LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
LE JEUNE DOCTEUR
III
N'Y A-T-IL RIEN D'AUTRE À FAIRE QUE DE
CROIRE ?
Le désir du jeune docteur d'être
converti devait bientôt être satisfait
pour sa joie et la nôtre.
Il se trouva assez bien pour écrire quelques
lignes à sa mère par le courrier du 2
mars ; il lui exprimait son espoir d'un
complet et rapide rétablissement.
Peut-être l'effort qu'il fit en cette
occasion était-il trop grand pour son
état de faiblesse ; quoi qu'il en soit,
peu de jours après, de fâcheux
symptômes se manifestèrent, et
l'espérance fit place, chez ceux qui le
soignaient, aux craintes les plus sérieuses.
Le 13, commencèrent des vomissements qu'on
ne put arrêter et qui persistèrent
jour et nuit jusqu'à la fin.
Ce jour-là, je le vis encore
inconverti ; mais son état physique
était tel que je ne pus lui adresser que
quelques paroles pour l'inviter de nouveau à
regarder au Seigneur Jésus. Des occupations
pressantes ne me permirent pas de le visiter le
samedi ; mais, dans l'après-midi du
dimanche, un sentiment irrésistible me
poussa près de lui, en dépit de
nombreux empêchements. Au premier coup d'oeil
je vis que la main de la mort était sur lui
et qu'il n'y avait point de temps à perdre.
À sa requête, on nous laissa
seuls.
Je lui lus la touchante histoire du retour du fils
prodigue, et l'accueil qu'il trouva auprès
du père
(Luc XV, 11-32). Jamais auparavant
John n'avait écouté avec une
attention aussi intense. Il reconnaissait son
péché, sa vie mal employée,
les convictions qu'il avait souvent
étouffées quand il était en
santé, son refus de recevoir Christ et la
grâce de Dieu. Sur le bord de la tombe, il
était « revenu à
lui-même. » La manière dont
il se jugeait lui-même et tout son
passé, en présence de Dieu et de
l'éternité, montrait bien sa
repentance envers Dieu. Mais la foi en notre
Seigneur Jésus-Christ lui manquait
encore.
Passant ensuite à la première
épître de Paul à
Timothée, je lus à plusieurs reprises
le quinzième verset du premier chapitre,
— ce verset si beau et qui a été
le moyen de donner le repos à des multitudes
de pécheurs travaillés et
repentants : « Cette parole est
certaine et digne de toute acceptation, que le
Christ Jésus est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs dont moi je suis
le premier. » Le
Saint-Esprit appliqua avec puissance, à
l'âme de mon jeune ami, la douceur et la
plénitude de ces paroles, et il vit que
Christ était venu pour des pécheurs
tels que lui.
Il restait une difficulté : il n'avait
rien fait de bon aux yeux de Dieu, mais beaucoup de
ce que maintenant, et avec vérité, il
jugeait être mal. Satan, qui craignait de
perdre sa victime, lui suggérait la
nécessité de faire quelque chose. Je
lui citai à ce propos le cas du brigand,
sauvé au moment même où la mort
le saisissait déjà, incapable de rien
faire, sinon de craindre Dieu, de se juger
lui-même, de confesser Christ et de se
reposer sur Lui sans réserve
(Luc XXIII, 39-43), et je lui
rappelai aussi les dernières paroles de
notre bien-aimé Seigneur sur la croix :
« C'est accompli ! »
II y eut un moment de silence, puis enfin cette
question tomba de ses lèvres :
- Mais, docteur, n'y a-t-il donc rien à
faire que de croire ?
- « Crois au Seigneur
Jésus-Christ, et tu seras
sauvé, » fut ma seule
réponse.
Les derniers rayons du soleil couchant qui
pénétraient dans la chambre me le
montrèrent les mains jointes, les yeux
fermés à toutes les scènes
terrestres, le mouvement seul de ses lèvres
indiquant qu'il priait : « Voici, il
prie »
(Actes IX, 12), — mot profond
quand c'est Dieu qui le dit d'un pécheur sur
la terre. C'est le moment de la
délivrance.
Quelques moments après, les yeux pleins de
larmes, il tourna la tête vers moi et dit
doucement : Je Le crois
maintenant ; je puis me confier en Lui. Je
comprends tout.
La paix remplissait son coeur ; la louange
débordait du mien, et il y avait de la joie
dans le ciel à cause de celui duquel le
Père pouvait dire : « Mon
fils que voici était mort et il est revenu
à la vie, il était perdu et il est
retrouvé »
(Luc XV, 24).
Il me demanda de m'agenouiller et de rendre
grâces à Dieu pour la grande
miséricorde dont II avait fait preuve envers
lui en le sauvant. Je le quittai ensuite. Sur sa
figure dévastée parla souffrance,
mais belle encore, reposait une expression de calme
que je n'y avais jamais vue auparavant.
IV
NE M'ABANDONNERA-T-IL PAS AU DERNIER
MOMENT ?
Une visite que je lui fis le dimanche soir, et
une seconde, le lundi de bonne heure, me
confirmèrent dans cette heureuse certitude
que John possédait une foi simple et
réelle dans le Seigneur. Il me pria de
rester auprès de lui autant que possible, et
la promesse d'une visite pour le soir du même
jour lui causa un grand plaisir. Dans
l'après-midi, ses forces
déclinèrent rapidement, et, pour la
première fois, je pense, il perdit tout
espoir de se rétablir. C'est ce qui amena,
entre lui et la garde dont j'ai déjà
parlé, une scène touchante qu'elle me
raconta deux jours
après.
Quelque temps avant mon arrivée, il l'avait
fait chercher. Lorsqu'elle fut entrée dans
la chambre : Hélène, lui dit-il
tout à coup, mettez-vous à genoux et
donnez-moi vos deux mains.
