Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. IV
TROISIÈME ANNÉE 1877



LA MORT DE CHRIST
COMMENT ET POURQUOI

I

De quelle manière Christ est-il mort ? Lui a-t-on ôté la vie, ou bien Lui-même l'a-t-Il laissée par un acte de sa volonté et un effet de sa puissance divine ?
Pour répondre à cette question, voyons ce que nous dit le récit inspiré :
« Et Jésus, ayant jeté un grand cri, expira. Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Et le centurion qui était là vis-à-vis de lui, voyant qu'il avait expiré en. criant ainsi, dit : « Certainement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc XV, 37-39).

Dans les cas ordinaires, que ce soit la maladie ou des blessures qui amènent la mort, on sait que dans les derniers moments il y a épuisement total des forces physiques ; on ne peut plus parler, encore moins crier. Mais Jésus expira en jetant un grand cri. Le centenier romain, homme habitué à contempler la mort sous ses divers aspects, était certes bien capable de se rendre compte de ce phénomène extraordinaire, et jusque-là inconnu, que quelqu'un mourût ayant, au moment même d'expirer, toute sa force physique. Il n'y avait pas à s'y tromper : chose extraordinaire, cette mort était un acte de la volonté de celui qui mourait ! Aussi l'écrivain sacré raconte-t-il en détail le cri d'étonnement mélangé d'adoration qu'arracha au centenier ce spectacle merveilleux : « Certainement cet homme était Fils de Dieu. »

Toutefois, ce témoignage n'est pas le seul. Le même évangéliste raconte que la mort de Jésus fut un sujet d'étonnement pour Ponce-Pilate, le gouverneur romain (chap. XV, 44). Pourquoi avait-elle été si prompte ? La crucifixion est un supplice qui amène la mort bien lentement. Aussi pour hâter celle des deux brigands crucifiés avec Jésus, afin qu'on pût descendre les corps la veille du sabbat, les Juifs demandèrent à Pilate qu'on leur rompît les jambes ; mais pour le Seigneur, la précaution était inutile : II était déjà mort. Ainsi furent accomplies ses propres paroles : « Personne ne m'ôte la vie, » et ce que dit l'Écriture : « Pas un de ses os ne sera cassé. »

Voici en détail le témoignage de l'apôtre Jean qui se trouvait lui-même près de la croix de Jésus dans ce moment solennel.
« Les Juifs donc, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat, puisque c'était la Préparation (car le jour de ce sabbat-là était grand), firent à Pilate la demande qu'on leur rompît les jambes, et qu'on les ôtât. Les soldats donc vinrent et rompirent les jambes du premier, et de l'autre qui était crucifié avec lui. Mais étant venus à Jésus, comme ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais l'un des soldats lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu, rend témoignage ; et son témoignage est véritable ; et lui sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. Car ces choses sont arrivées afin que l'Écriture fût accomplie : « Pas un de ses os ne sera cassé. » Et encore une autre écriture dit : « Ils regarderont vers celui qu'ils ont percé. » (Voyez Jean XIX, 31-37 ; et comparez Psaume XXXIV, 20, et Zacharie XII, 10).

Béni soit Dieu de ce qu'il nous a laissé un témoignage si clair touchant la manière dont le Seigneur Jésus-Christ a terminé sa vie sur la terre ! Les témoins oculaires de cette scène émouvante ont donné cours à leurs impressions, que le Saint-Esprit a enregistrées dans les saintes Écritures.
Il n'y a aucun doute à ce sujet : les hommes, malgré leur haine invétérée contre le Fils de Dieu, n'ont pas pu lui ôter la vie. Maintes fois ils avaient essayé de le faire, mais sans jamais réussir.

