Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. I
PREMIÈRE ANNÉE 1873-4

« JE LE TIENS ! »

J. H., fils d'un paysan, avait été élevé par négligence dans l'ignorance la plus complète. À l'âge de vingt-cinq ans sa santé commença à s'altérer ; et peu à peu ses forces s'affaissèrent de manière à ne laisser aucun doute qu'il fût atteint d'une maladie mortelle. Toutefois parlait-il de la mort avec un sang-froid étonnant ; non pas qu'il possédât l'espérance d'un chrétien, mais, dans son ignorance, il s'imaginait qu'il n'avait jamais péché assez gravement pour avoir mérité d'être puni, ou pour avoir risqué le salut de son âme. Hélas ! il ne savait pas qu'il était l'enfant criminel d'une race ruinée. Il ne savait pas que toute sa vie n'avait été qu'un acte continu do révolte contre Dieu. Il ignorait que, bien que moral au dehors, et n'ayant pas commis de péché scandaleux, il refusait toutefois les offres de la miséricorde de Dieu, et qu'il était aveugle quant à cet amour divin qui a fourni un salut si parfait et si gratuit. La méchanceté du coeur humain lui fut expliquée maintes fois ; les réclamations de la loi de Dieu lui furent démontrées, ainsi que la condamnation qui en résulte ; on lui parla de la doctrine du salut de l'Évangile ; mais jusqu'ici aucun rayon de lumière n'avait atteint sa conscience ; le seul indice qu'il commençât à être sensible au danger éternel qu'il courait, fut ceci : « qu'il s'efforçait de faire tout son possible pour mériter la faveur de Dieu, et qu'il priait Jésus de lui pardonner ses péchés. » II ne pouvait rien voir au delà.

Mais le temps s'écoulait. Ses forces diminuaient de jour en jour, et il fut évident qu'il tirait vers sa fin. Selon toute apparence son avenir était plein de tristesse et de désespoir ; « mais Dieu est riche en miséricorde, » et il allait bientôt révéler à cette âme si ténébreuse son amour merveilleux en Jésus-Christ, et la « faire passer des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu » (Actes XXVI, 18), en « l'éclairant par la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Jésus-Christ. » (2 Cor. IV, 6.) Le voilà donc gisant sur son lit de mort, et n'ayant pas « la paix avec Dieu. » (Rom. V, 1.)

Lecteur, songez-y, et demandez-vous ce que vous ressentiriez en pareille circonstance ?
« Une dette n'est-elle pas pardonnée une fois qu'elle est payée ? » lui demandai-je.
« Si, » répliqua-t-il, « il n'y a rien de plus sûr ; — mais comment voulez-vous que l'on paye sa dette envers Dieu ? »
« Certes, » dis-je, « il a bien fallu pour cela un sacrifice exempt de péché ; vous admettez que, par vous-même, vous êtes incapable de payer la dette que vous devez à Dieu, mais puisque le Fils de Dieu l'a prise sur lui, qu'avez-vous à faire ? Dieu vous offre un pardon gratuit en disant : « Par lui [Jésus] la rémission des péchés vous est annoncée » (Actes XIII, 38) ; et il peut bien justement faire cette déclaration par la seule raison que Jésus-Christ, ayant pris la place du pécheur, est mort comme étant le remplaçant du pécheur. Jésus a payé l'amende due pour le péché ; qu'est-ce donc, maintenant, que Dieu demande de vous ? »
« Voilà ce que je ne saurais dire, » fit-il d'une voix lente et triste.
« Réfléchissez-y donc tout de bon, » repris-je ; « si vous aviez une dette et que je vous envoie dire que je l'ai payée pour vous, que souhaiterais-je que vous fissiez ? »

Cette fois-ci la réponse vint sans hésiter : « Que je crusse que vous l'avez payée pour moi. »
« À la bonne heure ! et puisque vous, pécheur que vous êtes, devez une somme énorme à Dieu, et que Dieu vous annonce un pardon gratuit dans les paroles que je viens de citer, que veut-il que vous fassiez ? »

Le rayon d'intelligence qui brilla dans ses yeux à ces mots, proclama que la lumière avait pénétré l'obscurité de cette âme, et il répondit avec empressement : « II veut que je croie que Jésus-Christ a payé ma dette. Oh ! qu'elle est bonne, cette nouvelle ! je n'ai jamais vu si clair dans la chose ! »
« Ah ! » dis-je, « voilà l'Évangile dont on vous a souvent parlé, mais qu'à la vérité, vous venez d'entendre pour la première fois. Voici la bonne nouvelle de la part de Dieu pour des pécheurs qui n'avaient autre chose à attendre que l'exécution de la sentence de mort ; car, « par lui [Jésus-Christ] tous ceux qui croient sont justifiés de toutes choses. » (Actes XIII, 39.) Et à mesure que je lui lisais, dans ma Bible, passage après passage, ce qui concerne la justification immédiate et complète du pécheur qui accepte la miséricorde offerte, sa figure, jusqu'ici si inquiète, s'animait d'un sourire radieux, et il répéta d'une voix faible et saccadée : « Oh ! qu'elle est bonne, cette nouvelle ; de ma vie je n'ai si bien saisi la chose ! »

Lorsque, quelques jours après cet entretien, on lui demanda de quoi son esprit était occupé, il dit : « Je prie Dieu de m'en montrer davantage. »
« Mais quant à ce pardon, — le lui demandez-vous encore ? »
« Oh ! non, Monsieur, » répliqua-t-il vivement ; « je le tiens ! »
C'est ainsi que, se reposant sur l'oeuvre accomplie du Seigneur Jésus, il expira paisiblement : et son esprit s'en est allé auprès de Jésus ; car Dieu a dit : « Quiconque croit en lui ne périt point, mais il a la vie éternelle. »

Permettez-moi, cher lecteur, de vous demander : Le possédez-vous, le tenez-vous ce pardon ? Ce que nous venons de raconter vous paraît-il étrange ? Dieu n'est-il pas en droit de vous adresser ces paroles : « J'ai étendu ma main, et il n'y a eu personne qui y prît garde ? » (Prov. I, 24.) — « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ? » (Hébreux II, 3.)



