LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
QUATRIÈME
ANNÉE 1877
L'ACCOMPLISSEMENT DE LA
PROPHÉTIE
DU
PSAUME XXII
« Et Jésus leur dit : II
est ainsi écrit ; et ainsi il fallait
que le Christ souffrît et qu'il
ressuscitât d'entre les morts le
troisième jour, et que la repentance et la
rémission des péchés fussent
prêchées en son nom à toutes
les nations, en commençant par
Jérusalem. »
(Luc XXIV, 46, 47.)
Un grand nombre de passages de l'Ancien Testament
nous présentent, sous la forme de types
ou de figures, la grande oeuvre d'expiation que
le Christ a accomplie sur la croix ; tandis
qu'en d'autres l'Esprit de prophétie montre
ce qui se passait dans le coeur du Seigneur
Jésus lui-même, lorsqu'il était
ici-bas, souffrant avec nous et pour nous. Dans
cette seconde classe d'Écritures, le Psaume
XXII occupe une place remarquable, en ce que
l'Esprit de Christ y exprime à l'avance les
souffrances que le Sauveur a endurées
lorsqu'il était cloué au bois.
Il ne faut pas supposer que les prophètes,
ces saints hommes que Dieu a employés
autrefois pour nous communiquer ses pensées,
eussent une pleine intelligence du sens intime de
leurs écrits ; ils avaient aussi
à sonder la parole prophétique qu'ils
apportaient, et dont la portée
dépasse de beaucoup toute l'intelligence
qu'ils pouvaient en avoir. C'est ce que nous voyons
par les paroles de l'apôtre Pierre, qui nous
dit que « la prophétie n'est
jamais venue par la volonté de l'homme, mais
de saints hommes de Dieu ont parlé
étant poussés
par l'Esprit-Saint ; » et, dans
un autre endroit : « le SALUT duquel
les prophètes qui ont
prophétisé de la grâce qui vous
était destinée, se sont
informés et enquis avec soin, recherchant
quel temps ou quelle sorte de temps l'Esprit de
Christ qui était en eux indiquait, rendant
par avance témoignage' des souffrances qui
devaient être la part de Christ et des
gloires qui suivraient ; et il leur fut
révélé que ce n'était
pas pour eux-mêmes, mais pour vous qu'ils
administraient ces choses qui vous sont maintenant
annoncées par ceux qui vous ont
annoncé la bonne nouvelle par l'Esprit Saint
envoyé du ciel, dans lesquelles choses les
anges désirent de regarder de
près »
(2 Pierre I, 21 ;
1 Pierre I, 10-13).
Nous avons donc aussi à examiner les
écrits prophétiques, et nous pouvons
le faire à la lumière merveilleuse
que le Saint-Esprit nous fournit dans l'histoire
des faits accomplis que nous rapportent les
écrivains du Nouveau Testament. Nous avons
ainsi une pleine certitude au sujet du SALUT qui
est fondé sur l'immuable et éternelle
Parole de Dieu.
Ce qu'il y a eu de plus terrible pour Christ dans
la croix, et de plus amer dans la coupe de douleurs
qu'il a dû boire, c'est le fait que, durant
ces heures de souffrance où les
ténèbres couvraient la terre, II fut
abandonné de Dieu. Lui, qui avait connu
comme nul autre n'a pu et ne pourra le
connaître, ce que c'est que de jouir de la
clarté de la face de Dieu, dans une
marchesur la terre telle qu'il
faisait tous les jours les délices de son
Père, — ayant mis alors son âme
en oblation pour le péché, II dut
goûter la mort comme gages du
péché, porter dans son propre corps
les péchés dont son âme pure et
sainte était seule capable de
connaître toute l'horreur, et éprouver
en même temps le poids du jugement de Dieu
contre le péché.
Voilà ce que l'Esprit prophétique
nous montre en tout premier lieu dans le Psaume
XXII, qui commence par les paroles mêmes
qu'arracha à l'âme de Christ sa
souffrance indicible : « MON DIEU,
MON DIEU, POURQUOI M'AS-TU
ABANDONNÉ ? »
Toute espèce de souffrances remplissaient
alors la coupe de Christ. Non-seulement II
souffrait de la part de Dieu pour les
péchés, mais II souffrait aussi de la
part des hommes pour la justice.
Les hommes ont profité, pour donner cours
à leur haine contre Lui, du moment
même où II s'offrait en sacrifice pour
le péché. Aveuglés et
poussés par l'adversaire, ils n'ont pas
hésité à couvrir d'opprobres
et d'outrages la sainte personne du Fils de Dieu.
C'était, comme Jésus le leur avait
dit : « leur heure et le pouvoir des
ténèbres »
(Luc XXII, 53). Juifs et Gentils
s'étaient ligués contre Lui.
