LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
PAIX EN CROYANT
VI
QUI A MÉPRISÉ LE JOUR DES PETITS
COMMENCEMENTS ?
Mon cher ami,
Dans votre dernière lettre, vous me dites
que « vous ne pouvez pas encore affirmer
être en paix avec Dieu, et qu'il vous semble
souvent que tout est confus dans votre
âme. » II n'y a là rien
d'étonnant. Jusqu'à ce que l'amour de
Dieu en Christ soit clairement reconnu et que le
coeur soit établi dans la grâce, il
est naturel que l'on éprouve ce trouble et
cette confusion. C'est ce qui arrive même
à plus d'un chrétien
expérimenté, dès que ses yeux
se détachent de Jésus.
« Je ne puis douter, dites-vous, de
l'efficace purifiante du sang de Christ ; mais
est-ce que mon âme a reçu l'aspersion
de ce sang ? » La Parole de Dieu,
mon cher ami, vous donne la réponse à
cette question ; et, si vous pouvez l'y voir,
votre âme jouira d'un parfait repos. Lisez
dans le livre des Actes, au chapitre
XIII, les versets 38 et 39.
Vous ne pouvez pas douter de l'efficace purifiante
du sang de Christ ; or, cela n'est-il pas
croire en Jésus, et que vous dit le passage
que je viens de citer ? « Quiconque
croit, est justifié par Lui. »
Vous désirez avoir la paix ; vous savez
qu'elle ne se trouve qu'en Christ, et cette
même Parole de Dieu vous dit :
« Par Lui vous est annoncée la
rémission des
péchés. »
(Vers. 38.) Le pardon et
la paix qui l'accompagne, vous
sont donc annoncés PAR JÉSUS.
« Par Lui, quiconque croit EST
justifié. »
Vous ajoutez : « Je ne sens
pas que j'aie part à son sang
précieux. » Nos sentiments n'ont
rien à faire pour décider cette
question solennelle. Vous ne doutez pas,
dites-vous, de l'efficace de ce sang ; vous y
croyez donc ; et, sans qu'il soit fait mention
de sentiments, Dieu dit que quiconque croit
est justifié. Comment, savez-vous et
pourquoi croyez-vous qu'il y a quelque vertu dans
le sang que Christ a versé ? Ce n'est
pas que vous le sentiez, puisque vous vous plaignez
du contraire ; mais c'est parce que Dieu le
dit. Or sa Parole n'est-elle pas tout aussi digne
d'être reçue quand elle déclare
que les croyants sont justifiés, que
lorsqu'elle nous fait connaître le Christ en
qui vous assurez que vous croyez ? Vous,
vous dites : « Je crois, mais je
voudrais sentir que j'ai part au salut. »
Dieu dit que tous ceux qui croient y ont
part. C'est ainsi que Lui-même tranche la
question.
Il me semble que, comme bien d'autres, vous essayez
de vous faire un Sauveur de votre foi. Vous vous
scrutez pour savoir si vous avez bien la vraie
sorte de foi, la véritable foi. C'est en
elle que vous cherchez le fondement de votre
confiance, et, de cette manière, vous perdez
de vue Jésus, qui en est l'objet
béni.
Je disais dernièrement à un ami qui,
en agissant comme vous, s'était
trouvé dans une grande détresse
d'âme, que vous passiez par les mêmes
angoisses. Il vient de
m'écrire et me charge de ce message pour
vous : « Dites à votre ami de
laisser tout effort et de se confier
entièrement en Jésus. C'est en Lui
qu'est toute la puissance ; entre ses mains
nous sommes en sûreté. Dieu, dans sa
miséricorde infinie, m'a montré que
c'était là tout ce que j'avais
à faire : me remettre à Christ,
m'en tenir à Lui seul. Un seul regard
jeté hors de Lui ramènerait toutes
mes angoisses ; sans Lui, le trouble
s'emparerait de nouveau de mon
âme. »
Voilà, mon cher ami, le langage de la
confiance en Jésus et de l'amour pour Lui,
quoique celui qui a écrit ces lignes ne s'en
aperçoive peut-être pas. Il en est de
même avec vous. Vous ne sentez pas que vous
aimez Jésus ; mais pourquoi
éprouvez-vous de la peine en
découvrant qu'il n'occupe pas dans votre
coeur la place dont vous savez qu'il est
digne ? Gardez-vous cependant de penser que ce
soit sur notre amour pour Jésus ou sur notre
foi en Lui, que nous devions, le moins du monde,
nous appuyer : c'est sur Lui-même,
souverainement aimable et seul digne de notre
confiance et de notre amour.
Vous me demandez encore : « Est-il
possible qu'une âme vienne à Christ,
ne se confie qu'en Lui pour être
sauvée, désire se nourrir de Lui, et
cependant ne soit pas immédiatement
satisfaite ? ».
Voici ma réponse : Vous avez
été invité à un festin,
et, confiant en votre hôte, vous vous
êtes assis à sa table. Mais
voilà qu'au lieu de savourer les mets qui
sont devant vous et de jouir de
la réception qui vous est
faite, vous commencez à vous demander si
vous avez vraiment le droit d'être là,
si vous avez bon appétit, si vos
dispositions sont bonnes, si vous prenez bien part
au festin. Est-ce ainsi que vous serez
restauré ? Usez simplement de ce qui
vous est présenté, votre faim
s'apaisera, et vous prendrez part à la joie
du festin.
