Les Enseignements d'un
Grand-Père
91ème
leçon
La foi sait
estimer les choses d'une manière toute
différente que l'homme naturel ne le
fait.
Mes chers enfants. Maintenant Jacob est mort, sa
longue vie ici-bas est terminée ; pour
lui, après bien des orages, c’est le
repos auprès de son Sauveur en attendant le
jour de la résurrection, jour dans lequel il
recevra les choses dont sa foi s’est
emparée et dont il pourra jouir
éternellement.
Joseph pleure son père. Tôt ou tard
les précieux liens de la famille sont
brisés et il ne reste que des larmes et des
regrets pour ceux qui demeurent ici-bas. Bien des
larmes sont répandues sur cette pauvre
terre, et cela même dans les lieux qui
paraissent les plus favorisés. Joseph
lui-même a beaucoup pleuré. Cherchez
dans votre Bible tous les passages où nous
le voyons répandre des larmes. Les honneurs
dont il était entouré et les
richesses qui étaient entre ses mains ne
l’ont pas empêché de verser
beaucoup de larmes. N’enviez pas ceux qui sont
haut placés dans le monde, souvent ce sont
ceux qui sont dans les honneurs et dans
l’opulence qui sont les plus à plaindre
et qui ont le plus de sujets de souffrances.
Vous-mêmes, plus d’une fois, vous avez
pleuré ; sachez bien que si Dieu vous
donne encore des jours ici-bas, vous aurez encore
à verser bien des larmes. Ne vous
découragez pas pour cela et souvenez-vous
que Dieu recueille nos larmes dans ses vaisseaux et
même il les inscrit dans son livre. Cherchez
ce passage ; vous le trouverez dans le second
livre des Psaumes. Ce Dieu est aussi celui qui
console les siens dans toutes leurs afflictions,
(2Co 1:4) et qui
bientôt essuiera les larmes de dessus tout
visage. (Esa 25:8)
Après cela Joseph commande à ses
serviteurs, les médecins, d’embaumer le
corps de son père. Vous remarquez ici
combien Joseph était élevé en
dignité dans le pays d’Égypte,
puisque les médecins n’étaient
que ses serviteurs. On fit à Jacob un grand
deuil dans le pays d’Égypte, car il
était le père d’un grand
seigneur qui dominait sur tout le pays et devant
lequel tous devaient fléchir les genoux.
(Ge 41:43) Jacob aurait pu
avoir un somptueux sépulcre en
Égypte, mais il a
préféré à cela
l’humble caverne qui était dans le
champ de Macpéla où étaient
déjà déposés les corps
d’Abraham, de Sara, d’Isaac, de Rebecca
et de Léa.
La foi sait estimer les choses d’une
manière toute différente que
l’homme naturel ne le fait. Ce dernier ne voit
que les choses visibles, tandis que le croyant voit
les choses invisibles ; ces choses sont
éternelles, tandis que ce qui se voit
n’est que pour un temps.
Un très gros camp monta dans le pays de
Canaan avec Joseph et ses frères. On fit
là de grandes lamentations au sujet de
Jacob. Après cela, Joseph retourna en
Égypte avec ses frères. C’est
là que Dieu l’avait placé et
qu’il avait son service. D’un autre
côté, c’était aussi dans
les conseils de Dieu que la postérité
de Jacob séjournât dans ce pays
jusqu’au jour glorieux où
l’Éternel interviendrait avec
puissance, à main forte et à bras
étendu pour les délivrer et les
introduire dans le pays de la promesse.
Cette délivrance est une image d’une
délivrance plus grande encore quand le
Seigneur Jésus lui-même avec sa
puissance ressuscitera ceux qui sont endormis,
changera ceux qui sont vivants sur la terre et nous
ravira dans le ciel, la maison de son Père.
Vous réjouissez-vous dans cette bienheureuse
espérance ?