Toute cette souffrance est aussi décrite
dans le
Psaume XXII. On y trouve d'abord ce
qu'il y avait de plus douloureux pour le coeur de
Christ. Il voyait rangé contre Lui
Israël, ce peuple bien-aimé de Dieu,
ceux au milieu desquels Lui, Jésus, avait
vécu et enseigné et fait tant de
miracles, ceux qui ailleurs sont
désignés comme étant
« ses amis »
(Zacharie XIII, 6 ; comparez
Jean I, 11).
Les chefs de ce peuple auquel Dieu avait
accordé tant de privilèges
(Romains IX, 3-5), sont
représentés dans le Psaume sous la
figure des « taureaux de
Basan, » — animaux renommés
que l'on élevait dans les meilleurs
pâturages du beau pays de la promesse.
Non-seulement ceux d'Israël se sont
élevés contre Christ, mais ils
expriment leurs injures, pleines d'une raillerie
outrageante, dans les termes mêmes dont le
diable s'est servi lorsqu'il vint le tenter au
désert : « Si tu es le Fils
de Dieu (1), Lui
disent-ils, descends de la croix »
(Matthieu XXVII, 40).
Les Juifs se moquaient de Christ en défiant
sa divinité qu'ils niaient, de le faire
sortir de la position que, volontairement, II avait
prise pour accomplir les desseins de Dieu.
Tout cela n'est-il pas dépeint d'une
manière parfaite dans les
versets 12-13 du Psaume ?
— « Plusieurs taureaux m'ont
environné ; de puissants taureaux de
Basan m'ont entouré. Ils ont ouvert leur
gueule contre moi comme un lion déchirant et
rugissant ! »
Avec quelle poignante vérité est
décrite dans les versets suivants la douleur
que durent produire sur
l'âme pure de Christ un tel mépris et
une rage pareille ! « Je me suis
écoulé comme de l'eau, et tous mes os
sont déjoints ; mon coeur est comme de
la cire, s'étant fondu dans mes
entrailles ; ma vigueur est
desséchée comme de la brique, et ma
langue tient à mon palais, et tu m'as mis
dans la poussière de la
mort ! »
L'amour divin était devenu, pour ces hommes,
un sujet de moquerie. Ils outrageaient tout ce
qu'il y avait de saint dans la nature de Christ, de
dévoué dans son coeur aimant, et
foulaient aux pieds toute pitié et toute
justice. C'est dans de telles circonstances que
Christ a connu la mort ; qu'il est descendu
dans « la poussière de la
mort ; » et c'est là aussi
que le peuple qui avait été l'objet
des soins constants de Dieu, a fait ressortir la
profondeur de l'abîme de dégradation
morale où le péché a
plongé l'homme.
Les principaux sacrificateurs, les scribes, les
anciens, toutes les classes du peuple
d'Israël, même les brigands
crucifiés avec Christ, s'unissaient pour
verser leurs outrages sur le Fils de Dieu. Nous
lisons en
Matthieu XXVII, 39-44 :
« Et ceux qui passaient par là
l'injuriaient, hochant la tête, et
disant : Toi qui détruis le temple et
le bâtis en trois jours, sauve-toi
toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends
de la croix. Et pareillement aussi les principaux
sacrificateurs avec les scribes et les anciens, se
moquant, disaient : II a sauvé les
autres, il ne peut se sauver lui-même ;
s'il est le roi d'Israël, qu'il descende
maintenant de la croix, et nous croirons
en lui. Il
s'est confié en Dieu ; qu'il le
délivre maintenant, s'il tient à
lui ; car il a dit : Je suis Fils de
Dieu. Et les brigands qui avaient été
crucifiés avec lui l'insultaient de la
même manière. »
Ainsi s'accomplissaient littéralement les
paroles de notre Psaume,
versets 6-8 : « Moi
je suis un ver et non point un homme, l'opprobre
des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi ;
ils me font la moue, ils branlent la
tête ; il s'abandonne, disent-ils,
à l'Éternel ; qu'il le
délivre et qu'il le retire, puisqu'il prend
son bon plaisir en lui. »
Mais les Juifs ne furent pas seuls contre Christ
dans cette heure de ténèbres. Les
Romains, qui avaient alors comme nation la
suprématie dans le monde, y prirent aussi
leur part. Dans le Psaume, ils paraissent sous la
figure du « chien, »
animal impur, et dont le nom chez les Juifs
était un terme de mépris. Les Romains
faisaient partie de ces Gentils exclus de
l'héritage de Dieu et dont l'apôtre
Paul parle en
Éphésiens II, 11-12,
de la manière suivante :
« C'est pourquoi, souvenez-vous que vous,
autrefois les nations dans la chair, qui
étiez appelés incirconcision par ce
qui est appelé la circoncision faite de main
dans la chair (c'est-à-dire par les
Juifs), vous étiez en ce temps-là
sans Christ, sans droit de cité en
Israël, et étrangers aux alliances de
la promesse, n'ayant pas d'espérance et
étant sans Dieu dans le monde. »
Toutes les promesses de Dieu ont été
faites aux Juifs, descendants d'Abraham. Les
Gentils en sont exclus, et s'ils y ont part
spirituellement, c'est par pure
grâce. La femme cananéenne, acceptant
pour elle-même cette place de mépris,
disait : « Les chiens mangent
des miettes qui tombent de la table de leurs
maîtres »
(Matthieu XV, 27).
