LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
LA VILLE DE REFUGE
(UN MOT D'AVERTISSEMENT)
La loi que Dieu donna par Moïse au peuple
d'Israël s'exprime en termes
très-précis au sujet du
meurtrier : « II ne se fera point
d'expiation pour le pays, du sang qui y aura
été répandu, que par le sang
de celui qui l'aura répandu. »
(Nombres XXXV, 33.)
Dans le même chapitre où se trouvent
ces paroles, on voit cependant
que Dieu, dans sa grâce, fît une
provision en faveur du meurtrier involontaire. Il
ordonna qu'on établît, dans toute
l'étendue du pays, six villes de refuge pour
servir d'abri à « celui qui aurait
frappé à mort quelque personne par
mégarde. » Une fois arrivé
dans la ville de refuge, il était en
sûreté contre la poursuite du vengeur
du sang, aussi en sûreté que s'il
n'avait jamais commis un meurtre ; mais s'il
était trouvé par le vengeur en dehors
de la ville, sa vie était perdue et la loi
devait avoir son effet. Car Dieu avait
déjà décrété
depuis le jour où Noé sortit de
l'arche après le déluge :
« Quiconque versera le sang de
l'homme, par l'homme son sang sera
versé ; car Dieu a fait l'homme
à son image »
(Genèse IX, 6).
Or, ces villes de refuge nous fournissent un type
frappant aussi bien de l'état naturel de
tous les hommes que du salut que Dieu nous a
préparé en son Fils, notre Seigneur
Jésus-Christ.
La Parole de Dieu déclare que tous les
hommes sont pécheurs et que les gages du
péché, c'est la mort. Et remarquez
bien que ce n'est pas seulement la mort physique
dont il est question, car il est dit
qu'après la mort suit le jugement ; et,
de plus, tous ceux qui n'auront pas
été sauvés par Christ,
subiront la « seconde »
mort : ils seront jetés dans
l'étang de feu qui brûlera aux
siècles des siècles.
(Romains III-V ;
Apocalypse XX ;
Actes XVII, 31.) Mais Dieu ne veut
pas la mort du pécheur : voilà
pourquoi II nous a pourvu une « ville de
refuge, » qui est
Jésus-Christ.
« Comme il est réservé aux
hommes de mourir une fois, - et après cela
le jugement, ainsi le Christ aussi ayant
été offert une fois pour porter les
péchés de plusieurs, apparaîtra
une seconde fois sans péché, à
salut à ceux qui l'attendent »
(Hébreux IX, 27-28).
Christ est donc notre « ville de
refuge. » II n'y a aucune condamnation
pour ceux qui sont dans le Christ
Jésus »
(Romains VIII, 1). En dehors de Lui
point de salut, car, « il n'y a point
d'autre nom sous le ciel, qui soit donné
parmi les hommes par lequel il nous faille
être sauvés »
(Actes IV, 12)
L'ennemi des âmes garde beaucoup de personnes
dans une indifférence mortelle, en leur
faisant croire que l'on ne peut jamais être
sur d'être en Christ. Ou ne peut que
l'espérer tout au plus. Mais, cher lecteur,
ne voyez-vous pas que lorsque le meurtrier
était dans la ville de refuge il
était sûr de l'être ? Il
savait bien qu'il y allait de sa vie ; il ne
se donnait point de repos avant d'atteindre la
ville, et lorsqu'il y était, il y
restait ; il savait que là il
était en sûreté, parce que Dieu
l'avait ainsi commandé. Or la même
parole de Dieu donne une assurance aussi positive
à celui qui, de coeur, croit en
Jésus : « Celui qui croit au
Fils de Dieu a la vie éternelle et ne
viendra pas dans le jugement. »
0 vous qui n'osez pas encore vous dire en Christ la
vraie et seule « ville de
refuge, » - vous êtes par nature
des enfants de colère
(Éphésiens II, 3). Si
vous êtes surpris par le
vengeur hors de Christ, vous
devez périr éternellement. Si la mort
vous atteint avant que vous ayez cherché
votre refuge en Celui qui est « puissant
pour sauver, » votre portion sera ce que
prononce le juste jugement de Dieu sur le
pécheur impénitent : le lac de
feu et de soufre pour l'éternité.
Lecteur inconverti, je vous en supplie, ne vous
laissez pas séduire par la ruse trompeuse du
diable qui voudrait vous faire croire que ce
jugement est limité ou incertain. Craignez
aussi cet artifice par lequel le prince du mensonge
cherche à vous engager à faire fond
sur votre vie comme si elle n'était pas la
chose la plus fragile et la plus incertaine, et
à remettre de venir à Christ
jusqu'à un moment plus convenable.
Qu'aurait-on pensé du meurtrier qui,
poursuivi par le vengeur du sang aurait
retardé d'une heure sa fuite vers le lieu
où il pût être en
sûreté ? Ne l'aurait-on pas
considéré comme un
insensé ? Et que dire de celui pour
lequel il ne s'agit pas de la vie du corps
seulement, mais de l'âme immortelle et qui
répond (comme Félix à
Paul) : « Pour le présent,
va-t'en ; quand je trouverai un moment
convenable, je te ferai appeler »
(Actes XXIV, 25). Hélas !
où est maintenant le malheureux Félix
avec ses délais ? Mais pour vous, cher
lecteur, les portes de la ville de refuge sont
encore ouvertes et près de vous ; le
Seigneur Jésus est encore assis sur le
trône de grâce.
« Voici ; c'est maintenant le temps
agréable ; voici, c'est maintenant le
jour du salut. » Une
éternité de bonheur ou de malheur est
devant vous : encore une
fois je vous en supplie, n'attendez pas, fuyez pour
sauver votre vie, fuyez sans retard vers
Jésus.
