Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
DEUXIÈME ANNÉE 1875

 LA PARABOLE DES DEUX FILS

« Mais que vous en semble ? Un homme avait deux enfants ; et venant au premier, il dit : Mon enfant, va aujourd'hui travailler dans ma vigne. Et lui, répondant, dit : Je ne veux pas ; mais après, ayant du remords, il y alla. Et venant au second, il dit la même chose. Et lui, répondant, dit : Moi, j'y vais, Seigneur ; et il n'y alla pas. Lequel des deux fit la volonté du père ? Ils lui disent : Le premier. Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que les publicains et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu a vous dans la voie de la justice, et vous ne l'avez pas cru ; mais les publicains et les prostituées l'ont cru ; et vous, l'ayant vu, vous n'en avez pas eu de remords ensuite pour le croire. » (Matthieu XXI, 28-32.)

I. « MON ENFANT, VA TRAVAILLER. »

Le Seigneur, dans cette parabole, nous montre, sous une forme simple et frappante, la disposition naturelle du coeur de l'homme à l'égard de la volonté de Dieu, quelque différente que puisse être d'ailleurs la manière dont cette disposition s'exprime. Dans sa sagesse divine, qui met la vérité à la portée de tous, il réduit tout à l'expression la plus simple : ce sont deux enfants - relation choisie pour montrer mieux la responsabilité et la culpabilité, - deux enfants représentant les deux grandes classes de personnes avec lesquelles Jésus fut constamment en rapport pendant sa vie sur la terre, et que nous retrouvons encore maintenant : les uns disant plus ou moins ouvertement quant à ce que Dieu demande : « Je ne veux pas ! » les autres ayant l'air de se soumettre, mais en réalité n'obéissant pas davantage.

Remarquons, avant tout, que pour les deux enfants, comme pour tous ceux qu'ils représentent, il y a une même autorité légitime, une même loi, une même responsabilité. « II y a, nous dit l'apôtre Paul, un seul Dieu et Père de tous ; qui est au-dessus de tout, et qui est partout » (Éphésiens IV, 6). Voilà l'autorité : celle du Dieu créateur sur sa créature. Comme tel, il revendique avec justice l'obéissance de notre part. « Si je suis Père, où est l'honneur qui m'appartient ; et si je suis Seigneur, où est la crainte qu'on a de moi ? » (Malachie I, 6.) Nul ne peut se soustraire à cette relation, au droit imprescriptible que Dieu a sur lui, sans se placer sous le coup de la plus terrible responsabilité. « Dieu rendra à chacun selon ses oeuvres, est-il écrit ; à ceux qui en persévérant dans les bonnes oeuvres, cherchent la gloire, l'honneur et l'incorruptibilité - la vie éternelle ; mais à ceux qui sont contentieux et qui désobéissent à la vérité et obéissent à l'iniquité, - la colère et l'indignation » (Romains II, 6-8).

Si l'autorité est incontestable et ne peut être niée que par « l'insensé » qui, dans l'orgueil de son « coeur destitué d'intelligence et rempli de ténèbres, » dit : « II n'y a point de Dieu » (Romains I, 21 ; Psaume LIII, 1), l'ordre donné est des plus positifs, des plus clairs, et embrasse tout dans son admirable netteté. « Mon enfant, » c'est-à-dire tu m'appartiens, j'ai tout droit sur toi, tu me dois tout ; je demande avec justice de toi, l'amour et l'obéissance. « Va-t'en travailler aujourd'hui à ma vigne. » Ce n'est pas seulement « va travailler. » Dieu ne dit pas à l'homme : Je t'ai donné la vie, des facultés, du temps, des biens ; maintenant, uses-en comme tu l'entends, pour ton plaisir, tes affaires, ton avancement en ce monde ou même pour les choses religieuses. Non, une telle indépendance n'est pas laissée à l'homme, et ne peut lui être laissée par le Dieu souverain et sage. Ce serait, à l'égard de sa créature, une indifférence que ne montrerait pas un père parmi les hommes pour son enfant ; - ce serait contraire au caractère de Dieu qui a dit : « L'Éternel a tout fait pour Lui-même » (Proverbes XVI, 4) ; du Dieu qui « ne donne pas sa gloire à un autre » (Ésaïe XLII, 8) -, qui « regarde des cieux et voit tous les enfants des hommes ; qui prend garde du lieu de sa résidence à tous les habitants de la terre ; qui forme également leur coeur, et qui prend garde à toutes leurs actions » (Psaume XXXIII, 13-15). Aussi est-il dit : « Va-t'en travailler à ma vigne. » D'une part Dieu demande l'activité ; mais, d'une autre, il veut, selon son droit, qu'elle s'exerce dans le renoncement à la propre volonté et la soumission à la sienne. « Si je suis Père, où est l'honneur qui m'appartient ? » « Les anges, plus grands » que l'homme, « en force et en puissance » (2 Pierre II, 11), « les anges puissants en vertu, - font son commandement en obéissant à la voix de sa parole » (Psaume CIII, 20). Combien plus l'homme ne doit-il pas « craindre Dieu et garder ses commandements ! » (Ecclésiaste XII, 13.) De plus, l'ordre donné doit être exécuté « aujourd'hui, » sans délai, et à chacun de ces moments qui s'appellent « aujourd'hui, » car le retard implique la propre volonté, et, par conséquent, la désobéissance.

