LE SALUT DE DIEU
FEUILLE CONSACRÉE À
L'ÉVANGÉLISATION
VOL. I
PREMIÈRE ANNÉE 1873-4
« TOUS » ET « QUICONQUE »
TOUS ont péché.
« Tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de
Dieu, ... selon qu'il est écrit : II n'y a point de
juste, non pas même un seul. » (Rom.
III, 23.) La mort a passé à TOUS les hommes.
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde,
et par le péché la mort ; et ainsi la mort a passé à
TOUS les hommes, en ce que TOUS ont péché. » (Romains
V, 12.)
Dieu ordonne que TOUS se repentent.
« Dieu ordonne maintenant aux hommes que TOUS, en tous
lieux, se repentent ; parce qu'il a établi un jour
auquel il doit juger en justice TOUTE LA TERRE HABITÉE par
l'Homme qu'il a destiné à cela, de quoi il a donné une
preuve certaine à TOUS, l'ayant ressuscité d'entre les
morts. » (Actes
des Apôtres XVII, 30, 31.) Une rançon pour TOUS.
« II y a un seul Dieu et un seul Médiateur entre Dieu
et les hommes, l'Homme Christ-Jésus, qui s'est donné
lui-même en rançon POUR TOUS. » (1e
épître à Timothée II, 5, 6.)
« Maintenant est manifestée la justice de Dieu par la
foi en Jésus-Christ envers TOUS, et sur TOUS CEUX QUI
CROIENT. » (Romains
III, 22.) QUICONQUE croit est justifié.
« Sachez donc que, par Jésus, vous êtes annoncée la
rémission des péchés, et que, de tout ce dont vous n'avez pu
être justifiés par la loi de Moïse, QUICONQUE croit est
justifié par Lui. » (Actes
des Apôtres XIII, 38, 39.)
« En qui nous avons la rédemption par son sang, la
rémission des péchés, selon les richesses de sa
grâce. » (Éphésiens
I, 7.)
« Le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de
tout péché. » (1e
épître de Jean I, 7.)
« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils
unique, afin que QUICONQUE croit en Lui ne périsse pas, mais
qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé son Fils
au monde, afin qu'il jugeât le monde, mais afin que le monde
fut sauvé par Lui. CELUI QUI CROIT en Lui n'est pas jugé,
mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a
pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (Év.
de Jean III, 16-18.)
La volonté de Dieu le Père, en faveur de QUICONQUE croit.
Jésus a dit : « C'est ici la volonté de Celui qui
m'a envoyé : que je ne perde rien de ce qu'il m'a
donné ; mais que je le ressuscite au dernier jour. Car
c'est ici la volonté de mon Père : que QUICONQUE
discerne le Fils et croit en Lui ait la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Ev.
de Jean VI, 39, 40.)
Où êtes-vous, cher lecteur, dans ce moment ? Êtes-vous
encore du nombre de ceux : « TOUS, »
qui sont dans le péché et loin de Dieu ? Ou bien,
êtes-vous : « en Christ, » avec ces
milliers de bienheureux qui, ainsi que vous, ont saisi
Jésus, l'Espérance infaillible de « QUICONQUE »
croit ?
LA CRUCIFIXION AVEC CHRIST
Lors de la dernière guerre franco-prussienne, un jeune
homme marié et père de famille fut appelé au service, et un
de ses compatriotes, qui était célibataire, se présenta pour
le remplacer, alléguant que n'ayant ni femme ni enfants, sa
vie avait moins de valeur que celle de son ami. Cette offre,
faite en de telles circonstances, ne fut pas rejetée ;
il prit donc la place de substitut pour son ami, suivit
l'armée, et tomba sur le champ de bataille.
Il y eut ensuite une seconde conscription, et par une
méprise du gouvernement, le survivant fut de nouveau appelé
au service. Cette fois-ci, il avait une réclamation à faire
valoir, qu'il n'avait pas la première fois.
Que répondit-il, pensez-vous, à cette sommation ?
« JE SUIS MORT, » dit-il, « J'AI PERDU LA VIE
EN SERVANT MA PATRIE,ELLE N'A DONC PLUS AUCUN DROIT SUR
MOI. »
Ainsi en était-il effectivement. Il était mort dans la
personne de son substitut. Quoique vivant, il pouvait
donc se considérer comme mort, et, par conséquent,
exempté du service qui exposait sa vie sur le champ de
bataille.
Il en est ainsi de ceux dont l'espérance est en Christ. Nous
nous tenons pour morts. Et pourquoi ? Parce que Lui, le
Fils de Dieu est mort à notre place, — parce que la peine de
notre iniquité a été portée par Lui, notre Substitut. (Voir
Rom.
VI, 11.) Sur la croix, II a été fait péché, II y a été
abandonné de Dieu — et tout cela, tout cela, pour
satisfaire à la justice de Celui qui a les yeux trop purs
pour voir le mal, — la justice qui exige que le péché
reçoive le châtiment qui lui est dû. Telle est la seule
raison que nous puissions faire valoir. Par la foi, nous
nous identifions avec Celui qui, le premier, s'est identifié
avec nous ; en sorte que nous nous tenons pour morts, —
morts au péché de deux manières, judiciairement et
moralement ; par la simple raison que, dans la
personne de notre substitut, nous avons été crucifiés. Nous
pouvons dire avec l'Apôtre : « Je suis crucifié
avec Christ, et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en
moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le
vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé, et
qui s'est livré Lui-même pour moi. » (Gal.
II, 20.)
Et maintenant, qu'en est-il ? Chacun a-t-il le
droit de parler ainsi quant à lui-même ? Aucunement.
Personne ne le peut, sinon le vrai croyant, celui
qui par l'Esprit est uni à Christ, celui qui vit parce qu'il
vit, celui qui est vivant à Dieu par Jésus-Christ notre
Sauveur : celui-là seul peut parler de lui-même comme
étant mort, comme étant — quant au vieil
homme — « crucifié avec Christ, afin que le corps du
péché soit annulé, pour qu'il ne serve plus le péché. »
(Romains
VI, 6.)
Telle est la position du croyant, quoique souvent, par
malheur, la faiblesse de sa foi l'empêche de parler de son
état avec cette pleine confiance, comme il aurait droit de
le faire. Mais que seulement il cesse de regarder à
lui-même ; qu'il fixe son regard sur Christ ;
alors tout sera changé pour lui. Puisse-t-il, comme notre
jeune homme, qui fit cette remarquable réponse, croire
simplement le fait qu'un autre est mort a sa place, et
que, par conséquent, lui aussi est mort ; alors
toute crainte disparaîtra, et il sentira qu'aucun jugement,
aucune colère ne peuvent l'atteindre. Identifié, comme il
l'est en résurrection, avec Celui en qui le Père trouve son
bon plaisir, les souffrances de Celui dont l'excellence
est infinie, lui sont imputées, aussi lien que Son
excellence. C'est là le fondement de sa
confiance ; voilà ce qui lui fait savoir non-seulement
sa délivrance de la mort, mais son droit à un bonheur
parfait, infini, dans « LE JOUR » où Christ
recueillera les fruits de son oeuvre, le fruit du dévouement
qui l'a poussé à descendre de Sa propre demeure, pour venir
(« en ressemblance de chair de péché ») au milieu
des ténèbres et de la désolation de ce. pauvre monde, afin
de donner Sa vie en rançon pour des pécheurs indigènes et
perdus. (Romains
VIII, 1-4.)
