Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE VRAI BONHEUR



JAMES HERVEY. - (1758).

James Hervey, chrétien éminent et zélé ministre, naquit en 1713, à Hardingstone, près de Northampton, en Angleterre. Il ressentit de bonne heure l'importance de la religion, mais il ne fut, éclairé que plus tard sur sa véritable nature - « La lumière, disait-il, ne fut pas instantanée, elle ne rejaillit pas sur mon âme, mais elle se leva comme l'aurore. - Maintenant, disait-il encore, si j'avais toutes les bonnes oeuvres des saints et des martyrs, et si je pouvais les regarder comme miennes, je les abandonnerais toutes pour gagner Christ. »

Dès que l'Esprit de vérité eut relui dans son coeur, toute sa joie fut de parler aux autres des gloires de l'Évangile. Il ne fit plus retentir la chaire de discours sur la morale des philosophes ; mais Christ crucifié fut désormais son unique sujet. Ses travaux furent bénis pour plusieurs durant sa vie, et, depuis sa mort, le Dieu de grâce a voulu se servir de ses écrits pour le bien spirituel d'un plus grand nombre encore.

Peu de temps avant sa fin, la faiblesse de sa santé lui fit pressentir qu'il serait bientôt retiré dans le repos éternel. En 1747, il fut atteint d'une maladie si violente, qu'il se crut près de mourir. Il écrivit alors à un ami : « Je crois que nous manquons à notre devoir, et que nous nous privons de notre meilleure consolation, en négligeant la sainte Parole de Dieu. Pour moi, je reconnais que j'ai trop aimé les ouvrages élégamment écrits dans notre langue, ainsi que les historiens et les poètes de l'antiquité. Si j'avais à recommencer ma vie, je laisserais de côté toutes ces brillantes frivolités, j'abandonnerais les délices de l'éloquence et de l'esprit, et je me consacrerais tout entier aux livres de la vérité. Je me tiendrais assidûment aux pieds de mon divin Maître, et je ne voudrais savoir que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Voilà la véritable sagesse, dont les fruits sont la paix pendant la vie, la consolation à l'heure de la mort et un salut éternel dans les cieux. C'est cette sagesse que je chercherais dans tous les trésors que m'ouvrent l'Ancien et le Nouveau-Testament. En un mot, je voudrais, comme les apôtres, m'adonner tout entier à la prière et à l'étude de la Parole de Dieu. Quant à mon ministère public, mon principal but serait de produire, dans l'esprit de mes auditeurs, un profond sentiment de leur état de péché et de perdition, et une conviction claire et vivante que Christ, par son sang, sa justice, son intercession et son Esprit, peut les sauver du plus grand danger.

Tout mon espoir est en Jésus, mon Rédempteur. Si le roi des épouvantements me menace, je me réfugie dans les plaies de l'Agneau immolé, comme la colombe tremblante dans les fentes des rochers. Si Satan m'accuse, j'offre pour caution celui qui s'est chargé de mon crime et qui a porté mes péchés en son propre corps sur le bois maudit, afin que toutes les nations de la terre fussent bénies en lui. Si l'enfer ouvre sa gueule, je regarde à ce Seigneur miséricordieux qui a dit : Garantis-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai trouvé sa rançon (Job, XXXIII, 24). Si l'on dit que rien de souillé ne peut entrer dans le royaume des cieux, je réponds : « Le sang de Jésus me purifie de tout péché (1 Jean, I, 7) ; quand mes péchés seraient comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la neige (Esaïe, I, 18). »
Si l'on ajoute : « Personne ne peut s'asseoir au banquet de l'Agneau, sans un habit de noces ; et votre justice n'est-elle pas devant la loi pure et l'oeil perçant de Dieu comme le linge le plus souillé (Esaïe, LXIV, 6) ? » ma réponse est : « J'abandonne ma justice et je la cherche dans le Seigneur ; car il est écrit dans cette Parole qui doit juger le monde au dernier jour : Par l'obéissance d'un seul, plusieurs seront rendus justes (Rom., V, 19). » Je mets donc ma confiance en Jésus, mon cher et adorable Sauveur ; ses mérites me soutiennent à travers la vallée de l'ombre de la mort ; ils me gardent au milieu de l'océan sans bornes de l'éternité. S'il plaît au Dieu de gloire de remarquer quelques-uns de mes faibles efforts pour honorer son saint Nom, ce sera un effet de sa bonté et de sa grâce infinies ; mais son Fils, sa justice et ses souffrances, voilà mon espérance et mon salut. »