LE PARADIS PERDU ET LE PARADIS RETROUVÉ.

CHAPITRE IV. (suite)
L'AMOUR DE DIEU. L'ARBRE DE VIE

 L'expulsion de nos premiers parents du paradis terrestre détermine la situation actuelle de tous ceux qui sont nés d'eux. L'avez-vous compris, cher lecteur ? Je ne vous demande pas quel est votre caractère dans le monde. Il est possible que vous soyez aimable, respectable, que vos voisins n'aient rien à vous reprocher ; mais quelle est votre position vis-à-vis de Dieu ? Vous êtes de la race d'Adam ; — né et élevé en dehors du paradis, tandis que l'arbre de vie est dedans. Que ferez-vous ?

Votre position actuelle, comme pécheur, est loin de Dieu, ; vous êtes là, séparé de Lui, sous le pouvoir de Satan ; car si Satan a pu entrer dans le jardin pour tromper l'homme par sa ruse, c'est en dehors du jardin qu'il exerce son pouvoir. Écoutez tous les cris de détresse qui s'élèvent incessamment de cette terre ; considérez tous les champs de bataille ; voyez toutes les disputes, toutes les jalousies, toute la rancune que nourrit le coeur de chacun ; puis, dites si Satan ne fait pas sentir sa puissance ; dites si la terre ne gémit pas sous l'empire du péché et de la mort ! Il n'est que trop vrai, cher lecteur ; nous sommes chassés du paradis, et l'épée flamboyante garde le chemin de l'arbre de vie. Les chérubins ne font pas de grâce ; ils n'écoutent pas les excuses ou les explications ; ils sont là pour plonger l'épée de feu du jugement de Dieu dans le sein de quiconque s'approche.

Il est quelqu'un cependant, un seul, qui a pu et qui a voulu se dévouer pour recevoir le terrible coup de ce jugement. Lui, le compagnon de l'Éternel des armées, était pur, sans tache et sans souillure ; « II n'a pas connu le péché. » (2 Cor. V, 21.) En fait dépêché, il n'y avait rien en Lui que cette épée du jugement pût atteindre ; — tout en Lui était perfection absolue. Il était qualifié pour répondre à notre place, Lui qui, personnellement, était pur et parfait devant Dieu. Il peut recevoir le coup ; mais le voudra-t-il ? Écoutez, il dit :
« Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre, je viens pour faire, ô Dieu ! ta volonté ; »—et « c'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ faite une fois pour toutes. » (Hébr. X, 5-10.) Ainsi, aussi, nous lisons dans les prophètes : « Épée, réveille-toi sur mon pasteur et sur l'homme qui est mon compagnon, dit l'Éternel des armées ; frappe le pasteur... » (Zach. XIII, 7.) Quel dévouement ! Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, est entré dans ce monde où règnent le péché et la mort ; il y est entré en ressemblance de chair de péché et pour se livrer Lui-même en sacrifice pour le péché. Il a souffert une fois pour les péchés, Lui juste, pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu. (Rom. VIII, 3 ; 1 Pierre III, 18.)

Cela ne vous touche-t-il point, lecteur ? Contemplez, et voyez s'il y a une douleur semblable à sa douleur qui lui est arrivée, à Lui que l'Éternel a affligé au jour de l'ardeur de sa colère. (Lamentations I, 12.) Regardez à la croix de Christ, et apprenez que les grandes eaux l'ont atteint jusque dans l'âme (Jonas II, 5) ; comme dit aussi le prophète en parlant des souffrances de Christ : « Un abîme appelle un autre abîme au son de tes canaux ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi. » (Ps. XLII, 7.) « Lui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui. » Lui a été abandonné de Dieu dans ce moment suprême ; II a mis son âme en oblation pour le péché, criant d'une forte voix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

Tel a été le prix de notre rachat, car l'amour de Dieu ne pouvait pas se manifester aux dépens de sa justice. « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean III, 16.) Christ, le Fils de Dieu, celui qui a fait la propitiation, est maintenant la vie de nous tous qui croyons en Lui. À la croix de Christ, l'amour de Dieu a été manifesté ; là aussi sa justice a été pleinement satisfaite. Dieu fait monter de mon coeur des actions de grâces, en m'apprenant là comment II a voulu me mettre à part et me sanctifier pour Lui-même.

Il est dit dans les Prophètes, qu'après avoir mis son âme en oblation pour le péché, II se verra de la postérité... « II jouira du travail de son âme et en sera rassasié... » (Ésaïe LIII, 10,11.) Au moment même des souffrances du Seigneur, il y avait à côté de lui un pauvre brigand qui se reconnaissait pécheur, condamné à mort justement, et qui, en proclamant l'innocence et la justice parfaite de Jésus lui dit : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. » Jésus lui dit : « En vérité, je te dis : AUJOURD'HUI TU SERAS AVEC MOI DANS LE PARADIS. » Voilà déjà, pour Jésus, un fruit du travail de son âme, voilà le paradis de Dieu ouvert au pécheur repentant, par la croix de Jésus ; le chemin de la vie' à travers la mort. La justice satisfaite n'a plus rien à demander à un pécheur lavé dans le sang de Jésus. Celui qui croit en Jésus a la vie éternelle, il ne viendra pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. Il n'y a pas de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. (Jean V, 24 ; Rom. VIII, 1.)

Pesez, cher lecteur, ces paroles de Jésus : « AUJOURD'HUI TU SERAS AVEC MOI DANS LE PARADIS. » Par la foi, Dieu unit le croyant, actuellement et sur-le-champ, à Christ ; puis il l'appelle à marcher dans la communion de son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. (1 Cor. I, 9.) Dieu l'introduit dans la relation même de son propre Fils avec Lui ; II envoie dans le coeur du racheté l'Esprit de son Fils criant : Abba, Père ! Dieu fait plus encore ; car Jésus s'adressant à son Père en présence de l'oeuvre de rédemption qu'il allait accomplir, a dit : « Père, je veux, quanta ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi AVEC MOI, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, car tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean XVII, 24.) Dieu nous fait entrer maintenant dans la relation d'enfants ; II nous prendra bientôt dans la gloire.

