Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
DEUXIÈME ANNÉE 1875

 PÉCHEURS, PERDUS ET SAUVÉS

Un homme s'était mis à lire la Bible chaque soir, pendant une heure avec sa femme. Quelques soirées s'écoulèrent ainsi, lorsqu'une fois il s'arrêta au milieu de sa lecture et dit : « Femme, si ce livre est vrai, nous sommes des pécheurs. »
II persévéra à lire et, quelques jours après, il dit : « Femme, si ce livre est vrai, nous sommes perdus. »

Profondément anxieux et ne pouvant se détacher de ce livre, il continua ses lectures, et, une semaine plus tard, il s'écria joyeusement : « Femme, si ce livre est vrai, nous pouvons être sauvés ? »
Après quelques semaines, instruits par l'Esprit de Dieu, ils placèrent tous deux leur confiance en Christ pour le salut, et maintenant ils se réjouissent dans l'espérance de la gloire de Dieu.

Cher lecteur, lisez aussi, lisez la bonne Parole de Dieu. Comparez pour vous dans l'Épître aux Romains, les passages suivants : Chap. III, 10, 23 ; I, 18 ; et II, 5, 8, 9 ; X, 13 ; V, 2.


L'AVEUGLE MENDIANT

« Comme Jésus sortait de Jérico avec ses disciples et une grande foule, Bartimée l'aveugle, le fils de Timée, était assis sur le bord du chemin et mendiait. Et ayant entendu dire que c'était Jésus le Nazarénien, il se mit à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Et plusieurs le reprirent afin qu'il se tût ; mais il criait d'autant plus fort : Fils de David ! aie pitié de moi. Et Jésus s'arrêtant, dit qu'on l'appelât ; et ils appellent l'aveugle, lui disant : Aie bon courage, lève-toi, il t'appelle. Et jetant loin son vêtement, il se leva et s'en vint à Jésus. Et Jésus, répondant, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? Et l'aveugle lui dit : Rabboni, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t'a guéri ; et aussitôt il recouvra la vue, et il suivit Jésus dans le chemin. » (Marc X 46-52.)

Aux yeux de Dieu, tous les hommes, par nature, sont dans un même état, une même condition. Les hommes font des distinctions, mais Dieu n'en fait point. Il n'a point égard à l'apparence des personnes. Le Seigneur ne voit pas comme l'homme voit, car l'homme regarde à l'apparence, mais Dieu regarde au coeur. C'est avec le coeur qu'il a affaire. « Le coeur, dit l'Écriture, est trompeur par-dessus toutes choses, et désespérément malin » (Jérémie XVII, 9.). Non pas seulement le coeur d'une certaine classe d'hommes, mais celui de tout le genre humain : comme il est écrit : « Tous ont péché, et n'atteignent pas à la gloire de Dieu. » « II n'y a point de juste, non pas même un seul » (Romains III, 23, 10). Comme donc, dans la pensée de Dieu, tous les hommes sont dans un seul et même état ; ainsi, de même, selon les richesses de sa grâce, il a préparé un seul chemin pour les faire sortir de cette position. Ses gracieuses paroles s'adressent à un, comme à tous : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains X, 13). Ce message est adressé au monde entier sans aucune exception ; car le mot « quiconque » embrasse tout. Le passage de la Parole de Dieu que nous venons de citer, vient parmi beaucoup d'autres à l'appui de cette vérité. Il nous montre que le cri du plus chétif reçoit une réponse du Seigneur. Jésus était sur le chemin de Jérusalem, accompagné de ses disciples et environné d'une multitude de gens qui, tous, semblaient désireux de témoigner leur considération pour sa personne, en lui conférant tous les honneurs extérieurs qu'il était en leur pouvoir de conférer. De plus, ils le conduisaient comme roi d'Israël, en triomphe à Jérusalem, qu'ils imaginaient devoir être dorénavant la capitale de son royaume. Auprès du chemin, était assis l'aveugle Bartimée qui mendiait. Remarquez-le, cet homme n'était pas seulement aveugle, mais il était aussi mendiant, ce qui le rendait l'objet de la pitié et du mépris des hommes.

Que fît le mendiant ? Lorsqu'il en tendit que c'était Jésus de Nazareth qui passait, il commença à crier et à dire : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Qu'y a-t-il donc de remarquable en cela ? - La foi : cette foi précieuse qui croit simplement à l'excellence de la personne de Jésus. Ses incrédules concitoyens, quoique accordant au Seigneur des honneurs temporaires, ne l'appelaient que du nom méprisable de Jésus de Nazareth ; mais lui pouvait l'honorer de son titre légitime de JÉSUS, FILS DÉ DAVID, le Sauveur longtemps promis et attendu. Ayant cette foi, il savait que Jésus voudrait et pourrait l'aider. Tout ce qu'il pouvait faire cependant, c'était de crier à lui.

Tous sont pécheurs devant Dieu, et il n'y a qu'un Sauveur. « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé, sera sauvé ; mais celui qui n'aura point cru, sera condamné. » « Celui qui croit en lui n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Marc XVI, 16 ; Jean III, 18).
Pécheurs, croyez-vous en ce Sauveur ? S'il en est ainsi, appelez-le, comme ce mendiant, et, certainement, tout aussi bien que lui, vous aurez sujet de vous réjouir en Jésus. Sinon, quel autre sauveur pouvez-vous espérer de trouver ? Vous n'avez pas de meilleure espérance pour le salut de votre âme immortelle que l'aveugle mendiant n'en avait pour le recouvrement de sa vue. Jésus est Sauveur aujourd'hui, mais bientôt ce Sauveur ne vous sera plus offert ; bientôt sa prophétie sera accomplie : - « Vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel » (Marc XIV, 62).