De même un seul regard jeté sur
Jésus, a, par la grâce de Dieu, agi
dans votre âme, car vous me dites :
« II me semble que Dieu m'a fait
avancer : mes pensées sont certainement
bien différentes de ce qu'elles
étaient il y a un mois ou deux. »
Veuille le Seigneur vous donner de laisser tous vos
doutes, toutes les questions qui embarrassent et
troublent votre âme ! Puissiez-vous
nourrir votre coeur de Jésus, de sa
personne, de son amour, de son oeuvre expiatoire,
de ce sang qui purifie de tout
péché !
En vous recommandant de nouveau à
Jésus, ce Sauveur unique et suffisant dont
l'amour ne repousse aucun de ceux qui viennent
à Lui, je reste votre, etc....
L'ÉVANGILE DE
GENÈSE III, 15
« Et je mettrai
inimitié entre toi et la femme, et entre ta
semence et la semence de la femme ; cette
semence te brisera la tête, et tu lui
briseras le talon. »
Cet évangile, contenu dans la
première promesse et proclamé
à la face même du diable, est
maintenu par l'apôtre Paul
à la face des hommes sur la terre et des
anges dans le ciel.
(Galates l, 8.) À quelque
époque qu'il ait été
annoncé, ce glorieux évangile est
toujours le même : c'est « le
témoignage de Dieu, qu'il a rendu au sujet
de son Fils ; » c'est
l'évangile de la « semence de la
femme » brisée et pourtant
victorieuse.
Dans la conception claire et complète de
l'Évangile, la position de l'homme est celle
du silence et de la passivité. Abraham n'eut
qu'à croire Dieu, et la justice lui
fut imputée
(Genèse XV, 6.) Israël
n'eut qu'à s'arrêter et voir la
délivrance de l'Éternel
(Exode XIV, 13.) Jéhosuah dans
Zacharie III, et la pauvre femme
adultère convaincue de son
péché en la présence du
Seigneur
(Jean VIII), sont dans le même
cas. Le Sauveur rappelle la même
vérité, en montrant la manière
dont le fils prodigue fut accueilli lors de son
retour à la maison paternelle.
Or ici, quand le péché vient d'entrer
dans le monde et que l'Évangile de Dieu est
annoncé pour la première fois, il en
est précisément de même. Adam
n'a qu'à écouter et à
croire à ce qu'il entend pour avoir la
vie.
La parole est près de nous ; nous
n'avons qu'à la recevoir, sans avoir rien
à faire ni dans les hauteurs des cieux, ni
dans les abîmes d'en bas.
(Romains X, 6-8.) Toute Y
activité est du côté de
Dieu ; tous les sacrifices viennent de Lui. La
profondeur de notre impuissance lorsque nous
devenons justice de Dieu en Christ n'est
égalée que par la grandeur de
l'activité divine et du sacrifice
qui nous acquiert cette justice.
En présence d'un tel mystère, nous
pouvons bien dire : « Qu'est-ce que
Dieu a fait ? »
(Nombres XXIII, 23.) C'est bien
simple pour nous, sans doute ; mais cela a
coûté infiniment à Dieu.
J.-G. B.
L'IMAGE DU CÉLESTE
« Comme nous avons
porté l'image de celui qui est
poussière, nous porterons aussi l'image du
céleste. »
(1 Cor. XV, 49.)
Adam, créé à la
ressemblance de Dieu, est tombé dans le
piège de l'ennemi ; aussi le fils qu'il
engendra, naquit-il dans le péché,
à la ressemblance de son père
déchu
(Genèse V, 3). - Voilà
la souche dont nous provenons tous, pécheurs
de naissance, héritiers de la
mort !
Jésus-Christ a annulé la mort et a
fait luire la vie et l'incorruptibilité par
l'évangile
(2 Timothée I, 10). Celui qui
croit en Jésus a la vie éternelle. Il
est né de nouveau, né de Dieu.
Le nouvel homme est renouvelé en
connaissance selon l'image de celui qui l'a
créé
(Colossiens III, 10 ;
Éphésiens II, 10).
C'est ainsi que l'enfant de Dieu commence sa
carrière dans le monde.
À mesure qu'il avance, contemplant à
face découverte la gloire du Seigneur (comme
Moïse sur la montagne de Sinaï), il est
transformé moralement dans la même
image de gloire en gloire, comme par le Seigneur en
esprit
(2 Corinthiens III, 7,
18).
Enfin, la consommation glorieuse qu'il attend lui
est déjà assurée de la
manière la plus positive par le
Saint-Esprit : « Bien-aimés,
nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que
nous serons n'a pas encore été
manifesté ; mais nous savons que quand
il sera manifesté, nous LUI SERONS
SEMBLABLES, car nous le verrons comme il
est » (
1 Jean III, 2).
LE ROYAUME DES CIEUX
IV
LE CARACTÈRE DE L'ÉVANGILE DE
MATTHIEU
Nous avons parlé jusqu'ici de la
personne, du Roi. Avant de rechercher ce qui est
dit de son Royaume dans l'évangile de
Matthieu, nous examinerons brièvement
l'emploi que fait Matthieu des quatre noms de
Jésus que nous avons passés en revue.