L'Ancien Testament parle beaucoup des souffrances de Christ et des gloires qui les suivraient ; mais à peine fait-il quelque mention prophétique de la vie éternelle. (Ps. CXXXIII, 2 ; Daniel XII, 2.) C'était à Jésus lui-même qu'il était réservé d'annoncer, le premier, la vie éternelle comme don actuel de Dieu dans ce monde, — à Jésus qui, par sa mort et sa résurrection, a ouvert le chemin de la vie aux pécheurs perdus. Il a dit : « Moi, JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE. »
« Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. » (1 Jean V, 12.) Qui peut dire tout ce que contiennent ces paroles : « Tu seras AVEC MOI ? ». Cher lecteur, avez-vous votre part avec Lui ? Êtes-vous un de ses rachetés ?

Jésus-Christ a été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu. Ce sont cependant les hommes qui ont été les instruments de la mort du Prince de la vie ; ainsi, ils ont mis à découvert toute la haine invétérée du coeur naturel contre Dieu. Jésus allait de lieu en lieu, faisant du bien, agissant toujours en grâce ; délivrant ceux que le diable avait asservis à sa puissance. Comment l'ont-ils reçu ? Ils l'ont accablé de mépris et d'outrages ; ils Lui ont dressé des pièges ; ils ont cherché sa vie ; de sorte que Lui-même a dit : « Si je n'eusse pas fait parmi eux les oeuvres qu'aucun autre n'a faites, ils n'auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils ont et vu et haï et moi et mon Père. » (Jean XV, 24.) À la fin, s'étant saisis de Lui, ils amenèrent de faux témoins pour le condamner à mort ; ils lui crachèrent à la figure ; puis, l'ayant mis en croix, ils se tenaient là pour le regarder en se moquant de Lui. Enfin, comme si tout cela n'était pas suffisant, un soldat armé d'une lance lui perça le côté ; et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau, témoignage du salut que procurait sa mort, même pour ceux qui le tuaient, s'ils venaient à croire en Lui.
Tel est l'homme et tel est Dieu. La plus haute manifestation de l'amour de Dieu fait ressortir la haine acharnée du coeur de l'homme contre Lui, et contre tout ce qui est de Lui. C'est pour une telle créature, cependant, que Dieu, dans son amour infini, « a donné son Fils unique, afin que QUICONQUE CROIT EN Lui NE PÉRISSE POINT,
MAIS AIT LA VIE ÉTERNELLE. » Or, Jésus dit encore maintenant à celui qui vient à Lui : « Tu seras AVEC MOI DANS LE PARADIS. »

(La suite à plus tard, D. V.)


Question sur 1 Cor, IX, 24.

Tous les enfants de Dieu remportent-ils le prix ? Tous achèvent-ils leur course, ou peuvent-ils être retranchés par la discipline du Seigneur avant l'achèvement de la course ? (Comparez 1 Cor. XI, 30-32.) A. C.

Bien que ces questions n'entrent guère dans notre cadre, nous avons pensé qu'une réponse pouvait, par la grâce du Seigneur, être de quelque utilité, surtout aux âmes qui ont la triste habitude de s'occuper d'elles-mêmes au lieu du Seigneur.

Avant tout, nous avons une remarque très-importante à faire : c'est qu'il est toujours dangereux de vouloir définir des choses que la Parole de Dieu ne définit pas, et de limiter ainsi l'application des passages où l'Esprit de Dieu s'exprime en termes propres il agit sur la conscience de chacun. En faisant ainsi on risque beaucoup de perdre le profit que l'on pourrait retirer de telle exhortation ou de tel avertissement, et de se dire avec légèreté et insouciance : ce passage ne peut pas s'appliquer à moi.

À la fin de 1 Cor. IX, nous trouvons une exhortation et un avertissement. Il est vrai que le passage concerne surtout les ouvriers du Seigneur qui sont avancés dans sa connaissance (comparez Hébr. V, 12) ; mais, en principe, il s'applique à chacun. Il montre au croyant que, placé dans la lice, il doit courir selon les règles ; on peut aussi en conclure qu'il est inutile de courir si l'on est en dehors de la lice ; autrement dit : qu'un pécheur ne peut pas faire son subit, tandis que celui qui est sauvé (parla grâce, par le moyen de la foi) doit vivre et agir en conséquence.
Comme point de comparaison, l'apôtre parle d'une lice dans laquelle un seul reçoit le prix : faisant ainsi ressortir de quelle manière le chrétien doit courir. Il ne dit pas que c'est celui qui devancera les autres chrétiens qui remportera seul le prix ; au contraire, s'adressant à tous les croyants, il leur dit : « Courez de telle manière que vous le remportiez ; » c'est-à-dire, ne vous laissez influencer par aucune considération qui pourrait vous empêcher d'arriver le premier au but. Le modèle qui est devant vous, c'est Christ. Imitez-le. C'est dans la mesure que vous avez les yeux arrêtés sur Lui, le coeur occupé de Lui, que vous vous conduirez d'une manière digne de Lui.

Le point capital dans cette image de la lice, c'est qu'il n'y a qu'un seul prix, non pas deux (comparez Philippiens III, 14) ; l'idée importante dans l'image de Varène, c'est que le combattant vit de régime en toutes choses. Celui qui, courant ainsi, combattant ainsi, parviendra au but, remportera le prix. On s'enveloppe dans un manteau quand il fait froid, n'est-ce pas ? mais celui qui court dans la lice le jette loin de lui ; il n'en a plus besoin ; il se réchauffe en courant.

Celui qui est retranché par la mort corporelle avant le temps à cause de sa mauvaise marche, ne peut certes pas dire avec le biernheureux apôtre: "J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course...». S'il est croyant, il n'est perdu quant à son âme, bien qu'il ait été atteint par une dispensation du Seigneur en jugement ; car nous lisons dans le passage même (1 Cor. XI, 32) : « Quand nous (les chrétiens) sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. » II est aussi parlé (1 Cor. III, 15) du mauvais ouvrier, dont l'ouvrage sera consumé, taudis que lui-même sera sauvé, — toutefois comme à travers le feu, — éprouvant ainsi une perte, qui est mise en contraste avec la récompense du bon ouvrier, au verset précédent.

