LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
LA PARABOLE DES DEUX FILS
« Mais que vous en
semble ? Un homme avait deux enfants ; et
venant au premier, il dit : Mon enfant, va
aujourd'hui travailler dans ma vigne. Et lui,
répondant, dit : Je ne veux pas ;
mais après, ayant du remords, il y alla. Et
venant au second, il dit la même chose. Et
lui, répondant, dit : Moi, j'y vais,
Seigneur ; et il n'y alla pas. Lequel des deux
fit la volonté du père ? Ils lui
disent : Le premier. Jésus leur
dit : En vérité, je vous dis que
les publicains et les prostituées vous
devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est
venu a vous dans la voie de la justice, et vous ne
l'avez pas cru ; mais les publicains et les
prostituées l'ont cru ; et vous,
l'ayant vu, vous n'en avez pas eu de remords
ensuite pour le croire. »
(Matthieu XXI, 28-32.)
I. « MON ENFANT, VA
TRAVAILLER. »
Le Seigneur, dans cette parabole, nous montre,
sous une forme simple et frappante, la disposition
naturelle du coeur de l'homme à
l'égard de la volonté de Dieu,
quelque différente que puisse être
d'ailleurs la manière dont cette disposition
s'exprime. Dans sa sagesse divine, qui met la
vérité à la portée de
tous, il réduit tout à l'expression
la plus simple : ce sont deux enfants -
relation choisie pour montrer mieux la
responsabilité et la culpabilité, -
deux enfants représentant les deux grandes
classes de personnes avec lesquelles Jésus
fut constamment en rapport pendant sa vie sur la
terre, et que nous retrouvons encore
maintenant : les uns disant plus ou moins
ouvertement quant à ce que Dieu
demande : « Je ne veux
pas ! » les autres ayant
l'air de se soumettre, mais en
réalité n'obéissant pas
davantage.
Remarquons, avant tout, que pour les deux enfants,
comme pour tous ceux qu'ils représentent, il
y a une même autorité légitime,
une même loi, une même
responsabilité. « II y a, nous dit
l'apôtre Paul, un seul Dieu et Père de
tous ; qui est au-dessus de tout, et qui est
partout »
(Éphésiens IV, 6).
Voilà l'autorité : celle du Dieu
créateur sur sa créature. Comme tel,
il revendique avec justice l'obéissance de
notre part. « Si je suis Père,
où est l'honneur qui m'appartient ; et
si je suis Seigneur, où est la crainte qu'on
a de moi ? »
(Malachie I, 6.) Nul ne peut se
soustraire à cette relation, au droit
imprescriptible que Dieu a sur lui, sans se placer
sous le coup de la plus terrible
responsabilité. « Dieu rendra
à chacun selon ses oeuvres, est-il
écrit ; à ceux qui en
persévérant dans les bonnes oeuvres,
cherchent la gloire, l'honneur et
l'incorruptibilité - la vie
éternelle ; mais à ceux qui sont
contentieux et qui désobéissent
à la vérité et
obéissent à l'iniquité, - la
colère et l'indignation »
(Romains II, 6-8).
Si l'autorité est incontestable et ne peut
être niée que par
« l'insensé » qui, dans
l'orgueil de son « coeur destitué
d'intelligence et rempli de
ténèbres, » dit :
« II n'y a point de Dieu »
(Romains I, 21 ;
Psaume LIII, 1), l'ordre
donné est des plus positifs, des plus
clairs, et embrasse tout dans son admirable
netteté. « Mon enfant, »
c'est-à-dire tu m'appartiens, j'ai tout
droit sur toi, tu me dois
tout ; je demande avec justice de toi, l'amour
et l'obéissance. « Va-t'en
travailler aujourd'hui à ma
vigne. » Ce n'est pas seulement
« va travailler. » Dieu ne dit
pas à l'homme : Je t'ai donné la
vie, des facultés, du temps, des
biens ; maintenant, uses-en comme tu
l'entends, pour ton plaisir, tes affaires, ton
avancement en ce monde ou même pour les
choses religieuses. Non, une telle
indépendance n'est pas laissée
à l'homme, et ne peut lui être
laissée par le Dieu souverain et sage. Ce
serait, à l'égard de sa
créature, une indifférence que ne
montrerait pas un père parmi les hommes pour
son enfant ; - ce serait contraire au
caractère de Dieu qui a dit :
« L'Éternel a tout fait pour
Lui-même »
(Proverbes XVI, 4) ; du Dieu qui
« ne donne pas sa gloire à un
autre »
(Ésaïe XLII, 8) -, qui
« regarde des cieux et voit tous les
enfants des hommes ; qui prend garde du lieu
de sa résidence à tous les habitants
de la terre ; qui forme également leur
coeur, et qui prend garde à toutes leurs
actions »
(Psaume XXXIII, 13-15). Aussi est-il
dit : « Va-t'en travailler
à ma vigne. » D'une part
Dieu demande l'activité ; mais, d'une
autre, il veut, selon son droit, qu'elle s'exerce
dans le renoncement à la propre
volonté et la soumission à la sienne.
« Si je suis Père, où est
l'honneur qui m'appartient ? »
« Les anges, plus grands » que
l'homme, « en force et en
puissance »
(2 Pierre II, 11), « les
anges puissants en vertu, - font son commandement
en obéissant à la voix de sa
parole »
(Psaume CIII, 20). Combien plus
l'homme ne doit-il pas
« craindre Dieu et garder ses
commandements ! »
(Ecclésiaste XII, 13.) De
plus, l'ordre donné doit être
exécuté
« aujourd'hui, » sans
délai, et à chacun de ces moments qui
s'appellent « aujourd'hui, »
car le retard implique la propre volonté,
et, par conséquent, la
désobéissance.