Voilà l'étendue du droit de Dieu sur nous ; telle qu'aucun de nos moments, aucune de nos pensées, aucun mouvement de notre coeur, aucune de nos actions, n'est à nous, n'est laissée en aucun temps à notre libre disposition, mais Lui appartient. Ce que Dieu propose à l'homme comme objet d'obéissance peut différer suivant les temps et ce que Dieu détermine dans sa sagesse, mais le principe de l'entière dépendance de l'homme et du droit absolu et constant de Dieu, ce principe est de tous les temps et de tous les lieux.
Maintenant, devant ces justes exigences de Dieu, quelle est la conduite de l'homme ? et, en particulier (car, en définitive, c'est ce qui seul importe pour vous en ce moment), quelle a été, quelle est la vôtre, mon cher lecteur ?

Celui qui est la vérité, le Seigneur Jésus, nous montre sans voile ce qui en est, dans la manière d'agir des deux enfants. L'un dit : « Je ne veux pas. » Et l'autre dit : « Mot, j'y vais, Seigneur, mais n'y alla pas. » Us n'obéirent pas plus l'un que l'autre. La disposition première, le fond du coeur est le même chez tous deux, c'est la propre volonté, la rébellion contre une juste autorité. Eh bien, voilà l'image vraie du coeur naturel de l'homme, du vôtre comme du mien, cher lecteur.

« Mais, direz-vous, ce sont les publicains et les prostituées que Jésus représente par le premier enfant ; ce sont les pharisiens qu'il en a vue dans le second. » C'est vrai, mais l'homme, pour être recouvert d'un vernis différent, a-t-il changé depuis ce temps ? Nous réservons à plus tard l'examen de cette question.

(À suivre.)


LA RENCONTRE DE DIEU.

« Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, « ô Israël ! » (Amos IV, 6-12.) Tel fut l'avertissement solennel que, par le ministère du prophète Amos, Dieu adressa autrefois à Israël, dans les jours où l'iniquité de ce peuple allait croissant et l'entraînait à une ruine certaine.

Dieu avait employé plus d'un moyen pour rendre son peuple attentif à sa mauvaise voie \ plus d'un châtiment lui avait déjà été infligé. Mais Israël n'y avait point pris garde et s'éloignait toujours plus de Dieu. Tout était inutile ', la conscience était endurcie, le coeur ne se réveillait pas et le peuple coupable poursuivait son train de péché sans écouter la voix qui l'invitait à retourner à l'Éternel. En conséquence, Dieu venait à lui, et Israël devait s'attendre à le rencontrer non plus en grâce, mais en jugement.
C'est là une chose sérieuse et vraiment redoutable. Si les appels que, dans son amour, Dieu adresse aux pécheurs, demeurent sans effet, il n'y a plus qu'une chose à attendre : son intervention pour exercer le jugement, sans qu'il soit possible à qui que ce soit de s'y soustraire.

Les voies de Dieu envers Israël renferment pour nous un sérieux avertissement. Dieu a « les yeux trop purs pour voir le mal ; » II ne peut le tolérer, surtout en ceux qui font profession d'être en relation avec lui. Le châtiment qui est tombé sur Israël et sous lequel nous le voyons encore aujourd'hui est une preuve frappante de cette vérité. Or Dieu peut-il agir autrement envers nous ? Tolérera-t-il le mal en nous plus qu'il ne l'a supporté en Israël ? Non, car le péché déshonore Dieu et provoque son indignation. Mais avant qu'elle éclate contre les pécheurs, Dieu les avertit. Il dispense à l'un une épreuve, à l'autre un châtiment plus ou moins sévère. Ce sont des messagers que Dieu envoie pour inviter les coeurs à se retirer du mal et les ramener à Lui. C'est le fruit de sa grâce, qui ne prend point plaisir en la mort du méchant, mais en ce que le méchant se détourne de sa voie et vive (Ézéchiel XXXIII, 11) ; car II ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre III, 9).

Mais si le coeur s'endurcit et se refuse h ces appels, que reste-t-il ? Pensée redoutable ! il faut alors rencontrer Dieu : Or, « c'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux X, 31).
Plus Dieu se sera montré patient et plein de support, plus II sera sévère quand il jugera, « car à quiconque il aura été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé » (Luc XII, 48).

