LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
PAIX EN CROYANT
III
« SAUVE TA VIE »
Cher ami,
Je vous remercie de votre bonne lettre d'hier. Je
suis heureux de voir que le Seigneur continue de
vous rendre attentif au sujet si important du salut
de votre âme ; mais en même temps
je suis peiné d'apprendre que vous
êtes encore étranger à la paix
que procure l'Évangile. Cependant c'est une
grâce que d'être préservé
de la fausse paix, par le moyen de laquelle Satan
cherche, de mille manières, à
égarer les pauvres âmes et à
les entraîner dans la perdition. Mais
gardez-vous de vous établir, ou même
de demeurer un seul moment, dans votre état
actuel. « Souvenez-vous de la femme de
Lot. » Elle sortit de Sodome avec son
mari, afin d'échapper au terrible jugement
que Dieu allait faire tomber sur cette ville
coupable. Mais son coeur y était encore, il
demeurait attaché à Sodome et.
à ce qui s'y trouvait ; et ainsi,
regardant derrière elle, elle fut
changée en une statue de sel. Elle devint
donc un monument perpétuel montrant les
terribles conséquences qui résultent
du retour d'un état de réveil dans un
état d'indifférence. Oh ! que
Dieu lui-même grave dans votre coeur
l'avertissement adressé à Lot et
à sa famille : « Sauve ta
vie, ne regarde point derrière toi, et ne
t'arrête en aucun endroit de la plaine ;
sauve-toi sur la montagne, de
peur que tu ne périsses. »
(Genèse XIX, 17.)
Vous dites : « Je crois que je ne
mourrai pas sans connaître le
Seigneur. » Je l'espère aussi
sérieusement. Vous êtes, au moment
où vous lisez cette lettre, ou un enfant de
Dieu ou un enfant de colère. Il n'y a pas de
milieu, soyez-en sûr. « Celui qui a
le Fils a la vie, et celui qui n'a pas le Fils de
Dieu n'a pas la vie. »
(1 Jean V, 12.) Maintenant, ou bien
vous avez le Fils de Dieu, ou vous ne l'avez
pas. Où en êtes-vous, cher
ami ?
Si en croyant en Lui, vous avez le Fils de Dieu,
vous avez la vit. Dans ce cas, il n'est plus
question pour vous d'espérer que vous ne
mourrez pas sans le Seigneur ; vous avez le
Fils et vous avez déjà la vie.
Mais si vous n'avez pas le Fils - si votre coeur ne
s'attache pas à Jésus, comme à
votre seule espérance, à votre seul
refuge, vous n'avez pas la vie ; et si
vous persévérez dans cet état,
il n'y a nulle part une seule promesse, vous
autorisant à croire que vous la recevrez
avant de mourir. Toutes les promesses ont leur
centre en Christ et se rapportent au moment
présent.
« Maintenant est le temps
favorable, voici maintenant le jour du
salut. » « Aujourd'hui, si vous
entendez sa voix, n'endurcissez pas votre
coeur. »
Combien la vie humaine est incertaine !
Lorsque je partis de chez moi, il y a quelques
semaines, une dame de nos amies était
retenue dans sa chambre par une indisposition, sans
être alitée. J'eus constamment de ses
nouvelles pendant mon absence, et à mon
retour, sa soeur vint avec joie
m'annoncer que la malade
était beaucoup mieux. Il était quatre
heures de l'après-midi. À huit
heures, le même soir, sa soeur lui lisait un
chapitre du Nouveau Testament. À neuf
heures, elle était morte. Quel changement
soudain et solennel ! Nous avons tout lieu de
croire que, depuis nombre d'années, notre
défunte amie croyait de coeur en Christ et
que maintenant elle est heureuse auprès de
lui. Mais supposé que tel n'eût pas
été son cas, comment aurait-elle pu
aller à Christ, lorsqu'elle fut ainsi
frappée subitement par la mort ? Ne
demeurez pas, mon ami, un jour ou une heure de
plus, sans Christ. Dieu vous le présente,
avec toute la valeur de son sang précieux et
expiatoire. Vous serez le bienvenu auprès de
lui maintenant. « Celui qui vient
à moi, je ne le jetterai point
dehors. » Mais c'est :
« Celui qui ment. »
Allez donc à Christ, et allez-y
immédiatement. Ne renvoyez ni d'un jour, ni
d'une heure.
Je vous envoie un traité. Je vous conseille
de le lire sérieusement et avec
prière. Cherchez tous les passages qui y
sont cités, méditez-les avec soin. En
le lisant, demandez-vous souvent :
« Est-ce que je crois
cela ? » « Mon âme
trouve-t-elle son repos en cette
vérité ? » Que le
Seigneur soit avec vous pendant cette
lecture ; puisse-t-elle contribuer à
vous éclairer et à vous conduire
à Christ, afin que, heureux en lui et dans
l'assurance de l'amour de Dieu, vous puissiez le
suivre et le servir joyeusement, tous les jours de
votre vie.
J'ai toujours du plaisir à recevoir vos
lettres ; mais ne vous
appuyez sur aucun homme, ni sur ce que vos amis
peuvent vous dire ou faire pour vous. Regardez
seulement au Seigneur Jésus et au sang qu'il
a versé sur le Calvaire. C'est là ce
qui nous purifie de tout péché. Tout
ce qu'un homme peut faire, c'est de vous indiquer
Jésus et son sang, et de prier Dieu de vous
amener, par le moyen de ce qui vous est dit,
à regarder à Jésus, à
vous confier en Jésus, à vous
attacher à Jésus, à vous
réjouir en Jésus. Que le Seigneur
vous accorde ces grâces, et puissé-je
bientôt apprendre de vous que Jésus
vous est devenu vraiment précieux.
Votre, etc. ***
************
LE ROYAUME DES CIEUX
« Jésus leur
dit : Avez-vous compris toutes ces
choses ? Ils lui dirent : Oui, Seigneur.
Et il leur dit : C'est pour cela que tout
scribe qui a été fait disciple du
royaume des cieux, est semblable a un maître
de maison qui produit de son trésor des
choses nouvelles et des choses
vieilles. »
(MATTHIEU XIII, 51-52.)
« A vous il est donné de
connaître les mystères du royaume des
cieux. »
(MATTHIEU XIII, 11.)