La part qu'ont prise les soldats romains dans la
mort de Christ est décrite avec une divine
précision dans les
versets 16-20 du Psaume :
« Car des chiens m'ont environné,
une assemblée de méchants m'a
entouré ; ils ont percé mes
mains et mes pieds. Je compterais tous mes os un
par un. Ils me contemplent, ils me regardent ;
ils partagent entre eux mes vêtements et
jettent le sort sur ma robe. Toi donc,
Éternel, ne t'éloigne point ; ma
force, hâte-toi de me secourir.
Délivre ma vie de l'épée, mon
unique de la patte du chien. (Comparez dans
l'évangile de
Jean, chap. XIX, versets 23, 24,
31-37.)
Mais il y eut un terme au déploiement de la
méchanceté et du pouvoir de l'homme
contre Christ. Malgré la demande instante
des Juifs pour qu'on rompît les jambes des
crucifiés, il ne fut pas permis aux soldats
romains, avec leurs mains impures, de porter cette
atteinte au corps de Christ. Tout ce qu'ils ont pu
faire a été de le clouer sur la croix
en lui perçant les mains et les pieds, de
partager entre eux ses vêtements et de jeter
le sort sur sa robe, puis enfin après sa
mort, de lui percer le côté. Leur,
pouvoir n'a pas été jusqu'à
lui ôter la vie par l'épée, ni
même, étant mort, à lui rompre
les jambes. Sa prière, que nous lisons dans
le Psaume, a été exaucée.
Le
verset 21 du Psaume parle d'un autre
ennemi de Christ qui, lui aussi, se trouvait
là : celui dont Jésus avait
dit : « Le chef du monde vient, et
il n'a rien en moi »
(Jean XIV, 30). C'est Satan, le
« lion déchirant et
rugissant, » celui qui avait le pouvoir
de la mort, et au sujet duquel on trouve la
prière : « Délivre-moi
de la gueule du lion, et réponds-moi en me
retirant d'entre les cornes des
licornes. » Cette prière aussi fut
entendue. Christ fut délivré du
sépulcre sans que sa chair ait vu la
corruption ; et, ressuscité d'entre les
morts le troisième jour, II annonce
aussitôt à ceux qu'il daigne appeler
« ses frères » la
relation bénie dans laquelle II les
introduit auprès de Dieu. Marie de Magdala
est chargée de ce joyeux message :
« Va, lui dit-Il, vers mes frères,
et dis-leur : Je monte vers mon Père et
votre Père, et vers mon Dieu et votre
Dieu »
(Jean XX, 17). C'est ainsi qu'il est
écrit dans notre Psaume, au
verset 22 : « Je
déclarerai ton nom à mes
frères, je te louerai au milieu de
l'assemblée. »
Dans le triomphe de la résurrection de
Christ, nous trouvons le salut, le pardon et la
paix. Que Dieu en soit à jamais
loué !
Cher lecteur, se pourrait-il qu'un jour la croix de
Christ se levât contre vous en
jugement ? Sachez que si ce n'est pas en elle
que vous cherchez le salut, elle deviendra le sujet
de votre terrible condamnation. Si noir que puisse
vous paraître le tableau de la haine et de la
méchanceté des ennemis de Christ, il
ne reproduit,
hélas !que trop
fidèlement ce qu'est le coeur naturel de
tout homme et ses pensées contre Dieu. C'est
donc le vôtre aussi ; si vous ne vous
êtes pas soumis au Seigneur, vous êtes
moralement du nombre de ses ennemis. Pensez-y, et,
pendant qu'il en est temps, fuyez la colère
à venir. C'est maintenant un jour de
grâce, parce que Christ a souffert pour les
péchés. Oh ! ne refusez pas ce
grand salut qui vous est offert en son nom et qui
est la part bienheureuse de tous ceux qui croient
en Lui.
LE JEUNE DOCTEUR
I
LE MESSAGE D'ADIEU
À la fin de l'année 1873, nous
nous trouvions réunis à la gare, un
certain nombre d'amis et moi, pour prendre
congé de quelques enfants de Dieu qui
quittaient Edimbourg. Les voyageurs étaient
une dame veuve, sa plus jeune fille et une
servante. Elles allaient retrouver trois autres
membres de la famille dans une des plus
agréables parties des Indes occidentales. Le
train était sur le point de partir, lorsque
la mère m'appela près de la
portière du wagon et, avec toute la tendre
sollicitude d'un coeur maternel, me dit :
- Vous veillerez sur John, n'est-ce pas ?
Promettez-le-moi !