MÉPHIBOSETH BOITEUX DES DEUX PIEDS
ou LA BONTÉ DE DIEU
(Suite)
Remarquez maintenant le contraste que présentent ces deux
hommes : Tsiba, le serviteur ou l'esclave,
et Méphiboseth le fils. David appelle Tsiba, et
lui donne des ordres, auxquels il promet de se
conformer : « Ton serviteur fera tout ce
que le roi, mon seigneur, a commandé à son serviteur. »
C'est précisément là ce qu'Israël s'engagea
présomptueusement de faire à Sinaï, — c'est précisément là
encore ce que s'engagent de faire de nos jours des milliers
de personnes qui tournent ainsi le dos au christianisme et
retournent au judaïsme. Hélas ! oui, et il serait bien
possible que, sur dix lecteurs de ces lignes, il y en ait
neuf qui soient de la religion du serviteur et non
de celle du fils.
Quel contraste on découvre dans ces paroles de David au fils
de Jonathan, si pleines de pure grâce : « J'ai
donné... ; Méphiboseth mangera toujours du pain à ma
table. — Quant à Méphiboseth, il mangera à ma table comme un
des fils du roi. »
« Et Méphiboseth demeurait à Jérusalem, parce qu'il
mangeait toujours à la table du roi ; et il était
boiteux des deux pieds. » Pas un mot de grâce à
l'esclave, et pas un commandement au fils. Pour l'un c'est
le service de la servitude légale, pour
l'autre c'est le service de l'affection la plus profonde du
coeur.
Qu'elle est heureuse ta position, enfant de la grâce !
Dieu t'a donné la vie éternelle. Tu n'es plus un serviteur,
mais un fils royal, à la table de ton Seigneur. Ce n'est pas
là un sacrement qui t'aide à te sauver, mais tu es toujours
assis à la table du Seigneur, rompant et mangeant ce
pain, et buvant de cette coupe, qui te rappellent le corps
rompu et le sang répandu du Christ, par lequel tu es sauvé.
Oui, Dieu t'a donné le pain de vie, dont tu seras toujours
nourri. Comment se fait-il donc que tu puisses te nourrir
continuellement de Jésus ? C'est Dieu qui l'a voulu.
C'est Dieu qui l'a dit, et il en sera ainsi. Si tu es un
croyant, ta condition et ta position ne peuvent absolument
pas être celles d'un esclave ; car, « à tous ceux
qui l'ont reçu [Jésus], il leur a donné le droit d'être
enfants de Dieu ; savoir à ceux qui croient en son
nom. » « Et si nous sommes enfants, nous sommes
aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de
Christ. » (Jean
I, 12 ; Rom.
VIII, 17.)
De quelle immense importance n'est-il pas de comprendre
cette miséricordieuse et merveilleuse relation. Vous devez
bien voir qu'il y a une grande différence entre la relation
d'esclave et celle de fils. Un esclave ne demeure pas dans
la maison pour toujours, le fils y demeure pour toujours.
Ainsi la grâce tire Méphiboseth de s'a retraite de peur et
d'inimitié, et lui donne soudain tous les
privilèges de l'adoption, et cela sans
une seule condition. Nous avons vu l'effet que cette grâce
produisit sur lui : une humiliation profonde, un
changement total de pensées et de dispositions ; nous
verrons bientôt que dès lors son coeur fut donné à David
pour toujours.
La froide incrédulité pourrait dire : « Sans
doute, Méphiboseth était un pauvre être boiteux quand il fut
amené à David et traité comme un fils du roi ; mais
certainement il ne put jamais jouir du privilège de
s'asseoir à la table royale, s'il continua d'être un pauvre
boiteux. » Car il y a beaucoup de gens qui admettent
bien que c'est la grâce seule qui amène à Christ un pauvre
pécheur, boiteux et perdu, et qui néanmoins s'imaginent
qu'une fois amené à Christ, sa persévérance et son salut
final dépendent, en quelque manière, de sa propre marche et
de son obéissance. C'est là une erreur des plus propres à
troubler et à angoisser les âmes. S'il en était ainsi,
hélas ! qui pourrait être sauvé ? Tout croyant qui
connaît son propre coeur dira : Pas moi, du
moins ! Si, ne fût-ce que pour une heure, mon salut
final dépendait de moi, je n'oserais pas même espérer d'être
sauvé. L'osez-vous, lecteur ? Mais que voyons-nous dans
l'histoire de Méphiboseth, dans ce tableau divinement
inspiré de l'amour de Dieu ? « Méphiboseth
mangeait toujours à la table du roi ; et il était
boiteux des deux pieds. » Précieuse grâce qui nous a
cherchés, qui nous a trouvés, et qui seule peut nous garder
dans la position de faveur où elle nous a placés.
Le croyant est souvent et cruellement angoissé, quand il
s'aperçoit que, s'il s'agit de force en lui-même pour
demeurer debout à l'heure de la tentation, il est aussi
faible maintenant qu'il l'était autrefois. Et si, un seul
instant, il perdait de vue sa position sous la grâce comme
un fils, et qu'il se naît à essayer de marcher comme un
esclave, il serait aussitôt tout préoccupé de ses misérables
pieds boiteux. Trouvant ainsi que, comme un esclave sous la
loi, il ne peut plaire à Dieu, il serait tout prêt
à s'abandonner au désespoir et à renoncer à la foi. Plus
d'un de mes lecteurs peut avoir été rudement souffleté par
l'ennemi, de cette manière. Vous pouvez avoir regardé à
votre pauvre marche boiteuse jusqu'à en venir à dire dans
votre coeur : Je ne suis certainement pas un enfant de
Dieu ! Ah ! vous ne trouverez jamais la paix en
regardant à vos pieds boiteux. Tournez vos yeux ailleurs, et
regardez à ce dont Dieu, dans sa grâce infinie, a couvert sa
table. Il place devant nous le mémorial de Christ. Tout ce
que nous sommes en nous-mêmes, pauvres, misérables, boiteux,
morts, a été jugé et mis à mort sur la croix ; Dieu
tient notre vieil homme comme mort et enseveli loin de ses
yeux : II nous voit maintenant ressuscités avec Christ,
et même assis en Lui dans les lieux célestes.
Il est parfaitement vrai qu'en lui-même, - le croyant est
aussi boiteux après sa conversion qu'avant. Il a, sans
doute, une nouvelle vie, une nouvelle nature, qu'il n'avait
pas auparavant ; il a le
Saint-Esprit habitant en lui. Mais quant à sa vieille
nature, appelée la chair, elle est encore ce qu'elle a
toujours été. Que doit-il donc faire ? N'avoir aucune
confiance quelconque en la chair, niais reconnaître la grâce
par laquelle il est devenu enfant de Dieu et qui le garde
pour toujours dans cette relation. Tenons donc nos pieds
sous la table, là où est leur place, et rassasions-nous des
richesses de la grâce divine, placées devant nous. Quand
nous en avons fini avec toute confiance en nous-mêmes, avec
tous nos voeux, avec toutes nos résolutions -— quand nous
reconnaissons réellement que le vieil homme est totalement
perdu — alors notre coeur s'abandonne à Christ, en qui nous
commençons à réaliser la puissance de la résurrection dans
une vie sainte ! Mais la chair, remplie de propre
justice, résistera à outrance avant qu'elle cède, étant
tenue pour morte.