I
LE ROI, FILS D'ABRAHAM ET FILS DE DAVID
Avant de considérer le caractère
mystérieux du royaume, tel que le Seigneur
nous le présente sous forme de paraboles
dans le chapitre XIII de Matthieu et ailleurs, il
nous est nécessaire de
comprendre la portée de l'expression :
« Le royaume des deux. »
Cette expression ne se rencontrant dans la Parole
de Dieu, nulle part ailleurs que dans
l'évangile de Matthieu, le champ de nos
recherches se trouve ainsi singulièrement
rétréci. Cela nous démontre
clairement que l'expression elle-même se lie
intimement avec le caractère de cet
évangile, ou plutôt avec le
caractère sous lequel le Seigneur
Jésus nous y est présenté.
C'est le livre de la généalogie de
Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham.
(Matthieu I, 1.)
Dieu avait dit à Abraham
(Genèse XXII, 18) :
« Toutes les nations de la terre seront
bénies en ta semence, parce que tu as
obéi à ma voix. »
« La semence » dont il est
question ici, c'est Christ. Le Saint-Esprit nous le
dit expressément dans l'épître
aux Galates, chapitre
III, 16. La promesse de Dieu faite
à Abraham nous présente ainsi trois
points de vue :
I. Que toutes les nations de la terre auraient part
à la bénédiction.
II. Que le centre de la bénédiction,
et le moyen de la communiquer, résideraient
en la famille d'Abraham, c'est-à-dire en
Israël.
III. Que ce centre, cette source de
bénédiction, comme on le voit
ensuite, c'est Christ.
Un autre point essentiel à. faire
remarquer : c'est l'occasion dans laquelle
Dieu fit à son serviteur Abraham ces
magnifiques promesses. Avant le chapitre XXII de la
Genèse, Dieu n'avait pas parlé de la
« semence » d'Abraham comme de
l'unique source des
bénédictions promises. Ce fait nous
découvre la seule base morale de toute
bénédiction possible pour la terre, -
c'est-à-dire la résurrection. Isaac,
le fils de la promesse, type saisissant du Seigneur
Jésus-Christ, avait été
lié et placé sur l'autel. Le couteau
était déjà levé sur
lui. L'intervention directe de Dieu a pu, seule,
l'arracher à la mort. Un bélier lui
fut substitué. De cette manière
Abraham reçut son fils de nouveau ; -
non plus du sein amorti de Sara (figure de
l'incapacité de la chair pour amener la
bénédiction), - mais il reçut
Isaac de nouveau comme figure du Christ
ressuscité, et surgissant du sein de la mort
même. (Comparez
Hébreux XI, 19.) Tout cela
montrait qu'il fallait que, selon la justice, la
mort mît fin, par le jugement, à
l'état de péché dans lequel
l'homme s'était plongé, et que,
après cela, Dieu introduisît, par la
résurrection, une création nouvelle,
dans laquelle le péché
n'existât plus, et où la mort ne
pût plus jamais avoir accès.
La mort et la résurrection préalables
de Christ étaient donc nécessaires
pour que la bénédiction
générale des nations de la terre
pût avoir lieu. Nous verrons bientôt
que le Saint-Esprit insiste également sur
cette vérité lorsqu'il est question
des « grâces
assurées » promises à
David.
Nous lisons dans
1 Chroniques XVII, 10-14:
« L'Éternel te bâtira une
maison. Il arrivera
donc que, quand tes jours seront accomplis pour
t'en aller avec tes pères, je ferai lever ta
postérité après toi, qui sera
un de tes fils ; et
j'établirai son
règne. Il me bâtira une maison, et
j'affermirai son trône à jamais. Je
lui serai père, et il me sera fils ; et
je ne retirerai point de lui ma gratuité,
comme je l'ai retirée de celui qui a
été avant toi ; mais je
rétablirai dans ma maison, et dans mon
royaume à jamais, et son trône sera
affermi pour toujours. »
C'est assurément à ce passage que
fait allusion Ésaïe, quand il dit
(chap. LV, 3) : « Je
traiterai avec vous une alliance éternelle,
savoir les gratuités immuables
promises à David. » Ce passage
est aussi très-remarquable parce que nous y
trouvons « la maison »
aussi bien que « le
royaume. » Nous verrons plus tard, si
Dieu le permet, dans le
XVIe chapitre de Matthieu, quel sens
le Seigneur Jésus donne à cette
promesse de
1 Chroniques XVII, 12.
Si donc Dieu a fait à Abraham, l'homme
élu entre tous, la promesse d'être
héritier du monde (Romains IV, 13), en vue
d'une bénédiction universelle par le
moyen de « sa semence ; »
ce fut à David, comme roi, que Dieu
révéla pleinement la forme que
prendrait cet héritage ; - savoir, la
forme d'un royaume qui n'aura pas de fin. Et, ce
qui est plus important encore, le Roi promis devait
être vis-à-vis de Dieu dans la
relation de fils.
Or, le passage,
1 Chron. XVII, 13, nous est
appliqué par le Saint-Esprit en
2 Cor. VI, 18,
précisément comme le passage
d'Esaïe L, 8-9 nous est
appliqué en
Romains VIII, 33-34. Cela explique
l'expression du Seigneur Jésus
(Matth. XIII, 43) :
« Alors les justes resplendiront comme
le soleil dans le royaume de
leur PÈRE. » II faut que
Jésus ait la place de
« Premier-né entre plusieurs
frères. »
(Romains VIII, 29.) Dans l'Ancien
Testament il s'agit de Christ seul en tant
qu'homme, dans le Nouveau Testament Dieu lui
associe les croyants, soit pour les introduire dans
la relation d'enfants
(2 Cor. VI, 18), soit pour les
justifier, et prendre en main leur cause quant
à la marche
(Rom. VIII, 33, 34). Cette
application faite au croyant des passages qui se
rapportent en premier lieu à Christ, est une
bénédiction ineffable pour ceux qui
sont ainsi associés au Sauveur.
Il nous reste à répondre à la
question : Quand et comment cette relation et
ce royaume peuvent-ils être
réalisés pour nous pécheurs
qui, par nature, sommes éloignés de
Dieu, et ses ennemis ? Le Saint-Esprit nous
fournit la réponse par l'apôtre Paul
(Actes XIII, 32-35) :
« Nous vous annonçons la bonne
nouvelle quant à la promesse qui a
été faite aux pères, que Dieu
l'a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant
suscité Jésus ; comme aussi il
est écrit dans le psaume second : Tu es
mon fils, moi je t'ai aujourd'hui engendré.
