LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. IV
TROISIÈME
ANNÉE 1877
LA MORT DE CHRIST
COMMENT ET POURQUOI
I
De quelle manière Christ est-il mort ? Lui a-t-on ôté la vie,
ou bien Lui-même l'a-t-Il laissée par un acte de sa volonté et un effet
de sa puissance divine ?
Pour répondre à cette question, voyons ce que nous dit le récit inspiré :
« Et Jésus, ayant jeté un grand cri, expira.
Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas.
Et le centurion qui était là vis-à-vis de lui, voyant qu'il avait
expiré en. criant ainsi, dit : « Certainement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc XV, 37-39).
Dans les cas ordinaires, que ce soit la maladie ou
des blessures qui amènent la mort, on sait
que dans les derniers moments il y a
épuisement total des forces physiques ;
on ne peut plus parler, encore moins crier. Mais
Jésus expira en jetant un grand cri.
Le centenier romain, homme habitué
à contempler la mort sous ses divers
aspects, était certes bien capable de se
rendre compte de ce phénomène
extraordinaire, et jusque-là inconnu, que
quelqu'un mourût ayant, au moment même
d'expirer, toute sa force physique. Il n'y avait
pas à s'y tromper : chose
extraordinaire, cette mort était un acte
de la volonté de celui qui
mourait ! Aussi l'écrivain sacré
raconte-t-il en détail le cri
d'étonnement mélangé
d'adoration qu'arracha au centenier ce spectacle
merveilleux : « Certainement cet
homme était Fils de Dieu. »
Toutefois, ce témoignage n'est pas le seul.
Le même évangéliste raconte que
la mort de Jésus fut un sujet
d'étonnement pour Ponce-Pilate, le
gouverneur romain
(chap.
XV, 44). Pourquoi avait-elle
été si prompte ? La crucifixion
est un supplice qui amène la mort bien
lentement. Aussi pour hâter celle des deux
brigands crucifiés avec Jésus, afin
qu'on pût descendre les corps la veille du
sabbat, les Juifs demandèrent à
Pilate qu'on leur rompît les jambes ;
mais pour le Seigneur, la précaution
était inutile : II était
déjà mort. Ainsi furent accomplies
ses propres paroles : « Personne ne
m'ôte la vie, » et ce que dit
l'Écriture : « Pas un de ses
os ne sera cassé. »
Voici en détail le témoignage de
l'apôtre Jean qui se trouvait lui-même
près de la croix de Jésus dans ce
moment solennel.
« Les Juifs donc, afin que les corps ne
demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat,
puisque c'était la Préparation (car
le jour de ce sabbat-là était grand),
firent à Pilate la demande qu'on leur
rompît les jambes, et qu'on les
ôtât. Les soldats donc vinrent et
rompirent les jambes du premier, et de l'autre qui
était crucifié avec lui. Mais
étant venus à Jésus, comme ils
virent qu'il était déjà mort,
ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais
l'un des soldats lui perça le
côté avec une lance ; et
aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Et
celui qui l'a vu, rend témoignage ; et
son témoignage est véritable ;
et lui sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi
vous croyiez. Car ces choses sont arrivées
afin que l'Écriture fût
accomplie : « Pas un de ses os ne
sera cassé. » Et encore une autre
écriture dit : « Ils
regarderont vers celui qu'ils ont
percé. » (Voyez
Jean XIX, 31-37 ; et comparez
Psaume XXXIV, 20, et
Zacharie XII, 10).
Béni soit Dieu de ce qu'il nous a
laissé un témoignage si clair
touchant la manière dont le Seigneur
Jésus-Christ a terminé sa vie sur la
terre ! Les témoins oculaires de cette
scène émouvante ont donné
cours à leurs impressions, que le
Saint-Esprit a enregistrées dans les saintes
Écritures.
Il n'y a aucun doute à ce sujet : les
hommes, malgré leur haine
invétérée contre le Fils de
Dieu, n'ont pas pu lui ôter la vie.
Maintes fois ils avaient essayé de le
faire, mais sans jamais réussir.