Quel fut le résultat du cri du mendiant ? - « Plusieurs le censuraient afin qu'il se tût. »
Puisque les gens qui accompagnaient Jésus regardaient avec mépris et comme indigne de leur attention ce pauvre nécessiteux, combien plus devait-il leur paraître indigne de l'attention de Celui qu'ils accompagnaient ! Un roi, écouter le cri d'un mendiant aveugle ! « Tais-toi ! » disaient-ils, « tais-toi ! »

Le mendiant, toutefois, ne prit pas garde à leurs cruelles paroles. Il savait trop bien ce que c'était que d'être aveugle, il savait qu'aucun de ceux qui lui commandaient de se taire ne pouvait lui rendre la vue : il avait entendu dire et il avait cru que Jésus possédait ce pouvoir, aussi les vaines paroles de la multitude ne pouvaient l'empêcher d'en chercher la preuve : c'est pourquoi : « il criait encore plus fort : Fils de David, aie pitié de moi ! » D'ailleurs c'était, peut-être, la seule occasion qu'il aurait jamais : Jésus passait. Un profond sentiment de son misérable état traversa à l'instant son âme et le pressa de crier : « Aie pitié de moi ! » II n'y avait pas de temps à perdre, Jésus était tout près ; et s'il négligeait de l'appeler, II serait bientôt trop loin pour entendre. Ce moment perdu, être aveugle et misérable restait son partage pour toute sa vie.

Cher lecteur, si vous voulez obtenir le salut qui est en Jésus-Christ, vous devez imiter la conduite de ce pauvre aveugle, et ne pas vous inquiéter de ce que les hommes peuvent dire. Ils voudraient vous forcera vous taire ; mais si vous vous sentez « malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu » (Apocalypse III, 17) ; que leurs efforts insensés ne vous empêchent pas de crier, et de crier toujours plus fort : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » « O Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur ! » Le pardon est ce dont vous avez besoin. Les hommes ne peuvent vous le donner. Comme vous, ils sont tous coupables, et la condamnation est près de tomber sur eux. Mais cela importe peu quant à vous. Vous êtes coupable, que les autres le soient ou non. Leur punition ne diminuera pas la vôtre. Vous devez crier au Seigneur que les autres le fassent ou non. Plus les hommes cherchent à vous imposer silence, plus vous devez crier. Car, rappelez-vous que le temps actuel est le seul pendant lequel vous puissiez être entendu. Jésus est près maintenant, mais il passe : « Voici c'est maintenant le temps favorable, voici c'est maintenant le jour du salut » (2 Corinthiens VI, 2). Il n'y a point de temps à perdre : cette nuit ton âme peut t'être redemandée. Or le jour de la grâce, le jour de l'exercice de la miséricorde de Dieu envers le monde, peut finir au coucher du soleil, et le jugement peut être près. Maintenant est le temps de la patience de Dieu ; mais bientôt, oui, bientôt, il sera passé. La porte du pardon est à présent ouverte ; mais « dès que le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !... Il vous répondra : ... Je ne vous connais pas ni ne sais d'où vous êtes ;... retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité » (Luc XIII, 25, 27). C'est pourquoi crie maintenant, tandis que le jugement est retardé. Dieu a encore l'oreille inclinée pour t'entendre ; mais dans peu, très-peu de temps, il ne le voudra plus ; Lui et sa gloire seront loin, tandis que des ténèbres éternelles et le désespoir t'environneront. Si tu ne cries pas maintenant, le jour vient promptement, dans lequel tu crieras, mais ce sera aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous, et tenez-nous cachés de devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apocalypse VI, 16, 17) Crie maintenant, afin qu'alors tu puisses louer le Seigneur avec joie.

Écoutez le résultat du cri du pauvre aveugle : - « Et Jésus s'arrêtant, dit qu'on l'appelât. »
N'oublions pas ce qui attendait Jésus : toute la colère d'un Dieu saint et juste contre le péché ; la sueur de sang en Gethsémané ; l'abandon de ses disciples ; la conduite brutale des soldats romains ; les soufflets, les yeux bandés, les crachats, les coups, les moqueries, la couronne d'épines, la torture et la honte de la croix, et toutes les angoisses de cet amer moment ; ce qui attendait Jésus, c'était d'être comme « un ver et non un homme, » c'était que le soutien de son âme, la face de Dieu, devait lui être cachée, et ce cri douloureux : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoim'as-tu abandonné ? » devait s'échapper de son âme ! Oui, pauvre pécheur, malgré tout cela l'oreille du Sauveur est ouverte au cri du pauvre nécessiteux ; Jésus et ceux qui le suivent s'arrêtent : « II commande qu'on l'appelle ! » Pourquoi cela ? Ne pouvait-il pas rendre la vue à un tel misérable sans se mettre en contact avec lui ? Oui, mais son amour veut aussi l'amener près de Lui. Cet aveugle mendiant doit recevoir la lumière pour jouir de sa présence. Les hommes disent : « Tais-toi ! » Jésus dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous donnerai du repos. »

