ENTIÈRE
CONSÉCRATION
III CHARNEL ET SPIRITUEL
Dans la première
épître aux Corinthiens,
{1Co 3:1,2} l’apôtre
Paul s’exprime ainsi :
« Pour moi, frères, ce
n’est pas comme à des hommes spirituels
que j’ai pu vous parler, mais comme à
des hommes charnels, comme à des enfants en
Christ. Je vous ai donné du lait, non de la
nourriture solide, car vous ne pouviez la
supporter ; et vous ne le pouvez pas
même à présent, parce que vous
êtes encore charnels. »
L’apôtre, au début de ce
chapitre, indique aux Corinthiens qu’il y a
deux stades dans l’expérience
chrétienne. Certains chrétiens sont
charnels, d’autres sont
spirituels. Grâce au discernement que
le Saint-Esprit accordait à
l’apôtre, celui-ci voyait que les
Corinthiens étaient charnels, et il voulait
le leur dire. Dans les quatre premiers versets de
ce chapitre, nous trouvons quatre fois le mot
charnel.
L’apôtre sentait que sa
prédication ne pourrait faire aucun bien,
s’il parlait de choses spirituelles à
des gens qui ne l’étaient pas.
Les Corinthiens étaient des
chrétiens, de véritables
chrétiens, des enfants en Christ ; mais
ils avaient un défaut capital, ils
étaient charnels. De sorte que
l’apôtre semble leur dire :
« Je ne puis vous enseigner des
vérités spirituelles concernant la
vie spirituelle, vous ne pourriez les
comprendre. » Ce n’était pas
qu’ils fussent stupides. Ils étaient
très intelligents, très instruits,
mais ils étaient incapables de comprendre un
enseignement spirituel. Ceci doit nous apprendre
cette leçon, que le trouble qui se produit
dans l’Église de Christ, parmi les
chrétiens qui obtiennent une
bénédiction pour la perdre ensuite,
vient de ce que ces chrétiens sont
charnels ; tout ce dont nous avons ;
besoin pour conserver une bénédiction
que nous avons obtenue, c’est de devenir
spirituels. Nous devons choisir quelle sorte de vie
chrétienne nous voulons vivre : la
vie charnelle ou la vie spirituelle.
Choisissez la vie spirituelle, et Dieu vous
l’accordera avec joie.
Si nous voulons comprendre les paroles de
l’apôtre, il nous faut tout d’abord
savoir exactement en quoi consiste cet état
de « chrétien
charnel ».
En premier lieu, un chrétien
charnel est celui qui reste
perpétuellement comme un enfant.
Voici une personne qui est convertie depuis de
longues années ; elle devrait avoir
atteint l’âge adulte depuis longtemps,
mais elle est restée semblable à un
bébé. L’apôtre dit :
« Je vous ai donné du lait, non de
la nourriture solide, car vous ne pouviez la
supporter. » Un bébé,
c’est délicieux, il n’y a rien de
plus ravissant qu’un petit bébé
de six mois, avec ses joues vermeilles, son visage
souriant, ses petits pieds qui gigotent et ses
petites mains qui s’agitent. Mais supposez
qu’après avoir admiré ce
bébé, je revienne six mois plus tard
et que je trouve l’enfant exactement pareil,
les parents diraient : « Nous sommes
inquiets au sujet de cet enfant ; il ne
grandit pas. »
Et si je revenais au bout de trois ans et que je
trouve l’enfant pareil à ce qu’il
était quand il avait six mois, les parents
seraient fort tristes. Ils me diraient :
« Le docteur dit que notre enfant doit
être malade ; il ne grandit pas. Le
docteur pense que c’est extraordinaire
qu’il soit encore en vie ; et pourtant il
vit. » Et supposez que je revienne au
bout de dix ans et que je trouve que l’enfant
est toujours un bébé !
Un bébé, c’est
ravissant ; mais un enfant qui resterait
toujours un bébé deviendrait pour ses
parents un fardeau et une cause de chagrin. Eh
bien, la plupart des chrétiens de Corinthe
étaient dans cet état. Ils
étaient restés des
bébés. Qu’est-ce qui
caractérise un bébé ?
C’est qu’il ne peut rien faire par
lui-même et qu’il ne peut rien faire
pour les autres.