Remplis de colère par ces paroles de
grâce qu'ils avaient entendues dans la
synagogue de Nazareth, grâce qui mettait
à néant leurs idées de propre
justice, les habitants de la ville menèrent
Jésus jusqu'au bord escarpé de la
montagne sur laquelle leur ville était
bâtie, de manière à l'en
précipiter. « Mais Lui, passant au
milieu d'eux, s'en alla »
(Luc
IV, 16-30). À
Jérusalem ils voulurent souvent mettre les
mains sur Lui et le lapider ; mais ils ne
purent le faire ; car, ajoute
l'évangéliste : « Son
heure n'était pas encore venue »
(Jean
V, 16 ;
VII, 44-47 ;
VIII, 20,
59 ;
X, 31,
39 ;
XI, 8-10,
53 ;
XII, 36).
Au moment même de le prendre, lorsque son
heure de souffrance était arrivée,
Judas avec les soldats et les huissiers des Juifs
éprouvèrent de la part de
Jésus une preuve frappante de sa puissance
divine. Au seul son de sa voix ils
reculèrent tous et tombèrent par
terre
(Jean
XVIII, 6). À l'un de ses
disciples qui voulait en ce moment même le
défendre par l'épée,
Jésus répondit :
« Remets ton épée en son
lieu ; car tous ceux qui auront pris
l'épée périront par
l'épée. Penses-tu que je ne puisse
pas maintenant prier mon Père, et II me
fournira plus de douze légions
d'anges ? Comment donc seraient accomplies les
Écritures qui disent qu'il faut qu'il en
arrive ainsi ? »
(Matthieu XXVI, 54.) Les anges
avaient servi Jésus dans le désert
lors de la tentation
(Matth. IV, 11 ;
Marc I, 13) et dans le jardin de
Gethsémané, au moment de son
angoisse, lorsqu'il pensait à la coupe
terrible qu'il devait boire
(Luc
XXII, 43) ; mais quand est
arrivé le moment de boire la coupe, II la
reçoit de la main de son Père
(Jean
XVIII, 11), et ne demande pas
le secours des anges pour l'en délivrer.
Pauvre race humaine ! Impuissante pour
accomplir contre le Christ de Dieu tout ce que la
haine qu'elle Lui portait la poussait à
faire, elle Lui fit tout le mal qu'elle pouvait
lorsqu'il se livra Lui-même pour être
la victime de propitiation ; après
l'avoir outragé de toute manière et
craché contre Lui, elle le crucifie entre
deux brigands et épuise sa rage en accablant
de moqueries le Fils de Dieu. Elle ne pensait
guère que dans cette heure de
ténèbres qui enveloppait la terre, la
rédemption de l'homme s'accomplissait ;
que là où la haine de l'homme contre
Dieu était arrivée à son
comble, le coeur de Dieu s'ouvrait pour laisser
déborder son amour en faveur de l'homme
perdu. Les paroles du Seigneur lui-même
s'accomplissaient ; le bon Berger donnait sa
vie pour ses brebis, comme II l'avait
dit :
À cause de ceci le Père m'aime, c'est
que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne.
Personne ne me l'ôte, mais moi, je la laisse
de moi-même ; j'ai le pouvoir de la
laisser et j'ai le pouvoir de la reprendre ;
j'ai reçu ce commandement de mon
Père »
(Jean
X, 17, 18).
Voilà une réponse claire et puissante
à notre question, réponse divine.
Christ ne fut pas martyr, II laissa sa vie par un
acte de sa propre puissance ; II s'est
montré Fils de Dieu en mourant, comme aussi
en ressuscitant d'entre les morts
(Romains
I, 4). Le centenier romain
ne comprenait sans doute pas la profonde
vérité de ses propres paroles :
Certainement cet homme était FILS DE
DIEU.
MARIE DE MAGDALA
II y a une personne dont la figure se
détache d'une manière frappante dans
les récits des évangélistes.
Tous quatre mentionnent son nom et ses actes, et
cependant ce dont ils nous parlent ne se rapporte
qu'à trois jours de son existence
terrestre.
