LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
PÉCHEURS, PERDUS ET
SAUVÉS
Un homme s'était mis à lire la
Bible chaque soir, pendant une heure avec sa femme.
Quelques soirées s'écoulèrent
ainsi, lorsqu'une fois il s'arrêta au milieu
de sa lecture et dit :
« Femme, si ce livre est vrai,
nous sommes des
pécheurs. »
II persévéra à lire et,
quelques jours après, il dit :
« Femme, si ce livre est vrai, nous
sommes perdus. »
Profondément anxieux et ne pouvant se
détacher de ce livre, il continua ses
lectures, et, une semaine plus tard, il
s'écria joyeusement :
« Femme, si ce livre est vrai, nous
pouvons être
sauvés ? »
Après quelques semaines, instruits par
l'Esprit de Dieu, ils placèrent tous deux
leur confiance en Christ pour le salut, et
maintenant ils se réjouissent dans
l'espérance de la gloire de Dieu.
Cher lecteur, lisez aussi, lisez la bonne
Parole de Dieu. Comparez pour vous dans
l'Épître aux Romains, les passages
suivants :
Chap. III, 10,
23 ;
I, 18 ; et
II, 5,
8, 9 ;
X, 13 ;
V, 2.
L'AVEUGLE MENDIANT
« Comme Jésus sortait de
Jérico avec ses disciples et une grande
foule, Bartimée l'aveugle, le fils de
Timée, était assis sur le bord du
chemin et mendiait. Et ayant entendu dire que
c'était Jésus le Nazarénien,
il se mit à crier et à dire :
Fils de David, Jésus, aie pitié de
moi ! Et plusieurs le reprirent afin qu'il se
tût ; mais il criait d'autant plus
fort : Fils de David ! aie pitié
de moi. Et Jésus s'arrêtant, dit qu'on
l'appelât ; et ils appellent l'aveugle,
lui disant : Aie bon courage, lève-toi,
il t'appelle. Et jetant loin son vêtement, il
se leva et s'en vint à Jésus. Et
Jésus, répondant, lui dit : Que
veux-tu que je te fasse ? Et l'aveugle lui
dit : Rabboni, que je recouvre la vue. Et
Jésus lui dit : Va, ta foi t'a
guéri ; et aussitôt il recouvra
la vue, et il suivit Jésus dans le
chemin. »
(Marc X 46-52.)
Aux yeux de Dieu, tous les hommes, par nature, sont
dans un même état, une même
condition. Les hommes font des distinctions, mais
Dieu n'en fait point. Il n'a point égard
à l'apparence des personnes. Le Seigneur ne
voit pas comme l'homme voit, car l'homme regarde
à l'apparence, mais Dieu regarde au coeur.
C'est avec le coeur qu'il a affaire. « Le
coeur, dit l'Écriture, est trompeur
par-dessus toutes choses, et
désespérément
malin »
(Jérémie XVII, 9.). Non
pas seulement le coeur d'une certaine classe
d'hommes, mais celui de tout le genre humain :
comme il est écrit : « Tous
ont péché, et n'atteignent pas
à la gloire de Dieu. »
« II n'y a point de juste, non pas
même un seul »
(Romains III, 23,
10). Comme donc, dans la
pensée de Dieu, tous les hommes sont dans un
seul et même état ; ainsi, de
même, selon les richesses de sa grâce,
il a préparé un
seul chemin pour les faire sortir de cette
position. Ses gracieuses paroles s'adressent
à un, comme à tous :
« Quiconque invoquera le nom du
Seigneur sera sauvé »
(Romains X, 13). Ce message est
adressé au monde entier sans aucune
exception ; car le mot
« quiconque » embrasse
tout. Le passage de la Parole de Dieu que nous
venons de citer, vient parmi beaucoup d'autres
à l'appui de cette vérité. Il
nous montre que le cri du plus chétif
reçoit une réponse du Seigneur.
Jésus était sur le chemin de
Jérusalem, accompagné de ses
disciples et environné d'une multitude de
gens qui, tous, semblaient désireux de
témoigner leur considération pour sa
personne, en lui conférant tous les honneurs
extérieurs qu'il était en leur
pouvoir de conférer. De plus, ils le
conduisaient comme roi d'Israël, en triomphe
à Jérusalem, qu'ils imaginaient
devoir être dorénavant la capitale de
son royaume. Auprès du chemin, était
assis l'aveugle Bartimée qui mendiait.
Remarquez-le, cet homme n'était pas
seulement aveugle, mais il était aussi
mendiant, ce qui le rendait l'objet de la
pitié et du mépris des hommes.
Que fît le mendiant ? Lorsqu'il en
tendit que c'était Jésus de Nazareth
qui passait, il commença à crier et
à dire : Fils de David, Jésus,
aie pitié de moi ! Qu'y a-t-il donc de
remarquable en cela ? - La foi : cette
foi précieuse qui croit simplement à
l'excellence de la personne de Jésus. Ses
incrédules concitoyens, quoique accordant au
Seigneur des honneurs
temporaires, ne l'appelaient que du nom
méprisable de Jésus de
Nazareth ; mais lui pouvait l'honorer de
son titre légitime de JÉSUS, FILS
DÉ DAVID, le Sauveur longtemps promis et
attendu. Ayant cette foi, il savait que
Jésus voudrait et pourrait l'aider. Tout ce
qu'il pouvait faire cependant, c'était de
crier à lui.
Tous sont pécheurs devant Dieu, et il n'y a
qu'un Sauveur. « Celui qui aura cru et
qui aura été baptisé, sera
sauvé ; mais celui qui n'aura point
cru, sera condamné. »
« Celui qui croit en lui n'est pas
jugé, mais celui qui ne croit pas est
déjà jugé, parce qu'il n'a pas
cru au nom du Fils unique de Dieu »
(Marc XVI, 16 ;
Jean III, 18).