- Volontiers, répondis-je, mais vous savez
que les jeunes gens ne se
soucient pas beaucoup d'être
surveillés par des hommes tels que moi.
L'instant d'après le train
s'ébranlait et emportait la mère loin
du lieu où elle laissait son fils, objet de
sa dernière requête.
La position de ce jeune homme comme médecin
à l'infirmerie l'avait empêché
de venir voir encore une fois, à leur
départ, sa mère et sa soeur.
Il devait rester encore quelques mois à
Edimbourg, puis, après avoir
perfectionné ses connaissances en visitant
Londres et les principales Facultés du
continent, son but était de rejoindre sa
mère aux Indes, où il voyait
déjà s'ouvrir devant lui une
brillante carrière de succès et
d'honneurs.
John était le plus jeune fils de sa
mère. Quelques mois auparavant, peu
après avoir atteint sa majorité, il
avait pris ses grades en médecine à
l'Université d'Edimbourg. Grand, bien fait,
agile, plein de force et doué d'une figure
attrayante où brillaient des yeux pleins
d'expression, toute sa personne commandait
l'attention. Ses facultés intellectuelles,
bien au-dessus de la moyenne, lui permettaient
d'apprendre promptement et de retenir
aisément tout ce dont il voulait se rendre
maître ; il y joignait un coeur tendre
et affectueux, une puissante force de
volonté, en même temps qu'un
caractère affable et facile, des
manières gracieuses et une disposition
constante à rendre service. Tout cet
ensemble de qualités qui le rendaient cher
aux siens, lui avaient acquis,
parmi ses camarades et ses professeurs, comme dans
le monde, la faveur générale.
C'était avec des sentiments bien
mélangés que la mère
chrétienne quittait ce fils si brillant
d'avenir. Elle savait que, s'il possédait
tout ce qui assure la faveur du monde, il lui
manquait ce qu'elle désirait ardemment et
par-dessus tout pour lui : la connaissance de
Jésus comme Sauveur et Seigneur ; la
soumission de son coeur et de tout son être
h Celui qui seul en est digne. Je ne
l'ignorais pas non plus. J'avais suivi John dans
toute sa carrière d'étudiant, et,
plus d'une fois, il m'avait entendu prêcher
l'Évangile. À diverses reprises
aussi, nous nous étions entretenus
franchement et intimement touchant le salut de
l'âme. Il semblait parfois
s'intéresser à ces entretiens, mais
toujours il les terminait en remettant à un
jour plus éloigné la
nécessité de se décider pour
Christ. Il préférait les jouissances
du monde, pauvre choix assurément, comme la
suite le montrera.
II
UNE PARTIE DE FOOTBALL ET SES SUITES
(2).
Je n'oubliai pas le dernier voeu que m'avait
exprimé la mère de John en partant.
J'eus d'ailleurs le plaisir de voir le jeune homme,
peu après le départ des siens,
assister le dimanche soir à la
prédication de l'Évangile. Mais de
nombreuses occupations remplissaient son temps et
le mien, de sorte que nous nous
rencontrâmes rarement, jusqu'au jour
où, dans le courant de février 1874,
nous fûmes rapprochés par un accident
qui lui arriva.
John aimait beaucoup les exercices violents
où il n'avait guère de rivaux ;
mais son jeu favori était celui de
football. L'ardeur et la
témérité qu'il y mettait lui
coûtèrent cher. Dans une partie
où il était engagé, à
la fin de janvier, lui et un de ses adversaires se
rencontrèrent en courant ; le choc fut
si violent que John fut précipité par
terre et se blessa grièvement au genou.
Insensible à la vive douleur qu'il
ressentait, il se releva et voulut continuer, mais
un évanouissement survint, et on le porta
dans la chambre qu'il occupait à
l'infirmerie.
Je ne savais rien de cette circonstance, lorsque,
vers le milieu de février, je reçus,
un samedi soir, quelques mots écrits sur sa
demande et m'appelant auprès de lui. Je me
hâtai de m'y rendre, et je trouvai ce jeune
homme, naguère si robuste, plus faible et
plus impuissant qu'un petit enfant. La blessure
qu'il avait reçue au genou et qui d'abord
avait semblé de peu d'importance, avait pour
ainsi dire ouvert la voie à une attaque de
fièvre rhumatismale des plus aiguës que
j'aie jamais vues. Le membre blessé
était placé dans un appareil, et
toutes les autres articulations étaient
douloureuses et incapables de mouvement ; le
seul qui lui fût possible était de
tourner quelque peu la tête de
côté et d'autre. Une douleur
aiguë au coeur indiquait les
désordres dont cet organe
était devenu le siège, et qui
venaient de l'abus que le malade avait trop souvent
fait de ses forces ; la sueur qui
littéralement ruisselait de chaque pore,
demandait les soins continuels d'une garde qui
essayait en vain de l'étancher sur sa figure
et sur son front.