Fuis, oh ! fuis vers Jésus avant que
pour ton âme Ait retenti l'arrêt du
Dieu juste et vengeur, Et que le lieu des pleurs et
l'éternelle flamme Soient ta part, ô
pécheur !
LE ROYAUME DES CIEUX
VI
LA RÉJECTION DE JÉSUS. ? - LES
PARABOLES
Les paraboles du Seigneur, qui commencent dans
le
chap. XIII de Matthieu, indiquent
dans son ministère un changement notable,
qu'il explique lui-même à ses
disciples, en disant qu'il n'était pas
donné aux foules de connaître les
mystères du royaume des cieux
(chap. XIII, 11). La cause de ce
changement était le refus du peuple
d'Israël de reconnaître Jésus
comme le Christ.
Avant que sa réjection fût pleinement
constatée, Jésus s'adressait à
la nation en général, montrant aux
Juifs la puissance divine, et leur déclarant
les principes moraux de son Royaume. - Après
sa réjection, II parle surtout aux disciples
qu'il s'était associés d'une
manière spéciale
comme « frère,
soeur et mère ; » et s'il dit
encore quelque chose aux foules, ce n'est que par
des paraboles dont le sens intime leur était
caché à cause de la dureté de
leur coeur ; mais, en particulier, II
interprétait tout à ses
disciples.
Par la première parabole, celle du
« semeur »
(Chap. XIII, 3-9), Jésus
montra que la parole même du Royaume avait
déjà changé de
caractère pour la nation d'Israël. Au
lieu d'ouvrir au peuple une porte de
bénédiction nationale, comme au
commencement de sa prédication, la parole
était devenue semblable à de la
semence qui, jetée à la volée
sur la terre, produit du fruit, ou reste
infructueuse, selon la nature de l'endroit
où elle tombe. Parmi les quatre
espèces d'auditeurs de la parole, il n'y en
a qu'une qui la comprend ; dans ce cas, la
parole est réellement reçue dans le
coeur : c'est comme la semence tombée
dans une bonne terre et qui porte du fruit et
produit, un grain cent, un autre soixante et un
autre trente. L'ennemi à la
vérité est actif partout où la
parole est semée ; lorsqu'il ne peut
pas immédiatement la ravir du coeur, il
trouve moyen de la rendre sans effet, tantôt
par les épreuves de la vie et la
persécution, tantôt par le
bien-être et par les soucis du monde.
En somme donc la prédication de la parole du
Royaume restait sans effet pour la masse du peuple
juif ; car il n'y avait que quelques-uns
d'entre eux qui en profitassent, et produisissent
du fruit pour la gloire de Dieu. Mais la
désobéissance d'Israël, loin de
restreindre la merveilleuse
grâce de Dieu, a eu pour
effet d'étendre les limites de la
sphère où la grâce agit, en
sorte que les Gentils sont devenus « des
objets de miséricorde »
(Romains XI, 30). C'est là ce
que dit l'Esprit de Christ en
Ésaïe XLIX, 4-6 :
« Et moi j'ai dit : J'ai
travaillé en vain, j'ai usé ma force
pour néant et sans fruit ; toutefois
mon droit est par devers l'Éternel, mon
oeuvre est par devers mon Dieu. Maintenant donc
l'Éternel, qui m'a formé dès
le ventre pour lui être serviteur, m'a dit
que je lui ramène Jacob ; mais
Israël ne se rassemble point ; toutefois,
je serai glorifié aux yeux de
l'Éternel, et mon Dieu sera ma force. - Et
il m'a dit : C'est peu de chose que tu me sois
serviteur pour rétablir les tribus de Jacob,
et pour délivrer les captifs
d'Israël : c'est pourquoi, je t'ai
donné pour être lumière aux
nations, afin que tu sois MON SALUT jusqu'au
bout de la terre. »
Israël ne s'étant pas rendu à
l'appel du Seigneur, les Juifs n'ayant pas voulu
que Jésus les rassemblât comme une
poule rassemble ses poussins sous ses ailes
(Matth. XXIII, 37), - le Seigneur a
dû les quitter jusqu'au moment où leur
coeur sera converti et où ils diront :
Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur. Mais Jésus, le parfait serviteur
de Dieu, devait être glorifié aux yeux
de l'Éternel malgré l'insuccès
apparent de son oeuvre auprès du peuple
d'Israël ; il devait être une
lumière pour les nations, le salut de Dieu
jusqu'au bout de la terre. Voilà pourquoi
Jésus, rejeté par la maison
d'Israël, prend le
caractère de semeur. Dorénavant c'est
la parole même de Dieu semée dans le
coeur qui doit produire des effets dont Dieu
prendra connaissance, et sur ce terrain le Gentil,
aussi bien que le Juif, peut avoir part au
privilège d'être associé au
Seigneur.
Depuis le commencement de son ministère,
Jésus avait montré que les Gentils
auraient part à la
bénédiction. Il l'a fait tout
d'abord, en choisissant l'endroit de sa demeure,
car, avant de commencer sa prédication,
II est allé se fixer à Capernaüm
qui était « au bord de la
mer » dans la « Galilée
des nations », accomplissant ainsi la
prophétie d'Ésaïe
(Matth. IV, 13-17 ;
Ésaïe IX, 1,2). Or la
« mer » est une figure
constamment employée pour désigner
d'une manière générale les
nations sans distinction. Dans le passage en
question, les paroles d'Ésaïe, ne
laissent point de doute sur la signification de ce
mot, car il ajoute à l'expression
« chemin de la mer » les deux
suivantes comme explicatives : « au
delà du Jourdain » et
« Galilée des
nations ». Cela annonçait que
la bénédiction s'étendait bien
au delà des limites du peuple d'Israël.