Pécheurs, croyez-vous en ce Sauveur ?
S'il en est ainsi, appelez-le, comme ce mendiant,
et, certainement, tout aussi bien que lui, vous
aurez sujet de vous réjouir en Jésus.
Sinon, quel autre sauveur pouvez-vous
espérer de trouver ? Vous n'avez pas de
meilleure espérance pour le salut de votre
âme immortelle que l'aveugle mendiant n'en
avait pour le recouvrement de sa vue. Jésus
est Sauveur aujourd'hui, mais bientôt ce
Sauveur ne vous sera plus offert ;
bientôt sa prophétie sera
accomplie : - « Vous verrez le Fils
de l'homme assis à la droite de la puissance
de Dieu, et venant sur les nuées du
ciel »
(Marc XIV, 62).
Quel fut le résultat du cri du
mendiant ? - « Plusieurs le
censuraient afin qu'il se
tût. »
Puisque les gens qui accompagnaient Jésus
regardaient avec mépris et comme indigne de
leur attention ce pauvre nécessiteux,
combien plus devait-il leur paraître indigne
de l'attention de Celui qu'ils
accompagnaient ! Un roi, écouter le cri
d'un mendiant aveugle !
« Tais-toi ! »
disaient-ils,
« tais-toi ! »
Le mendiant, toutefois, ne prit pas garde à
leurs cruelles paroles. Il savait trop bien ce que
c'était que d'être aveugle, il savait
qu'aucun de ceux qui lui commandaient de se taire
ne pouvait lui rendre la vue : il avait
entendu dire et il avait cru que Jésus
possédait ce pouvoir, aussi les vaines
paroles de la multitude ne pouvaient
l'empêcher d'en chercher la preuve :
c'est pourquoi : « il criait encore
plus fort : Fils de David, aie pitié de
moi ! » D'ailleurs c'était,
peut-être, la seule occasion qu'il aurait
jamais : Jésus passait. Un profond
sentiment de son misérable état
traversa à l'instant son âme et le
pressa de crier : « Aie pitié
de moi ! » II n'y avait pas de temps
à perdre, Jésus était tout
près ; et s'il négligeait de
l'appeler, II serait bientôt trop loin pour
entendre. Ce moment perdu, être aveugle et
misérable restait son partage pour toute sa
vie.
Cher lecteur, si vous voulez obtenir le salut qui
est en Jésus-Christ, vous devez imiter la
conduite de ce pauvre aveugle, et ne pas vous
inquiéter de ce que les hommes peuvent dire.
Ils voudraient vous forcera vous taire ; mais
si vous vous sentez « malheureux,
misérable, pauvre,
aveugle et nu »
(Apocalypse III, 17) ; que leurs
efforts insensés ne vous empêchent pas
de crier, et de crier toujours plus fort :
« Jésus, Fils de David, aie
pitié de moi ! »
« O Dieu, aie pitié de moi qui
suis un pécheur ! » Le pardon
est ce dont vous avez besoin. Les hommes ne peuvent
vous le donner. Comme vous, ils sont tous
coupables, et la condamnation est près de
tomber sur eux. Mais cela importe peu quant
à vous. Vous êtes coupable, que les
autres le soient ou non. Leur punition ne diminuera
pas la vôtre. Vous devez crier au Seigneur
que les autres le fassent ou non. Plus les hommes
cherchent à vous imposer silence, plus vous
devez crier. Car, rappelez-vous que le temps actuel
est le seul pendant lequel vous puissiez être
entendu. Jésus est près maintenant,
mais il passe : « Voici c'est
maintenant le temps favorable, voici c'est
maintenant le jour du salut »
(2 Corinthiens VI, 2). Il n'y
a point de temps à perdre : cette nuit
ton âme peut t'être redemandée.
Or le jour de la grâce, le jour de l'exercice
de la miséricorde de Dieu envers le monde,
peut finir au coucher du soleil, et le jugement
peut être près. Maintenant est le
temps de la patience de Dieu ; mais
bientôt, oui, bientôt, il sera
passé. La porte du pardon est à
présent ouverte ; mais
« dès que le maître de la
maison se sera levé et aura fermé la
porte, et que vous vous serez mis à vous
tenir dehors et à heurter à la porte,
en disant : Seigneur, Seigneur,
ouvre-nous !... Il vous répondra :
... Je ne vous connais pas ni ne
sais d'où vous êtes ;...
retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers
d'iniquité »
(Luc XIII, 25, 27). C'est pourquoi
crie maintenant, tandis que le jugement est
retardé. Dieu a encore l'oreille
inclinée pour t'entendre ; mais dans
peu, très-peu de temps, il ne le voudra
plus ; Lui et sa gloire seront loin, tandis
que des ténèbres éternelles et
le désespoir t'environneront. Si tu ne cries
pas maintenant, le jour vient promptement, dans
lequel tu crieras, mais ce sera aux montagnes et
aux rochers : « Tombez sur nous, et
tenez-nous cachés de devant la face de Celui
qui est assis sur le trône, et de devant la
colère de l'Agneau ; car le grand jour
de sa colère est venu, et qui peut
subsister ? »
(Apocalypse VI, 16, 17) Crie
maintenant, afin qu'alors tu puisses louer le
Seigneur avec joie.
