LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
« PERSONNE NE ME L'AVAIT
JAMAIS DIT »
Comme je passais un jour près d'un
campement de bohémiens, je m'aventurai au
milieu d'eux et leur achetai quelques petits objets
en bois de leur fabrication. J'appris ainsi qu'un
des leurs était malade et demandai la
permission de le voir.
- Avez-vous l'intention de lui parler de religion?
demanda le père du malade.
- Non.
- De quoi donc?-
- De Christ.-
- O ! en ce cas, vous pouvez aller;
seulement, si vous pariez de religion, je mets le
chie n à vos trousses.
Sous la tente, je trouvai un pauvre garçon
alité, tout seul et évidemment
arrivé au dernier période d'une
consomption. Les yeux étaient fermés
et ses traits offraient déjà l'image
de la mort. Je me penchai à son oreille et
murmurai doucement ces mot : Dieu a
tellement aimé le monde qu'il a donné
son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle » Je
répétai lentement ces paroles cinq
fois, sans que le moindre signe pût me faire
croire que le malade les eût même
entendues. À la sixième fois, il
ouvrit les yeux et sourit, en murmurant, à
ma grande joie : Et je ne l'avais pas
remercié ! Mais personne ne me
l'avait jamais dit! Avoir fait cela pour un
pauvre garçon bohémien !
Combien je le remercié ! Je vois, je
vois ! Je Le remercie de tout mon coeur
»
Il ferma les yeux avec une expression d'intense
satisfaction, et m'agenouillant près de lui,
je rendis grâces à Dieu. Ses
lèvres remuèrent de nouveau; je
saisis ces paroles: C'est cela »
Les autres furent perdues pour moi.
Lorsque je revins le jour suivant, j'appris que le
cher enfant était mort (ou plutôt
s'était endormi en Christ) onze heures
après mon départ. Son père me
dit qu'il avait été
très-paisible et avait eu une fin
convenable » II n'y avait ni Bible ni
Testament dans le campement, je laissai en partant
un exemplaire de chacun à ces pauvres gens.
Ils me souhaitèrent une bonne
chance » et me donnèrent un petit
paquet de brochettes que a l'enfant
» avait taillées.
Cher ami, encore inconverti, je m'adresse à
vous. C'était probablement la
première fois que ce cher enfant avait
entendu parler du salut de Die u; avec une foi
qui ne raisonnait pas, il crut Dieu sur parole,
et, de sa bouche mourante, lui rendit
grâce de ce qu' «Il a tellement
aimé le monde qu'il a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas, mais ait la vie
éternelle » Dieu a
été satisfait par l'oeuvre parfaite
que le Seigneur Jésus-Christ a
accompli ; ce pauvre -arçon crut
simplement à cet amour de Dieu qui a
donné son Fils, et le résultat fut un
salut instantané et éternel. En
quelques heures il avait échangé ce
misérable campement de bohémiens
contre le Paradis de Dieu où il fait
l'expérience que Dieu est aussi vrai que sa
parole. Si vous n'avez pas saisi dans votre coeur
le moyen que Dieu a trouvé
pour sauver des pécheurs perdus, vous
êtes à l'extrême bord de cette
mort que l'Écriture appelle la
seconde mort, l'étang de feu et de
soufre » Mais la grâce de
Dieu qui apporte le salut est apparue à tous
les hommes » Continuerez-vous donc
à marcher tête baissée
jusqu' «au grand trône
blanc »> et de là au feu
qui ne s'éteint point » Ou bien
voulez-vous vous arrêter, saisir la
grâce qui vous est offerte, et, comme ce
pauvre enfant, en remercier Dieu ?
Cher ami chrétien, Dieu nous garde que
personne de ceux qui nous entourent puisse jamais
dire, quant aux réalités
éternelles, ces paroles accusatrice :
« Personne ne me l'a jamais
dit !»
LE ROYAUME DES CIEUX
II
LE ROI, - FILS DE L'HOMME
Les promesses que Dieu fit à Abraham et
à David, renferment le germe de toutes les
révélations subséquentes. Ces
dernières ne font que développer les
détails des conseils de Dieu et le mode de
leur accomplissement, sans rien changer à
son premier dessein. À mesure que
s'approchait le temps où Dieu voulait
réaliser ses promesses, II en donnait
à son peuple une intelligence plus nette,
afin de former le coeur des fidèles par
l'attente de ce qu'il allait faire. Du
côté de Dieu, tout était
arrêté depuis le
commencement ; mais l'homme
devait être mis à l'épreuve de
toute manière, afin de montrer qu'il
était incapable, soit d'amener la
bénédiction, soit de la garder. Cela
une fois compris, le coeur se tourne vers Dieu et
trouve en Lui son repos et son unique
ressource.
L'histoire de Salomon, qui succéda à
son père David sur le trône du
royaume, montre qu'il était loin
d'être « le fils » promis
à David. Il fut donné à
Salomon de bâtir le temple de Dieu à
Jérusalem, mais dans sa vieillesse il
bâtit aussi des hauts lieux aux idoles des
nations environnantes ; c'est pourquoi Dieu
déchira le royaume d'entre les mains de son
fils Roboam, ne lui laissant que deux tribus pour
l'amour de David. Pendant quatre siècles
Dieu supporta son peuple, l'avertissant et le
sommant par ses prophètes ; mais il
refusa d'écouter, et à la fin Dieu le
livra entre les mains de Nébucadnetsar, roi
de Babylone. La royauté fut
ôtée à la famille de
David ; et Dieu, tout en se réservant
le gouvernement suprême, confia le pouvoir
sur la terre aux mains des Gentils. Prenant alors
le nom de « Dieu des cieux, »
II veut que Nébucadnetsar reconnaisse que
« les cieux dominent. » Puis,
à ce moment même, II déclare
à son serviteur Daniel quelle sera
l'histoire future des royaumes terrestres qui
devaient se succéder dans le cours des
siècles.
Au
chapitre VII, le prophète
Daniel raconte comment Dieu lui fit voir, en songe,
la succession des royaumes qui devaient dominer sur
la terre : « Je regardais,
ajoute-t-il, jusqu'à ce que
l'Ancien des jours s'assît
sur son trône ; que le jugement se
tînt et que les livres fussent ouverts
....
Et voici comme le Fils de l'homme qui venait avec
les nuées des cieux ; et il vint
jusqu'à l'Ancien des jours et se tint devant
lui. Et il lui donna la seigneurie et l'honneur et
le règne ; et tous les peuples, les
nations et les langues le serviront : sa
domination est une domination éternelle qui
ne passera point, et son règne ne sera point
détruit. »
Dieu montrait d'avance à son serviteur
Daniel que l'homme, mis à l'épreuve
sous tous les rapports, ayant été
pesé dans la balance, avait
été trouvé léger. Dieu
avait calculé son règne et y avait
mis fin. (Comparez
Daniel V, 26, 27.) C'est alors que
le règne est donné à ce
personnage céleste qui se tenait devant
l'Ancien des jours et qui, chose merveilleuse,
était comme un Fils d'homme.