Voilà, cher lecteur, un point d'une immense importance pour vous. Pouvez-vous nier que Dieu ait usé de grâce et de support envers vous qui l'a oublié si longtemps et offensé de tant de manières ? Avez-vous jamais envisagé son support et sa patience, comme un appel qui vous conviait à la repentance ? (Romains II, 4.) Hélas ! peut-être est-ce la douceur même des appels de Dieu qui vous les a fait méconnaître. Quelle responsabilité vous assumez ! Il en est de vous comme de ces villes de la Galilée, au milieu desquelles le Seigneur Jésus avait manifesté sa puissance miséricordieuse et sa grâce, et qui néanmoins ne s'étaient pas converties. Aussi durent-elles entendre ces solennelles paroles : « Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. Mais je vous dis que le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour du jugement que le vôtre. » (Matthieu XI, 20,22). Tyr et Sidon étaient des villes païennes. Elles n'avaient pas eu, comme Chorazin et Bethsaïda, le privilège de voir les miracles qu'accomplissait le Seigneur Jésus, ni d'entendre les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche ; c'est pourquoi la responsabilité de ces dernières était plus grande et leur jugement plus terrible.
Mon cher lecteur, si dans ce moment vous ne pouvez pas dire d'une manière certaine, que vous vous êtes sérieusement retourné vers Dieu, c'est la preuve certaine que vous êtes resté sourd à ses appels. Il ne vous a pas oublié, soyez-en sûr. Une maladie, une perte de fortune, celle d'un parent, d'un ami, d'un enfant bien-aimé, une simple parole peut-être entendue comme par hasard, la mort qui frappe autour de vous ; les grands événements qui agitent et inquiètent le monde et qui naguère encore ont blessé si douloureusement tant de coeurs, voilà les moyens par lesquels Dieu s'est adressé à vous.

Qu'il vous garde de méconnaître la voix qui vous a parlé et qui vous parle encore en ce moment ! Si vous ne l'avez pas encore écoutée, vous êtes loin de Lui, vous êtes un homme perdu, et en persévérant dans cette voie, vous n'avez, comme Israël, qu'à vous préparer à la rencontre d'un Dieu juste juge. Ne dites pas : « Mais je suis un honnête homme, personne n'a rien à me reprocher. » Si vrai que cela soit aux yeux du monde et à vos propres yeux, Dieu juge autrement. « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Hébreux IV, 13). Sous ce regard pénétrant, en présence de cette sainteté parfaite et de cette justice inflexible, dire que l'on est un honnête homme ne peut rassurer la conscience. Là, dans cette pure lumière, toutes vos meilleures oeuvres, bien loin de pouvoir vous justifier, apparaissent entachées de souillures. Que sera-ce donc si vous pensez à vos innombrables péchés commis soit en pensée, en paroles ou en actes ?

Pour rencontrer Dieu sans crainte, ce qu'il vous faut, c'est une conscience parfaitement pure.
Or vous ne pouvez la posséder que si vous êtes lavé de vos péchés dans le sang de l'Agneau sans défaut et sans tache, notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ immolé sur la Croix. Voilà l'en droit béni, le seul où le pauvre pécheur, enfant d'Adam, séparé par sa nature souillée du Dieu saint et juste, puisse le rencontrer sans frayeur, et, levant les yeux, voir en Lui, non un juge redoutable, mais un Père plein d'amour. Là se sont entrebaisées « la justice » de Dieu réclamant le châtiment dû au péché, et « la paix » faite « par le sang de la croix » (Psaume LXXXV, 10 ; Colossiens I, 20). Qu'il vous soit donné de le croire, cher lecteur, pour éviter le jugement qui vient.

F.-A. S.


LE ROYAUME DES CIEUX
V
(Suite.)
LA PRÉSENTATION DU ROYAUME AU PEUPLE D'ISRAËL

Le Seigneur Jésus commença son ministère public en prêchant au peuple dans les mêmes termes que Jean le baptiseur : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché » (Matthieu IV, 12-17). Mais la grande lumière, en se levant sur ceux qui étaient assis dans la région et dans l'ombre de la mort (Esaïe IX, 1, 2), mettait aussi en évidence jusqu'où allait l'aveuglement du peuple d'Israël et son inimitié contre le Dieu de ses pères.

Jean n'avait fait aucun miracle ; Jésus, au contraire, accompagna sa prédication de l'évangile du Royaume des signes de sa puissance divine, guérissant toute sorte de maladies et toute sorte de langueurs parmi le peuple. Cependant, il est écrit à son sujet : « La lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l'ont pas comprise... Il était dans le monde, et le monde fut fait par Lui ; et le monde ne l'a pas connu ; II vint chez soi et les siens ne l'ont pas reçu » (Jean I, 5, 10, 11).
En suivant le cours de notre Évangile, nous verrons la réjection de Jésus prendre graduellement un caractère bien tranché ; nous y verrons les conducteurs de la nation d'Israël, qui avaient le plus de connaissance des écrits prophétiques, être les premiers à méconnaître le véritable « Fils de David, » dont les prophètes avaient prédit la venue.

Dans les chapitres V-VII de Matthieu, Jésus expose les principes moraux du Royaume des cieux, - principes qui avaient pour but de séparer de la corruption générale ceux qui écoutaient sa parole. Le royaume des cieux, dit le Seigneur, est « aux pauvres en esprit ; » les « débonnaires, » dit-il encore, hériteront de la terre. Quelle étrange contradiction avec toutes les pensées humaines ! Mais combien cela s'accorde avec les pensées immuables de Dieu, qui ne sont pas comme les nôtres, et que l'on voit exprimées dans Ésaïe LVII, 15 ; Psaume XXXVII, 11 ; Esaïe XI, 4 ; ainsi que dans bien d'autres passages analogues. La grâce est le principe d'après lequel Dieu bénit. Il donne gratuitement à ceux qui ne méritent rien, à ceux dont la misère seule fait appel à sa miséricorde.

