Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. IV
QUATRIÈME ANNÉE 1877



LA MORT DE CHRIST
COMMENT ET POURQUOI

II

 Nous avons vu que la mort de Christ avait eu lieu par un effet de sa propre volonté et de sa divine puissance ; cela nous amène naturellement à notre seconde question :
Pourquoi Christ a-t-Il subi la mort ? Et d'abord, demandons-nous s'il est nécessaire de mourir pour quitter cette terre ? Dieu lui-même a, de bonne heure, résolu cette difficulté ; car il enleva Hénoc, le septième homme depuis Adam, le prenant avec Lui dans le ciel, sans qu'il passât par la mort. Il est écrit : « Par la foi, Hénoc fut enlevé pour qu'il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé parce que Dieu l'avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu » (Hébreux XI, 5 ; Genèse V, 22, 24).

Plus tard Dieu manifesta sa puissance de la même manière, en retirant à Lui le prophète Élie, qui monta aux cieux par un tourbillon à la vue de son serviteur Élisée.
De plus, le Seigneur a promis d'enlever de la terre, lors de sa prochaine venue, tous ceux qui croient en Lui. De même qu'Hénoc et Élie, sans passer par la mort, ils seront ravis ensemble pour aller à la rencontre de Jésus dans les airs (Jean XIV, 1-3 ; 1 Corinthiens XV, 51-53 ; 1 Thessaloniciens IV, 16, 17).

On voit donc qu'il n'est pas absolument nécessaire de mourir pour quitter cette terre. Pourquoi donc fallait-il que le Seigneur Jésus-Christ terminât sa vie de dévouement et de souffrances par la mort, et par une mort aussi terrible et aussi ignominieuse que celle de la croix?

N'était-Il pas le Fils de Dieu, le bien-aimé, l'objet de toutes les délices du Père, absolument saint et juste? Il ne connut pas le péché. Toutefois la mort est les gages du péché (Romains VI, 23); c'est par le péché que la mort est entrée dans le monde, et qu'elle a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché (Romains V, 12). Christ n'avait pas de péché, et, par conséquent, Il n'était aucunement sujet à la mort. Comment donc expliquer pourquoi Il l'a subie? Comment se rendre compte de la malédiction de la croix? car il est écrit « Maudit est quiconque est pendu au bois» (Deutéronome XXI, 23; Galates III, 13).

Dieu peut-Il abandonner un homme saint et juste au moment même où celui-ci achève son service et son témoignage de dévouement pour Dieu sur la terre? — Non. Dieu est saint et juste; Il aime les siens, et il est écrit « L'Éternel rachète l'âme de ses serviteurs, et aucun de ceux qui se confient en Lui ne sera détruit » (Psaume XXXIV, 22).

Écoutez cependant les paroles du Seigneur Jésus-Christ lorsqu'Il était sur la croix, les paroles de Celui qui a pu dire aussi, en parlant de Dieu : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent; » et encore, en s'adressant à Dieu son Père « Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donné à faire » (Jean VIII, 29; XVII, 4).

Les ténèbres avaient déjà régné pendant trois heures sur la terre depuis la sixième heure, c'est-à-dire midi; car c'est en plein midi que le soleil fut complétement voilé ce jour-là, et qu'une obscurité surnaturelle envoyée de Dieu enveloppa la terre. Les hommes avaient cloué son Fils unique sur la croix entre deux brigands. « Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une forte voix, disant Eli, Eli, lama sabachthani? c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » (Matthieu XX VII, 46.)

Voilà le fait merveilleux, le fait unique dans toute l'histoire des voies de Dieu. Dans cette heure suprême, Il abandonne celui qui est l'objet de ses délices. Or comment expliquer cela? Voilà la question sérieuse qui se pose devant nous, question d'une importance vitale pour chacun de nous, chers lecteurs. Écoutez encore quelques versets du Psaume XXII, dans lesquels le SaintEsprit annonce d'avance les souffrances de Christ, et où l'on trouve, avec des détails propres à nous le faire comprendre, le cri solennel que nous avons rappelé plus haut