Or, qu'il l'ait ressuscité d'entre les
morts pour ne devoir plus retourner à la
corruption, il l'a dit ainsi : Je vous
donnerai les grâces assurées de
David ; c'est pourquoi il dit aussi dans
un autre endroit
(Ps. XVI, 10) : « Tu
ne permettras point que ton saint voie la
corruption. »
Jésus est celui à qui toutes les
prophéties se rapportent, celui en qui et
par qui elles trouvent leur
accomplissement. Il est le Roi que Dieu a
sacré sur la montagne de sa sainteté
(Psaume II, 6) ; c'est de Lui
qu'il est écrit : « Ton
trône, ô Dieu, demeure aux
siècles des siècles ; c'est un
sceptre de droiture que le sceptre de ton
règne ; tu as aimé la justice et
haï l'iniquité ; c'est pourquoi
Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie
au-dessus de tes compagnons. »
(Psaume XLV, 6, 7 ;
Hébreux I, 8, 9.)
« La justice et le jugement sont la base
de son trône. »
(Psaume LXXXIX, 14 ;
CXVII, 2.)
Pour établir son trône en justice sur
la terre, il était nécessaire que le
péché du monde fut ôté.
Voilà pourquoi Jésus a dû.
paraître d'abord dans le caractère de
« l'Agneau de Dieu. »
(Jean I, 29,
36.) Celui qui n'a pas connu le
péché, était le seul qui
pouvait l'ôter. C'est en pensant à sa
gloire, et à la bénédiction
qui, dans son étendue, devait embrasser Juif
et Gentil, que Jésus a dit :
« En vérité, en
vérité je vous dis : À
moins que le grain de blé, tombant en terre,
ne meure, il demeure seul ; mais s'il meurt,
il porte beaucoup de fruit. »
(Jean XII, 24.) Précieux
Sauveur ! Tu n'as pas voulu rester seul dans
ta gloire comme le parfait grain de froment, c'est
pourquoi tu t'es offert pour porter les
péchés, de plusieurs. Tu es le
premier-né d'entre les morts et le prince
des rois de la terre ! Puissions-nous chanter
sans cesse, dans nos coeurs, à celui qui
nous a lavés de nos péchés
dans son sang ! (Lisez
Apocalypse I, 5, 6,
17, 18.)
Il n'est donc pas difficile de comprendre
pourquoi le Seigneur Jésus
insistait si souvent auprès de ses disciples
sur le fait « qu'il fallait qu'il
allât à Jérusalem, et qu'il
souffrît beaucoup de la part des anciens et
des principaux sacrificateurs et des scribes, et
qu'il fût mis à mort, et qu'il
fût ressuscité le troisième
jour. »
(Matthieu XVI, 21 ;
XVII,
9,12,22,23 ;
XX, 17-19,
28 ;
Luc XVII, 25.) « II a
été livré pour nos fautes et
ressuscité pour notre
justification. »
(Romains IV, 25.)
Jésus est donc celui qui seul répond
à tout ce que Dieu avait d'avance
annoncé par ses serviteurs ; - sa mort
et sa résurrection sont le seul moyen par
lequel nous puissions lui être
associés dans le royaume et dans la gloire
que Dieu introduit par Lui. Christ a
été manifesté une fois pour
l'abolition du péché par le sacrifice
de Lui-même ; il paraîtra une
seconde fois à salut à ceux qui
l'attendent.
(Hébreux IX, 26, 28.) Rien
n'est plus clair que ce grand fait, savoir que la
résurrection de Jésus d'entre les
morts était la base divine de toute
bénédiction promise. L'apôtre
Paul n'avait-il donc pas raison lorsqu'il disait au
roi Agrippa : « Je comparais en
jugement pour l'espérance de la promesse
faite par Dieu à nos pères, à
laquelle nos douze tribus, en servant Dieu sans
relâche nuit et jour, espèrent
parvenir ; et c'est pour cette
espérance, ô roi ! que je suis
accusé par les Juifs. Pourquoi, parmi vous,
juge-t-on incroyable que Dieu ressuscite des
morts ? »
(Actes XXVI, 6-8.)
SIMPLE RÉFLEXION SUR LUC XXIV, 13-35
L'épisode rapporté dans ces
versets de l'évangile de Luc est
peut-être un des plus touchants que nous
connaissions de la vie du Seigneur sur la terre, et
renferme pour nos coeurs plusieurs précieux
enseignements. Mais il est un point d'un
intérêt spécial et sur la
valeur duquel il est bon d'attirer l'attention du
lecteur chrétien : c'est la
manière dont le Sauveur ressuscité
rend hommage à la 'parole
ÉCRITE.
Le Seigneur, dans sa conversation avec les deux
disciples d'Emmaüs, les réprimande
à cause de leur lenteur de coeur à
croire les Écritures. Ensuite,
commençant par Moïse et par. tous les
prophètes, il leur expliquait, dans
toutes les Écritures, les choses qui le
regardent. De même, dans son entrevue avec
les onze et les autres à Jérusalem,
aussitôt qu'il les eût rassurés
et leur eût bien montré que
c'était Lui-même qu'ils voyaient et
touchaient, II ramène leurs âmes
à la même autorité, -les
saintes Écritures, - « et II leur
dit : Ce sont ici les paroles que je vous
disais quand j'étais encore avec vous, qu'il
fallait que toutes les choses qui sont
écrites de moi dans la loi de
Moïse, et dans les prophètes, et dans
les psaumes fussent accomplies. »
« Alors il leur ouvrit
l'intelligence pour entendre les
Écritures. Et il leur dit : II EST
AINSI ÉCRIT ; et ainsi il fallait que
le Christ souffrît, et qu'il
ressuscitât d'entre les morts le
troisième jour et que la repentance et la
rémission des péchés
fussent prêchées en
son nom à toutes les nations, en
commençant par
Jérusalem. »
Tout ceci est de la plus haute importance dans les
temps actuels. Nous sommes persuadés que
partout il est nécessaire de ramener ceux
qui se disent chrétiens aux droits
souverains de la Parole de Dieu, à son
autorité absolue sur la conscience, à
sa puissance vivifiante et à l'influence
qu'en toutes choses elle doit exercer sur la vie,
le caractère et la conduite.
