Réponses à la
Prière
ou les voies de
Dieu
envers
Georges Müller
CHAPITRE II
Les nouvelles maisons pour les orphelins
à Ashley Down
« En octobre 1845, on fit part
à M. Muller de certaines plaintes qui
avaient été formulées par les
habitants de la rue où se trouvait
l'orphelinat. Ils étaient, disent-ils,
incommodés par la proximité de cet
établissement. M. Muller décida donc,
après beaucoup de réflexions et de
prières, de faire bâtir un orphelinat
ailleurs, pouvant contenir 300 enfants. Il
commença donc à demander au Seigneur
ce qui était nécessaire pour cet
objet. »
31 janvier 1846. -
Il y a
maintenant 89 jours que je me tiens devant Dieu,
par la prière, pour l'érection d'une
maison pour les orphelins. Il me semble toutefois
que je m'approche du moment où le Seigneur
me donnera l'emplacement. J'ai fait part de ce
sentiment aux frères et soeurs ce soir,
après notre réunion habituelle du
samedi soir.
1er février. -
Une
pauvre veuve a envoyé 12 fr. 50.
1er février. -
J'ai
entendu parler d'un bon emplacement à Ashley
Down. Il n'est pas trop cher.
3 février. -
J'ai vu
la pièce de terre. C'est la plus convenable
que j'aie encore vue. - Il y avait un don anonyme
de 26 francs dans la boîte aux lettres de
l'orphelinat. Enveloppée dans du papier, il
y avait cette inscription : « Pour
la nouvelle maison destinée aux
orphelins. »
4 février. -
Je suis
allé ce soir faire une visite au
propriétaire de la terre à Ashley
Down. L'on m'avait dit, il y a deux jours, qu'il
était absent de chez lui. J'avais toutefois
été informé que je pourrais le
trouver à son bureau. Je m'y rends ;
il venait de sortir ! J'aurais pu de
nouveau revenir chez lui, vers huit heures, puisque
l'une de ses servantes m'avait affirmé que
je l'y trouverais sûrement, mais je n'y suis
pas allé, voyant dans ces contretemps la
main du Seigneur. J'ai donc jugé qu'il
valait mieux attendre et laisser
« l'oeuvre de la patience devenir
parfaite. »
5 février. -
« J'ai vu ce matin le propriétaire
sus-mentionné. Il m'a dit qu'il
s'était réveillé cette nuit
à trois heures et qu'il n'avait pu se
rendormir qu'à cinq heures. Pendant qu'il
était ainsi réveillé, son
esprit était tout le temps
préoccupé de cette pièce de
terre qui lui avait été
demandée pour bâtir un orphelinat. Il
arriva à cette conclusion que si je revenais
lui en parler, il me laisserait le dit emplacement
pour la somme de tant, bien inférieure
à celle qu'il avait fixée auparavant,
Oh ! combien le Seigneur est bon ! - Tout
a été réglé ce
matin. »
« Observez la direction
du
Seigneur en ne me permettant pas de trouver ce
propriétaire chez lui hier soir. Pendant les
heures d'insomnie de la nuit, Dieu désirait
parler à son serviteur, afin de lui faire
d'abord prendre une décision à mon
égard avant ma visite chez lui. »
À cause de son
importunité
19 novembre 1846. -
« J'importune toujours plus le Seigneur
afin qu'Il m'envoie les moyens nécessaires
pour commencer à bâtir.
- 1° Parce qu'il a
été publié depuis
déjà quelque temps (et ce n'est
pas sans raison) que les habitants de la rue
où se trouve notre orphelinat sont
incommodés par notre voisinage. Il me
tarde, par conséquent, de transporter les
orphelins ailleurs aussitôt que
possible. »
- 2° Je suis de plus en plus
convaincu également que ce
déplacement sera tout au
bénéfice des enfants, soit au
point de vue physique, soit au point de vue
moral.
