Contes du
Dimanche
Récits
allégoriques
Le ver luisant.
I
st-il rien de plus hideux qu'un ver de
terre ? Ce mot symbolise la corruption du
sépulcre, il exprime le dernier degré
de la faiblesse et de l'indignité.
L'autre soir, cependant, par une belle
nuit d'août, j'ai vu scintiller dans une
touffe d'herbe, au pied des grands arbres noirs,
une petite lampe phosphorescente. Rien ne saurait
rendre l'éclat particulier qu'elle
projetait ; cette lumière n'avait rien
de terrestre, on eût dit une émeraude
animée. Nous nous penchâmes,
c'était un ver luisant.
Placé sur notre main, il ne
s'éteignit point : il répandait
jusqu'à un mètre ou deux une
clarté très appréciable dans
les ténèbres de la forêt.
Finalement, après l'avoir admiré,
nous le déposâmes au
bord de la route, où il
continua de luire : « Remets la
mouche à feu dans le buisson où tu
l'as prise, » dit le proverbe
indien.
Le lecteur s'étonnera
peut-être que j'offre un pareil sujet
à ses réflexions. Des vers luisants,
qui n'en a vu ? Voilà bien un grand
miracle, en vérité !
Oui, c'est un grand miracle, si vous
donnez à ce mot son vrai sens, car c'est un
signe de la puissance et de la bonté du Dieu
créateur. Dans le ver luisant, dans la
mouche à feu, éclate la
vérité des paroles
évangéliques : « Dieu
élève ce qui est
abaissé ; il fait grâce aux
humbles, il se sert des faibles pour humilier les
forts. »
II
Par les nuits voilées, l'Indien
d'Amérique se sert de ces insectes lumineux
pour éclairer sa route. Au Mexique, dit-on,
les grandes dames, dédaigneuses des
vulgaires diamants, ornent leur chevelure
d'insectes phosphorescents emprisonnés dans
une gaze transparente ; on assure que l'effet
produit par ces joyaux vivants est prestigieux.
Ainsi, l'être le plus infime éclaire
l'homme sur sa route, pare la femme pour les
fêtes mondaines ; et ni l'un ni l'autre,
peut-être, ne voient quel soufflet
reçoit leur orgueil ou leur vanité
....
Quel encouragement pour ceux de nous qui
se sentent peu de chose, et se demandent à
quoi ils sont utiles dans la vie !
Le ver de terre devient
étoile ; et vous, mon frère,
pourquoi n'auriez-vous pas aussi votre
rayonnement ? Croyez-moi, tous les êtres
ont leur minute de beauté, de
fécondité, de gloire ; il leur
suffit d'obéir aux lois de leur vraie
nature. Votre heure viendra, si vous vous soumettez
à la loi de Dieu, et cette heure sera
éternelle : « Ceux qui en
auront amené plusieurs à la justice
brilleront comme des étoiles à
toujours et à
perpétuité. »
Impossible de ne pas se rappeler l'exclamation
douloureuse du Messie, dans le psaume
prophétique : « Mais moi, je
suis un ver, et non point un homme. »
À quel moment parle-t-il ainsi ? C'est
au moment où il est rejeté par le
peuple, cloué sur la croix,
écrasé par la souffrance .... Et
c'est justement alors qu'il devient la
Lumière du monde, Lumière dont
l'éclat va grandissant, et atteint aux
extrémités de la terre ....
La clarté qu'émet le ver
luisant laisse dans l'ombre son pauvre corps
informe et incolore. Vous ne voyez pas d'où
elle émane ; il faut vous pencher,
prendre la chose en main, pour voir enfin la petite
masse noire d'où jaillit cette
phosphorescence. L'astronomie nous apprend
qu'à l'autre extrémité des
choses créées, le soleil, ce corps
infiniment grand, ressemble au ver infiniment
petit : il se compose d'un globe
ténébreux entouré d'un
vêtement de flamme. En haut comme en bas,
c'est la même leçon :
d'effacement et d'humilité.
