LE VRAI BONHEUR
MORT DE QUELQUES PAÏENS
CONVERTIS
La vraie religion est la même dans tous
les pays, et son action sur les coeurs et sur la
vie est aussi partout la même. Elle habite
chez les noirs comme chez les blancs, et partout
elle porte les mêmes fruits. Cette
vérité se montre d'une manière
très frappante chez ceux qui ont
été arrachés aux
ténèbres et à l'avilissement
des superstitions païennes, pour être
amenés dans le royaume du Fils
bien-aimé de Dieu. Ils
ont soutenu les mêmes combats,
manifesté le même esprit et obtenu les
mêmes secours que ceux qui, dès leur
enfance, ont été sous l'influence de
l'Évangile.
Lentje était une femme Caffre,
appartenant aux peuplades sauvages du sud de
l'Afrique. Elle était remarquable par
l'intégrité de sa vie et par
l'assiduité et la ferveur qu'elle mettait
à prier. Dans sa dernière maladie,
elle restait presque nuit et jour en prières
et en communion avec Christ. Un matin, elle envoya
chercher le docteur Vanderkemp, le priant de faire
ses amitiés à tout le peuple de Dieu.
Ensuite elle lui demanda de la mettre en plein air,
et quand elle fut dehors, elle dit :
« Maintenant, je vais à mon
Dieu ; » et elle expira.
Le récit suivant des dernières
heures d'un autre africain a été
donné par une dame qui fut elle-même
témoin de ses souffrances et de ses joies.
C'était une négresse esclave à
Antigoa:
» Nous la visitions souvent et nous la
trouvions toujours joyeuse ; sa bouche ne
faisait entendre que des
bénédictions. Elle ne pouvait pas,
disait-elle, oublier son Dieu, puisque ce Dieu ne
l'avait pas oubliée ; elle était
couchée sur ce lit et il y
était descendu. Elle
voulait décrire par là la communion
dont elle jouissait avec son Dieu et Sauveur. Elle
nous dit que si c'était la volonté de
Jésus Massa (maître) de
l'appeler le lendemain, elle serait contente d'y
aller, et que s'il voulait l'épargner encore
un peu, elle serait disposée à
rester.
» Une autre fois, je lui demandai
comment elle allait ; elle me répondit,
qu'elle ne le savait pas, mais que Celui qui avait
fait l'âme et le corps le savait, et qu'il
savait aussi quel était le moment convenable
pour l'appeler à lui. Elle me remercia des
remèdes que je lui offrais, et nous exprima
le désir d'avoir quelque chose que nous lui
donnâmes : Jésus Massa vous le
rendra tout, dit-elle en le recevant.
» Dans une autre visite, elle nous dit
que Dieu la soulageait un peu et qu'elle l'en
remerciait ; qu'il viendrait bientôt, au
temps convenable, et qu'alors elle, l'en
remercierait encore.
» Comme on lui demandait si elle
n'aimait pas Jésus Massa, elle fit une
exclamation de surprise et nous dit que, pendant
les dernières années de sa vie, elle
avait l'habitude d'aller dans différentes
plantations pour y entendre la parole de la vie
éternelle ; en rentrant, quoique
fatiguée par les travaux
de la journée, au lien de nourrir son corps,
elle se mettait à la recherche de ce pain
vivifiant qui demeure jusque dans la vie
éternelle. Le soir, elle dit :
« Jésus Massa vient toujours plus
près de moi. »
» Le lendemain au soir, elle
était si faible qu'elle s'aperçut
à peine de notre arrivée. Au bout
d'un moment cependant, elle s'efforça de
parler, et nous dit qu'elle souffrait de la
tête aux pieds ; que personne ne l'avait
battue, que personne ne l'avait fouettée,
mais que Jésus Massa avait envoyé
douleur et qu'elle l'en remerciait :
« Un jour ajouta-t-elle, quand il le
trouvera bon, il viendra et
l'enlèvera. »
» Elle languit ainsi quelque temps dans
la souffrance ; mais la prière et la
louange sortaient continuellement de ses
lèvres. En proie aux plus vives douleurs,
elle disait que son Sauveur lui donnerait du repos,
s'il le trouvait bon, et que s'il ne lui en donnait
pas en ce moment, il lui en donnerait
là-haut, dans le ciel. Cette humble
chrétienne s'endormit ainsi dans le sein de
Jésus. »
Le récit suivant montre, chez une autre
négresse convertie, une foi si ferme, une
espérance si
complète de
l'immortalité, que le lecteur
chrétien peut être conduit à
s'écrier ; « Que ma fin soit
semblable à celle de cette pauvre
esclave ! »
Une pauvre négresse, nommée
Agnès Morris, fit prier instamment Mme
Thwaites, qui demeurait à Antigoa, de venir
la visiter. Elle était dans la
dernière période d'une hydropisie.
Cette pauvre créature était de la
dernière classe des esclaves, ne
possédait qu'une hutte et quelques hardes.
