Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
DEUXIÈME ANNÉE 1875

LA VILLE DE REFUGE
(UN MOT D'AVERTISSEMENT)

La loi que Dieu donna par Moïse au peuple d'Israël s'exprime en termes très-précis au sujet du meurtrier : « II ne se fera point d'expiation pour le pays, du sang qui y aura été répandu, que par le sang de celui qui l'aura répandu. » (Nombres XXXV, 33.)

Dans le même chapitre où se trouvent ces paroles, on voit cependant que Dieu, dans sa grâce, fît une provision en faveur du meurtrier involontaire. Il ordonna qu'on établît, dans toute l'étendue du pays, six villes de refuge pour servir d'abri à « celui qui aurait frappé à mort quelque personne par mégarde. » Une fois arrivé dans la ville de refuge, il était en sûreté contre la poursuite du vengeur du sang, aussi en sûreté que s'il n'avait jamais commis un meurtre ; mais s'il était trouvé par le vengeur en dehors de la ville, sa vie était perdue et la loi devait avoir son effet. Car Dieu avait déjà décrété depuis le jour où Noé sortit de l'arche après le déluge : « Quiconque versera le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l'homme à son image » (Genèse IX, 6).
Or, ces villes de refuge nous fournissent un type frappant aussi bien de l'état naturel de tous les hommes que du salut que Dieu nous a préparé en son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

La Parole de Dieu déclare que tous les hommes sont pécheurs et que les gages du péché, c'est la mort. Et remarquez bien que ce n'est pas seulement la mort physique dont il est question, car il est dit qu'après la mort suit le jugement ; et, de plus, tous ceux qui n'auront pas été sauvés par Christ, subiront la « seconde » mort : ils seront jetés dans l'étang de feu qui brûlera aux siècles des siècles. (Romains III-V ; Apocalypse XX ; Actes XVII, 31.) Mais Dieu ne veut pas la mort du pécheur : voilà pourquoi II nous a pourvu une « ville de refuge, » qui est Jésus-Christ.
« Comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, - et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois sans péché, à salut à ceux qui l'attendent » (Hébreux IX, 27-28).

Christ est donc notre « ville de refuge. » II n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains VIII, 1). En dehors de Lui point de salut, car, « il n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes par lequel il nous faille être sauvés » (Actes IV, 12)

L'ennemi des âmes garde beaucoup de personnes dans une indifférence mortelle, en leur faisant croire que l'on ne peut jamais être sur d'être en Christ. Ou ne peut que l'espérer tout au plus. Mais, cher lecteur, ne voyez-vous pas que lorsque le meurtrier était dans la ville de refuge il était sûr de l'être ? Il savait bien qu'il y allait de sa vie ; il ne se donnait point de repos avant d'atteindre la ville, et lorsqu'il y était, il y restait ; il savait que là il était en sûreté, parce que Dieu l'avait ainsi commandé. Or la même parole de Dieu donne une assurance aussi positive à celui qui, de coeur, croit en Jésus : « Celui qui croit au Fils de Dieu a la vie éternelle et ne viendra pas dans le jugement. »
0 vous qui n'osez pas encore vous dire en Christ la vraie et seule « ville de refuge, » - vous êtes par nature des enfants de colère (Éphésiens II, 3). Si vous êtes surpris par le vengeur hors de Christ, vous devez périr éternellement. Si la mort vous atteint avant que vous ayez cherché votre refuge en Celui qui est « puissant pour sauver, » votre portion sera ce que prononce le juste jugement de Dieu sur le pécheur impénitent : le lac de feu et de soufre pour l'éternité.

Lecteur inconverti, je vous en supplie, ne vous laissez pas séduire par la ruse trompeuse du diable qui voudrait vous faire croire que ce jugement est limité ou incertain. Craignez aussi cet artifice par lequel le prince du mensonge cherche à vous engager à faire fond sur votre vie comme si elle n'était pas la chose la plus fragile et la plus incertaine, et à remettre de venir à Christ jusqu'à un moment plus convenable.

Qu'aurait-on pensé du meurtrier qui, poursuivi par le vengeur du sang aurait retardé d'une heure sa fuite vers le lieu où il pût être en sûreté ? Ne l'aurait-on pas considéré comme un insensé ? Et que dire de celui pour lequel il ne s'agit pas de la vie du corps seulement, mais de l'âme immortelle et qui répond (comme Félix à Paul) : « Pour le présent, va-t'en ; quand je trouverai un moment convenable, je te ferai appeler » (Actes XXIV, 25). Hélas ! où est maintenant le malheureux Félix avec ses délais ? Mais pour vous, cher lecteur, les portes de la ville de refuge sont encore ouvertes et près de vous ; le Seigneur Jésus est encore assis sur le trône de grâce. « Voici ; c'est maintenant le temps agréable ; voici, c'est maintenant le jour du salut. » Une éternité de bonheur ou de malheur est devant vous : encore une fois je vous en supplie, n'attendez pas, fuyez pour sauver votre vie, fuyez sans retard vers Jésus.
Fuis, oh ! fuis vers Jésus avant que pour ton âme Ait retenti l'arrêt du Dieu juste et vengeur, Et que le lieu des pleurs et l'éternelle flamme Soient ta part, ô pécheur !