C'était bien celui dont il est dit en
Jean I, 1 : « Au
commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était
Dieu ; » car, au
verset 22 du même chapitre VII
de Daniel, le titre d'« Ancien des
jours » lui est appliqué. Nous y
lisons que « l'Ancien des jours
vint, » tandis qu'au verset 13,
c'était le Fils de l'homme qui vint.
Par cette expression le Saint-Esprit montre
que, dans ces deux passages, il s'agit de la
même personne. Nous le retrouvons aussi dans
l'Apocalypse
(chap. I, 14), avec le trait
caractéristique de l'Ancien des jours :
« Sa tête et ses cheveux
étaient blancs comme de la laine blanche,
comme de la neige. »
(Comparez
Daniel VII, 9.) On se demande alors
comment il avait la forme d'un « fils
d'homme. »
Si l'Écriture avait dit simplement qu'il
avait la forme d'un homme, on se serait
rappelé le
verset 26 du premier chapitre de la
Genèse, où il est dit que Dieu fit
l'homme à sa ressemblance, mais l'expression
« Fils d'homme, »
implique qu'il était né de femme,
et cela sur la terre même. Chose
merveilleuse que de trouver dans le ciel, et
« venant avec les nuées des
cieux, » quelqu'un qui portait en lui le
caractère d'un homme né de
femme ! Dieu soulevait ainsi un coin du voile
qui recouvrait les mystères dont une
révélation partielle avait
déjà rempli de joie et
d'espérance tous les coeurs qui
s'étaient attachés à sa
parole. Dieu montrait d'avance, dans la gloire du
ciel et dans la place d'autorité
suprême, Celui qui était à la
fois « la semence de la femme qui devait
briser la tête du serpent »
(Genèse III, 15) ; - la
« semence » d'Abraham, en qui
toutes les nations de la terre devaient être
bénies
(Genèse XXII, 18) ; - et,
finalement, « la
postérité » de David, qui
serait « un de ses fils, » que
Dieu devait établir dans sa maison et dans
son royaume à jamais, et dont le trône
serait affermi pour toujours. (
1 Chroniques XVII, 14.)
Nous avons déjà vu que la
résurrection de Christ d'entre les morts,
était indispensable pour qu'il pût
« régner en justice »
comme Fils de David.
(Ésaïe XXXII, 1.) Le
chapitre VII de Daniel va plus loin ; il nous
montre le Fils de l'homme, non-seulement
ressuscité, mais monté
dans le ciel ; ainsi que
Jésus le dit à Nicodème :
« Personne n'est monté au ciel,
sinon celui qui est descendu du ciel, savoir le
Fils de l'homme qui est dans le ciel. »
(Jean III, 13. ) Voilà aussi
pourquoi Jésus disait aux disciples sur la
route d'Emmaüs : « O gens sans
intelligence et lents de coeur à croire
toutes les choses que les prophètes ont
dites ! Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît ces choses et qu'il
entrât dans sa gloire. »
(Luc XXIV, 25, 26.) L'apôtre
Paul aussi, résume devant le roi Agrippa, ce
que Moïse et les prophètes avaient
annoncé devoir arriver, savoir :
« qu'il fallait que le Christ fût
soumis aux souffrances, et que, le premier, par la
résurrection des morts, il devait annoncer
la lumière et au peuple et aux
nations. »
(Actes XXVI, 22, 23. ) Le chemin des
souffrances et de la mort était donc celui
de la gloire, par le moyen de la
résurrection.
La remarquable prophétie de
Daniel VII, 13, 14, nous montre, en
outre, que la domination est donnée au Fils
de l'homme dans le ciel. C'est ce qui a lieu
lorsque les royaumes du monde sont jugés
à cause de leur iniquité ; alors
passe tout ce qui, dans son caractère, est
terrestre, et le royaume qui dure à toujours
prend son origine dans le ciel même. Lorsque
Dieu accomplit ses promesses, II le fait d'une
manière digne de Lui. Tout ayant
manqué sur la terre, Dieu introduit quelque
chose de céleste qui ne peut jamais
être altéré. « Le
premier homme est tiré de la terre, -
poussière ; le second homme est venu du
ciel. » (
1 Corinthiens XV, 47. )
C'est ce « second
homme, » Jésus,
qui est le sujet de notre étude ; nous
avons encore à voir ce qui se rattache
à la gloire de sa personne.
L'introduction du Fils de l'homme dans le ciel
devient la source d'un genre de
bénédictions tout nouveau, sur lequel
les Écritures de l'ancienne alliance avaient
gardé le silence, savoir : que
dès que le Fils de l'homme paraîtrait
sur la terre, où il doit plus tard exercer
l'autorité suprême, il y aurait aussi
sur la terre une anticipation spirituelle de la
gloire céleste du royaume, selon son origine
céleste et son divin caractère moral.
Au point de vue de l'homme, le Seigneur
Jésus devait être rejeté et
crucifié, car sa mort était
nécessaire pour ôter le
péché et pour établir le
royaume en justice, et par conséquent la
manifestation glorieuse du royaume devait
être renvoyée à plus tard. Mais
au point de vue de Dieu, « le royaume des
cieux » s'était approché
des hommes, du moment que le
« Roi » s'était
présenté à eux ;
dès lors aussi, tous ceux qui croyaient en
Lui, entraient dans ce royaume et en
jouissaient.
Quand donc le Seigneur commence à
prêcher « la parole du
royaume » dans les villes et les villages
de la Galilée, II parle du
« royaume des cieux, » et du
caractère moral de ce royaume, non pas des
bénédictions terrestres qui doivent
en accompagner l'établissement final et
glorieux sûr la terre.
Nous possédons ainsi la clef pour comprendre
la portée de l'expression :
« le royaume des
deux. » Tous les
desseins de la grâce de Dieu en faveur des
hommes, - desseins qui avaient leur source en Dieu
et leur accomplissement en Christ, - devenaient
aussitôt la portion et le lot de ceux qui
croyaient la parole du royaume que Christ
annonçait.
Or, Christ révélait Dieu comme
Père. C'était là une des
conditions du « royaume, »
d'après la promesse (
1 Chroniques XVII, 13) :
« Je lui serai père et il me sera
fils ; » - mais c'était une
communication toute nouvelle pour la terre,
indiquant nécessairement que Dieu cherchait
une famille parmi les hommes. Dieu parlait, et se
faisait connaître dans la personne du Fils.
Par suite de cette révélation
nouvelle, les croyants se trouvaient, de fait,
introduits dans une relation nouvelle avec Dieu, -
celle d'enfants.
