Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. II
DEUXIÈME ANNÉE 1875

«  PERSONNE NE ME L'AVAIT JAMAIS DIT  »

Comme je passais un jour près d'un campement de bohémiens, je m'aventurai au milieu d'eux et leur achetai quelques petits objets en bois de leur fabrication. J'appris ainsi qu'un des leurs était malade et demandai la permission de le voir.
- Avez-vous l'intention de lui parler de religion? demanda le père du malade.
- Non.
- De quoi donc?-
- De Christ.-
- O  ! en ce cas, vous pouvez aller; seulement, si vous pariez de religion, je mets le chie n à vos trousses.

Sous la tente, je trouvai un pauvre garçon alité, tout seul et évidemment arrivé au dernier période d'une consomption. Les yeux étaient fermés et ses traits offraient déjà l'image de la mort. Je me penchai à son oreille et murmurai doucement ces mot  :   Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle  » Je répétai lentement ces paroles cinq fois, sans que le moindre signe pût me faire croire que le malade les eût même entendues. À la sixième fois, il ouvrit les yeux et sourit, en murmurant, à ma grande joie  :   Et je ne l'avais pas remercié  ! Mais personne ne me l'avait jamais dit! Avoir fait cela pour un pauvre garçon bohémien  ! Combien je le remercié  ! Je vois, je vois  ! Je Le remercie de tout mon coeur    »

Il ferma les yeux avec une expression d'intense satisfaction, et m'agenouillant près de lui, je rendis grâces à Dieu. Ses lèvres remuèrent de nouveau; je saisis ces paroles:   C'est cela  » Les autres furent perdues pour moi.

Lorsque je revins le jour suivant, j'appris que le cher enfant était mort (ou plutôt s'était endormi en Christ) onze heures après mon départ. Son père me dit qu'il avait été très-paisible et avait eu une   fin convenable  » II n'y avait ni Bible ni Testament dans le campement, je laissai en partant un exemplaire de chacun à ces pauvres gens. Ils me souhaitèrent une   bonne chance  » et me donnèrent un petit paquet de brochettes que a l'enfant  » avait taillées.

Cher ami, encore inconverti, je m'adresse à vous. C'était probablement la première fois que ce cher enfant avait entendu parler du salut de Die u; avec une foi qui ne raisonnait pas, il crut Dieu sur parole, et, de sa bouche mourante, lui rendit grâce de ce qu' «Il a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle  » Dieu a été satisfait par l'oeuvre parfaite que le Seigneur Jésus-Christ a accompli  ; ce pauvre -arçon crut simplement à cet amour de Dieu qui a donné son Fils, et le résultat fut un salut instantané et éternel. En quelques heures il avait échangé ce misérable campement de bohémiens contre le Paradis de Dieu où il fait l'expérience que Dieu est aussi vrai que sa parole. Si vous n'avez pas saisi dans votre coeur le moyen que Dieu a trouvé pour sauver des pécheurs perdus, vous êtes à l'extrême bord de cette mort que l'Écriture appelle   la seconde mort, l'étang de feu et de soufre  » Mais   la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes  » Continuerez-vous donc à marcher tête baissée jusqu' «au grand trône blanc »> et de là   au feu qui ne s'éteint point  » Ou bien voulez-vous vous arrêter, saisir la grâce qui vous est offerte, et, comme ce pauvre enfant, en remercier Dieu  ?

Cher ami chrétien, Dieu nous garde que personne de ceux qui nous entourent puisse jamais dire, quant aux réalités éternelles, ces paroles accusatrice  :  « Personne ne me l'a jamais dit !»


LE ROYAUME DES CIEUX
II
LE ROI, - FILS DE L'HOMME

Les promesses que Dieu fit à Abraham et à David, renferment le germe de toutes les révélations subséquentes. Ces dernières ne font que développer les détails des conseils de Dieu et le mode de leur accomplissement, sans rien changer à son premier dessein. À mesure que s'approchait le temps où Dieu voulait réaliser ses promesses, II en donnait à son peuple une intelligence plus nette, afin de former le coeur des fidèles par l'attente de ce qu'il allait faire. Du côté de Dieu, tout était arrêté depuis le commencement ; mais l'homme devait être mis à l'épreuve de toute manière, afin de montrer qu'il était incapable, soit d'amener la bénédiction, soit de la garder. Cela une fois compris, le coeur se tourne vers Dieu et trouve en Lui son repos et son unique ressource.

L'histoire de Salomon, qui succéda à son père David sur le trône du royaume, montre qu'il était loin d'être « le fils » promis à David. Il fut donné à Salomon de bâtir le temple de Dieu à Jérusalem, mais dans sa vieillesse il bâtit aussi des hauts lieux aux idoles des nations environnantes ; c'est pourquoi Dieu déchira le royaume d'entre les mains de son fils Roboam, ne lui laissant que deux tribus pour l'amour de David. Pendant quatre siècles Dieu supporta son peuple, l'avertissant et le sommant par ses prophètes ; mais il refusa d'écouter, et à la fin Dieu le livra entre les mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone. La royauté fut ôtée à la famille de David ; et Dieu, tout en se réservant le gouvernement suprême, confia le pouvoir sur la terre aux mains des Gentils. Prenant alors le nom de « Dieu des cieux, » II veut que Nébucadnetsar reconnaisse que « les cieux dominent. » Puis, à ce moment même, II déclare à son serviteur Daniel quelle sera l'histoire future des royaumes terrestres qui devaient se succéder dans le cours des siècles.