- Matthieu insiste soigneusement sur les points
indiqués "par le prophète
Ésaïe ; et, en relevant dans la
suite de l'histoire les incidents qui ont eu lieu
soit à Capernaüm, soit sur le
« chemin de la mer », il
complète l'enchaînement de la
vérité pour ce qui concerne la
bénédiction des Gentils. C'est
« comme Jésus entrait dans
Capernaüm »
(chap. VIII, 5) que le centurion
romain demanda etreçut le
secours du Seigneur en faveur de son
serviteur ; c'est « au bord de la
mer » que Jésus prononça
ses paraboles dans le chapitre XIII de notre
évangile.
Jésus ne commença pas à parler
des secrets du Royaume des cieux, avant que sa
réjection fût devenue manifeste comme
fruit de la volonté, du propos
délibéré de la nation
d'Israël. Il le fait quand les chefs l'ont
traité comme un imposteur, et ont
attribué au chef des démons la
puissance qu'il déployait devant eux dans
ses miracles et dans ses oeuvres de
grâce.
Israël devait jusqu'au bout être mis
à l'épreuve : Dieu voulant dans
l'histoire de ce peuple montrer ce qu'est l'homme.
Ainsi quand Dieu donne à Israël des
promesses, il n'en tient pas compte ; si Dieu
le place sous la loi, il ne la garde pas ;
lorsque Dieu le somme par ses prophètes, il
refuse de les écouter, les outrage, les
persécute, les met à mort. Enfin,
Jean le baptiseur vient appeler le peuple à
la repentance ; il lui dit que le Royaume des
cieux s'est approché, puisque celui qui
devait régner était
déjà là, quoiqu'ils ne le
connussent pas ; mais en même temps il
est obligé de les traiter de race de
vipères, car la plupart d'entre eux
n'étaient pas sincères : ils
faisaient semblant de se repentir, tandis que leur
coeur était fort éloigné de
Dieu. Enfin le Messie lui-même se
présente aux siens ; mais quand ils
l'ont vu, ils le haïssent, et dès que
cela est en leur pouvoir ils le clouent à la
croix. Le peuple en s'adonnant aux vanités
fausses avait abandonné
les gratuités de Dieu à son
égard
(Jonas II,9) ; et Jésus
lui ferme la porte quant aux espérances
terrestres et strictement juives ; puis en
citant Ésaïe VI, Il passe sur lui la
sentence d'aveuglement judiciaire. (Historiquement,
cela n'eut lieu que lorsqu'ils rejetèrent
aussi le Saint-Esprit ; mais en Matthieu
l'histoire des dispensations est esquissée
à l'avance.)
« Les disciples, s'approchant, lui
dirent : Pourquoi leur parles-tu en
paraboles ? Et lui, répondant, leur
dit : C'est parce qu'à vous il est
donné de connaître les mystères
du royaume des cieux ; mais à eux, il
n'est pas donné. Car à quiconque a,
il sera donné, et il sera dans
l'abondance ; mais à quiconque n'a pas,
cela même qu'il a sera ôté.
C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce
que voyant ils ne voient pas, et qu'entendant ils
n'entendent ni ne comprennent. Et par eux
s'accomplit la prophétie d'Ésaïe
qui dit : En entendant vous entendrez et vous
ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et
vous n'apercevrez point ; car le coeur de ce
peuple s'est épaissi et ils ont ouï dur
de leurs oreilles, et ils ont fermé leurs
yeux, de peur qu'ils ne voient des yeux, et qu'ils
n'entendent des oreilles, et qu'ils ne comprennent
du coeur et qu'ils ne se convertissent, et que je
ne les guérisse. Mais bienheureux sont vos
yeux, car ils voient, et vos oreilles, car elles
entendent ; car en vérité je
vous dis, que plusieurs prophètes et
plusieurs justes ont désiré de voir
les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas
vues, et d'entendre les choses
que vous entendez, et ils ne les
ont pas entendues »
(Matthieu XIII, 10-17).
Les choses que les disciples de Jésus
voyaient et entendaient rentraient
assurément dans la catégorie des
« choses meilleures
réservées pour nous (les croyants de
cette dispensation), » et dont il est
question à la fin du XIe des Hébreux.
Elles sont meilleures que celles dont les
prophètes de l'ancienne alliance avaient
connaissance, par le fait que Jésus,
rejeté de la terre, prend sa place dans les
cieux, « à droite de la
Majesté dans les hauts
lieux. »
Du, moment que LE FILS DE L'HOMME entre dans
le ciel, le Royaume des cieux est de fait
inauguré. La prophétie de Daniel
(chap. VII), nous l'a déjà
montré ; et le Seigneur le confirme
à ses disciples après sa
résurrection dans ses dernières
paroles, rapportées à la fin de notre
évangile : « Toute
autorité m'a été donnée
dans le ciel et sur la terre »
(Matth. XXVIII, 18). D'un autre
côté, puisque son autorité est
méconnue sur la terre, ceux qui
reconnaissent cette autorité se trouvent
nécessairement associés avec
Jésus dans sa réjection, et, par
conséquent, dans une position de souffrance
ici-bas.
Il s'ensuit que le Royaume est actuellement en
mystère ou ce caché, »
c'est-à-dire qu'il existe réellement,
puisque le Fils de l'homme qui en exerce
l'autorité est dans le ciel ; mais que
la gloire et la puissance n'en sont pas encore
manifestées au monde, et ne pourront pas
l'être avant que le Roi revienne :
« Alors, paraîtra le signe du
Fils de l'homme dans le
ciel ; et alors toutes les tribus de la terre
se lamenteront et verront le Fils de l'homme venant
sur les nuées du ciel avec puissance et avec
une grande gloire »
(Matth. XXIV, 30). Jusqu'à ce
que ce moment arrive, le Royaume prend un
caractère
« mystérieux, » compris
seulement par ceux qui sont instruits dans ces
choses par le Seigneur lui-même. Les diverses
phases du Royaume des cieux « en
mystère, » feront le sujet d'une
autre étude.