Remplis de colère par ces paroles de grâce qu'ils avaient entendues dans la synagogue de Nazareth, grâce qui mettait à néant leurs idées de propre justice, les habitants de la ville menèrent Jésus jusqu'au bord escarpé de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, de manière à l'en précipiter. « Mais Lui, passant au milieu d'eux, s'en alla » (Luc IV, 16-30). À Jérusalem ils voulurent souvent mettre les mains sur Lui et le lapider ; mais ils ne purent le faire ; car, ajoute l'évangéliste : « Son heure n'était pas encore venue » (Jean V, 16 ; VII, 44-47 ; VIII, 20, 59 ; X, 31, 39 ; XI, 8-10, 53 ; XII, 36).

Au moment même de le prendre, lorsque son heure de souffrance était arrivée, Judas avec les soldats et les huissiers des Juifs éprouvèrent de la part de Jésus une preuve frappante de sa puissance divine. Au seul son de sa voix ils reculèrent tous et tombèrent par terre (Jean XVIII, 6). À l'un de ses disciples qui voulait en ce moment même le défendre par l'épée, Jésus répondit : « Remets ton épée en son lieu ; car tous ceux qui auront pris l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et II me fournira plus de douze légions d'anges ? Comment donc seraient accomplies les Écritures qui disent qu'il faut qu'il en arrive ainsi ? » (Matthieu XXVI, 54.) Les anges avaient servi Jésus dans le désert lors de la tentation (Matth. IV, 11 ; Marc I, 13) et dans le jardin de Gethsémané, au moment de son angoisse, lorsqu'il pensait à la coupe terrible qu'il devait boire (Luc XXII, 43) ; mais quand est arrivé le moment de boire la coupe, II la reçoit de la main de son Père (Jean XVIII, 11), et ne demande pas le secours des anges pour l'en délivrer.


Pauvre race humaine ! Impuissante pour accomplir contre le Christ de Dieu tout ce que la haine qu'elle Lui portait la poussait à faire, elle Lui fit tout le mal qu'elle pouvait lorsqu'il se livra Lui-même pour être la victime de propitiation ; après l'avoir outragé de toute manière et craché contre Lui, elle le crucifie entre deux brigands et épuise sa rage en accablant de moqueries le Fils de Dieu. Elle ne pensait guère que dans cette heure de ténèbres qui enveloppait la terre, la rédemption de l'homme s'accomplissait ; que là où la haine de l'homme contre Dieu était arrivée à son comble, le coeur de Dieu s'ouvrait pour laisser déborder son amour en faveur de l'homme perdu. Les paroles du Seigneur lui-même s'accomplissaient ; le bon Berger donnait sa vie pour ses brebis, comme II l'avait dit :
À cause de ceci le Père m'aime, c'est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne. Personne ne me l'ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j'ai le pouvoir de la laisser et j'ai le pouvoir de la reprendre ; j'ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean X, 17, 18).

Voilà une réponse claire et puissante à notre question, réponse divine. Christ ne fut pas martyr, II laissa sa vie par un acte de sa propre puissance ; II s'est montré Fils de Dieu en mourant, comme aussi en ressuscitant d'entre les morts (Romains I, 4). Le centenier romain ne comprenait sans doute pas la profonde vérité de ses propres paroles : Certainement cet homme était FILS DE DIEU.



MARIE DE MAGDALA

II y a une personne dont la figure se détache d'une manière frappante dans les récits des évangélistes. Tous quatre mentionnent son nom et ses actes, et cependant ce dont ils nous parlent ne se rapporte qu'à trois jours de son existence terrestre.
Elle n'a pas concouru à la délivrance d'Israël comme autrefois Jahel. Ainsi que Deborah, elle n'a pas soutenu de sa présence une armée près de livrer bataille. Elle n'a point eu de postérité illustre, comme Sara et Bathséba. Elle n'a ni fondé un royaume, ni tenu un sceptre, ni élevé une ville, et cependant elle a immortalisé le nom du petit endroit d'où elle est issue, et l'a empêché de tomber dans l'oubli. Marie de Magdala ou Marie-Madeleine est bien connue, même dans le monde.
Qu'est-ce qui l'a rendue célèbre ? En quoi dans sa vie a-t-elle surpassé des femmes dont l'histoire est racontée avec plus de détails ?