Au chapitre VII, le prophète Daniel raconte comment Dieu lui fit voir, en songe, la succession des royaumes qui devaient dominer sur la terre : « Je regardais, ajoute-t-il, jusqu'à ce que l'Ancien des jours s'assît sur son trône ; que le jugement se tînt et que les livres fussent ouverts ....
Et voici comme le Fils de l'homme qui venait avec les nuées des cieux ; et il vint jusqu'à l'Ancien des jours et se tint devant lui. Et il lui donna la seigneurie et l'honneur et le règne ; et tous les peuples, les nations et les langues le serviront : sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera point détruit. »

Dieu montrait d'avance à son serviteur Daniel que l'homme, mis à l'épreuve sous tous les rapports, ayant été pesé dans la balance, avait été trouvé léger. Dieu avait calculé son règne et y avait mis fin. (Comparez Daniel V, 26, 27.) C'est alors que le règne est donné à ce personnage céleste qui se tenait devant l'Ancien des jours et qui, chose merveilleuse, était comme un Fils d'homme. C'était bien celui dont il est dit en Jean I, 1 : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu ; » car, au verset 22 du même chapitre VII de Daniel, le titre d'« Ancien des jours » lui est appliqué. Nous y lisons que « l'Ancien des jours vint, » tandis qu'au verset 13, c'était le Fils de l'homme qui vint. Par cette expression le Saint-Esprit montre que, dans ces deux passages, il s'agit de la même personne. Nous le retrouvons aussi dans l'Apocalypse (chap. I, 14), avec le trait caractéristique de l'Ancien des jours : « Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige. » (Comparez Daniel VII, 9.) On se demande alors comment il avait la forme d'un « fils d'homme. »

Si l'Écriture avait dit simplement qu'il avait la forme d'un homme, on se serait rappelé le verset 26 du premier chapitre de la Genèse, où il est dit que Dieu fit l'homme à sa ressemblance, mais l'expression « Fils d'homme, » implique qu'il était né de femme, et cela sur la terre même. Chose merveilleuse que de trouver dans le ciel, et « venant avec les nuées des cieux, » quelqu'un qui portait en lui le caractère d'un homme né de femme ! Dieu soulevait ainsi un coin du voile qui recouvrait les mystères dont une révélation partielle avait déjà rempli de joie et d'espérance tous les coeurs qui s'étaient attachés à sa parole. Dieu montrait d'avance, dans la gloire du ciel et dans la place d'autorité suprême, Celui qui était à la fois « la semence de la femme qui devait briser la tête du serpent » (Genèse III, 15) ; - la « semence » d'Abraham, en qui toutes les nations de la terre devaient être bénies (Genèse XXII, 18) ; - et, finalement, « la postérité » de David, qui serait « un de ses fils, » que Dieu devait établir dans sa maison et dans son royaume à jamais, et dont le trône serait affermi pour toujours. ( 1 Chroniques XVII, 14.)

Nous avons déjà vu que la résurrection de Christ d'entre les morts, était indispensable pour qu'il pût « régner en justice » comme Fils de David. (Ésaïe XXXII, 1.) Le chapitre VII de Daniel va plus loin ; il nous montre le Fils de l'homme, non-seulement ressuscité, mais monté dans le ciel ; ainsi que Jésus le dit à Nicodème : « Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, savoir le Fils de l'homme qui est dans le ciel. » (Jean III, 13. ) Voilà aussi pourquoi Jésus disait aux disciples sur la route d'Emmaüs : « O gens sans intelligence et lents de coeur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire. » (Luc XXIV, 25, 26.) L'apôtre Paul aussi, résume devant le roi Agrippa, ce que Moïse et les prophètes avaient annoncé devoir arriver, savoir : « qu'il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations. » (Actes XXVI, 22, 23. ) Le chemin des souffrances et de la mort était donc celui de la gloire, par le moyen de la résurrection.
La remarquable prophétie de Daniel VII, 13, 14, nous montre, en outre, que la domination est donnée au Fils de l'homme dans le ciel. C'est ce qui a lieu lorsque les royaumes du monde sont jugés à cause de leur iniquité ; alors passe tout ce qui, dans son caractère, est terrestre, et le royaume qui dure à toujours prend son origine dans le ciel même. Lorsque Dieu accomplit ses promesses, II le fait d'une manière digne de Lui. Tout ayant manqué sur la terre, Dieu introduit quelque chose de céleste qui ne peut jamais être altéré. « Le premier homme est tiré de la terre, - poussière ; le second homme est venu du ciel. » ( 1 Corinthiens XV, 47. )

C'est ce « second homme, » Jésus, qui est le sujet de notre étude ; nous avons encore à voir ce qui se rattache à la gloire de sa personne.
L'introduction du Fils de l'homme dans le ciel devient la source d'un genre de bénédictions tout nouveau, sur lequel les Écritures de l'ancienne alliance avaient gardé le silence, savoir : que dès que le Fils de l'homme paraîtrait sur la terre, où il doit plus tard exercer l'autorité suprême, il y aurait aussi sur la terre une anticipation spirituelle de la gloire céleste du royaume, selon son origine céleste et son divin caractère moral. Au point de vue de l'homme, le Seigneur Jésus devait être rejeté et crucifié, car sa mort était nécessaire pour ôter le péché et pour établir le royaume en justice, et par conséquent la manifestation glorieuse du royaume devait être renvoyée à plus tard. Mais au point de vue de Dieu, « le royaume des cieux » s'était approché des hommes, du moment que le « Roi » s'était présenté à eux ; dès lors aussi, tous ceux qui croyaient en Lui, entraient dans ce royaume et en jouissaient.

Quand donc le Seigneur commence à prêcher « la parole du royaume » dans les villes et les villages de la Galilée, II parle du « royaume des cieux, » et du caractère moral de ce royaume, non pas des bénédictions terrestres qui doivent en accompagner l'établissement final et glorieux sûr la terre.
Nous possédons ainsi la clef pour comprendre la portée de l'expression : « le royaume des deux. » Tous les desseins de la grâce de Dieu en faveur des hommes, - desseins qui avaient leur source en Dieu et leur accomplissement en Christ, - devenaient aussitôt la portion et le lot de ceux qui croyaient la parole du royaume que Christ annonçait.

Or, Christ révélait Dieu comme Père. C'était là une des conditions du « royaume, » d'après la promesse ( 1 Chroniques XVII, 13) : « Je lui serai père et il me sera fils ; » - mais c'était une communication toute nouvelle pour la terre, indiquant nécessairement que Dieu cherchait une famille parmi les hommes. Dieu parlait, et se faisait connaître dans la personne du Fils. Par suite de cette révélation nouvelle, les croyants se trouvaient, de fait, introduits dans une relation nouvelle avec Dieu, - celle d'enfants.