La position de Jésus dans le ciel donne
nécessairement aux
bénédictions promises, un
caractère céleste qui dépasse
infiniment tout ce que les prophètes avaient
compris ; car les croyants sont maintenant
associés à Jésus là
où. il est. Pour eux le Royaume n'est plus
la gloire céleste manifestée sur
la terre (c'est ce dont les prophètes
avaient parlé), - ? mais une part avec
Jésus dans la gloire du ciel même.
Toutes leurs espérances et leurs joies sont
devenues célestes. De là vient aussi
que Jésus, dans ses paraboles, pouvait
dévoiler des secrets ce qui avaient
été cachés dès la
fondation du monde »
(Matthieu XIII, 35), - des choses qui
se rattachent à la place de Jésus
dans le ciel pendant que ceux qui Lui sont
associés se trouvent dans une position de
souffrance sur la terre.
Le règne de Jésus sur la terre,
c'est-à-dire la manifestation du
Royaume des cieux, est renvoyé pendant le
temps que dure « le jour du
salut. » À la fin de ce temps, qui
est déterminédans
les conseils secrets du Père, le Fils de
l'homme reviendra en gloire et, par le jugement, il
ôtera tout scandale de son Royaume ici-bas.
En attendant, les croyants ont part à tout
ce qui est céleste dans le Royaume ;
ils ont devant eux l'espérance de se trouver
bientôt dans la gloire avec Jésus, car
ils Lui sont associés d'une manière
infiniment plus intime que s'ils avaient part
à son Royaume terrestre. Ils ne sont pas
seulement un peuple béni, mais ils sont
personnellement les compagnons de Jésus
rejeté de la terre et glorifié dans
le ciel. C'est cette association individuelle avec
Jésus qui donne au croyant son vrai
caractère. Que Dieu nous accorde de le
comprendre et d'en jouir toujours davantage. Dieu,
par qui nous avons été appelés
à la communion de son Fils
Jésus-Christ, notre Seigneur, est
fidèle
(1 Corinthiens I, 9). Pour
l'apôtre Paul, l'expression la plus
élevée de sa vocation était
qu'il avait été appelé
à connaître la volonté de Dieu,
à voir LE JUSTE et entendre les
paroles de SA bouche
(Actes XXII, 14).
« Tout scribe, » dit le
Seigneur, qui a été fait disciple du
Royaume des cieux, est semblable à un
maître de maison qui produit de son
trésor des choses nouvelles et des choses
vieilles »
(Matth. XIII, 52). Les
« choses vieilles »
annoncées par les prophètes, ont
toujours leur réalité pour la foi,
car ceux qui sont sur le principe de la foi sont
bénis avec le croyant Abraham
(Galates III, 9), mais il y a, en
outre, des « choses
nouvelles, » qui découlent, comme
conséquence, de la mort
et de la résurrection de Jésus et de
son ascension dans le ciel, - des choses dont aucun
prophète de l'ancienne alliance n'avait
entendu parler, - choses qui avaient
été cachées en Dieu dès
les siècles passés, mais qui sont
maintenant révélées aux saints
(1 Cor. II, 10 ;
Éphésiens III, 5).
La forme choisie par le Seigneur pour
dévoiler à ses disciples les secrets
du Royaume des cieux, celle de paraboles, convenait
bien au caractère caché ou
mystérieux que prenait le royaume par suite
de la réjection du Roi, et servait
admirablement à mettre ces secrets à
la portée de ceux qui avaient des oreilles
pour entendre. Mais les paraboles mêmes
étaient un jugement sur le peuple
incrédule, comme Jésus le dit en
citant contre eux les paroles d'Ésaïe.
Ils ne voulaient pas recevoir les paroles de
Jésus, et tout pouvoir de les comprendre
leur fut ôté.
Il sera utile de rappeler ici, en
résumé, la manière dont le
témoignage de Jean le Baptiseur et celui de
Jésus avaient été reçus
par la nation. Le Seigneur Lui-même nous le
dit dans la comparaison rapportée dans
Matth. XI, 16-19. Jean avait
été pour les gens de
« cette
génération, » comme
un chanteur de complaintes : II leur avait
parlé de la colère de Dieu, mais ils
ne s'étaient pas lamentés.
Jésus avait été pour eux comme
un joueur de flûte : II leur avait
prêché la grâce, mais ils
n'avaient pas dansé. - Leur conscience
n'avait pas été atteinte au sujet du
péché, et leur coeur était
resté insensible à l'amour de Dieu.
Ce double témoignage préparait
cependant le chemin au développement du
Royaume dans son état actuel.
L'exécution du jugement que Jean
annonçait est renvoyée pendant ce
« jour du salut » où la
grâce règne. - Le chef du Royaume est
dans le ciel, pendant que ceux qui lui sont
fidèles souffrent sur la terre.
Bientôt une foule de professants entrent au
milieu des fidèles ; ils
prétendent reconnaître
l'autorité du Seigneur, mais leur coeur est
fort éloigné de Lui. C'est
l'état de choses qui résulte du
règne de la grâce ; car le
jugement seul fait séparation entre le vrai
et le faux, et le jugement n'aura lieu qu'à
la fin du siècle.