Elle le fit, puis il poursuivit :
Promettez-moi, Hélène, que, si je
meurs, vous ne cesserez pas de chercher le salut
jusqu'à ce que vous l'ayez
trouvé ?
Fondant en larmes à cet appel, elle
sanglota :
- Je suis une trop grande pécheresse.
- Non, répondit-il ; souvenez-vous que
nul n'est un pécheur trop grand pour trouver
le salut. J'ai aussi eu cette pensée
Jusqu'à hier soir, mais le docteur W. m'a
montré que je n'étais pas un trop
grand pécheur pour être sauvé.
— Puis, remarquant ses larmes, il
ajouta : Ne pleurez pas à cause de
moi ; je vais au ciel. Promettez-moi de m'y
rencontrer. Ne vous confiez pas en des oeuvres,
Hélène, croyez simplement en
Jésus.
Ainsi, aussitôt après avoir
reçu une vie nouvelle, il cherchait à
en amener d'autres à posséder la
même bénédiction : preuve
de la grâce réellement
goûtée dans le coeur.
La maladie semblant lui donner un moment de
répit, la garde voulut essayer de
l'encourager en lui disant :
- Vous êtes un peu mieux, docteur ; ayez
bon espoir. Peut-être vous remettrez-vous.
Vous avez gagné plus d'un prix ; plus
d'un honneur vous a été
conféré, et....
Mais lui, étendant sa main amaigrie,
l'interrompit en disant : Maintenant, j'ai
obtenu la couronne de la gloire.
Je meurs et je n'en ai point de frayeur. Je meurs
heureux.
Quand je me fus rendu près de lui entre dix
et onze heures du soir, je m'aperçus d'un
grand changement survenu depuis le matin. Il me
souhaita la bienvenue avec un doux sourire et me
dit : Je suis heureux de vous voir.
Les gardes nous ayant laissés seuls, je
m'assis près de lui et lui dis :
- Vous irez bientôt chez vous,
John ?
- On pense que je vais mourir,
répliqua-t-il ; et vous,
docteur ?
- II me le semble, mon cher ami.
- Oui, je le crois aussi, ajouta-t-il
paisiblement.
- Et vous allez vers Jésus ?
Il tourna vers moi son regard brillant et me
demanda :
- Croyez-vous qu'il m'abandonne au dernier
moment ?
- Non, lui dis-je, cela ne se peut, cela ne
s'accorderait pas avec ce que nous connaissons de
Lui.
- Mais je Le connais depuis si peu de temps.
- N'importe ; Le connaissez-vous ?
- Oui.
- Vous confiez-vous en Lui simplement ?
- Oui.
Il y eut un moment de silence ; puis l'ennemi
livrant un dernier assaut à ce petit enfant
en Christ, John prit ma main dans ses mains
affaiblies, et fixant sur moi un regard anxieux que
je n'oublierai jamais, il ajouta :
- Mais, docteur,êtes-vous
sûr qu'il ne me laissera pas juste au dernier
moment ?
- Écoutez ses propres paroles, lui
dis-je : « Mes brebis
écoutent ma voix, et moi je les connais et
elles me suivent, et moi JE LEUR DONNE LA VIE
ÉTERNELLE ; ET ELLES NE PÉRIRONT
JAMAIS ; ET PERSONNE NE LES RAVIRA DE MA MAIN.
Mon Père qui me les a données, EST
PLUS GRAND QUE TOUS, et PERSONNE ne peut les ravir
de la main de mon Père »
(Jean X, 27, 29). Ne vous donne-t-Il
pas là la réponse qu'il vous
faut ?
Le nuage était dissipé ;
l'épée de l'Esprit qui est la Parole
de Dieu avait, une fois de plus, mis en fuite
l'ennemi, et tandis qu'un doux sourire illuminait
ses traits dévastés, il me serra
fortement la main et dit : Oui, que sa
volonté soit faite ; - mais, ma
mère ! Oh ! consolez ma
mère !
Bien des choses se passèrent encore que je
n'ai pas besoin de rapporter ; j'ajouterai
seulement qu'en cet instant, à la pleine
lumière de cette éternité si
proche de lui, il passa de nouveau en revue sa vie,
mais uniquement pour la juger, en exaltant la
miséricorde de Dieu qui était venue
le chercher au dernier moment de sa course
terrestre. Comme je lui demandais si maintenant il
mourrait heureux, il me répondit : Oui,
parfaitement heureux ; cependant j'aurais
aimé vivre encore quelque temps pour servir
le Seigneur.
Il me donna encore un message d'adieu pour sa
mère, avec l'expression de son affection et
de l'assurance qu'il la rencontrerait au
ciel ; mais ses forces étaient
épuisées. À sa demande, je
rendis encore grâces au
Seigneur qui l'avait sauvé ; puis,
étant appelé au dehors, je le quittai
en lui promettant de revenir vers minuit.
V
« LE SEIGNEUR A BESOIN DE
LUI »
Telles furent les paroles qui frappèrent
les yeux de A., soeur de John, le mardi matin, 17
mars 1874, comme elle regardait dans le calendrier
le texte du jour. Se tournant vers sa soeur
aînée, elle s'écria : John
est mort !
Les deux soeurs, avec leur mère, avaient
reçu les premières nouvelles de sa
maladie une semaine auparavant, et elles
attendaient naturellement avec
anxiété l'arrivée de chaque
courrier. Le Seigneur, dans sa tendre
miséricorde, avait pris cette voie
merveilleuse pour préparer leurs coeurs
à recevoir des nouvelles à la fois
pleines de douleur et de joie.