Mais Satan se met toujours en opposition avec les voies de Dieu, et incite les hommes non-seulement à rejeter la grâce pour eux-mêmes, mais à persécuter tous ceux qui la reçoivent. Jésus, prévoyant ces persécutions, introduit pour la première fois le ciel comme le lieu de bénédiction en contraste avec la terre qui ne voulait pas reconnaître l'autorité de Dieu. C'était dans le ciel même que les fidèles devaient attendre leur récompense. Il dit : « Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c'est à eux qu'est le royaume des cieux. Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu'on vous persécutera, et qu'on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a ainsi persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu V, 10-12). D'après ces paroles du Seigneur, on voit que le ciel et la terre sont en contraste ; il y a travail et souffrance ici-bas, où le péché règne ; il y aura gloire et honneur, là, dans le repos de Dieu ; on rencontre du mépris sur la terre, si l'on marche dans la voie de la justice, mais on peut s'attendre à une récompense de la part du Père qui voit dans le secret. Jésus, par ses discours, place l'âme de ses disciples dans une relation intime avec le Dieu vivant dont ils doivent chercher le royaume et la justice avant tout bien terrestre (Matthieu VI, 33). Il leur révélé Dieu comme Père céleste, qui tient compte de tout ce qui se passe sur la terre, qui voit dans le secret, qui pourvoit aux besoins de ses créatures, et, à plus forte raison, à ceux de ses propres enfants. Il les exhorte à être parfaits comme Lui est parfait, leur disant aussi que si leur justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, ils n'entreront pas dans le Royaume des cieux ; car dans le Royaume tout doit être conforme au caractère du Père qui est dans le ciel.

Mais Jésus ne se bornait pas à parler de ces choses, il manifestait, par ses miracles, la puissance de Dieu, allant de lieu en lieu, faisant du bien et chassant les esprits immondes. Il montrait ainsi que Dieu était réellement venu en grâce à la rencontre de son peuple, pardonnant leurs iniquités et guérissant leurs infirmités. (Psaume CIII, 3).

Le premier miracle dont l'Évangile nous donne le récit (chap. VIII, 1-4), fut, en Israël, la guérison d'un homme atteint de la lèpre, - maladie contre laquelle restaient impuissants tous les efforts de la science humaine. Il y avait dans la loi des directions toutes spéciales, non pas pour la guérison, mais pour la réintégration dans la congrégation d'Israël du lépreux guéri ; aussi Jésus commande-t-il à l'homme d'aller se montrer au sacrificateur, et d'offrir le don que Moïse avait ordonné.

Jésus opéra le second miracle sur les instances d'un centurion romain, faisant voir que sa grâce s'étendait au-delà des limites du peuple d'Israël (chap. VIII, 5-13). C'est à ce propos qu'il dit que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident, et s'assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux.

En poursuivant son ministère, Jésus montre qu'il avait la puissance de chasser les démons et de pardonner les péchés ; puis, ayant fait choix de douze disciples, il leur donne autorité sur les esprits immondes, et les envoie pour guérir les infirmes, ressusciter les morts, rendre nets les lépreux, et pour prêcher les mêmes bonnes nouvelles : « Le Royaume des cieux s'est approché. » Mais en même temps, II leur dit d'avance de quelle manière ils seront accueillis : II les envoie « comme des brebis au milieu des loups. »

Le résultat, pour la nation, ne tarda pas à se manifester. Plus Jésus et ses disciples faisaient connaître la puissance de la grâce de Dieu, plus la haine secrète des chefs du peuple se traduisait en opposition ouverte. Ils avaient déjà accusé Jésus de blasphème quand II pardonna les péchés au paralytique (Matthieu IX, 3) ; plus tard lorsqu'il guérit dans leur synagogue, un jour de sabbat, un homme qui avait une main sèche, ils tiennent conseil contre Lui pour le faire périr (Matthieu XII, 14) -, enfin, ils en viennent à affirmer qu'il chassait les démons par Béelzébul, chef des démons. Les villes où Jésus avait fait le plus de miracles ne s'étaient pas repenties ; Capernaüm, où il avait demeuré, n'avait pas profité de son séjour au milieu d'elle.
Alors Jésus déclara ouvertement quelle serait la fin de leur incrédulité. Le jugement de Dieu devait infailliblement les atteindre, mais, pour le moment, Lui, Jésus, ne faisait que les avertir, car II n'était pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver (Jean XII, 47). Lorsque les scribes et les pharisiens osent demander un signe à celui dont la seule présence au milieu d'eux était le plus grand signe de la part de Dieu, - Jésus refuse de leur en donner un autre que celui de Jonas, en disant : « Une génération méchante et adultère recherche un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n'est le signe de Jonas le prophète. Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Matthieu XII, 39, 40). Lui, le Prince de vie, allait mourir.

