mal faire ne
donne pas, il est vrai, la paix à
l'âme ; mais c'est une preuve que l'on
cherche Dieu ; puis on trouve la paix
lorsqu'on se repose avec simplicité sur
l'oeuvre expiatoire de Christ.
Celui qui cherche le Seigneur le trouvera
certainement. L'âme qui est
réveillée, qui, ainsi que Saul, voit
ses péchés et demande ce qu'il faut
faire, a besoin de trouver en Jésus
sainteté et justice, et les trouve en sa
mort d'une manière complète et
divine. Elle est mise à part, étant
d'abord lavée par la puissance de la parole
et de l'Esprit, puis elle est amenée
à connaître que, par la mort de
Christ, elle est placée devant Dieu dans une
sainteté parfaite
(« l'eau »), et parfaitement
justifiée (« le
sang »).
Hélas ! il nous est si naturel de nous
occuper de nous-mêmes, que nous oublions
aisément les droits du Seigneur sur nous.
Lorsqu'il est question de sauver un pécheur,
la première chose est ce qui concerne
Dieu ; — c'est-à-dire qu'il faut
une sainteté qui convienne à la
présence de Dieu ; ensuite Dieu, dans
sa grâce, accorde au coeur la certitude de la
justification par le sang de Christ, et cela
produit chez le pécheur
unebonne conscience. Ce qui la
donne, c'est la foi au Seigneur
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, mort et
ressuscité. « C'est lui qui est
venu par l'eau et par le sang, Jésus le
Christ, non-seulement dans la puissance de l'eau,
mais dans la puissance de l'eau et du
sang. » La purification et la
justification se trouvent en Lui.
Nous retrouvons constamment ces deux choses dans
l'évangile de Jean, d'où nous pouvons
conclure que le double témoignage relatif au
côté percé du Seigneur
résume, à ce point de vue,
l'enseignement du livre entier.
Déjà dans le second chapitre, nous
voyons que le « bon vin, » par
lequel le Seigneur couronna la noce de Cana,
provenait de « l'eau de
purification » versée dans les six
vaisseaux placés là selon la coutume
des Juifs. Il y a dans ce fait une profonde
vérité : la vraie joie, dont le
« vin » est l'image, n'est
communiquée à l'âme que
lorsqu'elle est placée dans la
lumière de la présence de Dieu, dans
une sainteté absolue. Un être
souillé fuit cette présence ;
mais le coeur purifié par la foi peut jouir
de la communion avec Dieu
(1 Jean I, 3-4). Toutefois, cela
n'est rendu possible que par la mort de
Christ ; aussi est-ce de sa mort que
Jésus parle à la fin du
chapitre II de
l'évangile.
Dans le
chapitre III, Jésus enseigne
que, pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut
être né d'eau et de l'Esprit
(vers. 5). Le sens de cette
expression est donné dans le chapitre XV,
où le Seigneur dit à ses disciples
(vers. 3) :
« Vousêtes
déjà nets à cause de la parole
que je vous ai dite. » Le coeur est
purifié par la foi dans la parole de Dieu
(Actes XV, 9) ; mais le
péché ne peut être
ôté que par la mort de Christ. C'est
pourquoi au
verset 14 du IIIe chapitre de
l'évangile de Jean, Jésus fait
allusion à sa mort, comme nous l'avons
déjà remarqué. Partout dans
cet évangile, on trouve Celui
« qui est venu par l'eau et par le
sang ; » la vie éternelle
appartient à celui « qui entend
sa parole »
(chapitre V, 25, 26) ; elle est
aussi le partage de celui « qui mange sa
chair et boit son sang »
(chapitre VI, 54-56),
c'est-à-dire qui s'approprie sa mort.
Au chapitre IX, l'aveugle-né est
séparé du monde par le fait d'avoir
obéi à la parole du Seigneur,
— il est ainsi sanctifié
(2). Dans le
chapitre X, Jésus montre que,
s'il est venu appeler ses propres brebis par leur
nom pour être à Lui, c'est
qu'étant le bon Berger, II donne sa vie
pour elles ; c'est ainsi seulement
qu'elles peuvent être
justifiées.
Mais l'oeuvre de la sanctification ne se borne pas
à l'acte d'écouter l'appel de Dieu et
de saisir le vrai caractère de l'oeuvre de
Christ. Jésus veut que les siens soient
maintenus dans un état de sainteté
pratique qui convienne à la place de gloire
où il est maintenant à la droite de
Dieu.
« IL EST RESSUSCITÉ. »
C'est là ce qu'il veut enseigner à
ses bien-aimés disciples, lorsqu'il leur
lave les pieds avant de les quitter
(chapitre XIII, 1-11). Alors
même que l'on est personnellement net, comme
le Seigneur le dit
(vers. 11), il faut être
nettoyé des souillures que l'on peut
contracter en traversant le monde. — Un peu
plus tard, Jésus parle de sa mort comme ce
par quoi II glorifie Dieu et accomplit jusqu'au
bout le commandement de son Père
(chapitre XIII, 31 ;
XIV, 31).
Précieux Sauveur ! Combien son oeuvre
est complète sous tous les rapports !
De son côté percé coule le
double témoignage de tout ce que sa mort a
accompli pour nous ! C'est là que le
coeur, délivré de toute crainte, est
amené dans la sainteté, auprès
du Dieu vivant ; c'est là que la
conscience est déchargée de son
fardeau de péchés par le
précieux sang qui seul est capable de l'en
purifier.
« Et celui qui l'a vu rend
témoignage, et son témoignage est
véritable, et lui sait qu'il dit vrai, afin
que vous aussi vous croyiez. » —
« Et c'est l'Esprit qui rend
témoignage, car l'Esprit est la
vérité. »
« IL EST
RESSUSCITÉ »
« Et l'ange, répondant, dit aux
femmes : Pour vous, n'ayez point de
peur ; car je sais que vous cherchez
Jésus le crucifié ; il n'est pas
ici ; car il est ressuscité, comme il
l'avait dit. "Venez, voyez le lieu où le
Seigneur gisait »
(Matthieu XXVIII, 5, 6).