Sa renommée repose uniquement sur son vrai et vivant dévouement au Seigneur Jésus-Christ. Les faits qui nous l'attestent, sont surtout en rapport avec la mort, l'ensevelissement et la résurrection du Sauveur. C'est le jour même où le Seigneur ressuscita que nous la voyons pour la dernière fois occupée à le servir. Elle porte à ses disciples le message qu'il lui avait confié ; cela fait, elle disparaît du récit sacré. Mais son dévouement au Seigneur ne devait jamais être oublié et, bien des années après, les différents évangélistes le rappellent. Le service accompli pour le Seigneur de la manière qu'elle le fit est précieux à Dieu et demeure toujours dans son souvenir.

Nous ne savons rien de sa naissance et de son parentage. Elle était de Magdala, ville située au sud-ouest de la plaine de Génézareth ; tous les évangélistes s'accordent sur ce point, mais qui elle était, a été soigneusement voilé d'obscurité, et, en réalité, cela nous importe peu. Plébéienne ou de noble origine, de quelle valeur cela est-il maintenant pour elle ? Elle était née de nouveau, née d'eau et de l'Esprit ; et elle fait partie des enfants de Dieu. Une naissance noble peut procurer quelques avantages ; mais quand la vie ici-bas a pris fin, si l'on n'a pas su bien employer ces avantages, qu'importe qu'on les ait possédés ? Qu'importe le rang où l'on est né, le cercle dans lequel on a vécu ? La seule naissance qui serve ci-après est la nouvelle naissance. La parenté que reconnaît le ciel est celle qui résulte de notre relation avec Dieu. Marie de Magdala y était certainement entrée, et c'est pourquoi elle a maintenant sa place dans la maison du Père.

Elle semble avoir possédé quelques biens de ce monde, car elle est comptée au nombre des femmes qui suivaient le Seigneur et qui l'assistaient (Luc VIII, 2-3). On a pensé qu'elle était la même que la femme dont Luc parle à la fin du chapitre VII de son évangile ; mais cette supposition ne repose sur aucun fondement. Tout ce que nous savons de ses antécédents nous est rappelé en quelques mots par le médecin bien-aimé : « Marie, qu'on appelait Magdeleine, de laquelle étaient sortis sept démons. »

Quelle terrible condition avait dû être la sienne ! Autant que nous pouvons le savoir, l'intensité de la possession démoniaque chez elle n'était égalée que par celle de Légion de Gadara. Ce triste état dans lequel s'était trouvée Marie de Magdala était un fait bien connu. Marc le mentionne à la fin de son évangile (Marc XVI, 9). Comment y avait-elle été amenée ? Combien de temps y était-elle demeurée ? C'est ce qui reste caché à la vaine curiosité qui voudrait s'en enquérir. L'Évangile ne nous dit que ce qu'il est pour nous important de connaître. La puissance divine pouvait seule combattre et combattit en effet les mauvais esprits qui s'étaient emparés d'elle. Dieu, dans sa miséricorde, avait eu pitié d'elle, et elle devint un témoin vivant de cette vérité que Dieu est plus fort que les démons et que le Fils de Dieu a été manifesté pour détruire les oeuvres du diable (1 Jean III, 8). Mais qui parmi les hommes aurait jamais choisi une telle femme pour porter aux disciples des nouvelles de ce matin si mémorable, pour être près d'eux la messagère de Christ et leur dire qu'elle avait vu le Seigneur ? (Jean XX, 17-18.)

C'était pure grâce de la part du Seigneur que de prendre à soi Marie de Magdala et de se servir d'elle. Aussi, délivrée de la présence et du pouvoir des démons, elle devint une des plus dévouées servantes de son Libérateur, et le confessa ouvertement dans un temps où un si grand nombre étaient effrayés à la pensée de se voir associés avec Lui.
Les détails que nous trouvons dans les évangiles nous fournissent un récit complet de l'attachement dévoué delà Madeleine pour le Seigneur.