Écoutez le résultat du cri du pauvre
aveugle : - « Et Jésus
s'arrêtant, dit qu'on
l'appelât. »
N'oublions pas ce qui attendait Jésus :
toute la colère d'un Dieu saint et juste
contre le péché ; la sueur de
sang en Gethsémané ; l'abandon
de ses disciples ; la conduite brutale des
soldats romains ; les soufflets, les yeux
bandés, les crachats, les coups, les
moqueries, la couronne d'épines, la torture
et la honte de la croix, et toutes les angoisses de
cet amer moment ; ce qui attendait
Jésus, c'était d'être comme
« un ver et non un homme, »
c'était que le soutien de son âme, la
face de Dieu, devait lui être cachée,
et ce cri douloureux : « Mon
Dieu ! mon Dieu !
pourquoim'as-tu
abandonné ? » devait
s'échapper de son âme ! Oui,
pauvre pécheur, malgré tout cela
l'oreille du Sauveur est ouverte au cri du pauvre
nécessiteux ; Jésus et ceux qui
le suivent s'arrêtent :
« II commande qu'on
l'appelle ! » Pourquoi
cela ? Ne pouvait-il pas rendre la vue
à un tel misérable sans se mettre en
contact avec lui ? Oui, mais son amour veut
aussi l'amener près de Lui. Cet aveugle
mendiant doit recevoir la lumière pour jouir
de sa présence. Les hommes disent :
« Tais-toi ! »
Jésus dit : « Venez à
moi, vous tous qui êtes travaillés et
chargés, et je vous donnerai du
repos. »
Quoiqu'il soit maintenant exalté
à la droite de Dieu le Père,
attendant que ses ennemis soient réduits
à lui servir de marchepied
(Hébreux X, 13), le cri du
plus vil, du plus indigne, ne se fait jamais
entendre en vain, ni n'est méprisé
par lui. C'est pour de tels êtres qu'il a
répandu son sang. « Je ne
suis pas venu appeler à la repentance les
justes, mais les pécheurs. » Si
ses mains et ses pieds furent cloués
à la croix, si son côté fut
percé par la lance d'un soldat, c'est afin
que les pécheurs pussent être
amenés près de Lui. Jésus
s'arrête encore au cri des plus grands
pécheurs, quels qu'ils puissent être,
publicains, brigands, blasphémateurs, aucun
n'est trop vil ni trop indigne pour sa grâce.
Il demeure le même, « hier,
aujourd'hui et éternellement »
(Hébreux XIII, 8). Son coeur
est aussi plein de compassion pour le coupable, que
lorsqu'il était sur la terre. Rien n'est
plus précieux pour lui
que les âmes des hommes, et c'est pourquoi II
ne peut que s'arrêter lorsqu'ils l'appellent.
Aucun son n'est plus agréable à son
oreille que le cri du pécheur, et jamais
elle n'est fermée à ce cri. Oui, cher
lecteur, Jésus se réjouit quand les
pécheurs crient à lui, parce qu'il
peut leur répondre. Il a versé son
sang, « II s'est livré
lui-même comme offrande et sacrifice à
Dieu, en parfum de bonne odeur, » en
faveur des pécheurs. Dieu le Père se
réjouit aussi quand les pécheurs
crient à lui. Le sang de son fils
bien-aimé proclame hautement sa justice, et
ce sang est le moyen par lequel Dieu peut
être juste, tout en justifiant ceux qui
croient en Jésus. Dieu donc ne peut que
recevoir ceux qui viennent à lui, se
confiant pleinement en ce sang. Il invite
même, et supplie les pécheurs de
venir. Bien plus : - « II y a de la
joie devant les anges de Dieu, pour un seul
pécheur qui se repent » (
Luc XV, 10). Le ciel entier est
prêt à se réjouir de la
conversion d'un pécheur : Dieu, sur son
trône, Dieu, qui n'a pas
épargné son propre Fils, mais qui l'a
livré à la mort pour nous tous ;
- Jésus à sa droite, Lui qui
s'abaissa jusqu'à la mort de la croix ;
- enfin les anges eux-mêmes, ces esprits
administrateurs envoyés pour servir en'
faveur de ceux qui doivent hériter du salut
(Hébreux I, 14).
Cher lecteur, avez-vous été le sujet
de cette joie ? Avez-vous saisi la grâce
de Dieu en Jésus, vous confiant
entièrement au sang de son Fils pour
être reçu par Lui ? S'il en est
ainsi, le ciels'en
réjouit. S'il en est autrement, prenez
garde, car tandis que la joie et le triomphe seront
dans les demeures célestes, vous, vous serez
jeté « là où il y a
des pleurs et des grincements de dents »
(Matthieu XIII, 42). Jésus se
réjouit maintenant de recevoir les
pécheurs ; il ne veut ni ne peut les
renvoyer ; mais un jour vient, -
« le jour du Seigneur, » -
quand une « subite destruction viendra
sur eux comme les douleurs sur celle qui est
enceinte, et ils n'échapperont
point »
(1 Thessaloniciens V, 3). Nul ne
tentera même de s'excuser ; toute bouche
sera fermée. Ce jour est proche ; il
vient comme un larron dans la nuit : lecteur,
êtes-vous prêt ?
Mais continuons : - « Ils
appelèrent l'aveugle, lui disant :
« Aie bon courage, lève-toi, II
t'appelle. » Le pauvre aveugle ne fut pas
laissé longtemps en suspens ;
Jésus ne tourmenta pas son âme par
aucun délai. Il avait crié dans la
plus profonde conviction de sa misère et de
sa confiance dans le pouvoir de Jésus :
Jésus vient au-devant de ses besoins. Rien
ne peut arrêter le cours de l'amour qui est
dans le coeur de Jésus ; c'est pourquoi
il fît entendre immédiatement une
parole de consolation à l'âme
troublée du mendiant. Il est encore le
même. La voix du Sauveur qui cherche ce qui
est perdu, se hâte de répondre au
pécheur qui se tourne vers lui. Dieu donne
à l'instant la consolation et la joie ;
car le sang de Jésus l'a pleinement
satisfait. Le pauvre aveugle pouvait s'approcher de
Jésus ! « II
t'appelle. » Là était
la source de sa joie, car il savait que
Jésus ne l'appelait point par simple
curiosité, mais parce qu'il voulait lui
rendre la vue. Il en est de même avec
Dieu ; II amène le croyant près
de Lui ; puis, II entretient avec lui une
douce communion, le traitant désormais comme
son propre enfant, manifestant son amour pour lui
et pourvoyant à tous ses besoins.