Un bébé ne peut rien faire
par lui-même. Beaucoup de
chrétiens sont dans ce cas. Leur pasteur
doit être pour eux une véritable
nourrice. C’est une chose vraiment solennelle
de penser que ces bébés, au point de
vue spirituel, ont besoin d’être
constamment nourris par leur pasteur et que
celui-ci est obligé de s’occuper
d’eux sans arrêt. Ils ne savent pas se
nourrir eux-mêmes par la lecture de la Parole
de Dieu, il faut que quelqu’un les nourrisse.
Ils ne savent pas prier par eux-mêmes, il
faut que quelqu’un prie pour eux. Ils ne
savent pas ce que c’est que de vivre en
s’appuyant sur Dieu, il faut toujours que
quelqu’un s’occupe d’eux. Prenez
garde de ne pas assister à des
réunions dans ce but, pour être
nourris spirituellement comme un bébé
qui reçoit son biberon de sa nourrice. Que
Dieu soit loué pour la prédication de
l’Évangile et pour la communion
fraternelle dont nous jouissons. Mais ne soyons pas
comme des bébés. Vous savez que
lorsqu’il y a un bébé dans une
maison, il faut que quelqu’un s’occupe de
lui.
Très souvent, la maman ne peut pas sortir
à cause de bébé, ou la bonne
doit rester à la maison pour garder
bébé, ou bien c’est la nourrice
qui doit s’en occuper, mais il faut toujours
quelqu’un pour s’occuper de
bébé. On ne peut pas le laisser seul.
Il y a des chrétiens qui sont comme des
bébés ; il faut que le pasteur
s’occupe d’eux continuellement, ils ont
toujours besoin d’être aidés. Au
lieu de devenir des hommes forts, ces
chrétiens restent des bébés.
Ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes et
ils ne peuvent pas. non plus aider les autres.
C’est exactement ce que nous voyons dans
l’épître aux Hébreux; nous
y lisons ceci : « Vous, en effet,
qui depuis longtemps devriez être des
maîtres, vous avez encore besoin qu’on
vous enseigne les première rudiments des
oracles de Dieu, vous en êtes venus à
avoir besoin de lait et non d’une nourriture
solide. ».
{Heb 5:12}
Qu’une personne nouvellement convertie
soit, au point de vue spirituel, comme un
bébé de quelques mois, qu’elle
ne sache pas encore ce qu’est le
péché, et qu’elle n’ait pas
encore obtenu : la victoire sur le
péché, cela n’a rien de
surprenant. Mais si, année après
année, cette personne reste dans le
même état, et qu’elle continue
à être vaincue par le
péché, c’est tout à fait
anormal. Rien ne peut empêcher un enfant de
grandir, sauf une grave maladie. Et si nous sommes
obligés de dire continuellement :
« Seigneur, je suis encore
charnel », alors nous sommes
obligés de dire : « Seigneur,
mon âme est malade ; elle a besoin
d’être guérie. »
Ce qui caractérise le chrétien
charnel, c’est, en second lieu, que le
péché domine sur lui. Quelle
preuve l’apôtre Paul donne-t-il
lorsqu’il dit que les chrétiens de
Corinthe sont des chrétiens charnels ?
Après avoir déclaré :
« Vous êtes encore
charnels », il ajoute :
« En effet, puisqu’il y a parmi vous
de la jalousie et des disputes,
n’êtes-vous pas
charnels ? » C’est absolument
évident. Vous agissez comme les autres
hommes ; vous n’agissez pas comme des
hommes transformés, renouvelés, qui
vivent avec la puissance du Saint-Esprit et dont le
coeur est rempli d’amour. Vous savez que le
Dieu qui nous aime habite dans la lumière,
et que l’amour est le plus grand commandement,
et que la Croix de Christ est la plus grande preuve
de l’amour de Dieu, et que le premier fruit de
l’Esprit, c’est l’amour.