Quoiqu'il soit maintenant exalté à la droite de Dieu le Père, attendant que ses ennemis soient réduits à lui servir de marchepied (Hébreux X, 13), le cri du plus vil, du plus indigne, ne se fait jamais entendre en vain, ni n'est méprisé par lui. C'est pour de tels êtres qu'il a répandu son sang. « Je ne suis pas venu appeler à la repentance les justes, mais les pécheurs. » Si ses mains et ses pieds furent cloués à la croix, si son côté fut percé par la lance d'un soldat, c'est afin que les pécheurs pussent être amenés près de Lui. Jésus s'arrête encore au cri des plus grands pécheurs, quels qu'ils puissent être, publicains, brigands, blasphémateurs, aucun n'est trop vil ni trop indigne pour sa grâce. Il demeure le même, « hier, aujourd'hui et éternellement » (Hébreux XIII, 8). Son coeur est aussi plein de compassion pour le coupable, que lorsqu'il était sur la terre. Rien n'est plus précieux pour lui que les âmes des hommes, et c'est pourquoi II ne peut que s'arrêter lorsqu'ils l'appellent. Aucun son n'est plus agréable à son oreille que le cri du pécheur, et jamais elle n'est fermée à ce cri. Oui, cher lecteur, Jésus se réjouit quand les pécheurs crient à lui, parce qu'il peut leur répondre. Il a versé son sang, « II s'est livré lui-même comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur, » en faveur des pécheurs. Dieu le Père se réjouit aussi quand les pécheurs crient à lui. Le sang de son fils bien-aimé proclame hautement sa justice, et ce sang est le moyen par lequel Dieu peut être juste, tout en justifiant ceux qui croient en Jésus. Dieu donc ne peut que recevoir ceux qui viennent à lui, se confiant pleinement en ce sang. Il invite même, et supplie les pécheurs de venir. Bien plus : - « II y a de la joie devant les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui se repent » ( Luc XV, 10). Le ciel entier est prêt à se réjouir de la conversion d'un pécheur : Dieu, sur son trône, Dieu, qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré à la mort pour nous tous ; - Jésus à sa droite, Lui qui s'abaissa jusqu'à la mort de la croix ; - enfin les anges eux-mêmes, ces esprits administrateurs envoyés pour servir en' faveur de ceux qui doivent hériter du salut (Hébreux I, 14).

Cher lecteur, avez-vous été le sujet de cette joie ? Avez-vous saisi la grâce de Dieu en Jésus, vous confiant entièrement au sang de son Fils pour être reçu par Lui ? S'il en est ainsi, le ciels'en réjouit. S'il en est autrement, prenez garde, car tandis que la joie et le triomphe seront dans les demeures célestes, vous, vous serez jeté « là où il y a des pleurs et des grincements de dents » (Matthieu XIII, 42). Jésus se réjouit maintenant de recevoir les pécheurs ; il ne veut ni ne peut les renvoyer ; mais un jour vient, - « le jour du Seigneur, » - quand une « subite destruction viendra sur eux comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n'échapperont point » (1 Thessaloniciens V, 3). Nul ne tentera même de s'excuser ; toute bouche sera fermée. Ce jour est proche ; il vient comme un larron dans la nuit : lecteur, êtes-vous prêt ?

Mais continuons : - « Ils appelèrent l'aveugle, lui disant : « Aie bon courage, lève-toi, II t'appelle. » Le pauvre aveugle ne fut pas laissé longtemps en suspens ; Jésus ne tourmenta pas son âme par aucun délai. Il avait crié dans la plus profonde conviction de sa misère et de sa confiance dans le pouvoir de Jésus : Jésus vient au-devant de ses besoins. Rien ne peut arrêter le cours de l'amour qui est dans le coeur de Jésus ; c'est pourquoi il fît entendre immédiatement une parole de consolation à l'âme troublée du mendiant. Il est encore le même. La voix du Sauveur qui cherche ce qui est perdu, se hâte de répondre au pécheur qui se tourne vers lui. Dieu donne à l'instant la consolation et la joie ; car le sang de Jésus l'a pleinement satisfait. Le pauvre aveugle pouvait s'approcher de Jésus ! « II t'appelle. » Là était
la source de sa joie, car il savait que Jésus ne l'appelait point par simple curiosité, mais parce qu'il voulait lui rendre la vue. Il en est de même avec Dieu ; II amène le croyant près de Lui ; puis, II entretient avec lui une douce communion, le traitant désormais comme son propre enfant, manifestant son amour pour lui et pourvoyant à tous ses besoins.
« Et lui, jetant son manteau, se leva et vint à Jésus. » Ce pauvre aveugle ne conçoit aucun doute. Il n'hésite pas un instant à accepter la gracieuse invitation de Jésus ; mais jetant les vils haillons qui ne pouvaient que le gêner dans sa course, sans s'inquiéter des reproches et du blâme des hommes, il se lève et vient à Jésus nu et sans appui. Ainsi devez-vous venir, cher lecteur, qui que vous soyez. « Toutes nos justices sont comme le linge le plus souillé (Ésaïe LXIV, 6), » dit l'Écriture ; vous devez vous en dépouiller entièrement, pour venir à Jésus. Quelque misérable et nu que vous soyez, venez tel que vous êtes, afin d'être recouvert d'un vêtement auquel Dieu prend plaisir, - celui de sa parfaite justice.

