LE
SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. II
DEUXIÈME
ANNÉE 1875
L'HOMME APPRÉCIÉ PAR
DIEU.
Qu'y avait-il de plus à faire
à ma vigne que je ne lui aie fait ?
Pourquoi ai-je attendu qu'elle produisît des
raisins, et elle a produit des grappes
sauvages ?
(Ésaïe V, 4.)
Quelle est la valeur morale de la race
humaine ?
Vers qui irions-nous, pour obtenir une
réponse parfaite à cette question, si
féconde en graves conséquences pour
toute âme vivante ? Le mondain
insouciant pense que tout marche assez bien, et
doit aller de mieux en mieux. Le philosophe rit de
ses semblables, ou pleure sur eux ; il se
garde seulement de rire ou de pleurer sur
lui-même. Ni le mondain, ni le philosophe ne
connaissent « le Dieu vivant et
véritable. »
Les simples professants se parent du beau nom de
chrétiens sans croire au Fils de Dieu, au
Christ, le parfait Sauveur, celui de la Bible.
Peut-être cette profession trahit-elle une
certaine inquiétude quant
à leurs relations avec Dieu et à
l'état futur de leur âme au
delà de la mort corporelle ; toutefois,
ils ne connaissent, pas plus que les philosophes,
le vrai Dieu et ses pensées. S'occupent-ils
de leurs relations avec Dieu ? L'estimation
qu'ils en font est aussi vaine et aussi peu
sincère que leur assentiment apparent aux
meilleures « confessions
dépêchés » de
leurs liturgies.
Irons-nous interroger ceux d'entre ces professants,
qu'une lecture plus ou moins assidue de la Bible
n'a pas encore amenés à une saine
conviction de leur état de
péché et d'infaillible
condamnation ? Ils lisent la Parole. C'est un
précieux et louable effet de
l'activité de la grâce, en eux. Nous
les respectons, nous les aimons, et nous prions
pour eux ? mais nous ne pouvons écouter
leur voix.
Une même chose leur manque à
tous : mondains, philosophes, professants ou
simples lecteurs de la Bible ; une seule chose
les rend incapables de répondre d'une
manière suffisante et positive à
notre question : Quelle est
l'appréciation DE DIEU sur la valeur morale
de la race humaine ? Ce qui leur manque
à tous c'est : « la
repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur
Jésus-Christ. »
(Actes XX, 21.)
En continuant, nos recherches, nous rencontrons une
autre classe de chrétiens
respectables : les justes exigences de la Loi
les ont amenés au sentiment de leur
misère individuelle, et à la
conviction de leur propre état de
condamnation. Cependant, à eux aussi, il
est impossible de fournir une
réponse complète sur la valeur morale
des enfants d'Adam comme tels - j'entends :
une réponse SELON L'ESTIMATION DE DIEU. Ce
qui leur manque, c'est
« L'AFFRANCHISSEMENT : » a
La Parole de la croix » ne les a
pas encore mis en liberté pour qu'ils
puissent apprécier sainement le contraste
absolu qui existe entre l'homme naturel qui
est : « sous le
péché, » et l'homme de
foi, racheté, pardonné,
justifié, adopté,
vivifié ; - c'est-à-dire entre
l'homme conforme à la nature d'Adam, et
l'homme nouveau conforme à la nature de
Christ. Les chrétiens non affranchis dont
nous parlons, sont encore incapables
d'apprécier positivement la valeur morale de
notre race, conformément aux pensées
du « DIEU JUGE DE TOUS. »
Consultons maintenant les hommes de foi ; ceux
qui, seuls, méritent complètement le
nom de
« CHRÉTIENS ; »
ceux qui sont agréables à Dieu ;
qui se sont approchés de Lui, PAR
JÉSUS-CHRIST ; ceux qui croient que
Dieu existe, et qu'il est
rémunérateur de ceux qui le
cherchent ; qui croient qu'il est :
« Dieu juge de tous, »
aussi bien que : « le Dieu et
Père de notre Seigneur
Jésus-Christ. »
Ceux-ci nous renverront certainement à Dieu
et à. Sa Parole, à laquelle
eux-mêmes s'en rapportent pour toutes
choses. Ils sont heureux.
Ils possèdent, sur leurs relations
bénies avec Dieu, une certitude absolue
« que rien n'ébranlera plus
jamais, parce qu'elle est fondée sur la
révélation écrite des
pensées de leur Père. Cette
révélation est simplement :
« le témoignage que Dieu
a rendu au sujet de son
Fils. » La foi n'est pas autre chose que
la réception de CE TÉMOIGNAGE. Tel
est l'Évangile, ou « la
bonne nouvelle » qui, par le moyen de
la foi, lie l'âme du croyant à Dieu
lui-même. Ce lien, enfin, est
l'unique, vraie et divine religion.