Jésus les laisse, mais il saisit cette occasion pour montrer comment la grâce de Dieu surabonde là où le péché a abondé : la nation le rejetait, mais II choisit des disciples et les associe à Lui de la manière la plus intime, car « étendant sa main vers ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fera la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère » (Matthieu XII, 50).
Puis sortant de la maison, II s'assit près de la mer et commença à parler aux foules en paraboles.

Tout en Jésus, dans sa personne et dans sa prédication, était contraire aux pensées des hommes. La sainteté de la présence de Dieu demandait l'abaissement de leur orgueil (Ésaïe II, 17) ; mais ils ne voulaient pas être humiliés.
Ce Royaume des cieux, que Jésus prêchait, ne pouvait convenir à ceux dont toutes les affections étaient charnelles, toutes les pensées concentrées sur les choses de la terre, tous les désirs bornés à la louange qui venait de la part de leurs semblables. Ils ne voulaient en rien du Royaume qui avait pour base la justice de Dieu.

- La manière dont Jésus a été accueilli, ne touche-t-elle pas notre coeur et notre conscience ? Le Fils de Dieu, venu plein de grâce, annonçait lui-même ici-bas le Royaume DES CIEUX, et on n'a rien vu en Lui qui fît qu'on le désirât !
Et vous, cher lecteur, qui nous avez accompagné jusqu'ici dans notre recherche, ne voyez-vous pas que tout dépend de la manière dont on accueille Jésus ? Si l'on désire profiter de sa grâce en ayant aussi en perspective la gloire qui s'y rattache, il faut nécessairement être humilié et conduit à la repentance. Si au contraire l'on tient à sa position dans ce monde, on rejette Jésus et l'on court au-devant d'un jugement certain et d'autant plus terrible que la grâce a été sans limites. Mais il est écrit pour l'encouragement de l'âme qui recherche la justice : « La bonté de Dieu nous pousse à la repentance » (Romains II, 4).
(La suite a plus tard.)


LA PARABOLE DES DEUX FILS

II. « JE NE VEUX PAS. »

Nous ne pouvons nier qu'il n'y ait aujourd'hui, de même qu'au temps où le Seigneur Jésus prêchait dans le pays d'Israël, des hommes qui méconnaissent les droits de Dieu sur eux - des hommes qui disent ouvertement comme autrefois Pharaon à Moïse : « Qui est l'Éternel, pour que j'obéisse à sa voix ? » (Exode V, 2). « Ils ont dit au Dieu fort : Retire-toi de nous, car nous ne voulons point connaître tes voies. Qui est le Tout-Puissant, que nous le servions ? » (Job XXI, 14, 15).
Seriez-vous de ce nombre, vous qui lisez ces lignes ? Eh bien, cette parole qui vient du Dieu que vous ne voulez pas reconnaître, donne la clef de votre incrédulité. C'est pour échapper à l'obligation d'obéir que « l'insensé dit dans son coeur : II n'y a point de Dieu » (Psaume XIV, 1). Le Dieu juste, qui sonde les coeurs et les reins (Psaume VII, 10), est un témoin importun dont vous aimeriez vous débarrasser.

Vous voyez qu'admettre son existence, c'est reconnaître son droit souverain ; or vous ne voulez point obéir, et vous dites : « II n'y a point de Dieu ; » de Dieu vivant et personnel, entendons-nous bien. C'est une autorité dont vous secouez le joug ; mais dans le fond intime de votre être, vous ne pouvez vous empêcher d'avouer son existence, que tout en vous et hors de vous proclame. Voyez avec quelle netteté cette même parole de Dieu vous montre à vous-même, comme dans un miroir, ce que vous êtes. « La lumière luit dans les ténèbres. » « Sa puissance éternelle et sa divinité se discernent par le moyen de l'intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à les rendre inexcusables » (Jean I, 5 ; Rom. I, 20). « Mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière. » Pourquoi ? « Parce que leurs oeuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient reprises » . Mais fermer les yeux à la lumière, puis nier qu'elle existe, n'empêche pas un seul de ses rayons de resplendir, et qu'elle sera terrible, ô mon lecteur, votre confusion quand, dans l'éclat de cette lumière où il faudra bien que vous veniez, « Dieu jugera les secrets des hommes ! » (Romains II, 16.)