Remarquons, en terminant, que la réjection
de Jésus par le peuple d'Israël
était, dans les conseils de Dieu, l'occasion
d'accomplir ce qui est moralement nécessaire
pour établir plus tard son Royaume là
où le péché règne, et
pour faire que des pécheurs aient part avec
Lui dans sa gloire, - Jésus a dû
mourir pour la nation d'Israël ; et
non-seulement pour la nation, mais aussi pour
rassembler en un les enfants de Dieu
dispersés
(Jean XI, 52). C'est ainsi que
là où le péché
abondait, la grâce a surabondé
(Rom. V, 20).
(La suite à plus tard D. V.)
Oh ! la gloire de la
grâce
Brillant, Jésus, sur ta face,
Nous parle du saint séjour ;
Et nous dit que Dieu le Père,
Dans sa nature est
« lumière, »
Et qu'il est toujours
« amour. »
-
QUESTION -
Question. Comment
doit-on entendre le passage
I Jean II, 6 :
« Celui qui dit demeurer en Lui,
doit lui-même aussi marcher comme
lui a marché ? »
R.
Réponse. Le
passage nous paraît
très-clair, si on le prend
simplement tel qu'il est écrit. Il
nous donne la mesure de la marche
chrétienne. Celui qui fait
profession de demeurer en Christ (ce qui
est la position chrétienne)
doit marcher en conséquence, -
c'est-à-dire comme Christ a
marché.
La position du croyant est
« en Christ »
(Rom. VIII, 1 ;
1 Cor. I, 30 ;
2 Cor. V, 17 ;
Éph. I, 1,
3,
11 ;
II, 6 ;
Phil. I, 1 ; etc.)
Puis Jésus nous exhorte à
demeurer en Lui, le vrai cep, afin
que nous portions beaucoup de fruits
(Jean XV, 3-5). Christ, par
sa mort, nous a acquis cette
position. La mesure de la marche qui s'y
rattache, c'est Christ dans sa vie
ici-bas.
Votre difficulté vient
peut-être de ce que vous confondez
ce passage avec ce qui est dit dans le
chap. IV de la même
épître,
verset 17 :
« En ceci l'amour est
consommé avec nous, afin que nous
ayons toute assurance au jour du jugement,
c'est que comme il est, Lui, nous
sommes, nous aussi, dans ce
monde. » Or, ce dernier passage
parle de notre position, non pas de
la marche. C'est un fait qui est
vrai à l'égard de chaque
chrétien. Christ est dans la
gloire. Le croyant est identifié
avec Lui là, de sorte qu'il n'a
absolument rien à craindre du
« jugement ; »
car il est identifié avec Celui qui
doit juger. Christ ne peut pas juger sa
propre oeuvre. C'est en cela que l'amour
de Dieu a été
consommé avec nous ; et nous
possédons maintenant cet amour,
afin que nous en jouissions d'avance, bien
que nous ne le connaissions encore qu'en
partie. (Comparez
Éphésiens III,
14-19).
Nous ne pouvons pas dire, quant à
notre nature, que nous sommes comme
Jésus a été
ici-bas ; la Parole de Dieu ne nous
dit pas non plus que nous devons
être comme Lui a
été ; car Lui
« n'a pas connu le
péché »
(2 Cor. V, 21) ; tandis
que « si nous disons que
nous n'avons pas de
péché, nous nous
séduisons nous-mêmes et la
vérité n'est pas en
nous »
(1 Jean I, 8).
« Le péché dans la
chair » habite en nous, mais ce
n'est pas une raison pour que ce
péché soit manifesté
au dehors. Rien ne nous oblige à
pécher ; bien au contraire,
Dieu nous a donné son Esprit et sa
Parole afin de nous garder, et pour que le
caractère de
Christ soit reproduit en ceux qui
demeurent en Lui. - Nous devons marcher
comme Lui a marché.
Christ est la mesure, la norme de la
marche du chrétien.
Comparons encore un autre passage, qui
fait ressortir, d'une manière
admirable, l'exactitude de la Parole de
Dieu ; je veux parler de
1 Pierre II, 21-22 :
« Christ a souffert pour TOUS,
vous laissant un modèle,
afin que vous suiviez ses traces, lui
qui n'a pas commis de péché
et dans la bouche duquel il n'a pas
été trouvé de
fraude... » Pierre nous exhorte,
non pas à être ce que
Christ était dans les jours de sa
vie en la chair, mais a marcher les
yeux fixés sur Lui pour l'imiter,
Remarquez bien que lorsqu'il s'agit de
Christ comme exemple, il
« est dit : « Qui
n'a pas commis de
péché ; »
mais quand il est question de la
perfection de la personne de Celui qui
était seul capable, seul propre
à être la "victime pour le
péché, il est dit :
« Qui n'a pas CONNU le
péché »
(2 Cor. V, 21). Or il est
évident que cette dernière
expression ne peut pas être
employée en parlant de nous qui
avons été formés dans
l'iniquité, échauffés
dans le péché ; tandis
que quand Christ nous est
présenté comme exemple, le
Saint-Esprit dit : « II n'a
pas commis de
péché, » -
expression qui peut être vraie quant
à nous, toutes les fois que nous
marchons en pleine communion. Il est fort
heureux, n'est-ce pas, que nous n'ayons
pas un autre niveau à atteindre, et
que nous soyons rendus capables et
responsables de suivre les traces de notre
« modèle, »
tout en allant vers Lui... « le
but. »
|
FRAGMENT
II y a dans la "vie d'un chrétien mille
choses pour lesquelles il ne trouve point de
directions fixes dans la Bible, parce que le
Nouveau Testament est un livre de principes et non
un livre de lois.
Que de préceptes sont contenus dans ces
paroles : « Ne vous conformez pas
à ce siècle ! »
LA PARABOLE DES DEUX FILS
III.