Il me remercia d'être venu. Après
avoir écouté les détails qui
précèdent et lui avoir exprimé
mon chagrin de le trouver dans cet état, je
lui demandai si, de quelque manière, je
pouvais lui rendre service et pour quelle raison il
m'avait fait demander.
- C'est lundi prochain le 16, le jour du courrier,
je voudrais que vous écrivissiez à ma
mère.
Je lui dis que je serais heureux de le faire. Je
notai ce qu'il désirait que je disse, puis
j'ajoutai : Puis-je dire à votre
mère que vous avez trouvé le
Seigneur ? Elle désire certainement le
savoir.
Il tourna vivement son visage vers la muraille, et
tandis que des larmes involontaires roulaient sur
ses joues, il me répondit :- Je
voudrais pouvoir le dire ; je donnerais le
monde entier pour le trouver, mais je crains que
maintenant ce ne soit trop tard.
- Point du tout, répliquai-je ; il
n'est jamais trop tard aussi longtemps que vous
êtes en vie. Sa Parole dit :
« C'est maintenant le temps
agréable ; voici, c'est maintenant le
jour du salut. » Désirez-vous
réellement posséder Christ, mon cher
John ? Voilà toute la question.
Sa réponse peignait bien son
caractère.
- J'ai prié Dieu chaque jour, me
dit-il ; je désire maintenant trouver
Christ et être sauvé ; mais je
crains que cela ne serve à rien. En outre,
c'est une lâcheté de se convertir
maintenant. Je sais que c'est uniquement la crainte
de la mort qui me le ferait faire.
Une longue conversation s'ensuivit, dans laquelle
il m'ouvrit pleinement son coeur. De mon
côté, je cherchai à lui
montrer, aussi simplement qu'il me fut possible, la
voie de Dieu pour le salut ;
c'est-à-dire, d'une part, l'oeuvre
expiatoire et l'aspersion du sang de
Jésus ; et, d'un autre
côté, pour le pécheur, la
simple réception par la foi de la
grâce que Dieu lui offre,
indépendamment de toutes ses propres oeuvres
et de tous ses sentiments.
Après avoir lu la Parole de Dieu et
prié avec lui, je le quittai ; mais il
me recommanda de dire à sa mère que
maintenant, enfin, « il était
réellement désireux d'être
sauvé. »
Durant les jours où la fièvre
poursuivait sa marche pénible et
douloureuse, la vie de John fut en danger. Enfin,
la crise sembla passée, et ceux qui
soignaient le jeune docteur commencèrent
à espérer avec confiance un
rétablissement définitif.
Pendant un mois, après ma première
visite, je le vis régulièrement et
lui parlai de Jésus, lui montrant la
nécessité pressante de recevoir
Christ immédiatement. D'autres serviteurs du
Seigneur avaient aussi accès auprès
de lui, et je ne doute pas que Dieu ne se
servît d'eux
pourapprofondir les convictions
qui, évidemment, avaient
pénétré dans son
âme.
Une garde-malade qui avait la charge du quartier
placé sous ses soins, fut
désignée sur sa demande pour le
soigner dans sa maladie. Peu après ce que
j'ai raconté plus haut, remarquant qu'il
lisait une collection de traités
d'évangélisation elle lui
dit :
- Savez-vous, docteur, que l'on dit dans toute la
maison que vous êtes converti ?
- Oui, répliqua-t-il, je voudrais que ce
fût vrai ; je voudrais être
converti.
Cher lecteur, ces dernières paroles
expriment-elles votre état ? S'il en
est ainsi, vous éprouverez un vif
intérêt à savoir comment le
Seigneur répondit au désir
sincère du jeune docteur, dont nous
espérons donner la suite de l'histoire dans
notre prochain numéro. Mais n'attendez pas
jusqu'alors pour vous adresser directement au
Seigneur qui a les oreilles toujours ouvertes et
attentives à ceux qui l'invoquent d'un coeur
sincère.
ESPÉREZ-VOUS OU SAVEZ-VOUS QUE VOUS AVEZ LA
VIE ÉTERNELLE ?
Je prêchais l'Évangile dans un
endroit où je ne pouvais passer qu'une
journée. Dans l'après-midi, je
reçus la visite d'une jeune
chrétienne qui m'apprit que sa mère
avait promis de venir à la réunion du
soir. C'était une personne
âgée, nullement opposée aux
choses de Dieu, mais qui n'avait
jamais manifesté qu'elle eût connu la
puissance de l'Évangile pour donner la paix
à l'âme.
À la fin de la réunion du soir, comme
je me tenais près de la porte, je vis Madame
H..., que je reconnus d'après la
conversation de l'après-midi, passer
lentement devant moi. Je lui offris un petit
traité en lui exprimant mon désir
qu'elle n'éprouvât aucune
incommodité de la pluie qui tombait alors
à torrents. Elle me remercia et ajouta
qu'elle avait beaucoup joui de la
réunion.