Lorsque les frères de Joseph virent que leur
père était mort, ils pensèrent
que Joseph allait se venger sur eux de tout le mal
qu’ils lui avaient fait. Ils ne connaissaient
pas le coeur de Joseph et avaient de la peine
à comprendre qu’ils étaient
entièrement pardonnés. L’homme a
de la peine à s’élever à
la hauteur des pensées de Dieu et entre
difficilement dans la connaissance de
l’étendue de sa grâce. De nouveau
Joseph pleure en voyant que ses frères
doutaient de son amour. Leur
incrédulité affligeait son coeur.
Combien de fois, nous aussi, nous affligeons le
coeur du Seigneur Jésus lorsque nous ne
savons pas nous confier pleinement en sa
bonté envers nous. Ne doutez jamais de son
amour, pas même en présence de vos
fautes. Son amour est plus grand que toute notre
misère.
Après la mort de Jacob, nous avons celle de
Joseph. Qu’on soit un grand seigneur dans le
monde ou un humble berger, tôt ou tard, il
faut quitter cette terre et abandonner toutes les
choses au milieu desquelles nous avons vécu
et que nous pouvons avoir aimé. Joseph a
conscience de toute la fidélité de
l’Éternel en faveur des siens et
à la bienheureuse certitude que Dieu fera
remonter le peuple dans le pays de leurs
pères. Sa foi se montre ainsi dans toute sa
beauté au moment même où,
à vue humaine, il ne lui restait plus rien
qu’un sépulcre. Tous les honneurs dont
il a été entouré en
Égypte ne sont rien comparés avec la
gloire dont il sera entouré au jour de
Christ.
Maintenant nous voici à la fin du livre de
la Genèse. Soyez bien assuré que nous
n’avons vu que les bords des richesses
qu’il contient, une bien petite partie.
Continuez d’en faire la lecture et vous y
trouverez bien d’autres merveilles. Cherchez-y
toujours la personne du Seigneur Jésus, le
divin Joseph ; c’est lui qui est la
clé de toutes les Écritures.
92ème leçon
En attendant
Samuel et David...
Mes chers enfants. Lors de notre dernière
leçon nous avons fini la lecture du livre de
la Genèse. Depuis lors je me suis
demandé quel était le sujet que nous
devions prendre pour poursuivre nos études
sur la Parole. J’aurais eu du plaisir à
lire avec vous le livre de l’Exode, mais il
présente certaines difficultés qui
m’ont décidé à y
renoncer, non qu’il n’y ait pas là
des richesses bien grandes, mais par le fait
qu’il s’y trouve des
vérités qui dépassent ce que
vous pouvez comprendre maintenant. Or, le Seigneur
enseignait ceux qui étaient autour de lui
"selon qu’ils pouvaient l’entendre. "
(Mr 4:33) Comme nous avons
à l’imiter en toutes choses, j’ai
donc à le devoir de vous parler de choses
qui sont à votre portée et dont vous
pouvez profiter maintenant. Plus tard, quand vous
serez devenus grands, si le Seigneur n’est pas
venu, et si Dieu vous accorde quelques
années de vie ici-bas, vous trouverez
d’autres écrits qui vous feront
connaître les richesses contenues dans le
livre de l’Exode. Toutes les merveilles
contenues dans la parole de Dieu sont à la
disposition de la foi ; mais il faut de la
diligence pour s’en emparer. "La main des
diligents enrichit," lisons-nous dans le livre des
Proverbes. (Pr 10:4)
J’ai donc pensé que vous seriez heureux
d’entendre parler de Samuel et de David qui
sont des hommes de Dieu remarquables. Nous lirons
donc le premier livre de Samuel, livre dont
j’ai beaucoup joui moi-même il y a
quelques années dans une série de
réunions. Vous allez donc, chacun de vous,
lire vous-même le premier chapitre de ce
livre. Je serais heureux si vous vouliez bien noter
sur une feuille de papier quelques pensées
qui vous auront été
suggérées par cette lecture ; et
quand nous méditerons ensemble vous pourrez
constater si nous avons eu les mêmes
pensées. Ce serait un encouragement pour
vous et pour moi. Je me suis aussi demandé
si quelque fois vous priez pour moi ? Soyez
bien assurés que nous avons besoin des
prières les uns des autres. Vous savez que
l’apôtre Paul demandait les
prières de ceux auxquels il écrivait.