On rencontre souvent des âmes
réellement
attachées à
Christ, et se confiant en Lui pour le salut, et
qui, cependant, ne sont pas heureuses, étant
toujours tourmentées par des doutes et des
craintes, se demandant si réellement le
salut s'applique à elles. Il y a, dans cet
état douloureux, où un jour l'on se
réjouit pour retomber bientôt dans
l'accablement, quelque chose qui n'est pas à
la gloire du Seigneur et de son oeuvre. C'est, en
pratique, méconnaître qu'en Christ il
y a joie et liberté.
D'où provient un tel état ? Sans
doute du fait très-commun que l'on regarde
aux sentiments que l'on éprouve pour en
faire le fondement de son assurance et de sa joie,
mais plus encore, peut-être, de l'ignorance
où l'on est, premièrement, des vrais
sentiments du coeur de Dieu à notre
égard, et ensuite, de la plénitude et
de la perfection de l'oeuvre accomplie par Christ
et agréée de Dieu pour notre
salut.
Le texte mis en tête de cet article me
paraît devoir répondre à ces
âmes anxieuses, si elles veulent bien
considérer attentivement le précieux
enseignement qu'il renferme.
Les femmes qui avaient suivi le Seigneur et dont le
coeur s'était attaché à Lui,
ne l'ont pas oublié dans sa mort. Elles sont
venues au sépulcre pour rendre un dernier
service à Celui qu'elles aiment et qu'elles
cherchent ; mais un grand tremblement de terre
a lieu, un ange éclatant de lumière
descend du ciel, roule la pierre et s'assied
à l'entrée du sépulcre. La
crainte saisit les gardiens, et, sans nul doute
aussi, ceshumbles et
fidèles servantes de Jésus ;
mais tandis que l'ange n'a pas une parole pour ceux
dont le coeur insouciant ou endurci est seulement
terrifié par l'éclat de sa
présence, combien différent est
l'accueil qu'il fait aux femmes ; quelles
paroles consolantes il leur adresse !
« Pour vous, n'ayez point de
peur, » leur dit-il. Et pourquoi ?
Là raison en est claire et simple :
« Car je sais que vous cherchez
Jésus. » C'est là le point
capital. Dieu regarde au coeur, aux besoins de
l'âme. Il savait ce qui conduisait là
ces femmes ; elles cherchaient Jésus,
elles désiraient le trouver. Eh bien,
chères âmes anxieuses, qui, par
grâce, avez été amenées
aussi à chercher Jésus le
crucifié, à soupirer après
Lui, comme après le seul en qui se trouvent
le pardon, la paix et la joie dont votre coeur est
altéré, je puis vous dire aussi de la
part de Dieu : « Pour vous, n'ayez
point de peur. » C'est le bon plaisir de
Dieu de bannir de votre coeur toute crainte. Pour
cela, II vous dévoile son amour,
« le grand amour dont il nous a
aimés »
(Éphésiens II, 4),
l'amour « qui n'a pas
épargné son propre Fils, mais qui l'a
livré pour nous »
(Romains VIII, 32). Voilà
« l'amour parfait » qui
« chasse la crainte, » et Dieu
veut que vous le connaissiez et que vous le
croyiez.
« Pour vous, » donc,
« n'ayez point de peur ; »
si vous cherchez Jésus, c'est que
Lui-même vous cherche aussi, et II ne veut se
reposer que quand II vous aura amené dans sa
maison, et qu'il vous verra là bien
établi dans la certitude de
l'amourdu Père pour vous,
dans la sécurité parfaite, dans la
joie et la paix qui découlent non de ce que
vous êtes ou faites, mais de l'oeuvre qu'il a
accomplie en versant pour vous son sang
précieux. Mais ce qui devait surtout
ôter du coeur des femmes toute frayeur, les
remplir de joie et même d'une
« grande joie, » c'est ce que
leur annonce l'ange : « II n'est pas
ici, » dans le sépulcre, car
« II est
ressuscité ; » II est sorti
triomphant du tombeau. Quel bonheur pour
elles ! Elles venaient chercher un
Jésus mort, et verser sans doute encore des
larmes de deuil sur Lui ; et c'est un Christ
vivant, un Christ ressuscité qui leur est
annoncé ; bien plus, elles vont
bientôt le voir, l'entendre et
l'adorer ! Quelle chose ravissante pour leur
coeur, quel passage des larmes à la joie la
plus parfaite !
À vous aussi est annoncé le message,
ô chères âmes troublées.
Ce n'est pas dans le lieu des larmes et de la
douleur qu'il faut chercher Jésus.
« II n'est pas ici. » II y a
été ; II a été
crucifié ; II a traversé les
heures d'angoisse, II a versé son sang, II a
été abandonné de Dieu, II a
remis son esprit, après avoir dit :
« C'est accompli. » Oui, tout
ce qu'il fallait pour satisfaire Dieu quant au
péché, était accompli. Puis il
a été placé dans le
sépulcre. Mais II n'y est pas resté.
« II n'est pas ici ; » car
II est ressuscité. Il est donc vivant, et
c'est ce Christ vivant que l'ange vous annonce pour
la consolation, la ferme assurance et la joie de
votre coeur.
Que vous disent ces paroles : « II
est
ressuscité » ?
C'est que Dieu a pleinement accepté le
sacrifice que Jésus a offert pour ôter
le péché. Les droits et les exigences
de sa justice et de sa sainteté ont
été satisfaits par la mort de Christ,
et Dieu met son sceau sur cette oeuvre de
rédemption en ressuscitant Jésus
d'entre les morts. Comment pourriez-vous donc
douter que Dieu vous agrée en son Fils
bien-aimé, quand II vous en donne une telle
assurance ?
Que vous disent encore ces paroles ? —
Que tous les ennemis ont été vaincus.
La mort a perdu sa puissance ; elle n'a pu
retenir Celui qui volontairement s'était
astreint à la subir ; et celui qui
avait le pouvoir de la mort a été
rendu impuissant. Péchés
ôtés, mort vaincue, Satan impuissant,
Christ vivant pour vous assurer de la
réalité de ce grand salut et vous
introduire dans la joie et la liberté ;
voilà ce que l'ange vous annonce.