« MOI, J'Y VAIS,
SEIGNEUR. »
Considérons maintenant l'autre cas que
présente notre parabole.
Supposons que nous ayons été
présents quand la scène se passa
entre le père et ses enfants. En voyant le
second fils dire à son père :
Moi, j'y vais, Seigneur ; n'aurions-nous pas
admiré son respect et son empressement
à obéir ? En effet, il
reconnaît pleinement le droit de son
père, il prétend s'y soumettre ;
combien donc sera grande sa culpabilité,
s'il ne le fait pas ! C'est,
hélas ! ce qui arrive :
« II n'y alla pas. »
Ils sont nombreux ceux qui agissent ainsi. Un
exemple des plus frappants nous en est donné
dans ces principaux sacrificateurs et ces anciens
du peuple que Jésus avait en vue dans cette
parabole et qu'il oblige à prononcer leur
propre jugement. Quels gens plus respectables et
plus soumis en apparence à ce que Dieu
commande ! Ils connaissent la loi que Dieu a
donnée par Moïse ; ils offrent des
sacrifices et ne manquent pas une des fêtes
religieuses établies, ils portent à
leurs robes de larges phylactères, ils
vivent séparés des publicains et des
gens de mauvaise vie, ils jeûnent et payent
soigneusement les dîmes, même des
moindres herbes ; ils mettent dans le tronc de
larges offrandes ; que peut-on leur demander
de plus ? C'est justement ainsi que
prétendant obéir et s'inclinant avec
un feint respect devant Dieu, ils ne suivent en
réalité que leur
propre volonté. Comment cela ? C'est
qu'en accomplissant toutes ces oeuvres, ce n'est
pas Dieu qu'ils ont en vue, mais eux-mêmes.
« Ils font toutes leurs oeuvres pour
être vus des hommes »
(Matthieu XXIII, 5) ; ils
cherchent non la gloire qui vient de Dieu seul,
mais celle qui vient des hommes
(Jean V, 44) ; et à cause
de ces oeuvres faites ainsi pour eux-mêmes,
pour l'honneur qui en rejaillit sur eux, ils ont la
prétention d'être justes et tiennent
pour rien le reste des hommes
(Luc XVIII, 9).
Aussi quand Dieu manifeste sa volonté au
milieu d'eux ; quand Jean vient d'abord de sa
part, prêchant le baptême de la
repentance, ils ne le croient pas, ne se repentent
pas et le traitent de possédé du
diable. Et quand Dieu leur envoie son Fils
bien-aimé Lui-même, ils ne veulent
point venir à Lui
(Jean V, 40). Ils veulent conserver
leurs honneurs et leur autorité.
« Voilà l'héritier,
disent-ils, venez, tuons-le, et possédons
son héritage » (Matthieu XXI, 38).
En effet, pour le recevoir, il fallait s'humilier,
renoncer à soi-même et à ses
prétentions, charger sa croix. C'est trop
pour leur orgueil. Ils prétendent toujours
faire la volonté de Dieu, mais ils ne la
font pas ; car l'oeuvre de Dieu, c'est de
croire en Celui qu'il avait envoyé
(Jean VI, 29).
Combien il en est de nos jours qui leur
ressemblent ! Comment ! dites-vous
peut-être, mais ceux dont vous venez de
parler étaient ces « scribes et
pharisiens hypocrites, » plus vils et
plus coupables que les publicains et
prostituées qu'ils méprisaient. Je le
veux bien ; mais « le More
changera-t-il sa peau et le
léopard ses taches ? »
(Jérémie XIII, 23.) Le
coeur de l'homme s'est-il amélioré
depuis le temps du Seigneur ? Que l'on ne se
rende pas compte de cet état du coeur,
à la bonne heure. Mais souvenez-vous qu'il
n'y a guère d'illusion que l'on se fasse
plus aisément que de croire obéir
à Dieu en suivant « son propre
chemin. » II faut que « la
lumière, » vienne pour
dévoiler le fond du coeur et mettre en
évidence son véritable état.
Veuille le Seigneur le faire à votre
égard, mon cher lecteur, qui vous trouveriez
dans ce cas !
Vous êtes, je l'avoue, très-honorable
selon le monde, et respecté de tous ceux qui
vous entourent ; non-seulement vous ne faites
tort à personne, mais vous avez de la
bienveillance ; vous vous occupez d'oeuvres
philanthropiques et religieuses auxquelles vous
prêtez votre concours et que vous soutenez de
vos dons ; vous gardez toutes les convenances
sociales, et, plus encore, vous avez de la
religion ; vous respectez tout ce qui y
touche, vous en observez les formes et la
défendez au besoin ; vous lisez et
connaissez la Bible ; peut-être
priez-vous régulièrement en
particulier et avec votre famille. C'est
très-bien ; mais, avec tout cela, vous
êtes peut-être du nombre de ceux qui
disent : « Moi, j'y vais,
Seigneur, » et qui n'y vont point. En
tout cas, vous avez d'autant plus besoin d'y
prendre garde. Ah ! s'il s'agit
d'incrédules avérés, de gens
qui, ouvertement, ne se soucient pas de Dieu ou de
pécheurs scandaleux, on voit tout de suite
qu'ils ont dit : « Je
neveux pas. » On peut
leur montrer hardiment ce qu'ils sont et les
avertir que s'ils ne se convertissent pas, ils
iront en enfer. Mais comment vous adresser,
à vous, de semblables paroles ? Eh
bien, je le répète, c'est pour vous
que l'illusion est des plus faciles, et par cela
même des plus dangereuses et des plus
terribles. Votre honnêteté, votre
bonté, votre religion, votre
sincérité même, peut voiler
à vos yeux la plus fatale opposition
à la volonté de Dieu.
