Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE SALUT DE DIEU

FEUILLE CONSACRÉE À L'ÉVANGÉLISATION

VOL. I
PREMIÈRE ANNÉE 1873-4

UNE QUESTION RÉGLÉE

Que l'Évangile de la grâce de Dieu est simple !
Il ne s'adresse qu'à ceux qui sont perdus et qui le savent.
II les invite à « venir, car tout est déjà prêt ! » (Luc XIV, 17.)

La question du péché n'est plus un obstacle (comp. Esaïe LIX), parce qu'elle a déjà été traitée et réglée entre Dieu lui-même et son cher Fils qui « a paru une seule fois pour l'abolition du péché, parle sacrifice de Lui-même » (Hébr. IX, 26), et que Dieu a ressuscité d'entre les morts afin que nous soyons assurés qu'il est parfaitement satisfait du prix que l'amour divin a payé pour nous.
Il en résulte que la seule question entre vous, cher lecteur, et le Dieu Tout-Puissant est celle-ci : Êtes-vous parfaitement satisfait de son oeuvre de rédemption comme de la seule confiance et du parfait repos de votre âme ? C'est là la question à laquelle Dieu vous demande de répondre (Rom. X, 10) ; parce que le Seigneur venu du ciel, « Jésus-Christ homme » (1 Tim. II, 5) a tout réglé à la gloire éternelle de Dieu par son sang précieux versé pour nous qui le recevons dans nos coeurs par la foi.
Recevoir ainsi le Christ suppose un travail du coeur et de la conscience en présence de Dieu. Lorsque l'oeuvre est réelle, la vie divine se manifeste d'elle-même, une vie forte et vigoureuse parce que l'Esprit de Dieu en est la source. Aussi pour qu'elle produise ses fruits selon Dieu, n'a-t-elle pas besoin de la contrainte de la loi. La loi ne s'adresse pas à la nouvelle nature ; quelle restriction aurait-elle à lui imposer ? Le coeur du croyant a trouvé un objet qui l'étreint, — centre et pivot de toutes ses affections, — point de mire et but de tous ses efforts ; cet objet c'est Christ. Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je n'annule pas la grâce de Dieu ; car si la justice est par la loi, Christ est donc mort pour rien. (Galates II, 20, 21.)



LE PARADIS PERDU ET LE PARADIS RETROUVÉ.

CHAPITRE III.
LA DÉSOBÉISSANCE DE L'HOMME.
LA CONSCIENCE. — « L'OBÉISSANCE DE LA FOI. » —
LES TÉNÈBRES. LA LUMIÈRE.

« Mais l'Éternel appela Adam et lui dit : Où es-tu ? — Et il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai craint parce que j'étais nu et je me suis caché. — Et Dieu dit : Qui t'a montré que tu étais nu ? N'as-tu pas mangé du fruit de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? — Et Adam répondit : La femme que tu m'as donnée pour être avec moi, m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. — Et l'Éternel Dieu dit à la femme : Qu'est-ce que tu as fait ? — Et la femme répondit : Le serpent m'a séduite et j'en ai mangé.
« Alors l'Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre
toutes les bêtes des champs Et il dit à la femme :
J'augmenterai beaucoup ton travail et ta grossesse ; tu enfanteras en travail les enfants ; tes désirs se rapporteront à ton mari, et il dominera sur toi. — Puis il dit à Adam : Parce que tu as obéi à la parole de ta femme, et que tu as mangé du fruit de l'arbre duquel je t'avais commandé en disant : Tu n'en mangeras point, la terre sera maudite à cause de toi ; tu en mangeras les fruits en travail tous les jours de ta vie ; et elle te produira des épines et des chardons, et tu mangeras l'herbe des champs. Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage jusqu'à ce que tu retournes on la terre, car tu en as été pris ; parce que tu es poudre, tu retourneras aussi en poudre. » (Gen. III, 9-19)

Nous avons brièvement considéré le fait que la désobéissance de l'homme amena la mort dans le monde ; nous avons vu ensuite que Dieu décréta une délivrance pour ses créatures déchues en prononçant le jugement sur Satan qui a le pouvoir de la mort (Hébr. II, 14), car la « semence de la femme, » — le « PRINCE DE LA VIE » (Act. III, 15), — devait par sa mort rendre impuissant le serpent et délivrer ceux qu'il retenait captifs. (Hébr. II, 15 ; Act. XXVI, 18.) Notre Sauveur Jésus-Christ a fait luire LA VIE et L'INCORRUPTIBILITÉ par l'Évangile. (2 Tim. I, 10.)

Voyons maintenant de quelle manière Dieu agit sur la conscience que l'homme avait acquise dans sa chute.
La voix de l'Éternel Dieu dans le jardin d'Éden fait fuir Adam et sa femme, et ils se cachent derrière les arbres du jardin. Mais qui peut se soustraire au regard de Dieu ? Du moment que l'Éternel Dieu fait entendre cette parole : « Ou ES-TU ? » Adam est obligé de reconnaître qu'il avait peur de Dieu, parce qu'il était nu. Dieu lui dit : « Qui t'a dit que tu étais nu ? » La conscience de sa nudité décelait l'état d'Adam, quelque effort qu'il eût fait pour se le cacher à lui-même. Plus tard, nous verrons comment Dieu agit en grâce envers Adam à cet égard. Mais quand Dieu entre sur la scène, il faut qu'Adam reconnaisse : « J'étais nu. »

Dieu met le doigt sur le vrai caractère du péché, en disant : « As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? » Adam avait été désobéissant ; il s'excuse en jetant la faute sur la femme, et même en quelque sorte sur Dieu, qui la lui avait donnée ; mais il est condamné (vers. 17) pour la chose même par laquelle il s'excuse. Ensuite Dieu s'adresse à la femme en termes bien propres à sonder tous les replis de son coeur : « Qu'est-ce que tu as fait ? » Mais elle, à son tour, rejette la faute sur le serpent.