En 2 Tim. IV, 7-8, l'apôtre Paul passe en revue sa carrière ; il a devant Dieu la conscience d'avoir achevé la course et gardé la foi. Son coeur se tourne vers le Seigneur, juste Juge, en dépit de toutes les appréciations que les hommes auraient pu faire de son travail, et il parle de la couronne de justice qui lui est réservée, et que le Seigneur lui donnera ainsi qu'à tous ceux qui auront aimé son apparition. (Comparez 1 Cor. IV, 1-5.) Assurément, à la fin, ces derniers seront trouvés « s'être purifiés comme lui aussi est pur ; » car le coureur, lutteur ou combattant, n'obtiendra aucune rémunération spéciale pour avoir dit : J'ai combattu, j'ai vaincu, j'ai attendu, — mais il y aura un contrôle pratique.
Dans 1 Cor. IX, 26, 27, le même apôtre l'ait clairement ressortir comment il s'est conduit tout le long de la route. Il ne voulait pas tourner la grâce de Dieu en dissolution ; il se traitait lui-même très durement, afin qu'il n'y eût aucune contradiction entre sa conduite extérieure et cette position de justice et de sainteté parfaites, qui était son partage, comme racheté et purifié par le sang précieux de Christ. Il poussait aussi loin que possible ce traitement, il agissait vis-à-vis de lui-même, comme si son salut même était eu jeu, afin d'ôter à sa chair la moindre occasion de se manifester. C'était là la meilleure réponse à donner à ces vains professants dont la conduite démentait les paroles. En effet, le salut n'est pas une affaire de l'intelligence, mais du coeur.

On n'est pas sauvé parce qu'on connaît les Saintes Écritures ; on n'est pas sauvé parce qu'on est habile prédicateur. Le salut de notre âme ne dépend nullement de nos oeuvres, encore moins de notre profession de lèvres, — mais uniquement du sacrifice de Christ. Car, par une seule offrande, Dieu a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. (Hébr. X, 14.) Aussi, lorsqu'il est question du salut de son âme, c'est là que se repose le coeur du bienheureux apôtre (2 Tim. I, 12) ; mais il voulait qu'en toutes choses sa marche fût conséquente à sa position de sauvé, selon ce qui est écrit : « Celui qui dit demeurer en Lui, doit lui-même aussi marcher comme Lui (Christ) a marché. » (1 Jean II, 6.)

Beaucoup de passages de la Parole de Dieu nous avertissent du danger qu'il y a dans une marche légère qui n'est pas en accord avec la position déjà toute faite du croyant. (Voyez, par exemple, Philippiens III, 18, 19.) Si je dis que, comme croyant, possédant la vie éternelle, ces passages ne me touchent pas, il est évident que je me prive du profit de l'exhortation. La chair existe au dedans de moi ; elle a besoin d'être continuellement bridée. Voici une comparaison : Je vois un patineur peu soigneux, et je lui dis : Ne vous approchez pas de cette borne ; au delà, la glace ne vous supportera pas, et si vous la dépassez vous ne manquerez pas de vous noyer ; il est évident que celui qui me croirait se dirigerait d'un autre côté ; il n'y a que l'incrédulité et le mépris de mon avertissement qui pourraient répondre : Non, je ne me noierai point, car je sais nager.

Que Dieu nous accorde de mettre toute notre confiance en Lui pour toutes choses, et de marcher ou de courir comme sachant vers quel but glorieux tendent nos efforts !

Nous saisissons cette occasion pour ajouter qu'il y a des bénédictions qui sont la part commune de tous les chrétiens (par exemple Matthieu XXV, 21, 23) ; d'autres qui dépendent de la souveraineté de Dieu et de la fidélité du serviteur (Luc XIX, 17, 19) ; il y a la félicité et la joie communes (Romains VIII, 29-39) ; et ce qui est individuel selon Matthieu XX, 23 ; il y a d'un côté la parfaite connaissance qui sera accordée à tous les enfants de Dieu (1 Corinthiens XIII, 12 ; 1 Jean III, 2), et de l'autre, la connaissance personnelle exprimée dans Apocalypse II, 17. Béni soit le Seigneur pour toutes ces révélations ! Béni soit son nom de ce qu'il a ainsi voulu arrêter nos coeurs sur les choses qui sont en haut, où Christ est assis ; sur les choses invisibles et éternelles.


BÉTHESDA (N° 1)
« VEUX-TU ÊTRE GUÉRI ? »

« Après ces choses il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebis, un réservoir d'eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, dans lesquels étaient couchés une multitude d'infirmes, d'aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs (attendant le mouvement de l'eau ; car à de certaines saisons un ange descendait dans le réservoir d'eau et agitait l'eau ; le premier donc qui entrait après que l'eau avait été agitée, était guéri de quelque maladie qu'il fût pris). Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. Jésus le voyant couché là, et sachant qu'il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui dit : Seigneur, je n'ai personne qui, lorsque l'eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit et marche. Et aussitôt l'homme fut guéri, et il prit son petit lit et marcha. » (Évangile de Jean V, 1-9.)

La scène qui se passe dans cette maison de miséricorde est digne de toute notre attention.
Jésus, le Fils de Dieu, vient visiter les pauvres infirmes de Béthesda ; il n'y a rien d'étonnant en cela, car Jésus n'a pas voulu prendre place parmi les riches, les grands et les puissants de ce monde. Il est né dans une étable ; il a été élevé comme le fils d'un charpentier ; il s'est entouré de gens simples, sans instruction, de péagers et de bateliers ; il recherchait les pauvres, les affligés et les malades, afin de les consoler et de les guérir ; il recevait volontiers les pécheurs et les gens de mauvaise vie, et mangeait avec eux. Rien d'étonnant, je le répète, de voir Jésus à Béthesda, sorte d'hôpital où étaient couchés une multitude d'infirmes, d'aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs.