« Venez » donc « et
voyez le lieu où le Seigneur
gisait, » puis, élevez vos yeux,
et voyez où Dieu l'a placé dans la
gloire, à sa droite. Et que fait-il
là ce bien-aimé et parfait
Sauveur ? Il est toujours vivant pour
intercéder pour nous (Hébreux VII,
25). Entré par la résurrection dans
la puissance d'une vie impérissable, il
paraît maintenant pour nous devant la face de
Dieu, de sorte que notre position comme
sanctifiés, pardonnes et justifiés,
est maintenue d'une manière parfaite et
immuable.
O quelle sécurité ! Quel sujet y
a-t-il encore de craindre et de douter quant
à votre acceptation
devant Dieu ? Jésus est
ressuscité pour votre justification. Bien
loin de vous laisser aller aux plaintes sur votre
état et au découragement, allez,
comme les femmes, annoncer à d'autres cette
heureuse nouvelle que « Jésus est
ressuscité. » C'est en croyant
simplement le message que l'on en jouit et que l'on
est aussi rendu capable d'en faire part à
d'autres. « Nous croyons, c'est pourquoi
nous parlons »
(2 Corinthiens, IV, 13). Pour servir
le Seigneur, il faut un coeur libre et
dégagé de crainte et de questions,
plein de la joyeuse certitude que l'on a,
non-seulement un Sauveur qui est mort pour nos
péchés, précieuse
vérité sans doute, mais un Sauveur
ressuscité et vivant. Quel plus doux service
pour une âme mise en liberté que
d'annoncer les vertus, la puissance magnifique de
Celui qui nous a appelés des
ténèbres à sa merveilleuse
lumière, de Celui qui pour nous mourut, mais
a été ressuscité.
Il y a plus : comme les femmes allaient
annoncer aux disciples que leur Seigneur
était ressuscité, Jésus
lui-même vint au-devant d'elles,
disant : Je vous salue. Et elles, s'approchant
de Lui, saisirent ses pieds et Lui rendirent
hommage. De même pour nous ; quand on a
saisi par la foi, — cet oeil qui rend
présentes les choses invisibles, — la
réalité d'un Sauveur
ressuscité et vivant, c'est alors que,
contemplant sa gloire et sa beauté, on ne
peut que l'adorer comme l'ont fait les femmes
auxquelles II se présenta après sa
résurrection. Où étaient leurs
larmes, leurs
craintes,l'abattement de leurs
coeurs ? Elles ont Jésus vivant, c'est
tout pour elles ; elles adorent, ravies de
joie et de bonheur. Puissiez-vous connaître
ainsi Jésus dans la puissance de sa vie de
résurrection, pour vous réjouir en
Lui, l'adorer et le servir comme ses témoins
sur la terre, en attendant d'être avec Lui
dans la gloire !
DERNIÈRES PAROLES
D'UNE JEUNE FILLE
Une pauvre femme, habitant la commune de V.,
était restée veuve avec deux jeunes
filles. Tout entière occupée aux
travaux de la campagne, travaillant sans
relâche pour procurer à ses enfants le
pain de chaque jour, elle oubliait qu'elles avaient
une âme qui réclamait aussi sa
nourriture, selon la parole du Seigneur
Jésus-Christ : « Travaillez,
non point pour la viande qui périt, mais
pour la viande qui demeure jusque dans la vie
éternelle, laquelle le Fils de l'homme vous
donnera »
(Jean VI, 27).
Les années s'écoulaient ainsi ;
les enfants grandissaient, mais
élevées et vivant uniquement pour
cette terre, comme les animaux qui
périssent. Le travail incessant auquel la
mère se livrait, dans l'espoir d'arriver
à quelque aisance, l'empêchait
même de donner une' attention suffisante
à la santé de ses enfants. L'instant
approchait où la pauvre mère allait
goûter le fruit amer de sa double
négligence.
La plus jeune de ses filles était d'une
constitution débile qui aurait
nécessité, pour se
fortifier, des soins assidus.
Ceux-ci lui manquant, elle fut bientôt
couchée sur un lit de maladie d'où
l'on put voir qu'elle ne se relèverait pas.
Elle avait alors dix-sept ans. La mère,
préoccupée de sa besogne
journalière, ne semblait pas s'apercevoir de
la gravité du mal, tandis que sa fille
dépérissait de jour en jour.
Quelques amis, qui s'intéressaient à
la jeune fille, essayèrent de lui parler des
trésors de grâce et d'amour qui sont
par devers Dieu, et que le Seigneur Jésus
est venu nous ouvrir par ses souffrances et sa
mort. Mais la pauvre enfant, hélas ! ne
prenait point de plaisir aux choses de Dieu. Son
coeur, habitué à ne s'occuper que des
pensées de la terre, restait
fermé< à la douce voix de
Jésus. Oh ! quelle terrible position
que celle d'une âme insensible aux appels de
la grâce ! Terrible surtout quand
accourt à grands pas le moment de la mort,
et que l'on sent qu'il est TROP TARD.
Tel fut le cas de la jeune fille qui nous occupe.
Ses derniers moments étaient
arrivés ; couchée sur son lit
d'agonie, remplie d'angoisse, elle
s'écriait : « Ah ! je
suis perdue à jamais, perdue sans
ressource !... L'enfer est ma
portion !... 0 ma mère, ma
mère ! si vous m'aviez mieux
élevée, j'irais près du
Sauveur... mais, ô désespoir ! je
n'ai à attendre que
l'enfer !... » Ce furent ses
dernières paroles.
Ne sont-elles pas solennelles pour vous, qui
remettez à plus tard de penser à
votre salut ? Ne craignez-vous pas que ce ne
soit alors trop tard ?
Quelle affreuse perspective ! Quitter ce monde
avec la pensée de ne rencontrer au
delà que les tourments
éternels ! Lecteur ! il n'y a
qu'un moyen de ne pas s'exposer à une fin
aussi terrible : c'est d'accepter MAINTENANT
Celui dont le nom est le seul « qui soit
donné parmi les hommes, par lequel il nous
faille être sauvés. » C'est
Christ, et « il n'y a de salut en aucun
autre »
(Actes IV, 12).
Parents qui lisez ces lignes, quelle
responsabilité pèse sur vous !
Vous aimez votre enfant ; vous ne voudriez pas
le livrer aux souffrances et à la
mort ; vous travaillez et vous vous fatiguez
pour lui donner position, bien-être, avenir
sur la terre ; mais pensez-vous à son
âme, à son âme immortelle ?
