Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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SERMONS



SERMON X
CONSOLATIONS ADRESSÉES AU CHRÉTIEN DANS LES ÉPREUVES.

Maintenant, ainsi a dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! et qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains point, car je t’ai racheté, et je t’ai appelé par ton nom ; tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux je serai avec toi ; et quand tu passeras par les fleuves, ils ne se noieront point ; et quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras point brûlé, et la flamme ne t’embrasera point. Car je suis l’Éternel ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur.
Esaïe XLIII. 1. 2. 3.

Rien n’est plus touchant et plus propre à nous découvrir toute l’étendue des miséricordes de Dieu, que de contempler la suite de ses dispensations envers son peuple d’Israël. Ce peuple n’avait rien fait assurément qui pût lui mériter les bénédictions dont il était l’objet, même il prouva dans bien des circonstances qu’il était dure et incirconcis de coeur, que son cou était comme une barre de fer et que son front était d’airain. (Esaïe XLVIII. 4.) Mais le Seigneur qui l’avait appelé dès l’origine, ne voulut pas l’abandonner. Il usa de patience envers lui, il le supporta pendant des jours sans nombres, il ne cessa pas de lui enseigner ce qui est utile, (Esaïe XLVIII. 17.) de conjurer par la voix de ses serviteurs les Prophètes de se retourner vers lui et de se convertir.

- Quoique souvent oublié et méconnu, il se montra toujours comme Père. - Ephraïm n’a-t-il pas été pour moi un enfant chéri ? ne m’a-t-il pas été un enfant agréable ? Car depuis que je lui ai parlé, je n’ai point manqué de m’en souvenir. C’est pourquoi mes entrailles se sont émues à cause de lui, et j’aurai certainement pitié de lui, dit l’Éternel. (Jérém. XXXI. 20.) - Cependant Dieu appesantit quelquefois son bras, il frappa quelquefois de sa verge : mais c’était encore dans un dessein de miséricorde, pour toucher les coeurs endurcis, ou bien encore pour éprouver la foi de ses enfants, et pour faire mieux éclater sa bonté dans les délivrances qu’il leur réservait. - Et dans ces épreuves elles-mêmes, de quelles consolations ne se plaisait-il pas à les environner ! Comme il était toujours prêt à les encourager, à les relever dans leur abattement, à essuyer leurs larmes, à leur rappeler ses promesses et à leur montrer dans l’avenir de meilleurs jours ! Nous en avons une preuve bien touchante dans notre texte, où le Seigneur présente avec tant de magnificence à Israël tous les motifs qu’il a de se confier en son Dieu. Maintenant, ainsi a dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! et qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains point, car je t’ai racheté, et je t’ai appelé par ton nom ; tu es à moi. Quand tu passeras pas les eaux, je serai avec toi ; et quand tu passeras par les fleuves, ils ne te noieront point ; et quand du marcheras dans le feu, tu ne seras point brûlé, et la flamme ne t’embrasera point.
Car je suis l’Éternel ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur.

Cet Israël, M. F., était la figure du peuple que Christ devait se former dans l’accomplissement des temps, et nous sommes ce nouveau peuple, cet Israël de Dieu (Gal. VI. 16.) à qui appartiennent les promesses et à qui sont réservées les éternelles bénédictions ; si du moins, nous sommes à Christ ; si du moins, c’est sur lui que reposent toutes nos espérances ; si du moins, nous avons cru et nous avons connu qu’il est le Fils du Dieu vivant, et que sa mort nous a sauvés.
Si ce sont là vos dispositions, ô vous qui écoutez maintenant la Parole ! Alors réjouissez-vous au Seigneur ; (Philip. IV. 4.) vous avez déjà jeté votre ancre au-delà du voile sur les rivages de la Canaan d’en haut, et quelles que soient les épreuves présentes, vous pouvez demeurer en paix sous la garde de votre puissant Rédempteur.
Nous nous proposons de vous développer aujourd’hui, d’après notre texte, les consolations qui sont adressées au Chrétien dans les épreuves. Nous verrons :

- 1.° quelles sont ces épreuves auxquelles le Chrétien est exposé.
- 2.° L’exhortation qui lui est adressée.
- 3.° La promesse qui y est jointe.
- 4.° Les bases sur lesquelles cette promesse repose.