LE ROYAUME DES CIEUX
VI
LA RÉJECTION DE JÉSUS. ? - LES PARABOLES

Les paraboles du Seigneur, qui commencent dans le chap. XIII de Matthieu, indiquent dans son ministère un changement notable, qu'il explique lui-même à ses disciples, en disant qu'il n'était pas donné aux foules de connaître les mystères du royaume des cieux (chap. XIII, 11). La cause de ce changement était le refus du peuple d'Israël de reconnaître Jésus comme le Christ.

Avant que sa réjection fût pleinement constatée, Jésus s'adressait à la nation en général, montrant aux Juifs la puissance divine, et leur déclarant les principes moraux de son Royaume. - Après sa réjection, II parle surtout aux disciples qu'il s'était associés d'une manière spéciale comme « frère, soeur et mère ; » et s'il dit encore quelque chose aux foules, ce n'est que par des paraboles dont le sens intime leur était caché à cause de la dureté de leur coeur ; mais, en particulier, II interprétait tout à ses disciples.
Par la première parabole, celle du « semeur » (Chap. XIII, 3-9), Jésus montra que la parole même du Royaume avait déjà changé de caractère pour la nation d'Israël. Au lieu d'ouvrir au peuple une porte de bénédiction nationale, comme au commencement de sa prédication, la parole était devenue semblable à de la semence qui, jetée à la volée sur la terre, produit du fruit, ou reste infructueuse, selon la nature de l'endroit où elle tombe. Parmi les quatre espèces d'auditeurs de la parole, il n'y en a qu'une qui la comprend ; dans ce cas, la parole est réellement reçue dans le coeur : c'est comme la semence tombée dans une bonne terre et qui porte du fruit et produit, un grain cent, un autre soixante et un autre trente. L'ennemi à la vérité est actif partout où la parole est semée ; lorsqu'il ne peut pas immédiatement la ravir du coeur, il trouve moyen de la rendre sans effet, tantôt par les épreuves de la vie et la persécution, tantôt par le bien-être et par les soucis du monde.

En somme donc la prédication de la parole du Royaume restait sans effet pour la masse du peuple juif ; car il n'y avait que quelques-uns d'entre eux qui en profitassent, et produisissent du fruit pour la gloire de Dieu. Mais la désobéissance d'Israël, loin de restreindre la merveilleuse grâce de Dieu, a eu pour effet d'étendre les limites de la sphère où la grâce agit, en sorte que les Gentils sont devenus « des objets de miséricorde » (Romains XI, 30). C'est là ce que dit l'Esprit de Christ en Ésaïe XLIX, 4-6 : « Et moi j'ai dit : J'ai travaillé en vain, j'ai usé ma force pour néant et sans fruit ; toutefois mon droit est par devers l'Éternel, mon oeuvre est par devers mon Dieu. Maintenant donc l'Éternel, qui m'a formé dès le ventre pour lui être serviteur, m'a dit que je lui ramène Jacob ; mais Israël ne se rassemble point ; toutefois, je serai glorifié aux yeux de l'Éternel, et mon Dieu sera ma force. - Et il m'a dit : C'est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob, et pour délivrer les captifs d'Israël : c'est pourquoi, je t'ai donné pour être lumière aux nations, afin que tu sois MON SALUT jusqu'au bout de la terre. »

Israël ne s'étant pas rendu à l'appel du Seigneur, les Juifs n'ayant pas voulu que Jésus les rassemblât comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes (Matth. XXIII, 37), - le Seigneur a dû les quitter jusqu'au moment où leur coeur sera converti et où ils diront : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Mais Jésus, le parfait serviteur de Dieu, devait être glorifié aux yeux de l'Éternel malgré l'insuccès apparent de son oeuvre auprès du peuple d'Israël ; il devait être une lumière pour les nations, le salut de Dieu jusqu'au bout de la terre. Voilà pourquoi Jésus, rejeté par la maison d'Israël, prend le caractère de semeur. Dorénavant c'est la parole même de Dieu semée dans le coeur qui doit produire des effets dont Dieu prendra connaissance, et sur ce terrain le Gentil, aussi bien que le Juif, peut avoir part au privilège d'être associé au Seigneur.