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné, t'éloignant de ma délivrance, et des paroles de mon rugissement? Mon Dieu, je crie de jour, mais tu ne réponds point; et de nuit, et je ne cesse point. Toutefois tu es le Saint, habitant au milieu des louanges d'Israël. Nos pères se sont confiés en toi, ils se sont confiés et tu les as délivrés. Ils ont crié vers toi et ils ont été délivrés ; ils se sont appuyés sur toi, et ils n'ont point été confus. Mais moi je suis un ver et non point un homme, l'opprobre des hommes et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi : ils me font la moue, ils branlent la tête. Il s'abandonne, disent-ils, à l'Éternel ; qu'il le délivre et qu'il le retire, puisqu'il prend son bon plaisir en lui » 
(Psaume XXII, 1-8)

Voilà comment l'Esprit de Dieu exprime l'agonie d'âme indicible que le Christ a connue en face des moqueries des pécheurs endurcis qui l'avaient attaché à la croix et qui le contemplaient pendant cette heure de souffrance.
Dieu l'avait abandonné, s'éloignant de sa délivrance. Il criait, mais Dieu ne répondait point. Dieu le Saint, le Juste, avait délivré les pères d'Israël qui s'étaient confiés en Lui et qui n'étaient toutefois que des hommes faibles, entachés de péché ; mais, ce même Dieu ne délivrait point Celui qui, même comme homme, était absolument saint et juste, qui souffrait de la part des hommes pour la justice, et qui, en souffrant de cette manière, était en butte à la raillerie des méchants qui se moquaient de Dieu et qui foulaient aux pieds tout sentiment pur et saint. Pour quelle raison Dieu agit-il ainsi à l'égard de Christ ? Pouvez-vous y répondre, cher lecteur ?

Invoquons toute la science humaine, toute la justice, toutes les meilleures pensées des plus excellents d'entre les hommes, peuvent-ils nous expliquer ce mystère ? Hélas ! ils restent muets !
Ils ne sauraient quelle raison donner. Mais Dieu ne nous a pas laissés dans le doute. Il est écrit que Dieu a fait péché pour nous celui qui n'a pas connu le péché, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui (2 Corinthiens V, 21). « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu » (1 Pierre III, 18). « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts aux péchés, nous vivions à la justice » (1 Pierre II, 24). Voilà, cher lecteur, ce qui explique l'abandon de Christ par le Dieu juste et trois fois saint, qui a les yeux trop purs pour voir le mal, et qui ne peut pas regarder l'iniquité (Habacuc I, 13). Christ a souffert pour nous, c'est par sa meurtrissure que nous avons la guérison.

Avez-vous pris devant Dieu la place d'un pécheur perdu, et pouvez-vous joindre votre voix de confession et de louange à ceux qui disent au sujet de Christ : II a porté nos langueurs, et il s'est chargé de nos douleurs... Il a été navré pour nos forfaits et froissé pour nos iniquités... Nous avons tous été errants comme des brebis ; nous nous sommes détournés chacun en suivant son propre chemin, et l'Éternel a fait venir sur lui l'iniquité de nous tous » (Ésaïe LIII, 4-6).

Puissiez-vous le faire dès à présent, car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean III, 16).



LE CORPS BROYÉ ET LE COEUR BRISÉ

Nous avons lu, il y a quelques jours, une lettre datée de l'Australie, dont nous donnons ci-dessous le dernier paragraphe. L'écrivain, tout occupé de l'oeuvre du Seigneur, bien qu'il soit retenu sur un lit de souffrance, ne consacre que quelques lignes d'une lettre assez longue à parler de lui-même et de son histoire remarquable. Nous pensons que nos lecteurs nous sauront gré d'avoir porté à leur connaissance un témoignage aussi frappant de la bonté de Dieu révélée à une personne qui, avant l'accident qui l'a frappée, avait vécu dans une insouciance complète. Cet accident a été l'occasion dont Dieu s'est servi pour lui faire sentir son état de pécheur et lui révéler la grâce.
Il faut parfois de telles expériences pour briser le coeur endurci du pécheur et l'amener à connaître et à saisir la grâce qui lui est offerte.

Dans une oeuvre qui a pour objet de rendre réellement heureuse une pauvre créature perdue en la réconciliant avec Dieu, combien n'est-il pas étrange que la grâce de Dieu rencontre dans le coeur une résistance qu'elle doit vaincre pour pénétrer. Mais il n'y a pas de résistance qu'elle ne puisse surmonter. Bienheureux ceux qui se rendent bientôt, quand cette grâce les sollicite, mais dirons-nous encore : Heureux ceux qui, après avoir résisté, sont finalement vaincus, même s'ils sortent brisés de la lutte. Ils en sortent ayant trouvé le salut et rendant grâces à Dieu de tout ce qu'il a fait !
 