L’Évangile de Jean tout entier proclame
l’amour de Dieu. Et quand des personnes
lâchent la bride à leur
animosité, à leur orgueil, à
leur envie et provoquent des querelles et des
divisions ; quand vous les entendez dire du
mal des autres ; quand un chrétien ne
peut pas pardonner à un de ses frères
qui lui a fait du tort ; quand une femme peut
dire, en parlant de sa voisine :
« Cette maudite femme ! »,
ou dire, en parlant d’une autre :
« Oh ! comme je la
déteste ! », tout cela ce
sont les fruits de l’esprit charnel.
Tout manque d’amour provient de la chair. Le
mot charnel est un dérivé du
mot chair. La chair est égoïste,
orgueilleuse et sans amour ; c’est
pourquoi tout péché contre
l’amour chrétien est une preuve que
celui qui le commet est encore charnel.
Vous dites : « J’ai
essayé de remporter la victoire, mais
j’ai échoué. » Je
désire vous faire comprendre qu’il est
inutile d’essayer de porter des fruits
spirituels, alors que vous êtes encore
charnels. Vous devez, d’abord être
remplis du Saint-Esprit. Alors l’esprit
charnel sera vaincu et vous marcherez dans
l’amour.
Et ceci n’est pas seulement vrai en ce
qui concerne les péchés contre
l’amour chrétien, mais en ce qui
concerne toutes sortes de péchés.
Prenez par exemple la mondanité, dont
quelqu’un a dit qu’elle avait
« englué
l’église » ; prenez
l’amour de l’argent ; prenez
l’amour du gain qui conduit tant de gens
à la poursuite de la richesse ; prenez
la recherche du luxe et du plaisir, et des
honneurs. Tout cela ne provient il pas de la
chair ? C’est ce qui satisfait la chair,
ce que le monde trouve désirable ;
c’est là qu’il trouve son plaisir.
Et si vous vivez comme les gens du monde,
c’est la preuve que l’esprit du monde est
en vous, et que vous êtes charnels. Car
l’état charnel est prouvé par la
puissance du péché.
Quelqu’un me demandait
dernièrement : « Que
pensez-vous du manque d’amour de la
prière ? » Il désirait
savoir comment on pouvait acquérir
l’amour de la communion avec Dieu. Je lui
dis : « Mon frère, vous ne
pouvez obtenir cet amour de la prière avant
d’avoir acquis la certitude qu’il ne peut
venir de la chair. »
La chair ne peut se plaire aux choses de
Dieu. C’est là que réside votre
difficulté. Il ne s’agit pas de dire ou
d’écrire dans votre journal :
« Je prends la résolution de prier
davantage. » Vous ne pouvez pas vous y
forcer. Mais que la hache tranche la racine de
l’arbre ; déracinez l’esprit
charnel. Mais comment peut-il être
déraciné ?
Vous ne pouvez pas le faire, mais laisse le
Saint-Esprit venir et condamner le
péché, et faire mourir la chair, et
le Saint-Esprit viendra en vous. Et alors vous
apprendrez à aimer la prière,
à aimer Dieu et à aimer votre
prochain, et vous serez rempli de l’esprit
d’humilité, vos pensées se
porteront vers les choses spirituelles et les
choses célestes. L’état charnel
est la racine de tous les péchés.
J’arrive maintenant au point suivant. Si
nous désirons connaître exactement en
quoi consiste cet état charnel, nous devons
faire bien attention au fait que
l’état charnel peut coexister avec
de grands dons spirituels.
Souvenez-vous qu’il existe une grande
différence entre les dons spirituels et les
grâces spirituelles. Beaucoup de gens ne
comprennent pas cela. Ainsi, parmi les Corinthiens,
il y avait des dons spirituels extraordinaires. Au
chapitre premier de la première
épître, Paul dit : « Je
rends à Dieu de continuelles actions de
grâces..., car en Lui vous avez
été comblés de toutes les
richesses qui concernent la parole et la
connaissance. » C’était
là une chose magnifique, pour laquelle il
fallait remercier Dieu. Et, dans la seconde
épître, Paul déclare :
« Comme vous excellez en toutes
choses..., faites en sorte d’exceller aussi
dans cette oeuvre de bienfaisance. ».
{2 Co 8:7} Au treizième
chapitre de la première épître,
voyez comment l’apôtre parle du don de
prophétie, et de la foi qui peut transporter
les montagnes, et de la science de tous les
mystères ;
mais il leur dit aussi que tout cela ne sert
de rien s’ils n’ont pas l’amour. Ils
se réjouissaient des dons qu’ils
possédaient, et ne recherchaient point
les grâces. Mais Paul leur montre
« une voie par
excellence » : apprendre à
aimer Dieu et à être humble.