Minuit était passé ; le mardi,
17 mars, avait commencé son cours, quand je
retournai à l'infirmerie. Mon jeune ami
déclinait rapidement. Quoique souffrant
cruellement, il écoutait avec gratitude les
versets de l'Écriture que je murmurais
à son oreille, et me disait souvent :
Dites-moi davantage. — Les dernières
paroles qu'il m'adressa vers sept heures du matin,
avant de perdre conscience de ce qui l'entourait,
furent :
- Si je meurs, tout est bien.
Sa tête reposant entre mes mains, à
sept heures vingt-cinq minutes, il rendit doucement
le dernier soupir. Son âme,
quittant sa tente ruinée, s'en alla pour
être toujours avec le Seigneur, dont il
n'avait goûté la grâce sur la
terre que durant quelques heures.
Autour de son lit se trouvaient sa
grand'mère, deux amis, trois gardes et un
jeune médecin, l'un de ses compagnons qui,
jour et nuit, durant sa longue maladie, l'avait
soigné et veillé avec la plus grande
sollicitude ; et quand nous rendîmes
grâces à Dieu pour ce salut
éternel accordé à la
dernière heure à celui qui venait de
nous quitter, il n'y eut pas un oeil qui
restât sec, pas un coeur qui ne fût
profondément ému.
Sa dernière requête :
« consolez ma mère, »
suggéra la forme du message que le
télégraphe apporta à celle qui
venait d'être privée de son
fils : « 17 mars, John s'est endormi
paisiblement en Christ, » nouvelle qui,
tout en brisant son coeur, devait en même
temps le relever, en lui disant et sa perte et le
gain de celui auquel Dieu avait fait
connaître la puissance de sa grâce.
C'était la réponse à ses
prières constantes qui jusqu'alors
semblaient n'avoir pas été entendues.
0 mères chrétiennes, priez, ne cessez
pas de prier pour vos fils inconvertis.
La nouvelle de sa mort causa un regret universel.
Une suite nombreuse de ses compagnons
d'études, d'amis, de parents, l'accompagna
à sa dernière demeure. Jamais
peut-être le cimetière où son
corps fut déposé n'avait vu un tel
concours de monde.
Avant que le cercueil ne fût descendu dans la
fosse, sous les chauds et
brillants rayons du soleil de printemps, au milieu
du silence de la nature et d'une assemblée
profondément recueillie, la voix de la
prière et des actions de grâces se fit
entendre. On rendit grâces à Dieu
à cause de celui qui était
parti ; on implora, pour la mère et la
famille affligées, la divine sympathie et la
grâce qui soutient dans la douleur ; et
la bénédiction présente et
éternelle fut appelée sur cette
nombreuse jeunesse qui avait connu le jeune docteur
dans sa vie, et qui maintenant était le
témoin de la dernière scène
qui se passait pour lui sur la terre.
Puis on lut : « Et le jour
d'après il arriva que Jésus allait
à une ville appelée Naïn, et
plusieurs de ses disciples et une grande foule
allaient avec Lui. Et comme il approchait de la
porte de la ville, voici, on portait dehors un
mort, fils unique de sa mère, et elle
était veuve ; et une foule
considérable delà ville était
avec elle. Et le Seigneur, la voyant, fut
ému de compassion envers elle, et lui
dit : Ne pleure pas. Et s'approchant, il
toucha la bière, et ceux qui la portaient
s'arrêtèrent ; et il dit :
Jeune homme, je te dis, lève-toi. Et le mort
se leva sur son séant, et commença
à parler ; et il le donna à sa
mère »
(Luc VII, 11-15).
On fit brièvement ressortir la similitude et
le contraste entre ce jour-là et celui qui
nous rassemblait. Alors, le Seigneur
consolait la veuve en rendant la vie à son
fils, mais seulement pour un temps. En ce jour-ci,
combien plus complète et profonde
était la consolation qu'il versait dans
le coeur de la mère, en
donnant d'abord au jeune homme la vie
éternelle ; puis, avec la pleine
connaissance du lieu où il allait, le
prenant pour être toujours avec Lui.
Chaque coeur répondait à ces
paroles ; me tournant alors vers le grand
nombre de ceux qui l'avaient bien connu, je
dis :
- Vous savez comment il a vécu ;
laissez-moi vous dire comment il est mort. Les
qualités qui le faisaient aimer de tous
n'étaient pas ce qui pouvait le faire
accepter de Dieu ; on ne peut être
agréé de Lui que par le sang de
Jésus-Christ.
Je présentai alors surtout les
détails qui précèdent, et j'y
ajoutai un sérieux appel à tous ceux
qui n'étaient pas encore
décidés pour Christ, les suppliant de
se tourner immédiatement vers Lui pour
recevoir le pardon des péchés et la
vie éternelle par la foi en son nom, afin de
vivre ensuite pour Celui qui est mort pour
nous.
Jamais je ne vis un si grand nombre de jeunes
gens courbant la tête, avec des coeurs
émus et attendris, sous la puissance de la
parole de Dieu.
Le jour du Seigneur seul montrera quel a
été le résultat de cet
appel.
Les restes de notre jeune ami furent ensuite
descendus dans la terre : précieuse
semence déposée par la foi, pour
ressortir bientôt dans la fleur de la
résurrection, revêtue d'une
beauté inflétrissable, quand viendra
Celui que nous attendons :
« Semé en déshonneur, il
ressuscite en gloire, » nous dit
l'Écriture ; et « nous
savonsque lorsqu'il sera
manifesté, nous Lui serons semblables, car
nous le verrons tel qu'il est. »
Cher lecteur, où en êtes-vous avec le
Seigneur ? Êtes-vous encore du
côté du monde, errant loin de
Dieu ? Je vous supplie de cesser de vous nuire
à vous-même en
persévérant dans cette voie. Jeune
homme, c'est pour toi surtout que j'ai écrit
ces pages, ne veux-tu pas maintenant te tourner
vers le Seigneur ? Ne retarde pas, je t'en
conjure. Parce que Dieu, dans sa souveraine
grâce, a donné à celui dont
j'ai écrit les derniers jours, du temps pour
se repentir et pour croire sur son lit de mort,
est-ce une raison pour que tu attendes ? Non,
prends garde, de peur que tu ne sois
retranché soudainement de ce monde, sans
avoir connu la même miséricorde.