J'avais parlé sur ces paroles :
« Sachez donc que ce salut de
Dieu a été envoyé aux
nations, et eux l'écouteront »
(Actes XXVIII, 28). Et je dis
à la vieille dame : J'ai la confiance
que vous connaissez maintenant le salut de Dieu et
que vous avez la vie éternelle.
- Je l'espère, répliqua-t-elle
sans montrer le désir de
s'éloigner.
- Mais pourquoi espérez-vous
seulement, ma chère dame, quand Dieu
veut que vous sachiez que si vous croyez en
son Fils, vous avez la vie
éternelle ?
- Je crois au Fils de Dieu, Monsieur ; mais,
tout ce que je puis dire, c'est que
« j'espère ; » et
je ne pense pas que personne puisse
« savoir » aussi longtemps
qu'il est dans ce monde. Si vous le permettez,
répondis-je, je vous montrerai un petit
verset de la Parole de Dieu qui mettra la chose
hors de doute.
- N'en prenez pas la peine, dit-elle. Je connais
bien la Parole de Dieu. Je l'ai
étudiée dès mon enfance, et je
ne pense pas que vous puissiez me
citer un seul verset qui ne me soit familier.
- Ce sont seulement quelques paroles, Madame
H...
- Eh bien ! dites-les,
répondit-elle.
Prenant de ses mains sa grande Bible, je l'ouvris
et lus : « Je vous ai écrit
ces choses, afin que vous sachiez que
vous avez la vie éternelle, vous qui
croyez au nom du Fils de Dieu »
(1 Jean V, 13). Je lus une seconde
fois ces paroles, puis je lui dis :
Croyez-vous au nom du Fils de Dieu ?
- Oui, répondit-elle avec
sérieux.
- Vous reconnaissez réellement que vous
êtes une pécheresse perdue et que le
sang que le Fils de Dieu a versé peut seul
ôter vos péchés ?
- Oui, je le sais.
- Vous avez abandonné toute pensée de
vous sauver par vos propres oeuvres ; vous
confessez que vous êtes ruinée,
coupable et perdue, et vous croyez simplement au
nom du Fils de Dieu ?
- Oui, répondit-elle de nouveau avec un
profond accent de sincérité.
- Eh bien, acceptant tout cela, avez-vous la vie
éternelle ?
- Je l'espère.
- Comment pouvez-vous encore dire ainsi ?
répliquai-je ; n'y a-t-il pas une
méprise dans votre esprit et ne mettez-vous
pas un mot pour un autre ? Vous affirmez que
vous croyez au nom du Fils de Dieu, et Dieu
dit : Je vous ai écrit afin que vous
sachiez que vous avez la vie
éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de
Dieu, et vous, au lieu de
savoir, vous dites que vous
espérez seulement.
- Laissez-moi lire le verset moi-même, dit la
vieille dame en ajustant ses lunettes. Elle lut et
relut d'abord pour elle-même, puis à
haute voix, en appuyant sur les mots :
« Je vous ai écrit ces choses afin
que vous SACHIEZ que vous AVEZ la vie
éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de
Dieu. »
L'Esprit de Dieu bénit ce saint message et
remplit de paix son coeur qui le recevait.
Élevant ses yeux, elle ajouta :
- N'est-ce pas étrange ? J'ai lu bien
souvent l'épître de Jean que j'aime
beaucoup, et jamais je n'avais remarqué ce
verset. Certainement, je l'avais lu auparavant,
mais il ne m'avait pas frappée comme
maintenant. Je suis bien heureuse, Monsieur, que
vous m'ayez parlé et montré ces
paroles. Est-il possible que j'aie
été jusqu'ici dans une telle
obscurité ? Elles étaient
là tout le temps, et si claires, et je ne
les voyais pas !
- Rendez grâces à Dieu de ce que vous
les voyez maintenant, lui dis-je. À
présent, vous croyez simplement ce qu'elles
affirment, n'est-ce pas ?
- Oui, c'en est fait avec
« espérer » et
« douter ; » je suis
sûre maintenant, et Dieu soit béni de
ce que vous avez appelé mon attention sur
cette déclaration du Seigneur.
Je terminai notre conversation et notre courte et
seule entrevue probable sur la terre par cette
question : « Et maintenant,
chère Madame H...si un ami
vient à vous rencontrer ce soir et vous
demande : « Avez-vous la vie
éternelle, » que
répondrez-vous ?
Avec un regard où rayonnait la joie de
l'assurance du salut, elle
répliqua :
- Je lui dirai : Je sais que j'ai la
vie éternelle, parce que je crois en
Jésus et que Dieu a dit :
« Je vous ai écrit ces choses afin
que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de
Dieu. »
Nous nous quittâmes pour ne plus nous revoir
ici-bas, car, bientôt après, j'appris
que Madame H., avait été
retirée auprès du Seigneur.