Et veuille le Seigneur que sa parole attire les uns, console les autres, et nous dispose tous à vivre dans une étroite communion avec lui. Amen !

I. Remarquez d’abord, M. F., qu’il n’est pas dit au Chrétien dans le texte : “Si tu passes par les eaux ou si tu marches dans le feu ;” mais il est dit : Quand tu passeras par les eaux ; quand tu marcheras dans le feu. D’où nous comprenons qu’il faut s’attendre à des épreuves durant le cours de cette carrière terrestre. Elles ne sont pas représentées seulement comme possibles, mais comme certaines ; tôt ou tard on les rencontre sur le chemin du ciel. - Avant que d’arriver à la terre promise, Israël dût traverser un désert immense, où des privations et des dangers de toute espèce l’environnèrent. C’est là l’image de l’Église de Dieu tandis qu’elle voyage sur la terre. Elle ne jouit point du repos ; elle a des fatigues, des amertumes, des douleurs, elle marche environnée d’ennemis qu’il faut sans cesse combattre. Pauvre étrangère ! dont on trouble constamment le pèlerinage, ce n’est qu’au travers de beaucoup d’afflictions qu’elle avance vers le Royaume éternel.

Ces épreuves que rencontre le Chrétien ne sont pas légères. Le texte les représente sous l’image de l’eau et du feu. - Les eaux figurent fort bien ces afflictions qui nous environnent de toutes parts, qui nous pressent et dont nous avons grand-peine à sortir. David disait dans ses détresses : Délivre-moi, ô Dieu ! car les eaux sont entrées jusque dans mon âme. Je suis enfoncé dans un bourbier profond dans lequel je ne puis prendre pied. Je suis entré au plus profond des eaux, et les eaux débordées m’entraînent. ” (Ps. LXIX. 1. 2.).

- Le feu rappelle quelque chose de plus douloureux et de plus terrible. Mes entrailles, disait Job, sont comme dans un feu sans avoir aucun repos ; les jours d’affliction m’ont prévenu. (Job XXX. 27.)
Ces figures différentes employées dans notre texte nous montrent aussi que les épreuves du Chrétien sont variées. - Quelquefois il est entouré d’ennemis spirituels qui le pressent comme des eaux profondes, et qui menacent de l’entraîner. - D’autrefois, lorsqu’il veut suivre le sentier de la droiture et de la fidélité au milieu du monde, il rencontre tout-à-coup de grands obstacles qui semblent l’arrêter d’une manière invincible ; comme un fleuve impétueux, qui traverserait le chemin du voyageur et l’empêcherait de passer outre. - Mais les épreuves peuvent être plus pénibles encore. Si des maladies douloureuses surviennent ; si le Chrétien se trouve tout-à-coup séparé de ceux qui étaient sa joie et sa consolation dans ce monde ; si encore Satan vient jeter le doute dans son âme et lui ravir pour un temps la paix qui vient d’en haut ; - Alors, cette âme à charge à elle-même, flétrie et abattue par la douleur, semble en proie à un feu secret, qui la mine et qui menace de la consumer.

Qui n’a pas connu quelques-unes de ces afflictions, que la Providence envoie aux enfants des hommes pour déchirer l’enveloppe de leur coeur. (Osée XIII. 8.) Qui n’a pas lutté contre quelque épreuve plus ou moins douloureuses ?

Hélas ! parmi ceux qui m’écoutent maintenant, plusieurs sont peut-être arrivés à l’heure solennelle de leur visitation. - Ah ! qui que vous soyez, fidèles ! qui êtes maintenant battus par les orages de cette terre d’exil, et que je cherche dans cette foule qui m’environne ! Prenez courage ; le bras de l’Éternel n’est pas raccourci pour ne plus délivrer ; (Esaïe LIX. 1.) ses compassions n’ont pas été resserrées par son courroux ; (Ps. LXXVII. 10.) il vous aime encore ; sa voix cherche à arriver à votre coeur pour vous consoler ; rendez-vous attentifs, et goûtez combien votre Seigneur est bon ; (Ps. XXXIV. 9.) il vous dit de bannir toute crainte. Mais maintenant, ainsi a dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! et qui t’a formé, ô Israël ! ne crains point.