Elle n'a pas concouru à la délivrance
d'Israël comme autrefois Jahel. Ainsi que
Deborah, elle n'a pas soutenu de sa présence
une armée près de livrer bataille.
Elle n'a point eu de postérité
illustre, comme Sara et Bathséba. Elle n'a
ni fondé un royaume, ni tenu un sceptre, ni
élevé une ville, et cependant elle a
immortalisé le nom du petit endroit
d'où elle est issue, et l'a
empêché de tomber dans l'oubli. Marie
de Magdala ou Marie-Madeleine est bien connue,
même dans le monde.
Qu'est-ce qui l'a rendue
célèbre ? En quoi dans sa vie
a-t-elle surpassé des femmes dont l'histoire
est racontée avec plus de
détails ?
Sa renommée repose uniquement sur son vrai
et vivant dévouement au Seigneur
Jésus-Christ. Les faits qui nous
l'attestent, sont surtout en rapport avec la mort,
l'ensevelissement et la résurrection du
Sauveur. C'est le jour même où le
Seigneur ressuscita que nous la voyons pour la
dernière fois occupée à le
servir. Elle porte à ses disciples le
message qu'il lui avait confié ; cela
fait, elle disparaît du récit
sacré. Mais son dévouement au
Seigneur ne devait jamais être oublié
et, bien des années après, les
différents évangélistes le
rappellent. Le service accompli pour le Seigneur de
la manière qu'elle le fit est
précieux à Dieu et demeure toujours
dans son souvenir.
Nous ne savons rien de sa naissance et de son
parentage. Elle était de Magdala, ville
située au sud-ouest de la plaine de
Génézareth ; tous les
évangélistes s'accordent sur ce
point, mais qui elle était, a
été soigneusement voilé
d'obscurité, et, en réalité,
cela nous importe peu. Plébéienne ou
de noble origine, de quelle valeur cela est-il
maintenant pour elle ? Elle était
née de nouveau, née d'eau et de
l'Esprit ; et elle fait partie des enfants de
Dieu. Une naissance noble peut procurer quelques
avantages ; mais quand la vie ici-bas a pris
fin, si l'on n'a pas su bien employer ces
avantages, qu'importe qu'on les ait
possédés ? Qu'importe le rang
où l'on est né, le cercle dans lequel
on a vécu ? La seule naissance qui
serve ci-après est la nouvelle naissance. La
parenté que reconnaît le ciel est
celle qui résulte de notre relation avec
Dieu. Marie de Magdala y était certainement
entrée, et c'est pourquoi elle a maintenant
sa place dans la maison du Père.
Elle semble avoir possédé quelques
biens de ce monde, car elle est comptée au
nombre des femmes qui suivaient le Seigneur et qui
l'assistaient
(Luc
VIII, 2-3). On a pensé
qu'elle était la même que la femme
dont Luc parle à la fin du chapitre VII de
son évangile ; mais cette supposition
ne repose sur aucun fondement. Tout ce que nous
savons de ses antécédents nous est
rappelé en quelques mots par le
médecin bien-aimé :
« Marie, qu'on appelait Magdeleine, de
laquelle étaient sortis sept
démons. »
Quelle terrible condition avait dû être
la sienne ! Autant que nous pouvons le savoir,
l'intensité de la possession
démoniaque chez elle n'était
égalée que par celle de Légion
de Gadara. Ce triste état dans lequel
s'était trouvée Marie de Magdala
était un fait bien connu. Marc le mentionne
à la fin de son évangile
(Marc
XVI, 9). Comment y avait-elle
été amenée ? Combien de
temps y était-elle demeurée ?
C'est ce qui reste caché à la vaine
curiosité qui voudrait s'en enquérir.