Laissons donc les opinions des hommes ;
tournons-nous vers Dieu ; écoutons sa
Parole. En dehors de celle-ci, nous ne trouverons
jamais aucune définition suffisante
de : « l'homme
apprécié far
Dieu. »
Nous allons essayer de tracer une esquisse de
l'histoire de l'homme, D'APRÈS LA PAROLE DE
DIEU, en suivant l'ordre que celle-ci nous
présente, du premier chapitre au dernier.
L HOMME INNOCENT.
Et Dieu créa l'homme à son image
- selon sa ressemblance. Il le créa à
l'image de Dieu ; il les créa
mâle et femelle ... Et Dieu vit tout ce qu'il
avait fait, et, voilà, c'était
très-bon. »
(Genèse I, 26, 27,
31.)
Depuis la chute, la même Parole de Dieu
apprécie les hommes tout autrement ;
elle dit : « Seulement, voici ce que
j'ai trouvé : c'est que Dieu a
créé l'homme juste ; mais qu'ils
ont cherché beaucoup de ruses. »
(Ecclésiaste VII, 29.)
L'HOMME PÉCHEUR ET BANNI AVANT LE
DÉLUGE.
« Ainsi Dieu chassa l'homme. »
Que devient l'homme banni du
jardin d'Éden et chassé loin de la
présence de Dieu, à cause de son
péché ? « Et Adam
engendra un fils à sa ressemblance, selon
son image... » - Un pécheur
engendre des pécheurs. - « Et
l'Éternel voyant que la malice des hommes
était très-grande sur la terre, et
que TOUTE l'imagination des pensées de leur
coeur N'ÉTAIT QUE MAL, en tout temps,
se repentit... et dit :
J'exterminerai... »
(Genèse III, 24 ;
V, 3 ;
VI, 5, 7 ;
Éphésiens II, 2, 3.)
Puis Dieu fit venir le déluge sur l'ancien
monde, détruisant tous les habitants de la
terre, à l'exception de Noé et de sa
famille, qui furent préservés dans
l'arche ; car : « Noé
TROUVA GRÂCE devant
l'Éternel. »
APRÈS LE DÉLUGE.
« Le siècle, ou le monde
actuel, commença par le sacrifice
qu'offrit Noé à sa sortie de l'arche.
Ce sacrifice était un acte de foi, une
figure anticipée de la croix de
Christ ; car : « Noé fut
un homme juste et plein d'intégrité
en son temps ; MARCHANT AVEC DIEU. »
« Alors l'Éternel flaira
une odeur d'apaisement, et dit en son coeur :
Je ne maudirai plus la terre, à l'occasion
des hommes ; car l'imagination du coeur
des hommes est mauvaise dès leur
jeunesse ; et je ne détruirai plus tout
ce qui vit, comme j'ai fait. »
(Genèse VIII, 21.) Remarquez que Dieu a
égard au coeur, duquel
procèdent les sources de la vie ainsi que
toutes les imaginations, les mauvaises
pensées, les convoitises,
tout autant d'actes d'indépendance ou
d'insubordination envers Dieu
(1).
Si le coeur humain eût pu être
purifié par les eaux du déluge, le
Dieu qui, seul, scrute les coeurs, n'aurait pas
dû, après cette catastrophe, porter
sur notre race et dans les mêmes termes, le
même jugement qu'avant le déluge. Ici,
cependant, le même Dieu, touché par
l'offrande de Noé, cette anticipation du
sacrifice de Christ, son « Agneau...
préconnu dès avant la fondation du
monde, » laisse subsister le monde afin
de faire connaître plus tard et dans les
siècles à venir, les immenses
richesses de Sa Grâce, en purifiant, PAR LA
FOI, les coeurs d'une multitude de pécheurs,
descendants d'Adam et de Noé.
(Actes XV, 9 ;
1 Pierre I, 18-21.)
La possibilité d'amender l'homme par le
jugement, ou d'améliorer
« la chair, »
c'est-à-dire l'homme pécheur ;
cette possibilité, si elle eût
existé, aurait épargné
à Dieu le don de son Fils, ses souffrances,
sa mort sur le bois infâme. Avant le
sacrifice, Dieu dit :
« J'exterminerai. »
Après le sacrifice : « Je
n'exterminerai plus. » Ce qui fit
régner la patience envers le monde actuel,
ce fut : « l'odeur
d'apaisement, » par la Croix. Nous venons
de voir l'appréciation de l'homme naturel,
formulée par Dieu Lui-même. Selon
Dieu, l'homme naturel ou « la
chair » était, après le
déluge, tout aussi indépendant de
Lui, dans les imaginations et les
convoitises de son coeur, qu'il l'avait
été avant cet
événement. Alors, l'Éternel
dit : Puisqu'il en est ainsi, et parce qu'il
en est ainsi, moi je veux faire grâce :
« CAR l'imagination... du coeur
des hommes » n'a nullement
changé. Bien longtemps après,
l'Esprit de Dieu
(Jérémie XVII, 9) nous
a dit : « Le coeur est trompeur, et
désespérément malin par-dessus
toutes choses. »
DU DÉLUGE A LA LOI.