Mais le plus grand nombre ne va pas jusqu'à nier ainsi l'existence de Dieu pour se soustraire à son autorité. Si vous les questionnez, ils vous diront : « Certainement, je crois en Dieu, » et ils seront peut-être blessés de ce que vous ayez l'air de le mettre en doute. Seulement on relègue Dieu si loin, qu'on ne suppose pas qu'il s'occupe beaucoup de nous, si même II s'en occupe. Il est trop grand, trop élevé, pense-t-on, et nous trop petits, pour qu'il puisse prendre part à ces minces détails de notre vie. Il est trop bon pour ne pas nous couvrir finalement de sa miséricorde. Au lieu du Dieu vivant qui entre dans les moindres détails de ce qui concerne ses créatures (Luc XII, 6, 7), on se forge un Dieu à sa fantaisie, duquel on semble dire, sinon en paroles, au moins par le fait : « Qu'est-ce que le Dieu fort connaît ? Jugera-t-il au travers des nuées obscures ? Les nuées nous cachent à ses yeux et il ne voit rien ; il se promène sur le tour des cieux » (Job XXII, 13,14). Il en résulte que, mis à l'aise par cette autre séduction du coeur, on ne s'inquiète pas beaucoup de Dieu, et l'on ne se soucie guère de son autorité et de ses droits. S'occuper de ses affaires, de ses études, de son travail, de ses plaisirs ; gagner sa vie ; amasser fortune, honneur et influence ; voilà à quoi s'emploient l'activité, les facultés, le temps ; à quoi se consume la vie. Mais est-ce là ce que Dieu veut et comme II le veut, c'est ce que l'on ne se demande pas. Dieu est loin du coeur et des pensées.

Est-ce là votre cas, mon cher lecteur ? Entraîné que vous êtes par le tourbillon des occupations, des affaires ou des plaisirs, ne dites-vous pas, au fond de votre coeur et par toute votre conduite, que vous ne vous souciez pas de la volonté de Dieu ! que vous avez bien autre chose à faire ? N'est-ce pas là le plus terrible mépris de Dieu et de ses droits ? Celui qui nie Dieu a du moins le sentiment que, s'il existe, il faut lui obéir ; mais vous, vous reconnaissez l'existence d'un Dieu souverain et vous ne vous inquiétez pas de ce qu'il commande. Écoutez sa parole : « Marche comme ton coeur te mène et selon le regard de tes yeux ; mais sache que pour toutes ces choses Dieu t'amènera en jugement. » Oui.

« Dieu amènera toute oeuvre en jugement, touchant tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste XII, 1, 16). « Et que diras-tu quand il te punira ? » (Jérémie XIII, 21).

Il en est d'autres encore qui viennent se ranger parmi ceux qui disent : « Je ne veux pas ; » qui semblent même le faire plus ouvertement. Tous ne vont cependant pas non plus jusqu'à nier que Dieu existe, pour suivre leur volonté ; mais emportés par la fougue de leurs passions, ils se précipitent dans tout ce qui leur semble pouvoir les assouvir. Ils secouent tout frein, souvent même celui de l'opinion humaine, et se livrent avec une ardeur insatiable aux convoitises de leur coeur. Ah ! si ces lignes tombent sous les yeux de l'un de ces pécheurs qui, s'il leur vient une pensée de Dieu, s'empressent de la repousser en s'étourdissant encore plus dans leur train de vanité, ou qui, sans raisonnement, sans chercher même d'excuse, se plongent tout entiers dans la satisfaction de leur chair et de leurs pensées, si ces lignes, dis-je, tombent sous les yeux d'un seul, est-il besoin de lui dire : Tu es de ceux qui disent à Dieu : « Je ne veux pas » ?
Arrêtez-vous donc un moment, pauvre pécheur, qui courez tête baissée vers la perdition et réfléchissez à ce qu'il y a de terrible à tomber entre les mains du Dieu vivant, après avoir passé sa vie à dire : « Je ne veux pas connaître tes voies. »

LES DEUX VIEILLARDS

Nous désirons placer sous les yeux de nos lecteurs deux faits vrais et qui, mis en parallèle, nous ont frappé comme contenant cette double leçon qu'il n'est jamais trop tard pour saisir le salut ; mais aussi, qu'« on ne se moque pas de Dieu, car ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates VI, 7).

Dans la ville de B... vivait un pauvre vieillard qui, ayant perdu sa femme et son unique enfant depuis nombre d'années, était resté seul dans ce monde. Mais, ce qui rendait sa position plus triste encore, c'est que, mort dans ses fautes et dans ses péchés (Éphésiens II, 1), il ignorait complètement que « la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes » (Tite II, 11). Il fut amené un jour à entendre une prédication de l'Évangile; son âme fut réveillée ; il reconnut que, devant Dieu, il n'était qu'un misérable pécheur et, sous cette conviction profonde, il resta plusieurs jours plongé dans une grande détresse, presque réduit au désespoir.

Mais, peu de temps après, assistant à une nouvelle prédication, cette parole fut appliquée à son âme : « Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean III, 16). Il crut Dieu révélant son amour en Jésus et, après la prédication, s'avançant plein de joie devant tous, il confessa Christ comme son Sauveur. Il retourna chez les personnes qui le logeaient et raconta ce que le Seigneur avait fait à son âme (Psaume LXVI, 16), puis il s'assit, la figure radieuse de joie, pour prendre son repas. Mais il n'y toucha point, - sa tête se renversa en arrière, - il était parti pour être « toujours avec le Seigneur, » tison arraché du feu à la dernière heure.