La lumière du ver luisant est
émise du dedans au dehors, il ne l'emprunte
pas à son milieu ; au contraire, il ne
luit que lorsque tout est noir. D'où vient
cette splendeur royale au pauvre ver couleur de
glaise ? Non, certes, de la matière
dont il se nourrit ! Pourtant, cette
lumière n'est point fantastique ; elle
est bien matérielle ; mais d'une
matière impondérable, que les
instruments les plus délicats ne peuvent ni
peser, ni analyser ; matière
sublimisée par un procédé qui
est le secret de Dieu seul, en sorte que le ver
aussi pourrait dire : « Je brille,
non pas moi pourtant, mais la lumière de
Dieu qui rayonne de moi. »
Le Dieu qui tire ainsi sa gloire d'un
ver de terre, et transforme sous nos yeux,
dès ce monde imparfait, la matière la
plus vile en substance
éthérée, ce même Dieu,
par sa Parole qui « vit et demeure
éternellement, » et qui est
« la vie et la lumière des
hommes, » principe de toute naissance et
de toute renaissance, ce Dieu, dis-je, peut
transformer, dès ce monde, la plus
misérable des créatures humaines en
un être de beauté céleste. Il
l'a fait par son Évangile, où
éclate la splendeur du Christ en son
abaissement : Zachée le péager,
la femme samaritaine, Madeleine, le larron
converti, le bourreau Saul de Tarse et tant
d'autres, que furent-ils ? Des vers brillant
par la grâce de Dieu ! Et le croyant qui
lit ces lignes, comme celui qui les écrit,
n'ont-ils pas été transformés
par la grâce, qui sans anéantir encore
le vieil homme, l'enveloppe pourtant, et le fait
disparaître sous un vêtement de
lumière ?
Un mot, maintenant, à l'adresse de ceux
qui n'ont pas encore cru au
Crucifié :
Vous ne sauriez pas distinguer en plein
jour le ver qui brillera ce soir du ver qui ne
brillera jamais : car tous ne sont pas
lumineux, et la lumière est leur seule
différence. Ainsi, dans la vie ordinaire, on
ne distingue pas toujours le vrai
chrétien du formaliste, l'homme
régénéré de
l'honnête homme
irrégénéré. Mais vienne
la nuit, je veux dire le deuil, la maladie, la
mort : alors parait la beauté de la vie
chrétienne.
Vers de terre les uns et les autres, de
quelle famille sommes-nous ? De ceux qui
luisent et brilleront éternellement, ou de
ceux qui sont ténébreux et le seront
toujours ? C'est de nous que cela
dépend : un regard vers Jésus,
un regard de foi, de repentance et d'amour, et
voilà le grand miracle accompli.
Cette conversion merveilleuse n'est pas
le dernier mot de la grâce :
l'Écriture nous apprend qu'un jour la
substance même de nos corps sera
transmuée, deviendra lumineuse et diaphane,
pareille au corps du Christ montant au ciel aux
yeux de ses disciples, ou à ceux de
Moïse ou d'Elie sur la montagne de la
transfiguration .... Impossible ? Qu'y a-t-il
donc de plus incroyable dans cette promesse, que
dans le fait du ver qui, chaque soir, en
été, se fait une robe de
feu ?
Une dernière
remarque :
Le ver de terre devient lumineux, en
vertu de la loi sublime de
l'amour. La nature a voulu illuminer ainsi la
fête nuptiale du pauvre insecte ;
à d'autres êtres chétifs
(certaines fourmis, par exemple) elle donne des
ailes à ce moment sacré ....
Et c'est aussi l'amour, - mais combien
supérieur à celui qui n'est qu'un
instinct de la nature, - qui transforme
l'être humain comme je viens de le dire.
Quand l'amour qui brille au Calvaire s'allume en
nous, nous sommes créés de nouveau,
à l'image de Dieu, pour les bonnes oeuvres.
Et cet amour-là dure plus d'une heure, plus
d'un été, plus que la vie
présente : car il est la vie
éternelle.