Or, il est évident, que Dieu ne pouvait pas établir cette relation aux dépens de sa sainteté ; il était essentiel que le caractère de Dieu fût maintenu dans son intégrité. Aussi voyons-nous dans l'évangile de Matthieu que les choses sur lesquelles le Seigneur insiste dans ses premiers discours, mettent en saillie la justice de Dieu et la perfection du Père, comme puissance morale pour former le caractère de tous ceux qui entraient dans le royaume des cieux. Il dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux ; » puis, « cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice » (Matthieu V, 20 ; VI, 33) ; et encore : « Vous, soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. » ( Matthieu V, 48. )


Avant de quitter le chapitre VII de Daniel, il est intéressant de signaler un autre point sur lequel l'Esprit de Dieu insiste ". c'est que le Fils, de l'homme n'est pas seul à régner dans son royaume ; des saints Lui sont associés. Il est dit (verset 18) : Les saints du Souverain recevront le royaume et posséderont le royaume jusqu'au siècle et au siècle des siècles. » Avec cela s'accorde ce que nous lisons en Apocalypse V, 10 : a Tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu ; et ils régneront sur la terre. » Et ailleurs : « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec Lui. » (2 Timothée II, 12. ) Les saints du Seigneur sont dans le royaume comme des rois, - associés à Christ dans son règne. « II nous a faits un royaume, - des sacrificateurs pour son Dieu et Père. » (Apocalypse I, 6. ) C'est là un fait important, quand nous le considérons en rapport avec la position actuelle des enfants de Dieu ; un fait, d'ailleurs, bien propre à animer leurs coeurs d'une espérance glorieuse, tandis qu'ils traversent la terre comme « une sacrificature royale ? » (1 Pierre II, 9), tout en souffrant des opprobres pour le nom de Christ. L'Esprit prophétique a bien indiqué à l'avance toutes ces choses, mais ce sujet n'est pas traité dans l'évangile de Matthieu, qui s'occupe plus spécialement du « présent siècle, » jusqu'à sa « consommation. » (Chapitre XXVIII, 20.)


PAIX EN CROYANT
V
D'OÙ VIENT LE DÉSIR DE CROIRE EN JÉSUS ?

Cher ami,
En relisant votre lettre du..., je me suis demandé si les points sur lesquels je me suis arrêté étaient bien ceux qui répondaient à votre état d'âme. D'autres parties m'ont frappé dans ce que vous m'écriviez, et je viens m'en entretenir avec vous.
« J'avais eu l'espoir, » dites-vous, « de vous annoncer que mon âme avait trouvé la paix par le sang de Christ ; mais voilà plus d'un mois que ma conscience a été réveillée, et je suis encore dans le même état. » À ce sujet vous exprimez une vive inquiétude et même de l'effroi. D'où proviennent, mon cher ami, cette inquiétude, ce désir de posséder la paix, et la connaissance que c'est par le sang de Christ seul que vous la trouverez ?

Tout cela ne serait-il pas un signe de l'oeuvre de l'Esprit eu vous ? Au lieu donc d'être abattu par ces paroles : « C'est par l'Esprit que la vérité est reçue, » soyez reconnaissant pour ce que l'Esprit vous a déjà enseigné, et encouragé par l'espoir de recevoir de nouvelles lumières. Votre désir de connaître Christ, d'avoir la paix par son sang, n'est point un désir naturel : Dieu Lui-même l'a produit et le satisfera certainement. En faisant allusion aux longues années que vous avez passées dans le péché, vous tirez quelque consolation et quelque espoir de l'histoire de cette femme (Luc XIII), infirme depuis dix-huit ans, et qui, à la fin, fut guérie par Jésus. « Oh ! si seulement je pouvais me confier en Lui, » vous écriez-vous. Pourquoi, cher ami, ne pas vous confier en Lui immédiatement et de tout votre coeur ? Il est toujours le même Jésus plein de tendresse et de compassion, le même Sauveur dont la puissance guérit cette pauvre femme. À la vérité, il est caché à nos yeux ; mais qu'est-ce qui faisait sortir de Lui la puissance qui guérissait ? C'était la foi et non la vue, et la foi peut encore le saisir quoiqu'il soit invisible.

Mais ne vous confiez-vous pas déjà en Lui ? N'avez-vous aucune confiance en son amour et dans l'efficace de son sang précieux ? Pourquoi donc auriez-vous ce désir ardent de trouver la paix par ce sang, si vous n'étiez persuadé qu'il a quelque valeur, quelque efficacité, quelque vertu qui donne la paix ? Cette persuasion où vous êtes que le sang de Christ peut purifier l'âme, est déjà un commencement de confiance en Lui. Vous pouvez n'en avoir qu'une petite mesure, votre confiance peut être très-faible, mais c'est de la confiance. Or l'Écriture ne fait pas dépendre le salut d'un degré particulier de confiance ou de foi, mais de la mesure, quelle qu'elle soit, que l'Esprit de Dieu en a produit dans l'âme. Que disait la pauvre femme de l'Évangile ? « Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie. » (Matthieu IX, 21.)

Je trouve encore dans votre lettre ces paroles : « Dernièrement, en lisant ou en écoutant l'Évangile, il m'est arrivé plusieurs fois de penser : Oh ! maintenant, je vois clairement que je n'ai qu'à m'abandonner à Jésus. Mais bientôt tout redevient sombre et je me sens de nouveau éperdu et troublé. » Qu'avez-vous donc éprouvé d'abord, en de pareils moments, si ce n'est de la confiance en Jésus ? Si dans la suite, l'obscurité et le trouble reparaissent, c'est que vous ne saisissez pas que c'est là de la foi en Jésus. Au lieu de vous asseoir à ses pieds et de voir tranquillement dans sa parole quel est votre bonheur de pouvoir vous confier en Lui, vous recommencez à sonder votre propre coeur, pour y trouver quelque évidence de la réalité de votre foi. Regardez à Jésus, à Lui seul. Il ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui ; son sang a été répandu pour les plus coupables et purifie de tout péché.

Vous trouverez ci-inclus l'extrait d'une lettre que m'écrivait dernièrement un frère bien-aimé, qui travaille dans l'oeuvre du Seigneur. Puissent ces lignes, par la bénédiction de Dieu, être de quelque utilité pour votre âme.

Votre... ***

(EXTRAIT)
Eau vive et sang purifiant.