Après avoir servi Jésus en Galilée avec d'autres femmes, ainsi que nous l'avons vu en Luc, nous la trouvons à Jérusalem à la dernière Pâque, et là elle le sert encore (Matthieu XXVII, 25). Avec quelle persévérance et quelle entière abnégation elle s'occupe de Lui. Elle n'a pas besoin d'être stimulée, il n'est pas nécessaire de lui dire quand et comment elle doit agir. Vivant, elle l'assistait de ses biens ; mort, II avait encore besoin de ses services.

L'heure de la crucifixion était arrivée, et Marie se trouve à son poste. Là où était le Seigneur, là était la place de celle qui l'avait servi jusqu'alors. En compagnie de la mère de Jésus, de la soeur de sa mère, Marie, femme de Cléopas, et de Jean, elle se tenait près de la croix, unie de coeur à Celui qui y était attaché (Jean XIX, 25). Oh ! quelles pensées durent traverser son âme pendant qu'elle était le témoin de tout ce qui se passait là, et qu'elle entendait, et le dialogue du Seigneur avec le brigand et les paroles qu'il adressait à sa mère et à Jean. Mais, quoiqu'elle fût près de la croix, pas un mot qui nous soit rapporté ne lui fut dit par le Seigneur.

Durant les heures de ténèbres, elle resta là veillant, quoiqu'il soit probable, d'après Matthieu, Marc et Luc, que ceux qui entouraient la croix se fussent écartés à quelque distance, avant la fin de cette scène mystérieuse. En effet, nous les trouvons loin après qu'elle est terminée (Matthieu XXVII, 55-56 ; Marc XV, 40 ; Luc XXIII, 49), tandis que Jean semble décrire leur position avant l'obscurité surnaturelle.
Mais ni les ténèbres qui couvraient le pays, ni le tremblement de terre qui suivit, ne purent éloigner Marie-Madeleine du voisinage de la Croix. Elle était près du Seigneur crucifié, elle le vit descendre du bois, elle suivit Joseph et Nicodème qui portaient son corps dans le sépulcre du jardin, elle s'assit vis-à-vis du sépulcre et regarda comment son corps y avait été déposé (Luc XXIII, 55).

La pierre roulée à l'entrée du sépulcre cachait aux yeux de Marie le corps de Celui qui lui était si précieux et qui, invisible maintenant, occupait toutes ses pensées. Elle quitte le jardin où elle n'avait plus rien à faire, mais c'est pour servir encore son Maître en préparant des aromates destinés à embaumer son corps. Elle cesse d'agir le jour du sabbat, elle observe le jour du repos de Dieu ; mais la pensée du Seigneur est évidemment toujours présente à son coeur. En effet, dès qu'elle le peut, dès que le sabbat est passé, nous la voyons, avec d'autres, achetant les aromates nécessaires pour l'embaumement.

Mais ce n'est pas tout. Le soir précédent, elle avait quitté le sépulcre après que le Seigneur y avait été déposé ; mais à la fin du sabbat, avant d'aller reposer, elle revient le visiter pour la première fois ; car nous lisons dans Matthieu (chap. XXVIII, 1) que, « sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre. » Tout alors était tranquille. La pierre était à sa place, les soldats sans doute à leur poste, et rien n'annonçait ce qui allait bientôt avoir lieu.

Marie retourne chez elle jusqu'à ce que l'aube du premier jour de la semaine lui permette d'accomplir son désir de rendre à Jésus les derniers devoirs. Mais elle ne peut même attendre que les premières lueurs de l'aurore aient doré les sommets des collines qui entourent Jérusalem, car, de très-bonne heure, rapporte Jean, comme il faisait encore nuit, elle vient au sépulcre (Jean XX, 1). Son oeil remarque aussitôt un changement. Tout est encore tranquille, mais la pierre est roulée de devant l'entrée, et, ce qu'elle désirait, le corps du Seigneur, n'était plus là. Elle court communiquer à Pierre et à Jean ce qu'elle vient de découvrir. Tous deux s'empressent de venir constater ce fait merveilleux ; ils entrent, voient et croient, puis s'en retournent chez eux ; mais Marie qui les a suivis, et qui se retrouve pour la quatrième fois au sépulcre maintenant vide, ne peut se contenter ainsi. Elle reste et pleure : il lui manque ce que personne ne pouvait lui donner : le corps de son Seigneur. Elle pleure, les anges en sont témoins, et le Seigneur aussi a vu ses larmes. Elle dit aux anges le sujet de sa douleur et le Seigneur l'entend. Oh ! combien étaient précieuses aux yeux de Dieu ces larmes provenant d'un coeur tout entier affectionné à Jésus.

Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir. Elle avait servi Jésus durant sa vie ; elle était restée auprès de la croix tandis qu'il y était attaché ; elle s'était assise en face du sépulcre où on le déposait ; elle avait visité la tombe le soir précédent ; avec d'autres elle avait acheté des aromates et préparé tout ce qui était nécessaire pour l'embaumement. Maintenant son Seigneur n'était plus là ; et elle donnait cours à ses larmes. Ce qu'elle pouvait faire de plus, elle l'ignorait.

Cependant son service n'était pas terminé. La plus joyeuse partie lui en reste à accomplir, et c'est le Seigneur Lui-même qui l'en chargera. Mais d'abord il se révèle Lui-même à sa servante dévouée et accablée de tristesse. Un seul mot de sa bouche suffit : « Marie, » dit-il ; « Rabboni (mon Maître) » est la réponse immédiate. Sa douleur est changée en joie, s'attachera Lui est l'acte instinctif de son coeur ; mais le Seigneur le lui défend. Il était ressuscité et elle avec Lui, mais il allait monter vers son Père, et là elle ne pouvait encore le suivre. « Ne me touche pas, lui dit le Seigneur, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères, et leur dis : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean XX, 16, 17). L'ascension du Seigneur est le sujet du message dont Marie de Magdala est chargée. Jésus ne mentionne pas son retour, mais fait annoncer à ses disciples la position céleste qu'il va prendre.

Telle fut la récompense que le Seigneur accorda à sa servante après tout son travail et toutes ses douleurs. La Madeleine, autrefois possédée par sept démons, est la messagère choisie pour porter ces nouvelles à ceux que le Seigneur nomme ses frères. Le psalmiste avait annoncé d'avance son ascension et sa séance à la droite de Dieu, mais qui aurait jamais deviné à quelle personne II confierait le soin de la proclamer ? La grâce avait délivré Marie de Magdala, la grâce se servit d'elle, et elle, l'objet de cette délivrance, s'était dévouée de coeur à Jésus. D'autres avaient entendu ses paroles et vu ses oeuvres ; elle avait connu son pouvoir libérateur, et c'est ce qui l'attachait à Lui; elle lui appartenait tout entière, parce que Lui l'avait affranchie.



SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE
LA VIE ÉTERNELLE

Qu'est-ce que la vie éternelle ? — C'est une vie qui dure à toujours dans la présence de Dieu, — vie dont notre Seigneur Jésus-Christ est à tous égards la parfaite expression. Or, cette vie a été manifestée ici-bas, où le Seigneur Jésus est resté pendant trente-trois ans. Voici comment s'exprime à ce sujet l'apôtre Jean : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie (et la vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée) ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie » (1 Jean I, 1-4).

Penses-y, ô mon âme, en suivant les traces merveilleuses du Fils de Dieu à travers ce monde où II a vécu et souffert : Quelle communion avec Dieu ! Quelle jouissance intime de cette relation de FILS que Lui seul connaissait ! Quel dévouement à la volonté de Dieu, quelle abnégation de soi-même, quelle obéissance, — obéissance jusqu'à la mort et à la mort de la croix !