- 3° Parce que le nombre des
orphelins, dénués de tout et qui
attendent d'être admis, est très
élevé et que d'autres demandes
nous arrivent constamment.
« Quoique, par la grâce de Dieu,
je ne voudrais pas commencer à bâtir
un seul jour plus tôt que le Seigneur ne l'a
désigné, (et je crois fermement qu'il
me donnera tout ce dont j'ai besoin pour cela)
cependant je sais aussi qu'il prend son plaisir
à nos prières, à nos
supplications, à notre importunité,
(voir la Parabole de la veuve et du juge inique,
Luc XVIII, 1-8). Étant
donné tous ces motifs que je crois
très importants, je me suis adonné
à la prière hier soir pour demander
au Seigneur de m'envoyer des fonds, car outre les
raisons déjà mentionnées,
j'ajouterai que depuis le 29 du mois dernier, nous
n'avons reçu que peu,
comparativement, »
« Ce matin, entre 5 et
6
heures, je priais de nouveau pour le même
sujet. des fonds pour nos
constructions ; et
je
consacrai ensuite un temps assez long pour la
lecture de la Parole de Dieu. Au cours de ma
lecture, j'en suis arrivé à
l'Évangile de
Marc XI, 24: « Tout ce que
vous demanderez en priant, croyez que vous le
recevrez et il vous sera
accordé. » J'ai souvent senti
l'importance de ces paroles et je les ai souvent
prises pour sujet de méditation ; mais
ce matin, elles se sont particulièrement
appliquées au sujet qui me préoccupe
et j'ai dit au Seigneur :
« Seigneur, je crois que tu me donneras
tout ce dont j'ai besoin pour faire bâtir le
nouvel Orphelinat. Le coeur en paix, j'ai
continué ma lecture jusqu'au chapitre
suivant. - Après le culte de famille, j'ai
encore présenté au Seigneur les
oeuvres diverses qui me sont confiées avec
tous leurs besoins divers. J'ai aussi prié
pour mes collaborateurs, pour la distribution des
Bibles et des traités, pour les âmes
précieuses dans l'école des adultes,
les écoles du dimanche et celles des jours
de semaine, et enfin, pour les quatre Maisons des
Orphelins. Je n'ai pas oublié de mentionner
la nouvelle construction. »
« Et maintenant
veuillez
être attentifs à ce qui suit : Il
n'y avait pas cinq minutes que j'avais cessé
de prier lorsque l'on me remit une lettre
chargée, contenant un chèque de 7,500
francs, dont 7,000 francs pour le fonds de
construction, 250 francs pour mes dépenses
personnelles et 250 francs pour celles du
frère Craik. Le Saint Nom du Seigneur soit
loué pour ce précieux
encouragement ! La somme totale pour notre
construction s'élève donc à
l'heure actuelle à plus de 150,000 fr.
La première Maison,
bâtie pour les Orphelins, par M. Muller
25 janvier 1847. - « La
meilleure saison pour bâtir s'approche.
Dès lors, je me suis mis à importuner
le Seigneur afin qu'Il voulût bien
compléter la somme requise pour commencer le
travail, ayant la conviction que l'heure est venue
où le Seigneur va me donner l'exaucement
à mes requêtes. Je lui ai encore
apporté ce matin tous les sujets qui ont
fait si souvent l'objet de mes prières, il y
a aujourd'hui 1 au 2 mois et trois semaines que je
n'ai cessé jour après jour de Lui
parler de ce travail. Après avoir encore
prié ce matin, j'ai été rempli
de confiance que, non seulement Dieu peut, mais
qu'il veut pourvoir à tout ce qui m'est
nécessaire, et même qu'Il le fera
promptement. Pendant tout le temps mentionné
plus haut, je n'ai jamais douté qu'Il
vînt à mon aide, d'une manière
ou d'une autre. »
« Bien-aimé
lecteur, réjouissez-vous avec moi, car une
heure environ après ma prière, on m'a
remis la somme de 50,000 francs pour la
construction de notre Orphelinat ! J'ai donc
reçu en tout : 232,130 francs pour
cette oeuvre. Comment décrire la joie que
j'ai éprouvée, dans le
Seigneur ! Il faut l'avoir
expérimentée pour la
connaître ! Je me suis attendu au
Seigneur pendant 447 jours avant d'atteindre au
chiffre sus-mentionné. Oh ! quelle
bénédiction de se confier en Dieu
et d'attendre patiemment la
délivrance !