Que vous soyez corporellement malade ou bien portant, cher lecteur, je sais positivement que vous êtes atteint d'une très-grave maladie morale. Je dis très-grave, non incurable ; car je connais un remède infaillible dont j'ai moi-même éprouvé l'efficace ; et j'écris ces lignes pour vous l'indiquer.
Quelle est donc cette maladie si grave ? me demanderez-vous.
On vous a sans doute appris, dès votre enfance, que vous êtes un pécheur ; que le péché est en vous ; je ne suppose pas que vous puissiez nier ce fait, ni contredire la Parole de Dieu qui déclare que « tous ont péché, qu'il n'y a pas de juste, pas même un seul. » Or, le péché est une bien réelle et bien sérieuse infirmité qui, si elle n'est pas guérie, a pour conséquence la mort de l'âme ! La mort de l'âme ! Quelle chose horrible !

N'allez pas vous figurer que cette mort soit l'anéantissement de l'âme ; non, c'est son éternelle séparation d'avec le Dieu bienheureux, le Dieu vivant et véritable ; c'est l'âme jetée dans les ténèbres du dehors, là où il y a des pleurs et des grincements de dents ; où le ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point. Une âme souillée par le péché ne peut pas entrer dans le ciel, puisque rien de souillé n'y entre.
Telle est, mon cher lecteur, la maladie dont vous êtes atteint, et telle en est la gravité. Il serait dangereux de vous faire illusion à cet égard : le péché, en vous, est une réalité ; non point une chimère. Il faut que vous vous pénétriez bien de cette vérité : que si votre maladie n'est pas guérie, elle aura pour vous des conséquences terribles et éternelles, la mort de votre âme ! ce que Dieu appelle la seconde mort !

Sachant cela, je viens vous adresser la question de Jésus au pauvre impotent de Béthesda : VEUX-TU ÊTRE GUÉRI ?
Veux-tu être à jamais délivré du péché et de ses conséquences ? Un remède existe, qui guérit radicalement cette maladie. Je dis un remède : les hommes ont essayé de plusieurs remèdes contre le mal dont il s'agit : tous se sont trouvés inefficaces. Un seul est bon. J'en ai moi-même inutilement essayé beaucoup d'autres ; mais dès que j'eus fait usage de celui-ci, j'en ressentis la vertu infaillible ; depuis lors mon âme est en paix.

Vous avez lu comment Jésus, avec une seule parole, guérit l'homme infirme de Béthesda. Eh bien ! ce même Jésus est le remède à votre mal : Lui seul vous guérira. Sans Lui vous ne serez pas guéri du tout : « Quand tu te laverais avec du nitre, et que tu emploierais à cela beaucoup de savon, ton iniquité demeurerait encore marquée devant moi, dit le Seigneur l'Éternel. » (Jérémie II, 22.) Vous ne vous figurez pas, je suppose, que Jésus, le Fils de Dieu, soit venu dans ce monde simplement pour guérir quelques infirmités corporelles : II avait un tout autre dessein et une tout autre oeuvre à accomplir; il est venu pour nous délivrer du péché, de cette maladie morale dont la fin inévitable est une ruine éternelle :  « Cette parole est certaine, dit l'apôtre Paul, et digne d'être entièrement reçue, que le Christ Jésus est venu au monde pour sauver les pécheurs, desquels, moi, je suis le premier . » (1 Tim. I, 15.) Jésus lui-même a encore dit : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. » (Jean XII, 47.) L'apôtre Pierre, parlant de Jésus, a dit : « Et IL N'Y A DE SALUT EN AUCUN AUTRE, car aussi il n'y a point d'autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvé . » (Actes IV, 12.) Méditez bien, mon cher lecteur, ces paroles de Pierre. Quand je pense à tous les remèdes absurdes qu'on emploie pour se délivrer du péché, pour faire son salut, comme on dit, je ne puis m'empêcher de pleurer. Il n'y a de salut en aucun autre qu'en Christ. C'est ici un point essentiel à retenir, puisque chercher le salut ailleurs qu'en Jésus, c'est non-seulement perdre son temps, mais c'est encore offenser Dieu et s'exposer à être finalement perdu.

Je comprends, me direz-vous : mais quel est donc le remède que Jésus donne pour la guérison du péché ? — Le voici : « Christ a été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs. » (Hébreux IX, 28.) Dieu ne pouvait pas laisser impuni le péché qui est une révolte, un outrage, une offense contre Lui. La punition, Jésus l'a subie ; parce que, dans son amour, il s'était chargé de tous nos péchés : « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean III, 16.) Maintenant donc, Dieu fait publier par toute la terre que quiconque CROIT en son Fils a la vie éternelle ; car Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu, en Lui. (Lisez 2 Corinthiens V, 14-21.)
Lecteur, veux-tu donc être guéri ? guéri du péché, en être parfaitement et pour toujours délivré ? — « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Actes XVI, 31.)

F.



LE PARADIS PERDU ET LE PARADIS RETROUVÉ.

CHAPITRE V.
LE PARADIS DE DIEU

 « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées : A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. » (Apocalypse II, 7.)

« Et il me montra un fleuve d'eau vive, éclatant comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l'agneau. Au milieu de sa rue et du fleuve, deçà et delà, était l'arbre de vie, portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois : et les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations. Et il n'y aura plus de malédiction ; et le trône de Dieu et de l'agneau sera en elle ; et ses esclaves le serviront, et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Et il n'y aura plus de nuit, ni besoin d'une lampe et de la lumière du soleil : car le Seigneur Dieu fera briller sa lumière sur eux ; et ils régneront aux siècles des siècles. » (Apoc. XXII, 1-5.)

« Et j'entendis une grande voix venant du ciel, disant : Voici, l'habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Écris, car ces paroles sont certaines et véritables. » (Apoc. XXI, 3-5.)

« II reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu. — Craignons donc qu'une promesse ayant été laissée d'entrer dans son repos, quelqu'un d'entre vous paraisse ne pas l'atteindre. » (Hébreux IV, 9, 11.)