Nous avons eu ici, ces jours passés, un touchant exemple de la grâce de Dieu. Une pauvre femme, adonnée à la boisson, se mourait, et, jusqu'à ces dernières semaines, avait refusé toute visite.
Je parvins cependant à la voir, il y a environ un mois, et je m'aperçus bientôt que la Parole atteignait sa conscience. Dès lors, je la vis fréquemment ; son coeur s'attendrissait peu à peu, et, dernièrement, je trouvai en elle le désir d'entendre parler de la grâce en Jésus. J'avais donc de l'espoir. Ce fut une semaine avant sa fin que la lumière pénétra dans son coeur et que l'ombre de la mort fut soudain changée en un matin sans nuages. Dans les intervalles de calme que lui laissaient des souffrances aiguës, après lui avoir lu la fin du chapitre VII de l'Apocalypse, je lui en avais fait apprendre les versets 14 et 15, afin qu'elle pût y penser durant les longues et pénibles veilles de la nuit. J'espérais que le Seigneur lui montrerait pourquoi la multitude en robes blanches était devant « le trône de Dieu. »

Lorsque je la revis, je m'aperçus qu'elle aussi avait été lavée dans ce sang précieux. « Oh ! répétait-elle, n'est-ce pas une chose magnifique ? Aussi blanche que la neige ! Par le sang de l'Agneau ! » Je cherchai alors à diriger ses pensées sur l'amour de Celui qui avait fait jaillir en elle cette source d'eau vive et je lui lus le quatrième chapitre de l'évangile de Jean. Elle raconta plus tard « qu'elle avait vu le Sauveur se tenir si près d'elle, qu'elle ne pouvait faire autrement que de le regarder en face. »

La première fois que je la revis, je fus frappé du changement qui s'était opéré en elle.Une expression d'intelligence céleste illuminait son pauvre visage flétri, et ses paroles, comme toute sa manière d'être, dénotaient une douceur qui était le fruit de la communion avec Christ. Depuis ce moment jusqu'à son délogement qui eut lieu dans l'après-midi du dimanche, une seule parole fut dans sa bouche : c'était pour demander de l'eau vive. Pendant son sommeil même ce mot : « De l'eau vive ! » était sur ses lèvres. « Oh ! disait-elle à la garde qui la veillait, j'avais si soif d'eau vive la nuit dernière. J'en aurais bu si volontiers ! » La garde, croyant qu'elle parlait d'eau ordinaire, lui répondit : « Vous ne devez pas boire de l'eau, chère amie, le docteur l'a défendu. » - « Ah ! répliqua-t-elle, c'est l'eau de la vie que je désire. » La garde avait cru jusqu'alors que toute religion n'était qu'hypocrisie, mais « je vois bien maintenant, dit-elle, que l'amour de Christ est une réalité. » Jamais elle n'avait vu rien de semblable aux deux dernières nuits de la vie de cette pauvre femme.

Dès que l'intensité de ses douleurs le lui permettait, elle ne cessait de parler au Sauveur. Elle le voyait, disait-elle ; et, quand elle ne pouvait pas parler, elle lui faisait signe de venir la prendre. Elle voulait soulever dans ses bras son jeune fils pour lui montrer la gloire qui remplissait la chambre. « Regardez, regardez, » disait-elle à ceux qui l'entouraient ; mais ce que Dieu lui donnait de voir, c'était pour elle seule et non pas pour d'autres. J'étais auprès d'elle une heure avant sa mort ; un sourire céleste reposait sur son visage. Une de ses nièces qui était présente, lui demanda si elle était heureuse. « Oui, ma chère, je suis très-heureuse. » Ce furent ses dernières paroles. Je dus la quitter et, une demi-heure après, elle s'endormit au Seigneur.

CHRIST EST-IL MORT POUR MOI ?

Un cher enfant, à l'état spirituel duquel je m'intéressais vivement, fut péniblement troublé pendant longtemps par cette pensée : « Comment puis-je savoir que Christ est mort pour moi ? » II connaissait une grande partie des vérités que nous révèlent les Écritures, et en avait une intelligence claire et exacte. Le plan du salut lui était très-familier, et, en général, il s'occupait avec beaucoup d'intérêt de tous les sujets religieux. Mais il ne jouissait pas d'une connaissance personnelle de Christ, et ne voyait pas ce qui, dans le Sauveur, le concernait directement. Sa grande et constante difficulté était : « Comment puis-je savoir que Christ est mort pour moi ? »
II plut au Seigneur de se servir d'un incident très-simple pour répondre à la question qui tourmentait ce cher enfant.

Comme je m'entretenais avec lui touchant le salut de son âme, il me dit qu'il avait la certitude que Christ était mort pour les pécheurs, mais qu'il ne savait pas comment s'approprier cette vérité. Il y avait contre la muraille un indicateur des chemins de fer, au bas duquel se lisait cette remarque : « Les enfants au-dessous de six ans ne payent point de place. » J'appelai son attention sur ces mots et lui dis :
- Si tu étais un enfant au-dessous de six ans, n'aurais-tu pas le droit de prendre ta place dans un compartiment quelconque sans rien payer ?
- Certainement.
- Tu n'éprouverais donc aucune difficulté à t'approprier ce qui est dit ici ?
- Assurément, non.
- Au contraire, tu en aurais à ne pas te l'appliquer ; car ce règlement concerne tout enfant au-dessous de six ans, comme s'il était le seul au monde qui fût dans ce cas. Il est vrai que son nom n'y est pas écrit, mais si même son nom s'y trouvait, cela ne l'aiderait pas à s'en faire l'application ? Ne pourrait-il pas y avoir un autre enfant portant le même nom que lui ?
- Oui.
- Il resterait donc toujours un doute impossible à dissiper. Mais quand on lit, dans le règlement, une simple condition, du moment qu'elle est remplie, peut-il encore y avoir quelque difficulté ?
- Certainement, non.
- Maintenant, lisons dans la première épître à Timothée, au verset 15 du chapitre I : « Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. » Es-tu un pécheur ?
- Oh ! oui, certes, je le suis.
- Eh bien, si dans ton coeur et ta conscience tu reconnais être un pécheur perdu, ne vois-tu pas que Christ est venu pour te sauver, toi, absolument comme si tu étais l'unique pécheur dans le monde ?

L'Esprit de Dieu appliqua ces paroles à son coeur. La vérité de l'Évangile, dans sa merveilleuse simplicité, resplendit dans l'âme de l'enfant comme un brillant rayon de soleil. Il s'agenouilla près de moi et rendit grâces à Dieu de ce qu'il savait maintenant ce qu'il avait si longtemps désiré connaître, - que Christ était mort pour lui.