« La somme totale qui
nous
est arrivée pour nos constructions, s'est
élevée à deux cent trente-deux
mille cent cinquante-trois francs
cinquante. »
Les Orphelinats, Maisons Nos 2 et
3
12 mars 1862. - « Au mois de
novembre 1850, je fus préoccupé au
sujet du développement de l'Oeuvre des
Orphelins. J'avais la pensée d'élever
le nombre des orphelins à 1,000 et plus tard
à 1,150. Il y en avait eu jusque là
300. J'avais gardé cette pensée
secrète pendant 7 mois, priant tous les
jours pour cela, jusqu'en juin 1851. Aujourd'hui
seulement, la Nouvelle Maison n° 3 est presque
terminée et nous pourrions même
l'habiter.
Remarquez, cher lecteur, comment
il
peut plaire à Dieu de retarder l'exaucement
définitif à des milliers, même
à des dix milliers de prières !
Ces prières peuvent être faites avec
foi, avec ardeur et au nom du Seigneur
Jésus ; nous pouvons ne désirer
la réponse que pour sa gloire et son
honneur, et, par Sa grâce, je puis dire qu'il
en a été ainsi ; cependant j'ai
dû attendre pendant 11 ans l'exaucement
complet à mes prières pour les sujets
qui ont été mis devant vos
yeux. »
Priant trois fois par jour pour
obtenir des collaborateurs
Avant de poser la première pierre de
notre nouvel établissement, je me suis senti
poussé à prier pour avoir des aides
en vue de l'oeuvre croissante. Et tout le temps,
pendant que le travail avançait, je
continuais à prier pour cet objet, vu que
l'oeuvre tout entière était pour
l'honneur et la gloire de Dieu.
Enfin, le moment approchait
où nous pouvions prendre possession de
l'Orphelinat n° 3. En voulant me rendre compte
des différentes offres de
service que j'avais
reçues, je découvris que, d'une
manière ou d'une autre, elles étaient
inacceptables. C'était une grande
épreuve pour ma foi. Que faire ?
J'avais prié, j'avais attendu avec confiance
des collaborateurs et maintenant que j'en avais un
besoin urgent, je me trouvais dans la
difficulté. Mais quoi ? Dieu avait-Il
manqué de fidélité à
mon égard ? Fallait-il également
me dire en moi-même : Il est inutile de
prier ? À Dieu ne plaise ! Au
contraire, je remerciai le Seigneur pour tout ce
qu'Il avait fait pour moi dans le
passé ; je le remerciai pour la
victoire qu'Il m'avait donnée sur tant et
tant de difficultés, pour les collaborateurs
à la Maison n° 2 et pour ceux qui sont
déjà au n°3.
Au lieu de me laisser aller au
doute, je considérai le retard dans la
réponse à mes prières comme
une épreuve de foi, et résolus qu'au
lieu de prier une fois par jour pour cet objet avec
ma chère femme, nous nous réunirions
trois fois. La chose fut aussi
présentée à tout le groupe de
nos aides, réclamant leurs prières.
Pendant quatre mois j'ai donc encore
continué à parler de cette affaire au
Seigneur. Le résultat a été
que les uns après les autres les aides ont
été donnés, n'arrivant aucun
d'eux trop tard, en sorte que l'oeuvre a pu se
continuer sans confusion et les enfants
reçus au moment propice. »
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