Quand Mme Thwaites lui fit sa dernière
visite, elle lui dit : « Madame,
vous venir ! ma langue elle ne pouvoir pas
dire ce que Jésus faire pour moi. Moi
appeler mon Sauveur jour et nuit, et lui venir, lui
consoler moi ici. » Mme Thwaites lui
demanda si elle était sûre d'aller au
ciel après sa mort. Elle répondit -
« Oui, moi sûre ; moi voir le
chemin clair et briller devant moi. »
Elle leva les yeux d'un air joyeux et dit :
« Si dans ce moment Jésus vouloir
prendre moi à lui, moi
prête. » Elle écouta le
chant de quelques cantiques avec beaucoup de joie,
et répétant les paroles de l'un
d'eux, elle s'écria : « Pour
moi, pour moi, pauvre pécheresse, quelle
gloire ! » Puis, levant vers le ciel
ses mains enflées, elle ajouta :
« Quelle gloire, quelle gloire ! -
Pourquoi toi pleurer ? dit-elle à sa
fille ; pas pleurer, suivre Jésus, lui
vouloir prendre soin de
toi ; » et se tournant vers Mme
Thwaites : « Madame, montrez-lui le
chemin. » Elle dit encore beaucoup
d'autres choses semblables au grand
étonnement de tous ceux qui l'entendaient.
Elle continua à prier et à louer Dieu
jusqu'à son dernier moment. Cette pauvre
femme était privée des biens de la
terre ; son lit était une planche
couverte de quelques feuilles de plantain. Combien
n'y aura-t-il pas de ces personnes
méprisées sur la terre, qui seront
transportées dans la gloire du ciel !
SAUMAISE.
Saumaise était un homme doué d'une
érudition extraordinaire ; sa
réputation était
trés-répandue en Europe, et partout
on désirait de le voir. Mais vers la fin de
sa vie, il reconnut qu'il s'était
engagé trop profondément dans les
études littéraires.
« Oh ! disait-il, j'ai perdu une
immense portion de temps, de ce temps qui est la
chose la plus précieuse au monde. Si j'avais
à vivre encore une année, je la
passerais à étudier les psaumes de
David et les épîtres de saint Paul.
Oh ! messieurs, dit-il à ceux qui
l'entouraient, pensez moins au monde et davantage
à Dieu. La crainte de l'Éternel est
la sagesse, et se
détourner du mal c'est
l'intelligence
(Job,
XXVIII. 28). »
COLLINS.
Ce célèbre poète anglais,
dans la dernière partie de sa vie terrestre,
laissa de côté toute autre
étude, et ne voyagea plus qu'avec un
Nouveau-Testament anglais, pareil à
ceux que les enfants portent à
l'école. Un de ses amis l'ouvrit un jour,
curieux de voir quel livre portait un homme de
lettres. Collins lui dit : Je n'ai
qu'un livre, mais c'est le
meilleur. »
JOSEPH
PRIESTLEY.
J. Priestley est célèbre, comme
étant le grand avocat de ce qu'on a
appelé l'Unitarianisme. Quoiqu'il
fût doué d'un caractère
aimable, il montrait peu de respect pour les
saintes Écritures. Il marcha d'erreur en
erreur, jusqu'à ce qu'il eut rejeté
tout ce que l'Évangile contient de plus
précieux. Au lieu d'entretenir dans son
coeur des sentiments d'humilité et de
respect, il fut sage à ses propres yeux et
se montra décidé à croire que
l'adorable Jésus n'était qu'un homme.
Cela résulte évidement de la lecture
de ses écrits.
Au commencement de l'année 1804, sa
santé déclina rapidement ; son
fils dit que, dans ses derniers moments , il montra
beaucoup de sécurité et de joie. Mais
cette joie n'était pas celle que produit la
connaissance de l'amour de Jésus qui
surpasse toute intelligence. L'espèce de
consolation qu'il éprouva sur son lit de
mort nous paraît bien étrange, et si
son fils ne l'avait lui-même racontée,
nous croirions que le récit en a
été inventé par un ennemi du
socinianisme, pour jeter de l'odieux sur ce funeste
système.
« Le samedi (5 février),
raconte son fils, il se trouva beaucoup plus
faible. Il me parla quelque temps de l'avantage
qu'il avait retiré de la lecture
journalière de l'Écriture sainte, et
m'exhorta à faire de même, disant que
j'y trouverais une source de pures jouissances.. Il
prit ensuite, au chevet de son lit, une brochure
sur la durée des peines à
venir, et me la donnant : « Tu
auras, me dit-il, de la joie à la lire. Elle
contient mes sentiments qui te soutiendront dans
les circonstances les plus pénibles, comme
ils m'ont soutenu. Nous nous retrouverons tous
finalement ; nous n'avons besoin que de
différents degrés de purification,
appropriés à nos divers
tempéraments, pour nous préparer au
bonheur final. »
Est-il bien possible qu'une pareille
doctrine soit considérée comme un
soutien dans les circonstances les plus
pénibles, et cela par un homme qui
s'efforça toute sa vie de réformer ce
qu'il appelait les corruptions du
christianisme ? Croire que, s'il allait en
enfer, il n'y resterait qu'un certain temps !
Ah ! socinianisme, est-ce là toute la
consolation que tu donnes à l'âme
angoissée dans le poids de l'affliction ou
sur un lit de mort ? N'as-tu pu inspirer
à ton disciple quelque chose de
meilleur ? Alors que mon âme soit avec
ceux qu'il eût appelé des
idolâtres, dont l'espérance repose sur
le sacrifice expiatoire de l'Agneau immolé,
et qui ont quitté ce monde avec la douce
certitude qu'ils seront avec le Seigneur,
dès qu'ils seront séparés de
leurs corps.
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