Le sujet du chapitre suivant (2
Sam. X) est : la bonté manifestée et rejetée,
avec le jugement qui en est la conséquence. C'est le
péché amenant la condamnation. La bonté de Dieu
envers un monde coupable a été manifestée. « Car Dieu a
tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie
éternelle. » Quelle bonté ! Mais écoutez ces
sérieuses paroles : « Celui qui ne croit pas est
déjà jugé. »
Si, cher lecteur, vous étiez du nombre de ceux qui rejettent
encore la bonté de Dieu constatée par le don de son Fils,
pensez, oh ! pensez à la condamnation éternelle qui doit
être la conséquence de ce rejet.
Je voudrais maintenant poursuivre, en peu de mots,
l'histoire de ces deux hommes — considérés comme des types
de tous ceux qui, de nos jours, ou bien ont trouvé grâce et
salut en Dieu, ou bien s'efforcent de se sauver en gardant
les commandements du Seigneur.
Dans le chapitre
XV, nous avons le récit de la révolte d'Absalom.
David, le vrai roi, est rejeté ; il sort de Jérusalem
et, détail à remarquer, il traverse le même torrent que
Jésus, rejeté aussi, traversera plus tard. « Et tout le
pays pleurait à grands cris, et tout le peuple passait plus
avant ; puis le roi passa le torrent de
Cédron. » (Comp. Jean
XVIII, 1.) Quand Jésus le traversa, la nuit de sa
réjection, les deux ou trois qui l'accompagnaient ne surent
pas même veiller une heure avec lui. — Dans le 30e verset,
il est dit : « Et David montait par la montée des
Oliviers, et, en montant, il pleurait. » C'est aussi
sur cette montagne que Jésus conduisit ses disciples quand,
après avoir été mis à mort par ce monde et ressuscité
d'entre les morts par la puissance de Dieu, il monta au ciel
— rejeté parle monde, mais reçu dans la gloire.
Or, c'est quand David, ainsi rejeté, a passé ce mont des
Oliviers, que le caractère de Tsiba, l'esclave, se dévoile.
(Lisez chap.
XVI, 1-4.) La première chose que nous voyons dans ce
passage, c'est un grand étalage de dévouement au roi :
des ânes chargés de pain, de fruits et de vin. « Que
veux-tu faire de cela ? » demande le roi,
« Où est Méphiboseth ? » Tsiba répond qu'il
est demeuré à Jérusalem, en insinuant
qu'il cherche à monter sur le trône. Vraiment il semble,
d'après tout cela, que la meilleure religion est bien celle
de Tsiba, le propre juste. En effet, quant à l'extérieur
seulement, il a toujours semblé être juste. Mais
Dieu connaît les secrets de tous les coeurs. Selon toutes
les apparences extérieures, Tsiba paraissait avoir un grand
zèle et beaucoup de dévouement ; puis il avait un si
beau formulaire de prières. Mais, au fond, tout cela n'était
qu'hypocrisie. Le jour du retour de David rejeté vint à la
fin (chap.
XIX, 24-30), et Méphiboseth sort pour aller au-devant
de lui. Oui, et le jour du retour de Jésus rejeté viendra
promptement ; et tout enfant de la grâce, qu'il soit
endormi dans la poussière, ou vivant, quand le Seigneur
arrivera, sortira pour être ravi à sa rencontre en l'air. (1
Thess. IV, 15-18.)
Maintenant se manifeste le vrai caractère des deux
hommes. Méphiboseth « n'a point lavé ses pieds,
ni fait sa barbe, ni lavé ses habits, depuis que le roi s'en
était allé, jusqu'au jour qu'il revint en paix. » La
bonté de David avait gagné son coeur. Ce coeur était rempli
d'affection pour le roi rejeté ; et cette affection
était trop profonde pour qu'il pût, sur la terre, être autre
chose qu'un homme menant deuil et attendant, dans la
tristesse, le retour de celui qu'il aimait.
Et le Seigneur Jésus ne comptait-il pas sur une semblable
affection, lorsqu'il disait dans la nuit de sa
réjection : « Un peu de temps et vous ne me verrez
pas, et encore un peu de temps et vous me
verrez... En vérité, en vérité, je vous dis que vous
pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se
réjouira ; et vous serez dans la tristesse ; mais
votre tristesse sera changée en joie. » Hélas !
combien peu nous avons répondu au coeur de notre Seigneur
rejeté ! Si notre attitude morale n'est pas la même que
celle de Méphiboseth, celle d'hommes affligés et dans le
deuil, en attendant le retour de Celui qu'ils aiment, cela
ne peut venir que de l'oubli de Jésus.
Mais qu'en était-il des fruits, du pain et du vin ?
« Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi,
Méphiboseth ? » Maintenant la vérité vient au
jour ; c'était de lui que venaient les provisions dont
les ânes étaient chargés. Mais il était boiteux, ce qui
avait permis à son serviteur de le supplanter ; Tsiba
avait calomnié Méphiboseth en prenant un masque hypocrite.
Or remarquez ce que peut produire la grâce. Méphiboseth
dit : « Fais donc ce qu'il te semblera bon ;
car, quoique tous ceux de la maison de mon père ne soient
que des gens dignes de mort envers le roi, mon seigneur,
cependant tu as mis ton serviteur entre ceux qui mangeaient
à ta table. » Qu'elle est douce la confiance que donne
la grâce ! Avez-vous, mon lecteur, l'assurance fondée
que Dieu vous a donné, par pure grâce, une place à sa
table ? Si vous l'avez, vous pouvez, avec une parfaite
joie, regarder en avant vers l'arrivée de Jésus.
« Et le roi lui dit : Pourquoi me parlerais-tu
encore de tes affaires ? Je l'ai dit : Toi et
Tsiba, partagez les terres. » Qu'elle est belle la
réponse du fils de Jonathan :
« Qu'il prenne même le tout, puisque le roi, mon
seigneur, est revenu en paix dans sa maison. » Ce
n'étaient pas les terres qu'il lui fallait", non, son plus
ardent désir était maintenant réalisé, puisqu'il revoyait
celui qui lui avait témoigné tant de bonté.