Voilà l'étendue du droit de Dieu sur
nous ; telle qu'aucun de nos moments, aucune
de nos pensées, aucun mouvement de notre
coeur, aucune de nos actions, n'est à nous,
n'est laissée en aucun temps à notre
libre disposition, mais Lui appartient. Ce que Dieu
propose à l'homme comme objet
d'obéissance peut différer suivant
les temps et ce que Dieu détermine dans sa
sagesse, mais le principe de l'entière
dépendance de l'homme et du droit absolu et
constant de Dieu, ce principe est de tous les temps
et de tous les lieux.
Maintenant, devant ces justes exigences de Dieu,
quelle est la conduite de l'homme ? et, en
particulier (car, en définitive, c'est ce
qui seul importe pour vous en ce moment), quelle a
été, quelle est la vôtre, mon
cher lecteur ?
Celui qui est la vérité, le Seigneur
Jésus, nous montre sans voile ce qui en est,
dans la manière d'agir des deux enfants.
L'un dit : « Je ne veux
pas. » Et l'autre dit :
« Mot, j'y vais, Seigneur, mais n'y alla
pas. » Us n'obéirent pas plus l'un
que l'autre. La disposition première, le
fond du coeur est le même chez tous deux,
c'est la propre volonté, la rébellion
contre une juste autorité. Eh bien,
voilà l'image vraie du coeur naturel de
l'homme, du vôtre comme du mien, cher
lecteur.
« Mais, direz-vous, ce sont les
publicains et les prostituées que
Jésus représente par le premier
enfant ; ce sont les pharisiens qu'il en a vue
dans le second. » C'est vrai, mais
l'homme, pour être recouvert d'un vernis
différent, a-t-il changé depuis ce
temps ? Nous réservons à plus
tard l'examen de cette question.
(À suivre.)
LA RENCONTRE DE DIEU.
« Prépare-toi à la
rencontre de ton Dieu, « ô
Israël ! »
(Amos IV, 6-12.) Tel fut
l'avertissement solennel que, par le
ministère du prophète Amos, Dieu
adressa autrefois à Israël, dans les
jours où l'iniquité de ce peuple
allait croissant et l'entraînait à une
ruine certaine.
Dieu avait employé plus d'un moyen pour
rendre son peuple attentif à sa mauvaise
voie \ plus d'un châtiment lui avait
déjà été
infligé. Mais Israël n'y avait point
pris garde et s'éloignait toujours plus de
Dieu. Tout était inutile ', la conscience
était endurcie, le coeur ne se
réveillait pas et le peuple coupable
poursuivait son train de péché sans
écouter la voix qui l'invitait à
retourner à l'Éternel. En
conséquence, Dieu venait à lui, et
Israël devait s'attendre à le
rencontrer non plus en grâce, mais en
jugement.
C'est là une chose sérieuse et
vraiment redoutable. Si les appels que, dans son
amour, Dieu adresse aux pécheurs, demeurent
sans effet, il n'y a plus qu'une chose à
attendre : son intervention
pour exercer le jugement, sans qu'il soit possible
à qui que ce soit de s'y soustraire.
Les voies de Dieu envers Israël renferment
pour nous un sérieux avertissement. Dieu a
« les yeux trop purs pour voir le
mal ; » II ne peut le
tolérer, surtout en ceux qui font profession
d'être en relation avec lui. Le
châtiment qui est tombé sur
Israël et sous lequel nous le voyons encore
aujourd'hui est une preuve frappante de cette
vérité. Or Dieu peut-il agir
autrement envers nous ? Tolérera-t-il
le mal en nous plus qu'il ne l'a supporté en
Israël ? Non, car le péché
déshonore Dieu et provoque son indignation.
Mais avant qu'elle éclate contre les
pécheurs, Dieu les avertit. Il dispense
à l'un une épreuve, à l'autre
un châtiment plus ou moins
sévère. Ce sont des messagers que
Dieu envoie pour inviter les coeurs à se
retirer du mal et les ramener à Lui. C'est
le fruit de sa grâce, qui ne prend point
plaisir en la mort du méchant, mais en ce
que le méchant se détourne de sa voie
et vive
(Ézéchiel XXXIII,
11) ; car II ne veut pas qu'aucun
périsse, mais que tous viennent à la
repentance
(2 Pierre III, 9).
Mais si le coeur s'endurcit et se refuse h
ces appels, que reste-t-il ? Pensée
redoutable ! il faut alors rencontrer
Dieu : Or, « c'est une chose
terrible de tomber entre les mains du Dieu
vivant »
(Hébreux X, 31).
Plus Dieu se sera montré patient et plein de
support, plus II sera sévère quand il
jugera, « car à quiconque il aura
été beaucoup donné, il sera
beaucoup redemandé »
(Luc XII, 48).
Voilà, cher lecteur, un
point d'une immense importance pour vous.
Pouvez-vous nier que Dieu ait usé de
grâce et de support envers vous qui l'a
oublié si longtemps et offensé de
tant de manières ? Avez-vous jamais
envisagé son support et sa patience, comme
un appel qui vous conviait à la
repentance ? (Romains II, 4.)