Mon cher lecteur, êtes-vous encore incertain
relativement au salut de votre âme, et par
conséquent n'avez-vous pas encore la paix
avec Dieu ? Espérez-vous
seulement, ou bien savez-vous que vous avez la
vie éternelle, et en
jouissez-vous ?
Soyez aussi simple que la personne dont je viens de
vous parler, et comme elle, recevez le
témoignage de Dieu. Si vous savez que vous
êtes un pécheur ruiné et perdu,
sans aucune espérance de salut en
vous-même (et c'est là une des parties
du témoignage de Dieu), regardez à
Jésus seul ; en Lui se trouve la
paix ; car celui qui croit en Lui a la vie
éternelle.
Correspondance
Nous remercions le correspondant qui a bien
voulu nous signaler une expression équivoque
dans un article du numéro de décembre
de l'année dernière (vol. III, page
237), et qui, à cette occasion, nous prie de
répondre à la question
suivante :
« Quel est le sens du mot
« chair, » dans le Nouveau
Testament ? » La phrase à
laquelle il est fait allusion est la
suivante : (la grâce laisse le croyant)
« dans la chair, mais non débiteur
à la chair. » II est
évident que le mot
« chair » est employé
ici dans deux gens différents. Pour
éviter l'équivoque, il aurait
été préférable de
dire : « Dans un corps où la
chair existe encore, mais où le croyant
n'est pas débiteur à la
chair. »
Dans le Nouveau Testament, le mot
« chair » a, en effet, deux
significations différentes.
1° Au sens physique, il veut
dire le corps, la partie matérielle
de l'homme ou des animaux. Voici quelques passages
où ce mot a cette acception :
Phil. I, 22, 24 :
« II est plus nécessaire à
cause de vous que je demeure dans la chair...
Si je dois vivre dans la chair, il en
vaut bien la peine. »
1 Corinth. XV, 39 :
« Toute chair n'est pas la
même chair, mais autre est celle des
hommes, autre est la chair des
bêtes. » II faut rattacher à
cette signification les passages où il est
question de la condition d'humanité, de
l'homme dans son corps sur la terre. Par
exemple :
Romains IX, 3: « Mes
parents selon la chair ; » et
encore
Rom. I, 3.
« Jésus-Christ né de la
semence de David selon la
chair. »
2° Au sens moral, la
« chair » désigne la
volonté et les pensées corrompues de
l'homme naturel, de l'homme tel qu'il est devenu
par le péché d'Adam. C'est donc le
principe du mal qui existe dans tous les hommes
descendus d'Adam pécheur, et qui est la
source de tout péché, — principe
qui, évidemment, n'existait pas dans
l'humanité de notre Seigneur
Jésus-Christ.
C'est en ce sens qu'il faut prendre le mot
« chair » dans les passages
suivants :
Romains. VII, 18 :
« Je sais qu'en moi, c'est-à-dire
en ma chair, il n'habite point de
bien. »
Galates V, 19 : « Les
oeuvres de la chair sont manifestes. »
Gal. VI, 8 : « Celui
qui sème pour sa propre chair
moissonnera de la chair la
corruption. »
Voyez aussi
Romains, VIII, 6-8.
C'est encore ainsi qu'il faut l'entendre dans le
passage
(Romains VIII, 9) où il est
question de ceux qui sont nés de
nouveau : « Vous n'êtes pas
dans la chair, mais dans l'Esprit, si du
moins l'Esprit de Dieu habite en
vous ; » c'est-à-dire, vous
n'êtes plus dans cette condition où le
mobile qui vous faisait agir était les
désirs de votre méchant coeur
naturel. Le croyant a un autre mobile, savoir le
Saint-Esprit de Dieu. Pour lui, « la loi
de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus l'a
affranchi de la loi du péché et de la
mort »
(Rom. VIII, 2) ; aussi est-il
écrit : « Ainsi donc,
frères, nous sommes débiteurs, non
pas à la chair, pour vivre selon la
chair ; car si vous vivez selon la
chair, vous mourrez ; mais si par l'Esprit
vous faites mourir les actions du corps, vous
vivrez »
(Rom. VIII, 12,13).
LES DEUX CHEMINS
« ENTREZ PAR LA PORTE
ÉTROITE ; car large est la porte, et
spacieux est le chemin qui mène à la
perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par
elle ; car étroite est la porte, et
resserré le chemin qui mène à
la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent
« (Matthieu VII, 13-14).
Vous le voyez, cher lecteur, il y a deux portes,
deux chemins et deux fins, et il n'y en a que
deux.
La porte large est celle par laquelle nous
entrons tous par notre naissance comme enfants
d'Adam pécheur et séparé de
Dieu. Le chemin qui s'ouvre après cette
porte est spacieux ; c'est celui
où tous, selon notre nature, nous nous
précipitons en suivant les goûts, les
convoitises, les pensées et les passions de
cette chair qui est inimitié contre Dieu et
qui ne peut plaire à Dieu ; c'est le
grand chemin où s'exerce et se
développe ce qui est du monde, savoir :
la convoitise des yeux, la convoitise de la chair
et l'orgueil de. la vie ; l'issue de ce chemin
est sombre, redoutable et terrible : c'est la
perdition.