L'Évangile ne nous dit que ce qu'il est pour
nous important de connaître. La puissance
divine pouvait seule combattre et combattit en
effet les mauvais esprits qui s'étaient
emparés d'elle. Dieu, dans sa
miséricorde, avait eu pitié d'elle,
et elle devint un témoin vivant de cette
vérité que Dieu est plus fort que les
démons et que le Fils de Dieu a
été manifesté pour
détruire les oeuvres du diable
(1
Jean III, 8). Mais qui parmi les
hommes aurait jamais choisi une telle femme pour
porter aux disciples des nouvelles de ce matin si
mémorable, pour être près d'eux
la messagère de Christ et leur dire qu'elle
avait vu le Seigneur ?
(Jean
XX, 17-18.)
C'était pure grâce de la part du
Seigneur que de prendre à soi Marie de
Magdala et de se servir d'elle. Aussi,
délivrée de la présence et du
pouvoir des démons, elle devint une des plus
dévouées servantes de son
Libérateur, et le confessa ouvertement dans
un temps où un si grand nombre
étaient effrayés à la
pensée de se voir associés avec
Lui.
Les détails que nous trouvons dans les
évangiles nous fournissent un récit
complet de l'attachement dévoué
delà Madeleine pour le Seigneur.
Après avoir servi Jésus en
Galilée avec d'autres femmes, ainsi que nous
l'avons vu en Luc, nous la trouvons à
Jérusalem à la dernière
Pâque, et là elle le sert encore
(Matthieu XXVII, 25). Avec quelle
persévérance et quelle entière
abnégation elle s'occupe de Lui. Elle n'a
pas besoin d'être stimulée, il n'est
pas nécessaire de lui dire quand et comment
elle doit agir. Vivant, elle l'assistait de ses
biens ; mort, II avait encore besoin de ses
services.
L'heure de la crucifixion était
arrivée, et Marie se trouve à son
poste. Là où était le
Seigneur, là était la place de celle
qui l'avait servi jusqu'alors. En compagnie de la
mère de Jésus, de la soeur de sa
mère, Marie, femme de Cléopas, et de
Jean, elle se tenait près de la croix, unie
de coeur à Celui qui y était
attaché
(Jean
XIX, 25). Oh ! quelles
pensées durent traverser son âme
pendant qu'elle était le témoin de
tout ce qui se passait là, et qu'elle
entendait, et le dialogue du Seigneur avec le
brigand et les paroles qu'il adressait à sa
mère et à Jean. Mais, quoiqu'elle
fût près de la croix, pas un mot qui
nous soit rapporté ne lui fut dit par le
Seigneur.
Durant les heures de ténèbres, elle
resta là veillant, quoiqu'il soit probable,
d'après Matthieu, Marc et Luc, que ceux qui
entouraient la croix se fussent
écartés à quelque distance,
avant la fin de cette scène
mystérieuse. En effet, nous les trouvons
loin après qu'elle est terminée
(Matthieu XXVII, 55-56 ;
Marc XV, 40 ;
Luc XXIII, 49), tandis que Jean
semble décrire leur position avant
l'obscurité surnaturelle.
Mais ni les ténèbres qui couvraient
le pays, ni le tremblement de terre qui suivit, ne
purent éloigner Marie-Madeleine du voisinage
de la Croix. Elle était près du
Seigneur crucifié, elle le vit descendre du
bois, elle suivit Joseph et Nicodème qui
portaient son corps dans le sépulcre du
jardin, elle s'assit vis-à-vis du
sépulcre et regarda comment son corps y
avait été déposé
(Luc
XXIII, 55).
La pierre roulée à l'entrée du
sépulcre cachait aux yeux de Marie le corps
de Celui qui lui était si précieux et
qui, invisible maintenant, occupait toutes ses
pensées. Elle quitte le jardin où
elle n'avait plus rien à faire, mais c'est
pour servir encore son Maître en
préparant des aromates destinés
à embaumer son corps. Elle cesse d'agir le
jour du sabbat, elle observe le jour du repos de
Dieu ; mais la pensée du Seigneur est
évidemment toujours présente à
son coeur. En effet, dès qu'elle le peut,
dès que le sabbat est passé, nous la
voyons, avec d'autres, achetant les aromates
nécessaires pour l'embaumement.