EXTRAIT DE LA LETTRE

Sidney, août 1876.

... Je suis invalide depuis dix ans et dix mois. Sur vingt-quatre heures, j'en passe vingt au lit. C'est de là que je vous écris ces lignes, couché sur le dos, incapable de me tourner à droite ou à gauche sans aide, et ne pouvant mouvoir d'autres parties de mon corps, sinon la tête et les bras.

J'étais marin, second capitaine sur l'un des navires à vapeur qui font le service de la côte (en Australie). En traversant une planche pour me rendre du quai sur le bâtiment qui était en réparation, mon pied se prit dans une chaîne, et je fis une chute dans laquelle je me brisai l'épine dorsale. Depuis ce moment, toute la partie inférieure de mon corps, avec les jambes, est devenue complètement inerte et insensible. J'ai passé quatorze mois à l'hôpital, sans sortir de mon lit une seule fois, et toujours couché sur le dos. Les os se sont rejoints, mais non la moelle épinière qui avait été littéralement broyée. J'avais de plus à la tête une large et profonde blessure dont subsiste encore la cicatrice effrayante à voir.

Mais je ne puis assez bénir le Seigneur pour cet accident qui m'est arrivé. De ce lit où je suis comme un mort vivant, II a fait la porte même du ciel. Il fallait que Dieu broyât ainsi mon corps pour briser mon coeur... Je suis encore ici-bas. Je suppose que le divin Raffineur ne voit pas encore son image suffisamment réfléchie en moi. Il sait ce qui convient. Que son saint nom soit béni

R. H.



LE GRAND TRÔNE BLANC

« Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s'enfuit et le ciel, et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d'après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs oeuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs oeuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l'étang de feu ; c'est la seconde mort, l'étang de feu. Et si quelqu'un n'était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l'étang de feu » (Apocalypse XX, 11-15).

Bien cher lecteur ! Tout homme doit avoir à faire avec le Fils de Dieu, « l'homme Christ Jésus ; » maintenant comme Sauveur, ou dans peu de temps comme Juge, quand le jour du salut sera passé et que la porte de la miséricorde aura été fermée pour toujours.
Avant que je ne passe à ce sujet solennel, laissez-moi vous adresser une question : Êtes-vous venu à ce Jésus, et avez-vous trouvé en Lui votre Sauveur ? Son sang précieux vous a-t-il lavé ? vous a-t-il donné une conscience purifiée et vous a-t-il sauvé de ce terrible jugement que nous révèle l'Écriture, — la seconde mort, « l'étang de feu » ? Si vous n'avez pas encore soumis votre coeur à Christ, je vous supplie de venir à Lui sans retard. Ne différez pas, vous n'en avez pas le temps. Oh ! ayez pitié de votre âme immortelle, ne jouez pas avec votre âme au bord même de cet étang ardent. Connaissez-vous l'instant où la mort vous saisira ? Il sera trop tard alors. Venez à Jésus. Il est maintenant assis sur un trône de grâce et non de jugement ; mais bientôt II se lèvera : la miséricorde pour vous aura fini son cours, et le jugement vous atteindra.

Pénétrez un moment avec moi dans le tabernacle où Dieu habitait aux jours qu'Israël était dans le désert. Où était alors le trône ? — Sur le propitiatoire, au-dessus de l'arche. — Qu'y avait-il sur ce propitiatoire, et qu'est-ce que les chérubins y contemplaient ? — Du sang. Oui, le sang était là pour répondre à ce qu'exigeait le trône, la présence de l'Éternel. Sur ce fondement seul, Dieu pouvait entrer en relation avec le peuple (Lévitique XVI).

Entrons avec le prophète Ésaïe dans le temple (Ésaïe VI). Là nous voyons encore le trône haut et élevé. Est-ce tout ? Oh ! non. L'autel est aussi là, parlant de grâce au pauvre prophète qui s'était vu perdu ; faites attention à cela. Le prophète ne dit pas : « Malheur à moi, car je ne suis pas aussi bon que je dois l'être. » Non ; il s'écrie : « C'est fait de moi. » — Qui lui a montré son état désespéré ? — Le Roi sur le trône. « C'est fait de moi, dit-il, car mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées. » —Mais qu'est-ce qui rend ensuite cet homme perdu propre à devenir le messager du même Roi ? C'est le charbon vif qui, pris sur l'autel, consume sa souillure.