II. Ne crains point ! Telle est l’exhortation que le Seigneur adresse à tous ses enfants au milieu des épreuves. Cette exhortation est courte et simple, mais elle est puissante pour nous encourager et pour prévenir notre abattement. Car qui est-ce qui parle ainsi à nos âmes ballottées et tremblantes ? C’est le Grand Dieu des Cieux, le Souverain, l’Éternel. Celui qui a dit : la force est à moi ; (Prov. VIII. 14.) Celui qui crée la lumière et qui envoie les ténèbres, qui fait la terre et qui a créé l’homme sur elle ; qui a étendu les Cieux de sa main et qui a donné des lois à toute leur armée. (Esaïe XLV. 7. 12.) - Âme chrétienne ! voilà ton Protecteur ; voilà celui qui vient pour te rassurer et pour te dire : Ne crains point.

Cette exhortation suppose évidemment que les épreuves tendent à exciter en nous un sentiment de crainte. Il n’en serait pas ainsi, si nous étions de notre nature forts et capables de résister aux tentations ; mais nous sommes des êtres faibles et sujets au péché, et c’est là l’origine de nos frayeurs. Il résulte de-là qu’il y a une crainte qui est inséparable de notre état présent, et qui n’est point un sentiment condamnable; c’est celle qui nous porte à éviter les tentations et les dangers, de peur qu’en nous y exposant, nous ne soyons entraînés par notre fragilité à offenser notre Père céleste. Il est juste que nous ayons une telle crainte : un tel sentiment n’est autre chose que la défiance de nous-mêmes et la frayeur du péché. Celui qui ne l’aurait pas, se précipiterait follement au-devant des dangers, et ne manquerait pas de s’y perdre. - Mais il y a une autre crainte qui serait très condamnable ; c’est celle qui nous ferait redouter d’être abandonnés de Dieu au milieu des épreuves qu’il nous envoie. Souvent nous ne sommes pas maîtres d’éloigner de nous le danger, souvent les tentations et l’adversité viennent fondre sur nous comme des eaux débordées, sans que nous puissions les arrêter ni même les prévoir d’avance. Il est évident alors que c’est la volonté de Dieu que nous y soyons exposés. - Craindre dans une telle position, ne serait qu’un signe d’incrédulité, ce serait douter de la bonté de notre Père céleste, de sa fidélité à accomplir ses promesses, de ses miséricordes qui sont de tout temps, ou de sa puissance pour nous délivrer.

Ah ! loin de nous une telle défiance qui serait un outrage fait à Celui qui nous a aimés. S’il nous frappe de sa verge, s’il nous place dans quelque situation critique ou difficile, ne nous arrêtons pas à contempler les vagues furieuses qui nous pressent ; mais élevons nos yeux vers Celui qui a promis d’être avec les siens jusqu'à la fin du monde, (Matth. XXVIII. 20.) qui ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà des forces qu’il nous donne, (1. Cor. V. 13.) dont les yeux sont nuit et jour sur ceux qui le craignent, (Ps. XXXIV. 16.) et qui, lorsque le moment déterminé sera là, tancera la tempête et nous rendra le calme.
Voilà la confiance du Chrétien. Ce n’est point une confiance présomptueuse et dépourvue de base solide. Elle repose sur un fondement inébranlable, sur les promesses de Celui qui n’est pas homme pour mentir, ni fils de l’homme pour se repentir. (Nomb. XXIII. 19.) L’Écriture répète partout ces promesses consolantes, mais notre texte surtout les présente d’une manière bien forte. Arrêtons-nous à les développer.

III. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et quand tu passeras par les fleuves, ils ne te noieront point, quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras point brûlé et la flamme ne t’embrasera point. Ainsi parle le Seigneur. - Il y a ici deux promesses : la première, que Dieu sera avec nous au milieu des épreuves ; la seconde, que ces épreuves ne pourront opérer notre ruine.
Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi.