Le fleuve.
n enfant de sept à huit ans habitait
avec son père, veuf, ivrogne et brutal, le
quartier de la place Maubert, à Paris.
L'homme partait de bonne heure, laissant à
l'enfant, pour sa journée, une croûte
de pain et la clé des champs, si l'on peut
employer cet euphémisme pour désigner
les rues noires de ce vieux quartier.
Aussi le petit garçon ne
bornait-il pas son vagabondage à ces tristes
rues. Le lieu qu'il fréquentait de
préférence, c'était le bord de
la Seine. Il descendait sur les bas-ports et, en
temps de pluie ou de grand soleil, s'asseyait sous
les ponts. D'humeur bizarre, un peu sauvage,
curieux et réfléchi, il était
intrigué par le fleuve.
Ce boulevard qui marche, immuable dans
sa constante mobilité, ces flots aux
couleurs changeantes, dont la voix ne se tait
jamais, d'où venaient-ils, où
allaient-ils ? Il suivait du regard les remous
qui se forment incessamment à la surface de
l'eau, les petites épaves que la Seine
charrie toujours, et il se perdait dans ses
pensées.
Sa raison ne lui offrait aucune
hypothèse satisfaisante. Il savait comment
on perce une rue, comment on plante des
arbres ; cela, ce sont des hommes qui le font.
Mais il n'avait jamais vu qu'on portât de
l'eau à la Seine. Et cependant, elle coulait
toujours, même quand il ne pleuvait
pas !
- Dis donc, Victor, demanda-t-il un jour
à un camarade qui allait à la
laïque, dis-moi d'où vient la
Seine ?
- C'te bêtise !
répondit l'oracle ; de Bercy donc!
(1)
- Et où va-t-elle ?
- Tu vois bien que c'est à
Auteuil, puisque c'est écrit sur les
bateaux-omnibus !
- Qui l'a faite ?
- Ça, par exemple, tu m'en
demandes trop. Ce n'est pas moi, pour
sûr ! Elle a toujours existé et
elle existera toujours.
Victor n'en dit pas davantage. «
Bercy, Auteuil! se dit l'enfant. Ce ne doit pas
être loin. Il faudra que j'aille voir.
»
Le petit garçon se dirigea donc
vers Bercy. Il y arriva, après une longue
marche; mais, hélas! parvenu aux
fortifications, il vit la Seine aussi large, aussi
placide, aussi mystérieuse que jamais. Aussi
loin que ses yeux pouvaient voir, elle
s'étendait, brillante au soleil.
Il revint tristement sur ses pas,
toujours absorbé par le grand
problème. Le lendemain matin, il partit pour
Auteuil.
Sa route fut plus longue encore, et
cette fois il n'était pas soutenu par
l'espérance. Aussi ne fut-il pas surpris
lorsque, arrivé au viaduc du Point-du-jour,
il vit que le fleuve ne s'arrêtait pas. Mais
sa tristesse s'en augmenta. Il s'assit sur le quai,
et la fatigue, la faim, le désappointement
surtout, amenèrent des larmes dans ses
yeux.
Un bon bourgeois, qui cherchait un
emplacement convenable pour s'y installer avec sa
ligne, qu'il tenait à la main, et un livre
qui sortait de sa poche, vit les
larmes du pauvre petit. Il s'approcha, lui parla
avec bonté, l'interrogea. L'enfant, d'abord,
avait honte de sa tristesse ; il avait peur
qu'on ne se moquât de lui. Cependant, il
finit par tout raconter au brave homme.
« Pauvre enfant ! dit
celui-ci quand l'histoire fut finie. Tu veux
savoir.... tu as raison et tu es plus sage que ceux
qui se moquent de toi. Et bien,
écoute ! Plus loin que Bercy, plus loin
que Charenton, si loin qu'il faudrait des semaines
à tes petites jambes pour t'y porter, il y a
des montagnes plus hautes que la butte Montmartre
et que les coteaux de Meudon qui sont devant nous.