Or, il est évident, que Dieu ne pouvait
pas établir cette relation aux dépens
de sa sainteté ; il était
essentiel que le caractère de Dieu fût
maintenu dans son intégrité. Aussi
voyons-nous dans l'évangile de Matthieu que
les choses sur lesquelles le Seigneur insiste dans
ses premiers discours, mettent en saillie la
justice de Dieu et la perfection du Père,
comme puissance morale pour former le
caractère de tous ceux qui entraient dans le
royaume des cieux. Il dit : « Si
votre justice ne surpasse pas celle des
scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point
dans le royaume des cieux ; » puis,
« cherchez premièrement le royaume
de Dieu et sa justice »
(Matthieu V, 20 ;
VI, 33) ; et encore :
« Vous, soyez donc
parfaits comme votre Père céleste est
parfait. » (
Matthieu V, 48. )
Avant de quitter le chapitre VII de Daniel, il est
intéressant de signaler un autre point sur
lequel l'Esprit de Dieu insiste ". c'est que le
Fils, de l'homme n'est pas seul à
régner dans son royaume ; des saints
Lui sont associés. Il est dit
(verset 18) : Les saints du
Souverain recevront le royaume et
posséderont le royaume jusqu'au
siècle et au siècle des
siècles. » Avec cela s'accorde ce
que nous lisons en
Apocalypse V, 10 : a Tu les as
faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu ;
et ils régneront sur la terre. »
Et ailleurs : « Si nous souffrons,
nous régnerons aussi avec Lui. »
(2 Timothée II, 12. ) Les
saints du Seigneur sont dans le royaume comme des
rois, - associés à Christ dans son
règne. « II nous a faits un
royaume, - des sacrificateurs pour son Dieu et
Père. »
(Apocalypse I, 6. ) C'est là
un fait important, quand nous le considérons
en rapport avec la position actuelle des enfants de
Dieu ; un fait, d'ailleurs, bien propre
à animer leurs coeurs d'une espérance
glorieuse, tandis qu'ils traversent la terre comme
« une sacrificature
royale ? »
(1 Pierre II, 9), tout en souffrant
des opprobres pour le nom de Christ. L'Esprit
prophétique a bien indiqué à
l'avance toutes ces choses, mais ce sujet n'est pas
traité dans l'évangile de Matthieu,
qui s'occupe plus spécialement du
« présent
siècle, » jusqu'à sa
« consommation. »
(Chapitre XXVIII, 20.)
PAIX EN CROYANT
V
D'OÙ VIENT LE DÉSIR DE CROIRE EN
JÉSUS ?
Cher ami,
En relisant votre lettre du..., je me suis
demandé si les points sur lesquels je me
suis arrêté étaient bien ceux
qui répondaient à votre état
d'âme. D'autres parties m'ont frappé
dans ce que vous m'écriviez, et je viens
m'en entretenir avec vous.
« J'avais eu l'espoir, »
dites-vous, « de vous annoncer que mon
âme avait trouvé la paix par le sang
de Christ ; mais voilà plus d'un mois
que ma conscience a été
réveillée, et je suis encore dans le
même état. » À ce
sujet vous exprimez une vive inquiétude et
même de l'effroi. D'où proviennent,
mon cher ami, cette inquiétude, ce
désir de posséder la paix, et la
connaissance que c'est par le sang de Christ seul
que vous la trouverez ?
Tout cela ne serait-il pas un signe de l'oeuvre de
l'Esprit eu vous ? Au lieu donc d'être
abattu par ces paroles : « C'est par
l'Esprit que la vérité est
reçue, » soyez reconnaissant pour
ce que l'Esprit vous a déjà
enseigné, et encouragé par l'espoir
de recevoir de nouvelles lumières. Votre
désir de connaître Christ, d'avoir la
paix par son sang, n'est point un désir
naturel : Dieu Lui-même l'a produit et
le satisfera certainement. En faisant allusion aux
longues années que vous
avez passées dans le péché,
vous tirez quelque consolation et quelque espoir de
l'histoire de cette femme
(Luc XIII), infirme depuis dix-huit
ans, et qui, à la fin, fut guérie par
Jésus. « Oh ! si seulement je
pouvais me confier en Lui, » vous
écriez-vous. Pourquoi, cher ami, ne pas vous
confier en Lui immédiatement et de tout
votre coeur ? Il est toujours le même
Jésus plein de tendresse et de compassion,
le même Sauveur dont la puissance
guérit cette pauvre femme. À la
vérité, il est caché à
nos yeux ; mais qu'est-ce qui faisait sortir
de Lui la puissance qui guérissait ?
C'était la foi et non la vue, et la foi peut
encore le saisir quoiqu'il soit invisible.
Mais ne vous confiez-vous pas déjà
en Lui ? N'avez-vous aucune
confiance en son amour et dans l'efficace de
son sang précieux ? Pourquoi donc
auriez-vous ce désir ardent de trouver la
paix par ce sang, si vous n'étiez
persuadé qu'il a quelque valeur, quelque
efficacité, quelque vertu qui donne la
paix ? Cette persuasion où vous
êtes que le sang de Christ peut purifier
l'âme, est déjà un
commencement de confiance en Lui. Vous
pouvez n'en avoir qu'une petite mesure, votre
confiance peut être très-faible, mais
c'est de la confiance. Or l'Écriture ne fait
pas dépendre le salut d'un degré
particulier de confiance ou de foi, mais de la
mesure, quelle qu'elle soit, que l'Esprit de Dieu
en a produit dans l'âme. Que disait la pauvre
femme de l'Évangile ? « Si je
puis seulement toucher ses vêtements, je
serai guérie. »
(Matthieu IX, 21.)
Je trouve encore dans votre lettre ces
paroles : « Dernièrement, en
lisant ou en écoutant l'Évangile, il
m'est arrivé plusieurs fois de penser :
Oh ! maintenant, je vois clairement que je
n'ai qu'à m'abandonner à
Jésus. Mais bientôt tout redevient
sombre et je me sens de nouveau éperdu et
troublé. » Qu'avez-vous donc
éprouvé d'abord, en de pareils
moments, si ce n'est de la confiance en
Jésus ? Si dans la suite,
l'obscurité et le trouble reparaissent,
c'est que vous ne saisissez pas que c'est là
de la foi en Jésus. Au lieu de vous asseoir
à ses pieds et de voir tranquillement dans
sa parole quel est votre bonheur de pouvoir vous
confier en Lui, vous recommencez à sonder
votre propre coeur, pour y trouver quelque
évidence de la réalité de
votre foi. Regardez à Jésus, à
Lui seul. Il ne repousse aucun de ceux qui viennent
à Lui ; son sang a été
répandu pour les plus coupables et purifie
de tout péché.
Vous trouverez ci-inclus l'extrait d'une lettre que
m'écrivait dernièrement un
frère bien-aimé, qui travaille dans
l'oeuvre du Seigneur. Puissent ces lignes, par la
bénédiction de Dieu, être de
quelque utilité pour votre âme.
Votre... ***
(EXTRAIT)
Eau vive et sang purifiant.
Nous avons eu ici, ces jours passés, un
touchant exemple de la grâce de Dieu. Une
pauvre femme, adonnée à la boisson,
se mourait, et, jusqu'à
ces dernières semaines, avait refusé
toute visite.
Je parvins cependant à la voir, il y a
environ un mois, et je m'aperçus
bientôt que la Parole atteignait sa
conscience. Dès lors, je la vis
fréquemment ; son coeur s'attendrissait
peu à peu, et, dernièrement, je
trouvai en elle le désir d'entendre parler
de la grâce en Jésus. J'avais donc de
l'espoir. Ce fut une semaine avant sa fin que la
lumière pénétra dans son coeur
et que l'ombre de la mort fut soudain
changée en un matin sans nuages. Dans les
intervalles de calme que lui laissaient des
souffrances aiguës, après lui avoir lu
la fin du chapitre VII de l'Apocalypse, je lui en
avais fait apprendre les versets
14 et 15, afin qu'elle pût y
penser durant les longues et pénibles
veilles de la nuit. J'espérais que le
Seigneur lui montrerait pourquoi la
multitude en robes blanches était devant
« le trône de Dieu. »
Lorsque je la revis, je m'aperçus
qu'elle aussi avait été lavée
dans ce sang précieux. « Oh !
répétait-elle, n'est-ce pas une chose
magnifique ? Aussi blanche que la neige !