Pendant sa dernière maladie, qui fut extrêmement longue, il manifesta toujours les mêmes sentiments de piété, et il conserva dans son âme la ferme assurance que Christ avait payé sa rançon. Cet humble chrétien ne voyait rien en lui-même qui pût le recommander à son Rédempteur ; aussi la paix de ses derniers moments ne fut pas celle d'un homme innocent et juste, mais celle du pécheur racheté qui attend tout de Christ, se reconnaissant coupable et vil au-delà de toute expression.

Le jour de sa mort, il posa la main sur sa poitrine, et dit : « Ah ! vous ne savez pas quel grand combat j'ai à soutenir. » Il demeura quelque temps les yeux élevés vers le ciel, les mains jointes comme s'il priait, et répéta deux ou trois fois : « Quand ce grand combat sera passé, alors.... » Il voulait sans doute parler du ciel.

Trois heures avant sa mort, son médecin, voyant que l'agonie allait venir, le pria de se ménager :
« Non, docteur, répondit Hervey ; non, puisque je n'ai que peu de temps à vivre, que je le passe à adorer notre grand Rédempteur. » Il répéta le 26e verset du psaume LXXIII : « Ma chair et mon coeur étaient consumés ; mais Dieu est le rocher de mon coeur et mon partage à toujours ; » et puis ce passage de saint Paul : « Toutes choses sont à vous, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir (1 Cor., III, 21, 22). » « Voici, dit-il, le trésor du chrétien ; la mort en fait partie, et c'est là un trésor bien précieux. Que de grâces n'ai-je pas à rendre pour un tel bienfait ! La mort est le passage qui me conduit au Seigneur et au Dispensateur de la vie éternelle ; elle me délivre de toutes les souffrances dans le moment convenable. Je supporterai volontiers toutes ces afflictions tant que Dieu trouvera bon de me les envoyer ; je sais qu'elles ne sont que pour un temps ; elles cesseront à la mort, pour me mettre en possession d'un poids éternel de gloire. O mort ! sois la bienvenue, tu peux être comptée parmi les trésors du chrétien ; Christ est ma vie, et la mort m'est un gain. » Il se reposa un moment, et son visage respirait la sérénité quoique l'agonie eût commencé. Puis, se soulevant un peu il dit : « Seigneur tu laisses maintenant aller ton serviteur en paix selon ta très-sainte et très-consolante Parole ; car mes yeux ont vu ton précieux salut. Voilà, docteur, mon remède ; et que sont tous les remèdes donnés pour soutenir un mourant, à côté du salut que Christ nous promet ? Voilà, voilà ce qui me soutient. »

Vers trois heures, il s'écria : « Le combat est fini. » Dès-lors il ne parla plus que d'une manière inintelligible, et l'on ne comprit que ces mots : Précieux salut.



RISDON DARRACOTT (1759).

Le village isolé de Swanage, dans le Dorsetshire, vit naître cet éminent serviteur de Christ. - Au mois de février 1717, il entra dans le désert de ce monde, et quelques jours après sa mère en sortit pour se reposer avec le Seigneur. Quelques-uns des ancêtres de cette femme chrétienne avaient été de ceux qui, regardant toutes choses comme une perte à cause de Christ, s'étaient exilés volontairement dans les forêts de l'Amérique. Avec eux et avec son fils, cette mère pieuse et humble fait maintenant partie de la bienheureuse famille des rachetés, et jouit du repos éternel que Dieu nous réserve.