As-tu fait un bail avec la vie ? Non. Qu'y
a-t-il donc de plus pressant pour toi, sinon de
fléchir à ce moment même devant
le Seigneur Jésus-Christ et de croire
simplement en Lui. Christ est mort pour des
pécheurs tels que toi. Le Saint-Esprit
attend pour sceller, comme enfant de Dieu,
l'âme nouvellement née qui se confie
en Jésus. Viens à Lui maintenant.
Qu'il te suffise que, dans les années
écoulées, tu aies fait t'a propre
volonté ; commence maintenant avec
Dieu. Que cette année, que ce jour
même soit celui duquel, dans
l'éternité, tu puisses dire avec un
coeur débordant d'amour, de louanges et
d'une, joie indicible : « En cette
année, en ce jour, je suis venu au
Seigneur. »
Ne crains pas de te reposer simplement sur Lui. Nul
n'est si méchant, que Jésus ne puisse
et ne veuille le sauver. Que cette parole certaine
et digne de toute acceptation : « Le
Christ Jésus est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs, » soit
reçue par toi maintenant, au moment
même où tu viens de lire ce
récit de la grâce de Dieu envers
quelqu'un qui te ressemblait.
Que le Seigneur, dans sa riche bonté,
accorde sa bénédiction, une
bénédiction actuelle à tout
jeune homme sous les yeux duquel passeront ces
lignes qui proclament la miséricorde et
l'amour de Dieu.
JÉSUS SAISI PAR LA FOI
EST LA PART ÉTERNELLE DU CROYANT
Telle est la bienheureuse certitude de quiconque
croit en Jésus ! Cette certitude n'est
nullement fondée sur des raisonnements
humains, mais sur la parole de Dieu, qui
déclare « que Dieu a tant
aimé le monde, qu'il a donné
son Fils unique. » Jésus a
été envoyé de Dieu pour sauver
de pauvres pécheurs exposés à
périr éternellement.
Par la foi, quiconque croit en Jésus peut
dire : Le Fils de Dieu est venu pour moi,
JÉSUS EST À MOI ! Son coeur
le possède et il en jouit comme d'un objet
qui répond à tous les besoins de son
âme. Cet objet béni lui vient de Dieu
même, qui l'a donné, non-seulement
afin que l'on ne périsse pas, mais aussi
afin que le coeur soit heureux et joyeux en le
possédant.
Cependant, remarquons à ce sujet, que la
foi qui saisit Jésus n'est pas une
opinion humaine, une simple adhésion
à une chose que l'on ne peut nier ; ce
n'est pas davantage une foi historique sans vertu
et sans efficace ; elle est l'effet de
l'opération intérieure de l'Esprit de
Dieu, qui, agissant dans l'âme, fait que le
pauvre pécheur est capable de recevoir dans
son coeur le témoignage que rendent les
saintes Escritures touchant la personne et l'oeuvre
du Seigneur Jésus. La foi est l'oeuvre
secrète et réelle de l'Esprit de Dieu
dans le coeur.
Nul ne doit donc penser en lui-même que, s'il
voyait la mer se fendre, — des rivières
changées en sang, — des morts
ressuscités, etc., il cesserait d'être
incrédule. Que l'on se souvienne
plutôt de la stupidité de coeur et de
l'incrédulité des Juifs, qui n'ont
pas cru, même après avoir vu toutes
ces choses. Chez plusieurs, la vue des miracles
accomplis par le Seigneur produisit, il est vrai,
un certain effet, ainsi qu'il est écrit au
chapitre II de l'évangile de Jean :
« Plusieurs, voyant les miracles qu'il
faisait, crurent en son nom ; »
mais cette foi-là n'était pas
celle que produit l'Esprit de Dieu, c'était
l'acceptation de faits incontestablement vrais, qui
frappaient leurs sens, mais qui ne
touchèrent nullement leur coeur ; aussi
est-il dit, dans le même chapitre :
« Jésus ne se fiait pas
à eux. » La vue des miracles
peut émouvoir, jusqu'à un certain
point, ceux qui en sont les témoins, sans
cependant les faire rentrer en eux-mêmes pour
juger leur état moral devant
Dieu.
Une prédication plus ou moins puissante
arrachera quelques larmes aux auditeurs ; on
avouera que tout cela est vrai, mais on restera, au
fond, dans une complète
incrédulité à l'égard
de la vérité elle-même. On
continuera son train de mondanité ; on
cherchera les plaisirs du monde et tant d'autres
choses de même nature ; mais l'on se
gardera bien d'accourir, humilié et
repentant, aux pieds de Celui qui est venu
chercher et sauver ce qui est perdu.
À quoi donc auront servi la vue des
miracles et les bonnes prédications, si
cette componction n'a pas été
produite dans le coeur ? À rien, si ce
n'est à rendre plus grave la
responsabilité de ces
personnes-là.