Il est bien à craindre que l'Écriture
sainte ne perde de plus en plus rapidement la place
qui lui est due dans les coeurs de ceux qui
professent de la prendre comme règle divine
de la foi et de la morale, et cela parmi ceux
mêmes qui sont considérés comme
occupant le premier rang parmi les chrétiens
professants. Combien peu, en effet, reconnaissent
que, dans tous les détails de la vie
pratique, dans l'église, dans la famille, au
milieu des affaires et dans la marche
journalière, - nous devrions être
animés par une obéissance qui trouve
son expression dans ces trois petits mots :
« II est écrit ; »
mots dont la valeur est infiniment rehaussée
par le fait remarquable qu'ils ont
été prononcés trois fois par
notre adorable Seigneur dans son conflit avec
l'adversaire au commencement de sa carrière
publique ; puis, à la fin, on les
trouve de nouveau dans cette entrevue avec ses
bien-aimés, au moment où il va les
quitter pour monter au ciel.
Oui, bien cher lecteur chrétien,
« il est écrit, »
était une expression favorite de notre divin
Maître et Seigneur. Il a
donné Lui-même l'exemple d'une
soumission entière à
l'Écriture en reconnaissant sa sainte
autorité en toutes choses. Il a vécu
d'elle et par elle depuis le commencement
jusqu'à la fin, marchant selon elle et
n'agissant jamais sans elle. Il ne raisonnait pas
sur l'Écriture, ni ne la mettait en
question ; II n'y ajoutait rien, ni n'en
retranchait rien : II obéissait.
Oui, Lui, le Fils éternel du
Père, - Lui-même, Dieu par-dessus
toutes choses, béni éternellement,
vivait des saintes Écritures et marchait
journellement sous leur contrôle. Elles
étaient la nourriture de son âme, la
divine règle de sa vie parfaite, le fond de
son enseignement et la base de son merveilleux
ministère.
Dans toutes ces choses, II a été
notre divin modèle. Oh ! puissions-nous
suivre ses pas bénis ! Puissions-nous
soumettre à l'épreuve de
l'Écriture sainte et nous-mêmes et nos
voies, nos habitudes et nos relations, - tout ce
qui est en nous et ce qui nous entoure, - et
rejeter sans exception et avec une franche
décision, tout ce qui ne peut subsister sous
cette lumière pénétrante.
Nous sommes pleinement persuadés que, dans
des milliers de cas, le premier grand point
à obtenir est de ramener le coeur à
cette précieuse attitude d'une
obéissance et d'une soumission
entières à la Parole de Dieu.
Discuter et raisonner avec quelqu'un qui ne donne
pas à l'Écriture la même place
que lui donnait notre Seigneur Jésus-Christ
lui-même est tout à fait peine perdue.
Au contraire, avec celui qui se soumet à
elle, il n'est pas besoin
d'arguments. Ce qui est vraiment nécessaire,
c'est de faire de la Parole de Dieu, la base de
notre paix et l'autorité qui règle
notre marche. Puisse-t-il en être ainsi pour
chacun de nous.
C.-H. M.
L'ASSURANCE DU SALUT
« Je vous ai écrit
ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la
vie éternelle, vous qui croyez au nom du
Fils de Dieu.
(1 Jean V, 13.)
Une triste preuve de la puissance de Satan pour
aveugler les hommes, c'est le fait que tant
d'enfants de Dieu ne possèdent pas
l'assurance d'un salut actuel et
personnel. J'en ai connu qui ont
cherché cette assurance pendant des
années, en s'imaginant que c'était un
état spirituel avancé auquel on ne
parvenait que par une longue expérience.
Certes, ce n'est pas la volonté de Dieu que
les âmes restent ainsi longtemps
privées de la jouissance du salut. Lorsqu'on
sonde les Écritures, on trouve,
non-seulement que l'homme est pécheur et
perdu, mais aussi que Dieu lui présente un
salut parfait et actuel.
Comment est-ce que j'arrive à savoir que je
suis un pécheur perdu ? Est-ce par mon
expérience du fait ? Est-ce pour en
avoir été convaincu après un
long et pénible travail
d'intelligence ? Non, mais par la Parole de
Dieu et par elle seule... De
même, c'est par la Parole écrite que
je sais que je suis sauvé ; ce n'est
pas par mon expérience ou par mes
sentiments, c'est uniquement par le
témoignage que Dieu a rendu au sujet de son
Fils.
Mon expérience ou mes efforts me
donneront-ils jamais le témoignage que je
possède la vie
éternelle ? Il est possible que
l'expérience qui suit la réception du
témoignage de Dieu, ait une certaine valeur
et puisse venir en aide à d'autres
personnes ; mais l'expérience telle
qu'elle est décrite dans les biographies de
personnes qui ont lutté pour obtenir
l'assurance du salut, cette expérience qui
précède l'assurance est, je
crois, nuisible aux âmes. Une chose est
certaine, c'est que, si le témoignage de
Dieu ne suffit pas pour me convaincre que je suis
sauvé, maintenant et
éternellement, aucune
expérience ne pourra le faire.
Je désire vivement que mon lecteur soit
délivré de tout doute, de toute
crainte ou incertitude au sujet du salut de son
âme. La possession du salut n'a rien du tout
à faire avec ce que je suis, avec ce que
j'éprouve, avec une capacité ou une
incapacité de le recevoir ;- elle est
fondée simplement sur la Parole de Dieu, qui
seule fournit une base solide à ma paix et
à ma joie. Que personne ne dise qu'il y a de
l'orgueil à savoir que l'on possède
un salut éternel. Bien loin de là, il
y a de l'orgueil à mettre en doute ce que
Dieu dit ; c'est là de
l'incrédulité, - fruit manifeste de
l'orgueil et de la folie de la chair. Si vous
croyez ce que disent les Écritures, vous ne
resterez pas un instant de plus
sans la certitude que vous êtes actuellement,
pleinement et éternellement sauvé.
Vous avez entendu la parole vivifiante de
Jésus : « Lazare, sors
dehors » (Jean XI, 43) ; ne
fermez pas l'oreille à cette antre parole
de délivrance :
« Déliez-le et laissez-le
aller. » La vie et la liberté sont
toutes les deux fondées sur la parole et sur
l'oeuvre de Christ.