Cette manifestation de la vie et de la sainteté dans un monde pécheur ne pouvait que provoquer la haine de celui-ci. Le Seigneur lui-même l'a constaté dans ces paroles navrantes, dont la portée est générale, bien qu'elles s'appliquassent directement aux Juifs : « Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusse pas parlé, ils n'auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils n'ont pas de prétexte pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux les oeuvres qu'aucun autre n'a faites, ils n'auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père. Mais c'est afin que fût accomplie la parole qui est écrite dans leur loi : Ils m'ont haï sans cause » (Jean XV, 22-25).

Bien que Jésus-Christ fût là, marchant au milieu des hommes, — « l'ami des publicains et des pécheurs, » une distance incommensurable le séparait du reste des hommes : eux, ils étaient pécheurs, nés et élevés dans le péché, assujettis à la mort h cause du péché, tandis que Lui était divinement parfait, ne connaissant pas le péché. Pourtant II était venu dans le monde, non pas pour le juger, mais pour le sauver. Il y était venu pour communiquer la vie éternelle (Jean X, 10). Aussi dit-Il à Dieu le Père (Jean XVII, 1-3) : « Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Chose merveilleuse ! que Dieu daigne se révéler tel qu'il est à nous pécheurs, et que nous, pécheurs, soyons appelés à connaître Dieu — en sorte que le croyant peut dire qu'il connaît Dieu mieux qu'il ne connaît son propre coeur ! Notre coeur est « rusé, et désespérément malin, qui le connaîtra ? » mais Christ est la vérité même ; et en Christ Dieu s'est révélé : « Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean V, 20).

Mais comment faire entrer des pécheurs dans cette relation avec Dieu le Père que Jésus seul connaissait ? Comment leur communiquer cette vie éternelle dont il était lui-même l'expression ? Comment leur donner la connaissance de Dieu ?
Lui-même le dit : « Comme Moïse éleva le serpent au désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle » (Jean III, 14, 15). Il devait être élevé sur la croix, et là, en portant les péchés, être abandonné de Dieu. Quel merveilleux amour ! Le Seigneur Jésus se livre volontairement en offrande pour le péché, afin que le Dieu juste puisse pardonner les péchés à ceux qui les ont commis, et justifier les coupables qui les lui confessent. Jésus avait le pouvoir divin de laisser sa vie, et II le fit pour nous. Puis, ayant accompli l'oeuvre de la rédemption, étant ressuscité d'entre les morts, II envoie, par Marie de Magdala, ce message à ses disciples : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean XX, 17) ; — c'est-à-dire qu'il faisait entrer ses bien-aimés disciples, pour lesquels II avait souffert, dans la même relation avec Dieu le Père dans laquelle II était lui-même.

Remarquez-le bien, ce fut Jésus ressuscité qui prononça ces paroles. La résurrection de Christ caractérise la vie éternelle que Dieu donne, comme elle est aussi le gage et le sceau d'une rédemption accomplie. « Christ a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. »

Qu'elle est merveilleuse la grâce de Dieu ! « Les gages du péché, c'est la mort, mais le DON DE GRÂCE de Dieu, c'est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains VI, 23).
Dieu offre gratuitement la vie éternelle. Le « bon Berger » vient au-devant de sa brebis perdue pour laquelle II donne sa propre vie. Il la cherche, II la trouve, II la porte sur ses propres épaules jusque dans sa maison. Le Sauveur ne repousse pas le pécheur qui vient à Lui ; au contraire, II l'attire et le fait entrer dès à présent dans la relation bénie et intime d'enfant de Dieu ; en sorte que le croyant possède la vie éternelle que la mort physique ne peut toucher en aucune manière.

La mort a perdu ses terreurs pour le croyant, parce qu'il sait que ses péchés lui sont pardonnés ; il sait qu'il jouit de la faveur de Dieu sans entrave, car étant autrefois éloigné de Dieu, il a été maintenant réconcilié et approché par le précieux sang de Christ. Celui qui croit en Jésus A LA VIE ÉTERNELLE.