Par le sang de l'Agneau ! » Je
cherchai alors à diriger ses pensées
sur l'amour de Celui qui avait fait jaillir en elle
cette source d'eau vive et je lui lus le
quatrième chapitre de l'évangile de
Jean. Elle raconta plus tard « qu'elle
avait vu le Sauveur se tenir si près d'elle,
qu'elle ne pouvait faire autrement que de le
regarder en face. »
La première fois que je la revis, je fus
frappé du changement qui s'était
opéré en elle.Une
expression d'intelligence céleste illuminait
son pauvre visage flétri, et ses paroles,
comme toute sa manière d'être,
dénotaient une douceur qui était le
fruit de la communion avec Christ. Depuis ce moment
jusqu'à son délogement qui eut lieu
dans l'après-midi du dimanche, une seule
parole fut dans sa bouche : c'était
pour demander de l'eau vive. Pendant son sommeil
même ce mot : « De l'eau
vive ! » était sur ses
lèvres. « Oh !
disait-elle à la garde qui la veillait,
j'avais si soif d'eau vive la nuit dernière.
J'en aurais bu si volontiers ! » La
garde, croyant qu'elle parlait d'eau ordinaire, lui
répondit : « Vous ne devez
pas boire de l'eau, chère amie, le docteur
l'a défendu. » -
« Ah ! répliqua-t-elle, c'est
l'eau de la vie que je désire. »
La garde avait cru jusqu'alors que toute religion
n'était qu'hypocrisie, mais « je
vois bien maintenant, dit-elle, que l'amour de
Christ est une réalité. »
Jamais elle n'avait vu rien de semblable aux deux
dernières nuits de la vie de cette pauvre
femme.
Dès que l'intensité de ses douleurs
le lui permettait, elle ne cessait de parler au
Sauveur. Elle le voyait, disait-elle ; et,
quand elle ne pouvait pas parler, elle lui faisait
signe de venir la prendre. Elle voulait soulever
dans ses bras son jeune fils pour lui montrer la
gloire qui remplissait la chambre.
« Regardez, regardez, »
disait-elle à ceux qui l'entouraient ;
mais ce que Dieu lui donnait de voir,
c'était pour elle seule et non pas pour
d'autres. J'étais auprès d'elle une
heure avant sa mort ; un
sourire céleste reposait sur son visage. Une
de ses nièces qui était
présente, lui demanda si elle était
heureuse. « Oui, ma chère, je suis
très-heureuse. » Ce furent
ses dernières paroles. Je dus la quitter et,
une demi-heure après, elle s'endormit au
Seigneur.
CHRIST EST-IL MORT POUR
MOI ?
Un cher enfant, à l'état spirituel
duquel je m'intéressais vivement, fut
péniblement troublé pendant longtemps
par cette pensée : « Comment
puis-je savoir que Christ est mort pour
moi ? » II connaissait une grande
partie des vérités que nous
révèlent les Écritures, et en
avait une intelligence claire et exacte. Le plan du
salut lui était très-familier, et, en
général, il s'occupait avec beaucoup
d'intérêt de tous les sujets
religieux. Mais il ne jouissait pas d'une
connaissance personnelle de Christ, et ne voyait
pas ce qui, dans le Sauveur, le concernait
directement. Sa grande et constante
difficulté était :
« Comment puis-je savoir que Christ est
mort pour moi ? »
II plut au Seigneur de se servir d'un incident
très-simple pour répondre à la
question qui tourmentait ce cher enfant.
Comme je m'entretenais avec lui touchant le salut
de son âme, il me dit qu'il avait la
certitude que Christ était mort pour les
pécheurs, mais qu'il ne savait pas comment
s'approprier cette vérité. Il y avait
contre la muraille un indicateur
des chemins de fer, au bas duquel se lisait cette
remarque : « Les enfants au-dessous
de six ans ne payent point de place. »
J'appelai son attention sur ces mots et lui
dis :
- Si tu étais un enfant au-dessous de six
ans, n'aurais-tu pas le droit de prendre ta place
dans un compartiment quelconque sans rien
payer ?
- Certainement.
- Tu n'éprouverais donc aucune
difficulté à t'approprier ce qui est
dit ici ?
- Assurément, non.
- Au contraire, tu en aurais à ne pas te
l'appliquer ; car ce règlement concerne
tout enfant au-dessous de six ans, comme s'il
était le seul au monde qui fût dans ce
cas. Il est vrai que son nom n'y est pas
écrit, mais si même son nom s'y
trouvait, cela ne l'aiderait pas à s'en
faire l'application ? Ne pourrait-il pas y
avoir un autre enfant portant le même nom que
lui ?
- Oui.
- Il resterait donc toujours un doute impossible
à dissiper. Mais quand on lit, dans le
règlement, une simple condition, du moment
qu'elle est remplie, peut-il encore y avoir quelque
difficulté ?
- Certainement, non.
- Maintenant, lisons dans la première
épître à Timothée, au
verset 15 du chapitre I :
« Cette parole est certaine et digne de
toute acceptation, que le Christ Jésus est
venu dans le monde pour sauver les
pécheurs. » Es-tu un
pécheur ?
- Oh ! oui, certes, je le suis.
- Eh bien, si dans ton coeur et ta conscience tu
reconnais être un pécheur perdu, ne
vois-tu pas que Christ est venu pour te sauver,
toi, absolument comme si tu étais l'unique
pécheur dans le monde ?
L'Esprit de Dieu appliqua ces paroles à son
coeur. La vérité de
l'Évangile, dans sa merveilleuse
simplicité, resplendit dans l'âme de
l'enfant comme un brillant rayon de soleil. Il
s'agenouilla près de moi et rendit
grâces à Dieu de ce qu'il savait
maintenant ce qu'il avait si longtemps
désiré connaître, - que Christ
était mort pour lui.
LE ROYAUME DES CIEUX
III
LE ROI, - FILS DE DIEU
Le premier verset de l'évangile de
Matthieu, où Jésus est appelé
fils d'Abraham et fils de David, nous a conduits
à examiner les prophéties auxquelles
ces noms se rattachent. En poursuivant notre
étude, nous avons vu que le titre de
« Fils de l'homme, »
employé par le prophète Daniel,
non-seulement comprend tout ce que Dieu avait
promis jusqu'alors touchant la
postérité ou la
« semence » soit d'Eve, soit
d'Abraham ou de David, mais qu'il explique aussi
l'expression de « royaume des
cieux, » en montrant l'origine divine et
céleste du royaume dont Dieu
avait parlé à
David. C'est sous ce nom de « Fils de
l'homme, » que le Seigneur se
désigne habituellement Lui-même dans
les Évangiles, se présentant ainsi
comme celui qui répond à tout ce
qu'avaient indiqué d'avance les
prophéties de l'Ancien Testament. (Voyez ce
qu'il en dit Lui-même,
Luc XXIV, 27,
44.)