Pour mieux nous rendre compte du caractère
de cet évangile, nous le comparerons avec
les trois autres au point de vue spécial qui
nous occupe. Nous verrons que le nom de
« Fils d'Abraham » n'est
appliqué à Jésus que par
Matthieu seul ; que ceux de « Fils
de David, » et « Fils de
l'homme, » se trouvent plus souvent en
Matthieu que dans les autres
évangiles ; enfin que si l'on en
excepte l'évangile de Jean, c'est en
Matthieu que Jésus est le plus souvent
appelé « Fils de Dieu. »
- En résumé donc, les quatre noms de
Jésus, qui sont en rapport avec son
« Royaume, »
se rencontrent en Matthieu plus
fréquemment qu'ailleurs.
La répétition plus
fréquente de ces noms en Matthieu, quand on
le compare aux autres évangiles, n'est pas
la seule chose qui fasse ressortir son but
particulier. Bien que le trait distinctif d'un
évangile se trouve surtout marqué par
les passages qui n'ont pas de parallèle
dans les autres, nous verrons aussi que la
manière dont ces termes sont employés
( quelquefois même dans des passages
parallèles ), diffère selon le
caractère des évangiles.
Il sera donc utile de placer d'abord devant le
lecteur quelques données sur les
caractères respectifs des quatre
évangiles.
En Matthieu, le Saint-Esprit nous présente
l'histoire du Seigneur Jésus au point de vue
des dispensations de Dieu,
c'est-à-dire, de ses desseins à
l'égard de la terre, de l'autorité
qu'il y a établie, et des changements qu'il
a faits dans l'exercice de cette autorité et
dans la manière dont II l'a
déléguée aux instruments de
son gouvernement. Nous avons vu comment Dieu fit
à Abraham la promesse de bénir toutes
les familles de la terre en lui et en sa
postérité. Or Israël, sa
postérité selon la chair, a
manqué sur tous les points à
persévérer dans l'alliance de Dieu.
L'homme a failli depuis le commencement dans tout
ce que Dieu a confié à sa
responsabilité ; mais la Parole de Dieu
demeure éternellement, et tout ce que
l'homme a perdu se retrouvera en Celui qui est
appelé « le second
Homme, » Fils
d'Abraham selon la chair et en
même temps Fils de Dieu. Les
prophéties de l'Ancien Testament ont le
double but de faire ressortir d'un
côté les manquements du peuple
d'Israël et de l'autre côté
l'accomplissement de tout ce que Dieu avait promis,
en établissant la fermeté immuable de
ses desseins depuis le commencement. Voilà
pourquoi Matthieu cite continuellement les
prophètes. « En sorte que
fût accompli ce qui avait été
dit par le prophète, » est une
expression qui se rencontre environ quatorze fois
en Matthieu, mais à peine une fois ou deux
dans les autres évangiles.
Marc met sous nos yeux Jésus-Christ, le Fils
de Dieu, comme le parfait serviteur de Dieu. Il
suit en général le même ordre
que Matthieu dans le récit qu'il donne de
divers incidents de la vie de Jésus ;
mais il omet tout ce qui a un caractère
purement dispensationnel.
Luc nous fait connaître Jésus, le Fils
de l'homme, - ce qu'il était comme homme au
milieu des hommes ; par conséquent nous
y trouvons ce qui se rattache aux relations de Dieu
avec l'homme, - ce qui est propre à faire
appel à la conscience.
Enfin Jean montre en Jésus, le FILS DE DIEU,
- Dieu manifesté en chair.
Disons ici, en passant, que si, en Matthieu, le
Seigneur Jésus nous est
présenté comme celui qui seul
accomplit tous les desseins de Dieu en grâce,
selon les prophéties, nous verrons qu'en Luc
les objets de cette grâce sont
associés à Jésus de la
manière la plus touchante.
En relevant les passages où les noms
d'Abraham, de David, etc., se trouvent dans les
évangiles, nous ne ferons qu'indiquer, sans
nous y arrêter, les passages
parallèles qui ne présentent pas de
différence prononcée.
I. Le titre : « Fils
d'Abraham, » appliqué au' Seigneur
Jésus-Christ, ne se trouve
qu'en Matthieu 1,1. La
généalogie de Jésus, en
Matthieu, est rattachée à Abraham,
souche élective et dépositaire des
promesses de bénédiction pour la
terre, tandis que Luc la fait remonter par Abraham,
Noé et Adam, jusqu'à Dieu.
Aussi voyons-nous que, dans l'évangile de
Luc, la relation avec Abraham est
considérée comme le droit moral que
les fidèles pouvaient faire valoir pour
avoir part aux bénédictions
auxquelles ils s'attendaient de la part de
Dieu.
C'est dans ce sens que Marie et Zacharie, dans
leurs cantiques de louange, introduisent le nom de
leur « père » Abraham,
la première en rappelant les promesses de
Dieu ; le second, son serment. C'est dans ce
sens aussi que le Seigneur Lui-même rend
raison par deux fois de ses actes de bonté
souveraine et de condescendance, en disant que les
objets de sa grâce étaient
« enfants d'Abraham »
(Luc XIII,
16 ; XIX, 9), et que, dans la parabole
de l'homme riche, II représente Lazare dans
le sein d'Abraham comme étant dans la
jouissance des bénédictions promises.