- Mais Dieu n’est-il pas toujours avec ses rachetés ? Sans doute, M. F., il ne les abandonne pas un instant. Durant tout le cours de leur pèlerinage, ils sont sous ses yeux et gardés par sa main puissante. Mais il est avec eux d’une manière bien plus particulière encore au jour de l’affliction et du combat, pour les aider de son secours. Un père tendre aime toujours son enfant et ne cesse pas de veiller sur lui ; mais si cet enfant vient à se trouver dans quelque péril, dans quelque situation de détresse, alors son père ne le quitte plus, nuit et jour il est à ses côtés, suivant avec sollicitude les périodes du danger et usant de tous ses moyens pour hâter le moment de la délivrance. Or, M. F., comme un père ému de compassion envers ses enfants, ainsi l’Éternel est ému de compassion envers ceux qui le craignent. (Ps. CIII. 13.) Lors donc que des épreuves surviennent et que l’orage commence à gronder avec violence, le Seigneur se rapproche de nous parce que nous avons alors plus besoin de lui ; notre union avec lui devient plus étroite ; ses secours se multiplient en nous et hors de nous. On peut presque dire qu’il partage nos propres périls ; il entre en quelque sorte avec nous au milieu des eaux et des flammes. - Il est au chevet de notre lit de langueur ; sa voix de fait entendre à notre âme durent les longues heures où notre œil cherche un vain le repos ; il adoucit l’horreur d’un isolement douloureux ; quand nous disons le matin, qui me fera voir le soir, et le soir, qui me fera voir le matin ? (Deut. XXVIII. 67.)

Le Seigneur est là pour nous fortifier contre des angoisses qui sans lui seraient insupportables. - Dites-le nous, Fidèles ! qui avez passé par le creuset de l’adversité ; dites-le nous. Si l’on vous eût annoncé d’avances les maux qui sont venus fondre sur vous, quel n’eut pas été votre effroi ! Auriez-vous cru pouvoir les supporter sans en être entièrement accablés ? Leur seul souvenir ne fait-il pas frémir votre coeur d’épouvante ? Cependant vous les avez passés, ces moments de douleurs, à la faveur du bras éternel qui vous soutenait sur l’abîme, et qui n’a pas permis que vous fussiez engloutis. Ah ! que vos âmes gardent précieusement ce souvenir, et qu’elles apprennent à ne jamais douter des divines miséricordes.

Ceci nous conduit à la seconde promesse que le texte renferme. C’est que les épreuves ne peuvent opérer la ruine du fidèle. Quand tu passeras par les fleuves, ils ne te noieront point ; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras point brûlé et la flamme ne t’embrasera point. Cependant celui qui traverse un fleuve court le danger d’être englouti, et celui qui est surpris par le feu court le danger d’être consumé. Mais les âmes fidèles sont dans la main de Dieu, et le destructeur ne les touchera point. - Hélas ! si Dieu ne nous gardait, que deviendrait notre fidélité au milieu des épreuves ? Au moment où l’adversité survient, elle semble toujours un sujet de tristesse, et notre âme abattue et vacillante est prête à oublier les promesses du Seigneur. Nous souffrons et nous ne considérons pas toujours le fruit paisible de justice qui sera l’effet de notre souffrance ;

nous sentons la verge qui frappe et nous ne regardons pas toujours à la main paternelle qui la tient. Bornant nos regards aux intérêts et au bien-être du moment, nous croyons avoir sujet de nous plaindre, nous suspendons aux saules nos harpes lugubres, (Ps. CXXXVII. 2.) tandis que même au sein du châtiment nous devrions répéter le cantique de louange. - Nous sommes si frêles, si susceptibles d’impressions opposées, que même avec un germe de piété sincère, le moindre coup, le moindre revers, la rencontre d’un vermisseau suffirait pour nous briser, si Dieu ne venait à notre secours. - Mais il subvient par sa force à notre faiblesse, il relève par son Esprit notre coeur languissant et découragé, il ferme nos lèvres où déjà arrivait le murmure, il nous arrache à la gueule du lion dévorant, et bientôt mis au large par sa bonté qui nous a prévenus, subjugués par sa puissance souveraine, rendus sages par l’expérience de nos douleurs, nous finissons par rendre gloire à Celui qui fait concourir toutes choses pour le bien de ceux qui l’aime. (Rom. VIII. 28.)

IV. Telles sont les promesses magnifiques que nous fait le Seigneur dans notre texte pour nous donner de la confiance au milieu des épreuves. Certes, de telles promesses doivent suffire pour bannir toutes nos terreurs et pour nous remplir d’une joie ineffable et glorieuse.