Depuis le commencement de son ministère, Jésus avait montré que les Gentils auraient part à la bénédiction. Il l'a fait tout d'abord, en choisissant l'endroit de sa demeure, car, avant de commencer sa prédication, II est allé se fixer à Capernaüm qui était « au bord de la mer » dans la « Galilée des nations », accomplissant ainsi la prophétie d'Ésaïe (Matth. IV, 13-17 ; Ésaïe IX, 1,2). Or la « mer » est une figure constamment employée pour désigner d'une manière générale les nations sans distinction. Dans le passage en question, les paroles d'Ésaïe, ne laissent point de doute sur la signification de ce mot, car il ajoute à l'expression « chemin de la mer » les deux suivantes comme explicatives : « au delà du Jourdain » et « Galilée des nations ». Cela annonçait que la bénédiction s'étendait bien au delà des limites du peuple d'Israël. - Matthieu insiste soigneusement sur les points indiqués "par le prophète Ésaïe ; et, en relevant dans la suite de l'histoire les incidents qui ont eu lieu soit à Capernaüm, soit sur le « chemin de la mer », il complète l'enchaînement de la vérité pour ce qui concerne la bénédiction des Gentils. C'est « comme Jésus entrait dans Capernaüm » (chap. VIII, 5) que le centurion romain demanda etreçut le secours du Seigneur en faveur de son serviteur ; c'est « au bord de la mer » que Jésus prononça ses paraboles dans le chapitre XIII de notre évangile.
Jésus ne commença pas à parler des secrets du Royaume des cieux, avant que sa réjection fût devenue manifeste comme fruit de la volonté, du propos délibéré de la nation d'Israël. Il le fait quand les chefs l'ont traité comme un imposteur, et ont attribué au chef des démons la puissance qu'il déployait devant eux dans ses miracles et dans ses oeuvres de grâce.

Israël devait jusqu'au bout être mis à l'épreuve : Dieu voulant dans l'histoire de ce peuple montrer ce qu'est l'homme. Ainsi quand Dieu donne à Israël des promesses, il n'en tient pas compte ; si Dieu le place sous la loi, il ne la garde pas ; lorsque Dieu le somme par ses prophètes, il refuse de les écouter, les outrage, les persécute, les met à mort. Enfin, Jean le baptiseur vient appeler le peuple à la repentance ; il lui dit que le Royaume des cieux s'est approché, puisque celui qui devait régner était déjà là, quoiqu'ils ne le connussent pas ; mais en même temps il est obligé de les traiter de race de vipères, car la plupart d'entre eux n'étaient pas sincères : ils faisaient semblant de se repentir, tandis que leur coeur était fort éloigné de Dieu. Enfin le Messie lui-même se présente aux siens ; mais quand ils l'ont vu, ils le haïssent, et dès que cela est en leur pouvoir ils le clouent à la croix. Le peuple en s'adonnant aux vanités fausses avait abandonné les gratuités de Dieu à son égard (Jonas II,9) ; et Jésus lui ferme la porte quant aux espérances terrestres et strictement juives ; puis en citant Ésaïe VI, Il passe sur lui la sentence d'aveuglement judiciaire. (Historiquement, cela n'eut lieu que lorsqu'ils rejetèrent aussi le Saint-Esprit ; mais en Matthieu l'histoire des dispensations est esquissée à l'avance.)

« Les disciples, s'approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Et lui, répondant, leur dit : C'est parce qu'à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n'est pas donné. Car à quiconque a, il sera donné, et il sera dans l'abondance ; mais à quiconque n'a pas, cela même qu'il a sera ôté. C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu'entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et par eux s'accomplit la prophétie d'Ésaïe qui dit : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et vous n'apercevrez point ; car le coeur de ce peuple s'est épaissi et ils ont ouï dur de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient des yeux, et qu'ils n'entendent des oreilles, et qu'ils ne comprennent du coeur et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Mais bienheureux sont vos yeux, car ils voient, et vos oreilles, car elles entendent ; car en vérité je vous dis, que plusieurs prophètes et plusieurs justes ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d'entendre les choses que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues » (Matthieu XIII, 10-17).
Les choses que les disciples de Jésus voyaient et entendaient rentraient assurément dans la catégorie des « choses meilleures réservées pour nous (les croyants de cette dispensation), » et dont il est question à la fin du XIe des Hébreux. Elles sont meilleures que celles dont les prophètes de l'ancienne alliance avaient connaissance, par le fait que Jésus, rejeté de la terre, prend sa place dans les cieux, « à droite de la Majesté dans les hauts lieux. »

Du, moment que
LE FILS DE L'HOMME entre dans le ciel, le Royaume des cieux est de fait inauguré. La prophétie de Daniel (chap. VII), nous l'a déjà montré ; et le Seigneur le confirme à ses disciples après sa résurrection dans ses dernières paroles, rapportées à la fin de notre évangile : « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matth. XXVIII, 18). D'un autre côté, puisque son autorité est méconnue sur la terre, ceux qui reconnaissent cette autorité se trouvent nécessairement associés avec Jésus dans sa réjection, et, par conséquent, dans une position de souffrance ici-bas.

Il s'ensuit que le Royaume est actuellement en mystère ou ce caché, » c'est-à-dire qu'il existe réellement, puisque le Fils de l'homme qui en exerce l'autorité est dans le ciel ; mais que la gloire et la puissance n'en sont pas encore manifestées au monde, et ne pourront pas l'être avant que le Roi revienne : « Alors, paraîtra le signe du Fils de l'homme dans le ciel ; et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et avec une grande gloire » (Matth. XXIV, 30). Jusqu'à ce que ce moment arrive, le Royaume prend un caractère « mystérieux, » compris seulement par ceux qui sont instruits dans ces choses par le Seigneur lui-même. Les diverses phases du Royaume des cieux « en mystère, » feront le sujet d'une autre étude.