Le monde passe avec tout ce qu'il renferme ;
bientôt, que restera-t-il de tout ce qui nous
entoure ? Mais l'âme vit à
jamais ; que donnerait l'homme en
échange de son âme ?
(Matthieu XVI, 26.) Quand tout cet
univers aura passé, elle existera, heureuse
ou malheureuse pour toujours. L'âme de votre
enfant aussi sera dans l'une ou l'autre de ces
conditions. Lui apprenez-vous à
connaître Celui qui donne à
l'âme la vie éternelle, parce que
Lui-même, dans son amour, a livré sa
vie pour la rançon de plusieurs ?
Mais peut-être ne Le connaissez-vous pas
vous-même. Eh bien, je vous conjure pour vous
d'abord, et pour vos enfants avec vous, ne vous
précipitez pas vers votre perte, mais croyez
en Celui qui pardonne et sauve, en Celui qui a
ôté le
péché par le sacrifice de
Lui-même, et qui amène l'âme
à Dieu pour la rendre éternellement
heureuse. Recevez-Le pour vous-même et faites
Le connaître à vos enfants.
« Crois au Seigneur Jésus, est-il
écrit, et tu seras sauvé, toi et ta
maison »
(Actes XVI, 31). Quel bonheur pour
vous de posséder en Christ cette
bénédiction que rien ne peut jamais
ôter, et d'en montrer le chemin à ceux
qui vous sont unis par un lien si étroit. Ne
redouteriez-vous pas d'entendre un jour votre
enfant vous dire : « Si vous m'aviez
parlé du Sauveur, je ne serais pas
perdu ; mais maintenant l'enfer est ma
portion ! »
« VEILLEZ »
« Veillez donc ; car vous ne
savez pas à quelle heure votre Seigneur
vient. Mais sachez ceci, que si le maître de
la maison eût su à quelle heure le
voleur devait venir, il eût veillé, et
n'eût pas laissé percer sa maison.
C'est pourquoi, vous aussi, soyez
prêts ; car, à l'heure que vous
ne pensez pas, le Fils de l'homme vient »
(Matthieu XXIV, 42-44). Si l'on ne
veut pas être pris au dépourvu, il
faut veiller. Le fait du retour du Seigneur est
certain, le moment en est caché.
Voilà le premier enseignement de la
parabole.
Il y en a un autre, un avertissement
très-solennel pour ceux qui s'attachent aux
biens de la terre et pour lesquels la venue du Fils
de l'homme sera comme celle d'un voleur dans la
nuit. Le chrétien ne doit pas avoir besoin
de garder sa maison contre
l'approche du voleur ; son coeur ne doit pas
être attaché aux biens terrestres, de
telle sorte que tout son souci soit de les garder
intacts ; mais sa part précieuse est
d'attendre le Seigneur qu'il aime, afin que, quand
son Maître arrivera, il Lui ouvre
immédiatement
(Luc XII, 36). Si son trésor
est uniquement dans le ciel, son coeur y sera
aussi, et la vue de son Sauveur remplira son
âme de joie.
Mais pour le monde, le jour du Seigneur sera comme
un voleur, car l'on perdra les choses auxquelles on
s'était attaché.
Voici ce qu'en dit l'Esprit de Dieu par la bouche
de l'apôtre Paul, dans la
1re épître aux
Thessaloniciens, chap. V, 1-11 :
« Mais pour ce qui est des temps et des
saisons, frères, vous n'avez pas besoin
qu'on vous en écrive ; car vous savez
vous-mêmes parfaitement que le jour du
Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand
ils diront : « Paix et
sûreté, » alors une subite
destruction viendra sur eux, comme des douleurs sur
celle qui est enceinte, et ils n'échapperont
point. — Mais vous, frères, vous
n'êtes pas dans les ténèbres,
en sorte que le jour vous surprenne comme un
voleur ; car vous êtes tous des fils de
la lumière et des fils du jour ; nous
ne sommes pas de la nuit ni des
ténèbres. Ainsi donc ne dormons pas
comme les autres, mais veillons et soyons
sobres ; car ceux qui dorment, dorment la
nuit, et ceux qui s'enivrent, s'enivrent la
nuit ; mais nous qui sommes du jour, soyons
sobres, revêtant la cuirasse de la
foiet de l'amour, et pour
casque, l'espérance du salut ; car Dieu
ne nous a pas destinés à la
colère, mais à l'acquisition du salut
par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est
mort pour nous afin que, soit que nous veillons,
soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec
lui. C'est pourquoi exhortez-vous l'un l'autre, et
édifiez-vous l'un l'autre, chacun en
particulier, comme aussi vous le
faites. »
Que Dieu vous accorde d'écouter
l'avertissement, et d'avoir le coeur
déjà saisi par l'amour du Seigneur,
afin que vous soyez tout entiers à Lui.
Le jour du Seigneur sera un temps de jugement pour
ceux qui s'amassent des richesses sur la terre et
qui vivent dans l'oubli de Dieu. Au sujet de
ceux-ci, il est écrit dans
l'épître de Jacques :
« Pleurez, en poussant des cris à
cause des misères qui vont venir sur
vous ! »
Mais pour celui qui connaît le Sauveur et qui
souffre pour la justice sur la terre où son
Maître a été crucifié,
on trouve, dans le même passage, ces paroles
consolantes : « Usez donc de
patience, frères, jusqu'à la venue du
Seigneur. Voici, le laboureur attend le fruit
précieux de la terre, prenant patience
à son égard, jusqu'à ce qu'il
reçoive les pluies de la première et
de la dernière saison. Vous aussi, usez de
patience ; affermissez vos coeurs, car la
venue du Seigneur est proche »
(Jacques V, 1-8).