Hélas ! peut-être est-ce la
douceur même des appels de Dieu qui vous les
a fait méconnaître. Quelle
responsabilité vous assumez ! Il en est
de vous comme de ces villes de la Galilée,
au milieu desquelles le Seigneur Jésus avait
manifesté sa puissance
miséricordieuse et sa grâce, et qui
néanmoins ne s'étaient pas
converties. Aussi durent-elles entendre ces
solennelles paroles : « Malheur
à toi, Chorazin ! malheur à toi,
Bethsaïda ! car si les miracles qui ont
été faits au milieu de vous, eussent
été faits dans Tyr et dans Sidon, il
y a longtemps qu'elles se seraient repenties sous
le sac et la cendre. Mais je vous dis que le sort
de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour du
jugement que le vôtre. »
(Matthieu XI, 20,22). Tyr et Sidon
étaient des villes païennes. Elles
n'avaient pas eu, comme Chorazin et Bethsaïda,
le privilège de voir les miracles
qu'accomplissait le Seigneur Jésus, ni
d'entendre les paroles de grâce qui sortaient
de sa bouche ; c'est pourquoi la
responsabilité de ces dernières
était plus grande et leur jugement plus
terrible.
Mon cher lecteur, si dans ce moment vous ne pouvez
pas dire d'une manière certaine, que vous
vous êtes sérieusement retourné
vers Dieu, c'est la preuve
certaine que vous êtes resté sourd
à ses appels. Il ne vous a pas
oublié, soyez-en sûr. Une maladie, une
perte de fortune, celle d'un parent, d'un ami, d'un
enfant bien-aimé, une simple parole
peut-être entendue comme par hasard, la mort
qui frappe autour de vous ; les grands
événements qui agitent et
inquiètent le monde et qui naguère
encore ont blessé si douloureusement tant de
coeurs, voilà les moyens par lesquels Dieu
s'est adressé à vous.
Qu'il vous garde de méconnaître la
voix qui vous a parlé et qui vous parle
encore en ce moment ! Si vous ne l'avez pas
encore écoutée, vous êtes loin
de Lui, vous êtes un homme perdu, et en
persévérant dans cette voie, vous
n'avez, comme Israël, qu'à vous
préparer à la rencontre d'un Dieu
juste juge. Ne dites pas : « Mais je
suis un honnête homme, personne n'a rien
à me reprocher. » Si vrai que cela
soit aux yeux du monde et à vos propres
yeux, Dieu juge autrement. « Toutes
choses sont nues et découvertes aux yeux de
Celui à qui nous avons affaire »
(Hébreux IV, 13). Sous ce
regard pénétrant, en présence
de cette sainteté parfaite et de cette
justice inflexible, dire que l'on est un
honnête homme ne peut rassurer la conscience.
Là, dans cette pure lumière, toutes
vos meilleures oeuvres, bien loin de pouvoir vous
justifier, apparaissent entachées de
souillures. Que sera-ce donc si vous pensez
à vos innombrables péchés
commis soit en pensée, en paroles ou en
actes ?
Pour rencontrer Dieu sans crainte, ce qu'il
vous faut, c'est une conscience
parfaitement pure.
Or vous ne pouvez la posséder que si vous
êtes lavé de vos péchés
dans le sang de l'Agneau sans défaut et sans
tache, notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ immolé sur la Croix.
Voilà l'en droit béni, le seul
où le pauvre pécheur, enfant d'Adam,
séparé par sa nature souillée
du Dieu saint et juste, puisse le rencontrer sans
frayeur, et, levant les yeux, voir en Lui, non un
juge redoutable, mais un Père plein d'amour.
Là se sont entrebaisées
« la justice » de Dieu
réclamant le châtiment dû au
péché, et « la
paix » faite « par le sang de
la croix »
(Psaume LXXXV, 10 ;
Colossiens I, 20). Qu'il vous soit
donné de le croire, cher lecteur, pour
éviter le jugement qui vient.
F.-A. S.
LE ROYAUME DES CIEUX
V (Suite.)
LA PRÉSENTATION DU ROYAUME AU PEUPLE
D'ISRAËL
Le Seigneur Jésus commença son
ministère public en prêchant au peuple
dans les mêmes termes que Jean le
baptiseur : « Repentez-vous, car le
royaume des cieux s'est approché »
(Matthieu IV, 12-17). Mais la grande
lumière, en se levant sur ceux qui
étaient assis dans la région et dans
l'ombre de la mort
(Esaïe IX, 1, 2), mettait aussi
en évidence jusqu'où allait
l'aveuglement du peuple d'Israël et son
inimitié contre le Dieu de ses
pères.
Jean n'avait fait aucun miracle ;
Jésus, au contraire,
accompagna sa prédication de
l'évangile du Royaume des signes de sa
puissance divine, guérissant toute sorte de
maladies et toute sorte de langueurs parmi le
peuple. Cependant, il est écrit à son
sujet : « La lumière luit
dans les ténèbres ; et les
ténèbres ne l'ont pas comprise... Il
était dans le monde, et le monde fut fait
par Lui ; et le monde ne l'a pas connu ;
II vint chez soi et les siens ne l'ont pas
reçu »
(Jean I, 5,
10, 11).
En suivant le cours de notre Évangile, nous
verrons la réjection de Jésus prendre
graduellement un caractère bien
tranché ; nous y verrons les
conducteurs de la nation d'Israël, qui avaient
le plus de connaissance des écrits
prophétiques, être les premiers
à méconnaître le
véritable « Fils de
David, » dont les prophètes
avaient prédit la venue.
Dans les chapitres V-VII de Matthieu, Jésus
expose les principes moraux du Royaume des cieux, -
principes qui avaient pour but de séparer de
la corruption générale ceux qui
écoutaient sa parole. Le royaume des cieux,
dit le Seigneur, est « aux pauvres en
esprit ; » les
« débonnaires, » dit-il
encore, hériteront de la terre. Quelle
étrange contradiction avec toutes les
pensées humaines ! Mais combien cela
s'accorde avec les pensées immuables de
Dieu, qui ne sont pas comme les nôtres, et
que l'on voit exprimées dans
Ésaïe LVII, 15 ; Psaume XXXVII,
11 ; Esaïe XI, 4 ; ainsi que dans
bien d'autres passages analogues. La grâce
est le principe d'après lequel Dieu
bénit. Il donne gratuitement à ceux
qui ne méritent rien,
à ceux dont la misère seule fait
appel à sa miséricorde.