La position de Jésus dans le ciel donne nécessairement aux bénédictions promises, un caractère céleste qui dépasse infiniment tout ce que les prophètes avaient compris ; car les croyants sont maintenant associés à Jésus là où. il est. Pour eux le Royaume n'est plus la gloire céleste manifestée sur la terre (c'est ce dont les prophètes avaient parlé), - ? mais une part avec Jésus dans la gloire du ciel même. Toutes leurs espérances et leurs joies sont devenues célestes. De là vient aussi que Jésus, dans ses paraboles, pouvait dévoiler des secrets ce qui avaient été cachés dès la fondation du monde » (Matthieu XIII, 35), - des choses qui se rattachent à la place de Jésus dans le ciel pendant que ceux qui Lui sont associés se trouvent dans une position de souffrance sur la terre.

Le règne de Jésus sur la terre, c'est-à-dire la manifestation du Royaume des cieux, est renvoyé pendant le temps que dure « le jour du salut. » À la fin de ce temps, qui est déterminédans les conseils secrets du Père, le Fils de l'homme reviendra en gloire et, par le jugement, il ôtera tout scandale de son Royaume ici-bas. En attendant, les croyants ont part à tout ce qui est céleste dans le Royaume ; ils ont devant eux l'espérance de se trouver bientôt dans la gloire avec Jésus, car ils Lui sont associés d'une manière infiniment plus intime que s'ils avaient part à son Royaume terrestre. Ils ne sont pas seulement un peuple béni, mais ils sont personnellement les compagnons de Jésus rejeté de la terre et glorifié dans le ciel. C'est cette association individuelle avec Jésus qui donne au croyant son vrai caractère. Que Dieu nous accorde de le comprendre et d'en jouir toujours davantage. Dieu, par qui nous avons été appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, est fidèle (1 Corinthiens I, 9). Pour l'apôtre Paul, l'expression la plus élevée de sa vocation était qu'il avait été appelé à connaître la volonté de Dieu, à voir LE JUSTE et entendre les paroles de SA bouche (Actes XXII, 14).
« Tout scribe, » dit le Seigneur, qui a été fait disciple du Royaume des cieux, est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles » (Matth. XIII, 52). Les « choses vieilles » annoncées par les prophètes, ont toujours leur réalité pour la foi, car ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham (Galates III, 9), mais il y a, en outre, des « choses nouvelles, » qui découlent, comme conséquence, de la mort et de la résurrection de Jésus et de son ascension dans le ciel, - des choses dont aucun prophète de l'ancienne alliance n'avait entendu parler, - choses qui avaient été cachées en Dieu dès les siècles passés, mais qui sont maintenant révélées aux saints (1 Cor. II, 10 ; Éphésiens III, 5).

La forme choisie par le Seigneur pour dévoiler à ses disciples les secrets du Royaume des cieux, celle de paraboles, convenait bien au caractère caché ou mystérieux que prenait le royaume par suite de la réjection du Roi, et servait admirablement à mettre ces secrets à la portée de ceux qui avaient des oreilles pour entendre. Mais les paraboles mêmes étaient un jugement sur le peuple incrédule, comme Jésus le dit en citant contre eux les paroles d'Ésaïe. Ils ne voulaient pas recevoir les paroles de Jésus, et tout pouvoir de les comprendre leur fut ôté.

Il sera utile de rappeler ici, en résumé, la manière dont le témoignage de Jean le Baptiseur et celui de Jésus avaient été reçus par la nation. Le Seigneur Lui-même nous le dit dans la comparaison rapportée dans Matth. XI, 16-19. Jean avait été pour les gens de « cette génération, » comme un chanteur de complaintes : II leur avait parlé de la colère de Dieu, mais ils ne s'étaient pas lamentés. Jésus avait été pour eux comme un joueur de flûte : II leur avait prêché la grâce, mais ils n'avaient pas dansé. - Leur conscience n'avait pas été atteinte au sujet du péché, et leur coeur était resté insensible à l'amour de Dieu.

Ce double témoignage préparait cependant le chemin au développement du Royaume dans son état actuel. L'exécution du jugement que Jean annonçait est renvoyée pendant ce « jour du salut » où la grâce règne. - Le chef du Royaume est dans le ciel, pendant que ceux qui lui sont fidèles souffrent sur la terre. Bientôt une foule de professants entrent au milieu des fidèles ; ils prétendent reconnaître l'autorité du Seigneur, mais leur coeur est fort éloigné de Lui. C'est l'état de choses qui résulte du règne de la grâce ; car le jugement seul fait séparation entre le vrai et le faux, et le jugement n'aura lieu qu'à la fin du siècle.