Cependant, hélas ! comme la défiance n’est que trop naturelle à nos âmes charnelles et corrompues, Dieu daigne encore rappeler ici avec ses promesses, les bases inébranlables qui en assurent l’accomplissement.
D’abord il s’adresse à nous comme Créateur. “Ainsi a dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! et qui t’a formé, ô Israël !” Ces paroles nous rappellent deux créations : - La création par laquelle nous avons été amenés à l’existence, et dont parle Job quand il dit à Dieu : Tes mains m’ont formé, elles ont arrangé toutes les parties de mon corps. Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as composé d’os et de nerfs, tu m’as donné la vie. (Job X. 11. 12.) Mais il y a une autre création sans laquelle la première n’est qu’un malheur, c’est celle par laquelle d’enfants rebelles nous devenons enfants soumis, par laquelle le coeur de pierre est ôté pour faire place au coeur de chair et à une nouvelle et sainte direction de nos pensées et de nos désirs. C’est celle dont parle St. Paul aux Corinthiens, quand il dit : Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses vieilles sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. ( 2. Cor. V. 17.) - Or la connaissance de ces deux créations est pour nous un motif de confiance au milieu des épreuves. Car d’abord, Celui qui nous a formés pour sa gloire ne prendrait-il pas soin de l’ouvrage de ses mains, et ne nous donnerait-il pas jour par jour les secours dont nous avons besoin pour subvenir à notre faiblesse, si toutefois nous lui demandons ces secours avec le désir d’être exaucés ?

- Mais bien plus, Celui qui a tiré ses élus du sein de l’abîme pour réparer en eux les ruines laissés par le péché, abandonnerait-il cette oeuvre commencée et ne l’achèverait-il pas pour la journée de Jésus-Christ ? (Philipp. I. 6.) - Ah, prends courage Chrétien ! Le Seigneur connaît ses oeuvres dès l’éternité, (Act. XV. 18.) et les desseins qu’il a formés s’accompliront certainement en leur temps. - S’il diffère attends-le, car il viendra assurément et il ne tardera point ; (Hab. II. 3.) tu apprendras par une heureuse expérience que son regard est la délivrance même. (Ps. XLII. 6.) C’est moi, c’est moi qui vous console, dit-il par son Prophète. Qui es-tu pour avoir peur de l’homme mortel qui mourra et du fils de l’homme qui deviendra comme l’herbe sèche. Je suis l’Éternel ton Dieu qui fends la mer, et ses flots bruient. J’ai mis mes paroles dans ta bouche et je t’ai couvert de l’ombre de ma main ; afin que j’établisse les cieux et que je fonde la terre, et que je dise à Sion : Tu es mon peuple. (Esaïe LI. 12. 15. 16.)
Pour nous donner encore plus de confiance, Dieu nos rappelle dans le texte le droit de propriété qu’il a sur son peuple et la manière dont il l’a acquis. - Ne crains point, dit-il, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Nous sommes à lui non seulement par la création, mais encore par la rédemption qu’il a faite de nos âmes. Et à quel prix les a-t-il rachetées ? Il donna l’Égypte et ses trésors, Cus et Séba pour la rançon de son ancien peuple captif ; mais pour racheter nos âmes, ce n’était pas assez : il fallait quelque chose de plus précieux que les empires et toutes les richesses des royaumes, et il a donné son Fils, son propre Fils, il ne l’a point épargné, il l’a livré à la mort pour nous tous. (Rom. VIII. 32.) Voilà, M. F., la mesure de ses miséricordes à notre égard ; voilà la base d’après laquelle nous pouvons nous faire une idée du prix qu’il attache à nos âmes ; ce qu’elles lui ont coûté. - Ah ! comment les abandonnerait-il, maintenant qu’il a tant fait pour elles ? Comment après les avoir retirées de la fournaise du feu dévorant, les laisserait-il périr comme un vil rebut ? Non, non, Dieu a manifesté en Jésus son incompréhensible charité, et nous serions bien malheureux d’hésiter encore à y croire. C’est pour que les fidèles ne l’oublient jamais, qu’il leur a donné un nouveau nom : Je t’ai appelé par ton nom, dit-il dans le texte. Quel est ce nom ? - C’est celui dont St. Jean parle dans l’Apocalypse ; ce nom que personne ne connaît que celui qui le reçoit, (Apoc. II. 17.) c’est le nom d’enfant bien-aimé. - Heureux, M. F., si au milieu des tribulations et des oranges de la vie vous vous rappelez toujours avec joie que Dieu est votre Père et que vous êtes ses enfants ! Cette pensée doit calmer toutes vos frayeurs et vous remplir d’une confiance ineffable. Enfants de Dieu ! Enfants bien-aimés de Dieu ! Quel titre pour de pauvres pécheurs !