Mais Satan se met toujours en opposition avec les
voies de Dieu, et incite les hommes non-seulement
à rejeter la grâce pour
eux-mêmes, mais à persécuter
tous ceux qui la reçoivent. Jésus,
prévoyant ces persécutions, introduit
pour la première fois le ciel comme le
lieu de bénédiction en contraste
avec la terre qui ne voulait pas reconnaître
l'autorité de Dieu. C'était dans le
ciel même que les fidèles devaient
attendre leur récompense. Il dit :
« Bienheureux ceux qui sont
persécutés à cause de la
justice, car c'est à eux qu'est le royaume
des cieux. Vous êtes bienheureux quand on
vous injuriera, et qu'on vous persécutera,
et qu'on dira, en mentant, toute espèce de
mal contre vous à cause de moi.
Réjouissez-vous, et tressaillez de joie, car
votre récompense est grande dans les
cieux ; car on a ainsi persécuté
les prophètes qui ont été
avant vous »
(Matthieu V, 10-12). D'après
ces paroles du Seigneur, on voit que le ciel et la
terre sont en contraste ; il y a travail et
souffrance ici-bas, où le
péché règne ; il y aura
gloire et honneur, là, dans le repos de
Dieu ; on rencontre du mépris sur la
terre, si l'on marche dans la voie de la justice,
mais on peut s'attendre à une
récompense de la part du Père qui
voit dans le secret. Jésus, par ses
discours, place l'âme de ses disciples dans
une relation intime avec le Dieu vivant dont ils
doivent chercher le royaume et la justice avant
tout bien terrestre
(Matthieu VI, 33). Il leur
révélé Dieu
comme Père céleste, qui tient compte
de tout ce qui se passe sur la terre, qui voit dans
le secret, qui pourvoit aux besoins de ses
créatures, et, à plus forte raison,
à ceux de ses propres enfants. Il les
exhorte à être parfaits comme Lui est
parfait, leur disant aussi que si leur justice ne
surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
ils n'entreront pas dans le Royaume des
cieux ; car dans le Royaume tout doit
être conforme au caractère du
Père qui est dans le ciel.
Mais Jésus ne se bornait pas à parler
de ces choses, il manifestait, par ses miracles, la
puissance de Dieu, allant de lieu en lieu, faisant
du bien et chassant les esprits immondes. Il
montrait ainsi que Dieu était
réellement venu en grâce à la
rencontre de son peuple, pardonnant leurs
iniquités et guérissant leurs
infirmités.
(Psaume CIII, 3).
Le premier miracle dont l'Évangile nous
donne le récit
(chap. VIII, 1-4), fut, en
Israël, la guérison d'un homme atteint
de la lèpre, - maladie contre laquelle
restaient impuissants tous les efforts de la
science humaine. Il y avait dans la loi des
directions toutes spéciales, non pas pour la
guérison, mais pour la
réintégration dans la
congrégation d'Israël du lépreux
guéri ; aussi Jésus
commande-t-il à l'homme d'aller se montrer
au sacrificateur, et d'offrir le don que Moïse
avait ordonné.
Jésus opéra le second miracle sur les
instances d'un centurion romain, faisant voir que
sa grâce s'étendait au-delà des
limites du peuple d'Israël
(chap. VIII, 5-13). C'est à ce
propos qu'il dit que plusieurs
viendront d'Orient et d'Occident, et
s'assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob
dans le Royaume des cieux.
En poursuivant son ministère, Jésus
montre qu'il avait la puissance de chasser les
démons et de pardonner les
péchés ; puis, ayant fait choix
de douze disciples, il leur donne autorité
sur les esprits immondes, et les envoie pour
guérir les infirmes, ressusciter les morts,
rendre nets les lépreux, et pour
prêcher les mêmes bonnes
nouvelles : « Le Royaume des cieux
s'est approché. » Mais en
même temps, II leur dit d'avance de quelle
manière ils seront accueillis : II les
envoie « comme des brebis au milieu des
loups. »
Le résultat, pour la nation, ne tarda pas
à se manifester. Plus Jésus et ses
disciples faisaient connaître la puissance de
la grâce de Dieu, plus la haine
secrète des chefs du peuple se traduisait en
opposition ouverte. Ils avaient déjà
accusé Jésus de blasphème
quand II pardonna les péchés au
paralytique
(Matthieu IX, 3) ; plus tard
lorsqu'il guérit dans leur synagogue, un
jour de sabbat, un homme qui avait une main
sèche, ils tiennent conseil contre Lui pour
le faire périr (Matthieu XII, 14) -, enfin,
ils en viennent à affirmer qu'il chassait
les démons par Béelzébul, chef
des démons. Les villes où
Jésus avait fait le plus de miracles ne
s'étaient pas repenties ;
Capernaüm, où il avait demeuré,
n'avait pas profité de son séjour au
milieu d'elle.
Alors Jésus déclara ouvertement
quelle serait la fin de leur
incrédulité. Le jugement de Dieu
devait infailliblement les
atteindre, mais, pour le moment, Lui, Jésus,
ne faisait que les avertir, car II n'était
pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver
(Jean XII, 47). Lorsque les scribes
et les pharisiens osent demander un signe à
celui dont la seule présence au milieu d'eux
était le plus grand signe de la part de
Dieu, - Jésus refuse de leur en donner un
autre que celui de Jonas, en disant :
« Une génération
méchante et adultère recherche un
signe ; et il ne lui sera pas donné de
signe, si ce n'est le signe de Jonas le
prophète. Car, comme Jonas fut dans le
ventre du cétacé trois jours et trois
nuits, ainsi le Fils de l'homme sera trois jours et
trois nuits dans le sein de la terre »
(Matthieu XII, 39, 40). Lui, le
Prince de vie, allait mourir.