Remarquons, en terminant, que la réjection de Jésus par le peuple d'Israël était, dans les conseils de Dieu, l'occasion d'accomplir ce qui est moralement nécessaire pour établir plus tard son Royaume là où le péché règne, et pour faire que des pécheurs aient part avec Lui dans sa gloire, - Jésus a dû mourir pour la nation d'Israël ; et non-seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés (Jean XI, 52). C'est ainsi que là où le péché abondait, la grâce a surabondé (Rom. V, 20).
(La suite à plus tard D. V.)

Oh ! la gloire de la grâce
Brillant, Jésus, sur ta face,
Nous parle du saint séjour ;
Et nous dit que Dieu le Père,
Dans sa nature est « lumière, »
Et qu'il est toujours « amour. »

- QUESTION -

Question. Comment doit-on entendre le passage I Jean II, 6 : « Celui qui dit demeurer en Lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché ? » R.

Réponse. Le passage nous paraît très-clair, si on le prend simplement tel qu'il est écrit. Il nous donne la mesure de la marche chrétienne. Celui qui fait profession de demeurer en Christ (ce qui est la position chrétienne) doit marcher en conséquence, - c'est-à-dire comme Christ a marché.
La position du croyant est « en Christ » (Rom. VIII, 1 ; 1 Cor. I, 30 ; 2 Cor. V, 17 ; Éph. I, 1, 3, 11 ; II, 6 ; Phil. I, 1 ; etc.) Puis Jésus nous exhorte à demeurer en Lui, le vrai cep, afin que nous portions beaucoup de fruits (Jean XV, 3-5). Christ, par sa mort, nous a acquis cette position. La mesure de la marche qui s'y rattache, c'est Christ dans sa vie ici-bas.

Votre difficulté vient peut-être de ce que vous confondez ce passage avec ce qui est dit dans le chap. IV de la même épître, verset 17 : « En ceci l'amour est consommé avec nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, c'est que comme il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. » Or, ce dernier passage parle de notre position, non pas de la marche. C'est un fait qui est vrai à l'égard de chaque chrétien. Christ est dans la gloire. Le croyant est identifié avec Lui là, de sorte qu'il n'a absolument rien à craindre du « jugement ; » car il est identifié avec Celui qui doit juger. Christ ne peut pas juger sa propre oeuvre. C'est en cela que l'amour de Dieu a été consommé avec nous ; et nous possédons maintenant cet amour, afin que nous en jouissions d'avance, bien que nous ne le connaissions encore qu'en partie. (Comparez Éphésiens III, 14-19).

Nous ne pouvons pas dire, quant à notre nature, que nous sommes comme Jésus a été ici-bas ; la Parole de Dieu ne nous dit pas non plus que nous devons être comme Lui a été ; car Lui « n'a pas connu le péché » (2 Cor. V, 21) ; tandis que « si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous » (1 Jean I, 8). « Le péché dans la chair » habite en nous, mais ce n'est pas une raison pour que ce péché soit manifesté au dehors. Rien ne nous oblige à pécher ; bien au contraire, Dieu nous a donné son Esprit et sa Parole afin de nous garder, et pour que le caractère de Christ soit reproduit en ceux qui demeurent en Lui. - Nous devons marcher comme Lui a marché. Christ est la mesure, la norme de la marche du chrétien.

Comparons encore un autre passage, qui fait ressortir, d'une manière admirable, l'exactitude de la Parole de Dieu ; je veux parler de 1 Pierre II, 21-22 : « Christ a souffert pour TOUS, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n'a pas commis de péché et dans la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude... » Pierre nous exhorte, non pas à être ce que Christ était dans les jours de sa vie en la chair, mais a marcher les yeux fixés sur Lui pour l'imiter, Remarquez bien que lorsqu'il s'agit de Christ comme exemple, il « est dit : « Qui n'a pas commis de péché ; » mais quand il est question de la perfection de la personne de Celui qui était seul capable, seul propre à être la "victime pour le péché, il est dit : « Qui n'a pas CONNU le péché » (2 Cor. V, 21). Or il est évident que cette dernière expression ne peut pas être employée en parlant de nous qui avons été formés dans l'iniquité, échauffés dans le péché ; tandis que quand Christ nous est présenté comme exemple, le Saint-Esprit dit : « II n'a pas commis de péché, » - expression qui peut être vraie quant à nous, toutes les fois que nous marchons en pleine communion. Il est fort heureux, n'est-ce pas, que nous n'ayons pas un autre niveau à atteindre, et que nous soyons rendus capables et responsables de suivre les traces de notre « modèle, » tout en allant vers Lui... « le but. »

FRAGMENT

II y a dans la "vie d'un chrétien mille choses pour lesquelles il ne trouve point de directions fixes dans la Bible, parce que le Nouveau Testament est un livre de principes et non un livre de lois.