Lisez dans le chapitre 6 de
l’épître aux
Éphésiens, les v. 18 et 19.
(Eph 6:18
19)
Avant de commencer ce précieux livre de
Samuel, je veux vous donner quelques courts
renseignements sur les livres qui
précèdent. Ainsi vous pourrez
vous-mêmes commencer à les
méditer tout seuls.
Je ne vous dis rien de la Genèse, puisque
nous venons de nous en occuper ensemble.
Le mot "Exode" veut dire "la sortie. " Ce livre de
l’Exode nous raconte comment
l’Éternel a fait sortir son peuple de
l’Égypte, l’a introduit, conduit
et nourri dans le désert. Il nous donne
aussi des enseignements concernant la construction
du tabernacle. Pour nous, ces enseignements ont une
portée pratique : Dieu nous a
sauvés de la puissance d’un
maître plus redoutable que le Pharaon, Satan
lui-même ; Il nous a
délivrés non pas de
l’Égypte, mais de ce monde, et nous
voici en route pour le pays de la promesse, le ciel
même. Outre cela, nous connaissons un lieu
où nous pouvons rencontrer la
présence de Dieu, plus merveilleux que le
tabernacle qui était dans le
désert : l’Assemblée de
Dieu. Le "Lévitique," ainsi que son nom
l’indique, était le livre des
"Lévites" qui enseignaient le peuple, ce qui
concernait le culte qui devait être rendu
à Dieu.
Le livre des "Nombres, " où tout est
compté ou nombré, si vous
préférez, nous raconte comment le
peuple s’est conduit dans le
désert : une bien misérable
histoire ! Pourtant, en le dénombrant,
Dieu reconnaissait qu’il était son
peuple et qu’il s’intéressait
à tout ce qui le concernait.
Le "Deutéronome, " mot qui veut dire :
"La loi, une seconde fois, " fait connaître
au peuple les conditions qui étaient
nécessaires pour qu’il puisse jouir des
bénédictions qui seront à sa
disposition quand il sera dans le pays de la
promesse dans lequel il allait entrer. Ce livre
peut se résumer dans un seul mot
"obéissance. " C’est un principe qui
est vrai dans tous les temps. Aujourd’hui,
comme alors, nous ne pouvons profiter des
privilèges que Dieu met à notre
disposition qu’en marchant dans
l’obéissance à sa Parole. Le
livre de "Josué" nous raconte comment Dieu a
introduit le peuple dans le pays par le moyen de
Josué. Pour nous, nous connaissons le divin
Josué qui va nous introduire dans le ciel
même. Il vaut la peine de suivre un tel
Chef.
Le livre des "Juges, " ainsi nommé parce
qu’il nous parle du temps où les juges
jugeaient le peuple de la part de
l’Éternel, est le pendant du livre des
Nombres. Dans ce dernier, le Saint-Esprit nous
raconte, ainsi que nous venons de le voir, comment
le peuple s’est conduit dans le
désert, tandis que les Juges nous
racontent comment il s’est conduit dans le
pays. Hélas ! dans une
contrée comme dans l’autre, il a
désobéi à
l’Éternel. Le livre de "Ruth" nous
montre comment la grâce de Dieu peut
s’élever au-dessus de la misère
de l’homme et même au-dessus des
exigences de la loi. Cette grâce s’en va
au loin vers les nations qui n’ont pas de
promesses et qui sont sans Dieu et sans
espérance dans le monde. C’est en vertu
de cette grâce que nous pouvons être
sauvés et que nous pouvons subsister devant
Dieu. Retenons bien dans nos coeurs cette
précieuse vérité. Lisez en
terminant, Heb 12:15 28.
93ème leçon
Lorsque la
parole de Dieu n'est plus écoutée,
c'est le désordre partout,
Mes chers enfants, aujourd’hui nous allons
donc commencer la lecture du premier chapitre du
premier livre de Samuel. Il est de toute
évidence que je ne pourrai vous expliquer
toutes les choses qui s’y trouvent, mais je me
bornerai à attirer votre attention sur les
principaux faits qui nous y sont rapportés
et surtout sur ce qui peut particulièrement
vous être utile.