On n'a pas de difficulté à comprendre
que Luc envisage le fait de la descendance
d'Abraham à un point de vue individuel, sous
le rapport de l'application des
promesses à ceux des enfants d'Israël
qui recevaient Jésus ; le grand coup
d'oeil des dispensations de Dieu ne s'y trouve
nullement.
L'avertissement de Jean-Baptiste aux foules qui
venaient à son baptême se trouve aussi
bien dans l'évangile de Matthieu que dans
celui de Luc. C'était un énergique
appel à la conscience de ceux qui disaient
se repentir.
(Matthieu III, 9 ;
Luc III, 8.) Le Seigneur
Jésus fait une réponse semblable aux
Juifs qui en appelaient à leur descendance
d'Abraham dans le seul passage de l'évangile
de Jean où l'on rencontre le nom de ce
patriarche.
(Jean VIII, 33-58.)
Mais, pour ce qui concerne le nom d'Abraham, on ne
voit nulle part plus clairement la
différence frappante du caractère des
évangiles que dans la comparaison des
passages parallèles,
Matthieu VIII, 11, et
Luc XIII, 28. Les voici en
regard :
MATTHIEU
|
LUC
|
« Et Jésus, l'ayant
entendu, s'en étonna, et dit
à ceux qui le suivaient : En
vérité, je vous dis :
je n'ai pas trouvé, même en
Israël, une si grande foi. Et je vous
dis que plusieurs viendront d'orient et
d'occident, et s'assiéront avec
Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume
des cieux ; mais les fils du royaume
seront jetés dans les
ténèbres de dehors :
là seront les pleurs et les
grincements de dents. »
(Matthieu VIII, 10-12.)
|
« Et Jésus leur
dit : ... Là seront les pleurs
et les grincements de dents, quand vous
verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous
les prophètes dans le royaume de
Dieu, mais vous, jetés dehors. Et
il en viendra d'orient et d'occident, et
du nord, et du midi ; et ils
s'assiéront dans le royaume de
Dieu. Et voici, il y a des derniers qui
seront les premiers, et il y a des
premiers qui seront les
derniers. »
(Luc XIII, 28-30.)
|
Luc présente toujours le
côté individuel et
moral, - ce qui fait appel au
coeur et à la conscience de ceux qui
entendent l'évangile. Le passage cité
fait partie de la réponse de Jésus
à la question de ses disciples :
« Seigneur, ceux qui doivent être
sauvés sont-ils en petit
nombre ? » Jésus montre qu'il
en viendra de tous les bouts de la terre, de ceux
qui n'ont aucun droit à la
bénédiction, et qu'ils seront, par
pure grâce, introduits dans la place la plus
excellente. « Les derniers seront les
premiers. » Mais ceux qui ont part
à la bénédiction sont
« ceux qui se
repentent. »
(Luc XIII, 3, 5.) Les
« ouvriers d'iniquité »
seront jetés dehors
(vers. 27, 28).
En Matthieu, on trouve tout autre chose. Dans cet
évangile, l'occasion des paroles de
Jésus est la guérison du serviteur du
centurion romain. Les Juifs et les Gentils sont mis
en contraste ; et Jésus parle
des conseils de Dieu, qui voulait faire entrer des
Gentils d'orient et d'occident dans le royaume des
cieux, à l'exclusion même de plusieurs
de ceux qui, selon la chair, pouvaient se
réclamer du titre d'enfants d'Abraham, et,
par conséquent, de celui de
« fils du royaume. » Le
point de vue est entièrement
dispensationnel.
En Marc, le nom d'Abraham ne se trouve qu'une seule
fois dans le passage que le Seigneur cite
d'Exode III, 6, et qui se trouve
également en
Matthieu XXII, 32, et
Luc XX, 37.
Le caractère distinctif de l'évangile
de Matthieu ressort davantage à mesure que
nous considérons les trois autres noms de
Jésus.
II. L'expression : « Fils de
David, » ou quelque chose
d'équivalent, - tel que :
« son père David »
(Luc I, 32), ou « la
semence de David »
(Jean VII, 42), - est employée
en rapport avec notre Seigneur
Jésus-Christ : en Matthieu, 9
fois ; en Marc, 3 fois ; en Luc, 4
fois ; en Jean, 1 fois.
De ces neuf passages de Matthieu, trois trouvent
leurs parallèles en Marc et Luc,
savoir : le cri des aveugles sur le chemin de
Jérico (
Chap. XX, 30, 31), et la question
que Christ adresse aux Pharisiens, en citant le
Psaume CX ; seulement,
d'après la manière
caractéristique dont Matthieu raconte
l'incident, on voit dans son évangile seul
que le Seigneur force les pharisiens
eux-mêmes de confesser que le Christ est
« fils de David. »
(Matthieu XXII, 43.)
Le quatrième passage de Luc est celui que
nous avons cité plus haut : c'est
l'ange Gabriel qui, annonçant à la
Vierge Marie la naissance de Jésus,
ajoute : « Le Seigneur Dieu lui
donnera le trône de David son
père. »
Dans la partie de l'évangile de Matthieu qui
y correspond, c'est Joseph qui est appelé
« fils de David ; » c'est
lui, non pas Marie, qui est en scène, et les
communications divines y sont faites à lui
seul, selon la règle habituelle des
Écritures et de la loi mosaïque, de
faire suivre les généalogies par les
descendants mâles. Matthieu suit l'ordre
juif ; Luc traite des faits moraux.