Que de préceptes sont contenus dans ces paroles : « Ne vous conformez pas à ce siècle ! »

LA PARABOLE DES DEUX FILS
III.
« MOI, J'Y VAIS, SEIGNEUR. »

Considérons maintenant l'autre cas que présente notre parabole.
Supposons que nous ayons été présents quand la scène se passa entre le père et ses enfants. En voyant le second fils dire à son père : Moi, j'y vais, Seigneur ; n'aurions-nous pas admiré son respect et son empressement à obéir ? En effet, il reconnaît pleinement le droit de son père, il prétend s'y soumettre ; combien donc sera grande sa culpabilité, s'il ne le fait pas ! C'est, hélas ! ce qui arrive : « II n'y alla pas. »

Ils sont nombreux ceux qui agissent ainsi. Un exemple des plus frappants nous en est donné dans ces principaux sacrificateurs et ces anciens du peuple que Jésus avait en vue dans cette parabole et qu'il oblige à prononcer leur propre jugement. Quels gens plus respectables et plus soumis en apparence à ce que Dieu commande ! Ils connaissent la loi que Dieu a donnée par Moïse ; ils offrent des sacrifices et ne manquent pas une des fêtes religieuses établies, ils portent à leurs robes de larges phylactères, ils vivent séparés des publicains et des gens de mauvaise vie, ils jeûnent et payent soigneusement les dîmes, même des moindres herbes ; ils mettent dans le tronc de larges offrandes ; que peut-on leur demander de plus ? C'est justement ainsi que prétendant obéir et s'inclinant avec un feint respect devant Dieu, ils ne suivent en réalité que leur propre volonté. Comment cela ? C'est qu'en accomplissant toutes ces oeuvres, ce n'est pas Dieu qu'ils ont en vue, mais eux-mêmes. « Ils font toutes leurs oeuvres pour être vus des hommes » (Matthieu XXIII, 5) ; ils cherchent non la gloire qui vient de Dieu seul, mais celle qui vient des hommes (Jean V, 44) ; et à cause de ces oeuvres faites ainsi pour eux-mêmes, pour l'honneur qui en rejaillit sur eux, ils ont la prétention d'être justes et tiennent pour rien le reste des hommes (Luc XVIII, 9).
Aussi quand Dieu manifeste sa volonté au milieu d'eux ; quand Jean vient d'abord de sa part, prêchant le baptême de la repentance, ils ne le croient pas, ne se repentent pas et le traitent de possédé du diable. Et quand Dieu leur envoie son Fils bien-aimé Lui-même, ils ne veulent point venir à Lui (Jean V, 40). Ils veulent conserver leurs honneurs et leur autorité. « Voilà l'héritier, disent-ils, venez, tuons-le, et possédons son héritage » (Matthieu XXI, 38). En effet, pour le recevoir, il fallait s'humilier, renoncer à soi-même et à ses prétentions, charger sa croix. C'est trop pour leur orgueil. Ils prétendent toujours faire la volonté de Dieu, mais ils ne la font pas ; car l'oeuvre de Dieu, c'est de croire en Celui qu'il avait envoyé (Jean VI, 29).

Combien il en est de nos jours qui leur ressemblent ! Comment ! dites-vous peut-être, mais ceux dont vous venez de parler étaient ces « scribes et pharisiens hypocrites, » plus vils et plus coupables que les publicains et prostituées qu'ils méprisaient. Je le veux bien ; mais « le More changera-t-il sa peau et le léopard ses taches ? » (Jérémie XIII, 23.) Le coeur de l'homme s'est-il amélioré depuis le temps du Seigneur ? Que l'on ne se rende pas compte de cet état du coeur, à la bonne heure. Mais souvenez-vous qu'il n'y a guère d'illusion que l'on se fasse plus aisément que de croire obéir à Dieu en suivant « son propre chemin. » II faut que « la lumière, » vienne pour dévoiler le fond du coeur et mettre en évidence son véritable état. Veuille le Seigneur le faire à votre égard, mon cher lecteur, qui vous trouveriez dans ce cas !

Vous êtes, je l'avoue, très-honorable selon le monde, et respecté de tous ceux qui vous entourent ; non-seulement vous ne faites tort à personne, mais vous avez de la bienveillance ; vous vous occupez d'oeuvres philanthropiques et religieuses auxquelles vous prêtez votre concours et que vous soutenez de vos dons ; vous gardez toutes les convenances sociales, et, plus encore, vous avez de la religion ; vous respectez tout ce qui y touche, vous en observez les formes et la défendez au besoin ; vous lisez et connaissez la Bible ; peut-être priez-vous régulièrement en particulier et avec votre famille. C'est très-bien ; mais, avec tout cela, vous êtes peut-être du nombre de ceux qui disent : « Moi, j'y vais, Seigneur, » et qui n'y vont point. En tout cas, vous avez d'autant plus besoin d'y prendre garde. Ah ! s'il s'agit d'incrédules avérés, de gens qui, ouvertement, ne se soucient pas de Dieu ou de pécheurs scandaleux, on voit tout de suite qu'ils ont dit : « Je neveux pas. » On peut leur montrer hardiment ce qu'ils sont et les avertir que s'ils ne se convertissent pas, ils iront en enfer. Mais comment vous adresser, à vous, de semblables paroles ? Eh bien, je le répète, c'est pour vous que l'illusion est des plus faciles, et par cela même des plus dangereuses et des plus terribles. Votre honnêteté, votre bonté, votre religion, votre sincérité même, peut voiler à vos yeux la plus fatale opposition à la volonté de Dieu.