Vous remarquerez que le livre commence par le petit
mot "et". Cela veut dire qu’il se relie
à ceux qui précèdent. Vous
vous souvenez que le livre des "Juges" nous raconte
comment le peuple de Dieu s’était mal
conduit dans le pays de la promesse. Il
n’avait nullement écouté les
enseignements que Dieu lui avait donnés dans
le livre du Deutéronome, et, au lieu
d’obéir à la loi de
l’Éternel, chacun faisait ce qui
était bon à ses yeux ou, si vous
préférez, chacun faisait sa propre
volonté. C’est ce qui a amené
tout le désordre et toutes les mauvaises
choses qui nous sont racontées dans ce
livre. Nous y voyons même qu’un
petit-fils de Moïse, nommé Jonathan,
était sacrificateur auprès d’une
image taillée pour la tribu des Danites.
(Jug 18:30) Chose
horrible ! être un descendant d’un
serviteur aussi fidèle que Moïse qui
avait donné la loi dont le premier
commandement défendait les images
taillées, qui avait détruit le veau
d’or, et être au service d’une
idole... On peut avoir des parents pieux et
fidèles et tomber bien bas quand on
désobéit aux enseignements que Dieu
nous donne dans sa Parole. Demandez à Dieu
de bien vouloir vous garder, lui seul peut le
faire.
La conséquence de cette
désobéissance a été que
le peuple s’est trouvé dans la
misère et sous le jugement de Dieu. Le livre
de Ruth fait suite à celui des Juges :
là, le peuple est dans la famine ; et
voici un homme dont le nom est
Élimélec, qui, au lieu de
s’humilier devant Dieu, va encore plus loin
dans le chemin de la désobéissance et
quitte le bon pays que l’Éternel a
donné à son peuple et va au pays de
Moab, ce qui était positivement
défendu. Lire De 23:3-7. Là, il y
meurt, ainsi que ses fils. Hélas !
seule sa femme revient dans le deuil, la tristesse
et l’amertume. C’est tout ce que
l’on trouve quand on désobéit
à Dieu. Mais, au milieu d’une telle
scène, voici la grâce de Dieu qui
brille d’un éclat bien merveilleux
envers sa belle-fille, Ruth, une Moabite qui ne
méritait rien et qui n’avait aucun
droit aux promesses divines, ni aux
bénédictions qui étaient la
part du peuple d’Israël.
Cette femme était caractérisée
par une grande foi, foi qui s’élevait
au-dessus de toute la misère de l’homme
et qui trouve en Dieu la réponse à
tous ses besoins : un Dieu qui se plaît
à enrichir ceux qui se confient en lui.
À la fin de ce petit livre se trouve une
courte généalogie qui part du fils de
Juda et qui aboutit à David le roi, et dans
cette généalogie est nommé
Obed, le fils de Ruth. Ruth a donc
été dans les ancêtres de notre
Seigneur, selon la chair. Ceci dit, nous arrivons
à notre premier livre de Samuel, qui nous
fait connaître ce roi David, le roi selon le
coeur de Dieu.
Vous voyez, chers enfants, comment, dans les
Écritures, tout nous est donné avec
un ordre parfait. J’aimerais pouvoir vous en
montrer d’autres exemples, mais cela nous
prendrait trop de temps. Vous pouvez le remarquer
vous-mêmes en lisant la Parole. Mais il nous
faut enfin nous occuper de notre livre de
Samuel.
Lorsque nous lisons les Écritures nous
sommes en présence de tant de merveilles que
nous ne savons ni où commencer, ni où
finir. Vous remarquez que dans ce premier livre de
Samuel tout est en désordre parmi le peuple
de Dieu : La loi avait été
violée déjà à
Sinaï, les premiers chapitres de notre livre
nous apprennent que la sacrificature a
été ruinée à cause de
la méchanceté des fils
d’Éli, le souverain
sacrificateur ; et le jugement allait tomber
sur le peuple et sur ceux qui servaient dans la
maison de Dieu.