La vraie foi, la foi qui vient de la parole de
Dieu, est le moyen par lequel nous saisissons et
embrassons Jésus. On peut dire, par voie de
comparaison, que la foi s'approprie Christ comme un
malade prendrait joyeusement l'unique remède
qui le doit infailliblement guérir. La foi
ne connaît ni doute, ni incertitude à
l'égard de Jésus. Par elle, le pauvre
pécheur peut dire en
vérité : « Le Fils de
Dieu m'a aimé et s'est livré
Lui-même pour moi »
(Galates II, 20). Elle met le coeur
en possession de toutes les promesses de Dieu, car
c'est en Christ qu'elles lui sont assurées,
ainsi que l'apôtre Paul l'exprime :
« Car autant il y a de promesses de Dieu,
en lui (Christ) est le Oui, et en lui l'Amen,
à la gloire de Dieu par nous. »
Toutes les promesses de Dieu s'accompliront en
faveur de celui qui croit, et Dieu sera
glorifié en les accomplissant par Christ.
Maintenant, demanderons-nous, le pauvre
pécheur qui, par la foi, a saisi
Jésus, n'est-il pas rendu bienheureux, de
malheureux qu'il était ? Si l'on
considère attentivement tout le
bénéfice qui lui en revient, l'on ne
peut douter qu'il en soit ainsi. Si même l'on
n'envisageait ce bénéfice qu'au point
de vue le plus élémentaire, quelles
richesses celui qui croit ne possède-t-il
pas ! Il est pardonné, justifié,
il a la paix avec Dieu, il avance joyeusement dans
le sentier de la vie, parce qu'il se rend au ciel
où Jésus l'a
précédé et l'attend.
On peut encore envisager, sous un autre aspect, le
bonheur que procure la foi. Elle rend le croyant
capable de pratiquer et d'accomplir de bonnes
oeuvres, de glorifier Christ par une confession
franche et publique de son nom ; tandis que
toutes les oeuvres qui s'accomplissent en dehors de
la foi sont « des oeuvres
mortes, » fruits d'un égoïsme
qui fait tout en vue de soi et nullement pour
manifester les vertus de Christ. L'homme qui n'a
pas la foi, fait tout en vue de sa propre gloire,
non pour la gloire de Jésus-Christ.
Glorifier Christ par une marche qui répond
à l'amour qu'il a manifesté en se
livrant à la mort et au jugement de Dieu
pour de pauvres pécheurs, est
réellement une partie du bonheur que procure
la foi.
Souffrir pour le nom de Christ, est même une
jouissance pour le coeur qui le connaît et
qui l'aime. Les apôtres, en se retirant de
devant leurs juges, se réjouissaient d'avoir
été jugés dignes de souffrir
pour leur Sauveur
(Actes V, 41).
C'est ainsi qu'est changée la vie de
quiconque croit en Jésus ; en cela
aussi se voit le contraste qui existe entre le
croyant et l'incrédule ; car, ce que le
croyant vit en la chair, il le vit dans la foi, la
foi au Fils de Dieu qui l'a aimé et qui
s'est donné Lui-même pour lui.
L'incrédule n'a pas un tel motif ;
aussi ne vit-il que pour lui-même, et non
pour Christ.
« AFIN QUE JE GAGNE
CHRIST »
(Philippiens. III, 7-16)
Dans un désert aride Mon
chemin est tracé :
Dans ce lieu triste et vide Pour moi Christ a
passé.
Il me conduit au Père, M'inonde de
bonheur ;
Et rien sur cette terre N'a d'attrait pour mon
coeur.
En Christ je me repose, Puis-je le suivre en
vain ?
Ou perdre quelque chose Quand Lui-même est
mon gain ?
Les biens de cette vie Ne font que
m'arrêter ;
Sa puissance infinie Me fait tout rejeter.
Heureux, dégagé, libre, Je marche
vers le ciel ;
Mon âme déjà vibre Du cantique
éternel.
La route est longue et dure, Mais non pas pour la
foi ;
Les peines que j'endure Sont utiles pour moi.
Si parfois je soupire En marchant isolé
Mon coeur ne saurait dire Que je suis
désolé ;
À la grâce parfaite J'ai constamment
recours,
Ton bâton, ta houlette Mo consolent
toujours.
O grâce merveilleuse ! Te
connaître ici-bas !
Telle est la part heureuse De qui suit tous tes
pas.
Et bientôt, dans ta gloire, Je te verrai,
Seigneur ;
J'ai la pleine victoire En toi, puissant
Sauveur.
SI VOUS NE CROYEZ PAS EN
JÉSUS-CHRIST,
LE FILS DE DIEU, VOUS PÉRIREZ
Qui que vous soyez, lecteur inconverti, qui
jusqu'à présent n'avez pas cru au
témoignage que Dieu a rendu au sujet de son
Fils, je vous conjure de m'accorder quelques
moments d'attention.
Quand Dieu, par sa parole puissante, eut
formé la terre et tout ce qu'elle contient,
II fit l'homme à son image
(Genèse I, 26, 27). Il le tira
de la poudre de la terre et souffla dans ses
narines une respiration de vie, et l'homme fut fait
en âme vivante
(Genèse II, 7).
L'âme est donc ce souffle de Dieu qui anime
notre corps, et, comme telle, elle ne peut
être anéantie ; elle est
immortelle. Elle peut être
séparée du corps, c'est la mort
physique ; le corps alors retourne dans la
poudre, mais l'âme ne cesse pas de vivre.
Que cette première vérité si
simple, mais si sérieuse, soit donc
profondément gravée dans votre coeur,
mon cher lecteur. Ce qui en vous pense,
connaît, veut, aime, souffre et jouit, ce par
quoi vous pouvez connaître, aimer et servir
Dieu, retenez-le bien, cela ne peut cesser et ne
cessera point d'exister, c'est-à-dire de
penser et de sentir, soit la souffrance, soit le
bonheur. Mesurez d'après cela la valeur de
cette âme, pour laquelle vous avez eu
jusqu'ici si peu d'attention, et pesez ces paroles
solennelles du Seigneur Jésus-Christ :
« Que profitera-t-il à un homme
s'il gagne le monde entier et
qu'il fasse la perte de son
âme ? »
(Matthieu XVI, 26.)