Et n'en est-il pas de même chez ceux dont la grâce a
réellement gagné le coeur à Christ ? Ce ne sont plus
les choses de la terre qu'ils désirent. « Certes, dit
l'apôtre, je regarde toutes choses comme étant une perte à
cause de l'excellence de la connaissance de Christ Jésus,
mon Seigneur. » Oh ! plût à Dieu que nous
ressemblassions davantage à Méphiboseth, davantage aux
saints de Thessalonique qui attendaient « des cieux le
Fils de Dieu. » Méphiboseth avait reçu le témoignage de
la bonté de David avec une entière confiance ; malgré
ses pieds boiteux, il n'avait jamais douté de la réalité de
l'amour de David, et il avait attendu patiemment le retour
de David, supportant toute espèce d'opprobre, jusqu'à ce que
le temps fût venu. Les Thessaloniciens avaient aussi reçu la
bonne nouvelle de la grâce de Dieu en puissance et dans la
vertu de l'Esprit-Saint, et en pleine certitude, — aussi
enduraient-ils avec patience, et même avec joie, les injures
et les tribulations de la part de leurs adversaires. Et
quelle était la puissance secrète qui les mettait en état de
le faire ? Ils attendaient Jésus des cieux. Les vrais
enfants de Dieu ont toujours été haïs et calomniés, — et
même souvent mis à mort sur les échafauds et sur les bûchers
— par les orgueilleux, cherchant le
salut dans l'observation de la loi.
Mais le jour s'approche ! Qui peut dire avec quelle
rapidité peut arriver le Seigneur que nous attendons ?
Les tout derniers mots qu'il nous a adressés sont
ceux-ci : « Oui, je viens bientôt ; »,
à quoi, par l'Esprit, l'Église répond :
« Amen ! viens, Seigneur Jésus ! » David
a-t-il pu revenir, et le Seigneur de David ne reviendra-t-il
pas ? Oui, nos yeux le contempleront bientôt. Oh !
glorieuse et bienheureuse espérance ! Ce n'est pas le
millénium, ce n'est pas l'accomplissement des prophéties,
que nous attendons proprement, quelque bénis que soient ces
événements ; c'est Jésus lui-même, que le
croyant qui a été lavé dans son sang désire de voir.
Ce magnifique type va plus loin encore ; dans le chapitre
XXI, il nous montre le jour du jugement sur la maison
de Saül. « Or le roi épargna Méphiboseth, fils de
Jonathan, fils de Saül, à cause du serment que David et
Jonathan, fils de Saül, avaient fait entre eux au nom de
l'Éternel. » Cela termine l'histoire de cet enfant de
la grâce. Et longtemps après que Jésus sera revenu, et que
son royaume aura été établi ; quand l'Église de Dieu
jouira depuis longtemps déjà de la gloire céleste de Christ,
et Israël, de la gloire du royaume sur la terre ; oui,
même lorsque le grand trône blanc sera dressé et que les
enfants déchus d'Adam se tiendront devant ce trône, alors
même, pas un de ceux qui, selon les conseils éternels
de Dieu, aura pu faire partie de la famille de
la grâce, non, pas même un seul ne sera perdu. Mais où
paraîtront en ce jour-là les pécheurs insouciants, ou même
ceux qui font des oeuvres pour être sauvés ?
Trouvez-moi un homme faisant profession d'être un
observateur de la loi, qui ne soit pas un transgresseur de
la loi. Pouvez-vous, mon cher lecteur, ou puis-je, moi,
subsister devant ce trône de jugement sur le fondement de ce
que nous avons fait ? Impossible. Assurément, l'homme
qui prétend être meilleur que son prochain doit être un
hypocrite ; car Dieu déclare qu'il n'y a point de
différence — que tous ont péché. Non, non, ce n'est pas par
des oeuvres qu'un pécheur quelconque peut être sauvé. Si
vous pouvez trouver un homme qui ne soit pas un pécheur, à
la bonne heure, qu'il essaye de ce moyen. Mais un
pécheur a besoin de pardon, et :
« sans effusion de sang il n'y a point de
rémission. » Seigneur Jésus, tu as porté le poids de la
colère, de la malédiction, du jugement qui étaient dus aux
péchés de ton peuple, et maintenant une bonté souveraine et
sans bornes, et une éternelle paix, sont l'heureux partage
de toute âme qui se confie en toi !
Regarde à Jésus, ô mon lecteur, et prête l'oreille. Du haut
de sa croix, Dieu ne te dit-il pas :
« Certainement j'userai de bonté envers
toi ? »
Mais ne doit-il point y avoir d'oeuvres en retour de
cette bonté ? Oh ! oui, le dévouement du coeur, un
service sincère, réel, fruit de la foi qui sauve.
Combien d'oeuvres, qui apparaissent comme de bonnes oeuvres
aux yeux des hommes, ne sont que néant
devant Dieu ! Les hommes s'imposent de pesants fardeaux
d'actes de propre justice ; et pourtant, que sont au
fond tous ces actes, sinon le rejet de la bonté toute
gratuite de Dieu ?
Plus sera profondément enracinée ton assurance de la
souveraine, libre et immuable bonté de Dieu envers toi,
indigne pécheur, plus profonde aussi sera ta haine du péché,
plus entière ta joie à servir Christ d'un coeur
dévoué, et plus ardente, quoique patiente, ton attente de
son retour des cieux.
C. S.
AU MILIEU DU TRÔNE ET DEVANT LE TRÔNE
Lisez Apocalypse
V, 6, et VII,
9, 13,
14, 15.
Quel tableau saisissant et plein d'instruction que ces
visions célestes du Rédempteur et des rachetés ! Quel
contraste entre les deux !
Dans Apoc. V, toute l'attention est concentrée sur la
personne de « L'AGNEAU » — le seul, au milieu de
cette scène céleste, qui porte sur lui les marques et les
souvenirs de la terre ; — non-seulement de la terre,
mais aussi de la mort. L'Agneau se tient là « comme
immolé ; » II est le sujet de ce
nouveau cantique de triomphe et de gloire qui monte sans
cesse avec le parfum des fioles d'or, devant le trône de
Dieu. « L'Agneau, » c'est le caractère terrestre
de Jésus, comme étant celui qui a enduré de la part des
hommes et pour les hommes toutes sortes
de souffrances, et qui a subi la mort pour ôter le péché du
monde. C'est à cause de sa mort accomplie sur la terre que
les vingt-quatre anciens sont là, devant le trône de Dieu,
pour chanter le « nouveau cantique. » Ah !
quel souvenir de la terre dans l'Agneau immolé, — souvenir
humiliant rappelant toute l'inimitié du coeur de l'homme
contre Dieu, — mais, pour le croyant, souvenir plein de
consolation !
Dans Apoc.