N'ayez pas la pensée de venir d'une autre manière. Jésus ne veut couvrir que celui qui est nu. Si vous vous revêtez des haillons souillés de vos bonnes oeuvres, de votre bonne conduite, de votre honnêteté envers les hommes, de votre assiduité au culte, de vos prières, de vos actes de charité, et d'autres choses semblables ; si, dis-je, vous vous en revêtez, Jésus ne peut vous recevoir. La parole de Dieu déclare que ce ne sont que des « haillons souillés » (Ésaïe LXIV, 6). Tout est nu et entièrement découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte (Hébreux IV, 13). Ne pensez pas que vous puissiez couvrir votre hypocrisie en la présence de Celui « dont les yeux sont comme des flammes de feu » (Apocalypse I, 14). Oseriez-vous vous approcher de Dieu recouvert du vêtement de votre propre justice ? Jésus a dû payer de sa propre vie ce vêtement de justice divine qui seul peut couvrir la nudité de tout pécheur. Il en revêt gratuitement tous ceux qui viennent à lui, nus et misérables, parce qu'il sait que personne ne pourra jamais paraître devant Dieu autrement.

Le vêtement que Jésus donne est éprouvé par le feu ; mais le vôtre est comme une étoupe préparée pour la flamme. L'heure approche où les vêtements seront éprouvés. Il n'y en a qu'un qui puisse subsister devant les yeux de Dieu. Pensez-y, cher lecteur, pendant que l'on peut encore l'obtenir. Vous n'avez pas à l'acheter, Jésus l'a acquis pour vous ; vous n'avez rien à faire pour le mériter. Jésus a tout fait, vous n'ayez qu'à le recevoir de ses mains. Il l'offre sans cesse, « sans argent et sans aucun prix. » Sous tout autre vêtement vous seriez repoussé, sous celui-là Dieu vous recevra et prendre plaisir en vous. Vous serez couvert ou de celui de Christ, ou du vôtre ; celui de Christ durera éternellement ; le vôtre brûlera aux siècles des siècles.
Le récit se termine ainsi : - « Jésus lui répondit en disant : Que veux-tu que je te fasse ? - L'aveugle lui dit : Seigneur, que je recouvre la vue. Et Jésus lui dit : Va, ta foi t'a guéri. Et incontinent il recouvra la vue et suivit Jésus dans le chemin. »
Ici, nous voyons ensemble Jésus, le Fils de Dieu, son égal, Jéhovah qui est de toute éternité, et un pauvre mendiant aveugle et nu ! Que doit-il résulter d'une telle rencontre ? Sûrement de sévères reproches et une entière destruction ! - Non ! - Jésus lui demanda-t-il pourquoi il osait s'approcher de lui ? - Non ! - Ne le chassa-t-il pas à l'instant de sa présence ? - Non, mais II dit au pauvre nécessiteux : - « Que veux-tu que je te fasse ? » Demande ce que tu veux, je suis prêt à te donner tout ce que tu désires. Tel fut son langage. Le pauvre mendiant sentait douloureusement combien il est pénible d'être aveugle ; il désirait ardemment d'avoir les y eux ouverts, c'est pourquoi il dit à Jésus : « Seigneur, que je recouvre la vue. » Et le Seigneur lui répond : « Va, ta foi t'a guéri. »

Remarquez comment la foi de ce pauvre homme a reçu immédiatement une réponse. Il en est toujours ainsi. Il n'y a point de délai à craindre avec Jésus. Si la foi amène un pécheur à ses pieds, c'est tout ce qu'il faut. « Aie bon courage, » ne crains rien, Jésus ne saurait te repousser. « Qu'il vous soit fait selon votre foi, » telles sont ses paroles. Et encore : « Si tu peux croire, toutes choses sont possibles pour celui qui croit » (Marc IX, 23) ; votre incrédulité est la seule chose qui pourrait vous arrêter dans le chemin de la grâce. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. - Celui qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean III, 36). C'est votre incrédulité au Fils de Dieu qui seule sera cause que vous partagerez le malheur éternel des âmes perdues.

Dieu a dit aux hommes, trop clairement pour n'être pas compris, que TOUS ONT PÉCHÉ ; que les gages du péché, C'EST LA. MORT ; que ces gages seront infailliblement payés à chacun ; mais que Lui, dans la profondeur de son amour pour le monde, a donné son Fils bien-aimé afin de délivrer ceux qui croient en son nom. Cependant la multitude traite légèrement le message de Dieu ; il est pour elle « un vain conte » : elle ne serait pas persuadée quand même quelqu'un des morts ressusciterait (Luc XVI, 31). Pour la multitude, c'est seulement quand il sera là que le jugement à venir produira la conviction ! - conviction qui enveloppera les pécheurs dans les flammes de la colère de Dieu, lesquelles illumineront alors devant eux cette même vérité qu'ils auront ici-bas méconnue et rejetée. « Ne soyez pas séduits, on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates VI, 7).