On ne connaît pas exactement l'époque de la conversion de Darracott ; ce fut probablement de bonne heure que son père, qui était ministre de l'Évangile, jeta dans son jeune coeur les semences de la piété. Risdon quitta le toit paternel pour devenir l'élève du pieux Doddridge, à l'académie de Northampton. Après avoir terminé ses études, il se trouva pendant quelque temps dans une position précaire et fut exposé à des épreuves pénibles. Cependant, le grand Berger des fidèles se souvint de lui et lui désigna Wellington pour le champ de ses travaux. Il s'acquitta de l'oeuvre de son ministère avec zèle et succès.

Le temps vint où Dieu allait rappeler auprès de lui ce laborieux serviteur. Depuis un mois le nombre des fidèles de son église ne s'était pas augmenté, ce qui lui donna un pressentiment de sa mort : « Maintenant, dit-il, je me crois près de ma fin ; mon oeuvre est achevée ; j'irai bientôt me reposer dans la maison de mon Père. » Son âme était réjouie par cette pensée, quand, le 3 décembre 1758, il administra pour la dernière fois la Cène du Seigneur. Le soir de ce jour, il composa la méditation suivante, qu'il envoya dans une lettre à un de ses amis de Londres :
« Est-ce là la voix de mon cher Seigneur - Oui, je viens bientôt ? Amen ! c'est tout mon désir. Mon âme remplie de joie répond : Oui, viens, Seigneur Jésus ! viens, car il me tarde d'en avoir fini avec cette misérable vie, avec ses fardeaux, ses chagrins et ses tentations. Ce retard me fatigue ; j'ai hâte d'être dans ma patrie, j'ai hâte d'être avec toi, afin que, là où tu es, je puisse contempler ta gloire.
Viens donc, Sauveur béni, aussitôt que tu le voudras ; brise ces liens d'argile qui me retiennent encore ; abats ce mur qui m'empêche de te voir.
Je ne crains plus la mort, mais je la désire. Je salue déjà le coup décisif, la dernière, la plus éclatante preuve de ton amour envers moi ; en rompant mes chaînes, tu ouvriras les portes de ma prison, tu mettras mon âme en liberté, tu me délivreras, ô délicieuse pensée ! de tous ces restes du péché qui habite en moi, de ce péché sous le poids duquel j'ai si longtemps gémi. J'ai sans cesse combattu contre lui ; mais tous mes efforts, toutes mes larmes, toutes mes prières n'ont jamais pu m'en dégager entièrement. À toi seul appartient de m'affranchir parfaitement et à jamais de toutes mes misères. Oh ! viens, réponds à mes supplications, et donne-moi pour toujours ce bonheur que j'ai si vivement désiré et espéré, ta douce et aimable présence, bien-aimé Sauveur ! Oui, Jésus, je t'aime quoique je ne t'aie pas vu, et quoique je ne te voie pas encore ; je me réjouis en toi d'une joie ineffable et glorieuse. Ce monde n'a plus d'attraits pour mon coeur ; je ne désire pas y rester un seul moment de plus ; mon âme est prête. C'est avec joie que je quitte cette enveloppe mortelle, et que je prends congé de tous ceux que j'ai aimés ici-bas.

Adieu, mes chers amis chrétiens, vous m'avez donné pendant mon voyage de doux encouragements, mais je vous quitte pour une meilleure, pour une plus douce intimité. Vous me suivrez bientôt, et alors notre communion si réjouissante deviendra parfaite et ne sera plus interrompue ; le lien qui nous unit ne sera jamais brisé. Et toi surtout, mon cher ***, adieu. Notre amitié a presque atteint la maturité du ciel ; nos coeurs se sont tendrement attachés l'un à l'autre ; cette sainte union ne sera pas dissoute par la mort, car étant unis à Christ, nous serons unis ensemble pour toujours. Avec quelle reconnaissance ne nous rappellerons-nous pas ces paroles - Christ est tout en tous (Col., III, 11) ! Ne t'afflige pas de me voir aller le premier à lui ; encore un peu de temps, et tu viendras me rejoindre. Pense avec quelle allégresse je saluerai ton arrivée au rivage du ciel, et je te conduirai à Celui qui est si cher à nos âmes. Nous ne nous verrons plus à Wellington, mais nous nous embrasserons. Oui, nous nous embrasserons dans l'éternité pour ne plus nous séparer. Adieu jusques alors ! Je te quitte le coeur inondé de reconnaissance pour les marques de ton excellente amitié, et avec le plus vif désir que tu jouisses de toute espèce de félicité.