VII, notre attention est dirigée vers ceux qui ont été
rachetés de la terre par le sang de l'Agneau. Rien de
terrestre ne se voit en eux. Les robes blanches qu'ils
portent, semblables à celle dont Jésus fut une fois revêtu
lorsqu'il était sur la terre (Marc
IX, Luc
IX), sont telles qu'aucun foulon sur la terre ne les
pourrait ainsi blanchir. Les rachetés, leur attitude, leur
allure, leurs robes, tout est céleste. Ou ne voit en eux que
la justice de Dieu, que la gloire de Christ. C'est le sang
de l'Agneau qui les a constitués ce qu'ils sont. L'Agneau
s'est chargé d'acquitter tout le prix de leur rachat ;
aussi s'écrient-ils sans cesse : « Le salut est à
notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à
l'Agneau. »
Rachetés du Seigneur, c'est à vous que je m'adresse
ici ; vous pouvez voir dans les vingt-quatre anciens la
position que vous aurez bientôt devant le trône de
Dieu ; mais Dieu vous a déjà donné le caractère
céleste, tel que Jésus l'a montré sur la montagne de la
Transfiguration ; souvenez-vous que c'est là le
caractère que vous avez à manifester aussi longtemps que
vous serez dans ce monde. (Lisez 2
Pierre, I.) « Nous porterons l'image du
Céleste. » Celui donc qui dit demeurer en Christ doit
marcher aussi comme Lui-même a marché. (1
Jean II, 6.) À proportion que nous vivrons dans la
communion de celui qui a fait voir ici-bas (sur la montagne)
la gloire céleste, notre coeur, plein de reconnaissance,
trouvera sans peine des expressions convenables pour
célébrer Celui qui seul a accompli l'oeuvre de la rédemption
et porte encore dans le ciel les stigmates de ses
souffrances.
LA PAIX AVEC DIEU
Ayant donc été justifiés par la foi, nous avons la paix
avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ. Rom. v, 1.
C'est le partage de tout croyant de dire de soi-même :
« Ayant été justifié par la foi, j'ai la paix avec
Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ. » S'il ne le
peut dire, il n'en est pas moins vrai que Dieu le voit
justifié ; mais la paix de son âme dépend de ce qu'il
soit capable de le dire lui-même en goûtant tout le bonheur
qui en découle. Ce langage est celui de la foi opposé à
celui de l'incrédulité ; il exprime ce que la foi
seule peut saisir. Celui qui croit en Jésus et qui ne
peut tenir ce langage, offre un triste exemple de la ruse et
du méchant coeur d'incrédulité que nous portons encore au
dedans de nous.
Quant à la foi, je ferai cette remarque : La foi
justifiante regarde toujours vers un oh jet qui nous est
extérieur. C'est là ce qui doit servir de pierre de
touche pour distinguer ce qu'est la foi de 'ce qui ne l'est
pas : tout ce qui cherche, au dedans de nous,
un fondement pour notre paix avec Dieu, n'est point la
Foi. Je dois ajouter que la foi s'arrête toujours
sur la personne et sur l'oeuvre du Seigneur Jésus-Christ.,
comme fondement de la paix avec Dieu. Il résulte de
là, que pour trouver des preuves que la paix est faite avec
Dieu, la foi ne regarde jamais au dedans, à ce qu'est
l'homme en lui-même, mais au dehors, à Jésus. L'incrédulité
cherche toujours la paix du côté opposé : jamais elle
ne regarde à Jésus, mais toujours à l'homme !
L'incrédulité ne peut jamais dire : Je n'ai aucune
confiance dans la chair, car elle y met toute sa
confiance ; la foi le dit toujours, et elle
ajoute : Je me réjouis en Jésus-Christ. La foi
ne fait aucun cas du moi, elle ne s'occupe que de Christ. La
foi est donc toujours humble et toujours sainte.
Qu'il est ineffable le privilège de pouvoir par la foi fixer
mon âme sur Jésus ; de le contempler et de "voir toute
son excellence comme mienne ! d'avoir la foi vivante et
agissante ; la foi qui se détourne du moi, et de tout
ce qui en procède, et qui voit que tout ce qu'il me faut
pour me recommander devant Bien, se trouve, pour moi,
en Christ ! Me faut-il le pardon des
péchés ? Son sang purifie de tout péché. (1
Jean I, 7.) Me faut-il la vie ? « En Lui est
la vie. » (Jean
I, 4.) « Dieu nous a donné la
vie éternelle, et cette vie est en son Fils. »
(1
Jean, V, 11.) Me faut-il la justice ?
« Jésus-Christ nous a été fait justice, de la
part de Dieu. » (1
Cor. I, 30.) On en peut dire de même de toute autre
perfection : tout ce qui est excellent et précieux
devant Dieu, se trouve en Lui ! Le croyant est
« accepté dans le Bien aimé. » C'est ainsi
que la foi trouve la paix, « une joie ineffable et
glorieuse ; » en effet, la foi sait la valeur
infinie du sang de Jésus, et l'excellence infinie
de Jésus lui-même, et elle s'approprie ces choses à
elle-même.
Remarquez encore que la foi ne regarde pas à Jésus ou à son
sang, comme si elle n'y était point intéressée, ainsi que
ferait un homme qui regarderait les richesses d'un autre. La
foi regarde toutes les richesses et l'excellence de Christ
comme siennes ; or, c'est ainsi que nous avons la
paix et la joie par la foi. Jamais je ne
trouverai de paix en contemplant Christ et ses richesses
dans la gloire, si je ne puis dire : tout est à
moi. Ce me serait au contraire un tourment continuel.
La foi s'approprie toujours Christ, car c'est ainsi qu'un
croyant le contemple. — Quel droit y a-t-il et comment
peut-il faire cela ? me demanderez-vous. Je
réponds : par l'autorité de Dieu Lui-même ; car
Dieu ne présente jamais Christ à une âme dans un but autre
que celui-ci, savoir : que, par la foi, cette âme
s'approprie Christ à elle-même. Le but de Dieu, en faisant
prêcher Jésus, n'est donc pas de tourmenter les âmes en leur
montrant un bien qu'elles ne peuvent pas avoir,
mais de leur déclarer cette
« bonne nouvelle » : que Christ, avec toute
sa perfection et toute sa gloire excellente, appartient à
toute âme qui croit en Lui. Veillons donc soigneusement
contre ce coeur d'incrédulité qui dit, d'après les
suggestions de Satan : « Je crois bien en
Jésus-Christ, ainsi que Dieu l'a annoncé dans l'Évangile,
mais est-Il à moi ? » Déplorable
incrédulité ! qui n'est qu'un mensonge de Satan,
puisque Dieu a déclaré que : « Par Lui tous ceux
qui croient sont justifiés de toutes choses.... » (Actes
XIII, 39.) Ici, Dieu nous présente comme une seule et
même chose, la foi en Jésus et notre justification ;
« que ce que Dieu a joint, l'homme ne le sépare donc
point. »
Je ferai encore une remarque : Quoique la foi soit
toujours occupée de Jésus comme fondement de la paix, elle
le connaît aussi comme le chemin qui conduit à DIEU.
« Nous avons la paix avec DIEU, par notre Seigneur
Jésus-Christ. » N'oublions jamais que DIEU, en donnant
son Fils, a eu en vue de nous amener à Lui. Christ est mort,
Lui juste pour des injustes, afin de nous amener à DIEU.
Découvrir cette vérité et jouir de ce qui en découle, c'est
la grande joie de la foi. S'arrêter en Christ comme
fondement de la paix, sans le saisir comme le moyen établi
pour nous amener à Dieu, c'est connaître très-imparfaitement
ce que Jésus est Lui-même. C'est dans la présence de Dieu
que nous devons apprendre ce que c'est que le bonheur de
Christ, c'est là aussi que nous devons en jouir. Dieu
lui-même, comme Dieu, est le repos
suprême de la foi. « Afin que votre foi et votre
espérance fussent en DIEU. » Ici l'âme se repose, car
elle a atteint la source même et la plénitude de tout
bonheur. Ici Jésus lui-même se repose ; II se repose en
Dieu avec tous ceux qui, par Lui, ont été amenés à Dieu.