Sorti, par la grâce, des eaux du jugement, un
nouveau monde commence. Quels furent les
résultats de cette nouvelle
expérience ? Le juste Noé
faillit à sa responsabilité. Sa chute
fut l'occasion de la malédiction de l'un de
ses trois fils. Puis, « toute la
terre, » les « fils des
hommes, » sous l'empire du
« péché qui est dans la
chair, » se réunissent pour
construire une ville et « une tour de
laquelle le sommet aille jusqu'aux cieux, pour
s'acquérir de la réputation ; de
peur que nous ne soyons dispersés sur toute
la terre. » C'était là une
nouvelle rébellion contre Dieu qui avait dit
à Noé et à ses fils :
« Foisonnez et multipliez, et remplissez
la terre. »
(Genèse XI, 4 ;
IX, 1.)
Dieu intervint immédiatement, et fit
échouer leur entreprise par la confusion des
langues. Après la dissémination des
races sur la terre, l'idolâtrie s'empara du
monde entier ; même de la
postérité de Sem,
de laquelle devait sortir Israël.
(Josué XXIV, 2, 3.)
Alors Dieu appelle Abraham, le mettant à
part pour Lui-même, comme la souche de son
peuple particulier, duquel « est descendu
le Christ, qui est Dieu sur toutes choses,
béni éternellement. »
SOUS LA LOI.
Le peuple d'Israël, quoique reconnu par Dieu
et merveilleusement favorisé par Lui,
était cependant composé en masse
d'hommes « en la chair, »
c'est-à-dire d'hommes naturels ou
inconvertis. Aussi devinrent-ils tellement ingrats
et rebelles, que Dieu leur donna l'alliance de la
Loi, afin de les mettre à l'épreuve
pour les humilier. Cédant à l'orgueil
naturel de la propre justice, Israël abandonna
les bénédictions promises
gratuitement et sans conditions à
Abraham, pour entreprendre de les acquérir
sur le pied de son obéissance.
(Exode XIX, 8 ;
XXIV, 3.) En d'autres termes,
Israël abandonna la grâce gratuite, pour
se placer sous la Loi •, or, ils firent cela
dans un tel état de révolte contre
Dieu, qu'on ne peut assez s'étonner de
l'absence de toute conscience et de toute trace de
repentance, chez ce pauvre peuple, cependant
toujours aimé - selon l'élection
à cause des pères - par leur Dieu
dont les dons et la vocation sont
irrévocables. En Éden, il est vrai,
un commandement
avaitété
donné à l'homme innocent. Satan s'en
servit pour faire naître chez lui la
méfiance de Dieu, puis la convoitise
d'où sortit la transgression.
L'indépendance de la volonté, qui est
le péché, avait
pénétré la nature de l'homme
et l'avait aliéné de Dieu. C'est
à ce prix que l'homme a acquis la
connaissance du bien et du mal, avec la conscience
que ce dernier l'avait envahi. Dès ce moment
aussi, Dieu déclare que :
« les hommes ne sont que
chair. » (Genèse VI, 3.)
Revenant à Israël, nous voyons que la
Loi de Moïse intervint pour imposer, s'il
était possible, un frein à la
volonté des hommes « en la
chair. » Ce régime exige le
bien et la justice : il interdit le mal ;
mais il ne donne ni la justice, ni la
capacité de vouloir et de pouvoir
obéir. Dès lors, il excite la
volonté pervertie de l'homme pécheur,
produisant ainsi des transgressions continuelles de
la Loi. C'est ainsi, encore, que la Loi a servi
à manifester à toute conscience
réveillée, le péché
qui est dans la chair depuis Adam - le
péché, racine et source de
tous les péchés.
Il en est tout autrement de la Grâce. Si
la Loi exige la justice sans la donner, la
précieuse Grâce donne et produit tout
ce qu'elle exige : « Car c'est
Dieu qui opère 'en vous et le vouloir et
le faire, selon son bon plaisir. »
(Philippiens II, 13.) La souveraine
Grâce rend, par le moyen de la foi, l'homme
« participant de la nature
divine. » Elle lui donne
« une justice de vie, »
et aussi « la Justice de
Dieu, » avec la pleine, entière et
parfaite délivrance de tous
lesliens quelconques qui
l'empêchaient de s'approcher de Dieu, de
l'aimer, de le servir, de l'honorer et de lui
rendre culte. Le croyant n'a pas seulement la
connaissance du bien et du mal selon la Loi de
Moïse. Il a sur cela, et sur toutes
choses : « la pensée de
Christ. » Bien plus, la nature divine qui
est en lui, aime tout ce que Dieu aime,
déteste tout ce qu'il hait ; de telle
sorte que le premier effet de cette nouvelle
naissance, est qu'il se juge et qu'il
déteste tout ce qui, chez lui, est
opposé au caractère de Dieu et
à sa volonté.
La Loi, parce qu'elle est sainte, juste et
spirituelle ; et par le simple fait qu'elle a
affaire avec la chair, a servi à
démontrer ceci, que : « la
pensée de la chair est inimitié
contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la
loi de Dieu, CAR AUSSI NE LE PEUT-ELLE
PAS. »
(Romains VIII, 7 ; lisez
attentivement le
verset 3).