Ces paroles supposent une autre
vérité, non moins digne de votre
attention. L'âme ne peut être
anéantie, mais elle peut être perdue,
c'est-à-dire séparée de ce qui
peut la rendre heureuse, et en vertu même de
sa nature, c'est une perte
irréparable : elle est
éternelle.
O mon lecteur ! ne frissonnez-vous pas devant
cette pensée : l'éternité
de malheur pour l'âme, sans espoir de
répit, et ce peut être pour la
vôtre ? Ce souffle de Dieu, l'âme,
ne peut être heureuse qu'en communion avec
Dieu, la seule source du vrai bonheur ; mais
elle peut être à jamais
séparée de Lui ! Et que lui
restera-t-il ? Terrible perspective !
Oh ! craignez Celui qui peut détruire
l'âme et le corps dans la
géhenne ; prenez garde à votre
âme.
Pourquoi Dieu avait-Il fait l'homme, ainsi que nous
l'avons vu plus haut ? — Pour être
heureux. — Le Dieu souverainement bon ne
pouvait avoir d'autre pensée ; aussi,
après avoir achevé toute son oeuvre
et l'avoir contemplée, de cet oeil auquel
rien n'échappe, avait-Il solennellement
déclaré que tout était
très-bon.
Ni mal, ni souillure, ni souffrances, ni craintes,
ni chagrin, ni larmes, ni deuil, ni mort,
n'existaient dans ce lieu de délices
où Dieu avait placé l'homme en lui
donnant une compagne conforme à
lui-même pour partager ses joies. Rien ne
manquait à l'homme.
Ce bonheur a-t-il duré ? Est-il encore
l'apanage de ceux qui, comme le
premier homme, ont des âmes
immortelles ? Hélas ! qui ne sait
pour son propre compte qu'être heureux est
bien le désir et l'objet de l'ardente
recherche de tout coeur d'homme, mais que s'il y a
quelques jouissances passagères ici-bas, la
poursuite du bonheur est aussi vaine que celle
d'une ombre que l'on ne peut saisir. Tristesse et
déception, souffrances et amertumes, puis la
mort impitoyable pour terminer une vie courte et
remplie de labeurs et de peines ; voilà
le sort de l'homme maintenant, de quelque illusion
qu'il se leurre, de quelque faux éclat qu'il
se couvre, quelles que soient les distractions par
lesquelles" il cherche à écarter la
triste réalité. « L'homme
né de femme est de courte vie et
rassasié d'agitations. Il sort comme une
fleur, puis il est coupé ; et il
s'enfuit comme une ombre qui ne s'arrête
point »
(Job XIV, 1, 2).
Et quand son corps retourne à la poudre, que
devient son âme immortelle ? Un avenir
sombre et redoutable s'ouvre où nul oeil n'a
pu pénétrer. Dieu seul le fait
connaître.
D'où vient ce changement extraordinaire dans
l'oeuvre excellente que Dieu a faite ? Qui a
pu amener une ruine aussi
complète ?
Elle vient de l'artifice de l'audacieux adversaire
de Dieu, que la Bible nomme le serpent ancien, le
diable et Satan. Il séduisit Eve par sa
ruse, et entraîna elle et Adam dans la
désobéissance envers Dieu. Dieu avait
dit : « Quant à l'arbre de la
science du bien et du mal, tu n'en
mangeras point ; car
dès le jour que tu en mangeras, tu mourras
de mort »
(Genèse II, 17). Satan
dit : « Non, non, vous ne mourrez
point » (Genèse III, 4). Et
l'homme crut Satan, et choisit d'être
indépendant de Dieu pour tomber dans la
dépendance du diable et de ses propres
convoitises. Quoi qu'en eût dit Satan, qui
est menteur dès le commencement, la sentence
que Dieu avait prononcée dut recevoir son
exécution ; l'homme pécheur
devint sujet à la souffrance et à la
mort, et, chassé loin du paradis où
Dieu Pavait placé, il dut vivre sur la terre
et manger son pain à la sueur de son visage,
en attendant le moment de la dissolution de son
corps.
Or, la conséquence de cette triste chute
s'est étendue sur toute la
postérité d'Adam. Le fils qu'il
engendra, naquit à son image et à sa
ressemblance. D'une source empoisonnée ne
peut sortir une eau pure. Par un seul homme le
péché est entré dans le monde
et par le péché la mort, et ainsi la
mort a passé à tous les hommes en ce
que tous ont péché
(Romains V, 12). Ainsi entre les
hommes, devant le Dieu juste et saint, il n'y a
point de différence : tous sont
pécheurs et privés de la gloire.
Telle est la cause de l'état dans lequel
l'homme se trouve actuellement dans le monde, la
cause de la douleur, du mal et de la mort qui y
règnent : c'est le péché,
et, à cause du péché, la
séparation d'avec Dieu ; car le
méchant ne peut habiter avec Dieu
(Psaume V, 4). Vous êtes, mon
cher lecteur, dans cet état et cette
condition misérables, tels
que nous les représente la Parole de Dieu
qui ne peut mentir, et la raison en est que vous
êtes pécheur. Ce n'est pas à
vous d'en juger par vos lumières ou celles
d'autres hommes aussi coupables devant Dieu que
vous. Vous n'avez pas h comparer votre
état à celui d'autres que vous
estimeriez moins bons que vous, ou à le
mesurer suivant des règles de
moralité et l'appréciation d'hommes
pécheurs comme vous. C'est à Dieu, en
la lumière pure duquel vous avez à
paraître, c'est à Lui seul de porter
un jugement vrai sur ce que vous êtes, et ce
jugement, c'est que « le coeur de
l'homme, rusé et
désespérément
malin », est mauvais dès sa
jeunesse ; c'est qu'il est sans force pour
faire le bien et se tourner vers Lui, et que
l'homme est perdu sous la juste condamnation que
mérite le péché. Cela
étant, n'allez pas, dans votre aveuglement,
prétendre à fixer ce que Dieu doit
être à l'égard d'un être
tel que vous. Ne dites pas : Il est trop grand
pour s'occuper de moi, et que peuvent lui importer
mes actions ? ou bien : II est trop
miséricordieux pour vouloir me
condamner ; mes fautes, après tout, ne
sont pas bien grandes.