Alors Dieu, commençant par le serpent, l'auteur du mal, prononce sur chacun sa juste sentence. Le serpent est maudit, et à la fin sa tête sera écrasée. La femme doit enfanter avec travail des enfants. La terre est maudite à cause d'Adam ; elle lui produira des épines et des chardons, et l'homme mangera son pain à la sueur de son visage, jusqu'à ce qu'il retourne en la terre de laquelle il a été tiré. En conséquence, il faut que lui et sa femme soient bannis du beau jardin d'Éden. Le premier paradis, le paradis terrestre, fut ainsi perdu par la DÉSOBÉISSANCE.
Au moment dont nous parlons, Adam et Eve, obligés de sortir de dessous les arbres dont ils faisaient leur retraite, se trouvent devant Dieu convaincus par Lui de leur péché. Dorénavant le péché s'attache à toute leur postérité, et leurs enfants sont comme eux des « enfants de la désobéissance. » (Eph. II, 2.)

Les voies subséquentes de Dieu envers l'homme font ressortir d'autant mieux ce triste fait.
Quand Dieu, du haut du Sinaï, donna, par l'entremise de Moïse, la loi au peuple d'Israël, ce dernier, d'un commun accord, répondit par deux fois ; « Nous ferons toutes les choses que l'Éternel a dites. » (Exode XIX, 8 ; XXIV, 3.) Mais, hélas, avant de recevoir de la part de Dieu les deux tables de pierre sur lesquelles étaient inscrits les dix commandements, les enfants d'Israël avaient déjà violé le premier, de la manière la plus grossière : ils avaient fait une image et s'étaient prosternés devant elle.

Tout cela se renouvelle plus tard dans l'histoire de l'homme. malgré tant d'expériences répétées de ce qu'ils étaient, c'est-à-dire un peuple rebelle et revêche, les Israélites osent dire à Josué : « Nous servirons l'Éternel notre Dieu, et nous obéirons à sa voix. » (Jos. XXIV, 24.) Bientôt après Dieu leur envoya un ange pour leur dire : « Vous n'avez point obéi à ma voix, qu'est-ce que vous avez fait ? » (Jug. II, 2.)

N'oublions pas que ces choses leur arrivèrent comme types de ce qui nous concerne et qu'elles ont été écrites pour notre enseignement. (1 Cor. X, 6, 11.) Dieu nous fait voir, à vous et à moi, cher lecteur, que par nature nous sommes des enfants de désobéissance, et par conséquent des enfants de colère.
Reste toutefois la grande et bienheureuse vérité que « DIEU EST AMOUR ; » Dieu veut se faire connaître tel qu'il est ; II ne veut pas nous abandonner aux conséquences de nos péchés ; il ne veut pas la mort du pécheur. Voilà pourquoi II fait prêcher parmi toutes les nations les bonnes nouvelles du salut, — salut éternel, parfait et actuel, — « pour L'OBÉISSANCE de la foi » (Rom. I, 5 ; XVI, 26) ; afin que, comme des enfants obéissants, nous ne nous conformions pas à nos convoitises d'autrefois. (1 Pierre I, 14.) Il nous avertit en même temps qu'un jugement terrible attend tous ceux « qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. » (2 Thess. I, 8.)

Si donc ce fut la désobéissance qui nous sépara de Dieu tout d'abord et qui depuis lors nous a retenus esclaves de nos propres convoitises, c'est l'obéissance à Dieu qui doit nécessairement caractériser tous ceux qui sont sauvés par la grâce en croyant aux bonnes nouvelles du salut.

Remarquez, cher lecteur, comment ce salut a été opéré. C'est Jésus-Christ, le saint Fils de Dieu, qui par l'Esprit éternel s'est présenté à Dieu sans tache, comme étant seul capable de s'offrir Lui-même pour porter les péchés de plusieurs et accomplir ainsi cette volonté de Dieu qui voulait sanctifier les pécheurs et les amener à Lui-même. Il fallait une victime sans tache. Il fallait quelqu'un qui pût porter tous nos péchés. Le Fils de Dieu seul pouvait accomplir cette oeuvre. Lui n'a jamais connu le péché. (2 Cor. V, 21) ; Dieu l'a fait péché pour nous. Jésus s'est livré volontairement ; « II s'est abaissé Lui-même, « tant devenu OBÉISSANT jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. » (Phil. II, 8.) C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se ploie tout genou.

Jésus, notre Seigneur, a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. (Rom. IV, 25.) Tout ce que le premier homme, Adam, a perdu, et infiniment plus que cela, se retrouve dans le « second Homme, » venu du ciel. « Car comme par la désobéissance d'un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi aussi par l'obéissance d'un seul plusieurs seront constitués justes. » Dieu a donné la loi par Moïse pour faire ressortir le péché, pour mettre en évidence la condition morale de l'homme déchu et éloigné de Dieu. Mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que comme le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce régnât PAR LA JUSTICE pour la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. (Rom. V, 19-21.)