L'Éternel n'avait pas manqué
d'avertir son peuple qu'ils ne pourraient pas
garder la Loi, à cause de la dureté
de leur coeur. Moïse leur avait dit :
« L'Éternel ne vous a point
donné un coeur pour connaître, ni des
yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre,
jusqu'à aujourd'hui... »
« CAR JE SAIS qu'après ma mort,
vous ne manquerez point de vous
corrompre... » « Ils se sont
corrompus envers le Dieu fort... c'est une
génération perverse et
revêche... peuple fou. et qui n'est pas
sage... nation qui se perd par ses conseils ;
car leur vigne est du plant de Sodome... leurs
grappes sont des grappes de fiel. »
Josué leur donna aussi les mêmes
avertissements. Le peuple,
à peine mis en possession de Canaan,
s'était écrié :
« À Dieu ne plaise, que nous
abandonnions l'Éternel... Nous servirons
donc l'Éternel, car II est notre Dieu. Mais
Josué dit au peuple : Vous NE POURREZ
PAS SERVIR L'ÉTERNEL... Il ne pardonnera pas
votre révolte, ni vos
péchés. » Combien ils sont
instructifs, ces débats entre l'orgueil de
l'homme en la chair, et le Dieu de
vérité, plein de patience et de
bonté. « Mais le peuple
répondit à Josué : Non,
mais nous servirons l'Éternel. »
« Car, ignorant la Justice de Dieu et
cherchant à établir leur propre
justice, ils ne se sont pas soumis à la
Justice de Dieu
(2). »
Réfléchissez à cela, cher
lecteur qui nous accusez de faire l'homme plus
mauvais qu'il ne l'est. Ne serait-ce pas vous,
au contraire, qui cherchez à établir
votre propre justice, afin de garantir votre
conscience contre la salutaire conviction
d'injustice, de péché et de
condamnation ? Le grand apôtre Paul,
avec des prétentions probablement mieux
fondées que les vôtres, avait aussi,
comme Israël, méprisé les
avertissements de Moïse et de Josué.
Cherchant la justice et la vie sous le
régime de la Loi, Paul avait aussi
persécuté le Fils de Dieu, avant sa
conversion.
Maintenant, quel fut le résultat
suprême de l'épreuve imposée
à l'homme naturel, par le régime de
la Loi ? Les pères d'Israël, qui,
pas plus que les Juifs du temps de Paul, n'avaient
pu garder la Loi, avaient tué les
prophètes qui prédisaient la venue du
Juste, du Fils de Dieu, du Messie promis. Leurs
enfants ont livré et mis à mort ce
Juste. À l'ouïe de ce reproche du
fidèle témoin Étienne,
frémissant de rage en leur coeur, et
grinçant des dents contre lui, ils se
jetèrent sur lui et le lapidèrent -
mettant ainsi leur propre sceau sur les
dernières paroles du martyr :
« Gens de col roide et incirconcis de
coeur et d'oreille, vous résistez toujours
à l'Esprit-Saint. Comme vos pères,
vous aussi. » Or, Saul de Tarse, devenu
plus tard l'apôtre Paul, alors encore
aveuglé par sa propre justice, et
zélé fanatique de la religion de ses
pères (ou de la Loi), assistait à ce
meurtre et y consentait. Il devint aussitôt
le plus féroce et le plus acharné
persécuteur de Jésus, dans la
personne des membres de son Église sur la
terre
(Actes II, 22, 23 ;
VII, 52, 53).
Nous recommandons vivement à nos lecteurs
l'étude des passages suivants où Paul
parle de ces choses :
1 Corinthiens XV, 9 ;
Galates I, 13,
16,
23, 24,
1 Timothée I, 13,
16, 17 -,
Actes IX, 15-18. Aucun autre exemple
ne pourrait mieux faire comprendre ce que
sont : « LA. FOI EN
JÉSUS-CHRIST POUR LA VIE
ÉTERNELLE ; » puis, les
premiers fruits de cette foi ; la repentance
et la confession, chez un homme d'ailleurs
justement considéré et remarquable,
en qui il a plu à Dieu de
révéler son Fils, afin que :
Les écailles de la propre justice
tombassent de ses yeux.
(Actes IX, 18.)
Dieu donc, ayant envoyé son Fils en
grâce, pour délivrer Israël
d'un joug que ni eux ni leurs pères
n'avaient pu porter, les hommes les plus
favorisés par Lui ont prouvé que
cette grâce sans réserves ni limites,
n'avait aucun attrait pour leurs coeurs endurcis
sous la Loi.
Dieu pouvait-il faire davantage pour manifester la
valeur morale de l'homme déchu et
responsable ?
SOUS L ÉVANGILE.