Voyez Saul de Tarse. Fut-il jamais un caractère déjeune homme plus droit, plus sincère, plus dévoué à ce qu'il croyait bon, plus respectable et plus religieux ? Qui ne l'admirait parmi le peuple quand, laissant de côté les distractions et les plaisirs de la jeunesse, plein de zèle pour Dieu, semble-t-il, il allait à Damas pour réduire au silence, comme il l'avait déjà fait à Jérusalem, ces misérables sectaires qui voulaient, disait-on, renverser le temple et détruire la loi de Moïse. Il disait, certes : « J'y vais, Seigneur, » et il croyait, en effet, obéir, tandis qu'en réalité, il était un blasphémateur, un ennemi de Dieu.

C'est qu'il ne faut juger ni par le dehors, ni par les dispositions naturelles, ni par les habitudes religieuses traditionnelles. « Ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, » dit le Seigneur (Matthieu VII, 21). Le jeune homme qui vint à Jésus avec toutes ses qualités aimables, jointes à ses oeuvres religieuses, n'avait pas fait et ne fit pas la volonté de Dieu. Il s'en va tout triste quand il la connaît. Il n'avait donc jusqu'alors suivi que la sienne tout en se croyant dans les meilleures dispositions possibles. « J'ai gardé, dit-il, toutes ces choses dès ma jeunesse » (Marc X, 17-22).

« POURQUOI NE LE FAIS-TU PAS ? »

II y a quelque temps que Jacques fut amené à sentir qu'il avait besoin d'un Sauveur. Il était très-malheureux et ne trouvait point de paix, quoique l'Évangile de la grâce de Dieu lui eût été présenté à maintes reprises. On lui disait que Jésus était venu pour les pécheurs, que c'était « pour chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc XIX, 10), qu'il avait quitté la gloire et s'était fait homme ; mais tout cela n'apportait aucun soulagement au pauvre Jacques qui continuait à être tout à fait misérable. Enfin dans sa détresse, il parla à sa femme de ce qui le tourmentait et lui dit : « Je désirerais bien aller à Christ. » - « Pourquoi ne le fais-tu pas ? » répondit-elle.
Dieu bénit cette parole. Jacques comprit que Christ avait achevé sur la croix l'oeuvre par laquelle la justice de Dieu était satisfaite, que Dieu lui offrait maintenant le salut comme un don entièrement gratuit, et qu'il n'avait qu'à se soumettre à la Parole de Dieu qui lui annonçait ces bonnes nouvelles. Il vint donc à Jésus tel qu'il était, et depuis lors il a poursuivi son chemin avec joie.

Et maintenant, cher lecteur, si vous n'êtes pas sauvé, pourquoi ne venez-vous pas à Jésus ? Êtes-vous troublé comme Jacques l'était ? Alors pourquoi ne venez-vous pas à Jésus tel que vous êtes ? Si mauvais que vous vous sentiez, Jésus connaît bien mieux que vous-même la méchanceté de votre coeur. Il connaît tout et cependant il vous invite : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés. » La parole qu'il vous adresse est : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean VI, 37) ; car « à tous ceux qui l'ont reçu, II leur a donné le droit d'être enfants de Dieu » (Jean I, 12) ; - « et si nous sommes enfants nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (Romains VIII, 17). Ne vous trompez pas cependant ; aucune de ces précieuses promesses n'est à vous si vous restez loin de JÉSUS. C'est par LUI SEUL que la rémission des péchés nous est annoncée. Dieu veut qu'il y ait entre vous et Lui une intimité de communion sans nuage. Cette intimité ne peut pas exister jusqu'à ce que vous lui ayez ouvert tous les replis cachés de votre coeur. Oh ! ne tardez pas de venir ; c'est à présent le temps favorable.


QUELQUES QUESTIONS SÉRIEUSES

Permettez-moi, mon cher lecteur, de placer devant vous ces questions. Faites-en, je vous prie, une affaire toute personnelle et ne vous tenez point pour satisfait que vous n'y ayez donné une réponse claire. Il s'agit de votre âme immortelle ; l'éternité va s'ouvrir, et le temps qui nous en sépare est court et des plus incertains.