« Et lui, jetant son manteau, se leva et
vint à Jésus. » Ce pauvre
aveugle ne conçoit aucun doute. Il
n'hésite pas un instant à accepter la
gracieuse invitation de Jésus ; mais
jetant les vils haillons qui ne pouvaient que le
gêner dans sa course, sans s'inquiéter
des reproches et du blâme des hommes, il se
lève et vient à Jésus nu et
sans appui. Ainsi devez-vous venir, cher
lecteur, qui que vous soyez. « Toutes nos
justices sont comme le linge le plus souillé
(Ésaïe LXIV,
6), » dit l'Écriture ;
vous devez vous en dépouiller
entièrement, pour venir à
Jésus. Quelque misérable et nu que
vous soyez, venez tel que vous êtes, afin
d'être recouvert d'un vêtement auquel
Dieu prend plaisir, - celui de sa parfaite
justice.
N'ayez pas la pensée de venir d'une autre
manière. Jésus ne veut couvrir que
celui qui est nu. Si vous vous revêtez des
haillons souillés de vos bonnes oeuvres, de
votre bonne conduite, de votre
honnêteté envers les hommes, de votre
assiduité au culte, de vos prières,
de vos actes de charité, et d'autres choses
semblables ; si, dis-je, vous vous
en revêtez, Jésus
ne peut vous recevoir. La parole de Dieu
déclare que ce ne sont que des
« haillons souillés »
(Ésaïe LXIV, 6). Tout est
nu et entièrement découvert aux yeux
de Celui à qui nous devons rendre compte
(Hébreux IV, 13). Ne pensez
pas que vous puissiez couvrir votre hypocrisie en
la présence de Celui « dont les
yeux sont comme des flammes de feu »
(Apocalypse I, 14). Oseriez-vous vous
approcher de Dieu recouvert du vêtement de
votre propre justice ? Jésus a dû
payer de sa propre vie ce vêtement de justice
divine qui seul peut couvrir la nudité de
tout pécheur. Il en revêt gratuitement
tous ceux qui viennent à lui, nus et
misérables, parce qu'il sait que personne ne
pourra jamais paraître devant Dieu
autrement.
Le vêtement que Jésus donne est
éprouvé par le feu ; mais le
vôtre est comme une étoupe
préparée pour la flamme. L'heure
approche où les vêtements seront
éprouvés. Il n'y en a qu'un qui
puisse subsister devant les yeux de Dieu. Pensez-y,
cher lecteur, pendant que l'on peut encore
l'obtenir. Vous n'avez pas à l'acheter,
Jésus l'a acquis pour vous ; vous
n'avez rien à faire pour le mériter.
Jésus a tout fait, vous n'ayez qu'à
le recevoir de ses mains. Il l'offre sans cesse,
« sans argent et sans aucun
prix. » Sous tout autre vêtement
vous seriez repoussé, sous celui-là
Dieu vous recevra et prendre plaisir en vous. Vous
serez couvert ou de celui de Christ, ou du
vôtre ; celui de
Christ durera éternellement ; le
vôtre brûlera aux siècles des
siècles.
Le récit se termine ainsi : -
« Jésus lui répondit en
disant : Que veux-tu que je te fasse ? -
L'aveugle lui dit : Seigneur, que je recouvre
la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi
t'a guéri. Et incontinent il recouvra la vue
et suivit Jésus dans le
chemin. »
Ici, nous voyons ensemble Jésus, le Fils de
Dieu, son égal, Jéhovah qui est de
toute éternité, et un pauvre mendiant
aveugle et nu ! Que doit-il résulter
d'une telle rencontre ? Sûrement de
sévères reproches et une
entière destruction ! - Non ! -
Jésus lui demanda-t-il pourquoi il osait
s'approcher de lui ? - Non ! - Ne le
chassa-t-il pas à l'instant de sa
présence ? - Non, mais II dit au pauvre
nécessiteux : - « Que veux-tu
que je te fasse ? » Demande ce que
tu veux, je suis prêt à te donner tout
ce que tu désires. Tel fut son langage. Le
pauvre mendiant sentait douloureusement combien il
est pénible d'être aveugle ; il
désirait ardemment d'avoir les y eux
ouverts, c'est pourquoi il dit à
Jésus : « Seigneur, que je
recouvre la vue. » Et le Seigneur lui
répond : « Va, ta foi t'a
guéri. »
Remarquez comment la foi de ce pauvre homme a
reçu immédiatement une
réponse. Il en est toujours ainsi. Il n'y a
point de délai à craindre avec
Jésus. Si la foi amène un
pécheur à ses pieds, c'est tout ce
qu'il faut. « Aie bon
courage, » ne crains rien, Jésus
ne saurait te repousser. « Qu'il vous
soit fait selon votre foi, » telles sont
ses paroles. Et encore :
« Si tu peux croire, toutes choses sont
possibles pour celui qui croit »
(Marc IX, 23) ; votre
incrédulité est la seule chose qui
pourrait vous arrêter dans le chemin de la
grâce. « Celui qui croit au Fils a
la vie éternelle. - Celui qui
désobéit au Fils ne verra pas la
vie, mais la colère de Dieu demeure sur
lui »
(Jean III, 36). C'est votre
incrédulité au Fils de Dieu qui seule
sera cause que vous partagerez le malheur
éternel des âmes perdues.