Le mendiant n'eut pas plutôt recouvré la vue, qu'il suivit Jésus dans le chemin. Nous pouvons bien penser que lors de l'entrée publique de Jésus à Jérusalem, nul ne se tenait aussi près de Lui, nul ne poussait des cris plus joyeux que l'heureux mendiant. Il avait été aveugle, et l'eût toujours été si Jésus n'avait eu pitié de lui en le guérissant de son aveuglement. Des cris de louange devaient sans cesse sortir de ses lèvres pour célébrer le triomphe de son Bienfaiteur.
Combien sa condition eût été différente, si lorsqu'il était assis sur le bord du chemin, il eût négligé d'appeler Jésus ! Quelle angoisse se serait emparée de son âme en apprenant qu'il avait laissé échapper le seul moment où il pût recouvrer la vue ! Mais l'angoisse dont il aurait été saisi n'est rien, comparée à ce que sera la vôtre, cher lecteur, si vous négligez le salut qui vous est gratuitement offert dans l'Évangile. - « Car voici, le jour vient, ardent comme un four ; et tous les orgueilleux et tous les méchants seront comme du chaume ; et ce jour qui vient, a dit l'Éternel des armées, les embrasera et ne leur laissera ni racine ni rameau » (Malachie IV, 1).

Vous n'osez pas, il est vrai, mépriser ouvertement la miséricorde de Dieu et tourner sa grâce en dérision ; mais votre négligence ou votre indifférence à la rechercher, attirera sur vous ses jugements. Si vous vous confiez en autre chose que dans le sang de Christ, si vous cherchez un abri ailleurs qu'en Lui, le flot de la colère éternelle de Dieu fondra sur votre tête. Il n'y aura plus alors d'avertissement tel que celui que vous recevez maintenant, plus aucun moyen d'échapper au jugement à venir. Le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit ; en ce jour-là les cieux passeront avec un bruit sifflant de tempête, et les éléments seront dissous par l'ardeur du feu, et la terre et toutes les oeuvres qui sont en elle, brûleront entièrement.
Prenez donc garde : le temps est proche, le grand jour de sa colère, en vue duquel Dieu a dit : « Que celui qui est injuste, commette encore l'injustice ; que celui qui est souillé, se souille encore ; que celui qui est juste, pratique encore la justice ; et que celui qui est saint, soit sanctifié encore » (Apocalypse XXII, 11). Prenez donc garde, cher lecteur, invoquez sans tarder le nom du Seigneur, car « quiconque l'invoquera... sera sauvé, » sauvé de toute calamité présente, et sauvé quand le monde ne sera qu'un vaste embrasement.


« SA PRÉSENCE FAIT MON PARADIS. »

Celui qui prononça ces paroles était dans les circonstances extérieures les plus misérables, mais ayant cru le témoignage que Dieu a rendu de son Fils, il était une preuve vivante que « le royaume de Dieu n'est pas manger et boire, mais justice et paix et joie dans l'Esprit-Saint » (Romains XIV, 17).

En conduisant mes fils à leur collège, j'avais souvent remarqué un vieillard, bien digne de pitié suivant les apparences. Âgé de plus de soixante et dix ans, on le voyait agenouillé au bord de la route, s'appuyant d'une main sur un bâton pour soutenir son corps affaibli, et de l'autre, se servant d'un marteau pour casser des pierres. C'était à ce rude labeur qu'il gagnait le pain qui périt. Mes enfants, en passant et repassant chaque semaine, l'avaient souvent secouru dans ses besoins temporels, mais le jour dont je parle, celui qui semblait l'image même de la pauvreté, nous ouvrit à son tour des trésors plus précieux que l'or et l'argent.
M'étant approché de lui, je lui demandai :
- Mon ami, avez-vous jamais entendu parler du Seigneur Jésus-Christ qui est mort pour les pécheurs ?

Aussitôt, avec une figure rayonnante d'une joie céleste, il répondit :
- Oui, Monsieur, et je sais qu'il est mort pour moi.
- Eh bien, lui dis-je, vous êtes réellement riche : casseur de pierres aujourd'hui, - demain dans la gloire avec Christ.
- Oui, Monsieur, et cela pourrait arriver en un clin d'oeil ; je puis dire avec Job : « J'attendrai donc tous les jours de mon combat jusqu'à ce qu'il m'arrive du changement » (Job, XIV, 14). Mais Celui qui est mort pour moi a promis qu'il ne me laisserait ni ne m'abandonnerait jamais, et sa présence fait mon paradis.

À ces mots, le vieillard se remit à son travail. Nos coeurs étaient pleins, nous lui dîmes adieu, et le quittâmes avec le sentiment profond de cette grâce du Seigneur Jésus-Christ qui soutenait, dans tous ses besoins, ce pauvre vieillard, et faisait de ce qui ne semblait que misère, un paradis par Sa présence.
Quelques heures plus tard, me retrouvant près du vieux casseur de pierres, je lui dis combien j'avais été réjoui le matin, en découvrant notre parenté spirituelle pour la première fois, quoique nous nous fussions souvent vus pendant l'hiver.
De nouveau, semblable à un instrument dont on a touché la corde sensible, il dit :
- Oui, Monsieur, nous sommes des frères en Christ, et nous avons affaire avec un bon Père et un tendre Sauveur.