Le meurtre du Seigneur Jésus venait de
donner la dernière réponse de
l'homme, à toutes les dispensations
précédentes de Dieu en sa faveur. Par
la croix d'un Christ ressuscité, le
régime de la Loi avait pris fin :
« Car Christ est fin de Loi, en justice,
à tout croyant ; » et
« Christ nous a rachetés de la
malédiction de la Loi, étant devenu
malédiction pour nous. »
(Romains X, 4 ;
Galates III, 13.) Alors paraît
l'Évangile, sous lequel Dieu ne fait plus,
quant au salut, de distinction entre Juif et
Grec.
L'Évangile ne connaît plus que le
monde ennemi de Dieu ; puis ceux qui sont
de Dieu, par la foi en son Fils, auxquels Dieu
donne (compte ou impute) sa Justice à
Lui, qu'ils soient Juifs ou Gentils.
L'Épître aux Romains nous fournira un
exemple de la manière dont « ces
choses nous sont maintenant annoncées par
ceux qui nous ont annoncé la bonne nouvelle
par l'Esprit-Saint envoyé
du ciel : » Le premier chapitre nous
déclare l'appréciation de Dieu sur la
valeur morale des hommes dans leur état
naturel et sans Loi. Une idolâtrie
inexcusable, une dissolution sans frein et sans
bornes, des coeurs destitués d'intelligence
et remplis de ténèbres, un esprit
dépourvu de sens moral, la haine de Dieu,
l'absence des affections naturelles et
légitimes, tels sont les principaux traits
caractéristiques de la Gentilité
d'alors.
Dans les chapitres
II et III, le Juif qui se glorifie
en Dieu et en la connaissance de sa volonté,
ayant déshonoré Dieu par la
transgression de la Loi sur laquelle il se
reposait, cette Loi ferme sa bouche, en le
condamnant aussi bien que le Gentil ; en sorte
que : « II n'y a pas de
différence, car tous ont péché
et n'atteignent pas à la gloire de
Dieu. » Dans ce même chapitre
III, le Saint-Esprit emploie
l'Ancien Testament pour convaincre tous les hommes
sans exception d'être sous le
péché ; « afin que
toute bouche soit fermée, et que tout le
monde (Juifs et Gentils), soit coupable devant
Dieu. » « Nous avons ci-devant
accusé, et Juifs et Grecs, d'être sous
(le) péché, selon qu'il est
écrit : il n'y a personne qui ait
de l'intelligence ; il n'y a personne qui
recherche Dieu ; ils se sont tous
détournés (du droit chemin, ou de
Dieu) ; ils se sont tous ensemble rendus
inutiles ; il n'y en a aucun qui exerce la
bonté, non pas même un seul. C'est un
sépulcre ouvert que leur gosier ; ils
ont frauduleusement usé de leurs
langues ; il y a du venin d'aspic
sous leurs lèvres ;
et leur bouche est pleine de malédiction et
d'amertume ; leurs pieds sont agiles pour
répandre le sang. La destruction et la
misère sont dans leurs voies, et ils n'ont
point connu la voie de la paix. Il n'y a pas de
crainte de Dieu devant leurs yeux. »
(Romains III, 9-20 ;
Psaume XIV, 1-3 ;
LIII. 1-3 ;
V, 9 ;
CXL, 3 ;
X, 7 ;
Ésaïe LIX, 7-8 ;
Psaume XXXVI, 1.)
Cher lecteur, pesez sérieusement la valeur
de ces expressions : « TOUS sont
sous le péché ; » et
« TOUT LE MONDE sera trouvé
coupable devant Dieu. » Consultez votre
conscience. Serait-elle assez
cautérisée pour vous permettre de
dire : Tous et tout le monde,
peut-être, mais NON PAS MOI !
Être « sous le
péché, » n'est-ce pas
être sous la domination du
péché et sous toutes les
conséquences de cette domination, - le
jugement et la condamnation à
« une perdition éternelle, loin de
devant la présence du Seigneur, et de devant
la gloire de sa force ? »
Est-ce que le Juif Paul, une fois
éclairé par l'Évangile, parle
autrement de sa propre justice, de la nôtre
et de celle de Tite, son véritable enfant
selon la foi qui leur était commune,
lorsqu'il lui écrivait :
« Fais-LES souvenir d'être
soumis... montrant toute douceur envers tous les
hommes ; car NOUS ÉTIONS NOUS AUSSI
autrefois (comme tous les hommes inconvertis)
insensés, désobéissants,
égarés, asservis à diverses
convoitises et voluptés, vivant dans la
malice et dans l'envie, haïssables, nous
haïssant l'un l'autre. Mais... notre Dieu
Sauveur NOUS a sauvés... selon
sa propre
miséricorde... »
(Tite I, 4 ;
III, 1-5.)
Cher lecteur, si vous ne vous reconnaissez pas
à ce signalement, qu'est-ce que cela
prouve ? Cela prouve que vous ne sentez pas la
nécessité d'être sauvé
selon la miséricorde de notre Dieu
Sauveur, et que vous tenez pour fausse et
injuste l'opinion de Dieu sur sa créature.