L’amour est la plus grande chose, car
l’amour est semblable à Dieu.
Nous devons nous rappeler—et c’est
là une chose solennelle—qu’un
homme peut avoir le don de prophétie,
qu’un homme peut avoir du succès au
service de Dieu dans une sphère
particulière, et pourtant que par son esprit
de jugement, son orgueil et d’autres choses
encore, il peut donner la preuve que si ses dons
spirituels sont remarquables, il ne possède
pas les grâces spirituelles.
Prenons bien garde que Satan ne nous leurre
avec cette idée : « Mais je
travaille pour Dieu, et Dieu me bénit, et
les autres me considèrent, et je suis en
aide à bien des gens. »
Bien-aimés frères en Christ, le fait
qu’un homme charnel puisse posséder des
dons spirituels est une chose extrêmement
solennelle ; et l’homme le plus
zélé, celui qui remporte le plus de
succès dans l’oeuvre du Seigneur, peut
avoir à s’agenouiller devant Dieu et
à se poser cette question :
« Est-ce que moi-même,
malgré les dons que le Saint-Esprit m’a
accordés, je ne pèche pas par manque
d’humilité, ou d’amour, ou de
pureté, ou de
sainteté ? » Que Dieu nous
sonde et nous éprouve !
Considérons maintenant le point
suivant : l’état charnel
empêche l’homme de recevoir la
vérité spirituelle. Vous voyez
des centaines de chrétiens qui ont faim de
la parole de Dieu, ils l’écoutent avec
plaisir et ils disent : « Quelles
magnifiques vérités ! Quelles
belles doctrines! Comme ce prédicateur
expose bien
l’Évangile ! » Mais cela
ne les aide pas du tout ! Ou bien, cela les
aide pendant deux ou trois semaines, et ensuite la
bénédiction s’efface. Quelle en
est la raison ? Le mal est à la racine
même ; c’est l’état
charnel qui empêche la vérité
spirituelle de faire son oeuvre dans les
coeurs.
Je crains que dans nos églises nous ne
fassions souvent une terrible erreur. Nous
prêchons à des chrétiens
charnels, ce qui ne convient qu’à des
hommes spirituels, et ils trouvent cela admirable,
et ils en jouissent, et ils. disent :
« C’est magnifique ! Comme ce
prédicateur parle bien ! Quelle
connaissance profonde des vérités
évangéliques ! » Mais
leurs vies ne sont pas transformées ;
ils sont charnels, malgré
l’enseignement spirituel qu’ils
reçoivent. S’il y a une chose que nous
devions demander à Dieu, c’est
celle-ci : « Seigneur, fais que je
ne reçoive pas des enseignements spirituels
dans un esprit charnel. » La seule chose
qui puisse vous prouver que vous avez reçu
une bénédiction, c’est que vous
vous trouviez transporté de
l’état charnel à
l’état spirituel. Dieu désire
faire cette oeuvre en nous ; demandons-lui
donc de l’accomplir, croyons qu’il
l’accomplira.
Maintenant, une question très importante et
très solennelle se pose : Est-il
possible de passer de l’état charnel
à l’état spirituel ? Et
comment est-ce possible ?
Je crois qu’en premier lieu il est
nécessaire d’avoir une vision exacte de
la vie spirituelle et d’y croire. Le fond de
nos coeurs est tellement rempli
d’incrédulité, sans que nous
nous en rendions compte, que nous avons de la peine
à accepter l’idée que nous
pouvons devenir des hommes spirituels
immédiatement. Nous ne le croyons pas.