Écoutez encore la parole de
Jésus : « En
vérité, en vérité, je
vous dis que celui qui entend ma parole et
qui croit celui qui m'a envoyé a la
vie éternelle et ne viendra pas en jugement,
mais il est passé de la mort à
la vie. »
(Jean V, 24.) Le Seigneur savait que
nos coeurs sont naturellement portés
à douter ; aussi, afin de les
établir dans une parfaite confiance en sa
parole, répète-t-Il le
mot : « En
vérité. »
Remarquez ces trois choses : Qui entend - qui
croit - a. - ? Vous avez entendu et
cru sa parole, dites-vous ; vous
avez donc « la vie
éternelle, » et vous
êtes ce passé de la mort à la
vie. » « Sachez donc, hommes
frères, que par lui vous est annoncée
la rémission des péchés, et
que de tout ce dont vous n'avez pu être
justifiés par la loi de Moïse,
quiconque croit, est justifié par
lui. »
(Actes XIII, 38, 39.)
Lorsqu'on s'en tient à Dieu et à sa
parole, tout est simple. L'assurance la plus
positive s'y trouve pour nous. Lorsqu'on s'occupe
de soi-même, on ne pense pas à se
rendre auprès de Jésus, ou
plutôt on ne comprend pas que c'est Lui qui
est venu à notre recherche. Plus d'un
chrétien angoissé
m'a dit : « Des pensées
s'élèvent dans mon coeur, des doutes
et des craintes me troublent et je ne sais comment
m'en débarrasser. - Cher ami, pourquoi
avez-vous des pensées ? Occupez-vous
plutôt de Christ. Peut-être vous
demandez-vous : Quelles sont les
pensées de Christ à mon
égard ? Demandez-vous
plutôt : Quel est son amour ?
N'a-t-Il pas laissé sa vie pour ses
brebis ? Depuis lors, son coeur a-t-il
changé ? N'est-il pas toujours le
même ?
Au chapitre XXIV de Luc,
vers. 36-53, nous voyons des
disciples du Seigneur assaillis de doutes lorsque
Jésus vint à eux ; quand II les
quitta, ils étaient pleins de joie et de
paix : ils louaient et bénissaient
Dieu.
D'où venait ce changement ? La lecture
attentive de ce récit nous le
dira :
La rédemption venait d'être accomplie
au milieu des angoisses profondes de la croix, et
Christ ressuscité apportait « aux
siens, » les trophées de sa
victoire sur la mort, le péché et
Satan. Il avait fait la paix par le sang de
sa croix, et II voulait leur annoncer
Lui-même cette bonne nouvelle. « II
se trouva Lui-même là au milieu d'eux,
et leur dit : Paix vous soit ! Et eux,
tout effrayés et remplis de crainte,
croyaient voir un esprit. Et il leur dit :
Pourquoi êtes-vous troublés, et
pourquoi monte-t-il des pensées dans vos
coeurs ? Voyez mes mains et mes pieds, -que
c'est moi-même : touchez-moi et
voyez... » Le divin Sauveur sait
calmer leur effroi et dissiper ces
pensées qui les préoccupent.
Ce qu'il faut au coeur troublé
c'est de voir le Seigneur
Lui-même ; et Jésus
« leur montra ses mains et ses
pieds. » Bien-aimés, regardez
à Christ ressuscité qui vous
présente, dans sa personne, les gages de son
amour invariable et de la rédemption qu'il a
accomplie pour les siens. Pour rassurer encore
davantage ses disciples et les placer dans la
liberté et la paix en sa présence
(car, de joie, ils ne croyaient pas encore et
s'étonnaient), il leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à
manger ? » Ils lui donnèrent
un morceau de poisson cuit et quelque peu d'un
rayon de miel ; et, l'ayant pris, il en mangea
devant eux. Eux-mêmes avaient fourni le
repas. Seigneur bien-aimé, tu sais comment
attirer les coeurs à toi ! Fils de la
résurrection, contemple ton Seigneur
ressuscité, et vois en Lui ton acceptation
actuelle, parfaite, éternelle devant Dieu.
Pourquoi craindre et douter encore ? Le Fils
vous a affranchis.
(Jean VIII, 36.)
« Tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas
de nouveau retenus sous un joug de
servitude. »
(Galates V, 1.) Rejetez tout
légalisme, comme indigne d'un
héritier de Dieu, d'un cohéritier de
Christ.
« Je vous écris, enfants, parce
que vos péchés vous sont
pardonnés par son nom... Je vous
écris, petits enfants, parce que vous
connaissez le Père. »
(1 Jean II, 12, 13.) Y avait-il de la
présomption chez les
« petits enfants »
auxquels s'adresse l'Apôtre, à tenir
ferme la conviction qu'ils connaissaient Dieu comme
leur père ? D'après ces
passages, il est évident que les plus jeunes
en Christ possédaient aussi une certitude
venant de Dieu, que leurs
péchés étaient pleinement
pardonnés, c'est sur ce fondement même
que l'Apôtre leur parle. Assurément le
Saint-Esprit ne ratifiera rien de ce qui vient de
l'orgueil, et pourtant on taxe souvent d'orgueil
les chrétiens qui affirment qu'ils sont
sauvés.
« En ceci est consommé l'amour
avec nous, - afin que nous ayons toute assurance au
jour du jugement, - c'est que comme il est, Lui,
nous sommes, nous aussi, dans ce monde. »
(1 Jean IV, 17.) Remarquez ce
passage, je vous prie. Peut-il y avoir une
déclaration plus positive quant à la
pleine assurance du salut ? La perfection de
l'amour de Dieu envers nous consiste à nous
donner actuellement de la hardiesse pour le
jour du jugement. Il y aura bientôt
d'effroyables scènes de terreur ; mais
les saints n'y assisteront que pour juger le monde.
(1 Cor. VI, 2.) Nous aurons alors de
l'assurance, et nous l'avons déjà
maintenant dans l'attente du jugement à
venir. D'où nous viennent cette hardiesse et
cette assurance ? C'est que « comme
il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce
monde. »
« Comme il est ! » Est-il
dans la gloire ? J'y suis avec Lui. Est-il
accepté de Dieu, aimé de Dieu ?
Je le suis en Lui, - déjà
« rendu agréable dans le
Bien-aimé. »
(Éphésiens I, 6.) Je ne le serai pas
après ma mort seulement :
« Comme il est, Lui, nous sommes, nous
aussi, dans ce monde. » Je n'ai
pas à attendre le jugeaient pour savoir que
je suis agréable à Dieu.