Devant le Dieu trois fois saint (Ésaïe VI), dont les yeux sont trop purs pour voir le mal (Habacuc I, 13), et qui cependant sonde les coeurs et les reins (Psaume VII, 9), qui connaît les secrets des coeurs (Psaume XLIV, 21), de sorte qu'il n'y a aucune créature qui soit cachée devant Lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Hébreux IV, 13), devant ce Dieu, avez-vous reconnu que vous n'êtes qu'un misérable pécheur, coupable, rebelle, impie, sans force pour lui plaire, son ennemi par nature dans vos pensées et par vos mauvaises oeuvres, placé ainsi sous une juste condamnation, qui vous prive à jamais de la gloire de Dieu ? (Romains III, 23.)
En présence de cette majesté sainte et redoutable, de cette justice offensée et inflexible, vous êtes-vous écrié : « Malheur à moi ! c'est fait de moi ; car je suis un homme souillé de lèvres » (Ésaïe VI, 5) ? « O Éternel ! si tu prends garde aux iniquités, Seigneur, qui est-ce qui subsistera ? » (Psaume CXXX, 3). « O Dieu ! sois apaisé envers moi, pécheur ! » (Luc XVIII, 13.)

Mais dans votre âme angoissée, avez-vous aussi entendu retentir la parole de consolation, la joyeuse nouvelle : « II vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc II, 11) ? Avez-vous reçu cette parole qui faisait tressaillir le coeur de Paul, « cette parole certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Timothée l, 15) ?

Fatigué du poids du péché, la parole pleine de charmes sortant de la bouche du Sauveur lui-même est-elle venue vous rafraîchir, restaurer votre âme : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos » (Matthieu XI, 28) ? « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » (Jean VII, 37). « Et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean VI, 37).
Êtes-vous venu, mon cher lecteur ? et aux pieds de ce Sauveur adorable, comme la pauvre pécheresse, avez-vous entendu sa voix dire à votre coeur accablé par vos « nombreux péchés, » mais ravi par sa grâce : « Tes péchés sont pardonnés, ta foi t'a sauvée, va-t'en en paix » (Luc VII, 36-50) ?

Jésus est-il donc maintenant pour vous, non plus seulement un homme excellent qui a vécu à une certaine époque sur la terre et dont vous aviez entendu parler, sans que votre coeur s'y intéressât autrement, - mais est-Il, pour vous, le Fils du Dieu vivant ? Est-Il une personne que vous connaissez, qui vit actuellement aux cieux et à laquelle vos affections sont liées de la manière la plus puissante et la plus intime, parce que vous savez que dans son amour suprême, II est descendu de la gloire du ciel, s'abaissant jusqu'à de pauvres pécheurs à jamais perdus, et qu'il s'est livré pour vous à la souffrance, aux moqueries et à la mort de la croix ? Vous glorifiez-vous dans cette croix où Lui, le Fils de Dieu fait homme, a porté le poids de la colère de Dieu, due à vos péchés ?
« II a fait la paix par le sang de sa croix » (Colossiens I, 20). Le savez-vous pour vous-même, de sorte que maintenant vous puissiez dire : « Ayant donc été justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains V, 1), et que, dans un ineffable sentiment de tranquillité, en vous appuyant sur Lui, vous vous approchez de Dieu avec la plus entière confiance, comme d'un Père sur la tendresse et la puissance duquel vous pouvez compter ?
Jésus Lui-même a dit : « Ne crains point, moi je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j'ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès » (Apocalypse I, 17, 18). « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, encore qu'il soit mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais » (Jean XI, 25, 26). Crois-tu cela, cher lecteur ? Et dans cette foi en Lui, vois-tu l'avenir, l'avenir au delà du tombeau, non plus comme quelque chose d'inconnu, de sombre et de redoutable, mais brillant de félicité et d'une joie indicible, illuminé par la présence ravissante de « Celui qui nous aime et nous a lavés de nos péchés dans son sang » (Apocalypse I, 5, 6), avec lequel nous serons toujours ? (1 Thessaloniciens IV, 17.)

O bonheur inestimable, n'est-il pas vrai, mon cher lecteur, d'être délivré de toute crainte, de tout doute quant au sentiment de Dieu à notre égard, de savoir qu'il n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ; que Dieu est notre Père ; que comme ses enfants bien-aimés, nous sommes héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, que toutes choses travaillent pour notre bien, et que nous sommes prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, et qu'objets d'un tel amour de la part de Dieu, rien ne peut nous en séparer ! (Romains VIII, 1, 15-17, 28-30, 39.)

Quel bonheur, sur cette terre remplie de tant de péché, de douleurs, de larmes et de maux de toute espèce, quel bonheur de voir son sentier resplendissant de la lumière qui émane de Christ et aboutissant à la gloire dans laquelle II est, et où il veut introduire ceux qui croient en son nom !

Est-ce là votre part, mon cher lecteur ? et dites-vous comme Paul : « Oubliant les choses qui sont derrière, je cours droit au but pour le prix de l'appel céleste de Dieu, dans le Christ Jésus » (Philippiens III, 14). « Car les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles » (2 Corinthiens IV, 18).


« Ne désirons pas être des chrétiens dont on parle; mais des chrétiens que le Seigneur approuve. »


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LA PARABOLE DES DEUX FILS - II - « JE NE VEUX PAS. »
LES DEUX VIEILLARDS
L'AMOUR DE DIEU ENVERS LES PAUVRES PÉCHEURS
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