Dieu a dit aux hommes, trop clairement pour
n'être pas compris, que TOUS ONT
PÉCHÉ ; que les gages du
péché, C'EST LA. MORT ; que ces
gages seront infailliblement payés à
chacun ; mais que Lui, dans la profondeur de
son amour pour le monde, a donné son Fils
bien-aimé afin de délivrer ceux qui
croient en son nom. Cependant la multitude traite
légèrement le message de Dieu ;
il est pour elle « un vain
conte » : elle ne serait pas
persuadée quand même quelqu'un des
morts ressusciterait
(Luc XVI, 31). Pour la multitude,
c'est seulement quand il sera là que le
jugement à venir produira la
conviction ! - conviction qui enveloppera les
pécheurs dans les flammes de la
colère de Dieu, lesquelles illumineront
alors devant eux cette même
vérité qu'ils auront ici-bas
méconnue et rejetée. « Ne
soyez pas séduits, on ne se moque pas de
Dieu ; car ce qu'un homme sème, cela
aussi il le moissonnera »
(Galates VI, 7).
Le mendiant n'eut pas plutôt recouvré
la vue, qu'il suivit Jésus dans le chemin.
Nous pouvons bien penser que lors de
l'entrée publique de Jésus à
Jérusalem, nul ne se tenait aussi
près de Lui, nul ne poussait des cris plus
joyeux que l'heureux mendiant. Il avait
été aveugle, et l'eût toujours
été si Jésus n'avait eu
pitié de lui en le guérissant de son
aveuglement. Des cris de louange devaient sans
cesse sortir de ses lèvres pour
célébrer le triomphe de son
Bienfaiteur.
Combien sa condition eût été
différente, si lorsqu'il était assis
sur le bord du chemin, il eût
négligé d'appeler Jésus !
Quelle angoisse se serait emparée de son
âme en apprenant qu'il avait laissé
échapper le seul moment où il
pût recouvrer la vue ! Mais l'angoisse
dont il aurait été saisi n'est rien,
comparée à ce que sera la
vôtre, cher lecteur, si vous négligez
le salut qui vous est gratuitement offert dans
l'Évangile. - « Car voici, le jour
vient, ardent comme un four ; et tous les
orgueilleux et tous les méchants seront
comme du chaume ; et ce jour qui vient, a dit
l'Éternel des armées, les embrasera
et ne leur laissera ni racine ni rameau »
(Malachie IV, 1).
Vous n'osez pas, il est vrai, mépriser
ouvertement la miséricorde de Dieu et
tourner sa grâce en dérision ;
mais votre négligence ou votre
indifférence à la rechercher,
attirera sur vous ses jugements. Si vous vous
confiez en autre chose que dans le sang de Christ,
si vous cherchez un abri
ailleurs qu'en Lui, le flot de
la colère éternelle de Dieu fondra
sur votre tête. Il n'y aura plus alors
d'avertissement tel que celui que vous recevez
maintenant, plus aucun moyen d'échapper au
jugement à venir. Le jour du Seigneur
viendra comme un larron dans la nuit ; en ce
jour-là les cieux passeront avec un bruit
sifflant de tempête, et les
éléments seront dissous par l'ardeur
du feu, et la terre et toutes les oeuvres qui sont
en elle, brûleront entièrement.
Prenez donc garde : le temps est proche, le
grand jour de sa colère, en vue duquel Dieu
a dit : « Que celui qui est injuste,
commette encore l'injustice ; que celui qui
est souillé, se souille encore ; que
celui qui est juste, pratique encore la
justice ; et que celui qui est saint, soit
sanctifié encore »
(Apocalypse XXII, 11). Prenez donc
garde, cher lecteur, invoquez sans tarder le nom du
Seigneur, car « quiconque
l'invoquera... sera sauvé, »
sauvé de toute calamité
présente, et sauvé quand le monde ne
sera qu'un vaste embrasement.
« SA PRÉSENCE FAIT
MON PARADIS. »
Celui qui prononça ces paroles
était dans les circonstances
extérieures les plus misérables, mais
ayant cru le témoignage que Dieu a rendu de
son Fils, il était une preuve vivante que
« le royaume de Dieu n'est pas manger et
boire, mais justice et paix et
joie dans l'Esprit-Saint »
(Romains XIV, 17).
En conduisant mes fils à leur
collège, j'avais souvent remarqué un
vieillard, bien digne de pitié suivant les
apparences. Âgé de plus de soixante et
dix ans, on le voyait agenouillé au bord de
la route, s'appuyant d'une main sur un bâton
pour soutenir son corps affaibli, et de l'autre, se
servant d'un marteau pour casser des pierres.
C'était à ce rude labeur qu'il
gagnait le pain qui périt. Mes enfants, en
passant et repassant chaque semaine, l'avaient
souvent secouru dans ses besoins temporels, mais le
jour dont je parle, celui qui semblait l'image
même de la pauvreté, nous ouvrit
à son tour des trésors plus
précieux que l'or et l'argent.
M'étant approché de lui, je lui
demandai :
- Mon ami, avez-vous jamais entendu parler du
Seigneur Jésus-Christ qui est mort pour les
pécheurs ?
Aussitôt, avec une figure rayonnante d'une
joie céleste, il répondit :
- Oui, Monsieur, et je sais qu'il est mort pour
moi.
- Eh bien, lui dis-je, vous êtes
réellement riche : casseur de pierres
aujourd'hui, - demain dans la gloire avec
Christ.
- Oui, Monsieur, et cela pourrait arriver en un
clin d'oeil ; je puis dire avec Job :
« J'attendrai donc tous les jours de mon
combat jusqu'à ce qu'il m'arrive du
changement »
(Job, XIV, 14). Mais Celui qui est
mort pour moi a promis qu'il ne
me laisserait ni ne m'abandonnerait jamais, et sa
présence fait mon paradis.