Mais ce n'est pas tout. Le soir
précédent, elle avait quitté
le sépulcre après que le Seigneur y
avait été déposé ;
mais à la fin du sabbat, avant d'aller
reposer, elle revient le visiter pour la
première fois ; car nous lisons dans
Matthieu
(chap. XXVIII, 1) que,
« sur le tard, le jour du sabbat, au
crépuscule du premier jour de la semaine,
Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le
sépulcre. » Tout alors
était tranquille. La pierre était
à sa place, les soldats sans doute à
leur poste, et rien n'annonçait ce qui
allait bientôt avoir lieu.
Marie retourne chez elle jusqu'à ce que
l'aube du premier jour de la semaine lui permette
d'accomplir son désir de rendre à
Jésus les derniers devoirs. Mais elle ne
peut même attendre que les premières
lueurs de l'aurore aient doré les sommets
des collines qui entourent Jérusalem, car,
de très-bonne heure, rapporte Jean, comme il
faisait encore nuit, elle vient au sépulcre
(Jean
XX, 1). Son oeil remarque
aussitôt un changement. Tout est encore
tranquille, mais la pierre est roulée de
devant l'entrée, et, ce qu'elle
désirait, le corps du Seigneur,
n'était plus là. Elle court
communiquer à Pierre et à Jean ce
qu'elle vient de découvrir. Tous deux
s'empressent de venir constater ce fait
merveilleux ; ils entrent, voient et croient,
puis s'en retournent chez eux ; mais Marie qui
les a suivis, et qui se retrouve pour la
quatrième fois au sépulcre maintenant
vide, ne peut se contenter ainsi. Elle reste et
pleure : il lui manque ce que personne ne
pouvait lui donner : le corps de son Seigneur.
Elle pleure, les anges en sont témoins, et
le Seigneur aussi a vu ses larmes. Elle dit aux
anges le sujet de sa douleur et le Seigneur
l'entend. Oh ! combien étaient
précieuses aux yeux de Dieu ces larmes
provenant d'un coeur tout entier affectionné
à Jésus.
Elle avait fait tout ce qui était en son
pouvoir. Elle avait servi Jésus durant sa
vie ; elle était restée
auprès de la croix tandis qu'il y
était attaché ; elle
s'était assise en face du sépulcre
où on le déposait ; elle avait
visité la tombe le soir
précédent ; avec d'autres elle
avait acheté des aromates et
préparé tout ce qui était
nécessaire pour l'embaumement. Maintenant
son Seigneur n'était plus là ;
et elle donnait cours à ses larmes. Ce
qu'elle pouvait faire de plus, elle l'ignorait.
Cependant son service n'était pas
terminé. La plus joyeuse partie lui en reste
à accomplir, et c'est le Seigneur
Lui-même qui l'en chargera. Mais d'abord il
se révèle Lui-même à sa
servante dévouée et accablée
de tristesse. Un seul mot de sa bouche
suffit : « Marie, »
dit-il ; « Rabboni (mon
Maître) » est la réponse
immédiate. Sa douleur est changée en
joie, s'attachera Lui est l'acte instinctif de son
coeur ; mais le Seigneur le lui défend.
Il était ressuscité et elle avec Lui,
mais il allait monter vers son Père, et
là elle ne pouvait encore le suivre.
« Ne me touche pas, lui dit le Seigneur,
car je ne suis pas encore monté vers mon
Père. Mais va vers mes frères, et
leur dis : Je monte vers mon Père et
votre Père, et vers mon Dieu et votre
Dieu »
(Jean
XX, 16, 17). L'ascension du
Seigneur est le sujet du message dont Marie de
Magdala est chargée. Jésus ne
mentionne pas son retour, mais fait annoncer
à ses disciples la position céleste
qu'il va prendre.