Quelle demeure que celle-là ! quel asile ! quel
saint repos ! Il ne fallait rien moins que la grâce
pour nous y placer, nous pécheurs ! Pour nous
rendre propres pour cette demeure, il ne fallait rien moins
que toute l'excellence de Christ, mise sur nous de la part
de Dieu. Or, c'est par cela que nous avons la paix :
« la paix avec Dieu. »
Le partage de la foi, c'est l'excellence de Christ ;
ainsi, tout croyant est, comme Christ Lui-même : propre
pour la présence et pour le sein de Dieu : « Vous
êtes à Christ, et Christ est à Dieu. » Celui qui croit
en Jésus-Christ, tel qu'il est annoncé dans l'Évangile,
possède toute la valeur de Celui en qui il a cru. Ce que sa
foi a saisi, lui appartient pour toujours ; dans
ce sens-là il ne peut jamais obtenir plus qu'il n'a obtenu
au moment où sa foi a embrassé Christ. Il doit avancer,
il est vrai, dans la connaissance de ce qu'il a
obtenu ; mais apprendre quelle est la
'valeur d'un don, ou le recevoir, sont deux
choses bien différentes. Quand une âme croit en Jésus, Jésus
est à elle ; Dieu l'a donnée à Christ, et Christ
à elle. Cependant, elle apprendra de plus en plus à
connaître la valeur ineffable de ce merveilleux don. Mais
quelle différence n'y a-t-il pas entre croître dans la
connaissance de Jésus, sachant qu'il est à
moi, ou être encore dans l'incertitude à cet
égard ? Que ce dernier état est misérable ;
combien le premier est heureux !
Qu'il est malheureux, l'homme mourant de faim qui aperçoit,
au travers d'une grille, un festin dont il ne peut se
rassasier !
Qu'il est malheureux, l'homme dépouillé d'habits qui voit
une abondance de vêtements qui ne sont ni à lui, ni pour
lui ? Mais combien il est heureux celui qui, assis à
cette table, participe à tout ces mets et peut admirer le
beau tissu et la substance éternelle de la robe de
justice, dont l'amour l'a déjà revêtu !
Telle est la joie paisible de la foi qui remplit le coeur de
reconnaissance, et la bouche de louanges. Nul ne peut bénir
Dieu, sinon ceux qui savent, comme une chose certaine, que
Dieu les a dénis et enrichis. (Lisez
1 Pierre I, 3-9.) Satan le sait bien ; aussi
travaille-t-il constamment à pousser les croyants vers le
doute, afin de les priver de la paix, de les empêcher de
louer Dieu et de glorifier Jésus. Néanmoins, tandis que
Satan cherche à pousser l'âme du croyant vers le doute, il y
en a un autre, plus grand que lui, qui cherche toujours à
conduire cette âme dans une parfaite paix : l'Esprit
bienheureux de Dieu « prend les choses de Jésus et nous
les révèle. » Ainsi II conduit toujours à Christ ;
ainsi seulement, II conduit à la paix.
Le Saint-Esprit est donné au croyant, dans ce but même. Son
oeuvre bénie consiste à rendre témoignage, au croyant, de ce
que Jésus est, et de ce qu'il est pour lui. (Jean
IV.) Le croyant n'a donc rien moins que Dieu Lui-même,
le Saint-Esprit, toujours prêt à guider sa foi à la source
et au réservoir de toutes les bénédictions. Dans cette
oeuvre, l'Esprit est non-seulement Celui qui révèle ces
bénédictions à l'âme, mais II est aussi, pour ceux qui les
discernent, le Témoin que tout, oui que tout est
à eux. (Rom.
VIII, 16 ; Éph.
V, 1, 13,
14.) L'incrédulité détourne la tête ; portant ses
regards au dedans, elle dit : « Regardons à
nous. » Ainsi elle se détourne de toute la plénitude de
bénédiction qui est en Christ (là où l'Esprit veut conduire
l'âme), pour contempler la pauvreté et la misère en
elle-même. Peut-on s'étonner alors si, entre tous ceux qui
agissent ainsi, nul ne trouve la paix. Ils ne peuvent avoir
la paix, car Dieu a dit que la paix vient par la
foi en Jésus. Si donc nous dirigeons nos
regards sur nous-mêmes pour avoir la paix, nous ne la
trouverons jamais.
J'ai dit que Jésus, saisi par la foi, donne paix et
joie, confiance et louange ; mais II
donne encore plus : II donne le pouvoir de marcher dans
la sainteté, de résister au péché, à Satan, à la
chair et au monde. Souvenons-nous que jamais nous
n'obtiendrons un pouvoir procédant vraiment de Dieu, pour
résister au mal ou pour faire le bien, autrement que par la
foi, conduite elle-même par le Saint-Esprit. Ceux-là seuls
donc qui ont une pleine et parfaite paix par la foi en
Christ, seront vraiment saints dans toute leur conduite.
HANUN, LE ROI, OU LA BONTÉ MÉPRISÉE
(Faisant suite à « MÉPHIBOSETH. »)
« Or il arriva, après cela, que le roi des enfants
de Hammon mourut ; et Hanun, son fils, régna en sa
place. Et David dit : J'userai de gratuité envers
Hanun, fils de Nachash, comme son père a usé de gratuité
envers moi. Ainsi David lui envoya ses serviteurs pour le
consoler de la mort de son père. Et les serviteurs de
David vinrent au pays des enfants de Hammon. Mais les
principaux d'entre les enfants de Hammon dirent à Hanun,
leur seigneur : Penses-tu que ce soit pour honorer
ton père que David t'a envoyé des consolateurs ?
N'est-ce pas pour reconnaître exactement la ville et pour
l'épier, afin de la détruire, que David a envoyé ses
serviteurs vers toi ? Hanun donc prit les serviteurs
de David et fit raser la moitié de leur barbe et couper la
moitié de leurs habits jusqu'aux hanches ; puis il
les renvoya Or les enfants de Hammon, voyant qu'ils
s'étaient mis en mauvaise odeur auprès de David,
envoyèrent pour lever à leurs dépens vingt mille
fantassins des Syriens de Beth-Réhob et des Syriens de
Tsoba, et mille hommes du roi de Mahaca, et douze mille
hommes de ceux de Tob. Ce que David ayant appris, il
envoya Joab et toute l'armée, savoir les plus vaillants
Alors Joab et le peuple qui était avec lui s'approchèrent
pour donner bataille aux Syriens ; et les Syriens
s'enfuirent de devant lui. Et les enfants de Hammon,
voyant que les Syriens avaient pris la fuite, s'enfuirent
aussi de devant Abisal, et rentrèrent dans la ville. Et
Joab s'en retourna de la guerre contre les enfants de
Hammon, et vint à Jérusalem ... »
« Or Joab avait combattu contre Rabba, qui
appartenait aux enfants de Hammon, et avait pris la ville
royale. Et Joab avait envoyé des messagers vers David pour
lui dire ; J'ai battu Rabba, et j'ai pris la ville
des eaux. C'est pourquoi maintenant, assemble le reste du
peuple et campe contre la ville, et la prends ; de
peur que si je la prenais, on ne réclamât mon nom sur
elle. David donc assembla tout le peuple, et marcha contre
Rabba ; il la battit, et la prit. Et il prit la
couronne de dessus la tête de leur roi, laquelle pesait un
talent d'or, et il y avait des pierres précieuses ;
et on la mit sur la tête de David, qui emmena un fort
grand butin de la ville... » (2
Samuel X, 1-14 ; XII,
26-30.)