Jésus les laisse, mais il saisit cette
occasion pour montrer comment la grâce de
Dieu surabonde là où le
péché a abondé : la
nation le rejetait, mais II choisit des disciples
et les associe à Lui de la manière la
plus intime, car « étendant sa
main vers ses disciples, il dit : Voici ma
mère et mes frères ; car
quiconque fera la volonté de mon Père
qui est dans les cieux, celui-là est mon
frère, et ma soeur, et ma
mère »
(Matthieu XII, 50).
Puis sortant de la maison, II s'assit près
de la mer et commença à parler aux
foules en paraboles.
Tout en Jésus, dans sa personne et dans
sa prédication, était contraire aux
pensées des hommes. La sainteté de la
présence de Dieu
demandait l'abaissement de leur
orgueil
(Ésaïe II, 17) ;
mais ils ne voulaient pas être
humiliés.
Ce Royaume des cieux, que Jésus
prêchait, ne pouvait convenir à ceux
dont toutes les affections étaient
charnelles, toutes les pensées
concentrées sur les choses de la terre, tous
les désirs bornés à la louange
qui venait de la part de leurs semblables. Ils ne
voulaient en rien du Royaume qui avait pour base la
justice de Dieu.
- La manière dont Jésus a
été accueilli, ne touche-t-elle pas
notre coeur et notre conscience ? Le Fils de
Dieu, venu plein de grâce, annonçait
lui-même ici-bas le Royaume DES CIEUX, et on
n'a rien vu en Lui qui fît qu'on le
désirât !
Et vous, cher lecteur, qui nous avez
accompagné jusqu'ici dans notre recherche,
ne voyez-vous pas que tout dépend de la
manière dont on accueille
Jésus ? Si l'on désire profiter
de sa grâce en ayant aussi en perspective la
gloire qui s'y rattache, il faut
nécessairement être humilié et
conduit à la repentance. Si au contraire
l'on tient à sa position dans ce monde, on
rejette Jésus et l'on court au-devant d'un
jugement certain et d'autant plus terrible que la
grâce a été sans limites. Mais
il est écrit pour l'encouragement de
l'âme qui recherche la justice :
« La bonté de Dieu nous pousse
à la repentance »
(Romains II, 4).
(La suite a plus tard.)
LA PARABOLE DES DEUX FILS
II. « JE NE VEUX PAS. »
Nous ne pouvons nier qu'il n'y ait aujourd'hui,
de même qu'au temps où le Seigneur
Jésus prêchait dans le pays
d'Israël, des hommes qui méconnaissent
les droits de Dieu sur eux - des hommes qui disent
ouvertement comme autrefois Pharaon à
Moïse : « Qui est
l'Éternel, pour que j'obéisse
à sa voix ? »
(Exode V, 2). « Ils ont dit
au Dieu fort : Retire-toi de nous, car nous
ne voulons point connaître tes voies. Qui
est le Tout-Puissant, que nous le
servions ? »
(Job XXI, 14, 15).
Seriez-vous de ce nombre, vous qui lisez ces
lignes ? Eh bien, cette parole qui vient du
Dieu que vous ne voulez pas reconnaître,
donne la clef de votre incrédulité.
C'est pour échapper à l'obligation
d'obéir que « l'insensé dit
dans son coeur : II n'y a point de
Dieu »
(Psaume XIV, 1). Le Dieu juste, qui
sonde les coeurs et les reins
(Psaume VII, 10), est un
témoin importun dont vous aimeriez vous
débarrasser.
Vous voyez qu'admettre son existence, c'est
reconnaître son droit souverain ; or
vous ne voulez point obéir, et vous
dites : « II n'y a point de
Dieu ; » de Dieu vivant et
personnel, entendons-nous bien. C'est une
autorité dont vous secouez le joug ;
mais dans le fond intime de votre être, vous
ne pouvez vous empêcher d'avouer son
existence, que tout en vous et hors de vous
proclame. Voyez avec quelle netteté cette
même parole de Dieu vous
montre à vous-même, comme dans un
miroir, ce que vous êtes. « La
lumière luit dans les
ténèbres. » « Sa
puissance éternelle et sa divinité se
discernent par le moyen de l'intelligence, par les
choses qui sont faites, de manière à
les rendre inexcusables »
(Jean I, 5 ;
Rom. I, 20). « Mais les
hommes ont mieux aimé les
ténèbres que la
lumière. » Pourquoi ?
« Parce que leurs oeuvres étaient
mauvaises ; car quiconque fait des choses
mauvaises hait la lumière et ne vient
pas à la lumière, de peur que ses
oeuvres ne soient reprises » . Mais
fermer les yeux à la lumière, puis
nier qu'elle existe, n'empêche pas un seul de
ses rayons de resplendir, et qu'elle sera terrible,
ô mon lecteur, votre confusion quand, dans
l'éclat de cette lumière où il
faudra bien que vous veniez, « Dieu
jugera les secrets des hommes ! »
(Romains II, 16.)