Dieu veut toujours encourager et fortifier le coeur de celui qui se confie en lui. Il lui fait comprendre que, malgré toute l'opposition de l'ennemi, malgré toute la perversité du coeur de l'homme, les desseins éternels de Dieu se sont maintenus dans toute leur intégrité à travers les siècles. Dieu n'est en rien changé. Ce qu'il s'était proposé au commencement se retrouve à la fin. Si Satan a semblé contrecarrer les conseils de Dieu, si l'homme responsable a failli dans tout ce qui lui a été successivement confié, Dieu n'a fait que mettre toujours plus en évidence ses conseils magnifiques, dont le terme sera : « Dieu tout en tous. »

Lorsque l'oeuvre des six jours de la création ? fut achevée, Dieu inaugura le repos du septième jour, après avoir créé à sa ressemblance un être capable d'en jouir avec lui. Le Seigneur Jésus-Christ nous a dit que « le sabbat a été fait pour l'homme. » (Marc II, 27.) Il est dit (Gen. II, 2 ; Hébr. IV, 4) : « Et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres au septième jour. » Le repos de Dieu fut ainsi décrété et établi dès la fondation du monde.
Puis, lorsque Dieu, au vent du jour, descendit dans le jardin d'Éden, au lieu d'y trouver un être innocent jouissant de la clarté de la face de son Créateur, il dut déjà faire comparaître devant Lui l'homme déchu qui se cachait derrière les arbres. Cette belle création était souillée par le péché. Le repos, ainsi que la vie, furent perdus pour l'homme avec son innocence.
Nous avons déjà vu que le jugement prononcé par Dieu sur le serpent laissait entrevoir ses desseins pleins de grâce. Dieu voulait se servir de ce triomphe apparent de l'ennemi pour introduire une vie nouvelle et une communion infiniment plus intime avec Lui-même que celle dont l'homme innocent aurait pu jouir. Le repos de Dieu, celui qui reste encore pour les objets de sa grâce, aura donc pour ceux-ci une valeur infiniment plus grande. Aussi le paradis, qui se retrouve à la fin de la révélation de Dieu est-il, de toute manière, plus magnifique que l'ancien.

Les passages cités en tête de notre chapitre nous donnent quelque idée de la gloire et du bonheur ineffables qui seront le partage des enfants de Dieu, soit pendant le règne millénial de Christ sur la terre, soit dans l'état éternel, lorsque « l'habitation de Dieu sera AVEC LES HOMMES, » et que toutes choses seront faites nouvelles. Dieu se reposera alors dans une scène qui répondra parfaitement à la manifestation de son amour qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ; tous ceux qui l'aiment se reposeront avec Lui. Où est le chrétien qui, croyant qu'un tel repos l'attend, ne serait pas content de travailler pour son Seigneur et Sauveur, jusqu'au dernier moment de sa vie sur la terre ? Si l'on cherche un repos dans ce monde, il est évident qu'on a perdu de vue le repos de Dieu.

Ce n'est donc pas à retrouver l'état de l'homme innocent, ni seulement à entrer dans la joie du Dieu Créateur que le croyant est appelé ; c'est à connaître Dieu comme Père, h jouir actuellement de l'avant-goût de cet avenir bienheureux qui lui est réservé ; il est, déjà ici-bas, scellé du Saint-Esprit qui est les arrhes de son héritage (Éphés. I, 13) ; il a l'assurance d'être bientôt revêtu d'un corps conforme au corps glorieux du Seigneur Jésus-Christ. (Comparez 1 Jean III, 3 ; Phil. III, 20,21.)

Quelle réponse à cette odieuse insinuation de Satan : « Dieu sait qu'au jour que vous en mangerez, vos yeux seront ouverts et vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal, » — comme si Dieu avait eu peur que l'homme, en prenant du fruit défendu, ne devînt semblable à Lui ! S'il a fallu la croix de Christ pour démontrer pleinement ce que c'est que l'homme déchu, il n'a pas fallu moins, non plus, pour donner un démenti complet à l'adversaire. Devant la croix de Christ, nous sommes forcés de reconnaître que Dieu a donné ce qu'il avait de plus cher afin de pouvoir justifier le pécheur qui croit en Lui. Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous, afin que nous devinssions ses héritiers et que nous fussions avec Lui dans la gloire céleste, « connaissant à fond, comme aussi nous avons été connus. » (1 Cor. XIII, 12 ; Gal. IV, 9.)

Nous avons donc passé en revue la position actuelle de l'homme chassé du premier paradis, ainsi que la manière dont Dieu, par Christ, a ouvert le chemin du salut. Les faits racontés dans le chapitre in de la Genèse s'accordent avec tout ce que nous voyons autour de nous dans ce monde. Le péché règne partout ; la mort ne cesse pas d'enlever ses victimes. Malgré cela, par la grâce de Dieu, la porte du salut est encore ouverte. Et vous, cher lecteur, êtes-vous sauvé ? Si vous ne connaissez pas le Seigneur Jésus-Christ, vous demeurez dans les ténèbres de ce monde loin de Dieu.

Vous direz peut-être qu'il n'y a pas de votre faute ; que vous êtes né et que vous avez été élevé dans le péché, et que même, lorsque vous éprouvez le désir d'en être délivré, Satan est plus fort que vous et vous retient. — II faut cependant convenir que cela ne peut point vous servir d'excuse devant Dieu. La délivrance est là pour celui qui croit. La Parole de Dieu a la puissance de sauver nos âmes. « Écoutez cette parole et votre âme vivra. » Quand je lis dans le Livre de Dieu : « À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu, » je comprends que c'est la volonté de Dieu de faire part à l'homme de toutes les délices de son paradis, et je dis : « Que Dieu soit vrai et tout homme menteur. » (Rom. III, 3, 4.)

Rappelez-vous encore ceci : c'est que l'homme s'est servi de son libre arbitre pour entrer dans le service de Satan. Il a préféré écouter le mensonge du diable, plutôt que de rester soumis au commandement de son Dieu. Satan est un maître très-dur, mais l'homme est volontairement son esclave. Vous ne savez que trop, cher lecteur, que vous aimez à vivre dans l'indépendance de Dieu, dans la désobéissance à sa volonté ; c'est pourquoi, si vous ne vous rendez pas à l'appel du Seigneur, qui dit : « Venez à moi, » vous aurez à reconnaître la vérité de cette autre parole : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. » (Jean V, 20.) La volonté propre de votre méchant coeur qui est inimitié contre Dieu, vous tient éloigné de lui.