Pour le sujet qui nous occupe, il est d'une
importance capitale de remarquer que l'on trouve
encore six passages en Matthieu où
Jésus est appelé
« fils de David, » tandis que
dans des passages correspondants des autres
évangiles, quand ils existent, cette
expression manque totalement. Ces six passages
sont :
Chap. I, 1 : Le titre du
Seigneur Jésus en rapport avec sa
généalogie.
Chap. IX, 27 : Le cri des deux
aveugles ; cet incident n'est pas
rapporté dans les autres
évangiles.
Chap. XII, 23 : la confession
de toutes les foules lors de la guérison
d'un aveugle-muet.
Chap. XV, 22 : La prière
de la femme cananéenne.
Chap. XXI, 9,
15 : Le cri de joie des foules
sur le chemin, et des enfants dans le temple
lorsque Jésus entra dans Jérusalem
comme roi de Sion, monté sur un ânon.
(Zacharie IX, 9.)
Ce dernier passage est d'autant plus
remarquable, qu'en Matthieu seul, les louanges sont
attribuées, et cela par deux fois, au FILS
de David. En Marc XI, 10, il est dit :
« Béni soit le royaume de notre
père David [le royaume] qui
vient, » mais en Matthieu c'est le Fils
de David qui est mis en évidence. Il est bon
d'observer en outre que Matthieu et Jean citent la
prophétie de Zacharie, qui rappelle le
Psaume II, où les deux titres de
« fils » et de
« roi » sont associés
d'une manière si remarquable :
« Moi, j'ai sacré mon Roi sur
Sion, la montagne de ma sainteté. Je
déclarerai l'ordonnance :
l'Éternel m'a dit : Tu es mon Fils, je
t'ai aujourd'hui engendré. »
(Psaume II, 6,7.)
III. Jésus s'appelle lui-même
« Fils de
l'homme, » en
Matthieu, 31 fois ; en Marc, 14 fois, en Luc,
25 fois ; en Jean, 12 fois.
Tous les passages de Marc et presque tous ceux de
Luc ont leurs parallèles en Matthieu. Ceux
qui se trouvent dans Luc seul
(VI, 22 ;
XII, 8 ;
XVII, 22 ;
XVIII, 8 ;
XXI, 36 ;
XXII, 48) ont tous une portée
morale ; tandis que ceux qui sont uniques en
Matthieu ont tous une portée
dispensationnelle, c'est-à-dire qu'ils se
rapportent à l'accomplissement des
prophéties ou au développement des
conseils de Dieu. Ils sont au nombre de huit :
X, 23 ;
XIII, 37,
41 ;
XVI, 13,
28 ;
XIX, 28 ;
XXIV, 30 ;
XXV, 31.
Nous aurons à revenir sur plusieurs de ces
passages, et surtout sur
XVI, 13, l'un des plus
importants ; il suffit, pour le moment de
relever deux expressions de Matthieu, qui ne se
rencontrent nulle part ailleurs :
« Le Fils de l'homme venant dans son
royaume »
(Chap. XVI, 28) ; et
« le Fils de l'homme assis sur le
trône de sa gloire. »
(Chap. XIX, 28, et
XXV, 31.) En Luc, cette gloire est
rapportée par le Seigneur à ceux
qu'il associe à Lui-même en
grâce : « Et moi, je vous
confère un royaume comme mon Père
m'en a conféré un, afin que vous
mangiez et que vous buviez à ma table dans
mon royaume, et que vous soyez assis sur des
trônes, jugeant les douze tribus
d'Israël. »
(Luc XXII, 29, 30. Comparez aussi
XII, 32,
37, et enfin la réponse du
Seigneur au pauvre brigand mourant,
XXIII, 42, 43.)
Nous avons déjà remarqué
quelque chose de semblable en
traitant de l'emploi du nom d'Abraham dans les
évangiles.
Oh ! que cette grâce de notre adorable
Seigneur et Maître est infinie ! Il ne
veut pas être seul dans sa gloire. Il associe
à Lui ses rachetés. Est-ce que son
exhortation ne fait pas déjà
tressaillir votre coeur, cher lecteur
croyant : « A celui qui vaincra, je
lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon
trône, comme moi aussi, j'ai vaincu et je me
suis assis avec mon Père sur son
trône ? »
(Apocalypse III, 21.)
IV. Ce que le Saint-Esprit avait en vue dans
l'évangile de Jean, nous est
expliqué dans le chapitre
XX, verset 31, où il est
dit : « Ces choses sont
écrites afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et
qu'en croyant vous ayez la vie par son
nom. » II n'est donc pas étonnant
que, dans cet évangile, Jésus soit
constamment appelé « Fils de
Dieu. » Des trois autres
évangiles, c'est toujours dans Matthieu que
cette expression se trouve le plus souvent. On la
rencontre en Matthieu, 9 fois ; en Marc, 5
fois ( y compris
chap. XIV, 61), et en Luc, 4
fois.
À la réserve du titre
général de l'évangile de Marc
(chap. I, 1), et de l'annonciation de
l'ange Gabriel à Marie
(Luc I, 35), tous ces passages de
Marc et Luc ont leurs parallèles en
Matthieu. Il faut cependant remarquer que la
confession que font les démons de la
divinité de Jésus ne se trouve qu'une
fois en Matthieu
(chap. VIII, 29), tandis qu'elle est
répétée en Marc et en Luc.