J’ai entendu un jour une histoire
très intéressante. Je parlais avec un
chrétien très
expérimenté au sujet de mon prochain
voyage en Angleterre et je lui dis :
« Dites-moi, quel est l’état
d’esprit des chrétiens en
Angleterre ? Vous avez travaillé parmi
eux et vous les connaissez bien ? »
Il me répondit : « Je crois
que la pire chose, parmi les chrétiens de ce
pays, c’est
l’incrédulité. »
Et il se mit à me raconter l’histoire
d’un jeune homme qui travaillait dans
l’oeuvre de Dieu en Angleterre. Ce jeune homme
possédait des dons remarquables et mon ami
ne pourrait comprendre pourquoi, avec de tels dons,
il n’obtenait pas davantage de
bénédictions. Tous deux
passèrent une journée entière
à chercher quel pouvait être
l’obstacle qui empêchait ce jeune homme
d’être béni, dans son travail
pour Dieu. Peu à peu, ils
découvrirent que le motif véritable
c’était
l’incrédulité. Ce jeune
homme ne croyait pas qu’il fût
possible d’avoir une vie consacrée. Il
n’avait pas la certitude que Dieu était
prêt à lui accorder la
bénédiction demandée. Ce
soir-là, ce jeune homme devait faire une
réunion. Mais son ami lui dit :
« Je ferai la réunion à
votre place. Rentrez chez vous et revenez me voir
demain matin à neuf heures. » Le
jeune homme revint le jour suivant, et ils
recommencèrent à parler ensemble et
à prier, et dans le cours : de la
journée, le jeune homme saisit ce que
c’était que de croire en la puissance
de Dieu pour une vie d’entière
consécration ; Dieu lui accorda la
bénédiction qu’il recherchait,
et par la suite son ministère fut dix fois
plus fécond qu’auparavant. Oh !
croyez que si vous êtes prêt à
recevoir cette bénédiction et si vous
désirez la recevoir, Dieu peut faire de vous
un homme spirituel. Essayez seulement ; tout
d’abord, tâchez d’avoir une claire
vision de ce qu’est la vie spirituelle.
En quoi consiste cette vision ? Vous savez que
l’Écriture parle de deux puissances de
vie, la chair et l’Esprit :
la chair, c’est-à-dire la vie sous la
puissance du péché ;
l’Esprit, c’est-à-dire la vie de
Dieu venant prendre la place de notre vie. Ce dont
nous avons besoin, et ce que la Bible nous dit,
c’est de donner notre vie tout entière,
de mourir avec Christ, de devenir comme rien et de
recevoir la vie de Christ et la vie de
l’Esprit qui agiront pour nous. Croyez que
cela peut être.
Vous dites : « C’est une chose
si haute, si sainte et si glorieuse, je ne crois
pas que je puisse
l’atteindre ! » Non, vous ne le
pouvez pas. Mais Dieu vous l’enverra.
Atteindre par vous-même, c’est un grand
danger ; vous ne pouvez y atteindre, mais si
vous croyez que Dieu désire, à cause
de son amour éternel, vous accorder du haut
du ciel, et d’une façon surnaturelle,
la puissance du Saint-Esprit, alors Dieu vous
accordera plus que tout ce que vous pouvez demander
ou penser.
Je crois qu’il est possible de vivre
chaque jour
conduit par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans la
Parole de Dieu, que Dieu répand son amour
dans nos coeurs par le Saint-Esprit. J’ai lu,
dans la Parole de Dieu, que tous ceux qui sont
conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de
Dieu. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que si
nous sommes nés de nouveau, nous marchons
par l’Esprit, ou dans l’Esprit. Chers
amis, c’est possible ; c’est
là la vie à laquelle Dieu nous
appelle, et pour laquelle Christ nous a
rachetés. Dès qu’il eut
versé son sang, Christ monta au ciel pour
envoyer le Saint-Esprit à son peuple.
Dès qu’il fut glorifié, Sa
première action fut de donner le
Saint-Esprit. Si vous croyez que le sang de Christ
vous purifie de tout péché, et que le
Christ glorifié a la puissance de
répandre le Saint-Esprit dans votre coeur,
vous avez fait le premier pas dans la bonne
direction.
Si misérable que vous puissiez vous
sentir, attachez-vous à Jésus. Il
peut vous remplir du Saint-Esprit, car Il vous a
donné ce commandement :
« Soyez remplis de
l’Esprit. »
En second lieu, ce n’est pas suffisant
d’avoir une vision exacte de cette vie
spirituelle qui doit être vécue ;
il est aussi très utile d’être
réellement convaincu de notre état
charnel. C’est là une leçon
difficile à apprendre, mais utile.