Il y a deux chemins ouverts devant vous ; celui de la vie et celui du jugement. Vous faites partie d'un monde qui a mis le comble h sa rébellion contre Dieu, en crucifiant son Fils unique. Dieu a ressuscité son Fils d'entre les morts et l'a établi juge des vivants et des morts. » (Actes X, 42.) Le Père a donné tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. (Jean V, 22, 23.) Si donc vous n'êtes pas sauvé par le Fils de Dieu, vous serez jugé par Lui, et quand vous vous trouverez devant son trône rien ne pourra vous abriter. (Voyez Apoc. XX.)
Le chemin de la vie est encore ouvert, car toute la Parole de Dieu rend témoignage que, par le nom de Jésus, quiconque croit en Lui, reçoit la rémission de ses péchés. (Actes X, 43.) Aujourd'hui est le jour du salut ; mais qui peut dire quand Dieu fermera cette porte de sa miséricorde ?

Depuis la mort de Christ, la sentence du jugement a été prononcée sur ce monde. Cependant Dieu attend en grâce : « II est patient envers tous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance. » (2 Pierre III, 9.) Refuserez-vous encore d'écouter la bonne nouvelle du salut ? Préférez-vous payer par la ruine de votre âme immortelle les plaisirs passagers de ce pauvre monde, plutôt que d'accepter de Dieu le don gratuit de la vie éternelle ?

Celui qui a le Fils de Dieu a la vie, et devient héritier de la gloire et du bonheur éternels qui se trouvent dans le PARADIS DE DIEU.


LE SERPENT D'AIRAIN

II existe, dans l'une des bibliothèques de Paris, un tableau qui fut peint par un Italien, il y a plus de trois cents ans. Ce tableau représente les enfants d'Israël dans le désert. Au milieu, on voit un serpent d'airain élevé sur une perche ; Moïse se tient debout près de la perche, avec sa verge dirigée vers le serpent ; autour de lui, on voit les pauvres enfants d'Israël qui avaient désobéi à la voix de l'Éternel, mourant des suites de la blessure des serpents brûlants. IL y a sept principaux personnages peints sur cette toile : trois se trouvent à droite du serpent d'airain, quatre sont à gauche. Ceux qui sont à droite, quoique ayant été mordus par les reptiles, sont guéris ; ils regardent tous le serpent d'airain. Ceux qui sont à gauche ne regardent pas le serpent, mais presque tous cherchent à se guérir par eux-mêmes.

Le personnage le plus rapproché de Moïse, au lieu de regarder au serpent d'airain, comme l'Éternel l'avait commandé, s'agenouille devant le chef du peuple, les mains jointes, et paraît s'adresser à lui ; il a l'air d'être épouvanté, car les serpents le mordent, et le poison circule déjà dans ses veines. — Le second personnage, couché sur le dos, dort d'un profond sommeil. Les serpents l'ont mordu ; il n'entend plus et ne voit plus. — Près de lui, deux autres hommes : l'un est blessé ; l'autre, quoique étreint par les serpents, applique quelque baume aux blessures de son voisin, pour le guérir, an lieu de diriger, selon l'ordonnance de Dieu, les regards du malade vers le serpent d'airain. —Près d'eux, enfin, se trouve le quatrième personnage qui, au lieu de regarder le serpent d'airain, se bat contre les reptiles ; mais, pendant qu'il en tue un, il est mordu par un autre.

À la droite du serpent d'airain, un homme le regarde très-attentivement. Son visage est calme, ses yeux rayonnent de joie, et ses blessures sont guéries. — Derrière lui, un autre regarde bien le serpent, mais ne paraît pas aussi calme que le premier ; car, devant lui, deux Israélites discutent sur quelque point de doctrine, au lieu de parler du grand moyen de salut qui leur est offert. —Derrière le second, un troisième encore regarde le serpent ; il est guéri, quoique distrait, car quelqu'un près de lui, parle de la manière dont Moïse a élevé le serpent, plus que du serpent lui-même. Ils sont guéris tous trois, parce qu'ils regardent ce que Dieu leur a dit de regarder.

Je donne, de mémoire, ces détails sur la composition du tableau, et je désire que mon lecteur se pose cette question : Suis-je à la droite, ou à la gauche du serpent d'airain ? Suis-je perdu ou sauvé ? Le serpent d'airain élevé sur la perche, est un type de Christ élevé sur la croix ; les enfants d'Israël mordus par les serpents, sont une image de l'état de tous les hommes devant Dieu. Le diable les a mordus, le poison du péché circule partout dans leur âme et dans leur esprit, comme le sang circule dans leurs veines. Ils ont la mort et le jugement devant eux ; rien ne peut les sauver que la bonne nouvelle de Christ crucifié. 0 vous qui lisez ces lignes, sachez que, si vous n'êtes pas sauvé à cette heure, elles vous apportent une bonne nouvelle de la part de Dieu, absolument comme si Jésus-Christ était dépeint devant vos yeux comme crucifié pour vous. Il est écrit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean III, 14-16.)

Les péchés des Israélites étaient la cause de leur misère, Dieu était la source de leur salut. C'était l'Éternel qui avait dit à Moïse : « Élève « le serpent d'airain sur une perche. » Pauvre pécheur ! ce sont vos péchés qui mettent votre âme en danger. Christ sur la croix est le salut de Dieu pour vous. Comme Israël était mortellement blessé par les serpents, ainsi nous sommes perdus en tant que descendants d'Adam. Mais comme il y avait un salut pour tout Israël dans le serpent d'airain, ainsi il y a un plus grand salut, pour le monde, en Jésus crucifié. Personne ne peut dire : Ce salut n'est pas pour moi. Si un Israélite mourait, c'était sa faute, parce qu'il n'avait pas voulu regarder au serpent d'airain. Si vous périssez éternellement, ce sera votre faute aussi, pauvre pécheur !