Cela prouve que vous êtes égaré
par vos propres pensées, ou,
peut-être, que vous voulez vous sauver
vous-même, comme si un être
réellement perdu, POUVAIT se
sauver.
Quoi qu'il en soit, permettez-moi de vous dire que
vous êtes
« désobéissant, »
ou incrédule à la Parole de Dieu. Or,
cette incrédulité-là est le
péché des péchés ;
un pur mépris de la Justice de Dieu, de sa
grâce et de la vérité. Aussi
sera-t-elle, si vous y persévérez, le
sujet de votre jugement et la cause de votre ruine
éternelle.
Cependant, nous dit l'homme inconverti, vous
avouerez que le Christianisme, la civilisation, la
philanthropie, leurs efforts, leurs
lumières, ont grandement
amélioré les choses ici-bas.
Ont-ils amélioré « la
chair, » l'homme naturel, ou son
coeur ? Ont-ils soumis sa volonté
à celle de Dieu ? Vous conviendrez que
c'est la seule chose dont il s'agisse entre nous.
La Parole de Dieu nous a montré quel
était l'affreux état moral des
hommes, AU COMMENCEMENT du christianisme -, tant
celui d'un Paul et d'un Tite, que celui des Gentils
livrés à eux-mêmes sans
aucune révélation de Dieu
écrite ou parlée ; et notez bien
ceci : la place nous a manqué
pourvous présenter sur ce
sujet un plus grand nombre d'extraits de la
Parole ; nous avons dû n'en transcrire
qu'un ou deux, tandis qu'ils surabondent. Nous
serons forcé d'user de la même
sobriété dans le reste de ce petit
travail. Vous n'ouvrirez, pour ainsi dire, pas la
Bible, sans trouver que ce sujet en forme le point
capital. Citons encore un seul témoignage du
Saint-Esprit pour répondre, non pas à
la question : Le Christianisme a-t-il
amélioré, mais : Le
Christianisme améliorera-t-il jamais
le triste état moral de la nature humaine
déchue ? Je le
répète ; ce qu'on va lire n'est
que l'un d'entre les innombrables
témoignages de la
Prophétie :
« OR SACHE CECI, que, dans les
derniers jours, il surviendra des temps
fâcheux ; car les hommes seront
égoïstes, avares, vantards,
orgueilleux, désobéissants à
leurs parents, ingrats, profanes, sans affection
naturelle, implacables, calomniateurs,
incontinents, cruels, n'aimant pas le bien ;
traîtres, téméraires,
enflés d'orgueil ; amis des
voluptés, plutôt qu'amis de
Dieu ; ayant la forme de la
piété, mais en ayant renié la
puissance. »
Ce dernier trait ajoute l'apostasie et
l'hypocrisie religieuse, chrétienne
de nom, à l'état moral des
Païens, au commencement de l'Évangile.
(Romains I, II, III.) Au reste, le
même passage
(2 Timothée III, 1-5 et
13) donne le démenti le plus
formel, le plus catégorique, à toutes
les théories sociales et religieuses
fondées sur l'espoir illusoire
d'améliorer les hommes : « Et
tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans
le Christ Jésus, seront
persécutés ; mais les hommes
méchants et imposteurs iront de mal en pis,
séduisant et étant
séduits. » Cet empirement,
entretenu par de fausses doctrines allant jusqu'aux
blasphèmes les plus hardis, n'est pas
sensible pour les mondains. Il est visible et
palpable, de nos jours, pour tous les disciples de
la Parole de Dieu. Il progresse dans toutes les
couches de la société ; il
envahit tous les clergés, toutes les sectes,
tous les compartiments de la
Chrétienté. Plaignons les enfants de
Dieu qui n'aperçoivent pas ces choses ;
leurs coeurs sont probablement attachés
à quelque système religieux du monde,
et à ce qu'ils appellent sa civilisation.
SOUS LA GLOIRE, DANS « LE
SIÈCLE AVENIR. »
La Parole de Dieu nous dit que ni la
prédication de l'Évangile de la
grâce, ni celle de l'Évangile du
Royaume, n'amélioreront le coeur de l'homme.
« Le présent siècle
mauvais » marche visiblement et
rapidement vers une apostasie ouverte et
complète, qui sera, couronnée par le
règne de l'Antichrist, « le
fils de la perdition » - lequel, le Fils
de l'Homme, le Seigneur Jésus, viendra
« consumer par le souffle de sa bouche et
anéantir par l'Apparition de Sa
Présence. »
Alors aussi, le Seigneur « exercera la
vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu,
et contre ceux qui n'obéissent pas à
l'Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ
(2 Thessaloniciens II, 8 ;
I, 8.) Telle sera la fin du
présentsiècle ;
tel sera le commencement « du
siècle à venir » - si, du
moins nous en croyons, non les hommes, mais
Dieu.
Le siècle à venir est celui du
« Règne de Dieu et de son
Christ ; » c'est-à-dire le
règne personnel du Fils de l'homme assis,
à Jérusalem, sur le trône de
David, son père.