Quel gage assuré pour tous les fidèles que nul ne les ravira de la main de Celui qui les a aimés. (Jean X. 28.)
O vous qui, séduits par les artifices du Prince de ce monde, perdez de vue les hautes destinées auxquelles le Seigneur vous appelle ! il en est encore temps, connaissez celui qui vous a réconciliés en Jésus, et qui vous ouvre les bras de sa miséricorde pour vous y recevoir comme ses enfants. Que sont tous les avantages que vous estimez si fort, à côté de cette qualité glorieuse ? - Tout ce que vous tenez dans vos mains va périr, et vous-même vous ne tarderez pas à être transportés au milieu de scènes bien solennelles, et qui deviendraient bien terribles si vous demeuriez dans votre état d’endurcissement. - Prenez-y garde. Les heures passent rapidement ; les jours se précipitent, les années se consument comme la pensée, et bientôt se lèvera le jour éternel.
Il faut se hâter de se convertir de peur d’être surpris par le jour de la colère. - Il faut se hâter de chercher la paix de Dieu tandis qu’il la donne, de peur de la désirer avec angoisse lorsqu’elle aura fui pour jamais. Jamais ! mot terrible dont les âmes condamnées peuvent seules connaître tout le sens ! - Au nom des miséricordes incompréhensibles qui vous sont offertes, n’attendez pas que ce mot fatal soit prononcé sur vous par le juge suprême pour votre éternel désespoir.
Et que demandons-nous de vous ? Que vous laissiez là toute joie présente pour passer le reste de vos jours dans la tristesse ?

- Il n’est que trop commun d’envisager la piété sous ce point de vue. Mais c’est là un faux point de vue, et notre texte d’aujourd’hui doit l’avoir suffisamment prouvé. - Non ; nous ne vous demandons de la part de Dieu que votre bonheur. Vous ne le trouverez pas dans ce péché qui traîne toujours après lui l’angoisse et le remords. Vous ne le trouverez pas dans cette vie dissipée et bruyante qui laisse le coeur vide et flétri. Mais vous le trouverez auprès de Jésus. Car quel plus doux bonheur au sein des agitations et des peines de ce séjour que de pourvoir toujours regarder en haut avec confiance ? de s’assurer dans les mauvais jours sur les promesses de Celui qui n’abandonnera jamais ses enfants ? de voir dans les adversités présentes un moyen de sanctification et de préparation aux joies futures ? de s’abandonner à son Dieu, de se reposer entièrement sur lui, de se décharger sur lui de tous nos soucis et de tous nos troubles ? de dire avec David : Toi mon âme, tiens-toi en repos regardant à Dieu ! (Ps. LXII. 6.) ou de s’endormir en paix comme un autre Prophète, et de dire en revoyant la lumière : Je me suis réveillé, et j’ai regardé, et mon sommeil a été doux ! (Jérém. XXXI. 26.) Hommes du monde ! voilà la paix qui vous est proposée ; oseriez-vous mettre la vôtre en parallèle avec celle-là.

Ah ! recevez ici le voeu que nous formons devant ces autels, que bientôt désabusés de vos fatales illusions, vous sentiez la nécessité de chercher l’Éternel pendant qu’il se trouve et de l’invoquer tandis qu’il est près ; (Es. LV. 6.) que bientôt vous trouviez auprès du Seigneur la perle de grand prix qui ne vous sera jamais ôtée ; que bientôt unis dans une commune et précieuse foi, nous puissions d’un même coeur et d’une même bouche glorifier ensemble le Sauveur qui nous a rachetés, et redire le cantique de louange : Je publierai les miséricordes de l’Éternel à cause de tous les biens qu’il nous a faits. - Car c’est un grand bien que celui que Dieu a fait à la maison d’Israël dans ses compassions et dans la grandeur de ses bontés. Il a dit : Quoiqu’il en soit, ils sont mon peuple et des enfants qui ne dégénéreront plus, et il a été leur libérateur. Et dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a délivrés. Lui-même les a rachetés par son amour et par son support, il les a portés et il les a élevés en tout temps. (Es. LXIII. 7-9.) Gloire soit à Lui Père, Fils et St. Esprit, dans le temps et dans l’éternité ! Amen !


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