Telle fut la récompense que le Seigneur
accorda à sa servante après tout son
travail et toutes ses douleurs. La Madeleine,
autrefois possédée par sept
démons, est la messagère choisie pour
porter ces nouvelles à ceux que le Seigneur
nomme ses frères. Le psalmiste avait
annoncé d'avance son ascension et sa
séance à la droite de Dieu, mais qui
aurait jamais deviné à quelle
personne II confierait le soin de la
proclamer ? La grâce avait
délivré Marie de Magdala, la
grâce se servit d'elle, et elle, l'objet de
cette délivrance, s'était
dévouée de coeur à
Jésus. D'autres avaient entendu ses paroles
et vu ses oeuvres ; elle avait connu son
pouvoir libérateur, et c'est ce qui
l'attachait à Lui; elle lui appartenait tout
entière, parce que Lui l'avait affranchie.
SIMPLES ESSAIS SUR L'ÉVANGILE
LA VIE ÉTERNELLE
Qu'est-ce que la vie éternelle ?
— C'est une vie qui dure à toujours
dans la présence de Dieu, — vie dont
notre Seigneur Jésus-Christ est à
tous égards la parfaite expression. Or,
cette vie a été manifestée
ici-bas, où le Seigneur Jésus est
resté pendant trente-trois
ans. Voici comment s'exprime à ce sujet
l'apôtre Jean : « Ce qui
était dès le commencement, ce que
nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons
contemplé et que nos mains ont
touché, concernant la parole de la vie (et
la vie a été manifestée ;
et nous avons vu, et nous déclarons, et nous
vous annonçons la vie éternelle, qui
était auprès du Père et qui
nous a été manifestée) ;
ce que nous avons vu et entendu, nous
vous l'annonçons, afin que vous aussi vous
ayez communion avec nous : or, notre communion
est avec le Père et avec son Fils
Jésus Christ. Et nous vous écrivons
ces choses afin que votre joie soit
accomplie »
(1
Jean I, 1-4).
Penses-y, ô mon âme, en suivant les
traces merveilleuses du Fils de Dieu à
travers ce monde où II a vécu et
souffert : Quelle communion avec Dieu !
Quelle jouissance intime de cette relation de FILS
que Lui seul connaissait ! Quel
dévouement à la volonté de
Dieu, quelle abnégation de soi-même,
quelle obéissance, — obéissance
jusqu'à la mort et à la mort de la
croix !
Cette manifestation de la vie et de la
sainteté dans un monde pécheur ne
pouvait que provoquer la haine de celui-ci. Le
Seigneur lui-même l'a constaté dans
ces paroles navrantes, dont la portée est
générale, bien qu'elles
s'appliquassent directement aux Juifs :
« Si je n'étais pas venu et que je
ne leur eusse pas parlé, ils n'auraient pas
eu de péché ; mais maintenant
ils n'ont pas de prétexte pour leur
péché. Celui qui me hait, hait aussi
mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux
les oeuvres qu'aucun autre
n'a
faites, ils n'auraient pas eu de
péché ; mais maintenant ils ont,
et vu, et haï et moi et mon Père. Mais
c'est afin que fût accomplie la parole qui
est écrite dans leur loi : Ils m'ont
haï sans cause »
(Jean
XV, 22-25).
Bien que Jésus-Christ fût là,
marchant au milieu des hommes, —
« l'ami des publicains et des
pécheurs, » une distance
incommensurable le séparait du reste des
hommes : eux, ils étaient
pécheurs, nés et élevés
dans le péché, assujettis à la
mort h cause du péché, tandis
que Lui était divinement parfait, ne
connaissant pas le péché. Pourtant II
était venu dans le monde, non pas pour le
juger, mais pour le sauver. Il y était venu
pour communiquer la vie éternelle
(Jean
X, 10). Aussi dit-Il à
Dieu le Père
(Jean
XVII, 1-3) :
« Père, l'heure est venue,
glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie,
comme tu lui as donné autorité sur
toute chair, afin que, quant à tout ce que
tu lui as donné, il leur donne la vie
éternelle. Et c'est ici la vie
éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai
Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus-Christ. »
Chose merveilleuse ! que Dieu daigne se
révéler tel qu'il est à nous
pécheurs, et que nous, pécheurs,
soyons appelés à connaître Dieu
— en sorte que le croyant peut dire qu'il
connaît Dieu mieux qu'il ne connaît son
propre coeur ! Notre coeur est
« rusé, et
désespérément malin, qui le
connaîtra ? » mais Christ est
la vérité même ; et en
Christ Dieu s'est
révélé : « Lui
est le Dieu véritable et la vie
éternelle »
(1
Jean V, 20).