LE ROYAUME DES CIEUX
III
LE ROI, - FILS DE DIEU

Le premier verset de l'évangile de Matthieu, où Jésus est appelé fils d'Abraham et fils de David, nous a conduits à examiner les prophéties auxquelles ces noms se rattachent. En poursuivant notre étude, nous avons vu que le titre de « Fils de l'homme, » employé par le prophète Daniel, non-seulement comprend tout ce que Dieu avait promis jusqu'alors touchant la postérité ou la « semence » soit d'Eve, soit d'Abraham ou de David, mais qu'il explique aussi l'expression de « royaume des cieux, » en montrant l'origine divine et céleste du royaume dont Dieu avait parlé à David. C'est sous ce nom de « Fils de l'homme, » que le Seigneur se désigne habituellement Lui-même dans les Évangiles, se présentant ainsi comme celui qui répond à tout ce qu'avaient indiqué d'avance les prophéties de l'Ancien Testament. (Voyez ce qu'il en dit Lui-même, Luc XXIV, 27, 44.)

Toutes ces prophéties, rappelons-le encore une fois, ne sont qu'un développement de ce que Dieu avait dit au commencement à Abraham. Rien dans les révélations subséquentes ne renverse, ni même ne modifie les précédentes.
Dieu, en faisant connaître à Abraham l'étendue illimitée de ses bénédictions, s'était révélé à lui, sous le nom de « Tout-Puissant. » Plus tard, quand l'obéissance d'Abraham eut été consommée par le sacrifice d'Isaac, Dieu assura par serment à son fidèle serviteur l'accomplissement de ces bénédictions dont sa « semence, » Christ, devait être la source. « J'ai juré par moi-même, dit l'Éternel, parce que tu as fait cette chose-ci, et que tu n'as point épargné ton fils, ton unique, certainement je te bénirai, et je multiplierai très-abondamment ta postérité. » (Genèse XXII, 16, 17. Comparez Hébreux VI, 13, 14.) C'est ainsi qu'Abraham tressaillit de joie de voir le jour de Christ. (Jean VIII, 56.)

Quant au moyen qui devait amener la bénédiction, il n'était que faiblement indiqué par le sacrifice du bélier substitué à Isaac sur l'autel ; mais le coeur du patriarche veut laisser comme un mémorial de sa confiance en Dieu, dans le nom qu'il donne à la montagne sur laquelle il avait bâti son autel. « Abraham appela le nom de ce lieu-là : L'Éternel y pourvoira. C'est pourquoi on dit aujourd'hui : En la montagne de l'Éternel, il y sera pourvu. » (Genèse XXII, 14.)
Dieu seul, en effet, pouvait pourvoir à la bénédiction de l'homme déchu, tout en agissant selon sa justice. Or, quand Dieu se fait ainsi connaître à l'homme, non comme un juge, mais comme celui qui peut et veut bénir, - quand II lui ouvre l'accès auprès de Lui, - le coeur qui reçoit cette grâce désire à son tour s'approcher de Dieu, et trouve tout son bonheur dans la présence de son Sauveur. Il s'écrie alors comme David : « Ta face est un rassasiement de joie ; il y a des plaisirs à ta droite pour jamais. » (Psaume XVI, 11.) Adam, dans la conscience de son péché, s'était caché de devant Dieu. Mais Abraham, qui connaît l'Éternel comme le Dieu qui justifie (Genèse XV, 6), court, au contraire, au-devant de Lui. (Genèse XVIII, 1-2.) « L'amour parfait bannit la crainte. » (1 Jean IV, 18.)

Cette réponse à la grâce de Dieu, venant du coeur de ses rachetés, se retrouve dans l'histoire des descendants d'Abraham. Ils étaient depuis longtemps en Égypte, dans la maison de servitude, lorsque Dieu, pour les délivrer, intervint en faisant tomber sur leurs oppresseurs de terribles jugements. Les enfants d'Israël furent mis à l'abri du coup qui frappait les premiers-nés des Égyptiens, par le sang de l'Agneau pascal, dont ils avaient aspergé les poteaux et le linteau de la porte de leurs maisons. Puis Dieu les ayant fait sortir à main levée du pays d'Égypte, ils traversèrent la mer Rouge, figure de la mort et de la résurrection, - et furent ainsi séparés à tout jamais du pays de leur rude travail. Non-seulement ils se virent délivrés de l'esclavage, mais Dieu leur montra que l'ennemi qui les avait opprimés n'existait plus. (Exode XIV, 28-31.) Leur rédemption, - type d'une plus excellente, - ? était accomplie. C'est alors qu'ils entonnent leur cantique de joie et de louange : « L'Éternel est ma force et ma louange, et il a été mon Sauveur, mon Dieu fort, je lui dresserai un tabernacle ; c'est le Dieu de mon père, je l'exalterai. » (Exode XV, 2.) Dieu Lui-même leur est connu comme Sauveur, et ils désirent lui préparer une « habitation. » C'était une pensée selon le coeur de Dieu (2 Chroniques VI, 8), une pensée produite par l'action de son Esprit. Aussi Dieu y répond-Il immédiatement par l'ordre qu'il donne à Moïse de construire le tabernacle, en disant : « Et j'habiterai au milieu des enfants d'Israël, et je leur serai Dieu. Et ils sauront que je suis. l'Éternel, leur Dieu, qui les ai tirés du pays d'Égypte pour habiter au milieu d'eux. Je suis l'Éternel leur Dieu. » (Exode XXIX, 45-46.)

Pendant toute la traversée du désert, et durant plus de quatre siècles au pays de Canaan, l'Éternel fut « de tabernacle en tabernacle, et de pavillon en pavillon. » (1 Chroniques XVII, 5.) Mais ce n'était qu'en attendant quelque chose de plus stable. Car la « maison » ne pouvait être bâtie en dehors du pays que Dieu avait promis à Abraham, ni non plus y être établie avant que le pays fût réellement soumis aux enfants d'Israël. Or cela n'arriva point avant le temps de David, le roi selon le coeur de Dieu.
Lorsque Dieu eut donné à son peuple du repos dans le pays de la promesse, il semblait que le moment fût venu de construire l'habitation de Dieu dans la « demeure de sa sainteté, » qu'Israël avait célébrée d'avance sur le bord de la mer Rouge. C'était bien aussi le désir de David, mais Dieu lui répondit que cette tâche était réservée à son « fils, » et, à cette occasion, II lui fait la promesse « des gratuités immuables, » dont nous avons déjà parlé ; car la « maison » que Dieu avait en vue, ne pouvait être bâtie que par Celui qui était en même temps Fils de David et Fils de Dieu, - « Celui qui a bâti toutes choses » (Hébreux III, 3, 4), - Celui qui devait être établi pour toujours dans la maison et dans le royaume de Dieu. (1 Chroniques XVII, 14.)