C'est là que la Seine a sa source. Elle
jaillit avec une grande force, quoiqu'elle ne soit
d'abord qu'un grand ruisseau qui peu à peu
augmente, parce que d'autres ruisseaux viennent se
joindre au premier. Elle descend dans la plaine,
arrose des champs, des villes, reçoit de
larges rivières, arrive enfin à
Paris.
- Et avant de sortir de terre, où
était l'eau ?
- Au ciel, mon enfant.
- Au ciel ?
- Oui, je t'expliquerai cela tout
à l'heure. Maintenant, regarde la Seine.
Elle quitte Paris plus sale qu'elle n'y est
venue ; mais les souillures qu'elle emporte,
elle les déposera en route. Elle marche
ainsi longtemps, longtemps, arrose d'autres villes,
d'autres campagnes,
jusqu'à ce qu'enfin, près d'une ville
qu'on nomme le Hâvre, tu ne la
reconnaîtrais plus. Elle est si large qu'on
voit à peine ses bords, et son eau devient
salée.
Le petit homme ouvrait de grands
yeux.
« C'est là que s'ouvre
un bassin immense dont on ne peut se faire une
idée. On l'appelle la mer. Il est si grand
que de grands bateaux y voguent pendant des mois
entiers sans voir les rives, et si profond que les
plus hautes montagnes y disparaîtraient sous
les flots. Ses eaux sont salées, sans quoi
elles se corrompraient. C'est Dieu qui l'a voulu
ainsi. Là se jettent tous les fleuves du
monde.
- Et la mer n'est jamais trop
pleine ?
- Non, car il y a une multitude de
porteurs d'eau qui y puisent sans cesse pour aller
alimenter les sources des rivières.
- Des porteurs d'eau !
s'écria le petit garçon. J'en
connais ; il y en a dans notre maison.
- Ah ! mais ce n'est pas de
ceux-là que je veux parler. Regarde au
ciel.... vois-tu ces nuages ? C'est eux qui
vont chercher l'eau à la mer ; ils sont
tout entiers formés d'eau qui voyage et va,
poussée par le vent, portée par
l'air, se déverser en pluie sur les plaines
et les montagnes pour revenir à la mer sous
forme de ruisseaux et de fleuves.
L'enfant ouvrait tout grands ses yeux et
ses oreilles. Il était
confondu. Il ne comprenait certes pas ce qu'on lui
disait ; pourtant il avait confiance. On
n'invente pas des choses pareilles.
- Et qui donc a fait tout cela ?
Qui a creusé la mer ? Qui a dit
à l'eau de couler ? Qui fait courir les
nuages ?
Le vieux monsieur se découvrit,
et, lui montrant le ciel :
- C'est Dieu, mon enfant.
Alors, d'une voix très douce et
d'un ton recueilli, le vieillard
révéla au petit païen de Paris
le mystère des mystères. Il lui parla
de Celui qui a fait toutes choses, et qui
était avant qu'elles fussent. Il lui parla
de Lui comme d'un Père. Et quand ils se
quittèrent (non sans se donner un autre
rendez-vous), l'enfant sentit qu'il était
entré dans un autre domaine ; qu'il
était environné d'un monde au milieu
duquel il avait marché sans le voir ;
la voix des flots mystérieux et changeants
avait désormais un sens pour lui.
Lecteur, vous ressemblez à cet
enfant dont l'ignorance vous fait sourire. Vous
êtes vous-même un fleuve
mystérieux qui passe à travers le
monde sans que vous puissiez savoir son origine et
sa fin.
Vous consultez les philosophes, ils vous
répondent : « La vie commence
au berceau et finit à la tombe. »
Réponse digne de la Palisse et qui n'est pas
plus vraie pour cela. Non plus que celle-ci, qui
fut un temps si populaire : « La vie
est un produit de la matière. »
Oui, comme les sources sont un produit du
sol.
Mais de même que l'eau qui sort de
la terre vient du ciel, de même toute vie
vient de Dieu. On ne trouvera jamais de
réponse plus rationnelle que
celle-là.
À quoi aboutit notre
vie ?