Il y a une grande différence—je
vous prie de le noter—entre les
péchés d’un inconverti et les
péchés d’un croyant. Un
inconverti doit avoir d’abord la conviction du
péché, et ensuite il doit confesser
son péché ; vous admettez tous
cela. Mais de quoi avez-vous été
convaincu tout d’abord ? De la grandeur
de votre péché, de
l’étendue de votre culpabilité
et du châtiment qui vous attendait. Mais
à ce moment-là vous n’avez pas
pensé aux péchés
intérieurs, aux péchés
spirituels. Vous ne saviez même pas que cela
existait. Dieu n’accorde pas toujours le
sentiment de cette sorte de culpabilité au
moment de la conversion. Comment donc peut-on
être délivré de ces deux
choses : les péchés les plus
secrets et les péchés
intérieurs ? Nous pouvons en être
délivrés de la façon
suivante : après notre conversion, le
Saint-Esprit nous montre notre état charnel,
et alors nous commençons à
gémir, à être honteux de cet
état charnel, et nous nous écrions,
comme l’apôtre Paul :
« Misérable que je suis ! Qui
me délivrera de ce corps de
mort ? » Nous commençons
alors à chercher qui peut nous venir en aide
et à nous demander :
« Où pourrai-je obtenir la
délivrance ? » Nous cherchons
à obtenir cette délivrance de
différentes manières, en luttant et
en prenant de bonnes résolutions ; mais
c’est seulement en nous jetant aux pieds de
Jésus que nous pouvons l’obtenir.
N’oubliez pas, si vous désirez devenir
un homme spirituel, si vous désirez
être rempli du Saint-Esprit, que cette oeuvre
ne peut être accomplie que par Dieu
lui-même. Dieu seul peut le faire.
Combien notre vie, nos prières, notre
prédication seraient différentes, si
la présence du Dieu saint qui remplit
l’Univers et l’Éternité
nous était
révélée ! Dans ce but,
Dieu veut nous amener à mourir à
nous-même. Quelqu’un me disait un
jour : « C’est terrible, cet
appel à mourir ! » Oui, ce
serait terrible, si vous aviez à le faire
par vos propres forces. Mais si vous vouliez
comprendre que Dieu a livré Jésus
à la mort, et que Dieu désire que
vous, deveniez une même plante avec Lui en Sa
mort, afin que vous puissiez être
délivré de la puissance maudite de la
chair. Oh ! croyez que c’est une
bénédiction d’être
entièrement brisé et plongé
dans le désespoir, afin d’apprendre
à se confier en Dieu seul.
Voilà le point auquel vous devez
arriver : « La chair prévaut
et triomphe en moi, et je ne puis la vaincre. O
Dieu, aie pitié de moi ! Seigneur,
viens à mon aide ! » Et Dieu
exaucera votre prière. Oh !
inclinez-vous devant Dieu et confessez-Lui votre
faiblesse.
Et maintenant, considérons le
troisième point : il faut croire
qu’on peut passer de l’état
charnel à l’état spirituel en
quelques instants. Les gens veulent
croître spirituellement et passer ainsi de
l’état charnel à
l’état spirituel, et ils ne peuvent y
parvenir. Ils recherchent les réunions et
les études bibliques, et pensent qu’ils
parviendront, par ce moyen, à croître
spirituellement et à passer de
l’état charnel à
l’état spirituel. L’état
charnel est un état maladif, et la
croissance ne peut venir qu’après la
guérison. Le chrétien charnel est un
bébé en Christ. C’est un enfant
de Dieu, Paul le dit, mais il est atteint
d’une terrible maladie qui
l’empêche de grandir. Comment la
guérison peut-elle venir ?
Elle ne peut venir que de Dieu, et Dieu
désire vous l’accorder
immédiatement.
D’autre part, sachez qu’un
chrétien qui devient un homme
spirituel n’a pas encore atteint la
maturité spirituelle. Il ne faut pas
attendre d’un nouveau veau converti, qui a
obtenu la plénitude du Saint-Esprit, ce
qu’on peut attendre d’un chrétien
d’expérience qui possède la
plénitude du Saint-Esprit depuis vingt ans.
Dans la vie spirituelle, il y a divers
degrés de croissance et de maturité.