Toutes ces prophéties, rappelons-le encore
une fois, ne sont qu'un développement de ce
que Dieu avait dit au commencement à
Abraham. Rien dans les révélations
subséquentes ne renverse, ni même ne
modifie les précédentes.
Dieu, en faisant connaître à Abraham
l'étendue illimitée de ses
bénédictions, s'était
révélé à lui, sous le
nom de « Tout-Puissant. » Plus
tard, quand l'obéissance d'Abraham eut
été consommée par le sacrifice
d'Isaac, Dieu assura par serment à son
fidèle serviteur l'accomplissement de ces
bénédictions dont sa
« semence, » Christ,
devait être la source. « J'ai
juré par moi-même, dit
l'Éternel, parce que tu as fait cette
chose-ci, et que tu n'as point
épargné ton fils, ton unique,
certainement je te bénirai, et je
multiplierai très-abondamment ta
postérité. »
(Genèse XXII, 16, 17. Comparez
Hébreux VI, 13, 14.) C'est
ainsi qu'Abraham tressaillit de joie de voir le
jour de Christ.
(Jean VIII, 56.)
Quant au moyen qui devait amener la
bénédiction, il n'était que
faiblement indiqué par le sacrifice du
bélier substitué à Isaac sur
l'autel ; mais le coeur du patriarche veut
laisser comme un mémorial de sa confiance en
Dieu, dans le nom qu'il donne
à la montagne sur laquelle il avait
bâti son autel. « Abraham appela le
nom de ce lieu-là : L'Éternel y
pourvoira. C'est pourquoi on dit aujourd'hui :
En la montagne de l'Éternel, il y sera
pourvu. »
(Genèse XXII, 14.)
Dieu seul, en effet, pouvait pourvoir à la
bénédiction de l'homme déchu,
tout en agissant selon sa justice. Or, quand Dieu
se fait ainsi connaître à l'homme, non
comme un juge, mais comme celui qui peut et veut
bénir, - quand II lui ouvre l'accès
auprès de Lui, - le coeur qui reçoit
cette grâce désire à son tour
s'approcher de Dieu, et trouve tout son bonheur
dans la présence de son Sauveur. Il
s'écrie alors comme David :
« Ta face est un rassasiement de
joie ; il y a des plaisirs à ta droite
pour jamais. »
(Psaume XVI, 11.) Adam, dans la
conscience de son péché,
s'était caché de devant Dieu. Mais
Abraham, qui connaît l'Éternel comme
le Dieu qui justifie
(Genèse XV, 6), court, au
contraire, au-devant de Lui.
(Genèse XVIII, 1-2.)
« L'amour parfait bannit la
crainte. »
(1 Jean IV, 18.)
Cette réponse à la grâce de
Dieu, venant du coeur de ses rachetés, se
retrouve dans l'histoire des descendants d'Abraham.
Ils étaient depuis longtemps en
Égypte, dans la maison de servitude, lorsque
Dieu, pour les délivrer, intervint en
faisant tomber sur leurs oppresseurs de terribles
jugements. Les enfants d'Israël furent mis
à l'abri du coup qui frappait les
premiers-nés des Égyptiens, par le
sang de l'Agneau pascal, dont ils avaient
aspergé les poteaux et le
linteau de la porte de leurs
maisons. Puis Dieu les ayant fait sortir à
main levée du pays d'Égypte, ils
traversèrent la mer Rouge, figure de la mort
et de la résurrection, - et furent ainsi
séparés à tout jamais du pays
de leur rude travail. Non-seulement ils se virent
délivrés de l'esclavage, mais Dieu
leur montra que l'ennemi qui les avait
opprimés n'existait plus.
(Exode XIV, 28-31.) Leur
rédemption, - type d'une plus excellente,
- ? était accomplie. C'est alors qu'ils
entonnent leur cantique de joie et de
louange : « L'Éternel est ma
force et ma louange, et il a été mon
Sauveur, mon Dieu fort, je lui dresserai un
tabernacle ; c'est le Dieu de mon père,
je l'exalterai. »
(Exode XV, 2.) Dieu Lui-même
leur est connu comme Sauveur, et ils
désirent lui préparer une
« habitation. » C'était
une pensée selon le coeur de Dieu
(2 Chroniques VI, 8), une
pensée produite par l'action de son Esprit.
Aussi Dieu y répond-Il immédiatement
par l'ordre qu'il donne à Moïse de
construire le tabernacle, en disant :
« Et j'habiterai au milieu des enfants
d'Israël, et je leur serai Dieu. Et ils
sauront que je suis. l'Éternel, leur Dieu,
qui les ai tirés du pays d'Égypte
pour habiter au milieu d'eux. Je suis
l'Éternel leur Dieu. »
(Exode XXIX, 45-46.)
Pendant toute la traversée du désert,
et durant plus de quatre siècles au pays de
Canaan, l'Éternel fut « de
tabernacle en tabernacle, et de pavillon en
pavillon. »
(1 Chroniques XVII, 5.) Mais ce
n'était qu'en attendant quelque chose de
plus stable. Car la
« maison » ne pouvait
être bâtie en dehors
du pays que Dieu avait promis à Abraham, ni
non plus y être établie avant que le
pays fût réellement soumis aux enfants
d'Israël. Or cela n'arriva point avant le
temps de David, le roi selon le coeur de Dieu.
Lorsque Dieu eut donné à son peuple
du repos dans le pays de la promesse, il semblait
que le moment fût venu de construire
l'habitation de Dieu dans la « demeure de
sa sainteté, » qu'Israël
avait célébrée d'avance sur le
bord de la mer Rouge. C'était bien aussi le
désir de David, mais Dieu lui
répondit que cette tâche était
réservée à son
« fils, » et, à cette
occasion, II lui fait la promesse « des
gratuités immuables, » dont nous
avons déjà parlé ; car la
« maison » que Dieu avait en
vue, ne pouvait être bâtie que par
Celui qui était en même temps Fils de
David et Fils de Dieu, - « Celui qui a
bâti toutes choses »
(Hébreux III, 3, 4), - Celui
qui devait être établi pour toujours
dans la maison et dans le royaume de Dieu.
(1 Chroniques XVII, 14.)
Cependant Dieu veut encore donner un type avant que
n'arrive le temps de la bénédiction
ultérieure. Par conséquent, les
termes de son alliance avec David avaient une
double portée, ayant Christ pour objet
définitif ; mais s'appliquant aussi
à Salomon, le fils de David selon la chair.
Conformément à cette alliance, David
transmit à son fils Salomon l'ordre de
construire une maison pour le Dieu d'Israël (
1 Chroniques XXVIII, 6, 10) -, puis,
Salomon bâtit un temple sur Morija, la
montagne où, tant d'années
auparavant, Abraham avait offert
Isaac sur l'autel, et de laquelle on avait dit
dès lors : « En la montagne
de l'Éternel, il y sera pourvu.
(2 Chroniques III, 1.)
C'était là la montagne de son
héritage, où Dieu devait introduire
et planter son peuple
(Exode XV, 17 ) ;
« c'est là que l'Éternel a
ordonné la bénédiction et la
vie à toujours. »
(Psaume CXXXIII, 3.)