À ces mots, le vieillard se remit à
son travail. Nos coeurs étaient pleins, nous
lui dîmes adieu, et le quittâmes avec
le sentiment profond de cette grâce du
Seigneur Jésus-Christ qui soutenait, dans
tous ses besoins, ce pauvre vieillard, et faisait
de ce qui ne semblait que misère, un paradis
par Sa présence.
Quelques heures plus tard, me retrouvant
près du vieux casseur de pierres, je lui dis
combien j'avais été réjoui le
matin, en découvrant notre parenté
spirituelle pour la première fois, quoique
nous nous fussions souvent vus pendant l'hiver.
De nouveau, semblable à un instrument dont
on a touché la corde sensible, il
dit :
- Oui, Monsieur, nous sommes des frères en
Christ, et nous avons affaire avec un bon
Père et un tendre Sauveur.
Dieu avait révélé son Fils au
coeur de ce cher vieillard : Jésus
était tout pour lui et l'eau qu'il lui avait
donnée était en lui « une
fontaine d'eau vive jaillissant en vie
éternelle »
(Jean IV, 14). Il pouvait dire en
vérité : « Ce que je
vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi
au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est
livré lui-même pour moi »
(Galates II, 20).
Cher lecteur encore inconverti, que pensez-vous du
bonheur de ce pauvre vieillard ? Vous n'avez
pas encore goûté à ces eaux
vives qui remplissaient et rafraîchissaient
son âme ; vous n'êtes pas encore
de ceux qui attendent du ciel le
Fils de Dieu, et jusqu'à
ce que vous croyiez à son oeuvre accomplie
à sa première venue, vous ne pouvez
avoir aucune joie à la pensée de son
retour.
Mais aspirez-vous à goûter ce
bonheur ? Votre coeur lassé
soupire-t-il après ce que le monde n'a pu
vous donner ? Oh ! sachez-le, Dieu
discerne ce désir, si faible soit-il, de
retourner à Lui, son Esprit lui-même
l'a créé en vous. Écoutez
cette bonne nouvelle de la grâce de Dieu, qui
retentit encore aujourd'hui et s'adresse à
vous : « Holà, vous tous qui
êtes altérés, venez aux
eaux »
(Ésaïe LV, 1).
« Que celui qui veut prenne gratuitement
de l'eau de la vie »
(Apocalypse XXII, 17).
Alors, au milieu même des plus
pénibles épreuves, vous ferez la
bienheureuse expérience que « sa
présence fait votre paradis. »
LE ROYAUME DES CIEUX
V
LA PRÉSENTATION DU ROYAUME AU PEUPLE
D'ISRAËL
Il est écrit
(Galates IV, 4) :
« Quand l'accomplissement du temps est
venu, Dieu a envoyé son Fils, né
de femme, né sous la loi, afin qu'il
rachetât ceux qui étaient sous la loi,
afin que nous reçussions
l'adoption. »
C'était à ce moment,
déterminé à l'avance dans les
conseils de Dieu, que la lumière qui
resplendit dans les ténèbres, devait
se lever sur le monde. Lorsqu'elle fut prête
à paraître, Dieu envoya un
homme pour en rendre
témoignage, afin que tous crussent par lui
(Jean I, 6, 7). Cet homme
était Jean le Baptiseur.
La mission de Jean est annoncée dans plus
d'un passage de l'Ancien Testament. C'est à
son sujet que Dieu dit, par Malachie, le dernier
des prophètes : « Voici, je
vais envoyer mon messager et il préparera la
voie devant Moi, et incontinent, le Seigneur, que
vous cherchez, entrera dans son temple ;
l'Ange, dis-je, de l'alliance, lequel vous
souhaitez : Voici II vient, a dit
l'Éternel des armées. »
(Malachie III, 1.)
Mais, si la venue du Seigneur était
arrêtée selon la Parole de Dieu,
l'état du peuple d'Israël était
si mauvais que le prophète ajoute :
« Mais qui pourra soutenir le jour de sa
venue ? et qui pourra subsister quand II
paraîtra ? car II sera comme le feu de
celui qui affine et comme le savon des
foulons. »
(Malachie III, 2.) Dieu ne trouvait
que fausseté et hypocrisie tant dans le
peuple que dans ses sacrificateurs. Voilà
pourquoi II envoyait en grâce son messager
devant sa face, afin d'amener son peuple à
la repentance. « II prêchait dans
le désert de la Judée, disant :
Repentez-vous, car le royaume des deux s'est
approché !... Alors Jérusalem,
et toute la Judée, et tout le pays des
environs du Jourdain sortaient vers lui ; et
ils étaient baptisés par lui dans le
Jourdain, confessant leurs
péchés. »
(Matthieu III, 1, 2,
5, 6.)
Les promesses que Dieu fit à Abraham et
à David, confirmées d'ailleurs par
ses communications
fréquentes aux prophètes, avaient
clairement indiqué que toute la terre
participerait aux bénédictions du
Royaume qui avait pour centre le peuple
d'Israël. Mais la prédication de Jean
faisait ressortir l'impossibilité
d'établir le Royaume au milieu de ce peuple
dans l'état où il se trouvait
alors.
Tous les hommes descendants d'Adam déchu
sont pécheurs. Israël l'était
aussi. Or Dieu ne peut pas habiter avec le
péché. Il fallait donc
l'ôter ; et ceux qui désiraient
entrer dans le Royaume devaient d'abord
reconnaître ce fait. Le baptême de Jean
aurait dû leur faire comprendre que Dieu
trouverait un moyen de les purifier ; et, sans
qu'ils eussent encore appris comment Dieu
ôterait le péché, leur
conscience eût été
placée à cet égard dans la
présence de Dieu et leur coeur engagé
dans son attente.