Dieu veut que nous soyons pénétrés de la réalité
de nos rapports avec Lui. Nous sommes ses créatures, et
chacun sera appelé à comparaître devant Lui. Le péché nous a
éloignés de Dieu ; aussi avons-nous peur de Lui, parce
que notre conscience nous le présente, et avec raison, comme
un juge. Dieu étant juste et saint, II ne peut, ni ne veut
passer par-dessus nos péchés ; II ne peut pas non plus
les oublier, à moins qu'ils ne soient ? justement
effacés ; — c'est-à-dire qu'il faut qu'une pleine
satisfaction lui soit donnée, afin qu'il soit juste tout en
justifiant le pécheur. Mais Dieu prend plaisir à faire
grâce ; il veut nous attirer à Lui, et nous montrer
qu'il est non-seulement Un Dieu juste, mais en même temps,
un Dieu Sauveur. C'est pour cela qu'il a envoyé son Fils.
« Dieu était en Christ réconciliant le monde avec
Lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes. » (2
Cor. V, 19.) Comment Dieu peut-il ne pas imputer à une
âme les péchés qu'elle a commis ? Comment peut-il
oublier les péchés de celui qui vient à Lui ? C'est par
le moyen de Jésus-Christ, lequel « a souffert une fois
pour les péchés, le juste pour les injustes, AFIN QU'IL NOUS
AMENÂT À DIEU. » (1
Pierre III, 18.) Et maintenant, Dieu fait publier
partout le message de la réconciliation.
En entendant ce message de la réconciliation, comment
l'avons-nous reçu ?
Le Seigneur Jésus, quand il était ici-bas, n'a pas manqué de
déclarer aux foules qui le suivaient, qu'il y avait deux
classes d'auditeurs parmi ceux qui l'écoutaient. Les uns se
confiaient en eux-mêmes, dans leur propre justice : ils
ne recevaient pas la doctrine de Christ,
car ils ne ressentaient aucun besoin de la grâce. Les autres
confessaient qu'ils étaient pécheurs, et se réjouissaient
d'apprendre que Dieu leur avait envoyé un Sauveur.
S'adressant un jour aux pharisiens qui se moquaient de Lui,
Jésus leur dit : « Vous êtes de ceux qui se
justifient eux-mêmes devant les hommes, mais Dieu connaît
vos coeurs ; car ce qui est haut estimé parmi les
hommes est une abomination devant Dieu. » (Luc
XVI, 15.) Quelle est donc cette chose si abominable
devant Dieu ? N'est-ce pas de rechercher la justice
chez nous-mêmes ou chez les hommes, lesquels vivent dans la
désobéissance envers Dieu, dans le mépris de Sa grâce.
Or Jésus a dit aussi, qu'il y a de la joie au ciel pour un
seul pécheur qui se repent. Il est évident que pour se
repentir, il faut se reconnaître pécheur ; de
plus, un pécheur ne peut pas se trouver réellement dans la
présence de Dieu sans comprendre qu'il est aussi perdu.
La bonté de Dieu vient alors nous révéler que c'est pour
de tels pécheurs que le Sauveur est venu. Jésus lui-même l'a
dit : « Le Fils de l'homme est venu chercher et
sauver ce qui est perdu. »
Ces deux classes de personnes, les pharisiens et les
pécheurs, — ceux qui s'appuient sur leurs mérites, et ceux
qui confessent leurs fautes, — se manifestent partout où
l'Évangile est prêché. La Parole de Dieu, dans toutes ses
parties, nous montre aussi ces deux catégories de gens. Nous
avons déjà parcouru l'histoire de
Méphiboseth, et nous avons vu dans ce récit comment l'enfant
de la grâce est agréé. En passant, nous avons fait allusion
à l'histoire qui, dans la Parole, fait suite à celle-là, et
qui fera maintenant le sujet de notre méditation. C'est
l'histoire d'Hanun, orgueilleux pharisien, qui ne voulait
rien de la grâce. Dans la première, le Saint-Esprit nous
fait voir la bonté de Dieu présentée et reçue ; dans la
seconde, cette même bonté méprisée.
La Parole de Dieu abonde en contrastes de ce genre. Elle
nous invite, elle nous avertit de la part de Dieu. Puissent
votre coeur, cher lecteur, et le mien, être rendus attentifs
au fait que c'est DIEU qui nous parle dans sa Parole.
Dans les positions respectives de Méphiboseth et de Hanun,
il y a quelques analogies qui font d'autant mieux ressortir
le contraste dans leur différente manière de répondre à la
grâce, lorsque celle-ci leur est présentée. Tous deux
étaient issus de sang royal ; leurs pères respectifs
avaient été amis de David ; enfin c'était aussi le même
David qui voulait user de gratuité envers l'un comme envers
l'autre, pour l'amour de leurs pères.
Cependant les circonstances de chacun d'eux, au moment où le
roi David leur envoya le message de sa bienveillance,
étaient bien différentes. Méphiboseth, pauvre, méprisé et
boiteux, vivait dans l'obscurité ; tandis que Hanun
était assis sur le trône de son père, jouissant de tout ce
qui, selon le monde, pouvait rendre la vie agréable.
De là découle, probablement, en grande partie, la différence
que nous voyons dans l'accueil que chacun d'eux fait au
message de David. — Méphiboseth, qui sentait péniblement sa
triste condition, se rend aussitôt à l'appel du roi ;
et tombant sur son visage, il se prosterne devant lui.
Hanun, au contraire, prêtant l'oreille aux mauvais conseils
des flatteurs qui l'entouraient, traite avec le dernier
mépris les messagers de David, et fait de grands préparatifs
de guerre contre lui.
Tout cela n'est-il pas d'une saisissante actualité pour
nous ! Celui qui sent sa misère, qui se croit
véritablement perdu, est rempli de joie en apprenant delà
part de Dieu qu'il y a un salut pour les pécheurs, un salut
tout fait, déjà accompli par le Seigneur Jésus-Christ.
Celui-là, au contraire, qui s'appuie sur ses propres
mérites, rejette la grâce de Dieu ; se confiant dans sa
propre justice, il prétend follement pouvoir se justifier
devant Dieu ; il ne peut donc, en effet, nullement
ressentir le besoin qu'il a de sa grâce.