Il y a, de nos jours, beaucoup de pécheurs qui regardent plutôt à Moïse qu'au Christ crucifié, pour être sauvés ; ils pensent 'être justifiés par les oeuvres de la loi, en faisant pénitence, en récitant des prières, ou en invoquant les saints. Mais ce ne sont que leurs propres oeuvres, leur propre justice, qu'ils pensent pouvoir offrir à Dieu ! Écoutez ce que dit le Seigneur : « Nulle chair ne sera justifiée devant Dieu par les oeuvres de loi, car, par la loi est la connaissance du péché. » (Rom. III, 20.) Mais à celui qui ne fait pas des oeuvres, mais qui croit en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée à justice. (Rom. IV, 5.) Si je crois être justifié par les oeuvres de la loi, je rejette cette déclaration des Écritures : « II n'y a point de juste, non pas même un seul. » (Rom. III, 10.)

D'autres pécheurs sont dans l'état du second personnage de notre tableau. Ils dorment d'un profond sommeil ; leurs coeurs sont endurcis par le péché ; ils sont indifférents. Ah ! prenez garde que cette parole de Dieu ne se réalise à votre égard : « L'Éternel a répandu sur vous un esprit d'assoupissement ; il a fermé vos yeux ; il a bandé les yeux de vos prophètes et de vos principaux voyants. » (Ésaïe XXIX, 10.)

D'autres personnes, au lieu d'entendre la bonne nouvelle de l'Évangile, cherchent à se guérir avec leurs propres médicaments ou par leurs propres docteurs. Elles veulent bien être sauvées ; mais au lieu de regarder à Christ sur la croix, au lieu d'accepter le sang de Jésus qui purifie de tout péché, elles s'en vont à leurs prêtres ou à leurs ministres, comme à leurs médecins, bien qu'ils ne soient que des hommes faibles et pécheurs comme elles-mêmes. Ah ! pauvre âme ! le serpent vous a mordue, le poison circule, l'enfer est près de s'ouvrir pour vous recevoir. Et pourquoi ? Pourquoi ? Parce que, lorsqu'on vous présente le salut de Dieu en Christ crucifié, un salut accompli et parfait, vous voulez vous sauver par vous-même ! Écoutez la Parole de Dieu et soyez sage : « Personne ne peut, en aucune manière, racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon. Car le rachat de leur âme est trop cher, et il ne se fera jamais. » (Ps. XLIX, 8.) Jésus étant le resplendissement de la gloire de Dieu et l'empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, après avoir fait, par lui-même, la purification de nos péchés, s'est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux. (Hébreux I, 3.)

Il est d'autres personnes qui, au lieu d'accepter le salut de Dieu, se débattent contre leurs péchés. L'ivrogne se débat contre son ivrognerie. Un autre se débat contre ses convoitises. L'impie devient quelquefois moral ; mais, hélas ! le poison est toujours là ; et si, ô pécheur ! vous n'êtes pas lavé dans le sang de Jésus, vous avez beau être moral, religieux, honnête, vous n'en êtes pas moins perdu. — Dieu a un moyen de salut : Christ crucifié.

Le Sauveur était saint, innocent, sans souillure ; il ne pouvait faire aucun mal ; cependant, de même que le serpent d'airain était la figure des serpents brûlants qui mordaient les enfants d'Israël, ainsi Jésus sur la croix représente le jugement de Dieu contre nous ; car Dieu a fait celui qui n'a point connu le péché, être pèche pour nous. Aussi Jésus s'est-il écrié sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Le juste fut abandonné, condamné pour les injustes, afin de nous amener à Dieu. Oh ! chère âme perdue, je vous en conjure, pensez-y sérieusement. N'est-il pas vrai que vous êtes sous le pouvoir du diable, empoisonnée par le venin du péché, et sur le chemin qui mène à l'enfer ? Arrêtez-vous ! réveillez-vous, regardez Celui qui n'a jamais péché, conduit à Golgotha par des hommes impies.
Les soldats romains le battent avec des verges, — il expose son dos à leurs coups. Son front est couronné d'épines ; de larges gouttes de sang coulent sur son visage et sur son corps. Après l'avoir conduit au Calvaire, on lui ôte ses vêtements ; on le crucifie ; des clous percent ses mains et ses pieds. Il est élevé sur la croix ; le voilà en spectacle aux hommes, aux anges, et à Dieu. Deux malfaiteurs sont aussi crucifiés ; le Fils de Dieu est au milieu d'eux. On se moque de lui, et on lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. « Tout à coup le soleil s'obscurcit, et les ténèbres couvrent le pays durant trois longues heures. Alors, une voix forte se fait entendre du milieu des ténèbres ; la voix d'une âme en agonie, qui ressent les terreurs du jugement de Dieu contre le péché, et qui s'écrie : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné ? » Pécheur ! regardez à Christ, dont le. serpent d'airain n'est qu'une figure ; au Juste abandonné de Dieu, au Juste sous la colère de Dieu. Voilà votre jugement devant Dieu, voilà ce que vous méritez.
La colère de Dieu devrait descendre sur vous. Mais écoutez encore ; je l'entends s'écrier : « C'est accompli ! » Puis, ayant baissé la tète, il remit son esprit à son Père. Et voici, le voile du temple juif se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas ; la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent et étant sortis des sépultures après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs. Le centenier romain et ceux qui, avec lui, veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, eurent une fort grande peur et dirent : « Certainement, cet homme était Fils de Dieu ! » Enfin un soldat perça son corps avec une lance et le sang et l'eau sortirent de son côté. Voilà Jésus le Fils de Dieu ! voilà le sang expiatoire et l'eau de purification, pour vous purifier de tout péché ! Comme Moïse disait aux enfants d'Israël mordus par les serpents : Regardez, et vous serez guéris ! Je vous dis aussi : Regardez à Jésus crucifié, lequel est maintenant ressuscité d'entre les morts ; ainsi vous ne périrez jamais ; vous aurez la vie éternelle ! Je vous le dis sur l'autorité même de Dieu ; là est le salut de Dieu. C'est la Parole de Dieu qui vous le dit : « Quiconque contemple le Fils et croit en lui a la vie éternelle ! »

A.-P. C.



Page suivante:
 

- haut de page -