Passons à l'autre récit, solennel avertissement pour toute âme qui, ayant reçu des appels de Dieu, les repousse, croyant toujours avoir le temps de s'occuper de ces choses.
Il y a quelques années, près d'un petit village du département de l'Ardèche, demeuraient un homme et sa femme entourés de tout ce que « ce présent siècle » peut offrir à l'âme qui ne se soucie pas de Dieu et ne vit que pour les choses de la terre. La bonne nouvelle du salut avait été annoncée dans ce village, plusieurs âmes avaient été amenées au Seigneur. Mais les coeurs de J.-F. et de sa femme étaient obstinément restés fermés à la vérité. Ils ne voulaient pas entendre parler de Dieu, et quand on mettait l'avenir devant leurs yeux, ils répondaient avec insouciance : « Après moi le déluge. » Quel frappant commentaire de cette parole de l'apôtre Paul : « Et si aussi notre Évangile est voilé, il est voilé à ceux qui périssent, en lesquels le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendît pas pour eux » (2 Corinthiens IV, 3, 4).

Ainsi s'écoulèrent bien des années pour J.-F., jusqu'à ce qu'il fût devenu un vieillard. « Mais l'affection de la chair est la mort » (Romains VIII, 6), et « la nuit vient en laquelle personne ne peut travailler » (Jean IX, 4). Le moment de paraître devant son juge pour rendre compte de ses voies était arrivé pour cet homme dont toute la vie s'était écoulée loin de Dieu. À cette heure solennelle, il allait éprouver ce que l'Écriture dit comme avertissement à ceux qui méprisent les appels de Dieu : « Parce que j'ai crié et que vous avez refusé d'ouïr, moi aussi je me rirai de votre calamité, je me moquerai quand votre effroi surviendra » (Proverbes I, 24-26).

Au plus fort d'un hiver rigoureux, il tomba gravement malade et comprit bientôt qu'il ne se relèverait pas. Un soir il fut saisi d'angoisse à cette pensée et supplia sa femme de courir chercher son neveu pour qu'il vînt lire et prier avec lui. Mais, hélas ! c'était de nuit, la maison était isolée au milieu des champs, une neige épaisse couvrait la terre, et la pauvre femme, faible et âgée elle-même, était là, toute seule avec le moribond, dans l'incapacité de satisfaire à ses instantes prières. Oh ! quelle terrible nuit ils passèrent, lui, répétant sans cesse qu'il avait besoin qu'on lui parlât de la grâce de Dieu, elle, ne trouvant aucune parole pour calmer ses angoisses. Et cette nuit fut la dernière qu'il passa sur la terre ; lorsque le jour parut, il avait été appelé devant son Créateur.

Chers lecteurs, ceci est une histoire vraie et non inventée à plaisir. Oh ! s'il y en avait parmi vous qui aient été, jusqu'à ce jour, comme ce malheureux vieillard « sans Dieu et sans espérance dans ce monde, » nous vous en supplions, au nom du Dieu qui est amour, écoutez l'appel qui vous est adressé en ce moment : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Hébreux III, 15).

L'AMOUR DE DIEU ENVERS LES PAUVRES PÉCHEURS

Pauvre pécheur ! veux-tu apprendre quelque chose de l'amour de Dieu pour de pauvres, pour d'indignes pécheurs ? Arrête-toi un moment et considère avec soin ce qu'il a fait pour eux.
Dieu prend plaisir à amener les pécheurs auprès de Lui ; mais II ne peut le faire sans rejeter bien loin toutes leurs iniquités. Reconnais donc, pauvre pécheur, que tu ne peux entrer dans le ciel avec tes péchés ; si tu demeures dans tes péchés, tu ne peux aller qu'en enfer ! Oh ! pauvre pécheur, penses-y !

Tu as offensé Dieu et tu as attiré sur toi son indignation ; tu as été ennemi de Dieu, tout en étant ton propre ennemi. Tu as travaillé pour un salaire le salaire du péché. Triste salaire en vérité ! car la parole de Dieu dit : « Les gages du péché c'est la mort. »

Pauvre pécheur ! tel est l'état dans lequel tu te trouves ; et quelque triste qu'il soit, il n'y a pour toi aucun moyen d'en sortir par tes propres forces. Dieu voit qu'il n'y a en toi rien que péché, et le salaire, du péché ne peut être que la mort.
Or Dieu désire que les pécheurs aient quelque chose de meilleur que leur propre salaire ; et comme ils sont incapables de rien faire par eux-mêmes, II a Lui-même, dans sa miséricorde, acquis ce qui leur manquait. Il a envoyé son propre Fils, son bien-aimé, le Seigneur Jésus-Christ, pour les délivrer de la mort ; et à la place du salaire qu'ils méritaient, II leur accorde son libre don - savoir la vie éternelle.