L'incertitude quant à l'acceptation du
croyant devant Dieu est une chose
étrangère à l'Écriture.
Les commandements et les exhortations de la Parole
de Dieu s'adressent à ceux qui savent qu'ils
sont rachetés. Ils sont
appelés à marcher dans
l'obéissance, parce qu'ils sont
sauvés. »
(Éphésiens, V, 1, 2,
9.)
Je place ici une liste de passages qui peuvent
être utiles au lecteur, en le recommandant
lui-même au Dieu de toute grâce auquel
il a cru :
1 ÉPÎTRE DE JEAN, CHAP.
II
Les pères ont connu
celui qui est dès le commencement.
v. 13,14.
Les petits enfants ont connu le Père
13.
Vous connaissez toutes choses.
20.
Vous connaissez la vérité.
21.
CHAPITRE III.
Nous savons que nous lui
serons semblables.
2.
Vous savez que lui a été
manifesté, afin qu'il ôtât nos
péchés.
5.
Nous savons que nous sommes passés de
la mort à la vie.
14.
Nous avons connu l'amour,
15.
Nous savons que nous sommes de la
vérité.
19.
Nous savons qu'il demeure en nous, savoir
par l'Esprit qu'il nous a donné.
24.
CHAPITRE IV.
Nous savons que nous
demeurons en lui, et lui en nous.
13.
Nous avons connu et cru l'amour que Dieu a
pour nous.
16.
CHAPITRE V.
Nous savons que nous aimons
les enfants de Dieu.
2.
Afin que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle.
13.
Nous savons que quiconque est né de
Dieu ne pèche pas.
18.
Nous savons que nous sommes de Dieu.
19.
Nous savons que le Fils de Dieu est venu.
20.
Nous connaissons le véritable.
20.
NOUS SOMMES DANS LE VÉRITABLE.
20.
PENSÉE
Si nous
cherchons dans la Bible ce que nous voudrions y
trouver,
nous sommes en grand
danger de ne pas trouver ce qui y est.
PAIX EN CROYANT IV
PUIS-JE CROIRE PAR MOI-MÊME ?
Mon cher ami,
Le temps passe avec rapidité et
bientôt il aura passé pour toujours.
Ce qui me rappelle cette vérité,
c'est la remarque que vous faites, qu'il s'est
écoulé plus d'un mois depuis que
votre conscience a été
réveillée, et que lundi prochain sera
le jour anniversaire de votre naissance. Je compte
plus du double d'années que vous, mais je ne
saurais vous exprimer combien la dernière
moitié de ces années semble
s'être envolée plus rapidement que la
première. Quand on possède en Christ
une vie qui ne se terminera jamais, et que l'on a
devant soi la venue du Seigneur, où la mort
sera absorbée par la vie, la fuite du temps
ne saurait être un sujet de regrets. Dieu
veuille, cher ami, que votre prochain anniversaire
vous trouve dans la jouissance consciente de
cette vie nouvelle. Ce sera alors, j'en suis
sûr, le plus heureux que vous ayez jamais
passé.
En attendant, je ne puis vous cacher mon
inquiétude de vous voir rester si longtemps
dans le même état spirituel. Tant
qu'une âme ne connaît pas
réellement Christ, qu'elle ne se confie pas
en Lui, ne jouit pas de Lui et ne le confesse, pas
ouvertement, on ne peut être sûr de la
manière dont se terminera l'état
d'anxiété et de détresse
où elle se trouve. J'ai connu des personnes
qui,après avoir
passé par les angoisses les plus
déchirantes, ont fini par retourner h
l'indifférence et au
péché. Que ce serait triste s'il en
était ainsi de vous ! N'ayez donc pas
même l'idée de demeurer dans votre
état actuel. Aujourd'hui, comme dans ma
précédente lettre, je vous adresse
sérieusement les paroles de l'ange à
Lot : « Sauve ta vie ; ne
regarde point derrière toi, et ne
t'arrête en aucun endroit de la plaine,
sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne
périsses. »
Vous raisonnez quand il s'agit de recevoir
simplement ce que Dieu vous présente.
« N'est-il pas inutile, dites-vous, que
j'essaye de croire par
moi-même ? » II est certain
que si vous ne faites qu'essayer de croire, vous ne
réussirez guère. Mais s'il s'agissait
d'un parent ou d'un ami en qui vous auriez
confiance, essayeriez-vous seulement de les
croire ? Non. Il suffit qu'ils vous disent une
chose pour que vous y ajoutiez foi. Mais,
hélas ! quand c'est Dieu qui, à
maintes reprises, vous donne les mêmes
assurances, qui vous adresse les mêmes
invitations, vous parlez à !essayer
de le croire. Lui, le Dieu de
vérité, qui ne peut menti !
Quel triste état, quand nous en sommes
encore l !
Vous ajoutez : Ne devrais-je pas
plutôt demander à Dieu d'ouvrir mon
coeur pour recevoir l'Évangile et
espérer que Celui qui m'a montré
un peu de ma culpabilité, rendra sa
parole vivante et efficace pour mon âme
» Loin de moi la pensée de vous
détourner de demander à Dieu quoique
ce soit, dont vous sentez le
besoinvoies
miséricordieuses de Dieu sont diverses, et
je comprends que l'on soit attiré peu
à peu, jusqu'à ce que la
lumière, brillant pleinement, fasse
paraître Christ si aimable et son sang si
précieux, que le coeur ne puisse plus
douter. Moi, je priais quand mon âme
reçut la vérité et fut
affranchie. Mais je n'oserais conseiller à
personne de suivre la même voie et d'attendre
le même effet. En voici les raison
:
D'abord, je ne trouve ce conseil nulle part dans
l'Écriture.