Mais comment faire entrer des pécheurs
dans cette relation avec Dieu le Père
que Jésus seul connaissait ? Comment
leur communiquer cette vie éternelle dont il
était lui-même l'expression ?
Comment leur donner la connaissance de
Dieu ?
Lui-même le dit : « Comme
Moïse éleva le serpent au
désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme
soit élevé, afin que quiconque croit
en lui ne périsse pas, mais ait la vie
éternelle »
(Jean
III, 14, 15). Il devait
être élevé sur la croix, et
là, en portant les péchés,
être abandonné de Dieu. Quel
merveilleux amour ! Le Seigneur Jésus
se livre volontairement en offrande pour le
péché, afin que le Dieu juste puisse
pardonner les péchés à ceux
qui les ont commis, et justifier les coupables qui
les lui confessent. Jésus avait le pouvoir
divin de laisser sa vie, et II le fit pour nous.
Puis, ayant accompli l'oeuvre de la
rédemption, étant ressuscité
d'entre les morts, II envoie, par Marie de Magdala,
ce message à ses disciples :
« Je monte vers mon Père et votre
Père, vers mon Dieu et votre
Dieu »
(Jean
XX, 17) ; —
c'est-à-dire qu'il faisait entrer ses
bien-aimés disciples, pour lesquels II avait
souffert, dans la même relation avec Dieu le
Père dans laquelle II était
lui-même.
Remarquez-le bien, ce fut Jésus
ressuscité qui prononça ces
paroles. La résurrection de Christ
caractérise la vie éternelle que Dieu
donne, comme elle est aussi le gage et le sceau
d'une rédemption accomplie.
« Christ a été livré
pour nos fautes et ressuscité pour notre
justification. »
Qu'elle est merveilleuse la grâce de
Dieu ! « Les gages du
péché, c'est la mort, mais le DON DE
GRÂCE de Dieu, c'est la vie éternelle
dans le Christ Jésus notre
Seigneur »
(Romains VI, 23).
Dieu offre gratuitement la vie éternelle. Le
« bon Berger » vient au-devant
de sa brebis perdue pour laquelle II donne sa
propre vie. Il la cherche, II la trouve, II la
porte sur ses propres épaules jusque dans sa
maison. Le Sauveur ne repousse pas le
pécheur qui vient à Lui ; au
contraire, II l'attire et le fait entrer dès
à présent dans la relation
bénie et intime d'enfant de Dieu ; en
sorte que le croyant possède la vie
éternelle que la mort physique ne peut
toucher en aucune manière.
La mort a perdu ses terreurs pour le croyant, parce
qu'il sait que ses péchés lui sont
pardonnés ; il sait qu'il jouit de la
faveur de Dieu sans entrave, car étant
autrefois éloigné de Dieu, il a
été maintenant
réconcilié et approché par le
précieux sang de Christ. Celui qui croit en
Jésus A LA VIE ÉTERNELLE.
Cher lecteur, avez-vous maintenant cette vie
éternelle ? Vous êtes-vous
présenté devant Dieu comme un
pécheur perdu ? Avez-vous cru en Lui,
et reçu de sa part l'assurance que vos
péchés ne sont plus ?
Êtes-vous un enfant de Dieu ? En ce
moment vous êtes converti ou inconverti,
— lequel des deux ?
Lecteur inconverti, c'est à présent
que Dieu vous invite en grâce à venir
à Lui pour avoir la vie. Pourquoi rester
loin de Dieu, cherchant lebonheur
dans les vanités de ce pauvre monde ?
La fin de toutes ces choses-là, c'est la
mort. Puisque c'est encore le jour du salut, le
temps agréable, venez tel que vous
êtes. Dieu ne vous repoussera pas. Ni vous ni
moi ne pouvons dire combien de temps durera le jour
de grâce. Venez donc maintenant !