(Actes II, 30 ;
Ésaïe IX, 6 ;
Jérémie XXXIII,
17 ;
Hébreux I, 8.) ALORS :
« la terre sera remplie de la
connaissance de la gloire de l'Éternel,
comme les eaux comblent la mer. »
« ALORS, la gloire de l'Éternel se
manifestera, et toute chair ensemble la
verra ; car la bouche de l'Éternel a
parlé. »
(Habacuc II, 14 ;
Ésaïe XL, 5 ;
XI, 9 ;
Psaume LXXII, 19.)
Ajoutez à ces traits
généraux : Satan lié et
mis hors d'état d'agir sur la chair -
voilà bien (si cela pouvait jamais avoir
lieu) les circonstances les plus favorables qu'on
puisse imaginer, pour faire rentrer en
lui-même l'homme pécheur, pour qu'il
se tourne vers Dieu et se soumette à Lui
dans son coeur en se repentant.
L'homme, gouverné directement et
immédiatement par le Fils de Dieu en
puissance ; par le Fils de l'Homme dans la
gloire du Père - l'homme
délivré des suggestions, des
tentations et de la domination de son ancien ennemi
et maître, - deviendra-t-il enfin
« meilleur ? »
Hélas non ! Les nations
subjuguées mentiront au Seigneur, en le
flattant.
(Psaume XVIII, 43-45.) Voici quelle
sera la fin de cette épreuve
suprême : « Et les nations qui
sont aux quatre coins de la terre, montèrent
sur la largeur de la terre ;
et ils environnèrent le camp des Saints et
la ville bien-aimée ; et du feu
descendit du ciel, de la part de Dieu, et les
dévora » « Or, dans ce
jour-là, les cieux passeront avec un bruit
sifflant ; et les éléments
étant embrasés seront dissous ;
et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront
brûlées
entièrement... » « Et je
vis un grand trône blanc, et celui qui
était assis dessus, de devant la face duquel
la terre s'enfuit et le ciel ; et il ne fut
point trouvé de lieu pour eux. »
« Mais NOUS (les croyants) attendons,
selon Sa promesse, des nouveaux cieux et une
nouvelle terre dans lesquels la Justice
habite... » « Et je vis un
nouveau ciel et une nouvelle terre »
(Apocalypse XX, 9 ;
2 Pierre III, 10-12 ;
Apocalypse XX, 11 ;
2 Pierre III, 13 ;
Apocalypse XXI.)
« Si donc quelqu'un EST EN CHRIST (c'est,
ou il est) une nouvelle création ; les
choses vieilles sont passées ; voici,
toutes choses sont faites nouvelles ; et
TOUTES SONT DE DIEU, qui nous a
réconciliés avec Lui-même,
par le moyen de
Jésus-Christ. »
(2 Corinthiens V, 17, 18,
21.)
CONCLUSION.
Cher lecteur, la Parole infaillible du Dieu qui ne
peut mentir, vous a déclaré la
corruption morale et inaméliorable de toute
la race d'Adam, depuis sa chute jusqu'à la
destruction des cieux et de la terre actuels,
après le Règne millénial
« de Dieu et de son
Christ. » Nous avons vu l'état de
dégradation de l'homme naturel privé
de toute révélation écrite ou
parlée, et livré à
lui-même ; celui des Juifs sous la
Loi ; celui des Juifs et des Gentils, avec ou
sans Loi ; celui de la
Chrétienté professante et des hommes
en général jusqu'à la venue du
« Fils de l'Homme, » pour juger
tous les hommes alors vivants sur la terre, et pour
y régner. Nous avons vu, enfin,
l'état moral sans ressource, du coeur
naturel (Satan étant lié) pendant le
glorieux règne millénial et
médiatorial de Dieu et de son Oint (Christ),
jusqu'au « Jugement
éternel » des morts.
Vous ne pourrez, pour ainsi dire, pas lire un seul
chapitre de votre Bible, sans y trouver des
déclarations analogues, et même plus
fortes que celles qui se sont
présentées à notre esprit en
vous écrivant.
Vos coeurs se soumettent-ils à cette
sentence ? c'est déjà de la foi
et de la repentance envers Dieu. Dans ce cas vous
chercherez et vous trouverez infailliblement
l'unique remède, en Christ mort et
ressuscité.
L'homme primitivement innocent, puis séduit
et corrompu par Satan, a gâté tout ce
que Dieu lui a successivement confié. Par le
moyen de son Fils, Dieu ôte le mal,
détruit les oeuvres du diable, annule Satan
et forme une humanité et une création
entièrement nouvelles.
JAMAIS DIEU N'A ENTREPRIS, JAMAIS DIEU
N'ENTREPRENDRA DE RÉPARER, D'AMENDER, DE
RACCOMMODER OU D'AMÉLIORER
« LA CHAIR, » NI AUCUN MAL.
Toute doctrine qui, directement ou indirectement,
nie la ruine irrémédiable du premier
homme, obscurcit, pour autant, la doctrine de la
rédemption et de la résurrection, ou
le conseil de Dieu, selon les immenses richesses de
sa grâce, par Jésus-Christ notre
Seigneur.