C’était un état de choses qui
ressemblait à la chrétienté
d’ aujourd’hui. La parole de Dieu
n’est plus écoutée et c’est
le désordre partout, même au milieu de
ceux qui prétendent encore servir Dieu. Le
jugement est à la porte. Les
événements qui se déroulent
aujourd’hui nous avertissent de ce qui va
arriver. Que faire dans des temps pareils ?
Les premières pages de notre livre de Samuel
sont pleines d’instruction à ce sujet.
Lisez vous-même ce premier chapitre (1Sa 1) et certainement le
Seigneur lui-même vous donnera bien des
enseignements importants. Il est précieux de
profiter des enseignements qui nous sont
donnés par d’autres personnes, mais
ceux que le Seigneur nous donne lui-même ont
toujours un prix particulier pour nos âmes.
Samuel a certainement appris beaucoup de choses par
la bouche d’Éli, mais il en a appris de
plus intimes, de plus précieuses quand
l’Éternel se révélait
lui-même par sa parole. Qu’il en soit
ainsi de vous tous.
94ème leçon
Ne regardons
pas aux aux hommes, mais au Seigneur. Lui est
toujours fidèle!
Mes chers enfants, vous n’avez pas
oublié ce que je vous ai dit concernant
l’état dans lequel se trouvait le
peuple de Dieu tel qu’il nous est
dépeint au commencement du premier livre de
Samuel. Aujourd’hui je veux vous parler du
père et de la mère de Samuel dont la
piété faisait contraste avec
l’état général du peuple.
Le père s’appelait Elkana ; un nom
remarquable puisqu’il veut dire "Dieu de la
grâce" ; sa femme se nommait Anne, ce
qui veut dire "grâce." En somme, elle portait
le même nom que son mari. Vous savez que chez
les fils d’Israël les noms avaient une
grande importance, et souvent ils
caractérisaient ceux qui les portaient.
Elkana et sa femme connaissaient donc quelque chose
de la grâce de Dieu. N’est-ce pas
là la première chose qu’un homme
devrait connaître ?
Il est évident que, étant sous la
loi, ils ne pouvaient pas connaître toute
l’excellence de cette grâce comme elle
nous a été
révélée dans la personne du
Seigneur Jésus ; car la loi a
été donnée par Moïse, et
la grâce vint par Jésus Christ.
(Jn 1:17) Malgré
cela, avant la venue du Seigneur, Dieu avait
donné bien des exemples de cette
grâce, et les âmes qui cherchaient Dieu
pouvaient en connaître suffisamment pour y
trouver une réponse à leurs
besoins.
Dieu avait fait grâce à Adam et il
n’est pas mort le jour même de son
péché puisqu’il a eu une longue
vie de neuf cent trente ans. Noé a
trouvé grâce aux yeux de
l’Éternel et bien d’autres avec
lui. Cherchez vous-mêmes dans les
Écritures et vous trouverez un grand nombre
d’exemples de cette merveilleuse grâce
de Dieu.
Pour pouvoir en jouir, il est de toute
nécessité de connaître sa
propre culpabilité. La grâce
n’est que pour les coupables, comme la
miséricorde n’est que pour les
misérables. J’aime à penser que
vous aussi vous savez que vous êtes des
coupables et que c’est en vertu de cette libre
et gratuite grâce que vous pouvez subsister
devant Dieu.
Donc Elkana et sa femme connaissaient quelque chose
de la grâce de Dieu, et le premier
résultat de cette connaissance était
qu’ils allaient chaque année à
Silo pour adorer l’Éternel des
armées. Peut-être que vous vous
êtes demandé ce que signifiait ce
titre : "Éternel des
armées ?" L’Éternel des
armées est le Dieu qui a à sa
disposition toutes les armées
célestes, ces myriades d’anges,
puissants en force et en dignité, ils sont
ses serviteurs accomplissant son bon plaisir. Le
Seigneur disait à Pierre : "Penses-tu
que je ne puisse pas maintenant prier mon
Père, et il me fournira plus de douze
légions d’anges ?" (Mt 26:53)
L’Éternel des armées est donc le
Dieu qui fait ce qu’il veut dans les cieux et
sur la terre. Connaître Dieu fait de nous des
adorateurs. Or Dieu est glorifié lorsque
nous venons ainsi lui rendre culte. Elkana allait
donc adorer à Silo, car c’était
là que se trouvait l’arche de
l’Éternel.