Le type, qui nous montre d'une manière
évidente la liaison entre les communications
successives de Dieu, nous fait aussi comprendre ses
pensées au sujet du royaume et de la maison.
Puisque Dieu voulait habiter au milieu de son
peuple, II devait se faire connaître à
lui tel qu'il est. Il est PÈRE, et le FILS
seul pouvait le révéler.
(Hébreux I, 1, 2 ;
Jean 1,18 ;
Matthieu XI, 27.) C'est pour cette
raison que Dieu, parlant à David de
là maison et du royaume, insiste sur cette
relation et lui dit : « II me
bâtira une maison, et j'affermirai son
trône à jamais. Je lui serai
père et il me sera
fils. » Cela est pour nous d'une
immense portée, car toute la
bénédiction de l'adoption s'y
rattache.
(Galates IV, 5, 6. Comparez aussi
Hébreux I, 5 ;
II, 11 ; et
Apocalypse XXI, 3,
7.)
C'est dans le prophète Daniel que nous avons
trouvé l'origine céleste du
royaume ; mais Dieu avait déjà
révélé à David la
relation qui devait être
manifestée en même temps que le
royaume serait établi : CHRIST est
FILS sur la MAISON DE DIEU.
« Celui-là a été
jugé digne d'une gloire
d'autant plus grande que
Moïse, que celui qui a bâti la maison a
plus d'honneur que la maison. Car toute maison est
bâtie par quelqu'un', mais celui qui a
bâti toutes choses est Dieu. Et Moïse a
bien été fidèle dans toute sa
maison comme serviteur, en témoignage des
choses qui devaient être dites ; mais
Christ, comme fils, sur sa maison ; et nous
sommes sa maison, si du moins nous retenons ferme
jusqu'au bout la confiance et la gloire de
l'espérance. »
(Hébreux III, 3-6.)
Toutes ces vérités ne se
trouvent-elles pas réunies d'une
manière merveilleuse dans le seul nom
d'« Emmanuel, » donné au
fils de la Vierge ?
(Matthieu I, 23.) Il avait paru sur
la terre, Celui qui répondait à
toutes les prophéties que Dieu avait
communiquées à ses serviteurs sous
l'ancienne alliance ; il avait lui, ce jour
vers lequel s'étaient dirigés avec
joie et espérance les yeux de tous les
fidèles ; c'était
« l'accomplissement du temps »
où le Fils de Dieu devait naître comme
fils d'Abraham et fils de David, pour effectuer la
rédemption de son peuple :
« Marie... se trouva enceinte par
l'Esprit-Saint ; » et l'ange apparut
à Joseph en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de
prendre auprès de toi Marie, ta femme, car
ce qui a été conçu en elle est
de l'Esprit-Saint ; et elle enfantera un fils,
et tu appelleras son nom Jésus, car c'est
lui qui sauvera son peuple de leurs
péchés. Or, tout cela arriva, afin
que fût accompli ce que le Seigneur a dit par
le prophète, disant : Voici, la Vierge
sera enceinte et enfantera un fils, et on
appellera son nom Emmanuel, ce
qui, interprété, est : Dieu
avec nous. »
(Matthieu I, 18-23.)
Comparez avec cela ce que l'ange Gabriel vint
annoncer à Marie
(Luc I, 31-33) : « ...
Tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom
Jésus. Il sera grand et sera appelé
le fils du Très-haut ; et le Seigneur
Dieu lui donnera le trône de David son
père ; et il régnera sur la
maison de Jacob à toujours, et il n'y aura
pas de fin à son royaume. »
(Comparez encore
Ésaïe IX, 6-7.)
Cher lecteur, arrêtons-nous ici un moment.
Laissez-moi vous adresser une question
sérieuse : « Que vous
semble-t-il du Christ ? De qui est-Il
fils ? »
(Matthieu XXII, 42.) Croyez-vous que
Jésus est le Fils de Dieu ?
« Celui qui a le FILS a la
vie ; celui qui n'a pas le FILS DE DIEU, n'a
pas la vie. »
(1 Jean V, 12.)
DERNIERS JOURS DE MADAME J. D.
À PICTON (CANADA)
Février 1875.
Il n'y a pas plus de quatre semaines que cette
chère amie était encore assise
à notre table ; maintenant, elle se
repose auprès de Jésus, dans le
paradis. Elle prit mal il y a eu vendredi quinze
jours. J'allai la voir le dimanche suivant. Elle
souffrait beaucoup d'un rhumatisme inflammatoire,
mais son espérance et le repos de son
âme étaient en Jésus. Elle
était contente de partir
de ce monde ou d'y rester, selon
ce qu'en ordonnerait le Seigneur.
(Philippiens I, 23.)
Elle avait été
déchargée du fardeau de ses
péchés, me dit-elle, lors des
réunions qui se tinrent il y a deux
ans ; et, depuis ce moment, elle avait joui de
la paix. « Quelle joie, ajoutait-elle,
que d'être délivrée de la
domination du péché et de la
loi ! Pendant longtemps j'ai gémi dans
l'esclavage
(Galates IV, 25 ;
V, 1) ; mais, maintenant,
grâces à Dieu, j'en suis affranchie.
Qu'arrivera-t-il à ces pauvres gens qui
n'entendent jamais prêcher qu'un
évangile incomplet ? Et lorsqu'un
évangile qui proclame un salut plein et
parfait leur est annoncé, pourquoi ne le
croient-ils pas ? »
Le mercredi suivant, elle était plus mal. Je
restai près d'elle cette nuit-là. Au
matin, je lui demandai : Jésus vous
est-il précieux ? - Oh ! oui,
répondit-elle, plus que le monde entier.
Plus tard, voyant pleurer sa fille
aînée, elle lui dit : Anna, tu
devrais te réjouir de ce que je vais
à Jésus. Le Seigneur pourvoira
à tout.
Le lendemain son état avait
empiré ; le délire était
survenu, mais alors même elle
s'écriait continuellement :
« Seigneur
Jésus ! »
(Romains X, 9 ;
1 Corinthiens XII, 3.)
Sa fille cadette était aussi arrivée
de Toronto le vendredi, et resta près de sa
mère jusqu'au moment de son
délogement, qui eut lieu six jours plus
tard.
Le dimanche, notre chère malade put
s'asseoir sur son lit et dit : Jésus
m'appelle. Le jour suivant, elle
ne pouvait que répéter :
Jésus ! Jésus ! -
Jésus est tout pour vous ? lui dis-je.
- Plus que tout au monde, fut sa réponse.
J'ajoutai : Oui, et aussi dans la
gloire ; absent du corps, présent avec
le Seigneur. - Tout est bien pour moi, reprit-elle,
mais priez pour mes deux filles. Je rends
grâces à Dieu de ce qu'elles sont
converties.
Ayant veillé tard ce soir-là, je fus
remplacé près de la malade par un
autre frère. Il vint m'appeler à
quatre heures et demie, et je repris ma place
près du lit de notre chère soeur qui,
m'ayant reconnu, dit : Vous m'aviez
abandonnée. - Je savais, chère amie,
que le Seigneur était avec vous,
répondis-je, de sorte que je pouvais sans
crainte vous laisser. - Oui, dit-elle, Christ est
tout ce qu'il me faut. Plus tard, je l'entendis
encore répéter :
Jésus ! Jésus ! Je lui
dis : Jésus vous regarde. - Oui,
dit-elle, II est mon tout.