Cher lecteur, le chemin pour entrer dans la présence de Dieu n'est-il pas ouvert ? N'est-il pas ouvert pour vous ? Voulez-vous rester dans les ténèbres, loin de Dieu ? Oh ! venez maintenant tel que vous êtes, pécheur, et voyez ce qui a été accompli par la justice de Dieu et par l'obéissance de Christ. Venez à Dieu, vous trouverez le repos véritable, et vous apprendrez, vous aussi, à marcher dans le chemin béni de L'OBÉISSANCE.

Celui qui ne se rend pas à l'invitation de Dieu en venant maintenant à Christ persiste dans l'étatde désobéissance dans lequel Adam s'est vu quand il se tenait devant Dieu, coupable et convaincu de péché. Il est même beaucoup plus coupable qu'Adam, car il ajoute à la désobéissance le mépris de la grâce de Dieu ; il choisit, le sachant et le voulant, le péché, les ténèbres, la mort.
(La suite de ce chapitre à plus tard).


- QUESTION -

On nous a envoyé une question sur la doctrine de la justification par la foi, comme elle nous est exposée par l'apôtre Paul (Rom. IV, 1-12 ; Gal. II, 31), en contraste avec ce qui on est dit par l'apôtre Jacques (chap. II, 14-26).

Nous espérons y répondre prochainement, le Seigneur voulant. En attendant, nous présentons la difficulté telle qu'elle a été nettement formulée par un ancien serviteur de Dieu :

« La proposition de Jacques est directement opposée à celle de Paul. Le premier accorde de l'efficace aux oeuvres pour justifier l'homme. Le second la leur refuse complètement. Et, ce qu'il y a de plus frappant encore, c'est que la justification du même juste, d'Abraham, sert d'exemple à l'un et à l'autre. Bien plus : chacun d'eux se sert des mêmes expressions et du même texte des Écritures pour soutenir sa thèse. » (Gen. XV, 6.)

Que Dieu nous accorde à tous cette simple foi dans sa parole qui croit fermement tout ce qu'elle y trouve, bien qu'elle ne puisse immédiatement concilier des expressions qui sembleraient se contredire, mais qui les croit toutes, telles qu'elles sont écrites, parce que Dieu les a dites ; et qui ensuite s'attend patiemment à Lui pour l'éclaircissement désiré. Certes, il ne manque pas de l'accorder quand II voit que l'âme est dans un état convenable pour pouvoir le recevoir.

(Réponse ici)


LA CASSETTE REMPLIE D'OR ET DE BILLETS DE BANQUE

Quelque temps après la chute d'Isabelle, reine d'Espagne, je reçus de Madrid une lettre qui me disait qu'aux environs d'une ville peu éloignée de la frontière française, de fidèles amis qui accompagnaient la reine dans sa fuite, crurent agir avec prudence en enfouissant dans la terre une cassette renfermant de grandes valeurs en or et en papier. Un plan des lieux fut fait à la hâte et l'endroit où reposait le trésor y fut exactement désigné. Or, par suite des événements politiques, les personnages importants qui avaient caché ce trésor, ne pouvaient point aller eux-mêmes le déterrer. On s'adressait donc à moi pour mener à bonne fin cette importante et délicate opération. On me promettait une grande récompense : la moitié des valeurs.

La lettre était habilement faite, les circonstances bien choisies, tout en un mot était admirablement présenté pour m'amener à croire que le fait relaté était vrai. Cependant, JE NE CRUS POINT, même après une seconde lettre, aussi habile que la première. En conséquence je ne fis aucune démarche, et me conduisis comme si la cassette n'eût pas existé.
Ces singulières lettres, que j'ai réellement reçues, m'ont suggéré la pensée, cher lecteur, de vous écrire pour vous engager à rechercher certaines richesses que j'ai cherchées moi-même et que j'ai trouvées. Mais ces biens, vers lesquels je désire amener votre attention, sont d'une nature tout autre que ceux qui étaient renfermés dans la cassette : il ne s'agit ni d'or, ni d'argent, ni de billets de banque ; et cependant, j'espère qu'après avoir lu, vous reconnaîtrez que les richesses dont il s'agit sont bien autrement excellentes.

D'abord, mon cher lecteur, que vous soyez riche ou pauvre des biens de ce monde, vous avez une dette effroyable que vous ne pouvez pas éteindre avec vos propres ressources. Ceci vous étonne peut-être ? — mais c'est rigoureusement vrai. Vos péchés peuvent justement être comparés à une dette. Comme créature intelligente, vous devez à Dieu une obéissance absolue, et je suis convaincu que vous ne prétendez pas lui avoir rendu une telle obéissance ; vous ne prétendez pas être un saint ; vous êtes un pécheur, vous reconnaissez que vous avez péché et offensé Dieu ; vous savez peut-être aussi que le salaire du péché c'est la mort ; non-seulement la mort du corps, mais celle de l'âme, car c'est Dieu qui a dit : « L'âme qui péchera, mourra. » Or, il faut bien comprendre que « la mort de l'âme » n'est pas l'anéantissement de l'âme, mais son éternelle séparation du Dieu vivant dans les tourments de l'enfer. Il est donc impossible qu'une conscience droite ne soit pas préoccupée de la question du péché.
Mais que faire pour se débarrasser du péché ?