(Marc III, 11 ;
V, 7 ;
Luc IV, 41 ;
VIII, 28). Au
contraire, la confession de ceux
qui étaient dans la nacelle lorsque
Jésus apaisa le vent et les vagues :
« Véritablement tu es le Fils de
Dieu, » ne se trouve qu'en Matthieu seul.
(Chap. XIV, 33.)
Lorsque Jésus comparaît en jugement
devant le sanhédrin, quand II est sur la
croix, et lorsqu'il rend l'esprit, c'est surtout
Matthieu qui appuie sur le fait qu'il était
Fils de Dieu. Cet évangéliste nous
fait voir par quatre fois ce témoignage
rendu au Seigneur, de bon gré ou de mauvais
gré. Marc ne le mentionne que deux fois dans
son récit de ces scènes solennelles,
Luc et Jean une fois seulement. C'est là un
fait très-important quant à ce qui
distingue spécialement l'évangile de
Matthieu.
Reste encore un passage, le plus important de tous,
pour le sujet qui nous occupe, et sur lequel nous
espérons revenir plus tard, - celui
où Jésus parle pour la
première fois du mystère de
l'Église.
(Chap. XVI, 18.) Le passage a bien
son parallèle dans les évangiles de
Marc et de Luc, mais tout ce qui se rapporte
à l'Église et au Royaume y est
laissé de côté. Ce qui est du
plus haut intérêt, c'est que le
Saint-Esprit a réuni, dans ce seul et
même passage de Matthieu, les deux noms de
Jésus : « Fils de
l'homme, » et « Fils de
Dieu. »
(Matth. XVI, 13,
16.)
Nous avons déjà remarqué la
manière dont Luc fait voir que le bonheur et
la gloire de la position exaltée du Sauveur
ressuscité sont étendus à ceux
qui croient en Lui. Grâce ineffable ! la
relation de « fils de
Dieu » n'y fait pas exception. En
Luc XX, 36, cette expression est
appliquée par Jésus Lui-même
aux croyants : « Ils sont fils de
Dieu, étant fils de la
résurrection. » Ne
reconnaît-on pas là ces
« paroles de grâce » qui,
sortant de la bouche du Seigneur, ont frappé
d'étonnement ses auditeurs dans la synagogue
de Nazareth ? N'est-ce pas là le
même Sauveur qui épanchait son coeur
plein d'amour en appelant Zachée, et la
pauvre infirme, fils et fille d'Abraham ?
Combien la grâce de Dieu est
illimitée ! Jésus est venu comme
le Fils de Dieu, non-seulement pour bénir
les enfants d'Abraham, et, par leur moyen, toute la
terre, mais encore pour faire connaître sa
relation avec le Père, de telle sorte
qu'« à tous ceux qui l'ont
reçu, II leur a donné le droit
d'être enfants de Dieu, savoir à ceux
qui croient en son nom. »
(Jean I, 12.) Puis, par sa mort, II
veut rassembler en un les enfants de Dieu
dispersés.
(Jean XI, 52.) Et Dieu envoie dans le
coeur de ses enfants, l'Esprit de son Fils
criant : « Abba,
Père. »
(Galates IV, 6.)
Nous espérons que ce coup d'oeil rapide
jeté sur les évangiles, aura fait
ressortir la place unique qu'occupe parmi eux
l'évangile de Matthieu, et pourquoi on peut
s'attendre à ne trouver que là ce qui
se rapporte aux dispensations de Dieu, et, par
conséquent, au « Royaume des
cieux ; » car ce terme n'est
employé que par Matthieu. Si Dieu le permet,
nous examinerons, dans notre prochain article, la
manière dont le Seigneur présenta le
Royaume à
Israël.
En terminant, disons un mot sur la
différence des expressions
« Royaume des cieux, » et
« royaume de Dieu. » La
comparaison attentive des passages
parallèles dans les évangiles,
montrera que très-souvent on peut substituer
l'une de ces expressions à l'autre sans
altérer le sens du passage. Mais
« royaume des cieux »
fait penser au siège de l'autorité
qui est exercée ; c'est un état
de choses sur la terre, mais ce sont les cieux qui
règnent, - « le Dieu des
cieux, » - et c'est le Fils de l'homme
qui exerce l'autorité. L'expression
« royaume de Dieu »
est plus générale et met en
évidence celui qui règne,
duquel le Royaume tire son existence et son
caractère. L'apôtre Paul pouvait
prêcher le Royaume de Dieu et dire qu'il
était justice et paix et joie dans
l'Esprit-Saint.
(Romains XIV, 17.)
On a confondu quelquefois ces deux expressions avec
« l'Église. » II suffira
peut-être de dire ici que l'Église est
la maison de Dieu
(Éphésiens II,
21 ;
1 Timothée III, 15) ;
Christ, le Fils, la bâtit (
Matthieu XVI, 18). N'est-il pas
évident que la maison d'un roi est toute
autre chose que son royaume ? Cela ne touche
pas le fait que celui qui bâtit la Maison est
le même que celui qui est établi comme
Roi dans le Royaume.
PENSÉES
Rien n'a manifesté l'état
réel du monde comme la croix de
Christ.