Le mercredi, elle déclinait à vue
d'oeil. On la souleva et elle dit :
Adieu ! adieu ! - Sa tête ayant
été remise sur l'oreiller, elle fit
encore entendre ces mots : Jésus,
Seigneur Jésus ! Puis elle s'en alla
pour être toujours avec Lui.
Témoignage précieux de la toute
suffisance du nom de Jésus !
« Tous les prophètes lui rendent
témoignage que, par son nom, quiconque croit
en Lui, reçoit la rémission de ses
péchés. »
(Actes X, 43.)
Cette voix trouvera-t-elle, de l'autre
côté de l'Océan, un écho
dans le coeur de quelque pauvre
pécheur qui sera ainsi
conduit à détourner ses regards de
lui-même, de ses oeuvres, de sa
piété, de sa religion, de tout enfin,
pour ne voir que Jésus seul et trouver le
salut en son nom ? Jésus a suffi
à notre soeur. « II est mon
tout, » disait-elle. Elle avait
trouvé en Lui la réponse à
tous les besoins de son âme et n'avait rien
à chercher ailleurs. Le précieux nom
du Sauveur, prononcé à son oreille,
versait dans son coeur la consolation et
allégeait ses souffrances.
Dieu veuille que la voix de notre chère
soeur soit entendue de quelque pauvre âme
fatiguée et chargée :
« Lorsqu'un évangile qui proclame
un salut plein et parfait est annoncé,
pourquoi ne le croient-ils
pas ? »
« Or je vous fais savoir, frères,
l'évangile que je vous ai annoncé,
que vous avez aussi reçu, et dans lequel
vous êtes, par lequel aussi vous êtes
sauvés, si vous tenez ferme la parole que je
vous ai annoncée, à moins que vous
n'ayez cru en vain. Car je vous ai
communiqué avant toutes choses ce que j'ai
aussi reçu, que Christ est mort pour nos
péchés, selon les Écritures,
et qu'il a été enseveli, et qu'il a
été ressuscité le
troisième jour, selon les
Écritures ; et qu'il a
été vu de Céphas, puis des
douze Et, après tous, comme d'un avorton, il
a été vu aussi de moi. »
(1 Corinthiens XV, 1-5,
8. )
« Car Dieu a tant aimé le monde,
qu'il a donné son fils unique, afin que
quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais
ait la vie éternelle. »
-
QUESTION -
Question. La
position du peuple d'Israël avant le
Jourdain et après le Jourdain,
correspond-elle à deux états
successifs chez le chrétien ?
Ou, le chrétien est-il
appelé à combattre en
même temps le combat dans le
désert et celui
d'Éphésiens
VI ? - Il me semblerait
plutôt que dans la position normale
du chrétien, mort et
ressuscité avec Christ, la lutte
d'Éphésiens VI est la seule
qu'il ait à soutenir.
Jésus dit à ses
disciples : « Ayez bon
courage, moi j'ai vaincu le
monde. » Le sens est-il :
J'ai vaincu le monde, vous n'avez pas
à le vaincre, ou : J'ai vaincu
le monde, vous pouvez le vaincre à
votre tour ?
Réponse. La
position du peuple d'Israël avant et
après le Jourdain, ne correspond
pas précisément à
deux états successifs chez
le chrétien. Ce sont
plutôt deux formes
différentes de la
piété.
(1 Timothée IV, 8.)
Le chrétien mort au monde et
ressuscité avec Christ a le
désert à traverser ; de
plus il doit prendre possession, en
esprit, de tout le pays promis.
(Genèse XIII,
17 ;
Hébreux XI, 9,
13.) Or c'est là le
vrai rôle de l'espérance,
cette puissante soeur de la foi. La foi
possède et conserve le titre de
propriété qu'elle a
serré dans son coeur.
Pour ce qui est du combat, nous
entrerons dans plus de détails. -
L'épître aux
Éphésiens, qui nous
présente la position
privilégiée du
chrétien non-seulement
vivifié avec Christ, mais encore
assis en Lui dans les lieux
célestes, et béni en Lui de
toute bénédiction
spirituelle dans les lieux célestes
(chap. II, 5-6 ;
I, 3-4), nous montre en
outre, au
chapitre VI, que le lieu de
notre repos et de notre
bénédiction est aussi le
lieu de notre combat ; car
« notre lutte n'est pas contre
le sang et la chair, mais contre les
principautés, contre les
autorités, contre les dominateurs
de ces ténèbres, contre les
puissances spirituelles de
méchanceté qui sont dans
les lieux célestes. »
Ces puissances voudraient nous
empêcher de prendre possession de
notre position normale et
éternelle, dans la terre promise
« en Christ. »
Tout cela correspond parfaitement au beau
type que Dieu nous a fourni dans
l'histoire des enfants d'Israël,
à qui, en tant que descendants
d'Abraham, Dieu avait donné tout le
pays de Canaan, - mais qui étaient
appelés à en prendre
possession, en luttant contre un ennemi
puissant et tenace qu'ils devaient
détruire à la façon
de l'interdit. Voilà
assurément pour nous,
« le bon combat de la
foi. »
(1 Timothée VI,
12.)
Dans le désert, il n'y eut qu'un
seul combat, celui contre Hamalec,
à Rephidim.
(Exode XVII, 8-16.) Il fut
livré tout au
commencement de la traversée.
Israël est resté vainqueur
dans cette lutte, non par ses propres
efforts, mais par la puissance de Dieu,
représentée par la verge de
Moïse, - la même qui avait
fendu la mer Rouge. Cette puissance agit
avec efficace pour opérer la
délivrance de son peuple, en vertu
de l'intercession de celui qui
était sur la montagne, et dont les
mains furent « fermes (ou
fidèles) jusqu'au coucher du
soleil. » Du reste, Dieu
lui-même se chargea de la guerre
contre Hamalec d'âge en âge. (
Exode XVII, 16.) L'ennemi
n'était pas détruit ;
on le retrouve plus tard, à
plusieurs reprises, dans l'histoire du
peuple d'Israël. De plus, Dieu
ordonna à son peuple de ne point
oublier que quand tous les autres ennemis
seraient exterminés, il devait
alors (seulement alors) effacer la
mémoire d'Hamalec de dessous les
cieux.
(Deutéronome XXV,
17-19.) Or, Hamalec, enfant
illégitime du fils
aîné d'Ésaü
(Genèse XXXVI, 12),
était proche parent d'Israël.
À tous ces égards, il est un
emblème frappant de la
« chair. »
L'histoire de ce combat à Rephidim,
nous fait comprendre de quelle
manière le chrétien arrive
à la jouissance de son état
normal, décrit en
Romains VI, 14 :
« Le péché ne
dominera pas sur vous, parce que vous
n'êtes pas sous la loi, mais sous la
grâce. »
D'abord « l'Évangile est
la puissance de Dieu en salut à
quiconque croit..., car la justice de Dieu
y est révélée sur le
principe de la foi, pour la
foi »
(Romains I, 16, 17) ;
et nous' lisons que, par la volonté
de Dieu, « nous avons
été sanctifiés par
l'offrande du corps de Jésus-Christ
faite une fois pour toutes. »
(Hébreux X, 10.)