L'ATTENTE DU SEIGNEUR
La foi lie le croyant à la personne de
son Sauveur d'une manière personnelle,
directe et intime : il est racheté par
le Seigneur Jésus Christ et, par
conséquent, il lui appartient ; il est
appelé à marcher avec Lui par la foi,
encore qu'il ne voie pas son Seigneur qu'il
aime ; enfin, l'amour répandu dans son
coeur par le Saint-Esprit le porte à
attendre constamment des cieux l'apparition de
Celui qui a tout fait pour lui. Car le même
Sauveur qui a souffert sur la terre et qui s'est
abaissé jusqu'à la mort, va revenir
en gloire
Si la foi vivante au Seigneur produit cet effet sur
l'âme du croyant, il n'en est pas moins vrai
que la profession de la foi en Christ, —
l'acceptation ostensible du christianisme, —
place le professant, vis-à-vis du Seigneur
qui vient, dans une relation qui est fort bien
désignée par le nom de
« serviteur, » ou, pour
se servir de l'expression exacte, suivant les
habitudes orientales, d'
« esclave. » Nous
n'avons pas à examiner si cette profession
est véritable ou non ; il suffit de
savoir que là où elle se trouve
existe aussi une responsabilité qui en
découle ; à ce point de vue,
elle doit nécessairement être mise un
jour à l'épreuve ; mais, en
attendant, son existence est un fait, et ceux qui
professent le christianisme, que ce soit en
réalité ou en apparence, sont tous
dans la position de serviteurs dans une maison dont
le maître s'est absenté pour un temps,
après avoir annoncé son intention de
revenir.
Ce qu'il y a d'important à comprendre, c'est
que l'attente du Seigneur
caractérise le christianisme. Ceux
qui le professent sont des serviteurs dans la
maison ; comment se conduisent-ils pendant
l'absence du Maître ? telle est la
question. Le Seigneur, à la fin du
chapitre XXIV de Matthieu, les
distingue en deux classes, « l'esclave
fidèle » et
« l'esclave
méchant : » le premier
entre dans les pensées de son Maître
et cherche à accomplir sa volonté,
l'autre marche comme son propre coeur le
mène, en se séduisant par la
pensée que « son Maître
tarde à venir. »
Remarquons toutefois que le Seigneur ne laisse pas
place pour le moindre doute au sujet de son retour.
— Même dans le triste cas du
méchant esclave, celui-ci n'est pas
représenté comme niant le fait du
retour de son Maître, mais son coeur
n'étant ni attaché à la
personne de Jésus, ni soumis à sa
parole, il éloigne, dans son esprit, le
moment où son Seigneur reviendra, afin
d'avoir plus de marge pour se conduire comme il le
veut.
Le fait du retour du Seigneur est
positivement annoncé : son effet sur le
coeur de l'esclave est examiné ;
là où l'attente du Seigneur existe,
elle produit un résultat qui sert à
mettre en évidence le dévouement de
l'esclave à son maître ;
lorsqu'elle n'existe pas, l'esclave, livré
à sa propre volonté, se
prépare un jugement qui lui assignera une
part avec les hypocrites, — sort terrible de
celui qui n'est chrétien que de nom.
Voici les paroles de Jésus :
« Qui donc est l'esclave fidèle et
prudent, que son maître a établi sur
les domestiques de samaison pour
leur donner leur nourriture au temps
convenable ? Bienheureux est cet
esclave-là que son maître, lorsqu'il
viendra, trouvera faisant ainsi. En
vérité, je vous dis qu'il
l'établira sur tous ses biens. Mais si ce
méchant esclave-là dit en son
coeur : Mon maître tarde à venir,
et qu'il se mette à battre ceux qui sont
esclaves avec lui, et qu'il mange et boive avec les
ivrognes, le maître de cet esclave-là
viendra en un jour qu'il n'attend pas, et à
une heure qu'il ne sait pas, et il le coupera en
deux et lui donnera sa part avec les
hypocrites : là seront les pleurs et
les grincements de dents »
(Matthieu XXIV, 45-51).
Quel encouragement pour ceux qui aiment le Seigneur
qui les a rachetés au prix de son
précieux sang ! et quel avertissement
solennel pour celui qui dit en son coeur : Mon
maître tarde à venir !
Il est très-possible qu'une
difficulté s'élève dans
l'esprit du lecteur, lorsqu'il
réfléchit à la longue
durée du temps qui s'est déjà
écoulé depuis que le Seigneur a
prononcé ces paroles, sans que l'on ait vu
leur accomplissement. En effet, II n'est pas encore
venu. L'Esprit de Dieu a prévu la
difficulté et y a répondu d'avance
par l'apôtre Pierre
(2e épître III,
8-9) : « Mais n'ignorez pas
cette chose, bien-aimés, c'est qu'un jour
est devant le Seigneur comme mille ans, et mille
ans comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas pour ce
qui concerne la promesse, comme quelques-uns
estiment qu'il y a du retardement ; mais il
est patient envers vous, ne voulant
pasqu'aucun périsse, mais
que tous viennent à la
repentance. » Voilà pourquoi on
lit aussi dans l'épître aux
Hébreux
(X, 37) : « Car encore
très-peu de temps, et celui qui vient
viendra, et il ne tardera pas. »
Ce qui est présenté, c'est une
espérance propre à agir sur le coeur
du croyant, et non pas une explication
détaillée des jours et des
années qui doivent s'écouler avant
que le Seigneur apparaisse. Qui oserait dire que
l'apôtre Paul s'est trompé lorsqu'il
se rangeait parmi les « NOUS, les
vivants » qui resterons
jusqu'à la venue du Seigneur ?
(1 Thessaloniciens, IV, 17.) La mort
physique est un fait accessoire qui peut sembler
briser le cours des événements dans
l'histoire individuelle de tel ou tel, mais elle ne
peut pas ôter au croyant la jouissance
d'attendre son Seigneur, ni rendre moins brillante
la part qu'il aura au jour de la manifestation de
Jésus-Christ. Si la mort arrive, il sait que
déloger afin d'être avec Christ est
beaucoup meilleur que de rester ici-bas ;
cependant il n'attend pas la mort, mais bien
l'avènement du Seigneur, « qui
transformera le corps de notre abaissement en la
conformité du corps de sa gloire »
(Philippiens I, 23 ;
III, 21).