Pour l'apôtre Paul, le fait d'être
en Christ le délivrait aussi bien de
sa justice propre que de ses péchés.
POÉSIE
« VOUS AVEZ REÇU
GRATUITEMENT, DONNEZ GRATUITEMENT. »
Connaissez-vous ce Dieu, dont le
plus grand délice
Est de donner toujours, de donner
constamment :
Qui dit : Voici le jour, voici l'heure
propice ;
Je donne à qui le veut, même au plus
faible enfant ?
Savez-vous que c'est lui qui donne avec
largesse
La pluie et le soleil, les fertiles saisons,
Qui pare la nature avec tant de richesse,
Fait mûrir ces beaux fruits et dore nos
moissons ?
Il dispense à tout homme, et vie, et
nourriture,
II pourvoit chaque jour à ses moindres
besoins ;
II soigne avec amour sa faible créature,
II nous entoure enfin de ses plus tendres
soins.
Mais écoutez : voici le don le plus
sublime
Qui nous révèle à tous le
divin donateur,
Le don qu'il nous fallait pour sortir de
l'abîme
Et qu'il offre à présent à
tout pauvre pécheur :
C'est celui de son Fils, envoyé sur la
terre,
C'est le don de Jésus, ce Sauveur
précieux,
Qui descend pour chercher l'homme dans sa
misère
Et l'introduire ensuite, avec Lui, dans les
cieux.
Pécheurs, si vous croyez cette bonne
nouvelle
Vous avez ici-bas la vie et le bonheur
Et là-haut, près de Lui, dans la
gloire éternelle,
Vous porterez un jour l'image du Sauveur.
C'est Dieu, vous le voyez, qui donne en
abondance
Sans se lasser jamais, dans son fidèle
amour,
Et qui nous laisse, à nous, le
privilège immense
De donner comme lui, de donner en retour.
Tout recevoir de Dieu, du Dieu qui sauva
l'homme,
Se donner tout à lui, se dévouer aux
saints,
C'est la règle d'amour, la loi de son
royaume :
Recevoir et donner, - quels préceptes
divins !
A. S.
PAIX EN CROYANT VII
RÉPONSE A. QUELQUES QUESTIONS
Cher ami,
Vous trouverez, ci-inclus, une lettre que vous
adresse l'ami dont je vous ai parlé
dernièrement. Que le Seigneur en
bénisse la lecture pour vous !
Puissiez-vous être encouragé à
mettre toute votre confiance en
Jésus. Il a certainement assez fait et assez
souffert pour gagner entièrement tous les
coeurs.
Je suis heureux d'apprendre que votre soeur a
trouvé la paix. Dans la lettre qui me
l'annonce, vous me posez différentes
questions. Je vais les reprendre par ordre et y
répondre, autant que possible, avec les
paroles mêmes de Dieu, selon que le Seigneur
me donnera de le faire.
1re Question. Dieu nous
aime-t-il, que nous croyions ou non ? Ou bien
nous aime-t-il seulement quand nous
croyons ?
Réponse. « En ceci est
l'amour, - non en ce que nous, nous ayons
aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima, et
qu'il envoya son Fils pour être la
propitiation pour nos
péchés »
(1 Jean IV, 10).
« Dieu constate son amour à lui
envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore pécheurs. Christ
est mort pour nous »
(Romains V, 8).
« Mais Dieu, qui est riche en
miséricorde, à cause de son grand
amour dont il nous a aimés, - alors
même que nous étions morts dans nos
fautes, nous a
vivifiés ensemble avec le
Christ. »
(Éphésiens II, 4,
5.)
2e Question. Puis-je dire que
j'ai la foi au sang de Jésus, aussi
longtemps que je ne puis pas affirmer que j'ai
été lavé de tous mes
péchés dans ce sang ?
Réponse. Le brigand mourant
n'avait-il pas la foi en Jésus, lorsqu'il
dit : « Seigneur, souviens-toi de
moi quand tu seras entré dans ton
royaume ? s Mais aurait-il pu dire
alors : « Je suis lavé dans
le sang de Christ ? » Quand nous
avons confiance en un médecin, nous nous
adressons à lui et nous prenons ses
remèdes, avant de pouvoir dire :
« II nous a guéris de nos
maladies. » Dire en
sincérité : « Le sang
de Christ m'a lavé de mes
péchés, » c'est de
l'assurance. Se confier en ce sang comme au
remède infaillible,
miséricordieusement préparé de
Dieu pour les effacer, c'est de la foi. La
relation entre ces deux dispositions, c'est que
Dieu dit que, si nous avons l'une, nous avons droit
à l'autre. Si je m'attache vraiment à
Jésus, comme à ma seule
espérance, à mon seul refuge, et que
je croie que son sang est pleinement efficace pour
ôter mon péché, Dieu, dit
que le sang l'a ôté, et
c'est assurément mon heureux
privilège de le dire aussi.
3e Question. Ce n'est pas
la foi qui nous sauve, n'est-ce pas ?
C'est Jésus ; et tout ce que nous avons
à faire, c'est de le recevoir.