Cependant Dieu veut encore donner un type avant que n'arrive le temps de la bénédiction ultérieure. Par conséquent, les termes de son alliance avec David avaient une double portée, ayant Christ pour objet définitif ; mais s'appliquant aussi à Salomon, le fils de David selon la chair. Conformément à cette alliance, David transmit à son fils Salomon l'ordre de construire une maison pour le Dieu d'Israël ( 1 Chroniques XXVIII, 6, 10) -, puis, Salomon bâtit un temple sur Morija, la montagne où, tant d'années auparavant, Abraham avait offert Isaac sur l'autel, et de laquelle on avait dit dès lors : « En la montagne de l'Éternel, il y sera pourvu. (2 Chroniques III, 1.)
C'était là la montagne de son héritage, où Dieu devait introduire et planter son peuple (Exode XV, 17 ) ; « c'est là que l'Éternel a ordonné la bénédiction et la vie à toujours. » (Psaume CXXXIII, 3.)

Le type, qui nous montre d'une manière évidente la liaison entre les communications successives de Dieu, nous fait aussi comprendre ses pensées au sujet du royaume et de la maison. Puisque Dieu voulait habiter au milieu de son peuple, II devait se faire connaître à lui tel qu'il est. Il est PÈRE, et le FILS seul pouvait le révéler. (Hébreux I, 1, 2 ; Jean 1,18 ; Matthieu XI, 27.) C'est pour cette raison que Dieu, parlant à David de là maison et du royaume, insiste sur cette relation et lui dit : « II me bâtira une maison, et j'affermirai son trône à jamais. Je lui serai père et il me sera fils. » Cela est pour nous d'une immense portée, car toute la bénédiction de l'adoption s'y rattache. (Galates IV, 5, 6. Comparez aussi Hébreux I, 5 ; II, 11 ; et Apocalypse XXI, 3, 7.)

C'est dans le prophète Daniel que nous avons trouvé l'origine céleste du royaume ; mais Dieu avait déjà révélé à David la relation qui devait être manifestée en même temps que le royaume serait établi : CHRIST est FILS sur la MAISON DE DIEU. « Celui-là a été jugé digne d'une gloire d'autant plus grande que Moïse, que celui qui a bâti la maison a plus d'honneur que la maison. Car toute maison est bâtie par quelqu'un', mais celui qui a bâti toutes choses est Dieu. Et Moïse a bien été fidèle dans toute sa maison comme serviteur, en témoignage des choses qui devaient être dites ; mais Christ, comme fils, sur sa maison ; et nous sommes sa maison, si du moins nous retenons ferme jusqu'au bout la confiance et la gloire de l'espérance. » (Hébreux III, 3-6.)

Toutes ces vérités ne se trouvent-elles pas réunies d'une manière merveilleuse dans le seul nom d'« Emmanuel, » donné au fils de la Vierge ? (Matthieu I, 23.) Il avait paru sur la terre, Celui qui répondait à toutes les prophéties que Dieu avait communiquées à ses serviteurs sous l'ancienne alliance ; il avait lui, ce jour vers lequel s'étaient dirigés avec joie et espérance les yeux de tous les fidèles ; c'était « l'accomplissement du temps » où le Fils de Dieu devait naître comme fils d'Abraham et fils de David, pour effectuer la rédemption de son peuple : « Marie... se trouva enceinte par l'Esprit-Saint ; » et l'ange apparut à Joseph en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre auprès de toi Marie, ta femme, car ce qui a été conçu en elle est de l'Esprit-Saint ; et elle enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés. Or, tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le Seigneur a dit par le prophète, disant : Voici, la Vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel, ce qui, interprété, est : Dieu avec nous. » (Matthieu I, 18-23.)
Comparez avec cela ce que l'ange Gabriel vint annoncer à Marie (Luc I, 31-33) : « ... Tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus. Il sera grand et sera appelé le fils du Très-haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n'y aura pas de fin à son royaume. » (Comparez encore Ésaïe IX, 6-7.)

Cher lecteur, arrêtons-nous ici un moment. Laissez-moi vous adresser une question sérieuse : « Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-Il fils ? » (Matthieu XXII, 42.) Croyez-vous que Jésus est le Fils de Dieu ? « Celui qui a le FILS a la vie ; celui qui n'a pas le FILS DE DIEU, n'a pas la vie. » (1 Jean V, 12.)


DERNIERS JOURS DE MADAME J. D. À PICTON (CANADA)

Février 1875.
Il n'y a pas plus de quatre semaines que cette chère amie était encore assise à notre table ; maintenant, elle se repose auprès de Jésus, dans le paradis. Elle prit mal il y a eu vendredi quinze jours. J'allai la voir le dimanche suivant. Elle souffrait beaucoup d'un rhumatisme inflammatoire, mais son espérance et le repos de son âme étaient en Jésus. Elle était contente de partir de ce monde ou d'y rester, selon ce qu'en ordonnerait le Seigneur. (Philippiens I, 23.)

Elle avait été déchargée du fardeau de ses péchés, me dit-elle, lors des réunions qui se tinrent il y a deux ans ; et, depuis ce moment, elle avait joui de la paix. « Quelle joie, ajoutait-elle, que d'être délivrée de la domination du péché et de la loi ! Pendant longtemps j'ai gémi dans l'esclavage (Galates IV, 25 ; V, 1) ; mais, maintenant, grâces à Dieu, j'en suis affranchie. Qu'arrivera-t-il à ces pauvres gens qui n'entendent jamais prêcher qu'un évangile incomplet ? Et lorsqu'un évangile qui proclame un salut plein et parfait leur est annoncé, pourquoi ne le croient-ils pas ? »

Le mercredi suivant, elle était plus mal. Je restai près d'elle cette nuit-là. Au matin, je lui demandai : Jésus vous est-il précieux ? - Oh ! oui, répondit-elle, plus que le monde entier. Plus tard, voyant pleurer sa fille aînée, elle lui dit : Anna, tu devrais te réjouir de ce que je vais à Jésus. Le Seigneur pourvoira à tout.
Le lendemain son état avait empiré ; le délire était survenu, mais alors même elle s'écriait continuellement : « Seigneur Jésus ! » (Romains X, 9 ; 1 Corinthiens XII, 3.)