L'autre porte est étroite : ce
n'est pas celle des bonnes oeuvres et d'une
moralité plus ou moins grande ; c'est
celle delà nouvelle naissance, sans laquelle
nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu, c'est
celle de la repentance envers Dieu et de la foi en
Jésus-Christ notre Seigneur
(Jean III, 5 ;
Actes XX, 21). Le chemin auquel elle
donne entrée est resserré :
c'est celui de la séparation d'avec
toute forme de mal et des souillures d'un monde qui
gît dans le méchant
(1 Thessaloniciens V, 22 ;
Jacques I, 27 ;
1 Jean V, 19),
chemin où l'on marche
à la suite de Jésus, ignoré,
méconnu et méprisé du monde,
mais dans la paix, et dans la lumière
glorieuse de la vérité et du salut.
Et quelle issue magnifique ! La vie
éternelle et bienheureuse dans la gloire
avec Lui !
Lecteur, dans lequel des deux chemins vous
trouvez-vous en ce moment ?
Le temps, dans sa course rapide, vous
entraîne vers l'une ou l'autre des deux
issues qui nous ont été
montrées : marchez-vous dans le
péché vers la perdition, ou dans la
sainteté en Christ vers la vie ?
Courez-vous insouciant vers la destruction
éternelle, ou joyeux en vous appuyant sur
Jésus, vers le prix de l'appel
céleste de Dieu dans le Christ Jésus,
c'est-à-dire vers une gloire
éternelle ?
Oh ! si en lisant ces lignes vous êtes
obligé de confesser que vous n'avez pas
encore quitté le chemin spacieux,
arrêtez-vous, je vous en conjure. Chaque pas
de plus vous rapproche de la perdition. Ne dites
pas : « Ce sera pour
demain ; » ne dites pas :
« II faut que je trouve un moment
convenable ; » ne dites pas :
« J'y
réfléchirai ; » non,
arrêtez-vous maintenant.
Pesez, ô lecteur, toute la valeur redoutable
de ce mot : LA PERDITION. Écoutez les
termes de ce problème solennel :
« Que profitera-t-il à un homme
s'il gagne le monde entier et qu'il fasse la perte
de son âme, ou que donnera l'homme en
échange de son âme ? »
(Matthieu XVI, 26.) Regardez en face
cette réalité terrible :
« II est réservé aux hommes
de mourir une fois, — et après cela le
jugement »
(Hébreux IX, 27) ; puis
plongez votre regard dans ce qui
suit ce jugement sans appel : « La
seconde mort, l'étang de feu »
(Apocalypse XX, 14).
Pensez-vous pouvoir subsister devant ce Dieu trois
fois saint, quand il amènera toute oeuvre en
jugement touchant ce qui est caché, et qu'il
jugera les secrets des hommes ?
(Ecclésiaste XII, 16 ;
Romains II, 16.) Pourrez-vous
séjourner avec le feu dévorant, avec
les ardeurs éternelles ?
(Ésaïe XXXIII, 14.)
Arrêtez-vous donc ! Fermez votre coeur
aux séductions et aux vaines illusions d'un
monde trompeur ; fuyez le dieu de ce
siècle qui veut aveugler vos pensées,
de peur que l'Évangile de la gloire de
Christ ne resplendisse pour vous. Prêtez
l'oreille à la voix bénie de Celui
qui, pour vous ouvrir la porte de la vie, est
descendu du ciel jusque dans la mort et qui, tenant
cette porte ouverte devant vous, vous dit :
Entrez !
Entrer, c'est aller à Jésus, comme un
pauvre pécheur perdu ; à Lui qui
a versé son sang pour ôter le
péché ; entrer, c'est croire en
Celui qui est venu chercher et sauver ce qui
était perdu.
Entrez maintenant, mon cher lecteur ; sans
tarder, sans hésiter un moment, tel que vous
êtes, venez à Jésus pour
être sauvé, pour être
lavé de vos péchés, afin que
vous puissiez subsister devant Dieu. Celui qui
croit en Lui à la vie.
Entrez ; car cette porte, ouverte maintenant
par sa grâce, ne le restera pas toujours. Un
moment vient où elle sera fermée sans
retour. En vain frappera-t-on alors. Quel sort
terrible pour ceux qui,
après avoir ouï tant de fois les
pressants appels de l'Évangile de
grâce, n'entendront plus que ces paroles
foudroyantes : « Je ne vous connais pas,
retirez-vous de moi ! » et pour lesquels il
n'y aura plus que les ténèbres de
dehors avec les pleurs et les grincements de
dents.
Hâtez-vous, entrez dans ce chemin de la vie
à la fin duquel vous trouverez Celui dont la
face est un rassasiement de joie, et à la
droite duquel il y a des plaisirs pour jamais.
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