Mais le plus grand nombre ne va pas jusqu'à
nier ainsi l'existence de Dieu pour se soustraire
à son autorité. Si vous les
questionnez, ils vous diront :
« Certainement, je crois en
Dieu, » et ils seront peut-être
blessés de ce que vous ayez l'air de le
mettre en doute. Seulement on relègue Dieu
si loin, qu'on ne suppose pas qu'il s'occupe
beaucoup de nous, si même II s'en occupe. Il
est trop grand, trop élevé,
pense-t-on, et nous trop petits, pour qu'il puisse
prendre part à ces minces détails de
notre vie. Il est trop bon pour ne pas nous couvrir
finalement de sa miséricorde. Au lieu du
Dieu vivant qui entre dans les moindres
détails de ce qui concerne ses
créatures
(Luc XII, 6, 7), on se forge un Dieu
à sa fantaisie, duquel on semble dire, sinon
en paroles, au moins par le fait :
« Qu'est-ce que le Dieu fort
connaît ? Jugera-t-il au travers des
nuées obscures ? Les nuées nous
cachent à ses yeux et il ne voit rien ;
il se promène sur le tour des
cieux »
(Job XXII, 13,14). Il en
résulte que, mis à l'aise par cette
autre séduction du coeur, on ne
s'inquiète pas beaucoup de Dieu, et l'on ne
se soucie guère de son autorité et de
ses droits. S'occuper de ses affaires, de ses
études, de son travail, de ses
plaisirs ; gagner sa vie ; amasser
fortune, honneur et influence ; voilà
à quoi s'emploient l'activité, les
facultés, le temps ; à quoi se
consume la vie. Mais est-ce là ce que Dieu
veut et comme II le veut, c'est ce que l'on ne se
demande pas. Dieu est loin du coeur et des
pensées.
Est-ce là votre cas, mon cher lecteur ?
Entraîné que vous êtes par le
tourbillon des occupations, des affaires ou des
plaisirs, ne dites-vous pas, au fond de votre coeur
et par toute votre conduite, que vous ne vous
souciez pas de la volonté de Dieu ! que
vous avez bien autre chose à faire ?
N'est-ce pas là le plus terrible
mépris de Dieu et de ses droits ? Celui
qui nie Dieu a du moins le sentiment que, s'il
existe, il faut lui obéir ; mais vous,
vous reconnaissez l'existence d'un Dieu souverain
et vous ne vous inquiétez pas de ce qu'il
commande. Écoutez sa parole :
« Marche comme ton coeur te mène
et selon le regard de tes yeux ; mais sache
que pour toutes ces choses Dieu
t'amènera en jugement. » Oui.
« Dieu amènera toute oeuvre
en jugement, touchant tout ce qui est
caché, soit bien, soit mal »
(Ecclésiaste XII, 1,
16). « Et que diras-tu
quand il te punira ? »
(Jérémie XIII, 21).
Il en est d'autres encore qui viennent se ranger
parmi ceux qui disent : « Je ne veux
pas ; » qui semblent même le
faire plus ouvertement. Tous ne vont cependant pas
non plus jusqu'à nier que Dieu existe, pour
suivre leur volonté ; mais
emportés par la fougue de leurs passions,
ils se précipitent dans tout ce qui leur
semble pouvoir les assouvir. Ils secouent tout
frein, souvent même celui de l'opinion
humaine, et se livrent avec une ardeur insatiable
aux convoitises de leur coeur. Ah ! si ces
lignes tombent sous les yeux de l'un de ces
pécheurs qui, s'il leur vient une
pensée de Dieu, s'empressent de la repousser
en s'étourdissant encore plus dans leur
train de vanité, ou qui, sans raisonnement,
sans chercher même d'excuse, se
plongent tout entiers dans la satisfaction de
leur chair et de leurs pensées, si ces
lignes, dis-je, tombent sous les yeux d'un seul,
est-il besoin de lui dire : Tu es de ceux qui
disent à Dieu : « Je ne veux
pas » ?
Arrêtez-vous donc un moment, pauvre
pécheur, qui courez tête
baissée vers la perdition et
réfléchissez à ce qu'il y a de
terrible à tomber entre les mains du Dieu
vivant, après avoir passé sa vie
à dire : « Je ne veux
pas connaître tes voies. »
LES DEUX VIEILLARDS
Nous désirons placer sous les yeux de nos
lecteurs deux faits vrais et qui, mis en
parallèle, nous ont frappé comme
contenant cette double leçon qu'il n'est
jamais trop tard pour saisir le salut ; mais
aussi, qu'« on ne se moque pas de Dieu,
car ce qu'un homme sème, cela aussi il le
moissonnera »
(Galates VI, 7).
Dans la ville de B... vivait un pauvre vieillard
qui, ayant perdu sa femme et son unique enfant
depuis nombre d'années, était
resté seul dans ce monde. Mais, ce qui
rendait sa position plus triste encore, c'est que,
mort dans ses fautes et dans ses
péchés
(Éphésiens II, 1), il
ignorait complètement que « la
grâce de Dieu qui apporte le salut est
apparue à tous les hommes »
(Tite II, 11). Il fut amené un
jour à entendre une prédication de
l'Évangile; son âme fut
réveillée ; il reconnut que,
devant Dieu, il n'était qu'un
misérable pécheur et, sous cette
conviction profonde, il resta plusieurs jours
plongé dans une grande détresse,
presque réduit au désespoir.
Mais, peu de temps après, assistant à
une nouvelle prédication, cette parole fut
appliquée à son âme :
« Dieu a tellement aimé le monde,
qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais
qu'il ait la vie éternelle »
(Jean III, 16). Il crut Dieu
révélant son amour en Jésus
et, après la prédication,
s'avançant plein de joie devant tous, il
confessa Christ comme son Sauveur. Il retourna chez
les personnes qui le logeaient et raconta ce que le
Seigneur avait fait à son
âme
(Psaume LXVI, 16), puis il s'assit,
la figure radieuse de joie, pour prendre son repas.