Si nous offrons à Dieu de l'or, afin de l'engager à ne pas nous demander compte de nos péchés, nous ne ferons qu'ajouter une abomination de plus à nos autres péchés. L'or n'efface pas le péché. Nous donnerions des millions pour le rachat de notre âme, que cela ne servirait absolument à rien. Dieu ne tient pas compte des millions, il n'en a que faire. Quelle influence voulez-vous qu'ils exercent sur lui ? Certes, Dieu n'est pas un homme, et nous n'attendrirons pas son coeur en lui offrant des écus. Que ferons-nous donc pour nous débarrasser de nos péchés, de cette dette dont Dieu nous demandera certainement compte ? Il y a un moyen, seulement un : Notre Seigneur Jésus-Christ, le fils de Dieu, a pris notre dette, c'est-à-dire nos péchés, pour son propre compte ; il a été fait péché pour nous ; il a porté nos péchés en son corps sur le bois, et il en a reçu le juste salaire : la mort ! Il est mort pour nos péchés, selon les Écritures.

Or, ce n'est pas en vain que le Fils de Dieu est mort : « Tous les prophètes lui rendent témoignage, dit l'apôtre Paul, que, par son nom, quiconque croit en lui, reçoit la rémission des péchés. » Son sang purifie de tout péché. « En lui, nous avons la rédemption, la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce. » Ainsi pour vous quitter votre dette, pour vous pardonner tous vos péchés, Dieu ne vous demande qu'une seule chose : c'est que vous croyiez en son Fils qui est mort pour vos péchés. Voilà le moyen, le seul moyen d'acquitter la dette. Or, ne pensez-vous pas, mon cher lecteur, qu'obtenir le pardon de tous ses péchés, c'est acquérir un bien d'une très-grande valeur ? « Bienheureux, dit David, ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ; bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte pas le péché. » (Psaume XXXII, 1,2 ; Rom. IV, 7,8.) Or, mon cher lecteur, vous goûterez ce bonheur quand vous aurez une foi réelle en Jésus.

Mais ce n'est pas tout : en Jésus vous trouverez d'autres biens et des plus précieux. La foi en lui constitue un homme enfant de Dieu, selon cette déclaration formelle de l'Écriture : « À tous ceux qui l'ont reçu (Jésus), il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom. » (Év. de Jean I, 12.) Et ailleurs : « Si vous êtes enfants, vous êtes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ. » (Rom. VIII, 15-17.) Lecteur, avez-vous bien compris ? En Jésus, vous trouvez d'abord la rémission de tous vos péchés ; il a payé cette effroyable dette : puis la foi en lui donne le droit d'être enfant et héritier de Dieu. Enfants de Dieu et héritiers de Dieu ! Connaissez-vous une richesse comparable à celle-ci ? L'apôtre Pierre, parlant de l'héritage destiné aux enfants de Dieu, dit que c'est un « héritage incorruptible, qui ne se peut souiller, ni flétrir, conservé dans les deux pour nous. » (Épître de Pierre I, 3-6.)

Rapprochez, je vous prie, ces paroles de celle-ci : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre où les vers et la rouille gâtent et où les larrons percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les vers et la rouille ne gâtent rien, et où les larrons ne percent, ni ne dérobent. » (Év. de Matthieu VI, 19-21.) Il est donc entendu que les richesses que Jésus donneront au ciel et non sur la terre ; et personne, je suppose, ne s'avisera de dire que les biens célestes ne sont pas des biens réels et excellents. Ils sont incomparablement préférables aux biens terrestres, car comme l'a dit un poète :
Ni l'or, ni la grandeur ne nous rendent heureux.
Et puis : « Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier s'il fait la perte de son âme ? » a dit Jésus.

Je pourrais, cher lecteur, vous parler longuement des trésors qui se trouvent en Jésus, je sais que ce que je viens de vous en dire ne vous en donne qu'un faible aperçu ; en lui sont des biens infinis qu'il n'est pas possible à l'homme d'énumérer. Mais ce que j'en ai dit ne serait-il pas suffisant pour vous engager à aller à Jésus sans retard ? Quoi ! le pardon de tous vos péchés, la paix de votre coeur et de votre conscience, le salut éternel de votre âme précieuse, — être enfant et héritier de Dieu, — avoir une espérance vivante et avoir la certitude d'être reçu, après cette vie si courte, dans le ciel, là où Jésus prépare des places pour ceux qui croient en lui, — être là où il n'y a plus de deuil, ni de mort, ni de larmes, et cela durant l'éternité, — ne sont-ce pas là des biens inestimables ? Dites-moi, ne les envieriez-vous pas ? Ne les rechercherez-vous pas ? Ne viendrez-vous pas à Celui qui seul les donne et dont le bonheur est de rendre heureux le pécheur ? Vous savez son nom, c'est JÉSUS, LE FILS DE DIEU. Écoutez ! Il vous appelle lui-même : « Venez à MOI, dit-il, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur, et vous trouverez le repos de vos âmes. » (Matthieu XI, 28-30.)

Revenons à la cassette : je n'ai pas cru ce qu'on m'écrivait de Madrid : je n'ai donc fait aucune démarche ;aussi n'ai-je reçu aucune récompense, ni or, ni argent, ni billets ; rien ! Et il en sera absolument de même de vous, si vous ne croyez pas en Jésus, si vous ne croyez pas qu'il peut et veut vous donner des biens meilleurs que ceux de ce monde. Si vous ne croyez pas, vous ne remuerez non plus que moi ; vous n'irez pas plus à Jésus que je n'ai été à pour déterrer la cassette ; et cela se comprend. Mais si je n'ai pas cru la lettre de Madrid, ce n'est pas une raison pour que vous ne croyiez pas ce que je vous écris. On me proposait d'aller déterrer une cassette qui, je le crois encore aujourd'hui, n'a jamais existé ; mais ce que je vous propose est vrai et certain.