Adieu ! toi, mon épouse chérie ! ma compagne la plus affectionnée sur la route du ciel ; toi que Dieu m'a donnée dans sa plus grande miséricorde et qu'il m'a laissée jusqu'à la fin de ma course ! Pour tous tes soins, ton amour, tes prières, je bénis Dieu et je te remercie au moment de mon départ. Quoique tu sois ce qui m'est le plus cher au monde, je trouve facile de te quitter pour aller à Jésus, qui m'est infiniment plus précieux. Je te remets avec plaisir entre ses mains, ne doutant pas de ses soins à ton égard, car il t'a aimée et s'est donné lui-même pour toi. Notre séparation sera courte, nos âmes se réuniront bientôt, et alors nous ne connaîtrons plus de séparation. Comme nous avons été unis dans la tribulation et dans la patience, nous le serons aussi dans la gloire de notre Seigneur.

Adieu, vous, mes chers enfants ! Je vous quitte ; mais Dieu s'est chargé, par la plus inviolable promesse, de prendre soin de vous. Seulement choisissez pour votre Dieu, Celui qui a été le Dieu de votre père ; alors la Providence, l'éternelle et toute-puissante Providence, vous dirigera et vous préservera au milieu des écueils de ce monde dangereux et méchant. C'est avec cet espoir que je vous fais mes adieux, soutenu par la promesse de Celui qui est fidèle, et disant avec le patriarche : « Je meurs, mais Dieu sera avec vous. » Je prie avec humilité, pour que vos âmes et celles de vos parents soient liées ensemble dans le faisceau de la vie avec le Seigneur votre Dieu.

Adieu, mon cher troupeau, mes bien-aimés frères, à qui j'ai prêché l'Évangile éternel, l'Évangile qui fait maintenant toute mon espérance et toute ma joie. Beaucoup, beaucoup d'entre vous rendent ma joie parfaite et formeront ma couronne éternelle de gloire. En vous quittant, je bénis Dieu pour tous les succès qu'il a bien voulu accorder à mes travaux, et pour toutes les grâces dont il m'a comblé parmi vous. Adieu, mes chers amis ! Je prends aujourd'hui congé de vous à la table sacrée de notre Sauveur béni, avec la confiance et l'espoir que, si je ne bois plus avec vous ici-bas du fruit de la vigne, je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de notre Père céleste. Seulement, mes très-chers et bien-aimés frères, qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez fermes de cette manière en notre Seigneur, mes bien-aimés. - Pour vous qui ne croyez point encore, je m'afflige en pensant que je vous laisse dans un misérable état. Vous n'entendrez plus mes paroles qui ont si souvent retenti à vos oreilles, mais inutilement. Oh ! écoutez-moi cette fois ; retenez l'exhortation d'un mourant ; ne restez pas éloignés de Christ, et que je n'aie pas la douleur de vous trouver à sa gauche au grand jour du jugement.

» Et maintenant, adieu, vous aussi, prières et méditations ; adieu, sabbats et sacrements ! J'en ai fini avec vous tous, et vous avez fait en moi tout ce que vous aviez à y faire. Comme la manne et le rocher d'Israël dans le désert, vous m'avez fourni de délicieux rafraîchissements pendant mon voyage ; aussi en vous quittant, je remercie Dieu pour toutes les consolations et pour tous les secours spirituels que j'ai reçus par votre moyen. Je n'aurai plus besoin de vous désormais : je vais à Celui qui a institué tous ces moyens de grâce ; je vais à la fontaine qui a rempli les étangs d'ici-bas ; je ne boirai plus aux ruisseaux, mais je m'abreuverai à la source même et pendant toute l'éternité.