Dieu avait révélé son Fils au coeur de ce cher vieillard : Jésus était tout pour lui et l'eau qu'il lui avait donnée était en lui « une fontaine d'eau vive jaillissant en vie éternelle » (Jean IV, 14). Il pouvait dire en vérité : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Galates II, 20).

Cher lecteur encore inconverti, que pensez-vous du bonheur de ce pauvre vieillard ? Vous n'avez pas encore goûté à ces eaux vives qui remplissaient et rafraîchissaient son âme ; vous n'êtes pas encore de ceux qui attendent du ciel le Fils de Dieu, et jusqu'à ce que vous croyiez à son oeuvre accomplie à sa première venue, vous ne pouvez avoir aucune joie à la pensée de son retour.
Mais aspirez-vous à goûter ce bonheur ? Votre coeur lassé soupire-t-il après ce que le monde n'a pu vous donner ? Oh ! sachez-le, Dieu discerne ce désir, si faible soit-il, de retourner à Lui, son Esprit lui-même l'a créé en vous. Écoutez cette bonne nouvelle de la grâce de Dieu, qui retentit encore aujourd'hui et s'adresse à vous : « Holà, vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux » (Ésaïe LV, 1). « Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie » (Apocalypse XXII, 17).
Alors, au milieu même des plus pénibles épreuves, vous ferez la bienheureuse expérience que « sa présence fait votre paradis. »


LE ROYAUME DES CIEUX
V
LA PRÉSENTATION DU ROYAUME AU PEUPLE D'ISRAËL

Il est écrit (Galates IV, 4) : « Quand l'accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. »
C'était à ce moment, déterminé à l'avance dans les conseils de Dieu, que la lumière qui resplendit dans les ténèbres, devait se lever sur le monde. Lorsqu'elle fut prête à paraître, Dieu envoya un homme pour en rendre témoignage, afin que tous crussent par lui (Jean I, 6, 7). Cet homme était Jean le Baptiseur.

La mission de Jean est annoncée dans plus d'un passage de l'Ancien Testament. C'est à son sujet que Dieu dit, par Malachie, le dernier des prophètes : « Voici, je vais envoyer mon messager et il préparera la voie devant Moi, et incontinent, le Seigneur, que vous cherchez, entrera dans son temple ; l'Ange, dis-je, de l'alliance, lequel vous souhaitez : Voici II vient, a dit l'Éternel des armées. » (Malachie III, 1.)

Mais, si la venue du Seigneur était arrêtée selon la Parole de Dieu, l'état du peuple d'Israël était si mauvais que le prophète ajoute : « Mais qui pourra soutenir le jour de sa venue ? et qui pourra subsister quand II paraîtra ? car II sera comme le feu de celui qui affine et comme le savon des foulons. » (Malachie III, 2.) Dieu ne trouvait que fausseté et hypocrisie tant dans le peuple que dans ses sacrificateurs. Voilà pourquoi II envoyait en grâce son messager devant sa face, afin d'amener son peuple à la repentance. « II prêchait dans le désert de la Judée, disant : Repentez-vous, car le royaume des deux s'est approché !... Alors Jérusalem, et toute la Judée, et tout le pays des environs du Jourdain sortaient vers lui ; et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, confessant leurs péchés. » (Matthieu III, 1, 2, 5, 6.)

Les promesses que Dieu fit à Abraham et à David, confirmées d'ailleurs par ses communications fréquentes aux prophètes, avaient clairement indiqué que toute la terre participerait aux bénédictions du Royaume qui avait pour centre le peuple d'Israël. Mais la prédication de Jean faisait ressortir l'impossibilité d'établir le Royaume au milieu de ce peuple dans l'état où il se trouvait alors.
Tous les hommes descendants d'Adam déchu sont pécheurs. Israël l'était aussi. Or Dieu ne peut pas habiter avec le péché. Il fallait donc l'ôter ; et ceux qui désiraient entrer dans le Royaume devaient d'abord reconnaître ce fait. Le baptême de Jean aurait dû leur faire comprendre que Dieu trouverait un moyen de les purifier ; et, sans qu'ils eussent encore appris comment Dieu ôterait le péché, leur conscience eût été placée à cet égard dans la présence de Dieu et leur coeur engagé dans son attente.

Mais Jean le Baptiseur dut bientôt constater que la masse de la nation, et surtout ses conducteurs, étaient bien loin d'être dans l'état moral propre à accueillir l'établissement du Royaume sur le principe de la justice de Dieu. Le peuple au fond était incrédule. Il n'y avait pas de sincérité en lui, ses conducteurs le faisaient toujours errer (Ésaïe III, 12 ; Jérémie XXIII, 32) ; des hommes moqueurs le dominaient (Ésaïe XXVIII, 15). Ces hommes voyaient que tous reconnaissaient Jean pour prophète, et ils ne voulaient pas risquer la perte de leur influence en se tenant à l'écart du mouvement général ; si donc ils venaient au baptême, c'était tout simplement pour conserver leur réputation et leur place d'autorité. Ils étaient trop orgueilleux pour reconnaître leur état de péché et pour profiter du remède que Dieu avait trouvé, et qui, tout en les humiliant, leur aurait ouvert la porte de sa miséricorde. Jérémie avait bien dit à leur sujet : « Ne punirais-je point ces choses-là, dit l'Éternel ? et mon âme ne se vengerait-elle pas d'une nation qui est telle ? Il est arrivé en la terre une chose étonnante et qui fait horreur ; c'est que les prophètes prophétisent le mensonge, et les sacrificateurs dominent par leur moyen et mon peuple a aimé cela. » (Jér. V, 29-31.) Ce n'était pas encore « un peuple de franche volonté ; » il y avait toujours de la fraude dans leur esprit. Par conséquent, Jean, au lieu de leur parler de la gloire du Royaume, les avertit plutôt de la colère qui allait venir, selon que Malachie et tous les prophètes l'avaient prédit.
« Et voyant plusieurs des Pharisiens et des Sadducéens (1) qui venaient à son baptême, Jean leur dit : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère qui vient ? Produisez donc du fruit qui convient à la repentance, et ne pensez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham ; et déjà la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. » (Matthieu III, 7-10.)