Il n'y a pas ici de fourberie ; l'Évangile n'est pas une fable ! Quel intérêt aussi aurais-je à vous, tromper ? Vous ne me connaissez pas ; je ne vous demande aucune récompense en retour des biens dont je viens de vous indiquer la source ; ce n'est ni ma gloire, ni mon bien-être que je recherche ; c'est tout simplement la gloire de Jésus, mon Sauveur, et votre salut éternel.

Toi donc, pécheur qui lit ceci, va avec confiance à Jésus ; et plus tard tu me remercieras de t'avoir donné ce conseil, si tu le suis.

F.


LA LAMPE ET LE BILLET

«  Vos billets ! » crie le contrôleur du train en entrant la nuit dans les wagons pour examiner les billets des voyageurs.
Il tient à la main une lampe brillante, dont il fait tomber la lumière sur chaque billet, afin que rien de faux n'échappe à son oeil. Son but n'est pas d'examiner la personne, les habits ou le bagage des voyageurs, mais simplement le billet qui a été délivré à chacun. L'apparence et la position des voyageurs peuvent différer beaucoup, mais l'employé doit s'assurer seulement de la validité du droit que chacun a d'occuper une place dans le wagon. C'est sur ce seul point qu'il dirige son attention et qu'il concentre toute la lumière que peut refléter sa lampe. Arrive-t-il qu'un voyageur n'ait pas de billet, ou n'ait qu'un billet non en règle, celui-là redoute seul l'approche de la lampe brillante ; il cherche à en éviter les rayons ; il essaye de se blottir dans un coin, ou d'échapper d'une manière ou d'une autre à la redoutable investigation. Mais c'est en vain ; la lumière éclaire tous les coins du wagon ; elle manifeste tout, et découvre l'imposture.

L'homme honnête, muni d'un billet en règle, ne fuit pas la lumière ; au contraire, il la recherche ; il jouit de son éclat ; car plus cet éclat est vif, plus son titre à être là où il est, est pleinement et promptement établi : « Car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient reprises ; mais celui quipratique la vérité vient à la lumière, afin qu'il soit manifesté que ses oeuvres sont faites en Dieu. » (Jean III, 20, 21.) Un titre faux ne peut pas supporter la lumière ; mais un titre vrai est manifesté par elle.

L'application morale de ce qui précède est aussi simple qu'instructive. Il nous faut, pour subsister devant Dieu, un titre si clair et si sûr qu'il puisse supporter l'investigation la plus scrupuleuse de la lumière divine. Car tout doit, tôt ou tard, être amené dans la présence de Dieu ; la lumière de Dieu doit luire sur le titre de chacun. Il peut arriver que quelque voyageur échappe à l'examen du contrôleur malgré toute l'attention et les scrupuleuses recherches de celui-ci. Mais quel homme échappera au regard puissant et pénétrant du Seigneur, de celui dont les yeux sont comme une flamme de feu ? (Apoc. I, 14.) Personne !...

Lecteurs, ne l'oubliez pas ; bientôt vous vous trouverez inévitablement devant Lui. Examinez donc si vous êtes bien en règle devant Lui, et si vous ne craignez pas les rayons de cette lumière divine, dont la puissance pénétrante sonde et met en évidence tous les secrets replis du coeur. Lorsque notre titre est bien en règle, nous ne craignons pas qu'il soit examiné.

Dieu n'admet comme vrai qu'un titre fondé « sur le sang de l'Agneau. » C'est ce sang qui est le grand, le seul titre devant Lui, le titre qui suffit et répond à tout. Il y a des gens qui comptent sur leur moralité, d'autres sur leur charité.d'autres ; sur leur religion, d'autres sur, leurs expériences, d'autres sur leur appréciation ou leur réalisation des vérités divines, d'autres sur les circonstances remarquables de leur conversion ; mais aucune de ces choses ne suffît pour une âme devant Dieu. Il faut laisser de côté tout cela, et recevoir Christ comme : notre seul titre ; alors tout est en règle.

Comme aux jours du déluge il n'y avait qu'un seul objet qu'on pût voir flottant sur l'immensité des eaux, c'est-à-dire l'arche, seul lieu de sécurité', ainsi, maintenant que ce monde est sous le jugement, le seul lieu de sécurité est en Christ. Ce n'était pas l'arche, et quelque chose encore, mais l'arche seule ; ce n'est pas non plus Christ et quelque chose encore, mais Christ seul qu'il nous faut. Si, dans le coin le plus caché de notre coeur, nous ajoutons à Christ quelque chose, ne fût-ce qu'une plume, il faut nous défaire de cette plume avant de pouvoir goûter la véritable paix de l'Évangile. Il faut renverser le plateau de la balance, et en ôter même la poussière de notre propre justice, et il faut y mettre Christ, et Christ seul, à la place de tout. Alors, nous aurons la paix, une paix stable, une paix profonde, une paix éternelle, une paix que rien ne pourra troubler.
Pourquoi tant de gens ne possèdent-ils pas cette paix ? Parce qu'ils n'ont pas encore su se débarrasser du moi et du monde, et faire de Christ leur tout. Soyez-en sûr, lecteur, c'est là le secret de l'état de ces âmes. Christ ne peut-il pas donner une vraie et stable paix ? Certainement il le peut, si l'on se fie à Lui. Mais on ne se fie pas à Lui, tant qu'on ajoute à Christ quelque chose, n'importe quoi.