Cher lecteur, avez-vous maintenant cette vie éternelle ? Vous êtes-vous présenté devant Dieu comme un pécheur perdu ? Avez-vous cru en Lui, et reçu de sa part l'assurance que vos péchés ne sont plus ? Êtes-vous un enfant de Dieu ? En ce moment vous êtes converti ou inconverti, — lequel des deux ?

Lecteur inconverti, c'est à présent que Dieu vous invite en grâce à venir à Lui pour avoir la vie. Pourquoi rester loin de Dieu, cherchant lebonheur dans les vanités de ce pauvre monde ? La fin de toutes ces choses-là, c'est la mort. Puisque c'est encore le jour du salut, le temps agréable, venez tel que vous êtes. Dieu ne vous repoussera pas. Ni vous ni moi ne pouvons dire combien de temps durera le jour de grâce. Venez donc maintenant ! Dieu vous y convie. Si vous avez soif, prenez gratuitement de l'eau de la vie.

Et vous cher lecteur croyant, avez-vous compris ce que c'est que la vie éternelle ? Avez-vous compris ce que c'est que d'être appelé à la communion du Fils de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ, d'être appelé à marcher comme Lui a marché ? Ayant reçu de Lui la paix, ne cherchez-vous maintenant la paix qu'en Lui seul ? Avez-vous trouvé une parfaite satisfaction de coeur dans sa joie à Lui, rendant témoignage de Lui dans le monde qui l'a rejeté, v marchant comme une personne céleste, un enfant de Dieu qui attend du ciel le Seigneur Jésus, afin d'entrer avec Lui dans le repos éternel ? En attendant ce repos, travaillez-vous pour Lui qui a souffert pour vous ? Vivez-vous pour Lui qui est mort pour vous ?

« Courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant Lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. Car considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes » (Hébreux XII, 1-3).


LE RETOUR DU PÉCHEUR ÉGARÉ
(EXTRAIT)

Le fils prodigue à son retour auprès de son père trouva une place plus élevée et goûta une intimité bien plus grande que tout ce qu'il avait connu auparavant.
Le « veau gras » n'avait jamais été tué pour lui, jamais il n'avait été revêtu de la plus belle robe.
D'où venait cela ? De quelque mérite qui fût en lui ? — Oh ! non ; c'était uniquement du coeur et de l'amour de celui qui se fait connaître au pauvre prodigue comme son père : « Car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Luc XV, 24).


LE DIVIN SUBSTITUT

« Et il sortit portant sa croix et s'en alla au lieu appelé Lieu du Crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu » (Jean XIX, 17, 18).

Portant sa croix II monte
Le sinistre coteau ;
Dans l'opprobre et la honte,
Muet comme un agneau.
Ce Sauveur débonnaire,
Pour le pécheur mortel,
Va trouver au Calvaire
La mort d'un criminel.

Sur cette croix sanglante,
Sous le divin courroux,
Regarde ! âme tremblante,
L'Agneau souffrant pour nous.
Il porte sur sa tête
Nos péchés odieux ;
Il veut payer ta dette,
Pour t'introduire aux cieux.

Oh ! charité profonde !
Insondable grandeur !
Le Créateur du monde
Veut être ton sauveur.
Ainsi, plus de détresse,
Jésus est ton recours !
Il est ta forteresse !
Il t'aime pour toujours !



AVANCEMENT SPIRITUEL

Pour que Dieu nous donne de nouvelles lumières, il faut que notre conduite soit à la hauteur de la lumière qu'il nous a déjà communiquée. La conscience est alors maintenue dans un bon état, et le coeur jouit de la communion et de la présence de Dieu.

Il est écrit (Hébreux XIII, 18) : « Priez pour nous, car nous croyons que nous avons une donne conscience, désirant de nous bien conduire en toutes choses. » L'apôtre Paul exhorte Timothée à combattre le bon combat, « gardant la foi et une donne conscience, que quelques-uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi. » II lui dit aussi que a la fin de l'ordonnance, c'est l'amour qui procède d'un coeur pur et d'une bonne conscience et d'une foi sincère. »



Table des matières par ordre chronologique

Table des matières par ordre alphabétique


 

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