Jean le Baptiseur ne pouvait qu'annoncer la repentance comme étant la condition d'entrée dans le Royaume. C'était là sa mission. Il ne pouvait pas ôter les péchés ; mais, au point de vue moral, c'était déjà beaucoup que d'amener le peuple à les confesser ; ainsi se préparait le chemin pour celui qui seul pouvait les ôter, qui seul pouvait accomplir l'oeuvre de la rédemption.
Cette oeuvre entraîne, comme conséquence, deux résultats : l'un de grâce pour les croyants, l'autre de jugement pour les incrédules. Le feu doit consumer tout ce qui n'est pas de Dieu. Aussi Jean dit-il au peuple : « Moi, je vous baptise d'eau pour la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales : lui vous baptisera de l'Esprit-Saint et de feu. Il a son van dans sa main et il nettoiera entièrement son aire et assemblera son froment dans le grenier ; mais il brûlera la balle au feu inextinguible. » (Matthieu III, 11-12.) Nous verrons tout à l'heure que le Seigneur explique ce dernier verset avec plus de détails dans le chapitre XIII.
C'est ainsi que Jean annonça l'arrivée du Messie : puis il se retire de la scène, s'effaçant devant « Celui qui devait venir, » et duquel il reçoit le témoignage d'être plus qu'un prophète. Il appartenait en effet à la catégorie des prophètes de l'ancienne alliance ; mais il était entre eux « le plus grand de ceux qui sont nés de femme, » étant le précurseur du Seigneur lui-même.

(À suivre D. V.)


PAIX EN CROYANT
VIII
S'ATTACHER À JÉSUS
(2)

Cher Monsieur,
Je sais que vous vous réjouirez avec moi, de ce que celui qui a été si longtemps mort dans ses fautes et dans ses péchés, peut dire maintenant qu'il est passé de la mort à la vie en Jésus. Dieu m'a donné de saisir Jésus comme mon Sauveur, et quoique je ne le fasse encore qu'avec crainte et tremblement, je puis m'écrier : Quelle joie et quel bonheur de le connaître comme mon Rédempteur, et Dieu comme mon Père !
Il me serait difficile de vous dire comment la lumière a enfin pénétré dans mon âme. Comme je lisais votre lettre du... avec Mr. ..., il me dit : « Eh bien ! voilà qui est très-clair ; pourriez-vous encore douter ? Vous avez la certitude, que Christ seul peut sauver ; vous croyez à l'efficace de son sacrifice ; maintenant Jésus veut-Il que vous soyez sauvé ? » Je n'en pouvais douter, et ainsi je remis tout entre ses mains.
Je n'étais cependant pas encore tout à fait heureux ; mais le Seigneur se servit de votre dernière lettre et surtout de celle de votre ami, pour dissiper mes doutes et ouvrir mes yeux à la contemplation de la richesse et de la plénitude de son salut gratuit.

Je pouvais donc en quelque mesure me confier en Jésus, et je croyais être au bout de toutes mes peines. Mais, ô cher Monsieur ! dans quel triste état j'ai été durant toute la semaine dernière, ballotté çà et là par des doutes, des craintes, des incertitudes et par le péché, au point que je commençais à croire m'être fait illusion. Mais je vois que votre ami, qui a eu la bonté de m'écrire et dont la lettre m'a été d'un grand secours, a passé par les mêmes troubles. Avec lui, il m'est donné de dire maintenant : « C'est seulement quand je puis, malgré mes doutes, regarder à Jésus, que je trouve le repos. » À présent même, je me sens à peine sauvé, mais quand je regarde à Jésus, je ne puis douter. Priez pour moi, afin que je me repose sur ce que Dieu dit, parce qu'il le dit et non parce que je le sens ; demandez que mes yeux restent invariablement fixés sur Jésus. Ma foi est très-faible et mon incrédulité fort grande.

Depuis ma délivrance, j'ai lu et relu votre première lettre, et je suis étonné de n'avoir pas vu et compris alors, comme à présent, ce que vous me disiez.
Ma soeur est toujours très-heureuse. Elle semble n'être troublée par aucun doute. En vous remerciant de votre lettre, elle me prie de la rappeler à votre souvenir...
Je reste votre, ...