Si un homme n'a pas la paix parfaite, c'est parce qu'il n'a pas accepté Christ seul comme sa paix ; car, assurément, Christ est une vraie et éternelle paix pour tous ceux qui le possèdent réellement. Il est facile de faire profession qu'on le possède, et en même temps d'avoir le coeur rempli de trente-six autres choses ; et quand il en est ainsi, comment y aurait-il vraie paix ? Impossible ! Noé aurait pu tout aussi bien croire qu'il était en sûreté avec un pied sur l'arche et l'autre sur quelque débris flottant !

Et qu'on ne l'oublie pas, c'est de ce qui se passe dans le coeur que nous parlons, non pas d'un travail de l'intelligence, ni d'une profession de lèvres, ni d'une profession de foi. Il s'agit d'avoir Christ dans le coeur, et rien que Christ. C'est Christ qui est le véritable titre, le vrai repos pour une âme.
Tous ceux qui ont ce titre et ce repos n'ont ni nuages devant eux, ni tache sur eux. Il n'y a point pour eux de crainte, ni de doutes, ni de pressentiments, point d'inquiétudes cachées, point de vagues espérances, point de vaines attentes. Tout est aussi sûr et ferme que Christ lui-même. Le coeur et la chair peuvent faillir ; la terre et tout ce qui lui appartient peuvent passer, mais Christ est un rocher, et tous ceux qui bâtissent sur Lui ont part à son éternelle stabilité.

Lecteur, que direz-vous maintenant à ces choses ? êtes-vous prêt ? votre billet va être contrôlé à la lumière de la lampe divine ! Votre billet est-il bon ? Est-ce que votre coeur, le fond de votre coeur, est profondément et complètement assuré que tout est en ordre ? Avez-vous un seul doute quant à votre sécurité personnelle ? Soyez sincère ! Videz maintenant cette grande et radicale question. Si vous avez un seul doute, c'est parce que vous n'en avez pas tout à fait fini avec vous-même, et que vous n'êtes pas occupé de Christ. Recevez Christ comme votre seul et unique titre devant Dieu, et alors vous goûterez un repos parfait. Des milliers d'hommes manquent en ceci. Ils reçoivent la vérité superficiellement. Ils ont une vue partielle de leur état de ruine et une vue partielle de Christ. Ils sont alors appuyés, soutenus et poussés par des ordonnances, des réunions pieuses, par l'amour des formes religieuses, par des amis chrétiens, par quelque service actif, toutes choses qui peuvent être bonnes à leur place ; mais quand quelque épreuve survient, une maladie grave ou l'approche de la mort, l'âme est pleine d'effroi. Elle se trouve dans des eaux profondes, submergée par les flots, dans une région d'obscurité et de tristesse, ou ni le soleil, ni les étoiles ne se montrent. Alors enfin, elle est forcée de saisir Christ réellement comme son seul refuge, et elle trouve ainsi la paix et le repos.

De là, l'importance de bien commencer, de creuser profondément et de trouver le roc. Beaucoup de chrétiens font un but de ce qui est le point de départ ; et, par conséquent, ils sont superficiels et flottante pendant toute leur course. De temps en temps, peut-être, quelques rayons de soleil percent L'obscurité dans laquelle ils se trouvent ; la lecture d'un bon traité d'appel, une bonne prédication de l'Évangile les ranime, et ils pensent qu'ils lisent distinctement leur droit à une place dans les cieux. Mais bientôt ils ressentent les tourments et les assauts du péché qui est en nous., et ils commencent à douter qu'ils aient jamais été convertis ; ils pensent qu'ils se sont toujours trompés, et que finalement le feu éternel sera leur partage. Tout cela vient de ce qu'ils n'en ont pas fini avec eux-mêmes, et qu'ils n'ont pas fait de Christ leur alpha et leur oméga en toutes choses. Oui, il faut que Christ soit tout en toutes choses -, non pas en une, ou en deux ou en trois choses, mais en toutes choses ; non pas à un point ou à un autre point de la route, mais tout le long du voyage. Il faut que Christ soit tout, le moi rien.

Si cette vérité est bien apprise, le lecteur comprendra et réalisera pour lui-même ce que nous disent si simplement et si clairement pour notre grand profit la lampe et le billet.

C.-H. M.



LE PARADIS PERDU ET LE PARADIS RETROUVÉ.

CHAPITRE III.
LA DÉSOBÉISSANCE DE L'HOMME.
LA CONSCIENCE. — « L'OBÉISSANCE DE LA FOI. » —
LES TÉNÈBRES. LA LUMIÈRE.

(Suite)


Adam s'est caché de devant Dieu autant qu'il a pu le faire. Sa conscience ne lui permettait pas de chercher la lumière de la présence de son Créateur.
II y a deux côtés dans la conscience. Elle est d'abord « la connaissance du bien et du mal, » en vertu de laquelle les pensées s'accusent ou s'excusent les unes les autres. (Rom. II, 15.) Ensuite cette connaissance, acquise par la désobéissance, s'unit au sentiment de la responsabilité personnelle vis-à-vis de Dieu —responsabilité qui existait déjà, — et produit celui de la culpabilité là où il y a quelque connaissance de Dieu, parce que nous avons tous péché ; et si nous avons été placés sous la tutelle de la Loi, nous n'avons fait que transgresser le commandement.
Le premier effet de la conscience du péché est de pousser Adam et Eve à se faire des ceintures de feuilles de figuier pour se cacher à eux-mêmes leur nudité, et, quand la voix de Dieu se fait entendre, à chercher à se cacher de devant Lui, parce qu'ils se sentent nus devant ses yeux. Leur conscience étant mauvaise, ils n'osent pas se présenter devant Dieu.