Non, non, Lui-même vient se placer devant
vous, dans toutes les exigences de sa
majesté sainte et juste, et prononce la
sentence contre le péché, contre tout
péché, et cette sentence, c'est la
mort. Oh ! ne vous séduisez donc
pas.
Sachez-le bien ; dans votre état
naturel, votre âme immortelle est
séparée de Dieu par le fait du
péché, et si vous mourez dans cet
état, votre âme est
perdue. Mot redoutable ! Qui peut en sonder
toute l'horreur ?
Mais au sein des ténèbres brille une
lumière qui n'effraye pas ; au milieu
de la souffrance se fait entendre une voix pleine
de douceur, au fond de la demeure de la mort
retentit une voix puissante. Écoutez,
ô mon cher lecteur, ce qui, par sa grandeur
et sa beauté, surpasse tout ce que
l'imagination de l'homme peut concevoir.
Ce Dieu redoutable, le Fort, le Terrible, le Saint,
le Juste, qui ne peut tenir le coupable pour
innocent, devant lequel le pécheur comme tel
ne peut paraître que pour son
éternelle condamnation, ce Dieu, dans sa
sagesse insondable et son ineffable amour, a
trouvé un moyen de tirer l'homme coupable de
la ruine et de la perdition où il
était plongé pour jamais. Dieu a eu
pitié de lui, ses entrailles de
miséricorde ont été
émues, et II a dit : "Garantis-le, afin
qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai
trouvé la rançon »
(Job XXXIII, 24). Ce moyen, le seul
qu'il y eût ; cette rançon, la
seule qui fût d'un assez haut prix, ô
homme pécheur, contemple-le bien, c'est la
mort de son Fils unique et bien-aimé, car
« Dieu a tant aimé le monde qu'il
a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie
éternelle » (Jean III, 16). Et
maintenant, celui qui croit à cette parole
peut dire : « Dieu a garanti mon
âme, afin qu'elle ne passât point par
la fosse, et ma vie voit la
lumière »
(Job XXXIII, 28).
Mais, remarquez-le bien, il est dit :
« Afin quequiconque
croit en Lui ; » il s'agit
donc de croire, de recevoir ce témoignage
que Dieu rend : qu'il a tant aimé le
monde, qu'il a donné son Fils unique, parce
qu'il n'y avait pas d'autre moyen de salut pour des
pécheurs perdus. Celui qui reçoit ce
témoignage a donc scellé que Dieu est
vrai, et il a la vie éternelle ; son
âme est sauvée pour jamais.
« Mais qui ne croit pas au Fils ne verra
pas la vie, mais la colère de Dieu demeure
sur lui »
(Jean III, 33,36).
Mon cher lecteur, voilà maintenant pour vous
l'alternative : Si vous demeurez dans votre
état naturel, — pécheur,
incrédule, méprisant le don de
grâce de Dieu, la vie éternelle (voyez
Romains VI, 23), parce que vous ne
vous en souciez pas, ou que vous ne croyez pas en
avoir besoin — vous êtes sous la
condamnation, et votre part, si vous persistez,
sera pour l'éternité loin de Dieu,
dans les ténèbres de dehors,
où il y a des pleurs et des grincements de
dents. Il ne servira de rien de mettre en avant vos
bonnes oeuvres, votre moralité, votre
honnêteté, votre bienveillance.
Pour qu'il n'y ait plus de condamnation, il faut
être « en Christ » une
nouvelle création
(Romains VIII, 1 ;
Galates VI, 15) ; et cela n'a
lieu que si l'on croit : en
Jésus : car « à tous
ceux qui l'ont reçu, il leur a donné
le droit d'être enfants de Dieu, savoir
A CEUX QUI CROIENT EN SON NOM. »
Cher lecteur, mépriserez-vous un si grand
amour, une oeuvre si excellente accomplie par Dieu
Lui-même au prix de la mort de son
Fils ? Rejetterez-vous comme une chose peu
désirablele don gratuit
qu'il veut vous faire, un plein salut par le sang
de Jésus versé sur la croix, un
bonheur éternel en sa présence, dans
son ciel ?
Oui, comme Dieu, voulait qu'Adam fût heureux
et lui avait donné pour cela tout ce qu'il
fallait, Dieu veut aussi que vous le soyez, mais
d'un bonheur d'autant plus excellent qu'il a acquis
à un prix infini, si je puis dire ainsi, le
droit de vous en faire jouir. Dieu veut que tous
ceux qui ont cru au nom de son Fils
bien-aimé soient un jour rendus conformes
à l'image de ce Fils ; enfants de Dieu,
ils sont héritiers de Dieu,
cohéritiers de Christ ; ils seront
assis avec Lui sur son trône, et dans une
gloire et une joie indicibles, ils régneront
avec Lui aux siècles des siècles
(Romains VIII, 29,
17 ;
Apocalypse III, 21 ;
XXII, 5).