Jean a vu une porte ouverte dans le ciel (Apocalypse IV). Une voix s'est fait entendre. Monte ici, lui dit-elle ; et, dans le ciel, il voit de nouveau le trône, mais entouré d'un arc-en-ciel. C'est le signe assuré d'une alliance de miséricorde pour cette pauvre terre souillée par le péché. Signe béni ! ô pauvre pécheur fatigué, quelle marque d'amour pour toi ! À toutes les exigences du trône, il est fait une réponse. La justice est satisfaite, et Dieu, dans sa grâce, t'annonce la paix par Jésus-Christ. Ne veux-tu pas croire et vivre ?

Mais nous arrivons à un autre trône. Quelqu'un y est assis pour un jugement sans miséricorde. Toute la noirceur et la souillure du misérable pécheur sont là en contraste avec l'éblouissante pureté de ce « grand trône blanc. » 0 pécheur ! quel doit être ton effroi ! Le tableau est sombre en vérité, et le jugement terrible, mais vrai. Oui, il est certain pour tous ceux qui sont là, se tenant devant le trône.
Lecteur, sais-tu quel est Celui de devant la face duquel la terre et le ciel s'enfuient ? « Oh ! dis-tu, c'est le Dieu tout-puissant. » —Écoute-moi, c'estun « homme. » — Quoi ! un homme ? — Oui, l'Homme que Dieu a destiné pour cela (Actes XVII, 31). Je te l'ai dit, chacun de nous doit avoir à faire avec le Fils de l'homme, comme Sauveur ou comme Juge. « Le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils... parce qu'il est fils de l'homme » (Jean V, 22-27). Et maintenant cet Homme s'est assis pour juger. Oh ! qui pourra subsister devant Lui ? Est-ce toi, pécheur, qui ne pourras t'enfuir ? tu seras là en sa présence redoutable, mais seulement jusqu'à ce que la sombre liste de tes nombreux péchés écrits dans les livres ait été épuisée contre toi, alors tu seras saisi par des mains puissantes et entraîné loin de la face du Juge dans l'étang de feu.

Mais quels sont ceux qui se tiennent en Sa présence dans ce moment solennel ? « Les morts ! » Pas une seule des âmes vivifiées ; celles-là ont eu part à la première résurrection. Devant le grand trône blanc se trouvent seulement « les morts, » ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie (Jean V, 24). Ils^ont là, debout devant le Juge, quand les livres sont ouverts ! La mer a rendu les morts qui étaient en elle ; la mort et le hadès également, et tous ces morts se trouvent en face du grand trône blanc, dont la splendeur fait ressortir encore plus l'horreur de leur condition.

Pécheur, où seras-tu dans ce jour redoutable ? Où seras-tu, toi qui trouves qu'il est noble et viril de suivre ta propre volonté, de tout braver, de pécher à la lumière du ciel, et toi aussi qui caches ton péché dans les ténèbres ? Te les rappelles-tu, ces péchés commis dans le secret, alors que nul oeil n'était là pour te voir ? Voudrais-tu que ces souillures ensevelies dans ton sein, ton plus intime ami les pénétrât ? Pour tout un monde, tu ne pourrais supporter, qu'elles fussent exposées aux regards ? Et tu oubliais l'oeil de Celui qui jamais ne sommeille, ni ne s'endort. Tu te rassurais dans la pensée que nul ne te voyait, au lieu de te souvenir de cette parole : « Toi, ô Dieu, tu m'as vu, » « même les ténèbres ne me cacheront point à toi. » Et maintenant ces péchés scellés et cachés dans ta poitrine, mais vus de Dieu, enregistrés par Lui, ils vont se retrouver au grand jour.

Que diras-tu, quand tu seras devant le trône, ayant à rendre compte même de toutes les paroles oiseuses que tu auras dites, et quand tu rencontreras Celui contre qui tous tes péchés ont été commis ? Ah ! je te vois, pauvre misérable créature tremblante, accablée sous le regard du Juge, dans cette profonde angoisse qui voudrait trouver un refuge, et il n'y en a point ; qui voudrait crier aux rochers et aux montagnes de tomber sur toi pour te cacher de devant sa face, mais les rochers et les montagnes ne sont plus ; tout a fui, et rien ne peut te soustraire à la présence de Celui qui est assis sur le trône.