N'avons-nous pas fait comme Adam ? Notre grand désir n'a-t-il pas été de conserver une position respectable aux yeux des hommes tout en nous éloignant de Dieu ? Tout cela prouve que notre conscience était mauvaise. Il est écrit : « Or, c'est ici le jugement, que la lumière est venue au monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs oeuvres étaient mauvaises. » (Jean III, 19.)
Dieu cependant vient à la recherche de l'homme pécheur et perdu ; « la bonté de Dieu NOUS pousse à la repentance. » (Rom. II, 4.) Dieu nous fait connaître qu'il a donné un remède efficace pour le pécheur coupable et condamné. Il attire notre coeur par son amour, II fait luire sa lumière dans notre conscience, demandant : « Qu'as-tu fait ? » (Gen. III, 13 ; IV, 10.) Il nous amène devant Lui et nous apprend à nous juger dans sa présence et à nous voir tels qu'il nous voit ; II nous apprend à confesser nos péchés, nous donnant de croire que Lui est pour nous. Devant le témoignage de sa grâce, le coeur brisé et tremblant confesse ses péchés, parce qu'il sait que l'Agneau de Dieu les a tous portés, qu'il en a porté la peine, dans l'agonie de son âme, sur la croix, où, comme substitut, il a subi le juste jugement de Dieu que le pécheur avait encouru.

Quand les péchés sont ainsi confessés à Dieu, la conscience en est délivrée, et elle devient « bonne ; » jusque-là les terreurs du jugement de Dieu pesaient sur elle. La délivrance ne vient que quand l'âme saisit, dans la présence de Dieu, cette vérité que par une seule offrande, l'offrande du corps de Jésus-Christ, Dieu a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. (Hébr. X, 14.) La conscience, est alors purifiée des oeuvres mortes pour servir le Dieu vivant. Le croyant recherche la lumière qu'il fuyait jadis. Il n'a plus peur de Dieu, car c'est Dieu Lui-même qui le JUSTIFIE. Sa conscience, de plus en plus éclairée par la lumière, devient de plus en plus délicate, et le garde, par la grâce, dans le chemin de l'obéissance où Jésus a toujours marché". Dans ce chemin, le chrétien éprouve le besoin et jouit du privilège de dépendre continuellement de Dieu, de connaître et de faire sa volonté.

Il est très-important de saisir cette double opération de l'Esprit de Dieu en rapport avec ce que Dieu est. Il est écrit que « Dieu est LUMIÈRE » et que « Dieu est AMOUR. » Il faut que chaque âme soit amenée dans la lumière, et c'est dans la lumière de Dieu qu'elle apprend à se connaître réellement. Jésus dit : « Je suis venu dans le monde, la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. » (Jean XII, 46.)
Mais comment supporter cette lumière ? Nous qui, avec peu de connaissance de nous-mêmes, recherchons naturellement les ténèbres, comment pourrions-nous subsister dans la présence de Dieu, où toutes nos pensées secrètes sont mises au jour ? La réponse est simple : « DIEU EST AMOUR. » II nous dit qu'il a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique Dieu constate son amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Rom. V, 6.) Les passages qui sont si souvent cités comme donnant un exposé clair et court de l'Évangile commencent toujours par signaler l'amour de Dieu ; comparez Jean, III, 16 ; Rom. V, 8, 9 ; Éph. II, 4-7 ; Tite III, 4, 5 ; 1 Jean IV, 9, 10.

La connaissance de son amour, que nous expose sa parole écrite, produit la confiance en Lui ; et le coeur du croyant ose espérer dans un Dieu qui, pour lui, n'est plus un Juge, mais un Sauveur.
Ceci demande peut-être un éclaircissement. Prenons un exemple : Je dois une somme immense à mon principal créancier. Je sais que je ne puis lui payer un centime. Mes livres sont là avec les dettes de toute espèce qui y sont inscrites. Les unes ont été contractées plus ou moins par nécessité, plus ou moins honorablement, selon le monde ; d'autres, à parler franchement, devraient être appelées des vols plutôt que des dettes. On conviendra donc que plus les dettes sont nombreuses et mauvaises, moins j'aurai le courage de repasser le registre qui les contient. Mon cas est désespéré ; je suis sur le point d'être arrêté par la justice.
Mon principal créancier, qui connaît l'état de mes affaires., se rend alors auprès de moi et demande à voir mes livres. Je ne veux pas les lui présenter. « Comment, lui dis-je, je n'aime pas y regarder moi-même ; encore moins les faire voir à d'autres, surtout à vous ! » — « Mais si je paye vos dettes ? » — « Vous vous moquez de moi ; c'est impossible ; elles sont en trop grandes nombre. » — « Je ne me moque pas de vous, je viens en ami ; l'argent est là ; j'ai des ressources infiniment plus grandes que toutes vos dettes accumulées. » — « Quoi ! vous, me les payer ! vous, mon créancier, que j'ai si souvent trompé ; j'en suis tout confondu, ces nouvelles sont trop bonnes pour être vraies. » — Pourtant elles sont vraies ; et à mesure que je prends confiance en celui qui se fait connaîtra à moi sous un aspect tout nouveau, je commence à lui exposer les « choses que je m'efforçaisde me cacher à moi-même, confiant en sa parole qui m'assure qu'il veut tout payer pour moi. Alors, aussitôt reconnue, chaque dette est acquittée et mon coeur en est ainsi débarrassé pour toujours.
Nous espérons, par cette faible comparaison, rendre claire la place que la confession et la repentance occupent dans l'expérience d'une âme amenée à Dieu.