PAIX EN CROYANT
IX
TOUJOURS S'ATTACHER À JÉSUS

Mon cher ami,
Le Seigneur soit loué de ce qu'il vous donne, quelque faiblement et timidement que ce soit, de vous attacher à Jésus et de vous confier en son sang précieux. Je comprends tout ce que vous dites des doutes et des perplexités qui vous ont assailli, même depuis que vous vous êtes remis à Jésus. Mais aucun de ceux qui se sont confiés en Lui, n'a été confus. Ce n'est pas le sentiment que nous avons d'être en sûreté qui contribue le moins du monde à ce que nous y soyons. Les doutes et les craintes des naufragés recueillis à bord du bateau de sauvetage, ne le rendent pas moins sûr et ne l'empêchent pas d'être à l'épreuve de la mer. Le rocher sur lequel vous êtes, n'est pas moins ferme, parce que quelquefois la tête vous tourne et qu'il vous semble trembler sous vos pieds. L'appréciation parfaite que Dieu fait du par/ait sacrifice de Christ, est ce qui constitue la sécurité parfaite de tous ceux qui s'y confient, quelque timidement que ce soit. « JE VERRAI le sang, est-il dit, et je passerai par-dessus vous » (
Exode XII, 13). Le fondement de notre confiance est parfait, quoique nous puissions ne l'apprécier que très-imparfaitement.

Je vous remercie de tous les détails que vous me communiquez ; ils m'ont vivement intéressé.
Après avoir passé par tant de doutes et de perplexités, puisiez-vous être employé par le Seigneur au service et au soulagement de ceux qui sont sous le poids de détresses semblables.

Le Seigneur soit loué pour la paix et la joie non-interrompues de votre soeur. Elle a de bonnes raisons, ainsi que nous tous, de se réjouir en Jésus, qui a ôté nos péchés et en qui nous sommes acceptés de Dieu comme étant un avec son Fils bien-aimé. Mais ne permettez pas au tentateur de vous troubler, en plaçant devant vos yeux la joie constante de votre soeur. Bien loin de vous laisser abattre par la différence que vous voyez entre votre état et le sien, que cela même vous encourage à vous confier fermement en Christ. Cette différence peut tenir à diverses causes ; mais en Christ, il y a toujours, pour son peuple, d'abondants sujets de réjouissance. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : Réjouissez-vous. » (
Philippiens IV, 4.)
Je reste votre affectionné dans le Seigneur.


PAIX EN CROYANT
X
LA JOIE VIENT AU MATIN

(Ce qui suit est extrait d'une lettre adressée à l'ami dont les lignes avaient été en si grande bénédiction.)
Cher...
Je ne sais comment vous remercier assez pour votre lettre qui, par la bénédiction de Dieu, m'a si puissamment secouru et consolé.
Je n'avais jamais vu, d'une manière aussi claire, l'unité de Christ et du croyant. Je pensais toujours devoir trouver en moi-même quelque chose qui me rendrait heureux ; je vois maintenant qu'il en est tout autrement. C'est Jésus, et Jésus seul qui m'a donné la joie. C'est bien vrai ce que vous dites, que l'amour de Christ pour nous est notre joie. Comment avons-nous pu refuser si longtemps de mettre notre confiance en ce parfait Sauveur, qui n'a pas attendu que nous ayons fait quelque chose nous-mêmes, mais qui, lorsque nous étions entièrement perdus et ruinés, sans force et sans espérance, s'est présenté pour nous délivrer ? Cela n'est-il pas merveilleux ? Nous avons Dieu pour Père ; II nous regarde comme étant un avec Christ et nous aime du même amour dont II aime Christ. Combien je puis m'en réjouir maintenant ; quelquefois je ne puis dire autre chose que « Père, » mais cela seul me remplit de joie.

Si vous voyez demain Mr. ..., dites-lui que le Seigneur m'enseigne miséricordieusement à m'appuyer sur l'amour de Christ et à demeurer dans cet amour qui surpasse toute connaissance. J'oublie tous mes doutes et toutes mes craintes en regardant à Jésus. - Priez pour moi, afin que rien ne prenne en mon coeur la place de Jésus, mais que je puisse toujours être rempli de Lui.
Je suis votre affectionné en Jésus. * * *
Que le Seigneur exauce abondamment ce désir. Qu'il veuille aussi bénir la lecture de ces pages pour bien des âmes inquiètes et chargées. Que le Seigneur Jésus-Christ daigne se révéler à elles, et devenir leur parfait repos et leur éternelle portion ! Amen.


Table des matières par ordre chronologique

Table des matières par ordre alphabétique


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PAIX EN CROYANT - VI - QUI A MÉPRISÉ LE JOUR DES PETITS COMMENCEMENTS ?
L'ÉVANGILE DE GENÈSE III, 15
L'IMAGE DU CÉLESTE
LE ROYAUME DES CIEUX - IV - LE CARACTÈRE DE L'ÉVANGILE DE MATTHIEU
POÉSIE - « VOUS AVEZ REÇU GRATUITEMENT, DONNEZ GRATUITEMENT. »
PAIX EN CROYANT - VII - RÉPONSE A. QUELQUES QUESTIONS


(1) Les Sadducéens niaient la résurrection qui était la base morale du Royaume.

(2) J'ai hésité à publier cette lettre et les suivantes. Mais il m'a semblé convenable de faire voir au lecteur de ces pages comment la grâce de Dieu a triomphé en délivrant et consolant celui auquel étaient adressées les lettres qui précèdent. Que toute gloire en soit au nom du Seigneur !

 

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