Âme inconvertie, âme encore perdue, oh ! pense à ceci. Le Juge est l'Homme qui mourut pour sauver des pécheurs. Comment soutiendras-tu sa vue ? Ses yeux pleins d'amour maintenant auront cessé de te regarder avec tendresse et compassion ; semblables à une flamme de feu, ils te pénétreront de part en part. Sa voix remplie de douceur ne te dira plus : « Venez à moi, » mais tu l'entendras, semblable au tonnerre et au bruit des grosses eaux, proférer contre toi la sentence terrible et irrévocable.

Penses-tu peut-être pouvoir t'excuser en disant : O Seigneur, j'étais un homme pauvre sur terre ; j'avais à gagner péniblement mon pain ; mon travail était incessant et je ne pouvais consacrer beaucoup de temps à mon âme ? Non, nulle excuse n'aura de valeur. Ton Juge pourrait te dire : « Je sais ce que c'est d'être pauvre ; j'ai foulé ce sentier avant toi. Quand j'étais sur la terre, je n'avais pas même un denier à montrer à ceux qui m'interrogeaient touchant le tribut. Oui, les renards avaient leurs tanières, et les oiseaux du ciel leurs nids, et moi, le Fils de l'homme, je n'avais pas où reposer ma tête. » Pécheur, penses-y ! Le Christ a été dans toutes les circonstances où tu peux te trouver. Il a eu faim et soif ; II a souffert la fatigue ; II a été étranger, poursuivi, méprisé ; II a été persécuté et mis à mort. Quand tu seras devant Lui, dans cette unique et solennelle entrevue, semblable à l'homme qui n'avait pas l'habit de noces (Matthieu XXII, 12), tu auras la bouche fermée ; tu ne trouveras nulle excuse à présenter.

Mais peut-être tout espoir n'est-il pas perdu. Un autre livre est ouvert par le Juge, — le livrede la vie. Tu attends ; mais, hélas ! ton nom n'y est point. D'aucun de ceux qui sont là devant le trône, le nom ne] s'y trouve. Quelle attente ! quelle angoisse ! « Prenez-le, dit le juge inexorable, liez-le pieds et mains. » Et tu seras saisi, et avec le cri du désespoir sur tes lèvres, désespoir éternel ! tu seras jeté dans l'étang de feu. Oh ! quelle pensée ! L'éternité à passer dans les flammes, quand tu aurais pu être dans la gloire ; être à jamais dans les pleurs et les gémissements, au lieu de chanter en triomphe ; la mémoire et la conscience sans cesse à l'oeuvre pour te rappeler les occasions perdues, le Sauveur méprisé, le Dieu dont tu t'es joué ! Maintenant « la moisson est terminée, l'été a pris fin, » et toi, tu es « condamné. »
O pécheur, réveille-toi ! fuis la colère qui vient ! « Ne regarde pas derrière toi, ne t'arrête en aucun endroit de la plaine. » Tu n'as pas de temps à perdre. Le hideux cavalier, la mort, sur son coursier livide, te serre de près ; son glaive est levé sur ton sein, hâte-toi de courir au Sauveur. Il t'attend les bras ouverts, tout prêt à t'accueillir. Écoute sa voix ; II te dit : « Viens ! » Et ce qu'il t'offre, c'est le repos (Matthieu XI, 28). Ne veux-tu pas maintenant le recevoir de sa main ?

Ah ! ne dis pas : « Je ne suis pas digne ; je ne mérite ni le repos, ni rien de semblable ; j'ai été un si grand pécheur ! » Je sais tout cela. Mais le séraphin qui toucha les lèvres d'Ésaïe avec un charbon ardent, le fît-il parce que le prophète était digne ? Non. La lumière venant du trône lui avait montré sa souillure ; il reconnaît que c'en est fait de lui ; mais la grâce vient à ceux qui sont perdus et à eux seuls. Christ est-il mort pour ceux qui avaient quelque mérite ? — Non, mais pour des impies, des pécheurs, des ennemis (Romains V, 6, 8, 10). Grâce ineffable ! Il est mort pour le pécheur ! Est-ce là ce que tu es ? Alors il est mort pour toi, et Lui-même te dit : « Celui qui Croit en moi a la vie éternelle » (Jean VI, 47).