Mais auparavant, il y a un pas à
faire : vous devez changer de position et, au
lieu de rester dans la vie charnelle, entrer
dans la vie spirituelle.
Remarquez la raison pour laquelle on emploie
ces deux expressions. Dans l’homme charnel, il
y a cependant une vie spirituelle ; mais vous
savez que les choses sont nommées
d’après ce qui constitue leur
caractère principal. Un objet peut
être employé à plusieurs
usages, mais on le nomme d’après son
usage principal. Une chose peut avoir plusieurs
caractéristiques, mais on la nomme
d’après la caractéristique la
plus frappante. Ainsi, Paul dit aux Corinthiens, en
d’autres termes : « Vous
n’êtes pas des hommes spirituels, mais
des hommes charnels, des enfants en Christ. En
effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie
et des disputes, n’êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas selon
l’homme ? »
Toutefois, l’homme spirituel n’a
pas encore atteint la perfection finale ; il
doit encore croître. Mais si vous
l’observez, vous voyez que ce qui est le plus
frappant, dans sa personne et sa conduite,
c’est qu’il est vraiment consacré
à Dieu. Il n’est pas parfait, mais
c’est un homme qui a pris une position juste
et qui a dit : « Seigneur, je me
suis donné à Toi pour être
conduit par Ton Esprit. Tu m’as accepté
et Tu m’as béni, et maintenant je suis
conduit par le Saint-Esprit. »
Emparons-nous de cette certitude que, avec
l’aide de Dieu, nous pouvons abandonner notre
position actuelle et prendre une nouvelle
position.
Un serviteur de Dieu visitait un malade
âgé de soixante-dix ans ; il lui
parla du sang de Christ et le malade lui
répondit : « Oh ! oui,
je sais que le sang de Jésus peut nous
sauver, et je sais que si Dieu ne nous pardonne
pas, nous ne pourrons pas entrer au
ciel. » Mais le pasteur voyait que le
vieillard n’avait pas du tout la conviction du
péché. Il répondait toujours
« oui », mais sans aucune
conviction. Le pasteur commençait à
désespérer. Il se mit à prier,
demandant à Dieu de l’aider à
faire comprendre à cet homme son état
de péché. Tout à coup, une
idée lui vint. Le soi de la chambre du
malade était’ couvert de sable ;
le pasteur traça une ligne sur le sol avec
sa canne ; d’un côté, il
écrivit les mots :
Péché—Mort—Enfer et, de
l’autre côté :
Christ—Vie—Ciel. Le : vieillard lui
demanda : « Que
faites-vous ? » Le pasteur
répondit : « Regardez.
Croyez-vous qu’une seule lettre d’un des
mots qui se trouvent à gauche de la ligne
puisse changer de place et passer par-dessus la
ligne ? —Bien sûr que
non. »
Alors le pasteur dit d’un ton
solennel : « Un pécheur ne
peut pas non plus passer du mauvais
côté au bon côté. Cette
ligne partage l’humanité en deux :
ceux qui sont sauvés sont ceux qui se
trouvent à droite, et ceux qui ne sont pas
sauvés sont ceux qui se trouvent à
gauche. Seul Christ peut nous faire passer du
côté gauche au côté
droit. De quel côté
êtes-vous ? »
Le malade ne répondit rien. Le pasteur pria
avec lui et rentra à la maison en demandant
à Dieu de bénir son message. Le
lendemain, il revint voir le malade et lui posa de
nouveau la question :
« De quel côté
êtes-vous ? » Le malade
soupira et répondit : « Du
mauvais côté. »
Mais peu de temps après il accepta
l’Évangile et se donna à
Christ.