Nous ne pouvons pas raisonner avec justesse sur des
choses qui nous sont cachées, et qui sont
par conséquent en dehors de notre
portée. Ce qui regarde le temps et la
manière de le compter est entre les mains de
Dieu le Père. Les choses
révélées sont pour nous ;
et il est de la dernière importance de
savoir comment le Seigneur parle de
sa venue, de quelle
manière II la présente. Partout on la
trouve comme une chose imminente qui peut arriver
à tout moment, qui pouvait avoir lieu du
vivant de ceux qui écoutaient les
discours du Seigneur et qui furent les
témoins de son ascension dans le ciel. C'est
ainsi qu'il voulait qu'ils la comprissent ;
c'est là 'aussi l'impression que les paroles
des anges devaient laisser dans l'esprit des
disciples qui, du haut de la montagne des Oliviers,
regardaient fixement vers le ciel, tandis que le
Seigneur Jésus-Christ y montait
(Actes I, 10-11) :
« Hommes Galiléens, pourquoi vous
tenez-vous ici en regardant vers le ciel ? Ce
Jésus, qui a été
élevé d'avec vous dans le ciel,
viendra de la même manière que vous
l'avez vu s'en allant au ciel. »
Une foi simple dans la promesse produira
nécessairement dans le coeur du croyant un
état d'attente qui est de la plus grande
efficacité pour le maintenir avec son
Sauveur dans cette communion qui devient le mobile
de son âme et la source de sa joie, ainsi que
son encouragement dans les temps difficiles qu'il
peut avoir à traverser en fournissant sa
carrière terrestre. C'est à ce point
de vue que l'attente du Seigneur est toujours
présentée dans le Nouveau Testament.
Elle est un lien pratique entre l'enfant de Dieu et
Celui qui l'a racheté et lui a
révélé le Père, et sous
ce rapport elle imprime au christianisme son
caractère distinctif.
On le voit clairement dans la suite du passage de
Matthieu que nous avons déjà
cité. Le Seigneur
continue son discours en se présentant sous
un aspect nouveau, celui d'
« ÉPOUX. » Ce titre sert
à faire ressortir la tendresse de la
relation qui existe entre Lui et les siens, et
renferme une ardeur d'affection que le coeur, qui
connaît sa grâce, sait
apprécier.
Voici le passage dont nous parlons :
« Alors le royaume des cieux sera fait
semblable à dix vierges qui, ayant pris
leurs lampes, sortirent à la rencontre de
l'époux »
(Matthieu XXV, 1).
Pourquoi ces vierges sont-elles sorties ?
Est-ce pour faire du bien dans le monde, pour y
soulager la misère, pour y opérer
quelque grande oeuvre (3) ?
On ne voit rien de semblable.
Elles sont allées à la rencontre
de l'Époux : voilà le but de
leur sortie, c'est pourquoi aussi elles portent des
lampes.
Il est vrai que toutes les vierges ne sont pas
« prudentes ; » cinq
d'entre elles sont appelées
« folles ; » mais cela ne
change rien au fait de leur sortie, ni à la
position relative qu'elles ont prise
vis-à-vis de l'Époux.
Extérieurement, il n'y avait pas de
différence à remarquer entre les
prudentes et les folles. Toutes, elles sont
vierges ; toutes, elles ont des lampes ;
toutes, elles sont sorties à la rencontre de
l'Époux. Pour ce qui regarde le dehors,
elles ont le même caractère de
pureté aux yeux des hommes ; elles font
la même profession, ont
lemême but ; et,
comme on le voit dans la suite de la parabole,
elles tombèrent toutes dans le même
manque de vigilance, car, « comme
l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes
et s'endormirent. » Ce qui
distingue les prudentes des folles est une chose
secrète, cachée, connue de Dieu, non
pas des hommes qui ne voient que
l'extérieur : c'est que les prudentes
avaient dans leurs vaisseaux une provision de
l'huile nécessaire pour alimenter leurs
lampes.
L'existence de cette provision est constatée
lorsqu'à minuit le cri se fait
entendre : « Voici l'Époux,
sortez à sa rencontre. » Le
Seigneur, dans sa grâce, ne permet pas que
les vierges dorment jusqu'au moment de son
arrivée, en sorte qu'il les trouve dans le
sommeil ; elles sont éveillées
par le cri de minuit et apprêtent leurs
lampes. Les vierges folles commencent alors
à se rendre compte de leur erreur, mais,
hélas ! trop tard ! — La
parabole continue :
« Et les folles dirent aux
prudentes : Donnez-nous de votre huile, car
nos lampes s'éteignent. Mais les prudentes
répondirent, disant : Non, de peur
qu'il n'y en ait pas assez pour nous et pour
vous ; allez plutôt vers ceux qui en
vendent, et achetez-en pour vous-mêmes. Or,
comme elles s'en allaient pour en acheter,
l'Époux vint ; et celles qui
étaient prêtes entrèrent avec
lui aux noces ; et la porte fut fermée.
Ensuite viennent aussi les autres vierges,
disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !
Mais lui, répondant, dit : En
vérité, je vous dis : Je ne vous
connais pas. — Veillez
donc, ajoute le Seigneur, car
vous ne savez ni le jour ni l'heure »
(Matthieu XXV, 7-13).
À quoi sert une profession vaine lorsque
l'Époux vient ? C'est lui, et non pas
nous, qui décidera qui II veut
reconnaître en ce jour-là ; de
fait, il ne reçoit que les vierges qui sont
prêtes. Celles-là possédaient
l'huile lorsqu'elles se sont mises en
route ; elles seules entrent avec
l'Époux aux noces. La porte fermée en
exclut les autres.
On ne se procure pas de l'huile en chemin ;
d'abord on ne s'en soucie pas ; puis,
lorsqu'on a envie d'en avoir, il est trop tard.
— Lorsque la profession est mise à
l'épreuve à l'approche de
'Époux lui-même, rien ne peut faire
briller la lumière, si ce n'est le
Saint-Esprit.
Or Dieu donne le Saint-Esprit à tous ceux
qui Lui obéissent : c'est là la
vérité centrale du christianisme, et
ce qui le distingue de toutes les économies
précédentes
(4).
Possédez-vous cet Esprit, cher
lecteur ? Ne songez pas à vous mettre
en route sans l'avoir ; ne vous contentez pas
d'une vaine profession, d'une lumière qui
s'éteindra au moment même où
vous en aurez le plus besoin.