Mais il n'y toucha point, - sa tête se
renversa en arrière, - il était parti
pour être « toujours avec le
Seigneur, » tison arraché du feu
à la dernière heure.
Passons à l'autre récit, solennel
avertissement pour toute âme qui, ayant
reçu des appels de Dieu, les repousse,
croyant toujours avoir le temps de s'occuper de ces
choses.
Il y a quelques années, près d'un
petit village du département de
l'Ardèche, demeuraient un homme et sa femme
entourés de tout ce que « ce
présent siècle » peut
offrir à l'âme qui ne se soucie pas de
Dieu et ne vit que pour les choses de la terre. La
bonne nouvelle du salut avait été
annoncée dans ce village, plusieurs
âmes avaient été amenées
au Seigneur. Mais les coeurs de J.-F. et de sa
femme étaient obstinément
restés fermés à la
vérité. Ils ne voulaient pas entendre
parler de Dieu, et quand on mettait l'avenir devant
leurs yeux, ils répondaient avec
insouciance : « Après moi le
déluge. » Quel frappant
commentaire de cette parole de l'apôtre
Paul : « Et si aussi notre
Évangile est voilé, il est
voilé à ceux qui périssent, en
lesquels le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées des
incrédules, pour que la lumière de
l'Évangile de la gloire de Christ, qui est
l'image de Dieu, ne resplendît pas pour
eux »
(2 Corinthiens IV, 3, 4).
Ainsi s'écoulèrent bien des
années pour J.-F., jusqu'à ce qu'il
fût devenu un vieillard. « Mais
l'affection de la chair est la
mort »
(Romains VIII, 6), et « la
nuit vient en laquelle personne ne peut
travailler »
(Jean IX, 4). Le moment de
paraître devant son juge pour rendre compte
de ses voies était arrivé pour cet
homme dont toute la vie s'était
écoulée loin de Dieu. À cette
heure solennelle, il allait éprouver ce que
l'Écriture dit comme avertissement à
ceux qui méprisent les appels de Dieu :
« Parce que j'ai crié et que vous
avez refusé d'ouïr, moi aussi je me
rirai de votre calamité, je me moquerai
quand votre effroi surviendra »
(Proverbes I, 24-26).
Au plus fort d'un hiver rigoureux, il tomba
gravement malade et comprit bientôt qu'il ne
se relèverait pas. Un soir il fut saisi
d'angoisse à cette pensée et supplia
sa femme de courir chercher son neveu pour qu'il
vînt lire et prier avec lui. Mais,
hélas ! c'était de nuit, la
maison était isolée au milieu des
champs, une neige épaisse couvrait la terre,
et la pauvre femme, faible et âgée
elle-même, était là, toute
seule avec le moribond, dans l'incapacité de
satisfaire à ses instantes prières.
Oh ! quelle terrible nuit ils
passèrent, lui, répétant sans
cesse qu'il avait besoin qu'on lui parlât de
la grâce de Dieu, elle, ne trouvant aucune
parole pour calmer ses angoisses. Et cette nuit fut
la dernière qu'il passa sur la terre ;
lorsque le jour parut, il avait été
appelé devant son Créateur.
Chers lecteurs, ceci est une histoire vraie et non
inventée à plaisir. Oh ! s'il y
en avait parmi vous qui aient été,
jusqu'à ce jour, comme ce
malheureux vieillard
« sans Dieu et sans espérance dans
ce monde, » nous vous en supplions, au
nom du Dieu qui est amour, écoutez l'appel
qui vous est adressé en ce moment :
« Aujourd'hui, si vous entendez sa
voix, n'endurcissez pas vos coeurs »
(Hébreux III, 15).
L'AMOUR DE DIEU ENVERS LES PAUVRES
PÉCHEURS
Pauvre pécheur ! veux-tu apprendre
quelque chose de l'amour de Dieu pour de pauvres,
pour d'indignes pécheurs ?
Arrête-toi un moment et considère avec
soin ce qu'il a fait pour eux.
Dieu prend plaisir à amener les
pécheurs auprès de Lui ; mais II
ne peut le faire sans rejeter bien loin toutes
leurs iniquités. Reconnais donc, pauvre
pécheur, que tu ne peux entrer dans le ciel
avec tes péchés ; si tu demeures
dans tes péchés, tu ne peux aller
qu'en enfer ! Oh ! pauvre pécheur,
penses-y !
Tu as offensé Dieu et tu as attiré
sur toi son indignation ; tu as
été ennemi de Dieu, tout en
étant ton propre ennemi. Tu as
travaillé pour un salaire le salaire du
péché. Triste salaire en
vérité ! car la parole de Dieu
dit : « Les gages du
péché c'est la
mort. »
Pauvre pécheur ! tel est l'état
dans lequel tu te trouves ; et quelque triste
qu'il soit, il n'y a pour toi aucun moyen d'en
sortir par tes propres forces. Dieu voit qu'il n'y
a en toi rien que
péché, et le
salaire, du péché ne peut être
que la mort.
Or Dieu désire que les pécheurs aient
quelque chose de meilleur que leur propre
salaire ; et comme ils sont incapables de rien
faire par eux-mêmes, II a Lui-même,
dans sa miséricorde, acquis ce qui leur
manquait. Il a envoyé son propre Fils, son
bien-aimé, le Seigneur Jésus-Christ,
pour les délivrer de la mort ; et
à la place du salaire qu'ils
méritaient, II leur accorde son libre don -
savoir la vie éternelle.