Nous ne pouvons pas aller adorer n’importe
où. Dieu avait fixé un lieu où
son peuple devait venir lui rendre culte et lui
offrir des sacrifices. Lisez le chapitre 12 du
livre du Deutéronome (De 12) et vous verrez que
là Dieu donne tous les enseignements
à son peuple concernant cette
précieuse vérité. Un
Israélite devait aller rendre culte dans le
lieu que l’Éternel aurait choisi, avec
toute sa famille. Les enfants y avaient une part
comme les grandes personnes. C’est ce que
faisait Elkana. Là il y avait des portions
pour lui, pour ses femmes et pour ses enfants.
Certainement vos parents vous mènent avec
eux, le premier jour de la semaine dans le lieu
où le Seigneur a mis la mémoire de
son nom et où il vient à nous pour
nous bénir. Vous avez là une part
comme tous ceux qui sont présents. En
Israël la part était matérielle,
c’était la chair des sacrifices qui
était mangée dans la présence
de Dieu ; pour nous c’est une part
spirituelle. Certainement vous connaissez quelque
chose de la joie qu’il y a à chanter
les louanges du Seigneur. C’est cette part
précieuse qui est la vôtre et celle de
tous les adorateurs de maintenant.
Vous pouvez aussi remarquer qu’il n’y
avait pas rien que de la joie à Silo.
Là se trouvaient les deux fils
d’Éli qui étaient de
méchants hommes. Nous aurons malheureusement
l’occasion de reparler d’eux plus tard.
Ce devait être un grand sujet de souffrances
pour un Elkana pieux de voir ces malheureux qui
méprisaient l’offrande de
l’Éternel, mais cela ne
l’empêchait pas de continuer
d’aller à Silo d’année en
année, car là il venait y chercher la
présence de l’Éternel. Or, celui
qui cherche le Seigneur le trouve. Nous
n’avons jamais à regarder aux hommes,
mais bien au Seigneur. Lui est toujours
fidèle. Elkana avait d’autres sujets de
souffrances, nous en parlerons lors de notre
prochaine leçon. Ceci dit, je vous quitte
pour cette fois, me demandant si cette leçon
n’a pas été un peu trop longue
pour vous. Il vaut mieux peu et bien retenir que
beaucoup et tout oublier.
95ème leçon
Priez en tout
temps et pour toutes choses
Mes chers enfants. Je vous ai dit, lors de notre
dernière leçon qu’Elkana avait
des sujets de souffrances. La vue de la conduite
des fils d’Éli certainement devait en
être une grande pour lui, en voyant ces
malheureux qui livraient la gloire de
l’Éternel à l’opprobre. Une
autre souffrance était la sienne, celle de
voir sa femme bien-aimée, Anne, être
l’objet de la haine de Peninna qui
était son ennemie, nous est-il dit. Anne
pleurait ; ce devait être une chose bien
pénible pour Elkana que de voir la douleur
de sa femme chérie. Elkana et Anne
étaient pieux et Peninna ne
l’était pas, c’est ce qui
occasionnait bien de la souffrance dans cette
maison.
Dans toutes nos difficultés nous avons
à nous souvenir qu’il y a une ressource
pour ceux qui veulent être fidèles au
Seigneur, cette ressource est la prière.
Anne le savait bien, et vous voyez la grande place
que ce saint exercice de l’âme avec Dieu
avait dans la vie de cette pieuse femme. Au v. 12,
il nous est dit qu’elle priait longuement
devant l’Éternel ; (1Sa 1:12) au v. 15, elle
répandait son âme devant
l’Éternel ; (1Sa 1:15) au v. 16, elle
lui parlait dans la grandeur de sa plainte et de
son chagrin ; (1Sa 1:16) au v. 26, elle
dit : "Je suis la femme qui se tenait ici
près de toi pour prier
l’Éternel, j’ai prié pour
cet enfant, et l’Éternel m’a
accordé la demande que je lui ai
faite ;" (1Sa 1:26) enfin, au chap.