Et maintenant, pauvre pécheur, Dieu t'invite à recevoir le don de son amour en Jésus-Christ. Il ne pouvait pas te l'offrir en un autre nom ; comme aussi tu ne peux espérer de le recevoir qu'en ce nom-là, - car « il n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » (Actes IV, 12). Dieu vient à toi, quoique tu sois son ennemi, et te conjure d'être réconcilié avec Lui par la mort de son Fils bien-aimé. Il vient à ta rencontre dans ton état de péché, et II te dit qu'il a fait péché pour nous celui qui n'a pas connu le péché, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. Non-seulement II permet au pauvre pécheur d'être réconcilié, mais II le supplie d'être réconcilié avec Lui : car l'Esprit de Dieu dit par la bouche de l'apôtre Paul : « Dieu pour ainsi dire exhortant par notre moyen, nous vous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu. »

Le Seigneur Jésus nous annonce la même vérité par la parabole, du « grand souper », lorsqu'il nous fait voir le maître de la maison disant à son serviteur : Va-t'en promptement dans les rues et dans les ruelles de la ville et amène ici les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. Et lorsqu'on lui annonce qu'il y a encore de la place, il dit : Va-t'en dans les chemins et le long des haies, et contrains les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie (Luc XIV, 16-24).

Oui, une porte nous est ouverte pour entrer dans la maison de Dieu, par le sang du Seigneur Jésus-Christ ; une porte par laquelle le plus grand, pécheur peut passer sans aucun obstacle, en laissant tous ses péchés derrière lui , car tandis que le sang de Christ ne rejette aucun pécheur, mais au contraire le réconcilie avec Dieu, il éloigne ses péchés et les efface entièrement. En effet, quand l'Apôtre parle des pécheurs qui ont cru en Christ, il dit : « Vous, qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ (Éphésiens II, 13) ; » mais lorsqu'il parle du péché, il dit que Christ l'a ôté par le sacrifice de lui-même (Hébreux IX, 26). Ainsi le même sacrifice qui rapproche le pécheur, éloigne le péché : car nous avons la rédemption par son sang, savoir la rémission des péchés ; et c'est pour cela que le Seigneur dit : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. » Le péché que Dieu hait est donc éloigné ; et le pécheur qu'il aime, II le rapproche de Lui, et tout cela par le sang de son cher Fils.

Le sang de Jésus a ouvert un chemin nouveau et vivant par lequel le pauvre pécheur peut entrer dans le ciel. Une échelle a été dressée de la terre vers les cieux. La croix de Christ a été élevée sur la terre ; et son sang y a été répandu ; le trône de grâce de Dieu est dans le ciel, et il a reçu l'aspersion de ce même sang. C'est par son propre sang que Christ est entré dans le lieu très-saint, ayant obtenu pour nous une rédemption éternelle, et c'est par ce moyen que nous avons aussi la liberté d'entrer dans le lieu très-saint (Hébreux IX, 12 ; X, 19).

Pauvre pécheur, voudrais-tu demeurer loin de Dieu, quand il t'invite à venir ? voudrais-tu chercher le bonheur dans le monde, lorsque Dieu a donné son propre Fils afin de te rendre heureux et de te délivrer du malheur éternel, la seule chose que le monde puisse donner ? Iras-tu demander aux hommes le pardon de tes péchés, lorsque Dieu lui-même t'envoie, en Jésus-Christ un message de pardon ? Diras-tu : « Je suis un trop grand pécheur, » quand Dieu te déclare que le sang de son Fils nous purifie de toute iniquité ? Ou bien voudrais-tu encore attendre un peu de temps, lorsque Dieu dit : C'est aujourd'hui le temps favorable, aujourd'hui le jour du salut ? Dieu t'invite à croire aujourd'hui à l'oeuvre qui a été faite ; et à chercher la paix et la consolation de ton âme, dans tout ce que Jésus a accompli pour les pécheurs.

Jésus n'aurait-il pas fait assez pour donner la paix à une conscience troublée ? Ah ! certes oui ; pauvre pécheur. Dieu est satisfait de l'oeuvre parfaite de Christ ; n'en serais-tu pas satisfait ? La résurrection du Sauveur est la preuve qu'il a tout accompli. Jésus a été le répondant des pécheurs, il s'est mis à leur place, et a porté leurs péchés en son corps sur le bois. Mais où étaient-ils, ces péchés, à la résurrection ? Béni soit Dieu ! ils furent pour toujours effacés ; ils sont donc pour toujours pardonnes à celui qui croit en Celui qui a ressuscité Jésus, le Seigneur, d'entre les morts, lui qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification.

Crois-tu maintenant ? Es-tu réjoui à la pensée de ce que Christ a fait ? Alors tu es bienheureux, car c'est à cela que Dieu prend plaisir. Oui, pauvre pécheur ! tu es devenu un objet de sa faveur, comme étant un avec celui en qui repose son bon plaisir ; tu as été fait un enfant de Dieu par la rédemption que Christ a opérée. À Lui soit la gloire, dès maintenant et à jamais ! Amen.


Table des matières par ordre chronologique

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PÉCHEURS, PERDUS ET SAUVÉS
L'AVEUGLE MENDIANT
« SA PRÉSENCE FAIT MON PARADIS. »
LE ROYAUME DES CIEUX - V - LA PRÉSENTATION DU ROYAUME AU PEUPLE D'ISRAËL
PAIX EN CROYANT - VIII - S'ATTACHER À JÉSUS
PAIX EN CROYANT - IX - TOUJOURS S'ATTACHER À JÉSUS
PAIX EN CROYANT - X - LA JOIE VIENT AU MATIN
 

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