Nous pourrions aller encore plus loin et montrer l'autre côté de la vérité : un créancier qui, non-seulement acquitte les dettes, mais qui, de plus, fait de son débiteur son associé et l'introduit dans la relation d'enfant et à héritier, en sorte que les dettes soient dorénavant une chose impossible ; mais cela nous entraînerait au-delà des limites de notre sujet qui traite du travail de Dieu dans la conscience. Il faut que chaque âme soit amenée à reconnaître son état individuel devant Dieu. Il ne suffit pas d'affirmer, d'une manière générale, que « tous sont pécheurs. »
La repentance, c'est le jugement de moi-même, non pas seulement de mes péchés ; c'est le jugement que Dieu me donne de porter sur moi-même en communion avec Lui. Il faut être dans la lumière de Dieu pour se juger ainsi. Il faut qu'on ait déjà connu la grâce pour que l'on puisse supporter la découverte de ce qu'on est dans la présence du Dieu de sainteté, — du Dieu Juste et Tout-Puissant. La repentance est le résultat inévitable du fait qu'on se trouve réellement en présence de Dieu révélé en Jésus-Christ. « C'est la bonté de Dieu qui nous pousse à la repentance. »

Loin de Dieu, il est impossible de se repentir. Sans la connaissance de sa grâce, il est impossible de se juger. Les terreurs du jugement ne font, après tout, qu'endurcir le coeur, tant l'homme est méchant et corrompu.
« Celui qui fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient reprises. » (Jean III, 20.) 'Voilà pourquoi ceux qui résistent à la grâce de Dieu s'éloignent de sa présence et n'aiment pas à entendre parler de Lui. Dieu n'est pas dans leurs pensées. Ils aiment les ténèbres. Leurs oeuvres sont des oeuvres de ténèbres. (Éph. V, 11.).

Comme il en était au commencement, ainsi en est-il maintenant : deux puissances agissent sur l'homme. Dieu veut son bien, Satan veut son mal. Il est pourtant difficile de faire comprendre à l'homme que son histoire n'a pas changé, et qu'il écoute encore Satan plutôt que Dieu. Dieu a envoyé la Parole de sa grâce pour ouvrir nos J'eux, pour nous amener des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Lui, pour que nous recevions la rémission de nos péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en Jésus (Act. XXVI, 18) ; mais Satan, le dieu de ce siècle, a aveuglé les pensées des incrédules, de peur que la lumière de l'Évangile de la gloire du Christ ne resplendît pour eux (2 Cor. IV, 4) ; et il l'a si bien fait qu'ils croient qu'ils ne sont pas aveugles, qu'ils n'ont pas besoin du salut et qu'ils n'encourent pas le danger de la mort, du jugement et des peines éternelles. Combien cela est solennel ! Pour ceux qui aiment mieux les ténèbres de ce siècle, — qui ne viennent pas à Christ, — sont réservées les ténèbres de dehors, où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. (Matth. XXII, 13 ; Marc IX, 44, 46, 48.) Ce jugement épouvantable ne manquera pas de les atteindre. On le leur dit ; mais ils ne veulent pas y croire ni s'en préoccuper !

Nous vous le disons aussi, cher lecteur. Ne restez pas dans l'indifférence. La parole de Dieu ne nous cache pas la corruption du coeur humain. Toutefois, Dieu a prise sur l'homme par la conscience même que celui-ci a acquise dans sa chute. Quelle grâce de Dieu qu'il en soit ainsi !
(La suite D. V. a plus tard.)


FRAGMENT.

« Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, » (Rom. VI. 4.)
Oh ! puissent les chers enfants de Dieu savoir ce qui est à eux en Christ RESSUSCITÉ ! Ils parleraient moins de leurs sentiments, de leurs dispositions, de leur faiblesse, de leurs victoires, de leur foi et de leurs oeuvres de foi ; d'eux-mêmes, en un mot, soit en bien, soit eu mal. Le thème et la substance de leur conversation seraient le Christ Jésus qui nous a été fait de la part de Dieu sagesse, et justice, et sainteté, et rédemption.

L'EAU VIVE.

« Oh ! vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux » (Ésaïe LV, 1.)

Coeur altéré ranime ton courage : Une eau coule au pied de la croix ; Écoute le divin message ; Une voix te dit : Viens et bois.

Cette eau jaillit jusqu'en vie éternelle : C'est la source du Roi des rois ; Doutes-tu qu'elle soit réelle ? La voix répète : Viens et vois.

Viens acheter, laisse ton sol aride ; — Mais, ô miracle surprenant ! On solde avec la bourse vide, Car la voix dit : Viens sans argent.

Qui que tu sois, honnête ou misérable. De tes vertus fais l'abandon ; De tout bien l'homme est incapable ; La voix dit : Viens sans aucun don.

Qui reste loin ne peut jamais prétendre Au vrai bonheur que saisit la foi. Viens ! pourquoi donc encore attendre ? As-tu soif ? — L'eau vive est pour toi.

N'entends-tu pas la voix fidèle et sainte. Transmise par les Saints Écrits ? — Voix d'amour bannissant la crainte : Viens sans argent, sans aucun prix.

J.-R. M.



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