Supposons un homme, se débattant dans l'eau : on lui
jette une corde ; s'il est là pour son plaisir, il la
repoussera en disant : Retirez votre corde, elle
m'embarrasse ; moi, je puis nager. Mais celui qui se
noie se cramponne à la corde, sans se donner le temps de
réfléchir si c'est pour lui que la corde est là. Il
se noie ; le salut est à sa portée dans la corde :
aussi il se hâte d'en profiter. Et pourtant, combien d'âmes
n'y a-t-il pas, qui, tout en croyant qu'il n'y pas de salut
en dehors de Christ, perdent néanmoins
leur temps à considérer si ce salut est vraiment pour
elles. Sont-elles sincères, ces âmes ? Se
croient-elles réellement perdues ? Ou bien se
plaisent-elles dans les eaux de la mort, et craignent-elles
qu'on ne les en retire, quoiqu'elles sachent qu'une
destruction certaine les y attend ?
Le serpent d'airain dans le désert, pour qui était-il élevé,
si ce n'est pour tous ceux des enfants d'Israël qui avaient
été mordus par les serpents brûlants ? Le Seigneur
Jésus, en Golgotha, pour qui fut-il cloué à la croix, si ce
n'est pour les pécheurs séduits par le diable, et qui, comme
tous les captifs de Satan, sont passibles du jugement de
Dieu ? Que chacun se demande : Est-ce que tel est
mon cas ? Si votre conscience répond : Oui, je
mérite le jugement, — alors écoutez une parole certaine et
digne de toute acceptation : « Le Christ Jésus est
venu dans le monde pour sauver les pécheurs. »
Bienheureux celui qui, d'un coeur droit et sincère devant
Dieu, s'estime et croit être du nombre de ces « pécheurs. »
Remarquez ensuite que Hanun ne se contenta pas de refuser
les consolations qui lui étaient offertes. La conséquence
naturelle de son indigne conduite à l'égard des messagers du
roi, fut de lui faire sentir qu'il s'était mis en mauvaise
odeur auprès de David •, aussi se prépare-t-il, ainsi que
son peuple, ouvertement à la guerre. Sa conscience
parlait ; de là provenait son irritation. Il agit en
ennemi déclaré, et court à sa propre ruine. Il fait lever, à
grands frais, une armée de Syriens qui
viennent lui prêter main-forte ; puis les deux armées
se rangent en bataille. Mais elles sont défaites devant
celle de David. Peu de temps après, Hanun se voit attaqué
dans sa capitale, qui est prise et mise au pillage ; sa
belle couronne d'or et de pierres précieuses, qui faisait sa
gloire et son orgueil, est mise sur la tête de David ;
son peuple aussi subit un terrible châtiment.
Hanun et son peuple sont là, comme un avertissement
solennel, propre à démontrer à chacun de nous la vérité de
cette parole, que : « ceux qui s'adonnent aux
vanités fausses abandonnent leur gratuité. » (Jonas
II, 9.) « L'orgueil de l'homme l'abaisse ;
mais celui qui est humble d'esprit obtient la gloire. »
(Prov.
XXIX, 23.)
La grâce de Dieu est là pour tout pécheur ; mais si
quelqu'un méprise cette grâce, et injurie les messagers de
Dieu qui la proclament, il agit en ennemi de Dieu, devant
qui il doit bientôt comparaître en jugement. C'est ainsi que
l'homme a agi de tout temps. Lorsque Dieu envoya des
prophètes auprès de son peuple d'Israël, on les persécutait,
on les lapidait. Enfin, quand Dieu leur envoya son propre
Fils, qui allait de lieu en lieu faisant le bien, on le
crucifia entre deux brigands. Quels étaient donc ceux qui,
plus que tous les autres, cherchaient sa vie et lui
dressaient continuellement des pièges ? C'étaient
précisément les orgueilleux de ce monde, les pharisiens, qui
ne voulaient pas de la grâce. Ils rejetèrent, contre
eux-mêmes, le conseil de Dieu, ne voulant pas se reconnaître
pécheurs ; puis, lorsqu'ils
demandèrent à grands cris qu'on crucifiât Jésus, ils n'ont
pas craint de dire : « Que son sang soit sur nous
et sur nos enfants ! » On sait combien fut
terrible le jugement qui tomba sur eux peu d'années plus
tard, lorsque Jérusalem fut prise par les Romains. Mais
quelque terrible que fût ce jugement-là, il n'est qu'un pâle
tableau de celui qui attend encore ce monde impie, et qui
atteindra ceux qui sont rebelles à Christ. L'apôtre Pierre
nous dit : « Si le juste est difficilement sauvé,
où paraîtra l'impie et le pécheur ? » Quelle sera
la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de
Dieu !
Chers amis, écoutez l'avertissement pendant qu'il en est
temps. La lamentable histoire d'Hanun nous apprend que c'est
l'orgueil du coeur naturel qui enlace l'âme dès le
début ; on prête l'oreille aux séductions de
l'adversaire, et l'on est bientôt engagé dans le mauvais
chemin. Pourquoi mettez-vous votre confiance dans les biens
de cette terre, qui ne font que tromper, et dont les délices
ne peuvent point durer ? Le Seigneur Jésus n'a-t-il pas
dit : « Combien il est difficile à ceux qui se
confient aux richesses d'entrer dans le royaume de
Dieu ? » Tenez-vous pour avertis, je vous en
supplie. Détournez vos regards de ce monde, de
vous-mêmes ; considérez ce que Dieu, dans sa grâce
infinie, vous offre, en vertu de l'oeuvre accomplie de son
bien-aimé Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Il y a un
salut, à présent même, pour celui qui croit en Jésus.
Enfants de Dieu, qui avez l'occasion de lire ces lignes,
écoutez aussi une parole d'exhortation : Y en a-t-il
parmi vous, dont le coeur recherche de l'aise, du repos, des
richesses, sur cette terre ? Pourquoi vous donnez-vous
des soucis pour l'avenir, quand votre Père céleste s'est
engagé à prendre soin de vous jusqu'au bout ? Pourquoi
vous tendez-vous à vous-mêmes des pièges du côté où vous
êtes le moins munis contre le danger, et contre le pouvoir
de l'adversaire ? Ne voyez-vous pas que, si les biens
de cette terre sont le lien le plus puissant pour empêcher
les âmes de venir à Christ, ils sont aussi l'arme la plus
puissante entre les mains du diable pour affaiblir la foi,
abattre le courage et relâcher la vigueur de l'enfant de
Dieu ? « Ceux qui veulent devenir riches tombent
dans la tentation et dans un piège. » (1
Timothée VI, 9.)
Souvenez-vous aussi des paroles de notre Seigneur
Jésus-Christ : « Là où est votre trésor, là sera
aussi votre coeur. » Inutile à vous de dire que votre
trésor est dans les cieux parce que vous croyez au Seigneur,
si vous avez en même temps un trésor ici-bas ! Dans ce
cas votre coeur est divisé, partagée ; rien n'est plus
triste qu'un tel état : c'est celui de l'homme
incertain dans ses pensées, inconstant dans toutes ses
voies. (Voyez Jacques
i, 2-12.)
Que Dieu nous accorde d'être dévoués en entier à notre
Seigneur, qui s'est donné lui-même pour nous ; de
savoir, en communion avec Lui, faire la perte de toutes
choses ici-bas, afin de gagner Christ et d'être trouvés EN
LUI !
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