J’aimerais pouvoir, de la même
façon, tracer une ligne sur le sol et
demander à ceux d’entre vous qui
croient que Dieu leur a donné Son
Saint-Esprit pour les conduire, et qui connaissent
la joie qu’apporte la plénitude du
Saint-Esprit, de se placer à droite de cette
ligne. Ensuite, je demanderais à ceux qui se
sentent encore charnels de se placer à
gauche et de dire : « O Dieu, je
dois confesser que ma vie chrétienne est en
grande partie une vie charnelle, et que je suis
sous la puissance de la chair. » Et
alors, je plaiderais avec ceux-là et je.
leur dirais qu’ils ne peuvent pas vaincre par
eux-mêmes la puissance de la chair, ni en
être délivrés par leurs propres
efforts, mais qu’il leur faut venir à
Christ pour être délivrés, car
Lui seul peut les faire entrer dans cette vie
nouvelle. Vous êtes à Christ et Christ
est à vous ; tout ce que vous avez
à faire est de vous confier en Lui, et Il
vous révélera la puissance de la
Croix et vous donnera la victoire sur la chair.
Jetez-vous aux pieds du Seigneur, confessez-Lui
votre péché et votre
incapacité. Et Il vous donnera la
délivrance. Nous arrivons maintenant au
dernier point.
Nous avons : vu, en premier lieu,
qu’il était nécessaire
d’avoir une claire vision de la vie
spirituelle ; en second lieu,
qu’il était nécessaire
d’être convaincu de notre état
charnel ; en troisième lieu,
qu’il n’y avait qu’un pas
à faire pour passer de l’état
charnel à l’état
spirituel ; et maintenant, nous arrivons
au dernier point : il est nécessaire
de faire le pas décisif en croyant ‘que
Christ a le pouvoir de nous garder. Ce
n’est pas une simple perspective, ce
n’est pas une consécration que nous
pouvons obtenir par nos propres forces, ce
n’est pas une expérience que nous
pouvons faire par la puissance de notre
volonté. Non. Tous ces
éléments peuvent être
présents, mais le principal, c’est de
regarder à Christ et de croire qu’il a
la puissance de nous garder demain,
après-demain, toujours ; nous devons
avoir la vie de Dieu en nous. Nous avons besoin
d’une vie qui peut résister à
toutes les tentations, une vie qui ne durera pas
seulement jusqu’à la prochaine
« réunion de
consécration », mais qui durera
jusqu’à la mort. Nous voulons, par la
grâce de Dieu, faire l’expérience
de ce que la Toute-Puissance de Christ habitant en
nous peut accomplir, et de tout ce que Dieu peut
faire par nous.
Dieu attend, Christ attend, le Saint-Esprit
attend. Ne voyez-vous pas en quoi vous avez eu
tort, et pourquoi vous avez erré si
longtemps dans le désert ? Ne
voyez-vous pas le bon pays, le pays de la promesse,
où Dieu veut vous introduire, vous garder et
vous bénir ? Rappelez-vous
l’histoire de Josué et Caleb et des
espions envoyés à Canaan. Dix des
espions dirent, au retour : Nous ne pourrons
pas vaincre ces gens-là. Mais Caleb et
Josué dirent : Nous les vaincrons, car
Dieu l’a promis. Saisissez aujourd’hui
les promesses de Dieu. Écoutez Sa
Parole : « La loi de l’Esprit
de vie en Jésus-Christ m’a affranchi,
de la loi du, péché et de la
mort. ».
{Ro 8:2} Emparez-vous de cette
promesse et demandez à Dieu d’accomplir
en vous par Son Saint-Esprit ce qu’il a
offert.
Approchez-vous de Dieu maintenant. Ne vous
inquiétez pas de ne rien éprouver,
aucune sensation, aucune excitation, aucune
illumination. Venez et appuyez-vous sur la Parole
de Dieu, de l’Éternel.
Dieu a promis, comme Père,
d’accorder le Saint-Esprit à chacun de
ses enfants affamés
{Luc 11:11-13} . Comment ne vous
le donnerait-Il pas ? Comment ne donnerait-Il
pas le Saint-Esprit à ceux qui le lui
demandent : ? Comment
n’accomplirait-Il pas Sa promesse ? Aussi
vrai que Christ fut donné pour vous sur le
calvaire; aussi vrai que vous avez cru à la
puissance du sang de Christ, le Saint-Esprit a
été donné pour vous et moi.
Ouvrez vos coeurs et soyez « remplis du
Saint-Esprit ». Venez, et croyez que le
sang de Christ peut vous purifier. Confessez votre
état charnel et vous serez lavés par
le Sang ; puis, confiez-vous dans le Christ
vivant pour recevoir la bénédiction
du Saint-Esprit.
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