Mais Jean le Baptiseur dut bientôt constater
que la masse de la nation, et surtout ses
conducteurs, étaient bien loin d'être
dans l'état moral propre à accueillir
l'établissement du Royaume sur le principe
de la justice de Dieu. Le peuple au fond
était incrédule. Il n'y avait pas de
sincérité en lui, ses conducteurs le
faisaient toujours errer
(Ésaïe III, 12 ;
Jérémie XXIII,
32) ; des hommes moqueurs le dominaient
(Ésaïe XXVIII, 15). Ces
hommes voyaient que tous reconnaissaient Jean pour
prophète, et ils ne voulaient pas risquer la
perte de leur influence en se tenant à
l'écart du mouvement
général ; si donc ils venaient
au baptême, c'était tout simplement
pour conserver leur
réputation et leur place d'autorité.
Ils étaient trop orgueilleux pour
reconnaître leur état de
péché et pour profiter du
remède que Dieu avait trouvé, et qui,
tout en les humiliant, leur aurait ouvert la porte
de sa miséricorde. Jérémie
avait bien dit à leur sujet :
« Ne punirais-je point ces
choses-là, dit l'Éternel ? et
mon âme ne se vengerait-elle pas d'une nation
qui est telle ? Il est arrivé en la
terre une chose étonnante et qui fait
horreur ; c'est que les prophètes
prophétisent le mensonge, et les
sacrificateurs dominent par leur moyen et mon
peuple a aimé cela. »
(Jér. V, 29-31.) Ce
n'était pas encore « un peuple de
franche volonté ; » il y
avait toujours de la fraude dans leur esprit. Par
conséquent, Jean, au lieu de leur parler de
la gloire du Royaume, les avertit plutôt de
la colère qui allait venir, selon que
Malachie et tous les prophètes l'avaient
prédit.
« Et voyant plusieurs des Pharisiens et
des Sadducéens (1)
qui venaient à son
baptême, Jean leur dit : Race de
vipères, qui vous a avertis de fuir la
colère qui vient ? Produisez donc du
fruit qui convient à la repentance, et ne
pensez pas de dire en vous-mêmes : Nous
avons Abraham pour père ; car je vous
dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des
enfants à Abraham ; et
déjà la cognée est mise
à la racine des arbres ; tout arbre
donc qui ne produit pas de bon fruit est
coupé et jeté au feu. »
(Matthieu III, 7-10.)
Jean le Baptiseur ne pouvait qu'annoncer la
repentance comme étant la
condition d'entrée dans le Royaume.
C'était là sa mission. Il ne pouvait
pas ôter les péchés ;
mais, au point de vue moral, c'était
déjà beaucoup que d'amener le peuple
à les confesser ; ainsi se
préparait le chemin pour celui qui seul
pouvait les ôter, qui seul pouvait accomplir
l'oeuvre de la rédemption.
Cette oeuvre entraîne, comme
conséquence, deux résultats :
l'un de grâce pour les croyants, l'autre de
jugement pour les incrédules. Le feu doit
consumer tout ce qui n'est pas de Dieu. Aussi Jean
dit-il au peuple : « Moi, je vous
baptise d'eau pour la repentance ; mais celui
qui vient après moi est plus puissant que
moi, et je ne suis pas digne de porter ses
sandales : lui vous baptisera de
l'Esprit-Saint et de feu. Il a son van dans sa main
et il nettoiera entièrement son aire et
assemblera son froment dans le grenier ; mais
il brûlera la balle au feu
inextinguible. »
(Matthieu III, 11-12.) Nous verrons
tout à l'heure que le Seigneur explique ce
dernier verset avec plus de détails dans le
chapitre XIII.
C'est ainsi que Jean annonça
l'arrivée du Messie : puis il se retire
de la scène, s'effaçant devant
« Celui qui devait venir, » et
duquel il reçoit le témoignage
d'être plus qu'un prophète. Il
appartenait en effet à la catégorie
des prophètes de l'ancienne alliance ;
mais il était entre eux « le plus
grand de ceux qui sont nés de
femme, » étant le
précurseur du Seigneur lui-même.
(À suivre D. V.)
PAIX EN
CROYANT
VIII
S'ATTACHER À JÉSUS (2)
Cher Monsieur,
Je sais que vous vous réjouirez avec moi, de
ce que celui qui a été si longtemps
mort dans ses fautes et dans ses
péchés, peut dire maintenant qu'il
est passé de la mort à la vie en
Jésus. Dieu m'a donné de saisir
Jésus comme mon Sauveur, et quoique je ne le
fasse encore qu'avec crainte et tremblement, je
puis m'écrier : Quelle joie et quel
bonheur de le connaître comme mon
Rédempteur, et Dieu comme mon
Père !
Il me serait difficile de vous dire comment la
lumière a enfin pénétré
dans mon âme. Comme je lisais votre lettre
du... avec Mr. ..., il me dit : « Eh
bien ! voilà qui est
très-clair ; pourriez-vous encore
douter ? Vous avez la certitude, que Christ
seul peut sauver ; vous croyez à
l'efficace de son sacrifice ; maintenant
Jésus veut-Il que vous soyez
sauvé ? » Je n'en pouvais
douter, et ainsi je remis tout entre ses mains.
Je n'étais cependant pas encore tout
à fait heureux ; mais le Seigneur se
servit de votre dernière lettre et surtout
de celle de votre ami, pour
dissiper mes doutes et ouvrir
mes yeux à la contemplation de la richesse
et de la plénitude de son salut gratuit.