Réponse. Sans doute. La foi en
elle-même n'a aucune efficace. Si ce que
l'on croit n'était pas vrai, à
quoi servirait-il de croire ? Et c'est dans
l'objet de la foi, c'est en
Celui en qui nous croyons, c'est en Jésus
que réside toute la vertu salutaire. Croire,
c'est uniquement recevoir Jésus ; et
n'est-ce pas une chose bien étrange, qu'il
faille tant de peine pour nous engager à le
recevoir ? « Cette parole est
certaine et digne de toute acceptation, que le
Christ Jésus est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs »
(1 Tim. I, 15).
4e Question. Jésus
n'est-il pas toujours devant le trône de
Dieu ?
Réponse. Il s'y est assis.
« Ayant fait par lui-même la
purification des péchés, il s'est
assis à la droite de la Majesté dans
les hauts lieux. »
(Hébreux I, 3.)
5e Question. Son sang n'est-il
pas là comme un sacrifice pour le
péché ?
Réponse. « Non avec le sang de
boucs et de veaux, mais avec son propre sang,
II est entré une fois pour toutes dans
les lieux saints, ayant obtenu une
rédemption éternelle »
(Hébr. IX, 12).
« Jésus, lequel Dieu a
présenté pour propitiatoire par la
foi en son sang
(Romains III, 25).
6e Question. Si je vais
à Dieu comme un pauvre pécheur, en
m'appuyant sur ce sacrifice, Dieu ne me
recevra-t-il pas ?
Réponse. « De là vient
aussi qu'il peut sauver entièrement ceux
qui s'approchent de Dieu par lui,
étant toujours vivant pour
intercéder pour eux »
(Hébr. VII, 25).
« Dieu me recevra-t-il ? »
demandez-vous. N'est-ce pas Dieu qui vous a
supplié et qui vous supplie encore de croire
à son amour, de saisir
Jésus comme votre Sauveur et de jouir d'une
paix et d'un repos parfaits ? « Nous
sommes donc ambassadeurs pour Christ, Dieu, pour
ainsi dire, exhortant par notre moyen ;
nous supplions pour Christ : Soyez
réconciliés avec Dieu »
(2 Corinthiens V, 20). Peut-il rester
des doutes sur sa bonne volonté, quand il
envoie ainsi une ambassade de paix, pour
demander instamment une
réconciliation ?
Vous dites encore : « Je ne puis
pas présenter un seul mérite, car
plus je me connais, plus je vois de mal en
moi. » Si donc vous n'avez pas un seul
mérite qui vous soit propre, vous serez
sûrement satisfait du salut plein et parfait
qui se trouve en Jésus et en son sang
expiatoire. Dieu TOUS offre ce salut avec
Jésus lui-même, le plus riche
don et la preuve la plus
signalée de son amour. Ne regardez plus du
tout à vous-même. Laissez
entièrement de côté tout ce
qu'il y a de bon et de mauvais en vous, pour
arrêter vos yeux sur l'excellence de
Jésus, en qui Dieu a tellement mis son
plaisir qu'il agrée l'homme le plus coupable
et le plus vil qui vient à lui en s'appuyant
sur le nom, sur le sang, sur l'oeuvre accomplie
par ce par/ait et unique Sauveur.
Mais je dois terminer. Ne pensez pas que vos
nombreuses questions sur un objet aussi vital et
aussi important, puissent jamais
« m'ennuyer ou m'importuner. »
Dieu veuille seulement bénir pour la paix de
votre âme les réponses qu'il m'a
donné de vous faire. Alors surtout, je ne
trouverai pas qu'elles me donnent trop de peine.
Rappelez-moi au souvenir de votre soeur, avec
laquelle nous nous réjouissons
sincèrement. Veuille le Seigneur lui
accorder la grâce de continuer à se
reposer simplement sur Jésus et à le
suivre consciencieusement, y étant
contrainte par son amour. Et au moment où
vous recevrez ces lignes, puisiez-vous aussi
partager sa joie.
Votre, etc.
P. S. Je vous ai fait copier le cantique
ci-inclus. Peut-être ne le connaissez-vous
pas. Il me semble répondre à
quelques-unes de vos questions. Le Seigneur vous
donne de pouvoir eu adopter les paroles comme
expression de vos propres sentiments.
Ton regard scrutateur, Dieu
créateur du monde
Pénètre toujours en tous
lieux ;
Il n'est point ici-bas de retraite profonde
Qui puisse soustraire à tes yeux.
Tu sondes tout en moi, tu connais toute chose,
Les moindres replis de mon coeur,
Tu mets à découvert et le mal et sa
cause ;
Tout est connu de toi, Seigneur.
Si moi, faible et pécheur, je supporte avec
peine
Le mal que je découvre en moi,
Combien ne dois-je pas être un objet de
haine,
0 Dieu trois fois saint, devant toi !
Mais Jésus intervient dans sa parfaite
grâce,
Et son sang pur et précieux
Efface mes péchés par sa sainte
efficace
Et me rend net devant tes yeux.
Tu me vois en ton Fils, désormais c'est ma
place,
Voilà mon lieu de
sûreté ;
Là, je puis rencontrer le regard de sa
face,
Jouir de sa douce
clarté ;
Du pouvoir de Satan, mon âme est
affranchie ;
Christ me délivre du
péché ;
Je comprends maintenant ma position
bénie :
Je puis en Lui vivre caché.
O mystère d'amour, digne de Dieu
lui-même
Et que Dieu révèle à la
foi :
Christ a pris mes péchés, et sa
grâce suprême
Vient mettre sa justice en moi.
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