Radieuse et ravissante perspective ! Ne
croyez-vous pas qu'il vaille la peine de s'occuper
de ces réalités vivantes, et de peser
la valeur des choses qui se voient et qui ne sont
que pour un temps, les délices du
péché et les convoitises et les
vanités d'un monde qui passe, pour faire
place aux tourments éternels, en les
comparant au poids éternel de gloire des
choses invisibles et éternelles,
auprès de ce Dieu dont la face est un
rassasiement de joie. Ah ! que servira-t-il si
un homme gagne tout le monde et qu'il fasse la
perte de son âme ? Au lieu du bonheur
ineffable et de la gloire que Dieu vous offre,
aimeriez-vous mieux rester dans votre misère
et périr à jamais ?
Oh ! je vous en supplie, cher ami qui lisez
ces lignes, ne tardez pas un moment à
résoudre pour vous ce
grand problème, en venant à Celui qui
vous appelle et qui seul sauve les âmes.
C'est pour cela qu'il est venu sur la terre, et
maintenant tout est préparé pour
vous : pardon, paix, joie, salut parfait et
éternel. Pourquoi attendre ? Le temps
fuit d'une aile rapide ; l'occasion perdue ne
se retrouve point. Que savez-vous si demain vous
serez encore ici-bas ? Quelles que puissent
être les apparences, votre dernière
heure est peut-être très-proche. Si
vous n'avez pas choisi Christ pour votre portion,
où irez-vous ? Le seuil redoutable de
la mort une fois franchi, l'on entre dans un
état immuable. Il n'y a plus lieu à
la repentance ni rien à espérer pour
ceux qui ont refusé de venir à
Jésus pour avoir la vie ; il n'y a plus
rien à craindre pour ceux qui ont
trouvé en Lui la vie éternelle.
L'étang ardent de feu et de soufre à
jamais pour les uns ; pour les autres, une
allégresse éternelle dans la sainte
cité où est le trône de Dieu et
de l'Agneau, où un fleuve d'eau vive les
rafraîchit à jamais, où Dieu
Lui-même est tout pour eux. Lisez
Apocalypse XXII, 1-5.
Direz-vous : Un tel bonheur n'est pas pour
moi ; je suis trop indigne ; je suis
incapable de rien faire pour plaire à Dieu.
Vous êtes justement dans l'état qui
convient pour que Jésus vous sauve. C'est
pour des indignes, c'est pour ceux qui ne peuvent
rien faire que Jésus est venu. Lisez
Luc V, 30 32 ;
VII, 36-50. Avez-vous jamais
pensé au brigand qui fut crucifié en
même temps que Jésus ?
(Luc XXIII, 39-43.) Fût-il
jamais quelqu'un de plus indigne
par sa vie passée ? Quelle bonne oeuvre
pouvait-il faire maintenant qu'il était
cloué sur la croix ? Il allait mourir
après une vie de crimes. Mais il
reconnaît et confesse son état et sa
misère, et, loin de
désespérer, il se tourne avec
confiance vers Jésus. Et Jésus le
repousse-t-il ? Non :
« Aujourd'hui, » lui dit-Il,
« tu seras avec moi dans le
paradis. » Et le brigand échange
une mort ignominieuse contre une couronne de
vie.
. Faites comme lui ; tout indigne que vous
soyez, confiez-vous à Jésus, et,
comme à lui, Jésus vous donnera le
droit d'entrer dans la sainte cité ; au
paradis de Dieu, il vous sera donné de
manger de l'arbre de vie.
Mais si vous ne voulez pas croire ; si par
indifférence, amour du monde ou orgueil,
vous refusez votre coeur à l'appel de
grâce qui vous est encore adressé,
sachez-le bien, vous PÉRIREZ. Que reste-t-il
pour celui qui foule aux pieds le Fils de Dieu et
qui outrage l'Esprit de grâce ?
« À moi la vengeance, moi je
rendrai, dit le Seigneur. C'est une chose terrible
que de tomber entre les mains du Dieu
vivant »
(Hébreux X, 29-31).
Que Dieu, dans sa bonté infinie, vous fasse
la grâce, cher lecteur, de bien envisager le
danger terrible que vous courez en retardant d'un
seul moment de venir à Christ ; qu'il
vous donne de vous réfugier vers Lui qui
vous mettra à l'abri de la colère
à venir, et là, bravant tout danger,
le coeur plein d'une joie ineffable et glorieuse,
vous pourrez chanter :
Mon âme en paix
désormais se repose ;
Rien ici-bas ne saurait
l'ébranler ;
Car Jésus-Christ est l'auteur et la
cause
De mon salut. Qu'aurais-je à
redouter ?
Mon coeur ravi tressaille
d'allégresse :
J'ai trouvé Christ, le parfait
Rédempteur.
Craindrais-je encore ou combat ou
détresse ?
Non, en Jésus je suis plus que
vainqueur.
Je parcours donc mon sentier sur la terre,
En pleine paix, attendant l'heureux jour,
Où, par Jésus, introduit près
du Père,
J'adorerai son ineffable amour.
Là, pour toujours, dans la gloire
éternelle,
Je chanterai ton amour, ô Sauveur !
Ton sang versé pour moi, pécheur
rebelle,
Ta croix, ta mort ! — Oh ! quel
parfait bonheur !
Sur cette terre, en fournissant ma course,
Mon pauvre coeur souvent se trouve las ;
Mais Christ a mis en moi la vive source.
Je n'ai plus soif ; et Lui soutient mes
pas.
Seigneur Jésus ! mon bonheur et ma
gloire,
Ma part, mon tout et pour
l'éternité.
Par toi bientôt, en chantant ta victoire,
Dans les hauts cieux je serai
transporté.
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