Voyez Saul de Tarse. Fut-il jamais un
caractère déjeune homme plus droit,
plus sincère, plus dévoué
à ce qu'il croyait bon, plus respectable et
plus religieux ? Qui ne l'admirait parmi le
peuple quand, laissant de côté les
distractions et les plaisirs de la jeunesse, plein
de zèle pour Dieu, semble-t-il, il allait
à Damas pour réduire au silence,
comme il l'avait déjà fait à
Jérusalem, ces misérables sectaires
qui voulaient, disait-on, renverser le temple et
détruire la loi de Moïse. Il disait,
certes : « J'y vais,
Seigneur, » et il croyait, en effet,
obéir, tandis qu'en réalité,
il était un blasphémateur, un ennemi
de Dieu.
C'est qu'il ne faut juger ni par le dehors, ni par
les dispositions naturelles, ni par les habitudes
religieuses traditionnelles. « Ce ne sont
pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur,
qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui
qui fait la volonté de mon Père qui
est dans les cieux, » dit le Seigneur
(Matthieu VII, 21). Le jeune homme
qui vint à Jésus avec toutes ses
qualités aimables, jointes à ses
oeuvres religieuses, n'avait pas
fait et ne fit pas la volonté de Dieu. Il
s'en va tout triste quand il la connaît. Il
n'avait donc jusqu'alors suivi que la sienne tout
en se croyant dans les meilleures dispositions
possibles. « J'ai gardé, dit-il,
toutes ces choses dès ma
jeunesse »
(Marc X, 17-22).
« POURQUOI NE LE FAIS-TU
PAS ? »
II y a quelque temps que Jacques fut
amené à sentir qu'il avait besoin
d'un Sauveur. Il était
très-malheureux et ne trouvait point de
paix, quoique l'Évangile de la grâce
de Dieu lui eût été
présenté à maintes reprises.
On lui disait que Jésus était venu
pour les pécheurs, que c'était «
pour chercher et sauver ce qui était
perdu »
(Luc XIX, 10), qu'il avait
quitté la gloire et s'était fait
homme ; mais tout cela n'apportait aucun
soulagement au pauvre Jacques qui continuait
à être tout à fait
misérable. Enfin dans sa détresse, il
parla à sa femme de ce qui le tourmentait et
lui dit : « Je désirerais
bien aller à Christ. » -
« Pourquoi ne le fais-tu
pas ? » répondit-elle.
Dieu bénit cette parole. Jacques comprit que
Christ avait achevé sur la croix l'oeuvre
par laquelle la justice de Dieu était
satisfaite, que Dieu lui offrait maintenant le
salut comme un don entièrement gratuit, et
qu'il n'avait qu'à se soumettre à la
Parole de Dieu qui lui annonçait ces bonnes
nouvelles. Il vint donc à Jésus tel
qu'il était, et depuis lors il a poursuivi
son chemin avec joie.
Et maintenant, cher lecteur, si vous n'êtes
pas sauvé, pourquoi ne venez-vous pas
à Jésus ? Êtes-vous
troublé comme Jacques l'était ?
Alors pourquoi ne venez-vous pas à
Jésus tel que vous êtes ? Si
mauvais que vous vous sentiez, Jésus
connaît bien mieux que vous-même la
méchanceté de votre coeur. Il
connaît tout et cependant il vous
invite : « Venez à moi vous
tous qui êtes fatigués et
chargés. » La parole qu'il vous
adresse est : « Je ne mettrai point
dehors celui qui vient à moi »
(Jean VI, 37) ; car
« à tous ceux qui l'ont
reçu, II leur a donné le droit
d'être enfants de Dieu »
(Jean I, 12) ; - « et
si nous sommes enfants nous sommes aussi
héritiers ; héritiers de Dieu,
cohéritiers de Christ »
(Romains VIII, 17). Ne vous trompez
pas cependant ; aucune de ces
précieuses promesses n'est à vous si
vous restez loin de JÉSUS. C'est par LUI
SEUL que la rémission des
péchés nous est annoncée. Dieu
veut qu'il y ait entre vous et Lui une
intimité de communion sans nuage. Cette
intimité ne peut pas exister jusqu'à
ce que vous lui ayez ouvert tous les replis
cachés de votre coeur. Oh ! ne tardez
pas de venir ; c'est à présent
le temps favorable.
QUELQUES QUESTIONS
SÉRIEUSES
Permettez-moi, mon cher lecteur, de placer
devant vous ces questions. Faites-en, je vous prie,
une affaire toute personnelle et ne vous tenez
point pour satisfait que vous
n'y ayez donné une réponse claire. Il
s'agit de votre âme immortelle ;
l'éternité va s'ouvrir, et le temps
qui nous en sépare est court et des plus
incertains.
Devant le Dieu trois fois saint (Ésaïe
VI), dont les yeux sont trop purs pour voir le mal
(Habacuc I, 13), et qui cependant
sonde les coeurs et les reins
(Psaume VII, 9), qui connaît
les secrets des coeurs
(Psaume XLIV, 21), de sorte qu'il n'y
a aucune créature qui soit cachée
devant Lui, mais toutes choses sont nues et
découvertes aux yeux de Celui à qui
nous avons affaire »
(Hébreux IV, 13), devant ce
Dieu, avez-vous reconnu que vous n'êtes qu'un
misérable pécheur, coupable, rebelle,
impie, sans force pour lui plaire, son ennemi par
nature dans vos pensées et par vos mauvaises
oeuvres, placé ainsi sous une juste
condamnation, qui vous prive à jamais de la
gloire de Dieu ?
(Romains III, 23.)