Depuis le péché jusqu'à
« Dieu tout en tous, » Christ
est, d'une manière ou d'une autre, le seul
témoin fidèle et véritable de
la Justice, de la patience et des
miséricordes du DIEU QUI EST AMOUR.
LA CROIX DE CHRIST, SES SOUFFRANCES INDICIBLES, SA
MORT, SONT LA PREUVE LA PLUS CLAIRE, LA PLUS
POSITIVE, LA PLUS INCONTESTABLE DE LA RUINE MORALE
IRRÉMÉDIABLE DE L'HOMME.
Convaincu et pénétré de cette
vérité, je m'adresse à vous,
cher lecteur, encore une dernière fois, pour
vous dire : « Fuyez la colère
à venir. » « Sans
effusion de sang, il n'y a point de
rémission. » « II vous
faut être nés de
nouveau. »
J.-B.R.
« A » ET
« EST. »
Nous désirons attirer sérieusement
votre attention, cher lecteur, sur les deux petits
mots qui sont en tête de cet article. Ils se
trouvent dans « un des
discours que prononça sur cette terre le
FILS DE DIEU, notre Seigneur
Jésus-Christ.
Voici le passage : « En
vérité, en vérité, Je
vous dis que celui qui entend ma parole, et qui
croit à celui qui m'a envoyé A la vie
éternelle, et ne vient pas en jugement, mais
il EST passé de la mort à la
vie. »
(Jean V, 24.)
Est-il possible de s'y méprendre ?
Jésus dit que celui qui croit A la vie
éternelle, qu'il EST passé de la
mort à la vie. Voilà deux petits
mots qui ne laissent place à aucune
équivoque. Quels motifs d'assurance dans ces
simples paroles sorties de la bouche du Seigneur.
Pensez-y ! Vous n'y trouverez ni un
« si » ni un
« peut-être, »
rien qui puisse provoquer le moindre doute dans les
esprits. Le. Seigneur par ces deux mots
n'annonce-t-il pas deux faits positivement et
absolument actuels ? « Celui qui
croit a - non pas
« aura, » mais - A la
vie éternelle ;... il EST passé
- non pas « il passera, »
mais - il EST PASSÉ de la mort à
la vie. »
Quand faut-il croire ? - N'est-ce pas
lorsqu'on entend ? Et n'a-t-on pas la vie
éternelle, n'est-on pas passé de la
mort à la vie dès l'instant
où, ayant entendu, on a cru la Parole de
Jésus ? « Qui CROIT AU FILS A
la vie éternelle. » Oui, ami
lecteur, - la vie ÉTERNELLE !
Tout ce que nous voyons de pieux chez les autres
nous paraît outré lorsque nous ne le
pratiquons pas.
FRAGMENT SUR LE JUGEMENT DU
PÉCHÉ.
Dieu cache sa face de nous, dit-on. Ceci et
d'autres discours semblables sont un langage dont
la foi ne se servira jamais : car la foi sait
que Dieu regarde toujours la face de son Oint et ne
cache jamais la sienne. Il faut traiter de telles
pensées, si on les a, comme de
l'incrédulité toute pure, et les
manier en conséquence.
Chaque chrétien, si du moins il croit que
Dieu a les saints pour pleinement et parfaitement
agréables dans le Christ Jésus,
reconnaîtra qu'il n'est pas vrai que Dieu
cache sa face. Admettre cela comme vrai n'est donc
qu'un mensonge de son coeur et de
l'incrédulité. L'Esprit de Dieu juge
le péché en moi ; mais II
me fait connaître que moi je ne suis
pas jugé à cause de cela, parce que
le Christ a souffert le jugement pour moi. Ceci
n'est point un voile pour couvrir
l'immoralité ; la chair voudrait, il
est vrai, en faire toujours cet usage : elle
voudrait tout pervertir.
Mais la vérité est que le même
Esprit, par lequel est révélé
à mon âme le précieux Sauveur
qui s'est assis à la droite de Dieu,
après avoir pris sur lui mes
péchés et en avoir fait l'expiation
par lui-même (ce qui me donne pleine
assurance que ces péchés sont
entièrement effacés et que je suis
infiniment agréable à Dieu par
Christ), - ce même Esprit, dis-je, est en moi
un juge du péché, et du
péché apprécié non
à la lumière de la morale humaine la
plus pure, mais à celle de la gloire dans
laquelle Christ se trouve actuellement. Et si ce
jugement ne se fait pas, alors le
« Père saint, » entre
les mains et à la garde duquel Jésus
a remis les croyants, émonde la vigne,
c'est-à-dire châtie et fouette
jusqu'à ce qu'on se soit jugé.
À ceci, de plus, se joint la discipline de
l'Église du Seigneur qui a l'Esprit de
Dieu ; discipline dont l'abandon et la
négligence n'ont que trop contribué
à la perte de la pleine et heureuse
assurance du croyant.
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