Je pouvais donc en quelque mesure me confier en
Jésus, et je croyais être au bout de
toutes mes peines. Mais, ô cher
Monsieur ! dans quel triste état j'ai
été durant toute la semaine
dernière, ballotté çà
et là par des doutes, des craintes, des
incertitudes et par le péché, au
point que je commençais à croire
m'être fait illusion. Mais je vois que votre
ami, qui a eu la bonté de m'écrire et
dont la lettre m'a été d'un grand
secours, a passé par les mêmes
troubles. Avec lui, il m'est donné de dire
maintenant : « C'est seulement quand
je puis, malgré mes doutes, regarder
à Jésus, que je trouve le
repos. » À présent
même, je me sens à peine sauvé,
mais quand je regarde à Jésus, je ne
puis douter. Priez pour moi, afin que je me repose
sur ce que Dieu dit, parce qu'il le dit et non
parce que je le sens ; demandez que mes yeux
restent invariablement fixés sur
Jésus. Ma foi est très-faible et mon
incrédulité fort grande.
Depuis ma délivrance, j'ai lu et relu votre
première lettre, et je suis
étonné de n'avoir pas vu et compris
alors, comme à présent, ce que vous
me disiez.
Ma soeur est toujours très-heureuse. Elle
semble n'être troublée par aucun
doute. En vous remerciant de votre lettre, elle me
prie de la rappeler à votre souvenir...
Je reste votre,
...
PAIX EN
CROYANT
IX
TOUJOURS S'ATTACHER À
JÉSUS
Mon cher ami,
Le Seigneur soit loué de ce qu'il vous
donne, quelque faiblement et timidement que ce
soit, de vous attacher à Jésus et de
vous confier en son sang précieux. Je
comprends tout ce que vous dites des doutes et des
perplexités qui vous ont assailli,
même depuis que vous vous êtes remis
à Jésus. Mais aucun de ceux qui se
sont confiés en Lui, n'a été
confus. Ce n'est pas le sentiment que nous avons
d'être en sûreté qui contribue
le moins du monde à ce que nous y soyons.
Les doutes et les craintes des naufragés
recueillis à bord du bateau de sauvetage, ne
le rendent pas moins sûr et ne
l'empêchent pas d'être à
l'épreuve de la mer. Le rocher sur lequel
vous êtes, n'est pas moins ferme, parce que
quelquefois la tête vous tourne et qu'il vous
semble trembler sous vos pieds.
L'appréciation parfaite que Dieu fait du
par/ait sacrifice de Christ, est ce qui constitue
la sécurité parfaite de tous ceux qui
s'y confient, quelque timidement que ce soit.
« JE VERRAI le sang, est-il dit, et je
passerai par-dessus vous » (Exode XII, 13). Le fondement de notre confiance est
parfait, quoique nous puissions ne
l'apprécier que
très-imparfaitement.
Je vous remercie de tous les détails que
vous me communiquez ; ils m'ont vivement
intéressé.
Après avoir passé par tant de doutes
et de perplexités,
puisiez-vous être employé par le
Seigneur au service et au soulagement de ceux qui
sont sous le poids de détresses
semblables.
Le Seigneur soit loué pour la paix et la
joie non-interrompues de votre soeur. Elle a de
bonnes raisons, ainsi que nous tous, de se
réjouir en Jésus, qui a
ôté nos péchés et en qui
nous sommes acceptés de Dieu comme
étant un avec son Fils bien-aimé.
Mais ne permettez pas au tentateur de vous
troubler, en plaçant devant vos yeux la joie
constante de votre soeur. Bien loin de vous laisser
abattre par la différence que vous voyez
entre votre état et le sien, que cela
même vous encourage à vous confier
fermement en Christ. Cette différence peut
tenir à diverses causes ; mais en
Christ, il y a toujours, pour son peuple,
d'abondants sujets de réjouissance.
« Réjouissez-vous toujours dans le
Seigneur ; encore une fois, je vous le
dirai : Réjouissez-vous. »
(Philippiens IV, 4.)
Je reste votre affectionné dans le
Seigneur.
PAIX EN
CROYANT
X
LA JOIE VIENT AU MATIN
(Ce qui suit est extrait
d'une lettre adressée à l'ami dont
les lignes avaient été en si grande
bénédiction.)
Cher...
Je ne sais comment vous remercier assez pour votre
lettre qui, par la bénédiction de
Dieu, m'a si puissamment secouru et
consolé.
Je n'avais jamais vu, d'une manière aussi
claire, l'unité de Christ et du croyant. Je
pensais toujours devoir trouver
en moi-même quelque chose qui me rendrait
heureux ; je vois maintenant qu'il en est tout
autrement. C'est Jésus, et Jésus seul
qui m'a donné la joie. C'est bien vrai ce
que vous dites, que l'amour de Christ pour nous est
notre joie. Comment avons-nous pu refuser si
longtemps de mettre notre confiance en ce parfait
Sauveur, qui n'a pas attendu que nous ayons fait
quelque chose nous-mêmes, mais qui, lorsque
nous étions entièrement perdus et
ruinés, sans force et sans espérance,
s'est présenté pour nous
délivrer ? Cela n'est-il pas
merveilleux ? Nous avons Dieu pour
Père ; II nous regarde comme
étant un avec Christ et nous aime du
même amour dont II aime Christ. Combien je
puis m'en réjouir maintenant ;
quelquefois je ne puis dire autre chose que
« Père, » mais cela seul
me remplit de joie.
Si vous voyez demain Mr. ..., dites-lui que le
Seigneur m'enseigne miséricordieusement
à m'appuyer sur l'amour de Christ et
à demeurer dans cet amour qui surpasse toute
connaissance. J'oublie tous mes doutes et toutes
mes craintes en regardant à Jésus. -
Priez pour moi, afin que rien ne prenne en mon
coeur la place de Jésus, mais que je puisse
toujours être rempli de Lui.
Je suis votre affectionné en Jésus. *
* *
Que le Seigneur exauce abondamment ce désir.
Qu'il veuille aussi bénir la lecture de ces
pages pour bien des âmes inquiètes et
chargées. Que le Seigneur
Jésus-Christ daigne se révéler
à elles, et devenir leur
parfait repos et leur éternelle
portion ! Amen.
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