» Adieu, mon pauvre corps ! tu ne seras plus une prison pour mon âme, tu ne l'empêcheras plus de se consacrer au service de Dieu, tu ne l'enlaceras plus et tu ne la souilleras plus de péchés.

» Adieu pour toujours aux chagrins et aux péchés, aux doutes et aux craintes, aux tentations et aux combats ! Adieu à la terre et a toutes les choses de la terre ! elles ne sont plus rien pour MOI ; un monde infiniment plus brillant se présente à mon âme ravie. »

Sa maladie dura encore pendant trois mois, et quoiqu'elle lui causât souvent des douleurs très-violentes, elle n'eut pas la puissance de lui arracher un seul murmure ; la louange et l'action de grâce sortaient continuellement de sa bouche. Aussi le médecin qui le soignait écrivait-il, dans une lettre où il annonçait la mort de ce serviteur de Dieu : « Je n'ai jamais vu, parmi les mourants que j'ai assistés, un exemple aussi remarquable de la sainte résignation et de la joie triomphante qu'un chrétien peut montrer à son lit de mort. »

Trois semaines avant son délogement, Darracott disait. « Je vais à Jésus que j'aime et que j'ai si souvent prêché. Viens, Seigneur Jésus, viens bientôt ! Pourquoi les roues de ton char vont-elles si lentement ? »
Il disait encore la veille de sa mort : « Oh ! quel Dieu de bonté j'ai en Jésus-Christ ! je voudrais le louer, mais je ne le puis pas ; l'éternité sera trop courte pour raconter ses louanges. » Après avoir dit combien il avait éprouvé la bonté de Dieu pendant sa maladie, il ajouta : « Oh ! si j'avais mille vies, je voudrais les consacrer toutes à Christ ; j'ai jeté mon ancre sur lui, je me repose sur ses mérites et je vais lui confier le soin de tout ce qui me regarde. » Voyant pleurer ses amis et sa femme, il dit à celle-ci : « Pourquoi pleures-tu, ma bien-aimée ? Tu devrais te réjouir. Confie-toi aux promesses véritables et certaines du Seigneur ; il ne te laissera pas et il ne t'abandonnera pas. Pour moi, je quitte des amis qui pleurent, pour aller vers les anges et les saints glorifiés qui se réjouiront de me recevoir. Oh ! béni soit Dieu, il me comble de ses bénédictions. »

« Combien de temps ma délivrance tardera-t-elle ? demanda-t-il. - Très-peu, lui fut-il répondu. - Bien, je ne désire plus rien sur la terre ; je suis ici dans l'attente.... Quelle grâce d'être en Jésus ! ... Il vient ! il vient ! Mais est-ce bien là la mort ? Comme le Seigneur m'adoucit ce passage ! 

Jésus est trop bon, pour un vermisseau tel que moi... Hâte les roues de ton char ! pourquoi sont-elles si lentes ? Il me tarde de partir. » Enfin il s'écria, comme s'il commençait une phrase : « La foi et l'espérance » Mais la Parole expira sur ses lèvres. À onze heures du matin il se coucha, à midi il s'endormit dans le sein de ce Jésus qu'il avait tant aimé.

Mme Darracott finit sa vie dans le veuvage. Elle soupirait souvent après l'heure de son départ, qu'elle salua enfin avec un visage calme et triomphant. Sur sa demande, son corps fut enseveli à Wellington auprès de celui de son mari. Quand on ouvrit la tombe pour l'y placer, une personne se trouva là qui, quarante ans auparavant, avait eu le coeur touché par le ministère de M. Darracott. Cette personne était retournée dans le monde et avait oublié Dieu pour les frivolités du siècle. L'idée lui vint de revoir « les restes de son pasteur ; mais l'aspect de ces os lui rappela avec tant de force les pensées et les sentiments que jadis la voix de ce serviteur de Dieu avait produits en elle, qu'elle fondit en larmes et exprima à haute voix les craintes et les terribles angoisses de son âme. Ainsi, le juste laisse après lui une prédication vivante ; quoique mort, il parle encore, et de sa tombe sa voix s'élève, terrible pour le méchant, et consolante pour le disciple de Christ.


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