Dire qu'elle finit à la mort,
c'est dire une absurdité. Le mot de mort est
un vocable dont nous couvrons notre
ignorance.
La mer, ce grand sépulcre, ne
retient pas ses flots : ils
s'élèvent sans cesse, attirés
par le soleil, dans une glorieuse
résurrection. Ainsi les profondeurs
amères de la mort ne sauraient nous retenir
captifs : après avoir été
dépouillés des souillures qu'ici-bas
nous traînons après nous, nous
remonterons vers Dieu, notre source.
Ah la souillure, voilà la cause
de notre ignorance ! Des eaux noires ne
reflètent la lumière
qu'imparfaitement ; des coeurs impurs ne
peuvent connaître la vérité.
Qui purifiera nos coeurs, qui dégagera le
divin qui dort en chacun de nous ?
Quand le soleil parait flots
agités de la mer, ou sur les eaux stagnantes
des marais, on voit un brouillard léger
s'élever au-dessus d'elles. Le soleil, ce
grand chimiste, transforme ces eaux lourdes ou
boueuses en un nuage blanc et pur qui s'irise
à ses rayons et décompose sa
lumière. Tout ce qui ne peut monter reste
dans les bas-fonds ; mais on voit
s'élever dans les régions sereines,
pour redescendre plus loin en bienfaisante
rosée, l'eau pure que le soleil a
retirée du bourbier ou de
l'abîme.
Ainsi s'est levé sur nos
âmes le Soleil de justice et d'amour,
Jésus-Christ, Dieu
révélé en chair. De la croix
où il rayonne, il appelle à Lui les
coeurs souillés, les âmes mortes.
C'est de là qu'il attire tout ce qui est
fatigué du péché, alourdi par
le mal, touché par le remords. Il transforme
quiconque le regarde. Cette goutte de rosée
dont parle le poète :
Perle avant de tomber et fange
après sa chute, (toute poésie
humaine, hélas ! s'arrête
là), redevient une perle divine quand la
grâce de Dieu a brillé sur la fange.
Que de vies flétries par le crime sont
devenues heureuses et utiles par cette
rénovation ! L'innombrable multitude
des pécheresses repentantes et des
péagers convertis forme autour du Christ
une auréole, une
nuée lumineuse où se reflètent
ses perfections.
« Regardez à Lui, vous
tous les bouts de la terre, et soyez
sauvés. »
Le fleuve peut encore nous enseigner
quelque chose : c'est que nul de nous ne vit
pour soi-même.
La Seine passe au milieu de Paris,
mystérieuse étrangère,
reflétant bien plus l'azur ou les
étoiles que ce qui se voit sur ses bords.
Elle a sa vie solitaire, indépendante ;
elle n'est pas gouvernée en ses fluctuations
par M. le préfet de police. Sa voix, qu'on
n'entend bien que quand les autres se taisent,
semble dire : « Je marche et nul ne
me retiendra ! » Pourtant elle est
le plus utile et le plus sillonné de nos
boulevards ; elle arrose nos rues, elle
emporte au loin nos souillures.
Ainsi le vrai chrétien passe
à travers le monde, étranger et
voyageur, reflétant bien plus le ciel que la
terre, et rien ne l'arrête ici-bas : il
a sa pente naturelle, il faut qu'il aille vers son
Dieu ! Cependant, il est le plus utile
serviteur de l'humanité, qui ne vivrait pas
sans lui.
Le chrétien est cela, parce que
Jésus-Christ l'a été, l'est
encore, le sera jusqu'à la fin. La vie, la
Parole, l'Esprit, l'Eglise
de
Jésus-Christ, voilà le fleuve qui
purifie la terre, embellit ce pauvre monde !
Que cette parole disparaisse, que cet Esprit se
retire, et l'humanité mourra
bientôt ; la terre ne sera plus qu'un
aride désert. Heureux qui rencontre ce
fleuve sur son chemin ! Heureux qui s'y penche
pour y laver son âme ! Heureux qui vit
paisible sur ses bords !
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