Ensuite, une personne pourrait prier, comme vous le
dites, et ne pas recevoir le salut. Or cette
idée seule me fait trembler, que quelqu'un
fût autorisé à dire :
J'ai fait ce que vous m'avez conseillé et je
ne suis pas sauvé »
En dernier lieu, le commandement de
l'Écriture es : Crois au Seigneur
Jésus, et tu seras sauvé. Or,
nul ne peut dire : J'ai obéi à
ce commandement, et je suis encore perdu
»
Vous, mon ami, vous n'avez fait qu'essayer de
croire, ce qui n'est pas du tout l'exhortation
que nous adresse l'Écriture, et qu'elle nous
présente sous différentes formes. Il
nous est dit de regarder à Jésus,
d'aller à Lui, de chercher en Lui notre
refuge, de manger la chair de Christ et de boire
son sang. Mais toutes ces expressions reviennent
à celle-ci : Croire en Lui. Il nous
l'explique Lui-même en disant : Celui
qui vient à moi, n'aura jamais fait ;
et celui qui croit en moi n'aura jamais
soif »
(Jean VI, 35.)
Mais, comprenez-le bien; c'est Christ
qui sauve, et non le fait d'aller, de regarder, ou
même de croire, en tant que cela est
considéré en dehors de Lui. C'est le
pain qui apaise la faim et qui nourri t; ce
n'est pas l'acte même de manger, quelque
indispensable qu'il soit. Un homme
réellement affamé ne s'arrête
pas à discuter s'il peut manger ou non. Il
saisit et mange avec avidité le pain qui est
placé devant lui. Recevez donc ainsi Christ,
le pain de vie, qui seul peut satisfaire aux
besoins de votre âme. Dieu vous assure que
si quelqu'un mange de ce pain, il vivra
éternellement »
(Jean VI, 51.) Croyez sans
hésiter sa parole.
Vous demandez encore : M'est-il
possible de croire par moi-même? Et vous
citez cette phrase d'un trait : C'est
par le moyen de l'Esprit que la
vérité peut être
reçue » D'abord, quant à
ce dernier point, il n'y a pas à douter
qu'il en soit ainsi. Sans l'Esprit, la connaissance
de la vérité ne nous profiterait de
rien. C'est par Lui que la Parole de Dieu, qui est
la vérité, communique à
l'âme une nouvelle vie, et c'est ainsi qu'il
est dit : Si quelqu'un n'est né
d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu »
(Jean III, 5.) Mais, à
côté de cela, laissez-moi vous
rappeler que c'est vous et moi qui croyons;
l'Esprit ne croit pas pour nous ou à
notre place. Il nous amène à
croire, en mettant devant nous Christ dans la
gloire de sa personne, la tendresse de son amour,
la valeur de son sang, la puissance de sa
résurrection, - Christ, enfin, tel que nous
le trouvons dans la Parole
écrite. Mais si, d'un côté,
c'est pour nous que le Fils de Dieu descendit du
ciel, pour nous qu'il vécut ici-bas, pour
nous qu'il souffrit et mourut, pour nous qu'il
ressuscita; d'un autre côté, c'est
nous qui devons le recevoir, nous confier en Lui,
nous reposer sur Lui.
Venons-en maintenant à votre question
: M'est-il possible de croire par
moi-même » Non, vous ne le pouvez
pas. Christ dit : Nul ne peut venir
à moi, à moins que le Père qui
m'a envoyé, ne le tire »
(Jean VI, 44.) Il est cependant
écrit que la foi est de ce qu'on
entend, et ce qu'on entend, par la Parole de
Dieu »
(Romains X, 17.) S'il est vrai que,
par nature, nous sommes non-seulement des
impie s; mais encore sans force
»
(Romains V, 6), il est aussi vrai que
Dieu nous a communiqué une parole vivante et
opérante, qui a la puissance de sauver nos
âmes.
(Hébreux IV, 12;
Jacques I, 21.) Où donc est
l'obstacle qui vous empêche de croire? Pour
répondre, considérons de plus
près le sujet.
I. - La Bible est remplie des assurances les
plus positives, attestant que Dieu n'empêche
le salut de personne, mais qu'il est, au contraire,
plein de bienveillance envers chacun.
Je suis vivant, dit le Seigneur,
l'Éternel, que je ne prends point plaisir en
la mort du méchant, mais plutôt que le
méchant se détourne de sa voie et
qu'il vive. Détournez-vous,
détournez-vous de votre méchante
voie. Et pourquoi mourriez-vous, ô maison
d'Israël »
(Ézéchiel XXXIII, 11.)
Vous, tous les bouts de la terre, regardez vers
moi, et soyez sauvés, car je suis le Dieu
Fort, et il n'y en a point d'autre »
(Ésaïe XLV, 22.)
O vous tous qui êtes
altérés, venez aux eau x; et
vous qui n'avez point d'argent, venez, achetez, et
mange z; venez, dis-je, achetez sans argent,
et sans aucun prix, du vin et du lait »
(Ésaïe LV, 1.)
Jean vint en témoignage, pour rendre
témoignage de la lumière, afin que
tous crussent par lui »
(Jean I, 7.)
Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le
monde afin qu'il jugeât le monde, mais
afin que le monde frit sauvé par
Lui »
(Jean III, 17.)
«Je dis ces choses, afin que vous soyez
sauvés »
(Jean V, 34.)
«Ces choses sont écrites afin que vous
croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de
Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son
nom »
(Jean XX, 31.)
Le pain que moi je donnerai, c'est ma chair,
laquelle moi je donnerai pour la vie du
monde »
(Jean VI, 51.)
Allez dans tout le monde, et
prêchez l'Évangile à toute
la création »
(Marc XVI, 15.)
Dieu était en Christ,
réconciliant le monde avec
Lui-même »
(2 Corinthiens V, 19.)
notre Dieu Sauveur, qui veut que tous
les hommes soient sauvés et viennent
à la connaissance de la
vérité »
(1 Timothée II, 3, 4.)
Le Seigneur.... est patient envers vous,
ne voulant pas qu'aucun périsse, mais
que tous viennent à la repentance
»
(2 Pierre III, 9.)
L'Esprit et l'épouse
disent : Viens. Et que celui qui entend,
dis : Viens. Et que celui qui a soif
vienne ; que celui qui veut, prenne
gratuitement de l'eau de la vie »
(Apocalypse XXII, 17.)
Peut-on lire ces passages, ainsi que bien d'autres
semblables, et douter que Dieu désire
vraiment le salut des homme s? L'obstacle qui
vous empêche d'aller à Christ, mon
ami, n'est pas en Dieu. Lui vous invite,
vous presse et vous supplie de venir à
Christ et d'être sauvé. Si vous
répondez à son appel, II vous sauvera
certainement.