Maintenant donc, ô pécheur ! si tu viens devant le trône, et que là, dans la lumière de la sainteté de Dieu, tu te voies vil, souillé, perdu, oh ! rends grâces à Dieu, car là se trouvent aussi le sang, l'autel et l'arc-en-ciel pour t'annoncer la bénédiction. Le sang de Christ satisfait à tout ce que Dieu exige ; si tu trouves ton repos là où Dieu trouve le sien, tu es sauvé, et jamais tu ne paraîtras devant le grand trône blanc. « Celui qui croit... ne viendra pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean V, 24).

Mais si tu ne viens pas à Jésus, si tu ne trouves pas en Lui ton repos, sache-le, dans peu de temps, II prendra sa place sur le grand trône blanc, le trône du jugement. Tu paraîtras devant Lui comme Juge, tu l'entendras prononcer ta sentence, tu seras banni loin de Lui dans les ténèbres de dehors, et ce sera pour jamais !

Ah ! veuille le Seigneur, dans sa grande miséricorde, te réveiller, te convaincre profondément de ton état de péché et de ruine, et te faire sentir le besoin que tu as d'un Sauveur. Puisses-tu être amené à trouver en Jésus tout ce qu'il faut à ton âme pour le temps et l'éternité !
Puisses-tu venir à Lui aujourd'hui, pendant qu'il en est encore temps. À Lui en sera toute gloire !



LE SALUT EST-IL FACILE À OBTENIR ?