Sa fille cadette était aussi arrivée de Toronto le vendredi, et resta près de sa mère jusqu'au moment de son délogement, qui eut lieu six jours plus tard.
Le dimanche, notre chère malade put s'asseoir sur son lit et dit : Jésus m'appelle. Le jour suivant, elle ne pouvait que répéter : Jésus ! Jésus ! - Jésus est tout pour vous ? lui dis-je. - Plus que tout au monde, fut sa réponse. J'ajoutai : Oui, et aussi dans la gloire ; absent du corps, présent avec le Seigneur. - Tout est bien pour moi, reprit-elle, mais priez pour mes deux filles. Je rends grâces à Dieu de ce qu'elles sont converties.
Ayant veillé tard ce soir-là, je fus remplacé près de la malade par un autre frère. Il vint m'appeler à quatre heures et demie, et je repris ma place près du lit de notre chère soeur qui, m'ayant reconnu, dit : Vous m'aviez abandonnée. - Je savais, chère amie, que le Seigneur était avec vous, répondis-je, de sorte que je pouvais sans crainte vous laisser. - Oui, dit-elle, Christ est tout ce qu'il me faut. Plus tard, je l'entendis encore répéter : Jésus ! Jésus ! Je lui dis : Jésus vous regarde. - Oui, dit-elle, II est mon tout.
Le mercredi, elle déclinait à vue d'oeil. On la souleva et elle dit : Adieu ! adieu ! - Sa tête ayant été remise sur l'oreiller, elle fit encore entendre ces mots : Jésus, Seigneur Jésus ! Puis elle s'en alla pour être toujours avec Lui. Témoignage précieux de la toute suffisance du nom de Jésus ! « Tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, quiconque croit en Lui, reçoit la rémission de ses péchés. » (Actes X, 43.)

Cette voix trouvera-t-elle, de l'autre côté de l'Océan, un écho dans le coeur de quelque pauvre pécheur qui sera ainsi conduit à détourner ses regards de lui-même, de ses oeuvres, de sa piété, de sa religion, de tout enfin, pour ne voir que Jésus seul et trouver le salut en son nom ? Jésus a suffi à notre soeur. « II est mon tout, » disait-elle. Elle avait trouvé en Lui la réponse à tous les besoins de son âme et n'avait rien à chercher ailleurs. Le précieux nom du Sauveur, prononcé à son oreille, versait dans son coeur la consolation et allégeait ses souffrances.
Dieu veuille que la voix de notre chère soeur soit entendue de quelque pauvre âme fatiguée et chargée : « Lorsqu'un évangile qui proclame un salut plein et parfait est annoncé, pourquoi ne le croient-ils pas ? »

« Or je vous fais savoir, frères, l'évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, et dans lequel vous êtes, par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous tenez ferme la parole que je vous ai annoncée, à moins que vous n'ayez cru en vain. Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j'ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, et qu'il a été enseveli, et qu'il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; et qu'il a été vu de Céphas, puis des douze Et, après tous, comme d'un avorton, il a été vu aussi de moi. » (1 Corinthiens XV, 1-5, 8. )
« Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. »

- QUESTION -

Question. La position du peuple d'Israël avant le Jourdain et après le Jourdain, correspond-elle à deux états successifs chez le chrétien ? Ou, le chrétien est-il appelé à combattre en même temps le combat dans le désert et celui d'Éphésiens VI ? - Il me semblerait plutôt que dans la position normale du chrétien, mort et ressuscité avec Christ, la lutte d'Éphésiens VI est la seule qu'il ait à soutenir.
Jésus dit à ses disciples : « Ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde. » Le sens est-il : J'ai vaincu le monde, vous n'avez pas à le vaincre, ou : J'ai vaincu le monde, vous pouvez le vaincre à votre tour ?

Réponse. La position du peuple d'Israël avant et après le Jourdain, ne correspond pas précisément à deux états successifs chez le chrétien. Ce sont plutôt deux formes différentes de la piété. (1 Timothée IV, 8.) Le chrétien mort au monde et ressuscité avec Christ a le désert à traverser ; de plus il doit prendre possession, en esprit, de tout le pays promis. (Genèse XIII, 17 ; Hébreux XI, 9, 13.) Or c'est là le vrai rôle de l'espérance, cette puissante soeur de la foi. La foi possède et conserve le titre de propriété qu'elle a serré dans son coeur.

Pour ce qui est du combat, nous entrerons dans plus de détails. - L'épître aux Éphésiens, qui nous présente la position privilégiée du chrétien non-seulement vivifié avec Christ, mais encore assis en Lui dans les lieux célestes, et béni en Lui de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes (chap. II, 5-6 ; I, 3-4), nous montre en outre, au chapitre VI, que le lieu de notre repos et de notre bénédiction est aussi le lieu de notre combat ; car « notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. » Ces puissances voudraient nous empêcher de prendre possession de notre position normale et éternelle, dans la terre promise « en Christ. »

Tout cela correspond parfaitement au beau type que Dieu nous a fourni dans l'histoire des enfants d'Israël, à qui, en tant que descendants d'Abraham, Dieu avait donné tout le pays de Canaan, - mais qui étaient appelés à en prendre possession, en luttant contre un ennemi puissant et tenace qu'ils devaient détruire à la façon de l'interdit. Voilà assurément pour nous, « le bon combat de la foi. » (1 Timothée VI, 12.)

Dans le désert, il n'y eut qu'un seul combat, celui contre Hamalec, à Rephidim. (Exode XVII, 8-16.) Il fut livré tout au commencement de la traversée. Israël est resté vainqueur dans cette lutte, non par ses propres efforts, mais par la puissance de Dieu, représentée par la verge de Moïse, - la même qui avait fendu la mer Rouge. Cette puissance agit avec efficace pour opérer la délivrance de son peuple, en vertu de l'intercession de celui qui était sur la montagne, et dont les mains furent « fermes (ou fidèles) jusqu'au coucher du soleil. » Du reste, Dieu lui-même se chargea de la guerre contre Hamalec d'âge en âge. ( Exode XVII, 16.) L'ennemi n'était pas détruit ; on le retrouve plus tard, à plusieurs reprises, dans l'histoire du peuple d'Israël. De plus, Dieu ordonna à son peuple de ne point oublier que quand tous les autres ennemis seraient exterminés, il devait alors (seulement alors) effacer la mémoire d'Hamalec de dessous les cieux. (Deutéronome XXV, 17-19.) Or, Hamalec, enfant illégitime du fils aîné d'Ésaü (Genèse XXXVI, 12), était proche parent d'Israël. À tous ces égards, il est un emblème frappant de la « chair. »
L'histoire de ce combat à Rephidim, nous fait comprendre de quelle manière le chrétien arrive à la jouissance de son état normal, décrit en Romains VI, 14 : « Le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. »