2, 1: "Et Anne pria." (1Sa 2:1) Elle prie quand
elle est dans l’amertume et elle continue
à prier quand elle est dans la joie.
Facilement nous prions quand nous sommes dans la
détresse, mais souvent nous
négligeons la prière quand les
circonstances paraissent favorables.
Chers enfants, priez en tout temps et pour toutes
choses. Anne ayant été une femme de
prières, tout naturellement Samuel, son
fils, lui aussi a été un homme de
prières. Il avait été à
une bonne école. Nous aurons maintes fois
l’occasion d’en reparler au cours de la
lecture de ce livre. Dieu peut exercer la foi de
ceux qui prient et faire attendre la réponse
à leurs prières pendant un temps,
mais tôt ou tard il répond, et cette
réponse est d’autant plus merveilleuse
qu’il a fallu l’attendre plus longtemps.
Autre chose, avant de nous donner ce que nous avons
demandé, Dieu nous fait jouir de sa paix, et
cela même lorsque les circonstances
n’ont pas changé. Vous connaissez le
merveilleux passage de Php 4:6-7: "Ne vous
inquiétez de rien, mais, en toutes choses,
exposez vos requêtes à Dieu par des
prières et des supplications avec des
actions de grâces ; et la paix de Dieu,
laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos
coeurs et vos pensées dans le Christ
Jésus." C’est ce que Anne a
expérimenté après avoir ainsi
répandu son âme devant
l’Éternel. Elle put s’en aller son
chemin, elle mangea et elle n’eut plus le
même visage. Au lieu de la tristesse, ce
visage reflétait la paix qui remplissait son
coeur : la paix de Dieu était sa part.
Elkana et sa famille peuvent maintenant se lever,
se prosterner devant l’Éternel et
rentrer chez eux en attendant le moment où
il exaucera la prière de sa fidèle
servante.
C’est une chose précieuse que de
pouvoir ainsi chercher le Seigneur en tout temps.
Nous pouvons être dans des circonstances
pénibles, mais lui nous sauve de toutes nos
détresses et, pour finir, nous avons de
nombreux sujets de le bénir. Heureux les
enfants qui ont des parents qui prient pour eux.
Anne a prié pour Samuel avant sa naissance
et elle a prié après. Ce premier
chapitre du premier livre de Samuel est plein
d’enseignements pratiques pour nous ; si
nous savions mieux y prendre garde, nous serions
gardés de bien des faux pas dans notre
marche de chaque jour. Anne, dans sa prière,
dit à l’Éternel qu’elle lui
donnera son fils pour tous les jours de sa vie.
Savez-vous que vos jours ne vous appartiennent
pas ? Ils sont au Seigneur, lui qui a tous les
droits sur chacun de nous. La conséquence
bien simple de tout cela est que nous n’avons
pas le droit de faire les choses qui nous plaisent,
mais nous avons à réaliser que nous
sommes esclaves de Christ. C’est un heureux
esclavage de prières, un
vénérable vieillard indiquait ce
cantique : "Seigneur, sanctifie nos jours, nos
moments. " Il avait bien compris que ses jours et
ses moments étaient au Seigneur. Autre
chose, Anne a dit que le rasoir ne passerait pas
sur la tête de son fils. Cela voulait dire
qu’il serait "un Nazaréen de Dieu. "
Nazaréen veut dire "séparé. "
Vous lirez à ce sujet le chapitre 6 du livre
des Nombres qui nous enseigne ce
qu’était le Nazaréat. (No 6) Ce fils donc,
dès son entrée dans le monde,
était séparé du monde et du
mal pour être tout entier à Dieu. Cela
faisait de lui un vrai témoin au milieu du
peuple. C’était une belle vie qui
s’ouvrait devant lui. Cela n’est-il pas
propre à vous faire envie ? Lisez donc
attentivement tout ce qui nous est dit de Samuel et
demandez à Dieu qu’il vous accorde la
grâce d’être fidèles comme
il l’a été.
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