Ensuite nous avons un
miséricordieux et fidèle
souverain sacrificateur, qui peut sauver
entièrement ceux qui s'approchent
de Dieu par Lui, étant toujours
vivant pour intercéder pour eux.
(Hébreux II,
17 ;
VII, 25.) La mort de Christ
et sa résurrection nous ont
frayé le chemin pour nous amener en
la présence de Dieu, de sorte que
nous pouvons nous approcher de Lui sans
aucune crainte, la paix étant
faite. Par l'intercession de Christ, nous
sommes maintenus dans la place que son
sang nous a acquise. C'est cette
dernière chose que nous trouvons en
type dans le secret de la victoire sur
Hamalec, due non aux efforts de
Josué et du peuple, mais à
l'action de Moïse, Aaron et Hur sur
le sommet du coteau.
(Exode XVII, 10-12.)
Mais nous avons aussi à faire,
comme Josué, l'expérience
personnelle de l'absolue incapacité
oh nous sommes de triompher par
nous-mêmes en combattant contre
Hamalec dans la plaine. Il faut qu'en
pratique nous apprenions notre
entière
insuffisance pour
sortir de cette lutte, jusqu'à ce
qu'enfin, dans le sentiment de notre
impuissance, nous poussions le cri de
désespoir :
« Misérable homme que je
suis, qui me délivrera de ce corps
de mort ?
« (Romains VII, 24.) Nous
trouvons alors que la délivrance
est déjà là par suite
de notre identification avec Christ mort
au péché et vivant à
Dieu. Il est évident que toute
cette expérience devrait être
faite au commencement de la
carrière chrétienne ;
sinon, l'on ne peut comprendre ni que la
loi de l'Esprit de vie dans le Christ
Jésus nous a affranchis de la loi
du péché et de la mort
(Romains VIII, 2), - ni que
la sacrificature de Christ est ce que Dieu
a établi pour nous maintenir dans
la place qu'il nous a donnée en
Christ. Si nous marchons par l'Esprit,
nous n'accomplissons pas les convoitises
de la chair, tandis que le fruit de
l'Esprit se produit sans effort.
(Galates V.) Cette marche
par l'Esprit est toujours
accompagnée de la vigilance
chrétienne ; car nous sommes
tenus de mater le corps et « de
mortifier nos membres »
(Colossiens III, 5) ;
nous devons veiller, prier et nous nourrir
de la Parole de Dieu comme des enfants
nouveau-nés.
L'histoire des enfants d'Israël entre
la mer Rouge et le Jourdain, nous montre
en détail de quelle manière
les circonstances pénibles du
désert, c'est-à-dire de la
vie, peuvent fournir à la chair
l'occasion de se manifester, par ses
convoitises, ses murmures, sa
rébellion, son égoïsme.
Or, il est écrit que toutes ces
choses leur arrivèrent comme types,
pour nous servir d'avertissement, afin
que nous ne fassions pas comme eux.
(1 Corinthiens X, 1-13.
)
Passons à la seconde partie de la
question. La victoire sur le monde
est effective et complète pour
celui qui a traversé le Jourdain en
Christ ressuscité. Jésus a
vaincu le monde par sa mort, alors que le
chef de ce monde fut jeté dehors,
et rendu impuissant.
(Jean XII, 31 ;
Hébreux II, 13.) Le
chrétien aura nécessairement
des tribulations ici-bas ; il ne doit
pas s'étonner si le monde le hait,
car le monde a haï Christ (
Jean XV, 18, 19 ;
1 Jean III, 13 ) ;
mais il reste toujours victorieux, parce
que, dans les choses pénibles qu'il
subit de la part du monde, dans la mort
même (s'il le faut), il est
« plus que vainqueur par celui
qui nous a aimés. »
(Romains VIII, 37.)
« Tout ce qui est né de
Dieu est victorieux du monde ; et
c'est ici la victoire qui a vaincu le
monde, savoir notre foi. Qui est celui qui
est victorieux du monde, sinon celui qui
croit que Jésus est le Fils de
Dieu. » (
1 Jean V, 4, 5 ; et
comparez
Galates II, 20.)
Question sur
Jean XVII, 9.
- Peut-on se servir de ce verset pour
se justifier en ne priant pas pour le
monde ? L.
I Timothée II, 1-4,
nous fournit la réponse :
« J'exhorte donc, avant toutes
choses, qu'on fasse des supplications, des
prières, des intercessions, des
actions de grâces pour tous les
hommes, - pour les rois et pour tous
ceux qui sont haut placés, afin que
nous puissions mener une vie paisible et
tranquille, en toute piété
et honnêteté ; car cela
est bon et agréable devant notre
Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes
soient sauvés et viennent à
la connaissance de la
vérité. »
Dans le
chapitre XVII de
l'évangile de Jean, le Seigneur
Jésus, prêt à quitter
la terre, recommande les siens aux tendres
soins de son Père. C'était
là une prière
spéciale. Lui-même, un peu
plus tard, pria pour ceux qui l'avaient
exposé à toute sorts
d'ignominie, qui l'avaient cloué
sur la croix infâme entre deux
malfaiteurs :
« Père, pardonne-leur,
car ils ne savent ce qu'ils
font. » (
Luc XXIII, 34. ) II nous a
ainsi fourni un modèle de la
manière dont il faut mettre en
pratique sa propre injonction :
« Priez pour ceux qui vous fout
du tort et vous
persécutent. »
(Matthieu V, 44 ;
Luc VI, 28.)
II faut savoir saisir la relation selon
laquelle le Seigneur parle et agit. Dans
cet entretien (Jean XVII), le monde a
affaire avec le Père juste, qu'il
n'a pas connu et dont il rejette
l'Envoyé. Il est écrit que
Dieu a tant aimé le monde qu'il a
donné son Fils ; et que Christ
a aimé l'Église, et s'est
livré lui-même pour elle.
(Jean III, 16 ;
Éphésiens V,
25.) Rien de tout cela ne signifie que
Dieu n'aime pas l'Église qui est
sienne, ni que Jésus n'aime pas le
monde qu'il a créé et qu'il
est venu sauver. Le racheté aime
tout ce qu'aiment le Père et le
Fils
(1re épître de Jean
IV, 7), avec lesquels sa nature divine
le met en communion et en relation de
famille et d'intimité.
Le monde a été
définitivement jugé dans la
croix de Christ. Mais Dieu agit en
grâce pour choisir et séparer
du monde tous ceux qui reçoivent
son Fils. « La grâce de
Dieu qui apporte le salut est apparue
à tous les hommes
»
(Tite II, 11.)
« Dieu ordonne maintenant aux
hommes que tous, en tous lieux, ils
se repentent. »
(Actes XVII, 30.)
Que Dieu nous accorde de ne pas oublier
que nous sommes, en tant que
rachetés, une sacrificature
royale ; et que notre haut
privilège est de connaître la
volonté de notre Père, et de
Lui exprimer librement tous les
désirs que la connaissance de sa
volonté produit dans nos coeurs.
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