Remarquons encore que les vierges qui sont
éveillées et qui entrent aux noces,
sont les mêmes qui s'endormirent au
commencement ; ce n'est pas une
génération nouvelle. Or, il est
constaté dans l'histoire de la
chrétienté que l'attente du Seigneur
a été de bonne heure perdue de
vue : pendant des siècles on a
expliqué sa venue parla
mort ou quelque autre chose tout aussi
extraordinaire. C'est seulement dans le courant du
dix-neuvième siècle que les enfants
de Dieu ont été de nouveau rendus
attentifs sur ce point, et que l'on peut dire que
le cri : « VOICI
L'ÉPOUX » s'est fait entendre. Le
temps qui s'est écoulé peut bien se
trouver indiqué dans l'expression
« comme l'époux
tardait, » et plus clairement
encore dans la parabole suivante par les mots
« longtemps
après »
(Matth. XXV, 19) ; mais cela
regarde l'interprétation historique de la
parabole qui n'est pas notre sujet actuel
(5). Il suffit
d'observer que le Seigneur présente la
vérité de manière à
produire chez ses auditeurs une attente de son
retour personnel, qui les conduisît à
examiner s'ils étaient réellement
prêts à le recevoir. En
résumé donc, nous voyons :
1. Que la position de tous ceux qui
professent croire en Christ porte
nécessairement un cachet particulier par le
fait que le Fils de l'homme vient.
2. Que la venue du Seigneur est ce qui doit
former les pensées,
régler les affections et stimuler l'ardeur
de celui qui l'attend véritablement.
3. Cette venue mettra en évidence la foi
vraie de l'enfant de Dieu qui a reçu le
Saint-Esprit. Elle manifestera, en même
temps, la vanité de la profession de celui
qui conserve les dehors de la piété
sans que son coeur soit réellement soumis
à Christ ; et elle amènera en
jugement celui qui, tout en professant le
christianisme, marche d'après le penchant de
son mauvais coeur.
Cher lecteur, le Seigneur vient. — Où
en êtes-vous à cet égard ?
Êtes-vous dans ce moment un enfant de Dieu,
heureux dans la pensée que votre Sauveur
vient ? — Êtes-vous un de ces
méchants serviteurs qui se bercent de la
pensée fausse et trompeuse que le
Maître tarde à venir ? — Ou
bien, êtes-vous de ces moqueurs qui sont
signalés dans les Écritures, de ceux
qui marchent selon leurs propres convoitises en
disant : « Où est la promesse
de sa venue ? »
La venue du Seigneur n'en est pas moins sûre,
parce que quelques-uns la nient. « Les
cieux et la terre de maintenant sont
réservés par la parole de Dieu pour
le feu, gardés pour le jour du jugement et
de la destruction des hommes impies »
(2 Pierre III, 7). Profitez donc,
cher lecteur, de ce moment de grâce qui vous
est donné. Le temps est court.
Réfléchissez, je vous en prie,
à votre état actuel. Dieu
connaît vos pensées ; vous ne
pouvez pas vous cacher à Lui. Sauvez-vous
donc de cette génération perverse, et
venez au Seigneur pour avoir la vie,
« pour servir le Dieu
vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils
qu'il a ressuscité d'entre les morts,
Jésus, qui nous délivre de la
colère qui vient »
(1 Thessaloniciens I, 10).
TROIS TEXTES PRÉCIEUX
Un serviteur de Dieu prêchait un jour sur
ce texte : « Dieu a tant aimé
le monde qu'il a donné son Fils unique afin
que quiconque croit en Lui ne périsse pas,
mais ait la vie éternelle »
(Jean III, 16). Il insista beaucoup
sur l'amour que Jésus montra même
envers le plus grand des pécheurs.
Un pauvre homme qui l'avait entendu, revint le
dimanche suivant. Le prédicateur parla sur
ces paroles : « Ayant donc
été justifiés sur le principe
de la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre
Seigneur Jésus-Christ
(Romains V, 1).
Une troisième fois, le pauvre homme entendit
le serviteur de Dieu expliquer le passage :
« Vous étiez morts dans vos fautes
et dans vos péchés, dans lesquels
vous avez marché autrefois, selon le train
de ce monde, selon le chef de l'autorité de
l'air, de l'esprit qui opère maintenant dans
les fils de la désobéissance... Mais
Dieu qui est riche en miséricorde, à
cause de son grand amour dont II nous a
aimés, alors que nous étions morts
dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble
avec le Christ »
(Éphésiens II, 1, 2,
4).
Peu de temps après, le serviteur de Dieu
futappelé près du
lit de mort de cet homme, et il eut la joie
d'entendre de sa bouche un témoignage clair
de sa foi. « Je suis, dit-il, un
pécheur, mais Christ est un Sauveur
tout-puissant. Jamais, ajouta-t-il, je n'ai lu un
mot de la Bible. Je n'en ai connu que ces trois
précieux passages sur lesquels vous avez
prêché. Mais c'est assez. Je crois.
Christ est mon Sauveur. Il est mon tout. Toute ma
confiance, toute mon espérance est en Lui.
Parlez-moi encore de son grand amour pour de
pauvres pécheurs. Je n'ai pas besoin d'autre
chose. Il n'y a rien d'autre en quoi je puisse me
confier. Ne me parlez de rien d'autre, sinon de
l'amour de Christ pour moi. »
C'est ainsi qu'il vécut encore quelques
jours, rempli de joie et de paix, en croyant ;
et c'est ainsi qu'il mourut.
« L'entrée de tes paroles
illumine, et donne de l'intelligence aux
simples »
(Psaume CXIX, 130).
UNE CARTE DU CIEL
J'étais un jour assis derrière le
comptoir, racontait un jeune commis de librairie,
lorsque entra un vieux marin qui, me regardant d'un
air sérieux, me dit : Jeune homme, j'ai
besoin d'une carte.
- Très-bien, Monsieur, répliquai-je.
Quelle carte désirez-vous ? Celle de la
Manche, du golfe de Gascogne ou de la
Méditerranée ?
- Arrêtez, arrêtez, dit-il ;
combien la jeunesse est toujours
prompte ! J'ai besoin d'une carte, mais celles
que vous venez de mentionner ne me seraient
d'aucune utilité. Je désire une carte
qui me guide vers le ciel, car celle dont je me
suis servi jusqu'à présent est hors
d'usage. Me comprenez-vous, jeune homme ?