D'abord « l'Évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit..., car la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi, pour la foi » (Romains I, 16, 17) ; et nous' lisons que, par la volonté de Dieu, « nous avons été sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus-Christ faite une fois pour toutes. » (Hébreux X, 10.) Ensuite nous avons un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur, qui peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux. (Hébreux II, 17 ; VII, 25.) La mort de Christ et sa résurrection nous ont frayé le chemin pour nous amener en la présence de Dieu, de sorte que nous pouvons nous approcher de Lui sans aucune crainte, la paix étant faite. Par l'intercession de Christ, nous sommes maintenus dans la place que son sang nous a acquise. C'est cette dernière chose que nous trouvons en type dans le secret de la victoire sur Hamalec, due non aux efforts de Josué et du peuple, mais à l'action de Moïse, Aaron et Hur sur le sommet du coteau. (Exode XVII, 10-12.)

Mais nous avons aussi à faire, comme Josué, l'expérience personnelle de l'absolue incapacité oh nous sommes de triompher par nous-mêmes en combattant contre Hamalec dans la plaine. Il faut qu'en pratique nous apprenions notre entière insuffisance pour sortir de cette lutte, jusqu'à ce qu'enfin, dans le sentiment de notre impuissance, nous poussions le cri de désespoir : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? « (Romains VII, 24.) Nous trouvons alors que la délivrance est déjà là par suite de notre identification avec Christ mort au péché et vivant à Dieu. Il est évident que toute cette expérience devrait être faite au commencement de la carrière chrétienne ; sinon, l'on ne peut comprendre ni que la loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus nous a affranchis de la loi du péché et de la mort (Romains VIII, 2), - ni que la sacrificature de Christ est ce que Dieu a établi pour nous maintenir dans la place qu'il nous a donnée en Christ. Si nous marchons par l'Esprit, nous n'accomplissons pas les convoitises de la chair, tandis que le fruit de l'Esprit se produit sans effort. (Galates V.) Cette marche par l'Esprit est toujours accompagnée de la vigilance chrétienne ; car nous sommes tenus de mater le corps et « de mortifier nos membres » (Colossiens III, 5) ; nous devons veiller, prier et nous nourrir de la Parole de Dieu comme des enfants nouveau-nés.

L'histoire des enfants d'Israël entre la mer Rouge et le Jourdain, nous montre en détail de quelle manière les circonstances pénibles du désert, c'est-à-dire de la vie, peuvent fournir à la chair l'occasion de se manifester, par ses convoitises, ses murmures, sa rébellion, son égoïsme. Or, il est écrit que toutes ces choses leur arrivèrent comme types, pour nous servir d'avertissement, afin que nous ne fassions pas comme eux. (1 Corinthiens X, 1-13. )

Passons à la seconde partie de la question. La victoire sur le monde est effective et complète pour celui qui a traversé le Jourdain en Christ ressuscité. Jésus a vaincu le monde par sa mort, alors que le chef de ce monde fut jeté dehors, et rendu impuissant. (Jean XII, 31 ; Hébreux II, 13.) Le chrétien aura nécessairement des tribulations ici-bas ; il ne doit pas s'étonner si le monde le hait, car le monde a haï Christ ( Jean XV, 18, 19 ; 1 Jean III, 13 ) ; mais il reste toujours victorieux, parce que, dans les choses pénibles qu'il subit de la part du monde, dans la mort même (s'il le faut), il est « plus que vainqueur par celui qui nous a aimés. » (Romains VIII, 37.) « Tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et c'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu. » ( 1 Jean V, 4, 5 ; et comparez Galates II, 20.)


Question sur Jean XVII, 9.

- Peut-on se servir de ce verset pour se justifier en ne priant pas pour le monde ? L.

I Timothée II, 1-4, nous fournit la réponse : « J'exhorte donc, avant toutes choses, qu'on fasse des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, - pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté ; car cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité. »

Dans le chapitre XVII de l'évangile de Jean, le Seigneur Jésus, prêt à quitter la terre, recommande les siens aux tendres soins de son Père. C'était là une prière spéciale. Lui-même, un peu plus tard, pria pour ceux qui l'avaient exposé à toute sorts d'ignominie, qui l'avaient cloué sur la croix infâme entre deux malfaiteurs : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » ( Luc XXIII, 34. ) II nous a ainsi fourni un modèle de la manière dont il faut mettre en pratique sa propre injonction : « Priez pour ceux qui vous fout du tort et vous persécutent. » (Matthieu V, 44 ; Luc VI, 28.)
II faut savoir saisir la relation selon laquelle le Seigneur parle et agit. Dans cet entretien (Jean XVII), le monde a affaire avec le Père juste, qu'il n'a pas connu et dont il rejette l'Envoyé. Il est écrit que Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils ; et que Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle. (Jean III, 16 ; Éphésiens V, 25.) Rien de tout cela ne signifie que Dieu n'aime pas l'Église qui est sienne, ni que Jésus n'aime pas le monde qu'il a créé et qu'il est venu sauver. Le racheté aime tout ce qu'aiment le Père et le Fils
(1re épître de Jean IV, 7), avec lesquels sa nature divine le met en communion et en relation de famille et d'intimité.
Le monde a été définitivement jugé dans la croix de Christ. Mais Dieu agit en grâce pour choisir et séparer du monde tous ceux qui reçoivent son Fils. « La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes  » (Tite II, 11.) « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent. » (Actes XVII, 30.)
Que Dieu nous accorde de ne pas oublier que nous sommes, en tant que rachetés, une sacrificature royale ; et que notre haut privilège est de connaître la volonté de notre Père, et de Lui exprimer librement tous les désirs que la connaissance de sa volonté produit dans nos coeurs.



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PAIX EN CROYANT - III « SAUVE TA VIE »
LE ROYAUME DES CIEUX - I - LE ROI, FILS D'ABRAHAM ET FILS DE DAVID
SIMPLE RÉFLEXION SUR LUC XXIV, 13-35
L'ASSURANCE DU SALUT
PAIX EN CROYANT - IV - PUIS-JE CROIRE PAR MOI-MÊME ?

 

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