Dieu vous y convie. Si vous avez soif, prenez
gratuitement de l'eau de la vie.
Et vous cher lecteur croyant, avez-vous compris ce
que c'est que la vie éternelle ?
Avez-vous compris ce que c'est que d'être
appelé à la communion du Fils de
Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ,
d'être appelé à marcher comme
Lui a marché ? Ayant reçu de Lui
la paix, ne cherchez-vous maintenant la paix qu'en
Lui seul ? Avez-vous trouvé une
parfaite satisfaction de coeur dans sa joie
à Lui, rendant témoignage de Lui dans
le monde qui l'a rejeté, v marchant comme
une personne céleste, un enfant de Dieu qui
attend du ciel le Seigneur Jésus, afin
d'entrer avec Lui dans le repos
éternel ? En attendant ce repos,
travaillez-vous pour Lui qui a souffert pour
vous ? Vivez-vous pour Lui qui est mort pour
vous ?
« Courons avec patience la course qui est
devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le
chef et le consommateur de la foi, lequel, à
cause de la joie qui était devant Lui, a
enduré la croix, ayant méprisé
la honte, et est assis à la droite du
trône de Dieu. Car considérez celui
qui a enduré une telle contradiction de la
part des pécheurs contre lui-même,
afin que vous ne soyez pas las, étant
découragés dans vos
âmes »
(Hébreux XII, 1-3).
LE RETOUR DU PÉCHEUR ÉGARÉ
(EXTRAIT)
Le fils prodigue à son retour
auprès de son père trouva une place
plus élevée et goûta une
intimité bien plus grande que tout ce qu'il
avait connu auparavant.
Le « veau gras » n'avait jamais
été tué pour lui, jamais il
n'avait été revêtu de la plus
belle robe.
D'où venait cela ? De quelque
mérite qui fût en lui ? —
Oh ! non ; c'était uniquement du
coeur et de l'amour de celui qui se fait
connaître au pauvre prodigue comme son
père : « Car mon fils que
voici était mort, et il est revenu à
la vie ; il était perdu, et il est
retrouvé »
(Luc
XV, 24).
LE DIVIN
SUBSTITUT
« Et il sortit portant sa croix et
s'en alla au lieu appelé Lieu du
Crâne, qui est appelé en hébreu
Golgotha, où ils le crucifièrent, et
deux autres avec lui, un de chaque
côté, et Jésus au
milieu »
(Jean
XIX, 17, 18).
Portant sa croix II monte
Le sinistre coteau ;
Dans l'opprobre et la honte,
Muet comme un agneau.
Ce Sauveur débonnaire,
Pour le pécheur mortel,
Va trouver au Calvaire
La mort d'un criminel.
Sur cette croix sanglante,
Sous le divin courroux,
Regarde ! âme tremblante,
L'Agneau souffrant pour nous.
Il porte sur sa tête
Nos péchés odieux ;
Il veut payer ta dette,
Pour t'introduire aux cieux.
Oh ! charité profonde !
Insondable grandeur !
Le Créateur du monde
Veut être ton sauveur.
Ainsi, plus de détresse,
Jésus est ton recours !
Il est ta forteresse !
Il t'aime pour toujours !
AVANCEMENT SPIRITUEL
Pour que Dieu nous donne de nouvelles
lumières, il faut que notre conduite soit
à la hauteur de la lumière qu'il nous
a déjà communiquée. La
conscience est alors maintenue dans un bon
état, et le coeur jouit de la communion et
de la présence de Dieu.
Il est écrit
(Hébreux XIII, 18) :
« Priez pour nous, car nous croyons que
nous avons une donne conscience,
désirant de nous bien conduire en toutes
choses. » L'apôtre Paul
exhorte Timothée à combattre le bon
combat, « gardant la foi et une donne
conscience, que quelques-uns ayant
rejetée, ils ont fait naufrage quant
à la foi. » II lui dit aussi que
a la fin de l'ordonnance, c'est l'amour qui
procède d'un coeur pur et d'une bonne
conscience et d'une foi sincère. »
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