II. - Mais l'obstacle est en vous. Vous le
montrez vous-même dans ce passage de votre
lettre : II me semble que je ne puis
pas me confier assez en lui pour qu'il me
reçoive »
Si c'était de votre père que vous
dissiez : Je sens que je ne puis pas me
confier en Lui, cela ne donnerait-il pas à
entendre que vous avez une bien mauvaise opinion de
son caractère? Or, c'est là le
langage de votre coeur et du coeur naturel de tout
homme à l'égard de Dieu. Nous sommes
tellement éloignés d'aimer Dieu, nous
sommes dans une telle ignorance de son
caractère que nous ne pouvons nous confier
en Lui et que nous ne nous soucions pas d'aller
à Lui.
Vous ne voulez pas venir à moi
pour avoir la vie » dit le Seigneur.
Nous ne voulons pas, voilà le secret
de notre mal, le fond de notre état de
péché. N'en êtes-vous pas la
preuve? Voilà plus d'un mois que vous
gémissez sous le poids du
péché, de la misère et de la
condamnation, et vous dite : J'ai
essayé de me jeter dans les
bras de Jésus, mais il me
semble ne pouvoir pas me confier assez en Lui pour
croire qu'il veuille me recevoir » Vous
n'avez pas voulu venir à Lui ;
sans quoi vous l'eussiez fait et vous jouiriez de
la paix.
III. « II est vrai que Dieu seul peut
vaincre ce manque de confiance, plier cette
volonté rebelle, et cela par un effet de sa
grâce. Nulle part les Écritures ne
nous enseignent que, pour être reçus
de Dieu, nous ayons à trouver en
nous-mêmes un degré préalable
quelconque de confiance en Lui. Elles nous
déclarent, au contraire, que la
pensée du coeur naturel est
inimitié contre Dieu »
(Romains VIII, 7.)
Dieu s'attendrait-il encore à trouver
quelque bien là où II a
constaté qu'il n'y a aucun désir de
le rechercher, aucune crainte de Lui, aucune
connaissance de la voie de la paix ? (Lisez
tout le passage :
Romains III, 9-26.) Dieu n'a-t-il
pas manifesté sa justice à Lui, parce
qu'il ne trouvait parmi les hommes ni justice, ni
droiture, ni espoir quelconque de guérison?
Personne ne se mettait à la
brèche »
(Ésaïe LIX, 14-16.)
C'est justement pour cela que Jésus vous dit
de venir à Lui. Pourquoi donc ne pas vous
rendre à son appel ? Pourquoi vous
attarder à chercher du bien dans votre
coeur ? Au lieu de vous plaindre au sujet de
ce que vous n'avez pas encore
réalisé, regardez à ce que
Dieu a déjà fait en envoyant son Fils
unique, en le livrant à la mort afin de nous
sauver. Dieu justifie gratuitement le
pécheur PAR LA RÉDEMPTION QUI EST
DANS LE CHRIST JÉSUS.
(Romains III, 24.) Dieu n'est
nullement obligé de nous
sauver. Il a voulu le faire, parce qu'il est
amour.
IV. - Ne vous attendez cependant pas
à être amené à Christ,
comme vous vous l'êtes peut-être
représenté, par quelque
révélation nouvelle, par quelque
impression distincte et puissante. À quelque
moment que vous croyiez en Christ, ce sera le
même Christ, au sujet duquel vous avez
déjà lu et entendu tant de choses; le
même Christ qui attend maintenant, les bras
ouverts, pour vous recevoir. Nous sommes
pécheurs, impies et sans force ; mais
alors que nous étions encore sans
force, Christ mourut au temps convenable pour des
impies »
(Romains V, 6.) N'osez-vous pas
croire cela? Pouvez-vous être pire
qu'impie, ou dans un état plus
désespéré que sans
force e? C'EST POUR DE TELS ÊTRES
QUE CHRIST MOURUT. Christ a souffert une
fois pour les péchés, le juste pour
les injustes, afin qu'il nous amenât à
Dieu »
(1 Pierre III, 18) Cette
parole est certaine et digne de toute acceptation
que le Christ Jésus est venu dans le monde
pour sauver les pécheurs »
(1 Timothée I, 15.)
Voilà, n'est-ce pas, de bonnes nouvelles
pour un pécheur perdu!
Vous n'aurez jamais pour vous assurer en Christ un
meilleur titre que l'excès de votre
misère et de votre impuissance, car c'est
justement là ce qui le fit descendre du
ciel; c'est pour cela qu'il fut cloué sur la
croix. Ce n'est pas pour les justes, pour ceux qui
sentent ce qu'il faut sentir, pour ceux qui
pourraient croire par eux-mêmes, que Christ
vint sur la terre. Non, mais pour ceux
qui sont perdus, pour des
pécheurs, pour ceux qui, abandonnés
à eux-mêmes, rejetteraient Christ et
continueraient jusqu'à la fin dans leur
train de péché. C'est pour eux qu'il
est venu, pour eux qu'il a souffert, pour eux qu'il
est mort.
Puissiez-vous le croire en lisant ceci ! Le
croire non sur ma parole ou sur celle d'aucun
homme, mais parce que Dieu Lui-même le dit.
Mais pour cela, détournez tout à fait
les yeux d- vous-même et regardez à
Jésus. Détournez les yeux de ce
moi ingrat, pécheur,
incrédule, et portez-les sur Jésus
qui vint du ciel sur la terre, qui pleura et
-émit, souffrit et versa son sang pour de
misérables pécheurs
incrédules. Regardez à Jésus.
Dieu vous l'ordonne ; Jésus
Lui-même vous y invite et l'Esprit vous
presse de le faire. O ! puisiez-vous
obéir sans le moindre délai
!
Tout ce que Dieu ou l'homme pouvait désirer
se trouve abondamment en Jésus , -
Lequel Dieu a présenté pour
propitiatoire par la foi en son sang", en sorte
qu'il soit juste et justifiant celui qui est de la
foi de Jésus »
(Romains III, 25, 26.) A celui
qui ne fait pas des oeuvres, mais qui croit en
celui qui justifie l'impie, sa foi lui est
comptée à justice »
(Romains IV, 5.)
Le temps me manque; mon papier est presque rempli.
Dieu veuille, mon cher ami, vous amener à
trouver la pleine satisfaction de votre âme
en Christ, par qui Dieu aussi s'est
déclaré pleinement satisfait.
Je reste votre dévoué pour l'amour de
Christ
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