DIALOGUE

- Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?
- « Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé » (Actes XVI, 31).
- Est-ce là tout ? N'ai-je donc rien à faire ?
- Non, absolument rien. Que répond le Seigneur Jésus à ceux qui lui demandent : « Que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu ? » Il dit : « C'est ici l'oeuvre de Dieu, que vous croyiez eu celui qu'il a envoyé » (Jean VI, 28, 29).
- C'est bien simple, en effet ; mais je ne puis m'empêcher de trouver que c'est un moyen trop facile. J'ai peine à admettre que Dieu n'exige rien de moi pour me recevoir en grâce.
- Il n'exige rien. Il remet gratuitement toutes les fautes. Il ôte tous les péchés de ceux qui croient en son Fils.
- Mais n'est-ce pas là passer bien légèrement sur le péché ? Dieu n'a-t-il pas les yeux trop purs pour voir le mal, et peut-il tenir le coupable pour innocent ?
- Ce que vous venez de dire en dernier lieu est parfaitement vrai. Il faut que les exigences de la sainteté et de la justice divine soient maintenues ; mais s'il n'en coûte rien au pécheur pour être sauvé, parce qu'il ne pouvait rien donner, n'allez pas croire qu'il n'en ait rien coûté à Dieu.
Examinons à la lumière de la Parole de Dieu si le péché est à ses yeux une chose de peu de conséquence, et quel est le prix auquel il a payé le droit de faire maintenant grâce librement et gratuitement, même aux pécheurs les plus vils.
Quels sont, d'après les Écritures, les gages du péché ?
- C'est la mort (Romains VI, 23).
- Très-bien. L'apôtre Paul dit encore : Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que TOUS ont péché (Romains V, 12). Vous êtes donc sous cette sentence de mort, vous pécheur. Pouvez-vous y échapper en faisant dès aujourd'hui les oeuvres les plus excellentes et les plus nombreuses possibles ?
- Non, assurément.
- Il faut donc que vous subissiez la mort et toutes les conséquences qui la suivent. Or, « après la mort, le jugement, » car Dieu amènera toute oeuvre en jugement ; ou bien il faut qu'il y ait un moyen par lequel Dieu, sans cesser d'être juste, puisse vous épargner. Or, ce moyen, Dieu, dans son amour et sa sagesse, l'a trouvé. Dieu a envoyé dans ce monde de péché son Fils unique plein de grâce et de vérité. Tel II a marché au milieu de la méchanceté des hommes pécheurs.
Puis, comment sa vie a-t-elle pris fin ?
- Sur la croix.
- Oui. Christ a souffert la mort la plus ignominieuse. Chose étrange ! avait-Il donc commis le péché, puisque les gages du péché, c'est la mort ? Dieu nous préserve d'une telle pensée !
Christ était pur, innocent, sans souillures, le saint et le juste, en la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude ; en Lui Dieu le Père trouvait toujours son plaisir. Comment donc a-t-Il pu subir la mort ?
- C'est qu'il est mort pour nous.
- Oui, en effet, II s'est chargé de nos péchés ; II s'est mis à la place du pécheur ; II a été fait péché pour nous ; et, dès lors, telle est la haine de Dieu contre le péché, que Celui qui n'avait pas connu le péché, a été abandonné de Dieu sur la croix et a dû mourir en subissant la peine due aux péchés dont II s'était chargé.
N'est-ce pas un fait qui dépasse tout ce que l'homme aurait pu imaginer ?
Ah ! jetez un regard sur la croix, et apprenez là ce que c'est que le péché aux yeux de Dieu. Croyez-vous que Dieu passe légèrement dessus ? Sa sainteté n'apparaît-elle pas dans toute sa majesté, puisqu'il n'épargne pas son Fils fait péché pour nous ? Si le salut ne coûte rien au pécheur, ne voyez-vous pas tout ce qu'il a coûté à Dieu ? Quel amour que celui qui donne ainsi tout ce qu'il a de plus cher ! Quel amour dans le Fils qui se livre à la mort en portant nos péchés, afin d'accomplir la volonté de Dieu !
- Oui, je le vois, mais cela ne me dit pas encore pourquoi je n'ai rien à faire.
- Que feriez-vous ? Voudriez-vous, dans votre impuissance, aider Dieu ? La croix vous montre l'horreur du péché et comment Dieu le juge. Dieu vous fait connaître là que sa sainteté ne peut le tolérer, que sa justice le punit dans la personne du juste qui se met à la place des injustes ; maintenant que voudriez-vous faire ? Qu'ajouterez-vous à ce prix dont Dieu a payé la rançon des
transgresseurs ?
- Je comprends qu'il n'y a rien à ajouter à ce prix : pourtant tous les hommes ne sont pas sauvés. N'y a-t-il pas quelque condition à remplir pour avoir la vie éternelle ?
- Point d'autre que de recevoir le salut que Dieu vous offre et qu'il peut vous donner gratuitement sans cesser d'être juste, parce que Jésus-Christ, en versant son sang, a pleinement satisfait à tout ce qu'exigeait la justice de Dieu.
- Vous dites que Dieu peut justifier un pécheur sans cesser d'être juste ?
- La Parole de Dieu nous dit même davantage, savoir : qu'il justifie le pécheur croyant, parce qu'il est juste. Il est dit que Dieu est juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus (Romains III, 26).
- Mais la foi en Jésus ne suppose-t-elle pas une certaine préparation de coeur, une oeuvre à faire ?
- Cher ami, il est évident qu'il y a chez vous une grande répugnance à confesser la vérité et à déclarer, ainsi que le disent les Écritures, que vous êtes déjà perdu. Vous voudriez faire quelque chose, mais écoutez ce que dit la parole de Dieu : « Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Romains V, 6). « Vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés » (Éphésiens II, 1). Voilà l'état de l'homme naturel, voilà le vôtre : impie, sans force et mort. Un être impie pourra-t-il faire quelque chose d'agréable à Dieu ? Comment celui qui est sans force se délivrera-t-il des chaînes d'un ennemi puissant ? Un mort peut-il connaître Dieu et agir pour Lui ? Mais c'est pour cela que Christ est mort et qu'il est ressuscité, afin de nous sauver, de nous vivifier, de nous affranchir du jugement, de la mort et de la puissance du diable. « Nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce. »
Cessez donc de penser qu'il y ait quelque autre chose à faire que de prendre la place que la Parole de Dieu indique comme étant la vôtre : celle d'un pécheur perdu, et recevoir la grâce que Dieu vous présente dans son amour ; puis l'ayant reçue et étant créés dans le Christ Jésus, vous pourrez marcher dans les bonnes oeuvres que Dieu a préparées (Éphésiens II, 10).



FRAGMENT

Le Seigneur tient plus particulièrement compte de nos motifs que de nos oeuvres ; c'est la pureté de nos motifs qui fait la qualité de nos oeuvres.



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