Et maintenant, pauvre pécheur, Dieu t'invite
à recevoir le don de son amour en
Jésus-Christ. Il ne pouvait pas te l'offrir
en un autre nom ; comme aussi tu ne peux
espérer de le recevoir qu'en ce
nom-là, - car « il n'y a point
d'autre nom sous le ciel, qui soit donné
parmi les hommes, par lequel il nous faille
être sauvés »
(Actes IV, 12). Dieu vient à
toi, quoique tu sois son ennemi, et te conjure
d'être réconcilié avec Lui par
la mort de son Fils bien-aimé. Il vient
à ta rencontre dans ton état de
péché, et II te dit qu'il a fait
péché pour nous celui qui n'a pas
connu le péché, afin que nous
devinssions justice de Dieu en Lui. Non-seulement
II permet au pauvre pécheur d'être
réconcilié, mais II le supplie
d'être réconcilié avec
Lui : car l'Esprit de Dieu dit par la bouche
de l'apôtre Paul : « Dieu pour
ainsi dire exhortant par notre moyen, nous vous
supplions pour Christ : Soyez
réconciliés avec
Dieu. »
Le Seigneur Jésus nous annonce la même
vérité par la parabole, du
« grand souper », lorsqu'il
nous fait voir le maître
de la maison disant à son serviteur :
Va-t'en promptement dans les rues et dans les
ruelles de la ville et amène ici les
pauvres, et les estropiés, et les aveugles,
et les boiteux. Et lorsqu'on lui annonce qu'il y a
encore de la place, il dit : Va-t'en dans les
chemins et le long des haies, et contrains les gens
d'entrer, afin que ma maison soit remplie
(Luc XIV, 16-24).
Oui, une porte nous est ouverte pour entrer dans la
maison de Dieu, par le sang du Seigneur
Jésus-Christ ; une porte par laquelle
le plus grand, pécheur peut passer sans
aucun obstacle, en laissant tous ses
péchés derrière lui , car
tandis que le sang de Christ ne rejette aucun
pécheur, mais au contraire le
réconcilie avec Dieu, il éloigne ses
péchés et les efface
entièrement. En effet, quand l'Apôtre
parle des pécheurs qui ont cru en
Christ, il dit : « Vous, qui
étiez autrefois loin, vous avez
été approchés par le sang du
Christ
(Éphésiens II,
13) ; » mais lorsqu'il parle du
péché, il dit que Christ l'a
ôté par le sacrifice de lui-même
(Hébreux IX, 26). Ainsi le
même sacrifice qui rapproche le
pécheur, éloigne le
péché : car nous avons la
rédemption par son sang, savoir la
rémission des péchés ; et
c'est pour cela que le Seigneur dit :
« Je ne me souviendrai plus jamais de
leurs péchés ni de leurs
iniquités. » Le
péché que Dieu hait est donc
éloigné ; et le pécheur
qu'il aime, II le rapproche de Lui, et tout cela
par le sang de son cher Fils.
Le sang de Jésus a ouvert un chemin nouveau
et vivant par lequel le pauvre
pécheur peut entrer dans le ciel. Une
échelle a été dressée
de la terre vers les cieux. La croix de Christ a
été élevée sur la
terre ; et son sang y a été
répandu ; le trône de grâce
de Dieu est dans le ciel, et il a reçu
l'aspersion de ce même sang. C'est par son
propre sang que Christ est entré dans le
lieu très-saint, ayant obtenu pour nous une
rédemption éternelle, et c'est par ce
moyen que nous avons aussi la liberté
d'entrer dans le lieu très-saint
(Hébreux IX, 12 ;
X, 19).
Pauvre pécheur, voudrais-tu demeurer loin de
Dieu, quand il t'invite à venir ?
voudrais-tu chercher le bonheur dans le monde,
lorsque Dieu a donné son propre Fils afin de
te rendre heureux et de te délivrer du
malheur éternel, la seule chose que le monde
puisse donner ? Iras-tu demander aux hommes le
pardon de tes péchés, lorsque Dieu
lui-même t'envoie, en Jésus-Christ un
message de pardon ? Diras-tu :
« Je suis un trop grand
pécheur, » quand Dieu te
déclare que le sang de son Fils nous purifie
de toute iniquité ? Ou bien voudrais-tu
encore attendre un peu de temps, lorsque Dieu
dit : C'est aujourd'hui le temps favorable,
aujourd'hui le jour du salut ? Dieu t'invite
à croire aujourd'hui à
l'oeuvre qui a été faite ; et
à chercher la paix et la consolation de ton
âme, dans tout ce que Jésus a accompli
pour les pécheurs.
Jésus n'aurait-il pas fait assez pour donner
la paix à une conscience
troublée ? Ah ! certes oui ;
pauvre pécheur. Dieu est satisfait de
l'oeuvre parfaite de
Christ ; n'en serais-tu pas satisfait ?
La résurrection du Sauveur est la preuve
qu'il a tout accompli. Jésus a
été le répondant des
pécheurs, il s'est mis à leur place,
et a porté leurs péchés en son
corps sur le bois. Mais où
étaient-ils, ces péchés,
à la résurrection ? Béni
soit Dieu ! ils furent pour toujours
effacés ; ils sont donc pour toujours
pardonnes à celui qui croit en Celui qui a
ressuscité Jésus, le Seigneur,
d'entre les morts, lui qui a été
livré pour nos fautes et a été
ressuscité pour notre justification.
Crois-tu maintenant ? Es-tu réjoui
à la pensée de ce que Christ a
fait ? Alors tu es bienheureux, car c'est
à cela que Dieu prend plaisir. Oui, pauvre
pécheur ! tu es devenu un objet de sa
faveur, comme étant un avec celui en qui
repose son bon plaisir ; tu as
été fait un enfant de Dieu par la
rédemption que Christ a
opérée. À Lui soit la gloire,
dès maintenant et à jamais !
Amen.
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