En présence de cette majesté sainte
et redoutable, de cette justice offensée et
inflexible, vous êtes-vous
écrié : « Malheur
à moi ! c'est fait de moi ; car je
suis un homme souillé de
lèvres »
(Ésaïe VI, 5) ?
« O Éternel ! si tu prends
garde aux iniquités, Seigneur, qui est-ce
qui subsistera ? »
(Psaume CXXX, 3). « O
Dieu ! sois apaisé envers moi,
pécheur ! »
(Luc XVIII, 13.)
Mais dans votre âme angoissée,
avez-vous aussi entendu retentir la parole de
consolation, la joyeuse nouvelle :
« II vous est né un Sauveur, qui
est le Christ, le Seigneur »
(Luc II, 11) ? Avez-vous
reçu cette parole qui faisait tressaillir
le coeur de Paul,
« cette parole certaine et digne de toute
acceptation, que le Christ Jésus est venu
dans le monde pour sauver les
pécheurs »
(1 Timothée l, 15) ?
Fatigué du poids du péché, la
parole pleine de charmes sortant de la bouche du
Sauveur lui-même est-elle venue vous
rafraîchir, restaurer votre âme :
« Venez à moi, vous tous qui vous
fatiguez et qui êtes chargés, et moi
je vous donnerai du repos »
(Matthieu XI, 28) ?
« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne
à moi et qu'il boive »
(Jean VII, 37). « Et je ne
mettrai point dehors celui qui vient à
moi »
(Jean VI, 37).
Êtes-vous venu, mon cher lecteur ? et
aux pieds de ce Sauveur adorable, comme la pauvre
pécheresse, avez-vous entendu sa voix dire
à votre coeur accablé par vos
« nombreux
péchés, » mais ravi par sa
grâce : « Tes
péchés sont pardonnés, ta foi
t'a sauvée, va-t'en en paix »
(Luc VII, 36-50) ?
Jésus est-il donc maintenant pour vous, non
plus seulement un homme excellent qui a vécu
à une certaine époque sur la terre et
dont vous aviez entendu parler, sans que votre
coeur s'y intéressât autrement, - mais
est-Il, pour vous, le Fils du Dieu vivant ?
Est-Il une personne que vous connaissez, qui vit
actuellement aux cieux et à laquelle vos
affections sont liées de la manière
la plus puissante et la plus intime, parce que vous
savez que dans son amour suprême, II est
descendu de la gloire du ciel, s'abaissant
jusqu'à de pauvres pécheurs à
jamais perdus, et qu'il s'est livré pour
vous à la souffrance, aux
moqueries et à la mort de
la croix ? Vous glorifiez-vous dans cette
croix où Lui, le Fils de Dieu fait homme, a
porté le poids de la colère de Dieu,
due à vos péchés ?
« II a fait la paix par le sang de sa
croix »
(Colossiens I, 20). Le savez-vous
pour vous-même, de sorte que maintenant vous
puissiez dire : « Ayant donc
été justifiés par la foi, nous
avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur
Jésus-Christ »
(Romains V, 1), et que, dans un
ineffable sentiment de tranquillité, en vous
appuyant sur Lui, vous vous approchez de Dieu avec
la plus entière confiance, comme d'un
Père sur la tendresse et la puissance duquel
vous pouvez compter ?
Jésus Lui-même a dit :
« Ne crains point, moi je suis le premier
et le dernier, et le vivant ; et j'ai
été mort, et voici, je suis vivant
aux siècles des siècles ; et je
tiens les clefs de la mort et du
hadès »
(Apocalypse I, 17, 18).
« Je suis la résurrection et la
vie, celui qui croit en moi, encore qu'il soit
mort, vivra ; et quiconque vit et croit en
moi, ne mourra jamais »
(Jean XI, 25, 26). Crois-tu cela,
cher lecteur ? Et dans cette foi en Lui,
vois-tu l'avenir, l'avenir au delà du
tombeau, non plus comme quelque chose d'inconnu, de
sombre et de redoutable, mais brillant de
félicité et d'une joie indicible,
illuminé par la présence ravissante
de « Celui qui nous aime et nous a
lavés de nos péchés dans son
sang »
(Apocalypse I, 5, 6), avec lequel
nous serons toujours ?
(1 Thessaloniciens IV, 17.)
O bonheur inestimable, n'est-il pas vrai, mon cher
lecteur, d'être délivré de
toute crainte, de tout doute quant au sentiment de
Dieu à notre égard, de savoir qu'il
n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans
le Christ Jésus ; que Dieu est notre
Père ; que comme ses enfants
bien-aimés, nous sommes héritiers de
Dieu, cohéritiers de Christ, que toutes
choses travaillent pour notre bien, et que nous
sommes prédestinés à
être conformes à l'image de son Fils,
et qu'objets d'un tel amour de la part de Dieu,
rien ne peut nous en séparer !
(Romains VIII, 1,
15-17,
28-30,
39.)
Quel bonheur, sur cette terre remplie de tant de
péché, de douleurs, de larmes et de
maux de toute espèce, quel bonheur de voir
son sentier resplendissant de la lumière qui
émane de Christ et aboutissant à la
gloire dans laquelle II est, et où il veut
introduire ceux qui croient en son nom !
Est-ce là votre part, mon cher
lecteur ? et dites-vous comme Paul :
« Oubliant les choses qui sont
derrière, je cours droit au but pour le prix
de l'appel céleste de Dieu, dans le Christ
Jésus »
(Philippiens III, 14).
« Car les choses qui se voient sont pour
un temps, mais celles qui ne se voient pas sont
éternelles »
(2 Corinthiens IV, 18).
« Ne désirons pas être
des chrétiens dont on parle; mais des
chrétiens que le Seigneur approuve. »
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