(Psaume CXIX, 9, 11,
105.)
Je supposai immédiatement qu'il voulait
avoir une Bible. J'en pris quelques-unes que je lui
présentai, et il en choisit une, heureux
évidemment de ce que j'avais si vite saisi
sa pensée. Il s'informa du prix, la
paya ; mais, avant de partir, se tournant vers
moi, il me dit brusquement : Comprenez-vous
cette carte ?
- Je la lis souvent, répondis-je.
- C'est bien, répliqua le vieillard, j'en
suis heureux ; mais souvenez-vous, jeune
homme, que cela ne suffit pas.
Lecteur, peut-être êtes-vous aussi de
ceux qui lisent souvent la Bible ; mais la
question est celle-ci : Vous a-t-elle rendu
sage à salut, par la foi qui est dans le
Christ Jésus ?
(2 Timothée, III, 15.)
L'ÉVANGILE COMME TÉMOIGNAGE
En parlant de son avènement en gloire et
de la consommation de ce siècle, le Seigneur
a dit que l'Évangile devait être
auparavant prêché dans la terre
habitée tout entière, en
témoignage à toutes les nations. Ce
fait imprime à l'Évangile un
caractère missionnaire qui tient en
effet à son essence, mais
que dans un pays soi-disant chrétien on est
porté à oublier.
L'évangéliste est fortifié par
la pensée que son témoignage
s'adresse à tous sans distinction
aucune, et qu'il est efficace en tons ceux qui
croient
(Romains III, 22), II sait que
quiconque croit au Fils de Dieu a la vie
éternelle et que la colère de Dieu
demeure sur celui qui désobéit au
Fils
(Jean III, 36). De là son
désir d'arracher au moins quelques
âmes comme des tisons du feu
(2 Cor. V, 11 ;
1 Cor. IX, 22-23). Il fait tout
à cause de l'Évangile, afin
d'être coparticipant avec lui. De fait,
l'évangéliste fidèle est
« la bonne odeur de Christ pour Dieu
à l'égard de ceux qui sont
sauvés et à l'égard de ceux
qui périssent : aux uns une odeur de
mort pour la mort, et aux autres une odeur de vie
pour la vie »
(2 Cor. II, 15-16). C'est CHRIST qui
est prêché : c'est de Christ que
l'évangéliste est avant tout
occupé ; c'est devant Dieu qu'il
agit.
Nous trouvons, à cet égard, deux
exhortations, l'une qui a en vue ceux auxquels la
parole est présentée et pour qui elle
est une parole de VIE ; l'autre qui,
s'adressant plus particulièrement au
serviteur de Dieu, considère cette parole
comme étant la « parole de la
VÉRITÉ, »
caractère qu'elle tire de son origine
divine. La première exhortation se trouve
dans l'épître aux Philippiens
(chap. II, 14-16) :
« Faites toutes choses sans murmures et
sans raisonnements, afin que vous soyez sans
reproche et purs, des enfants de Dieu
irréprochables, au milieu d'une
génération tortue
et perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des
luminaires dans le monde, PRÉSENTANT LA
PAROLE DE VIE... »
La seconde fait partie de l'exhortation de
l'apôtre Paul à son bien-aimé
Timothée :
« Étudie-toi à te
présenter approuvé à Dieu,
ouvrier qui n'a pas à avoir honte, EXPOSANT
JUSTEMENT LA PAROLE DE LA
VÉRITÉ »
(2 Timothée II, 15).
Si l'on a saisi le vrai caractère et la
puissance divine de la parole, on cherchera la
présence du Seigneur afin de pouvoir
l'enseigner purement. Alors, soit quant à
l'énergie du service, soit quant à la
manière de s'adresser aux âmes, on
sera dirigé en tout par le Saint-Esprit.
Notre bonheur est d'employer pour le Seigneur les
occasions qu'il nous fournit, cherchant le bien de
tous ceux qui nous entourent, nous rappelant
toujours, soit qu'on plante, soit qu'on arrose, que
l'accroissement vient de Dieu seul. L'oeuvre est
sienne, mais II nous fait la grâce de
coopérer en quelque mesure avec Lui. Qu'il
nous accorde à chacun de
« racheter l'occasion » en
agissant de telle manière que notre conduite
en toutes circonstances nous signale comme des gens
qui « présentent la parole de la
vie. » Nous en aurons une vive jouissance
dans la présence de Dieu.
« Ce qu'un homme sème, cela aussi
il le moissonnera, car celui qui sème pour
sa propre chair, moissonnera de la chair la
corruption, mais celui qui sème pour
l'Esprit, moissonnera de l'Esprit la vie
éternelle. Or, ne nous lassons pas en
faisant le bien, car, au temps propre, nous
moissonnerons si nous ne nous
défaillons pas. » —
« Ceux qui sèment avec larmes
moissonneront avec chant de triomphe ; celui
qui porte la semence pour la mettre en terre, ira
son chemin en pleurant ; mais il reviendra
avec chant de triomphe quand il portera ses
gerbes »
(Galates VI, 7-9 ;
Psaume CXXVI, 5-6).
Plus on étudie l'Évangile avec le
désir dé se trouver dans le courant
des pensées du Seigneur, plus on sera
pénétré de son
caractère missionnaire. En jouissant des
activités de l'amour divin, nous verrons
l'impossibilité de garder pour
nous-mêmes de si grandes richesses ;
puis, en cherchant la bénédiction
d'autrui, nous éprouverons la
vérité de cette parole :
« Celui qui arrose abondamment regorgera
lui-même »
(Proverbes XI, 25).
Ce privilège est, d'une manière ou
d'une autre, la part de chaque véritable
croyant. Puissions-nous entrer tous dans la
pensée du « Maître de la
maison, » qui, d'après la
parabole, « dit à son
esclave : Va-t'en promptement dans les rues et
dans les ruelles de la ville, et amène ici
les pauvres et les estropiés, et les
aveugles, et les boiteux. »
Puissions-nous accueillir comme un commandement
à nous adressé, l'injonction :
« Va-t'en dans les chemins et le long des
haies, et contrains les gens
d'entrer », et accomplir avec courage
notre mission bénie, nous rappelant le but
que le Maître s'est proposé :
« AFIN QUE MA MAISON SOIT
REMPLIE. »
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